Numéro 17 - Fédération Française de Bridge

Numéro 17 I JANVIER 2013Patrick Grenthe,Président de la Fédération Française de Bridge 12évènementBridge scolaire :l’étoile du Nord 20Tour des comitésAdour :la joie de vivreet aussi...8ChampionFranck Multon,le bridge dans la peau18CoulissesUn sénateur,à fond la caisse4 Actualités 7 Médias28 Jouer 37 Arbitre ! 38 AgendaPh. LaplaceChers amis,Quel plaisir que de vous présenter, cette année encore, mes meilleursvœux, au nom de toute la Fédération Française de Bridge !J’ai d’abord l’envie de vous exprimer mes souhaits de bonheur. Qu’en cestemps pas toujours faciles, vous trouviez dans le bridge, ce si beau loisir,une source inépuisable de bonne humeur et de convivialité.Cette précieuse convivialité est notre bien le plus cher. Préservons-la,battons-nous pour elle, nous en serons immédiatement récompensés,chaque jour.Je voudrais ensuite faire des vœux pour notre fédération.Vous savez les espoirs que je mets dans l’accord que nous avons signéavec l’Éducation Nationale. J’ai reçu de nombreux courriers de félicitations.Je vous en remercie mais je crois profondément que cet accordn’est en rien un aboutissement. C’est le départ d’une adéquation plus fortede notre discipline avec la société dans laquelle nous vivons. Il faudra lesoutien de chacun d’entre vous pour réussir à le faire vivre, à lui donnerun contenu.Tout d’abord, soyons fiers de communiquer sur cette reconnaissance.Parlons-en à nos enfants, à nos petits-enfants, disons-leur qu’ils peuventdésormais revendiquer d’apprendre notre jeu dans leurs établissements.Parlons-en aussi à nos amis enseignants des lycées et collèges, proposons-leurd’être les acteurs de notre renouveau. Enfin, n’omettonssurtout pas d’en parler dans nos clubs. Préparons-nous à accueillir dignementces jeunes qui voudront bientôt pousser notre porte. La fédérationse donnera les moyens nécessaires à la communication et aidera nosanimateurs dans la tâche qui leur incombe. Mais la réussite ne viendraque de vous, tous ensemble, mes amis bridgeurs.Je forme enfin le souhait qu’au sein de notre fédération, chacun trouvel’activité qui lui convient. Il s’agit, avant tout, de rendre la pratique denotre jeu toujours plus agréable. Nous travaillons à des organisationsde compétitions plus simples, plus accessibles, plus efficaces. Déjà, lesnouveaux critères d’accès à la première série ont donné satisfaction auplus grand nombre. Demain, nous vous proposerons un nouvel Interclubs.Dès aujourd’hui, je vous propose de nous communiquer vos suggestions,sur ces questions cruciales d’organisation des compétitions, à traversla boîte à idées que nous avons ouverte sur internet. Car notre fédérationse doit d’être ouverte, novatrice et chaleureuse.Bonne année à tous !LE magazine DE LA FéDéRATION FRANçAISE DE BRIDGE I N°17 - Janvier 2013FFB - 20, quai Carnot 92210 Saint-Cloud. Téléphone : 01 55 57 38 00. E-mail : asdetrefle@ffbridge.netHoraires d’ouverture des bureaux : du lundi au vendredi, de 8h30 à 12h30 et de 13h30 à 17h30.Directeur de la publication : Patrick Grenthe. Rédacteur en chef : Jacques Carducci, assisté d’Agnès Fabre (rédaction) T : 01 55 57 38 38 - agnes.fabre@web.ffbridge.netet de Hélène Vivier (coordination et publicité) T : 01 55 57 38 39 - helene.vivier@web.ffbridge.net Responsable de la rubrique Jouer : Jean-Christophe Quantin.Comité de rédaction : Patrick Bogacki, Jacques Carducci, Jean-François Chevalier, Vincent Combeau, Agnès Fabre, Jean-Christophe Quantin, Eric Remy, Hélène Vivier.Ont collaboré à ce numéro : Michel Bessis, Christian Burguet, Vincent Combeau, Jean-Pierre Desmoulins, Margaux Gomez, Gérard Laudinas, Catherine Subra, FrédéricVolcker et nos correspondants régionaux. Graphisme : Franck Arotcharen. Imprimeur : BLG TOUL, ZI Croix de Metz 54200 Toul. Photo de couverture : Alain Bénard.L’as de trèfle I N°17 JANVIER 2013 3

Actualitésquand Le bridge TIENT SALON…TéléthonLA générositédu cœurBien sûr qu’ils ont du cœurles bridgeurs. Dans la fouléedu président Grenthe ils ontarpenté les rues de Paris, fiersd’apporter leur soutien, comme lesannées précédentes, au Téléthon.Cinq cents tournois ont été organisésdans 380 clubs et 20 180 joueurs ontparticipé pour une promesse de donsde 216 200 euros.Inès, 6 ans, attentive aux conseils de Bernard Feltin, initiateur venu avec son équipe de cadetsde Viroflay pour animer le stand FFB.KidsPour sa première participation à Kidexpo, salon réservé aux 4-12 ans, qui s’esttenu à Paris pendant les vacances de la Toussaint, le bridge n’est pas passéinaperçu ! Des centaines de visiteurs se sont pressés sur le stand fédéral poursuivre des séances d’initiation. Enfants accompagnés de leurs parents ou deleurs grands-parents, enseignants, responsables de centres de loisirs ou deludothèques, c’est un public varié qui a découvert et visiblement appréciénotre jeu.seniorsDémonstration, initiation, information seront au programme-bridge du salondes seniors qui se tiendra porte de Versailles à Paris du 11 au 13 avril pourl’édition parisienne, les 3 et 4 mai au parc Chanot à Marseille pour l’éditionprovençale, et pour terminer, l’automne venu, rendez-vous à Nantes pourl’édition Grand Ouest.PARTENARIATLa Société Générale et la fédérationmisent sur l’avenir puisque lenouveau contrat qu’elle viennent designer concernera le bridge scolaireet les championnats de France cadets.Autre volet du partenariat, les simultanésnationaux quotidiens conserventleur appellation rondes et super rondesSociété Générale.CannesDu 1 er au 3 mars, le comité de la Côte d’Azur et la fédération animeront unespace bridge dans le cadre du festival international des jeux de l’esprit àCannes. Les joueurs confirmés pourront, dès le 27 février, participer auxdifférents tournois organisés dans le sublime salon des ambassadeurs quisurplombe la Méditerranée. Les scolaires, eux, disputeront leur tournoi le3 mars au matin.BRIDGER ENSEMBLE1 216 joueurs s’étaient installés autour des tables pour la 4ème édition des tournois Bridger ensemble soutenu parla Société Générale. Le principe, les paires devaient être composées d’un adhérent FFB et de son filleul, nonlicencié. Avec la convivialité comme seul objectif, pas de classement et un tirage au sort pour désigner les gagnants descadeaux… 1 er prix (un Ipad) : Jany Aronssohn - Michel Terrier (BC Oyonnax) ; 2 ème prix (un appareil photo) : ElisabethHohler - Corinne Dumont (BC Spinalien) - 3 ème prix (un appareil photo) : Jean-Claude Merigeau - Christophe Nowaczkowski(Champfleury BC). Palmarès complet sur www.bridge.fr4 L’as de trèfle I N°17 JANVIER 2013

CAMPS DE VACANCESSaint-CyprienPyrénées-Orientales22-26 avrilDepuis plusieurs années, les colos de Saint-Cyprienrencontrent un succès grandissant. En avril, l’équiped’animation proposera aux cadets et scolaires, débutants ouconfirmés, un stage sur le thème : bridge - voile/équitation.Malleval Vercors9-25 juilletDe la découverte à la compétition... Organisé commechaque année par Suzy Leclerc, dirigé par Philippe Larue, lestage destiné aux jeunes bridgeurs (scolaires et cadets) auralieu à MALLEVAL dans le Vercors. Au programme : cours debridge tous les matins avec Benoit Devèze, piscine, tennis,ping-pong, jeux, randonnées l’après midi, ou encore, avecun supplément, canyonning sous la responsabilité des B.E.de Vercors Aventures. Veillées ou tournois de bridge le soir.PairegagnanteNouvelle récompense pour Sylvie Wilard etBénédicte Cronier qui croulent déjà sous lestitres les plus prestigieux. Elles ont été couronnéespar le jury du prix Sydney.H Lazard jr SportmanshipAward pour leur tenue de table exemplaire,leur esprit sportif et leur fair-play. C’est une doublegrande première. En effet, jamais un Français n’avaitété distingué et c’est la première fois que ce prixrevient à une paire.Stella-Plage Pas de Calais23-31 aoûtL’association Bridge éducatif et Ludique organise un séjourMer-bridge pour les jeunes de 10 à 17 ans dans le villagevacances de Stella-Plage. Ce séjour - soutenu par la SociétéGénérale, partenaire des camps vacances - est placé sous laresponsabilité de Jean-Claude Thuillier, président du comitéde Picardie. Outre les cours et entrainements, les jeunesparticiperont au tournoi « cadets » du festival internationaldu Touquet.Détails sur le site FFB : www.ffbridge.frCAdetsDe Biarritz à ToulousePasserelle entre le bridge scolaire et junior, la catégoriecadets est en pleine expansion. Depuis onzeans à Biarritz, Chantal de Rozières organise parallèlementau festival d’hiver un tournoi réservé à ces jeunes(page 24). Toulouse sera, cette année, une nouvelle destinationà inscrire sur l’agenda des cadets. Sophie Dauvergne,membre de l’équipe de France dames, et Corinne Faivre,championne de France, qui organisent le festival de la villerose (week-end de Pâques), ont ajouté au programme unpatton international réservé aux cadets.L’as de trèfle I N°17 JANVIER 2013 5

Actualitésécrivez-nous !à propos de l’hésitationForcing ou non ?Dans votre dernier numéro, Gérard Tissot traite del’hésitation à la table. Sujet délicat s’il en est et dontl’interprétation peut varier selon les arbitres. Je voudraisvous poser le problème suivant. Je suis assiseen Est. Les enchères sont les suivantes :S4♠-O N E5♥-1♠5♠--Ma main : ♠ x ♥ D 10 x x ♦ R x ♣ A 10 x x x xJe prends le temps de la réflexion et décide - rougecontre rouge - à tort ou à raison de passer. Mon partenairequi a la chute en main me dit « Ton hésitation meprive de parole ». Je lui réponds, forte de la lecture devotre article, que ce n’est pas aussi clair et qu’il avaitparfaitement le droit de contrer. Nous en restons là.Qui avait raison ?Odette de Mesmay (Brive)J’aimerais savoir si les joueurs qui ouvrent de 2♦forcing de manche doivent obligatoirement allerà la manche ? Vous allez me dire quelle questionpuisque c’est une ouverture FORCING DEMANCHE. Mais voilà ce qui m’est arrivée. à mesdébuts de bridgeuse, j’ouvre donc de 2♦. Ma partenaireme répond 2♥. Je décris mon jeu : 2♠. Ellepasse. Nos adversaires nous disent : « vous n’avezpas le droit, il faut aller à la manche ». Donc nousy sommes allés. Dernièrement, j’ai reposé cettequestion dans le club où je joue et on m’a dit« les adversaires n’ont pas le droit d’intervenir ».Où est la vérité ?Michelle PeurichardL’As de Trèfle répond :Votre partenaire vous a trompée aussi bien quel’adversaire. Vous avez toute liberté de vous arrêteren chemin d’une convention et de passer. Le seuldroit que possède l’adversaire est alors d’appelerl’arbitre.Jean-François Chevalier(Directeur de l’arbitrage) répond :Comme l’a écrit Gérard Tissot dans le dernier As deTrèfle, votre partenaire n’est pas obligé de passer.Et le 2 de cœur faible ?Cédric Lorenzini, interviewé par Jean-ChristopheQuantin dans le numéro 16, cite parmi ses conventionspréférées l’ouverture de 2♥ bicolore majeur. Jevoudrais savoir ce qu’il advient alors de l’ouverturede 2♥ faible ?Herrero (Provence)Jean-Christophe Quantin répond :Quand une paire pratique l’ouverture de 2♥ bicoloremajeur faible, c’est qu’elle a choisi soit de ne pasdisposer d’un 2 faible à Cœur, soit de jouer le 2♦multi (faible à Cœur ou à Pique).Plusieurs lecteurs nous ont signalé qu’une erreurs’était glissée dans la rubrique « Jouer » du numéro deseptembre. à la page 27 dans l’exercice 4 des jeuxd’élimination, il manque, vous l’avez probablement tousremarqué, la dernière enchère de Nord soit 6 cœurs.Un chelem pas demandé. Un zéro pour l’As de Trèfle…Envoyez vos questions en précisant nom, prénom,ville et département.Par courrier postal :As de Trèfle - FFB - 20, quai Carnot - 92210 Saint-CloudPar e-mail : asdetrefle@ffbridge.net6 L’as de trèfle I N°17 JANVIER 2013

MédiasBienenchériren défenseC’est en 1988 que Michel Bessiset Norbert Lébely eurent l’idéed’écrire un livre regroupanttous les aspects des enchères ducamp de ceux qui n’ont pas ouvert.Intégrant les notions, nouvellespour l’époque, de sécurité distributionnelle et desoutiens basés sur le nombre d’atouts, Bien enchérir endéfense est vite devenu un classique tiré à plusieurs dizaines demilliers d’exemplaires. Vingt-cinq ans plus tard, les éditions Grassetayant supprimé leur collection de bridge, Michel et Norbert décidentalors de proposer une nouvelle version très actualisée de leur bestselleraux éditions du Bridgeur. L’ouvrage, sorti à la fin de l’année2012, présente une vision plus moderne des barrages et des interventions,intègre les nouveautés les plus intéressantes en matièrede développement et propose même quelques conventions d’avantgarde,comme le « mixed raise » en soutien d’une intervention. Malgrétous ces ajouts, les auteurs ont su préserver la clarté d’explication etl’aspect très pratique, grâce, entre autres, à de nombreux exercicescommentés, qui ont contribué au succès du livre par le passé. Uneréédition à conseiller sans retenue à tous ceux qui veulent progresserdans ce domaine si important des enchères.Carnetsde voyageVolume 1Voici un petit livre qui fleure bon le soleil, la détente et les vacances.Les Carnets de voyage, comme leur nom l’indique, sont à emporteravec soi quand on va passer quelques jours à la campagne, quinzejours à Corfou ou trois mois en Patagonie.Vous y trouverez de tout, un peu. Jeu en face du mort, enchères,défense et même entames. Une seule constante : tant pour la présentationgraphique que pour l’expression de la solution des petits problèmesqui vous sont soumis, l’accent a été mis sur l’aspect ludiquede notre activité. Apprendre et progresser, d’accord, mais avant touten s’amusant.Et quand Philippe Soulet est à la baguette, on sait que la musiquesera bonne et le rythmeendiablé !Carnets de voyagevolume 1Philippe Soulet,Thierry Rouffet,Jacques Sélamééditions du Bridgeur148 pages - 28 €Bien enchérir en défensepar Michel Bessis et Norbert Lébelyéditions du Bridgeur256 pages environ - 28 €STYLOS FFBParures stylo black silver et stylo nautilusUn joli cadeau haut de gamme, à s’offrir ou à offrir. Ces stylos sont réalisés en métal polimanuellement. Ils sont revêtus d’argent fin en finition. Il s’agit d’objets chics et fonctionnelsà la fois, agréables à utiliser et dont les recharges d’encre sont les mines les pluscourantes du marché. Le trèfle fédéral apparaît discrètement sur le support et sur lestylo. Livrés dans leur écrin noir. Modèles déposés de conception Française.1 Stylo black silver - 49 € 2 Stylo nautilus - 69 €€En vente à la boutique de la FFB : www.bridge.fr12L’as de trèfle I N°17 JANVIER 2013 7

ChampionAllies Interactivegaranti100% bridgeFranck Multon, numéro un français au classement national,truste les titres en compétition sous les couleurs de… Monaco.Derrière cette anomalie se trouve son partenaire et ami Pierre Zimmermann,l’homme d’affaires genevois, qui lui permet de vivre sa passion à temps plein.> Par Jean-christophe QuAntinà46 ans, Franck Multon estconsidéré, depuis de nombreusesannées, comme lemeilleur joueur français.Sinon par les plus anciens, mais assurémentpar les champions de sa générationet de la génération actuelle. Maisla route fut longue, semée d’embûchespour arriver jusque là. Car rien, ou pasgrand-chose, ne le prédestinait à fairecarrière dans le bridge et encore moinsà être la star planétaire qu’il est devenu.Pas même lorsqu’à cinq ans il se dissimulaitsous la table où son pèreJean jouait en partie libre contre GillesQuéran à Fréjus. D’ailleurs, ce n’estque de longues années plus tard, et àCagnes-sur-Mer vers l’âge de 16 ans,que Franck découvrira véritablement lebridge. Entretemps, après un divorce,Franck avait suivi son père, avec lequelil s’entend parfaitement, au Sénégalet à Madagascar. Un père qui serason mentor, qui l’incitera à apprendrele bridge à un moment crucial de sonadolescence où d’autres tentationset expériences auraient pu lui faireprendre un chemin de traverse. Immédiatement,Franck est fasciné. Pendant18 mois : bridge... bridge. Il ne fait queça, à raison d’au moins sept heuresquotidiennement, sans jamais s’interromprene serait-ce qu’une journée !à ce rythme, il décrypte rapidement leprincipal des mécanismes et subtilités.D’autant qu’il est alors pris en main parun ami de son père, Patrick Chalard,brillant enseignant et excellent joueur(aujourd’hui directeur des compétitionsdu comité de Côte d’Azur), qui le faitdéfinitivement basculer dans le mondedes cartes en lui permettant de deveniranimateur dans un club de la région.Franck peut ainsi continuer à assouvirsa passion, tout en parvenant à gagnersa vie correctement.SOUVENIRS, SOUVENIRSIl gagne son premier tournoi importantà 17 ans, marqué par un petit incidenttoujours vivace dans sa mémoire. Cetournoi se déroulait dans l’arrière-salled’un casino. Après la dernière donne,dans l’attente des résultats, Francksort du casino pour se dégourdir lesjambes. Quand il veut rejoindre la salle8 L’as de trèfle I N°17 JANVIER 2013

Mes conventionsà la récré, dans la cour de la fédé, toujoursle temps de la réflexion pour franck multon,pierre zimmermann et le regretté hervé mouiel.de remise des récompenses, le personneldu casino s’oppose catégoriquementà son entrée (il était mineur).Il fallut l’intervention de plusieurs personnes,dont certaines très influentes,pour qu’il soit autorisé à aller récupérerle premier prix. Franck a encore souvenird’une autre anecdote. Il joue letournoi de Saint-Raphaël avec PatrickSussel. Les deux joueurs débutent pardix zéros. Désabusés, ils poursuiventle tournoi sans vraiment s’y intéresser.à la fin du tournoi, ils ne voientaucune raison d’attendre les résultatset rentrent à Cannes, chez Patrick.à peine franchie la porte d’entrée, le téléphonesonne. La maman de Patrick,la grande championne Andrée Sussel,les somme alors de retourner le plusvite possible à Saint-Raphaël où lemaire les attend pour leur remettre leprix de la première place. Aux dix zérosavaient succédé vingt tops !Avec son père, Franck gagne la Coupede France. Mais il reste surtout marquépar un championnat d’Europe parpaires, pour lequel ils s’étaient qualifiésalors qu’ils étaient tous deux 2 ème sériemineure. Il reste également à Franck demerveilleux souvenirs des années passéesen junior (l’auteur de ces lignesavait alors la chance d’être son partenaire).Il se souvient avec émotion dupremier championnat joué à Budapest,d’une deuxième place qualificativepour le championnat du monde et dumatch contre l’Italie représentée parBocchi et Versace !Mais tous les titres et médailles pèsentde peu de poids comparés à la rencontredécisive de Franck avec Catherine,qui devint son épouse et qui estFranck est un talent hors ducommun, sans doute le meilleurjoueur français actuel et l’undes dix meilleurs au monde.aujourd’hui décédée. « Catherine étaitune personne exceptionnelle, elle a étéla chance de ma vie et a contribué à1 000% à ma réussite professionnelleet personnelle. Pendant plus de vingtans, nous avons connu un amour fusionnel.Même à 10 000 kilomètres l’unde l’autre, nous étions perpétuellementen communion avec la pensée, commesi nous étions l’un à côté de l’autre.Elle a su parfaitement accepter mesmultiples déplacements à l’étranger,qui généraient de longues absences.C’était essentiel notamment pour leclub que nous avons géré ensemble,le Colonial à Nice, et dont nous étionstrès fiers. Investissement qui n’a jamaisempêché Catherine d’avoir élevéà la perfection notre fille Lora, qui aaujourd’hui 21 ans. »« Le MONACO PROJECT »Dans la catégorie rencontre décisive,il est impossible de ne pas parler dePierre Zimmermann, le partenaire deFranck depuis plus de six ans. Souhaitantse donner tous les moyens de parvenirau sommet, l’homme d’affairesgenevois lui proposa non seulement dedevenir son partenaire mais égalementson formateur au plus haut niveau.Une tâche sur mesure pour Franck.D’autant plus que cette associationassumée et performante (deux championnatsdu monde, un championnatd’Europe, sans compter de multiplestitres nationaux) conduisit Pierre Zimmermannà se lancer dans un vaste etambitieux projet, le « Monaco project ».J’aime« L’ouverture de 2 ♥ bicolore majeur faible,dans la même définition que celle donnéepar Cédric Lorenzini dans le derniernuméro de l’As de Trèfle (avec des mainsde 4 à 9H ayant au moins quatre cartesdans chacune des majeures). Je la trouvelargement supérieure à l’ouverture du 2 ♥faible, notamment en terme d’agressivité(fréquence d’ouverture plus importante,possession de deux couleurs donc possibilitédoublée de trouver un fit et donc deperturber sans trop de risque l’adversaire).Mes statistiques personnelles sont impressionnantes,cette convention m’a permisde prendre énormément de bons coups. »J’aime pas« Je vais vous parler d’une conventiond’entame, le 10 et le 9 Kantar, qui se joueprincipalement à Sans-Atout. Rappelonsde quoi il s’agit : l’entame d’un 10 soit prometle Valet et un honneur supérieur (autreque la Dame, bien sûr), soit dénie touthonneur supérieur (109). L’entame d’un 9soit garantit le 10 et un honneur supérieur(autre que le Valet), soit dénie tout cartesupérieure (986, par exemple). Cela signifiedonc que l’entame du Valet dénie touthonneur supérieur. Cette façon de fairedonne beaucoup trop de renseignementsau déclarant, sans grande contrepartie. »Mon conseilSachez repérer les qualités principalesde votre partenaire et appuyezvousdessus pour construire une paireperformante. Ainsi, j’ai su m’inspirerde mes quatre partenaires historiquesavant Pierre Zimmermann. Jean-Jacques Palau m’a impressionné parson calme et sa sérénité. Hervé Mouiel,par sa combativité permanente, ChristianMari par son sens aigu des situations,Jean-Christophe Quantin, par sonbridge naturel et efficace. Ces joueursm’ont façonné et je leur dois sansaucun doute une partie de ma réussite.L’as de trèfle I N°17 JANVIER 2013 9

ChampionMais laissons la parole à Pierre.« Franck est un talent hors du commun,sans doute le meilleur joueurfrançais actuel et l’un des dix meilleursau monde. Un mental hors pair et unecombativité exceptionnelle complètentune technique parfaite et une psychologiesans faille. Franck est un ami.C’est essentiel quand on veut travaillerrégulièrement et en quantité. Cetteamitié est certainement l’une des clésde notre progression. Sans celle-ci,jamais je n’aurais concrétisé cette idéeun peu folle qu’est le « Monaco project». Celui-ci repose sur trois principesfondateurs : d’abord, la constitutiond’une très forte équipe nationale, avecl’arrivée en Principauté des ItaliensFantoni-Nunes, n°1 et 2 mondiaux,et des Norvégiens Helgemo-Helness,l’une des cinq meilleures paires aumonde. Pour certaines raisons, liéesà des différents avec leurs fédérationsrespectives, ces deux paires étaientexclues de fait, sinon de droit, deschampionnats d’Europe et du mondepar nations, ce qui constituait pourle moins une anomalie. Ensuite, unrenforcement de l’équipe de Monaco« historique », qui comprend notammentJean-Charles Allavena , président de lafédération monégasque, sans lequel ceprojet n’aurait jamais vu le jour. Enfin,l’organisation de nouvelles épreuves enEurope, comme la coupe prince Albert,une compétition par équipes et surma donneIl est vrai que j’ai gagné quelques coupsspectaculaires, notamment grâce à ma présencede table, une bonne lecture des mainsadverses et une analyse correcte de la situation.Ainsi, cette donne, dont je ne me souviensplus de l’occasion au cours de laquelleje l’ai exécutée.♠ A 8♥ 6 5 4♦ V 7 6 5 4♣ R V 2S1♣1SA♠ D 7 6 5♥ A R D♦ R 2♣ 10 9 8 7OJe joue 3SA en Sud sur l’entame du 5 de Carreau.Je commence mal le coup en prenantau mort pour jouer le 5 de Pique pour le Roiinvitation et le Cavendish*. »C’est à Franck qu’il convient deconclure sur le sujet, non sans humouret pertinence.« Il y a quatre ans j’avais dit à Pierresur le ton de la plaisanterie qu’un jour,nous jouerions peut-être pour Monaco.La réalité a dépassé la fiction. J’ai toujoursentretenu des rapports professionnelsavec Monaco, en y organisantdes stages et en y délivrant de nombreuxenseignements. Je ne considèredonc pas que ce soit une anomalie quenous jouions pour la Principauté. Bienévidemment, j’admets que l’on puisseêtre choqué par ce projet**. Mais il mesemble que le monde du bridge nepeut que s’en féliciter. Outre les nouvellesmanifestations organisées parPierre Zimmermann et la fédérationNSE♠ R 9 4♥ 10 9 8♦ A D 8♣ A 6 5 4♠ V 10 3 2♥ V 7 3 2♦ 10 9 3♣ D 3O N E1♦-1♠3SA-(avec l’As de Pique second en Ouest, il eutété préférable de prendre en main et de jouerPique pour la Dame suivi d’un petit Pique desdeux mains). Ouest prend de l’As et continueà Carreau. Je prends en main et décide dejouer un petit Trèfle, pris du Valet par monadversaire de gauche qui donne un troisièmetour de Carreau. La décontraction d’Ouestliée à son intervention à 1♦ me persuadequ’il a le Roi de Trèfle et qu’il compte bienreprendre la main. Dès lors, je poursuis partrois tours de Cœur et encaisse l’As de Trèfle,pour arriver à la position suivante :♠ 8♥♦ V 7♣ R♠ D 7 6♥♦♣ 10OJe joue alors le 9 de Pique, pour le 8 d’Ouestet le 10 d’Est. Celui-ci peut encaisser le Valetde Cœur (défausse du 10 de Trèfle) mais doitse jeter, à deux cartes de la fin, dans la fourchetteD7 du mort.NS♠ 9 4♥♦♣ 6 5monégasque, cela a provoqué un peupartout un effet d’émulation indispensable.Même les Français se sont misà travailler, vous vous rendez compte !Et puis, je n’en pouvais plus d’entendredire qu’au bridge, Dieu était italien. »Et si à Bali, hôte de la prochaineBermuda Bowl, Dieu était monégasque,comme il semble en prendrel’habitude ! ■* Une prestigieuse épreuve par équipes et parpaires, habituellement organisée à Las Vegas,déplacée en 2012 à Monaco où elle se dérouleraà nouveau cette année.** Le Français Franck Multon, le Franco-SuissePierre Zimmermann, les Italiens Fulvio Fantoniet Claudio Nunes ainsi que les Norvégiens TorHelness et Geir Helgemo ont obtenu la nationalitémonégasque pour pouvoir intégrer l’équipenationale et participer aux championnats internationaux,en conformité avec les règlements desfédérations européennes et mondiales.E♠ V 10 3♥ V♦♣10 L’as de trèfle I N°17 JANVIER 2013

évènementBridgescolaireLa voiedu nordKim Reinick nitoLe bridge entre à l’école, par la grande porte, celle des programmes officiels.Primaires, collèges, lycées se verront désormais progressivement proposercet enseignement et cette pratique en complément des matières plus traditionnelles.Le bridge pour apprendre à compter, à mémoriser, à se concentrer, quelle bellereconnaissance ! Il est un endroit où le chef d’établissement, les professeurs, les élèveset les familles ont déjà testé le bien-fondé de ce vecteur d’apprentissage.Direction le Pas de Calais et rencontre au collège Jean Jaurès d’Aire-sur-la-Lys.> Par Catherine Subrac’est un collège qui ressembleà d’autres collèges, peut-êtreun peu plus neuf… Sac à doset baskets, des ados par centaines s’ycroisent, s’y embrassent, s’y bousculentparfois. Le jour de notre venue,la grande affaire du moment était ledéclenchement intempestif de l’alarmeincendie. Des blagues de potaches quidérangent mais au collège Jean Jaurèsil n’y a ni violence, ni trafic. C’est ici queDany Masset enseigne les Sciences etVie de la Terre, ici aussi qu’elle joueaux cartes avec ses élèves sans quepersonne n’y trouve à redire ! Mardi8 heures, dans un matin encore blafard,une petite vingtaine d’enfants grimpentdans une drôle de salle de cours. Cinqtables sont recouvertes d’un tapis vert,aux murs des photos de compétitionsgagnées et, accroché au tableau, lerappel des règles du bridge. « On semet par quatre, gentiment » annonceDany que tout le monde appelle iciMadame. Charlie, Julien, Loïc et Florentinsemblent avoir une table préféréeoù ils s’installent sans attendre.Dans cette classe, composée d’élèvesde 4 ème dont c’est la deuxième année debridge, tous ont hâte de jouer malgrél’heure matinale. Caroline est la seulefille du cours. Sérieuse, du haut de ses12 ans, elle s’est déjà illustrée en compétitionavec Corentin, son voisin, undes espoirs du collège. Mme Massetvient compléter une paire, là où il y a desmanques. Elle cadre, stimule, rectifie,répond aux interrogations par d’autresquestions pour orienter, mettre sur lavoie « Quel est ton contrat, combien delevées… qui ouvre ? » C’est une drôled’enseignante à l’allure bougonne et àla parole enchantée. à première vue,on se dit que les jours de gros temps,il ne doit pas faire bon lui tenir tête. Cen’est jamais le cas. En cours de bridge12 L’as de trèfle I N°17 JANVIER 2013

LE CLUB LE PLUSJEUNE DE FRANCEcomme en SVT, Dany Masset force lerespect parce qu’elle n’est qu’énergieet enthousiasme. Carpe diem.Dany et Michel, la bonne paire !Pas de bridge dans l’enfance de Danymais des jeux de cartes en famillepour partager les temps de repos, lesvacances. Plus tard, devenue professeur,elle sera de toutes les animationsde colonies et encadrements de sortiesscolaires, sans compter son jardinsecret, les arts plastiques.Le déclic pour le bridge correspondit àla retraite précoce de son mari Michel,chauffeur poids lourd. « Je cherchaispour lui une activité calme afin qu’ilpuisse se reposer, et aussi quelquechose qu’on puisse faire ensemble ».Ils allèrent au club de la ville… et toutcommença ! C’est ensemble qu’ilsprogressèrent. « Lui est extra au jeude la carte, moi, je suis meilleure auxenchères, j’ai bien appris mes leçons,normal pour une prof ! »Le chauffeur poids lourd et l’enseignanteau caractère bien trempé, uncouple qui bouscule les habitudes, faitbouger les lignes au petit club de laville d’Aire-sur-la-Lys.Et comme Dany n’aime pas cloisonnerses différentes vies, très viteelle importe ce nouveau jeu au collège.« J’aime enseigner, voilà la clé !Sciences ou bridge, j’y trouve le mêmeplaisir ! »Bridge à tous les étagesLe bridge dès lors s’infiltre au collège,à tel point que l’on se perd sur les dénominationsde cet enseignement.D’abord, il y a ce que tout le mondeappelle ici la « section bridge » officiellementdénommée « action innovante». Une cinquantaine d’enfants,de la 6 ème à la 3 ème qui bénéficie d’uneheure par semaine. Puis, le bridge s’estglissé naturellement dans les I.D.D,à Aire-sur-la-Lys, la moyenne d’âgedes membres du club est de 44 ans.Plutôt jeune quand on sait que leslicenciés ont plus souvent l’âge de laretraite. Alors qu’est-ce qui peut bienfaire tomber ainsi les statistiques ?Tout simplement Dany Masset. Secrétairedu club et professeur au collègede la ville, elle est à l’origine de cepetit miracle. « Il y a ici 20 enfantslicenciés, 20 cadets dont 15 viennentde mon collège. Cela représente 30%de l’effectif du club. » Des jeunes quis’entraînent ensemble le vendredisoir et le samedi matin mais qui laplupart du temps jouent aussi avecles adultes. « Depuis l’an dernier, onfait même un tournoi intergénérationneltous les ans. »Dany est fière d’avoir ainsi rajeuniles rangs du club, de voir ces enfantss’asseoir en face d’un adulte quipourrait être leur grand-père et parfoismême de détecter ses erreurs.Elle sait aussi que cette transformationa bouleversé des habitudes etque cela ne plaît pas à tout le monde.« Bien sûr, ceux où celles qui ne sontattachés qu’à l’apparence ont prisombrage de voir ces jeunes en survêtfréquenter le club. » regrette-t-elleavant de nous rassurer « mais trèsvite, c’est l’esprit d’ouverture qui s’estimposé. Les jeunes sont doués et sympas,c’est difficile de leur résister. »L’as de trèfle I N°17 JANVIER 2013 13

évènementDany Masset va de table en table pour corriger une enchère ou surveiller le jeu de la carte.Itinéraire de Découverte, qui permettentune approche pluridisciplinaire, notammenten résonance avec les mathématiques.Enfin, un club de bridgerassemble les plus addicts et il y a ena beaucoup.Au total, près de 80 enfants sur 700pratiquent le bridge au collège JeanJaurès. Une expérience qui dure depuiscinq ans et qui a ramené nombrede médailles et de coupes au collège.La dernière en date (champion deFrance 2011) trône d’ailleurs dans lebureau de Véronique Muse, la principale.Le bridge, elle en connaît tous lesbienfaits car c’est son deuxième postedans un établissement qui a mis ce jeuau programme. « Ce n’est pas miraculeuxmais il y a une valeur éducativecertaine et on ne perd rien à développerce jeu à l’école. Les enfants sont heureuxet cela pourrait suffire mais c’estaussi un instrument de valorisation pourl’élève. Ils sont fiers et motivés. »Et ce n’est pas toujours le premier dela classe qui réussit confirmera Dany.Alexis, 12 ans, me confiera que ce jeule calme et lui a donné l’assurance dontil manquait avant d’ajouter : « Et puis,cela nous permet de voyager, d’allerdans de beaux hôtels, de rencontrerd’autres personnes, des jeunes commenous, en compétition. »C’est la cerise sur le gâteau commeaime à le dire Dany Masset, la grandeorganisatrice de ces sorties. « Il n’ya pas besoin de faire trois années debridge pour se confronter à cet exercice,celui des rencontres, des parties,des compétitions. »Le double plaisir de ValentinLes jeunes de 6 ème ont connu leur premièresortie en tournoi à la rentrée desvacances de Toussaint après seulementquelques semaines de cours.Valentin voudrait plutôt être pharmacienmais il m’avouera que joueur debridge, il y pense quand même, au casoù... C’est un bon élève de 3 ème qui acommencé le jeu en 6 ème à contre cœur,avant de s’apercevoir que cela luicorrespondait merveilleusement bien.« Je voulais faire du badminton. Aussiles trois premiers mois de bridge, je faisaisun peu la tête. Quand j’y repense,je ne regrette pas d’avoir changé ! »Ce garçon d’à peine 13 ans très réfléchia trouvé dans le bridge un doubleplaisir. « C’est vrai que j’aime bien gagnermais ce que je préfère, ce sontles relations que l’on peut établir avecles autres, c’est un genre d’amitié, desliens plus forts… »Et c’est vrai qu’à les observer dans lescours de Dany, remuant sur leur chaisemais concentrés sur leur main, on se ditLes enfants sont heureuxet cela pourrait suffiremais c’est aussi un instrumentde valorisation pour l’élève.Ils sont fiers et motivés.14 L’as de trèfle I N°17 JANVIER 2013

qu’on devrait avoir recours plus souventaux jeux. Les voilà qui calculent,mémorisent les levées, interpellent leurpartenaires. Parfois, quelques invectivesfusent quand l’autre a mal joué,plus rarement un geste d’énervementvite recadré par Dany mais le plus souventun calme étonnant règne dans lasalle de cours.Mme Masset se promène entre lestables, elle encourage les élèves à lacompétition en félicitant ceux qui remplissentleur contrat.Avec les jeunes de 6 ème , la voilà pluspédagogue encore. C’est le deuxièmecours de sa matinée.« Aujourd’hui, on va apprendre l’atout.Vous jouez la 23, c’est Sud qui donne.Je viens vous aider s’il le faut. » Dans sasalle de bridge, 18 élèves, dont 6 filles,ont pris place en orientant Sud vers lafenêtre. Audrey, la sœur de Corentin,un grand déjà très prometteur, s’estinscrite sur les conseils de son frère.Elle veut marcher sur ses traces de sonaîné. « à la maison, personne ne jouaitmais on a quand même l’habitude descartes, me dit-elle. Belote, crapette,manille ! »Dany déplore que les filles ne s’accrochentpas davantage. « Elles aban-Eric REMY,directeur général de La FFBPOURQUOI PAS MATIèREOPTIONNELLE AU BAC ?Dans quel contextecette conventionentre l’éducation nationaleet la FFB a-t-elle été signéeet quelle en est la finalité ?On a trois ans pour démontrer quele bridge a le pouvoir de redonner àcertains élèves le goût des sciences.Il y a un gros déficit en matière scientifiqueet l’éducation nationale nousfait aujourd’hui confiance, commeelle l’a fait en son temps avec leséchecs, pour amener indirectementplus de jeunes à acquérir cet espritlogique qui fait parfois défaut. LaFFB avait depuis longtemps misé surla jeunesse et de nombreux établissementsproposent déjà du bridgescolaire. Nous espérions cet agrémentet nous avons travaillé dans cesens. Il faut dire que le bridge possèdeun grand défenseur au sein del’éducation nationale en la personnede Michel Gouy, inspecteur d’académieet bridgeur, qui est une des chevillesouvrières de cet accord.Comment les choses vont-ellesse dérouler concrètement ?La convention a été signée en septembre.Cette première année estcelle de la préparation afin d’assurerla mise en place de l’enseignementdès la rentrée 2013. Nous n’allonspas tout de suite proposer le bridgeà l’école mais bien un enseignementsous forme de jeux mathématiques,première étape avant d’aborder lesrègles de bridge et le jeu lui-même.Pour cela, il faut que les enseignantspuissent s’appuyer sur un ouvrage.C’est sur ce livre que nous travaillonsactuellement. Il jettera un pontentre les mathématiques et le bridgesous forme ludique. C’est avec cetoutil que nous devrons convaincreles chefs d’établissement et les enseignantsde choisir cette nouvellediscipline. Et puis les comités de laFFB et les académies de l’éducationnationale vont apprendre à travaillerensemble.Quels objectifs s’est fixéela FFB pour gagner son pari ?Réussir notre pari ce serait en premierque notre convention soit renouveléeau bout des 3 ans. Aujourd’hui,quelques 5 000 jeunes jouent aubridge dans le cadre scolaire, pourquoine pas doubler ce chiffre d’icilà. Et puis pourquoi ne pas imaginervoir notre discipline devenir unematière optionnelle au Baccalauréat.Si le bridge redonnait aux élèves lamotivation et l’envie de progresser,ce serait sans doute la plus belle desvictoires. ■serg_dibrovaL’as de trèfle I N°17 JANVIER 2013 15

donnent plus vite que les garçons. Vers13 ou 14 ans, elles préfèrent être dansla cour à papoter avec les copines,c’est dommage ! »à bientôt 15 ans, Lucie fait partie decelles qui restent. Dany l’aime bien carelle est toujours parmi les finalistes àParis. Elle joue aussi au Club d’Airesur-la-Lysle samedi matin comme plusieursdes espoirs du collège.Le lien qui s’est tissé grâce au bridgecache, avec beaucoup de pudeur,d’autres enjeux. Ici, la plupart des famillessont modestes, certains enfantsvivent aussi dans des familles d’accueil.Alors le bridge, s’il sert de boosterà la motivation scolaire, permetaussi d’ouvrir le regard de ces jeunes,de leur faire prendre conscience deleur valeur, de leurs capacités. Cen’est qu’un jeu de cartes mais danscertains cas, il va contribuer à leurépanouissement et peut-être augmenterleur ambition.« Souvent, ils rêvent petit car on ne leura pas appris qu’ils méritaient mieux.Quand ils participent à une compéévènementDepuis que je les ai aussien bridge, je constatequ’ils voient l’écoled’une autre façon.C’est à la fois très sérieuxet on s’amuse.tition et qu’ils gagnent, ce n’est pasrien, vous savez ! » Dany Masset aimeraitles pousser davantage. Chaqueannée, depuis cinq ans, elle emmèneses champions à Paris pour la finale etrentre souvent avec le titre.Quand l’élève dépasse le maitrePascal Vermeil, lui, est professeur defrançais au collège. Il taquinait bienla belote mais ne connaissait pas lebridge. Il a été un des premiers queDany a entraîné dans son sillage.D’autres ont suivi et naturellement leprofesseur de maths, Nicolas Pruvost,qui s’y est mis il y a trois ans. Ils sontdonc quatre au total, aidés par lesmanuels pédagogiques et le matérielfournis par la fédération, à s’être lancésdans l’aventure. « Depuis que jeles ai aussi en bridge, je constate qu’ilsvoient l’école d’une autre façon. C’està la fois très sérieux et on s’amuse. Lesélèves aiment bien la compétition ! Ontravaille sur la logique, la stratégie etcela développe la mémoire bien sûr »avant de rajouter « mais vous savez,j’en ai toujours qui sont bons au bridgeet qui sont des billes en maths… »En revanche, le professeur reconnaîtvolontiers qu’il joue moins bien quecertains de ses élèves. « Ce n’est jamaisun problème, il n’y a pas de perted’autorité pour autant. C’est justeque nous avons quelques champions,comme Valentin, qui s’entrainent plusde cinq heures par semaine. C’estbien, ils tirent la classe vers le haut. »Le collège Jean Jaurès d’Aire-surla-Lysreste un modèle en matièred’intégration du bridge à l’école. Avecl’agrément accordé désormais par leministère de l’éducation nationale,démarrer sa journée d’école par uncours de bridge et activer ses neuronesen jouant ne devrait plus fairefigure d’exception.Toujours l’esprit pionnier, Dany Masset,qui garde intact son enthousiasme,réfléchit déjà à diverses manières detransmettre son expérience de prof etson savoir-faire pédagogique. La compétitionn’est jamais loin ! ■16 L’as de trèfle I N°17 JANVIER 2013

ENSEIGNER LE BRIDGEDANS VOTRE éTABLISSEMENTSCOLAIRE ?Pourquoi pas ! Peu importe votre niveau de jeu, vous pouvezdevenir un initiateur scolaire efficace et apprécié, à l’instar deDany MASSET qui consacre une heure hebdomadaire à descollégiens et leur fait partager sa passion du bridge.Grâce à un programme d’enseignement simple et ludique, les enfantsassimilent progressivement les bases du jeu « cartes en main ».L’initiateur est soutenu par l’Université du bridge de la FFB qui proposedes formations et fournit les outils pédagogiques nécessaires : manuels,jeux fléchés, tapis, boites à enchères…Par ailleurs, dès septembre 2013, vous pourrez en tant que professeurde mathématiques, inculquer à vos élèves des notions de logique,de codages, de probabilités à l’aide de problèmes tirés du bridge.Un manuel « apprendre avec le bridge » destiné aux classes de lycée esten préparation.L’as de trèfle I N°17 JANVIER 2013 17

CoulissesCesénateurMèneBON TRAINMaire de Mouilleron-le-Captif, petite commune près de La Roche-sur-Yon, et sénateurde Vendée, Philippe Darniche collectionne les passions : musique, sport… et bridge.Un temps pour tout, à condition de savoir accélérer.> Par Didier LochonSupposons deux choses. Lapremière, c’est que PhilippeDarniche n’ait pas eu debeau-frère. La seconde, c’estque le maire de Mouilleron-le-Captifen Vendée n’ait pas eu besoin en 1977de renouveler quelques-uns de sesconseillers municipaux. Le petit mondede Philippe Darniche s’en serait sansdoute trouvé profondément bouleverséet le personnage ne serait pas ce qu’ilest aujourd’hui. Il ne serait ni 1 ère sériePique, ni maire de la commune et pasdavantage sénateur de la Vendée. Si lehasard joue peu au bridge, il se chargeen revanche de battre les cartes dudestin.Le premier avatar intervient en 1959.Nous sommes à Sainte-Foy-la-Grande,riant chef-lieu de canton de Girondeen limite de Dordogne, où vit la nombreusefamille Darniche. Le beau-frèrede Philippe revient du service militaireavec, dans son barda, sa sciencetoute fraîche du bridge appris dans lachambrée entre les corvées et les toursde garde. Philippe, 16 ans, lycéenmatheux, tombe sous le charme de cejeu subtil et intelligent qui lui met lesneurones en ébullition. « J’étais déjàpassionné de cartes à l’époque. Il fautdire qu’à la maison, nous y jouions souvent.Pas tous les soirs, mais presque.On jouait à quantité de jeux, à la belote,à la belote coinchée, à l’écarté etmême au piquet, un jeu dont j’ignorel’origine et que je n’ai retrouvé nullepart ailleurs… » Mais le bridge, c’estautre chose. Bien plus passionnantencore que le poker où, pourtant, lelycéen excelle.Les études universitaires conduisentles pas du jeune homme à Bordeaux,où il s’inscrit en faculté de pharmacie.La tête dans les bouquins, l’étudiant neconsacre plus au bridge que ses raresinstants de loisirs. Ce n’est qu’une foisinstallé comme visiteur médical auxSables-d’Olonne en 1971 qu’il reprendsérieusement les cartes en main,encouragé par le légendaire duo vendéenPoirault-Rabillet (auteur de la« sardine », une méthode à base deTrèfle fort, tendance canapé, ouvertureavec une majeure 4 ème ). Il se lance bienLes parlementairesà table ?Au Sénat, Philippe Darniche compteau moins deux collègues bridgeurs,Bernard Saugey, élu de l’Isère, etJean-Louis Pinton, sénateur et présidentdu conseil général de l’Indre,qui joue en 1 ère série. « Je sais qu’il ya d’autres sénateurs, mais aussi desdéputés passionnés et ça m’amuseraitde faire une compétion entredéputés, sénateurs et assistants parlementaires.Ça s’est fait autrefois ! »18 L’as de trèfle I N°17 JANVIER 2013

Côté bridgeClub :Bridge clubde la Roche-sur-Yon.Comité :Charentes-Poitou-VendéeAnnées de pratique :35 ans en compétition.Partenaire(s) préféré(e)s :André Poiraultet Christian Elie.Meilleur classement :1 ère Pique.Classement actuel :1 ère Pique.Sa performance :L’année où j’ai débuté,mes partenaires et moiavons gagné le championnatde France Espérance(actuellement Promotion).Sa préférence :Les épreuves par équipes.vite dans la compétition. Avec succès puisqu’il accède enfinale par 4 Espérance (3 ème série de l’époque) et décrochel’année suivante un titre de vice-champion de France.Quatre ans plus tard, alors qu’il est le tout nouveau pharmaciende Mouilleron-le-Captif, bourgade en lisière de la Rochesur-Yon,le destin toque une nouvelle fois à la porte. C’estle premier magistrat de la ville, André Nicou, qui cherche àcompléter son équipe pour l’élection municipale de 1977.« Il souhaitait aussi que je lui succède à la mairie ». Cédant àl’amicale pression de son entourage, Philippe Darniche posele pied en politique, un terrain qu’il ne connaissait guère.Le voilà conseiller municipal, puis maire en 1983, enfin sénateuren 1995 (au passage, il aura également été conseillergénéral et vice-président de l’assemblée départementalede Vendée).Quand bridge etpolitique vont de pairà 69 ans, Philippe Darniche, qui s’est retiré de sa pharmacie,se consacre entièrement à ses mandats et à ses passions.« J’en ai mille ! » avoue-t-il. Il y a certainement une légèresurévaluation dans le décompte, mais il n’en demeure pasmoins que l’agenda du sénateur-maire est bourré à craquerdouze mois sur douze. Passionné de musique, PhilippeDarniche tend l’oreille à tous les genres d’expressionmusicale et rate rarement l’occasion d’un concert chezlui ou à Paris. Il est d’ailleurs à l’origine du festival Faceet Si à Mouilleron-le-Captif qui, tous les étés, déplace10 000 fidèles, et participe au Sénat au groupe d’étudesur la musique et la chanson française. « J’aime tous lesgenres, du classique à la variété en passant par la soul etle jazz… » Ajoutez à cela un penchant très net pour lessports. Tous les sports. « Depuis des années, je m’arrangepour assister aux Jeux Olympiques et, bien sûr, cet été,j’étais à Londres… » Et comble de bonheur, le championcycliste Thomas Voeckler est l’un de ses administrés ! Unadministré aussi discret que sympathique. « Il fait partiede l’équipe Vendée U. Il s’est installé dans la commune ilPhilippe Darniche est un amoureux du sport. Aussi apprécie-t-il de compterle grand animateur du Tour de France, Thomas Voekler, parmi ses administrés.y a bien longtemps, alors qu’il était encore amateur. »On l’aura compris, il n’y a pas beaucoup de place, pourne pas dire pas du tout, pour le bridge loisir entre amis.« Je suis membre du club de la Roche-sur-Yon mais, en vérité,je ne joue qu’en compétition ou en tournoi… Pas le tempsautrement. » Une lecture assidue et rapide des chroniquesde bridge du « Monde » et du « Figaro » constitue sa gymnastiquedes méninges. « Avec l’emploi du temps que j’ai,heureusement qu’il y a les cartes… » souffle-t-il.Pour autant, selon lui, l’esprit du bridge et celui de la politiquevont de pair(e). « Le bridge est un jeu cartésien et quand onest élu, on est gestionnaire. Dans les deux cas, l’analyse,le calcul, la réflexion sont primordiaux. » CQFD ! « Et puis,l’un et l’autre apportent une énorme satisfaction humaine etintellectuelle. En politique comme au bridge, il y a l’échange,l’écoute, le respect de l’autre. Il faut aussi savoir faire preuved’humilité, on peut faire des erreurs, il faut les acceptercomme on doit accepter celles des autres ».C’est ce que Philippe Darniche s’est efforcé de faire toutesa vie. ■L’as de trèfle I N°17 JANVIER 2013 19

Tour des comitésL’ADOURà la carteL’As de Trèfle poursuit son tour des comités avec l’Adour.Un comité qui célèbre la joie de vivre, de chanter,le bien-manger et le goût de la troisième mi-temps.Les trois départements qui le composent ont en communun environnement à couper le souffle et une hospitalitéjamais démentie. écoutez plutôt Pampi Laduche, l’ex-championdu monde de pelote basque à mains nues amateurlorsqu’il parle de son Pays Basque… et préparez la valise.> Par Gérard Laudinas«Je suis bien ailleurs, mais mieux ici ! » Recueillie sur les lèvres dePampi Laduche, ancien champion du monde de pelote basqueà main nues (il fut sacré en 1974 à Montevideo en Uruguay),cette confidence suffit, à elle seule, à illustrer le sentimentd’un Basque pur jus à l’égard de sa terre aux trois provinces. Natif du villaged’Ascain qui offre l’un des plus pittoresques points de vue sur la Rhune (905 m),qui est aux Basques ce que la dune du Pyla est aux Landais, ou le Pic du Midiaux Hauts-Pyrénéens, Pampi Laduche est en quelque sorte le coffre-fort duLabour, de la Soule et de la Basse-Navarre réunies… Et quel coffre-fort seraitontenté d’écrire devant ce gaillard à la carrure de déménageur de piano, quitoise pas loin d’un double-mètre et pèse, au bas mot, son quintal et demi. Unesorte de « baraque » qui n’a qu’un toit : le Pays Basque, ce paradis sur terre qu’ilne consent à quitter que pour aller entraîner les pelotaris de l’autre côté desLe mot dU Président« Nouvellement élu, mon action a porté sur le développement de 3 points : le bridge scolaire,la convivialité dans les épreuves régionales et la compétitivité dans les épreuves fédérales.Nos tournois régionaux (16) connaissent un succès remarquable (104 paires en moyenne)toutes les paires sont primées et partagent un buffet. Le comité montre l’exemple en organisantune fête en début de saison, tournoi dans l’après-midi et dîner dansant en soirée. De plus, denombreux clubs mettent sur pied tout au long de l’année des tournois festifs. Les finales descompétitions fédérales se déroulent à la Maison du Bridge d’Orthez (600 m²) qui est notre centregéographique. Une salariée à temps complet et une à temps partiel assurent sa gestion et unepartie du fonctionnement du comité. Un grand nombre de bénévoles permettent de réduire lescoûts et de maintenir ainsi des tarifs aux compétitions fédérales parmi les plus bas de France,ce qui n’empêche pas d’y obtenir d’excellents résultats. »Gérard SCARSIcomité AdourPays Basque :des chiffres et des titres…Créé en 1974, 25 clubs, 2 660 licenciés,140 scolaires issus des 3 départements.Depuis 2006, 9 titres de champion de France,1 titre de champion de France scolaireet 1 titre en cadet.Sa devise :« de la convivialité et des résultats ».Trois grands champions sont issus du comité bienqu’ayant migré, même si Guy Lasserre (Biarritz),champion du monde seniors en titre, est revenuau pays. On compte aussi Vanessa Reess (Pau),championne du monde dames, Hervé Fleury (Pau),ex-président du comité, vainqueur interclubs D1 etde plusieurs coupes de France.Sa fierté :avoir contribué à l’organisation par la FFBdes Olympiades (championnat du monde)de Biarritz en 1982 et du championnat d’Europeà Pau en 2008.Sa particularité :ses statuts imposent au président de n’accomplirqu’un seul mandat.Siège social :Maison du bridge à Orthez5 rue Lapeyrère 64300 Orthez - Tél : 05 59 69 07 88Ouvert lundi, mardi, jeudi, vendredi de 8h30 à 16h.Jakob20 L’as de trèfle I N°17 JANVIER 2013

© FOOD-images - Fotolia.com© Tilio & PaoloWebplanètePh.LaplaceAnne Rouanet-labé :le bridge sous XPyrénées ou pousser la chanson, en solo ou en chœur,en Californie et au Texas où les barbecues entre Basquesexilés réunissent plusieurs milliers de convives. Tous,nostalgiques de ce bout de terre attachant en diable, quienfanta Luis Mariano, Edmond Rostand, Maurice Ravelou André Dassary. « Le Pays Basque, c’est tout-en-un : lamer et la montagne, la douceur du climat et des paysagesmais aussi la rudesse et la fierté des hommes, l’énergieet la méditation, le calme des hautes terres et la frénésiedu littoral. Il y a partout matière à manger, boire, danser etchanter… Bref, il y a à vivre comme nulle part ailleurs etmourir sans regrets », commente Pampi, légende vivantede la pelote à l’ancienne, autour duquel on trinque deuxfois plutôt qu’une dans les trinquets où il aime baladerson imposante charpente, son visage jovial de pleinelune, son air malicieux, son cou de bœuf et l’épaissepoigne devant laquelle s’inclinèrent tous les joueurs dela planète.L’ADN basqueAttablé devant un ttoro (assortiment de poissons et crustacés)préparé par son vieil ami Pantxua qui régale lesDemandez-donc à cette adorable jeune fille qui ambitionnede faire carrière dans les métiers de l’espace ce qui lui seraitindispensable dans un vaisseau spatial… et la réponse fusera,telle Ariane sur son pas de tir : « Un jeu de bridge, pardi ! ».Il faut dire qu’Anne Rouanet-Labé, 21 ans, polytechnicienne actuellement enstage à Sup Aero à Toulouse, a été mise sur l’orbite du bridge dès son plusjeune âge. D’abord avec Michèle, sa maman, joueuse émérite du club d’Oloron,puis avec son compagnon Benoît Miret, « à la fois très bon partenaire etexcellent joueur », qu’elle a rencontré à l’école X. Originaire de Pau, Anne estpeu expérimentée, mais ne devrait pas le rester longtemps, si l’on en croitles joueurs chevronnés qui lui adressent régulièrement des cartes d’invitation.Ainsi, Jean-Christophe Quantin, deuxième meilleur joueur de France aveclequel elle va prochainement jouer en mixte par équipes ou Jérôme Rombautqui l’a volontiers intégrée dans le groupe des quatre juniors féminines qui ontdisputé le Trophy Channel en fin d’année à Londres. « J’ai commencé le bridgeà Polytechnique, depuis je ne peux m’en passer ! Je joue au minimum deuxfois par semaine avec mon compagnon et me perfectionne quasiment chaquejour sur le site BBO. Une authentique addiction », commente-t-elle. Cette têtebien faite et bien pleine trouve dans ce jeu complexe et infini tout ce qui lui estprécieux dans ses missions d’ingénieur, à commencer par la capacité d’analyse,la concentration et l’esprit de synthèse. Et d’affirmer : « J’invite tous lesjeunes à pratiquer, tant ce sport-loisir est captivant. Le bridge est à la portée detous et ils seront très bien accueillis en clubs ». Avec une mention spéciale pourcelui d’Oloron où elle demeure licenciée : « des gens formidables, hospitaliers,festifs et gourmands, qui savent néanmoins maintenir l’esprit de compétitionà un haut niveau ».On aime...Logis64...RestaurantsLe Trinquet Moderne60 avenue Dubrocq à Bayonne(pas de réservation).Tél. : 05 59 59 05 22Pour l’ambiance joyeuse, les spécialitéslocales, notamment la piperade.Chez Mattin,60 rue Evariste Baignol à Ciboure.Tél. : 05 59 47 19 52Dans cette ancienne épicerie onfabrique une authentique cuisine duterroir.Chez Pablo,6, rue mademoiselle Etchetoà Saint-Jean-de-Luz.Tél. : 05 59 26 37 81Un des plus vieux restaurants luziens.Tous les poissons y sont bons,mais on vient de très loin manger lemerlu et, en saison, les pibales.Au Bord de l’Eau ,Rue de la Gravière à Billère.Tél. : 05 59 62 15 62à proximité du plus vieux golf ducontinent, une agréable terrasseoù l’on apprécie les poissons cuitsà la plancha.Pantxua,Socoa à Ciboure.Tél. : O5 59 47 13 73Sur le port. Renommé pour sespoissons à la plancha, ses chipironset sa paëlla....AdressesCharcuterie et salaisons : maisonMontauzer à Guiche, Bayonneet Biarritz, Sauveur Mayte à Saint-Jean-le-Vieux. Piments : les producteursdu village d’Espelette.Gâteau basque : pâtisserie Olcomendyà Bidarray. Confiture decerises noires : les producteursdu village d’Itxassou. Macarons :maison Adam à St-Jean-de-Luz etPariès. Fromages de brebis : fermeMenddia à Le Kumberri. Des bergersétablis sur les hauteurs entre PaysBasque et Béarn font aussi d’excellentsproduits. Foies Gras, magrets,quartiers d’oies et de canards,cassoulets aux haricots de Tarbes :fermes Hilloucat et Espaounic àDoazit, ferme De Sauret en Chalosseà Toulouzette (Landes). Garbure :Ferme du Jouandeau à Donzacq,Garbure du Béarn à Oloron-Sainte-Marie. Vins de Madiran : Maisondes Vins à Madiran, Cru du Paradisà Saint-Lanne (Hautes-Pyrénées).L’as de trèfle I N°17 JANVIER 2013 21

Tour des comitésBPBCMpapilles à portée de voix du Fort de Socoa à Ciboure, Pampiest intarissable sur le jeu de pelote basque, qui fit l’orgueilde tout un peuple, avant que le rugby ne vienne lui faire del’ombre en lui chapardant ses plus hauts gabarits. « Ce jeucréé par les Aztèques, est parvenu au Pays Basque au XIII èmesiècle, via la Grèce et l’Italie. à l’époque, il se jouait face àface comme au tennis, avec les hanches et les coudes et uneboule confectionnée en crin de cheval, qui pesait pas moinsde 3 kg », commente Pampi Laduche. Depuis, ce peuplejaloux comme pas deux de ses traditions a imaginé le fronton,le mur de face ou le trinquet qui, dans chaque village serespectant, tient une place aussi enviée que l’église, la mairieou l’école. Désormais, c’est autour d’une boule de buisd’une centaine de grammes, recouverte de gomme, fil, laineet peau de chèvre, que les parieurs du Pays Basque espagnolfont pelote. On y joue encore à mains nues si on les abien tannées, mais aussi avec une chistera (gant d’osier) ouune raquette. Moins pittoresque mais aussi tonique.« Ce sport est exigeant, il suppose des qualités physiquesmais aussi beaucoup de concentration, d’agilité etd’adresse », ajoute Pampi. Il ne manquait ni des unes, nides autres, si l’on en croit son entraîneur de l’époque bénie,Charles Ainciart-Bergara, le célèbre fabricant de Makilha (lirepar ailleurs) qui le faisait alors transpirer sang et eau devantle fronton de Larressore : « Pensez qu’à 18 ans, Pampi ne pesaitpas loin de 100 kilos et avait des capacités respiratoireshors du commun : plus de 7 litres alors qu’un type normalementconstitué tourne à 4,5 litres. Une vraie force de la nature». De celles qu’on rencontre dans les fêtes de villages oùles jeunes à l’esprit de clocher aiment se défier en soulevantdes charrettes, en courant avec des bidons de lait à bout debras ou en envoyant par-dessus tête un ballot de paille quele commun des mortels aurait déjà grand peine à soulever.« C’est dans notre constitution, dans nos gênes, dans notreADN. Un peu comme le chant. à la maison, lorsque j’étaisgamin, mon père et ses amis se réunissaient à la moindreoccasion pour chanter en tierce et en basque. Il n’est pas unmoment où nous ne chantons pas, c’est une respiration »,affirme Pampi, qui, de sa voix de stentor, s’en va aussi réenchanterle Pays Basque aux quatre coins du monde, où ilcroise toujours un gars d’Hasparren ou de Saint-Etienne-de-Baïgorry pour lui rappeler qu’en période de vaches maigres,leurs vaillants aïeuls partirent pêcher la morue au large deTerre-neuve ou élever des moutons au Wyoming.La lumière de Saint-JeanAutre terre de prédilection, l’Argentine, où le sang mêlé deBasques, qui avaient compris en moins de temps qu’il n’enfaut pour le dire, comment danser le tango et chanter CarlosGardel, coulait jusque dans les veines d’Eva Perone et duChe Guevara. La plupart de ces migrants, partis contre mauvaisefortune, louer leurs bras de scieurs de long et leur âpretéau labeur, embarquaient du port de Saint-Jean-de-Luz,jadis repaire de flibustiers prompts à détrousser les goélettesqui, dès le XVII ème siècle, livraient à Bayonne les premièresfèves de cacao. Dans cette magnifique station balnéaire auxallures de bonbonnière semblant s’être nichée dans le creuxde la main que Louis XIV tendit à l’Espagne en épousant sonInfante (1660) en l’église Saint-Jean Baptiste, les baleiniersdu bout du monde ont laissé place aux petits métiers quis’en vont désormais pêcher la sardine, l’anchois, la sole et lemerlu au large d’Hendaye. Dès lors, rien d’étonnant à ce quese soient établis sur les quais de Ciboure et dans les ruellesMakhila :le bâtonde maréchalCharles Ainciart Bergara,dépositaire d’un savoir-faire incomparable.CDT64-MedialabC’est avec l’espadrille et le linge de maison l’unedes productions les plus emblématiques du PaysBasque : le makhila (ou makila), ce bâton traditionnel,compagnon de marche, qui ne s’offre qu’ende belles occasions et - surtout - à qui le mérite.Entendez par là qui est digne de partager l’art devivre, l’attachement aux traditions et la sensibilitéprofonde du Pays Basque. Les makhilas les plusréputés sont assurément ceux de la maison AinciartBergara à Larressore, une entreprise familialelabellisée Patrimoine vivant et inscrite (excusezdu peu !) à l’inventaire des métiers d’art rares dela convention de l’Unesco. Un gage d’excellencedont quelques artisans d’art seulement peuvent seprévaloir ! Face au fronton du village, on fabriquedepuis plus d’un siècle et demi, des makhilas detradition sur mesure en néflier scarifié sur piedpuis ouvragé à la main, paré avec un raffinementextrême de viroles, poignées et pommeaux en laiton,maillechort ou argent. Les secrets de fabricationde ce bâton de défense devenu bâton d’agrément- même si l’aiguillon acéré qui, jadis, vidaitles querelles sur les foires et marchés demeuredans chacun des modèles - se transmettent depuishuit générations. Ce travail d’orfèvre de 350 à 400grammes, signé telle une œuvre d’art, est produitchaque année en un petit millier d’exemplaires parles sept ouvrier(e)s de la maison Anciart Bergara.à ce jour, à travers le monde, ce ne sont pas moinsde 200 chefs d’état et plusieurs dizaines de milliersde personnalités (sportifs, acteurs, hommes politiques,dignitaires militaires et religieux…) qui sesont vus offrir un makhila créé par cette maisonde référence.www.makhila.com22 L’as de trèfle I N°17 JANVIER 2013

Pampi Laduche, une des gloires du Pays basque.Jadis, il fut champion du monde à mains nues.Maintenant il chante, il boit et il danse…de Saint-Jean-de-Luz parmi les meilleursrestaurants de poissons et crustacésdu littoral. Au détour du sentieren front de mer qui relie les ports de lacôte Basque, tel un chapelet de perlesde culture, la vue sur la baie est unepure merveille. à la tête du restaurantdu golf de Chantaco, Pampi Laducheen fit, un temps, son port d’attache.Une référence.En gage d’éternité, la légende prétendque ce sont ces migrateurs aulong cours qui firent élever, çà et là, lessanctuaires et oratoires d’où s’élèvel’âme basque restée au pays. Librecomme un pottok, ce ravissant chevalde poche qui a colonisé la montagnepar troupeaux entiers, elle s’en va aujourd’huiencore par monts et par vauximprégner tout en douceur cette terreplurielle et singulière, douce et impétueuse,hospitalière et prudente, suaveet pimentée comme un piquillo. Uneterre d’exception à nulle autre pareilavec ses superbes maisons à colom-WebplanèteCDT64-MedialabJean-Jacques Houyou, à la tête de l’atelierartisanal Don Quichosse à Mauléon.à Mauléon,l’espadrille s’accrocheaux Basques…L’écrivain romain Pline le Jeune prétend quelorsqu’ils franchirent les Pyrénées, les soldatsd’Hannibal en portaient déjà. Certes, fabriquées pardes bergers avec des joncs et genêts, elles étaientun rien moins élégantes et confortables que lescontemporaines… mais c’était déjà des espadrillesbasques ! Celles-là mêmes qui « usent la route » etfont depuis des lustres la fierté de Mauléon. Après lapériode de déprime qui vit la France perdre ses mineurset la capitale de la Soule ses juteux marchésaux Charbonnages de France, l’espadrille basque aretrouvé ses lettres de noblesse. Cet accessoire estmême redevenu tendance, hors du temps, si l’on encroit Jean-Jacques Houyou, diplômé de l’école dela chaussure de Romans-sur-Isère qui a repris il yenviron un quart de siècle de cela, une fabrique ancestraled’espadrilles entièrement faites à la main.Chaque année, avec la contribution de la douzainede petites mains qui travaillent à domicile pour soncompte, Don Quichosse produit quelque 20 000paires d’espadrilles, commercialisées pour 60% envente directe (magasin et site internet), pour 10%auprès de détaillants en chaussures et pour 30%à l’export en direction de l’Allemagne, des USA, del’Italie, de la Suisse ou, encore, de la Corée du Sud.Les prix s’établissent entre 12 et 60 euros, selonles modèles régulièrement renouvelés. La fabricationà la main d’une paire d’espadrilles exige 1h15à 1h30 de travail, dont 40 minutes de couture.Tourmalet :randonneurset cyclistess’y haussent du colTom CrowningJohn Kershner / Shutterstock.comC’est l’un des spots les plus courus des Hautes-Pyrénées,qui en a pourtant à revendre entre le Pic duMidi et le célèbre Cirque de Gavarnie inscrit au patrimoinemondial de l’Unesco. La randonnée, avecpique-nique tiré du sac, vers la vallée d’Aigues-Cluses, Barèges et le col du Tourmalet (2 115 m),attire chaque saison des milliers de personneséprises de grands espaces, de chlorophylle etd’oxygène. Nichée au pied de la réserve de Néouvielle,cette vallée lacustre qui se prolonge versSaint-Lary pour ceux qui ont la foulée la plus alerteoffre des panoramas à couper le souffle, dominéspar des lacs et tourbières qui recèlent une faune etune flore d’exception. Au cœur de la vallée Toy, leslacs pyrénéens qui surgissent au détour de chaquechemin sont d’un dégradé de bleu, turquoise et vertqui font de la balade familiale ou sportive, un momentprivilégié de partage et de communion avecla nature. Et lorsqu’en été on ajoute à cette visionle rouge dense des feuilles de rhododendrons, c’estl’extase ! Moins de jubilation par contre pour lescyclosportifs qui, à la belle saison, viennent dumonde entier mouiller le maillot et se torturer lesmollets sur le mythique col du Tourmalet (19 kmau départ de Luz-Saint-Sauveur, 17,2 km au départde Sainte-Marie-de-Campan et même 35 km si onse met en selle à Argelès-Gazost), « l’ascensionla plus légendaire des Pyrénées » selon le proposmême d’Eddy Merckx. Pour la célébration, en 2013,du centième anniversaire de la création du Tour deFrance, les forçats de la route feront l’impasse surla montée du Tourmalet. La première étape pyrénéennearrivera le samedi 6 juillet à Ax 3 Domaines,la seconde le lendemain à Bagnères-de-Bigorre, aupied même du Tourmalet, dont l’amateur de pâte aulait de brebis fera aussi tout un fromage.L’as de trèfle I N°17 JANVIER 2013 23

Tour des comitésyvon52bages, aux volets verts ou rouges etaux balcons si larges et si longs qu’onne peut s’empêcher d’imaginer qu’ilfallait beaucoup d’espace aux Basquespour héberger tant de richesses, debeautés et de tempéraments.Landes gourmandesQuel est le trait d’union entre lestrois départements (Hautes-Pyrénées,Pyrénées-Atlantiques et Landes) réunisdans le comité de l’Adour ? Un environnementprotégé à couper le souffle,une hospitalité légendaire et un sentimentsans cesse réaffirmé d’être aupays du bien-vivre et du bien-manger.Si le mouton est roi au Pays Basque etdans les Hautes-Pyrénées, le canardfermier des Landes, lui, fait fondre debonheur tous les visiteurs. Suffit-il defranchir les grandes forêts de pins quibordent les splendides plages de sablePortrait de bridgeurJean-pierre Festivals XXXX organisés par les clubsFévrier 201317. PeyrehoradeMars 20134/10. Biarritz30/31. Lons - Lescar(Mixte + Open)Avril 20131 er . Lons - Lescar(Patton)28. Argeles - LourdesMai 201317. Dax18/19. Bayonne(Mixte + Open)AoÛt 20132/3. Hossegor(Patton + Mixte)2/3. Vieux Boucau(Mixte + Open)CDT64fin du côté de Mimizan et Biscarosse,pour que le mulard trône dans majoritédes restaurants et fermes-auberges.épicurien dans l’âme, le Landais peutaussi compter sur la plus large gammede produits labellisés AOC ou IGP recensésdans un même département :du bœuf de Chalosse à l’asperge dessables, via les kiwis de l’Adour. Bieninspiré, le comité de bridge de GérardScarsi a volontiers accueilli les voisinsgersois d’Eauze, venus avec leursmeilleurs Armagnacs. Ceux qui fontchanter le cœur des hommes pour lestroisièmes mi-temps de rugby, ainsiqu’à la sortie des arènes où se succèdentdurant la belle saison, courseslandaises et corridas. Deux ferias sontplus particulièrement prisées : celle deDax (14 - 18 août 2013) et les Fêtesde la Madeleine de Mont-de-Marsan(deuxième quinzaine de juillet). ■septembre 2013. Aire-sur-adour(Open). Salies-de-Béarn(Open du Comité)Octobre 20135/6. Pau(Mixte + Open)Novembre 20135/6. Mont-de-marsan(Open)POZZO DI BORGO ThomasBiarritz :les cadetsse piquent aux jeuxDans le cadre du festival des jeux de Biarritz(4-10 mars 2013) qu’elle organise pour lecompte de la municipalité et de l’Office detourisme de la coquette station balnéaire,Chantal de Rozières fera cette année encorela part belle au festival de bridge réservé auxcadets (- 18 ans). « Cette compétition qui a étéimaginée en 2003 a suscité un engouementet une émulation tels que plusieurs clubs ontdésormais instauré des festivals réservés auxcadets : Le Creusot, Lyon, Le Touquet cetteannée et Toulouse cette année. Ces confrontationsrépondent à un double objectif : d’unepart consacrer le dévouement des enseignantsqui vont promouvoir le bridge dansles établissements scolaires et assurer ainsila relève ; d’autre part permettre à des jeunesgens de se rencontrer et d’en découdre,cartes en mains », commente Chantal deRozières. Pour cette dixième édition parrainéepar la FFB et la Société Générale, le Festivalcadets réunira quelque 120 jeunes venus desquatre coins de France, mais aussi d’Italie,les samedi 9 et dimanche 10 mars prochainsdans la somptueuse salle des Ambassadeursdu Casino de Biarritz. Parmi eux, les championsde demain. Pour cette compétition,Chantal de Rozières devenue Biarrote d’adoptiondepuis qu’elle a succombé aux charmesdu Pays Basque, s’est assurée la participationde François Willard, arbitre international, etde Xavier Schurer, stratège du microprocesseurqui a doté le festival d’hiver de Biarritzdu Bridgemate, un programme informatiquepermettant de publier les résultats de façoninstantanée. Autre nouveauté, la participationtoute virtuelle dans les travées du festival d’un« lapin lamentable », en référence au bouquinde Victor Mollo « Bridge dans la ménagerie ».Chantal de Rozières, François Willard et Xavier Schurer vous attendentdu 4 au 10 mars 2013pour le 13 ème Festival de Bridge d’hiver de Biarritz,Toutes les informations sur www.biarritz-hiver.comTél. : 06 13 58 42 81 - E-mail : chantalderozieres@wanadoo.frCOMMENT JE SUIS DEVENUPREMIÈRE SÉRIE À LA RETRAITEpar Alain VidamantPréface de Pierre SAPORTA270 pages, 55 donnes de jeu de la carte et...beaucoup plus d’anecdotes réjouissantes !20 plus frais d'envoi.06 87 96 20 11 / alain.vidamant@hotmail.fr24 L’as de trèfle I N°17 JANVIER 2013

cœurCoup delebridgeÇA CONSERVE !Au Cercle de bridge d’Audruicq, leclan Houssin ne passe pas inaperçu.Autour des parents Genevièveet Jules se retrouve la deuxièmegénération de bridgeurs, composéedes enfants du couple et de leurs conjoints.Le bridge fait partie de leur univers depuistoujours. à raison de deux à trois tournoispar semaine, l’inséparable paire de nonagénairesinsuffle au club sa bonne humeurcommunicative. Le président Bernard Glories’amuse : « De temps en temps, ils se disputent! Madame reproche à Monsieur defaire de mauvaises enchères ! ». Le dimancheaprès-midi, le rituel est immuable : la partiede bridge succède au déjeuner de famille,l’occasion pour les parents de perfectionnerleur système d’annonce, le Trèfle Bracq, misau point par leur gendre Xavier Bracq. Celuicitémoigne : « Mon beau-père et ma bellemèrel’ont critiqué pendant vingt-cinq anspuis finalement adopté voyant qu’on gagnaitmais ils ne le maîtrisent pas encore parfaitement! ». à 92 et 93 ans, Geneviève et JulesHoussin sont la preuve que le bridge est uneexcellente gymnastique cérébrale permettantde prolonger les capacités de réflexionet la mémoire. Leur gendre confirme : « Ilssont intellectuellement très en forme, c’estformidable ». ■infosL’histoirede JeanJacques Dorfmann aime racontercette histoire. L’excellenttechnicien qu’étaitJean Thirel a longtemps officié,comme arbitre, au festival deJuan-les-Pins. Et quelle ne futpas son émotion lorsqu’uneannée il vit une jeune femmes’enfuir avec, sous le bras, deuxdonnes venant d’être jouées enmixte. La dame, enfin rattrapée,dut fournir une explication. Cefut : « Je ne rendrai les donnesque lorsque mon mari cesserade jouer avec cette p… ». ■Coulommiers : un gâteau réussiLe tournoi de Coulommiers, superbement organisé dans l’accueillant complexede la Sucrerie, généreusement prêté par la mairie, fait toujours florès,et pour sa huitième édition Claudine Coudert, en bonne présidente-cuisinière,a su faire lever la pâte. Tous les ingrédients ont été savamment dosés :une motte de publicité, des kilos d’investissement chez les adhérents qui ontdémarché commerçants et entreprises comme sponsors et une tonne d’optimismeet de dynamisme. Le gâteau fut donc réussi : 40 tables. Une jolie réunionde famille après la pause des grandes vacances où chacun fut ravi deretrouver l’autre dans un joyeux brouhaha. Gens d’Auxerre, Joigny, Provins,Fontainebleau, Sezanne, Romilly, Nogent/S/Seine, Versailles, Paris, du Comitédu Hurepoix et de la Champagne et même, très fair-play, d’un coup d’Eurostar,un couple d’anglais. So good ! Un mot d’accueil du président du comité PatriceThiercelin, les recommandations des arbitres Michel Petit et Philippe Bergeretet le sérieux s’installait. La première place revenait à la paire Colombaro-Danicdevant Audebert-Augeard. Tandis que Denise Martin et Monique Thomas obtenaientle meilleur classement féminin. Les bonnes choses n’ayant pas toujoursune fin : rendez-vous a été pris l’an prochain le 29 septembre 2013. C’est ce quis’appelle avoir de la suite dans les bonnes idées ! ■L’as de trèfle I N°17 JANVIER 2013 25

Tour des comités3 questionsà Philippe Richardcréateur du challenge rennais1Pourquoi avez-vous décidéde créer ce challenge ?Le Bridge Club Rennais et le CerclePaul Bert sont les deux clubs les plusimportants du comité de Bretagne.Pendant des années on s’est fait laguerre, on se piquait des joueurs, il yavait une vraie rivalité. Un jour, j’apprendsque le BCR allait supprimerson festival, faute de moyens. Nousn’en faisions pas et je me suis ditque le plus important c’était le jeu etqu’il fallait organiser quelque choseensemble.2Comment s’est dérouléeson organisation ?J’ai présenté mon projet de collaborationau président du CPB, PierreHamon, il a accepté et j’ai trouvéun accueil tout aussi favorable chezChristel Palm la présidente du BCR.Nous nous sommes donc lancésdans l’aventure. Patrick Grenthe, leprésident de la FFB a trouvé l’idéeremarquable et nous a fait l’honneurde sa présence lors de ce premierchallenge rennais qui s’est dérouléles 22 et 23 septembre derniersdans les locaux des deux clubs.3Quel bilan tirez-vous decette première expérience ?Excellent ! Le challenge s’est déroulédans une ambiance conviviale etchaleureuse. Il y a eu une ententeformidable entre les deux clubs etc’est sans doute là la plus granderéussite. à l’avenir, j’aimerais voirparticiper plus de troisième et quatrièmeséries car ils ont parfaitementleur place dans un tel événement.Bien sûr nous recommençons l’annéeprochaine, les 21 et 22 septembre2013 en éliminant les petiteserreurs d’organisation et en gardanttoujours le même esprit amical qui acaractérisé la première édition.VU !ORLéANAISBOURGOGNECHARENTES POITOUVENDéE« à la carte ! à la carte ! », « Laissez-voussurprendre par le plus beau des jeux ! », les slogansfusaient sur le marché de Langeais autourde la table de bridge installée entre les étals.Résultat : une dizaine de personnes sont devenuesapprentis- bridgeur au club local… Bonne pioche !Fin 2006, quelques bridgeurs non licenciésse réunissaient pour jouer, dans l’arrière salle d'uncafé, à Château Chinon, petit bourg du Morvan.Ils ont créé un club qu’ils ont affilié à la FFB.Leur mairie leur a procuré une salle de jeu danslaquelle une mini-école de bridge a été créée.Chaque année, ils organisent un tournoi régional(environ 25 tables) et les deux tiers - au moins ! - deleurs 42 membres disputent très régulièrement lescompétitions fédérales (en Honneur et Promotion).Merci Jim. Lors de l’assemblée générale ducomité Charentes-Poitou-Vendée, Jim Cot a reçula médaille de bronze pour saluer ses dix-huit ansde services à la tête du club Duperré. La successions’annonce difficile pour Francis Demay,car Jim Cot a permis la construction de locauxpour ce club dynamique qui compte désormaisplus de 330 adhérents dont 260 licenciés etorganise six tournois hebdomadaires.26 L’as de trèfle I N°17 JANVIER 2013

zoomFabienneGeorge,l'envoyéespécialeElle fait partie de ceux qui comptent dans le bridgealsacien. Fabienne George a sillonné sa région pendantdes années en tant que correspondante duBridgeur puis de « Bridge en France », à la recherched’informations pour mieux traiter l’actualité de sonsport favori. Trente neuf numéros et de nombreuxkilomètres plus tard, cette passionnée s’occupedésormais du site internet du CUBE, le Club Universitairede Bridge. Disponible et pédagogue,Fabienne George s’est également illustrée dansle bridge scolaire, en tant qu’initiatrice auCollège Notre-Dame de Sion à Strasbourg.Afin de donner le goût du bridge aux jeunesgénérations et d’assurer sa transmission,elle a réalisé la formation d’une nouvellepromotion d’initiateurs scolaires dans leBas-Rhin et le Haut-Rhin. Toujours présentelorsqu’il s’agit d’arbitrer un tournoi ou d’animerune soirée, elle a su devenir au fil dutemps l’un des piliers de la Maison du bridged’Alsace. Le président du comité, Gérard Silberstein,lui a donc rendu un hommage justifiéen lui remettant la médaille du Comité.VOS SéjOURSBRidge 2013AVEC ThIERRy ROUFFETen partenariat avec le Comitéd’Auvergne de BridgeCollonges-la-Rougeen Corrèzedu 30/03 au 05/04/2013€/ pers. en pension complète329Piriac-sur-Mer en Loire-Atlantiquedu 12/05 au 18/05/2013€/ pers. en pension complète379Obernai dans le Bas-Rhindu 15/06 au 21/06/2013€/ pers. en pension complète443CHAMPAGNEDAUPHINéValençay dans l’Indre NOUVEAUdu 03/08 au 09/08/2013Séjour tous niveaux avec module spécialdébutant.€/ pers. en pension complète469Urrugne au Pays Basquedu 12/10 au 18/10/2013€/ pers. en pension complète398Chaque jour, atelier enchères, jeu de la carteet tournois homologués.Pour le 30 ème anniversaire de la « Tournante »,instituée par Jean et Marie-Gabrielle Maeder en1982 à Jarville, les participants venus de toute laFrance se sont retrouvés à Reims le temps d’unweek-end. Au programme : visite des caves et dela cathédrale, ainsi qu’une belle rencontre avecAndré Genet, président du club de bridge deNancy et Patrick Bogacki, vice-président de la FFBet rémois. Le tout dans une ambiance convivialeet chaleureuse !Il n’est jamais trop tard… Le club deMollans-sur-Ouvèze compte désormais ClaudieHenry parmi ses nouvelles recrues. Le jour deses 90 ans, cette habituée des parties libresentre amis, a signé sa première licence fédérale.Conquise par la présentation du club alors qu’ellefaisait son marché à Buis-les-Baronnies, ClaudieHenry a fait très bonne impression et tout le clublui souhaite la bienvenue.Forfait cours et tournois : 130 €/ pers.(à régler sur place).Renseignements Bridge :Hubert DupontTél. 06 13 53 66 74Renseignements & RéservationsVVF Villages, association de tourisme agréée n° AG 63 95 0007,immatriculée IM063 110010. Siège social : 33 rue Eugène Gilbert -63038 Clermont-Ferrand cedex 1. Réf. 12-10-2785.L’as de trèfle I N°17 JANVIER 2013 27

Joueravec notre partenairewww.lebridgeur.comEnchèresLe BLACKWOOD à 5 CLéS> Par michelbessisDepuis quelques années, de nombreux joueurs de compétition ont adopté le Blackwood à 5 clés.De quoi s’agit-il ? Le principe en est très simple. Il consiste, dans tous les cas où un fit a été agréé de manière indiscutable,à considérer le Roi d’atout comme un As. On évite ainsi de mauvais chelems où il manque un As et le Roi d’atout, par exemple.Cette convention, très efficace, doit cependant être travaillée avec son partenaire si l’on veut éviter quelques accidents désagréables.Les réponses au Blackwood à 4SAVoici les réponses, qui intègrent donc le Roi d’atout :5♣ : 0 ou 3 As (ou clés).5♦ : 1 ou 4 As.5♥ : 2 As sans la Dame d’atout.5♠ : 2 As et la Dame d’atout .5SA : 2 As et une chicane utile.6x : 1 ou 3 As et une chicane dans la couleur nommée (si elle est moinschère que la couleur d’atout agréée, la réponse au palier de 6 dansla couleur d’atout montrant une chicane dans une couleur plus chèreque l’atout).Les développementsLa question à la Dame d’atoutL’un des gros avantages de ce Blackwood réside dans le fait qu’il existela possibilité de s’enquérir de la présence de la Dame d’atout sur lesréponses de 5♣ et 5♦.Pour cela, il faudra utiliser la « collante », c’est-à-dire la couleur justeau-dessus de la réponse si ce n’est pas l’atout fixé.Le retour à la couleur d’atout au palier minimum sera la réponsenégative à cette question.s1♠4SA5♦N3♠5♣5♠5♣ : 0 ou 3 As.5♦ : et la Dame de Pique ?5♠ : je ne l’ai pas. S’il la possède, le répondant choisira une autre enchère.La solution la plus simple consiste à indiquer le nombre de Rois de la façonsuivante : 1 er palier disponible : Oui + 0 ou 3 Rois, 2 ème palier disponible :Oui + 1 Roi, 3 ème palier disponible : Oui + 2 Rois.Le Blackwood facultatif aux RoisIl s’effectue par l’enchère de 5SA qui indique la présence des 5 As et dela Dame d’atout dans le camp. Il s’agit de l’enchère de grand chelem parexcellence. Les réponses seront les suivantes :6♣ : 0 ou 3 Rois (le SEF dit 0).6♦ : 1 Roi.6♥ : 2 Rois.à vous de jouer !1 ♠ A V 8 7 4 2♥ A R♦ R D 10 7♣ 3s o N E2 ♠ R V 9 6 2♥ 21♠ - 3♠ -♦ A R D 4 34SA - 5♦ -♣ A 5?s o N1♠ - 2♣?3♦ - 3♠4♣ - 4♥4SA - 5♦E----3 ♠ A 10 7 4♥ R D 5 3♦ R 10 7♣ R 4s 4 ♠ A 51SA2SA4♥?o---N2♣4♣4SAE---♥ A 10 8 3 2♦ R 5♣ D V 4 3s1♥3♣3♠?o---N2♣3♥4SAE---28 L’as de trèfle I N°17 JANVIER 2013

à vous de jouer !5 ♠ A V 2♥ V 10 7 3♦ R D V 5♣ R 10s1SA3♠4♦5♦?o----N3♥4♣4SA5♠E----6 ♠ A D 3♥ A D 7 2♦ 2♣ A D 10 7 2s1♣4♦5♣?o---N1♥4SA5♦E---7 ♠ R 10 4♥ A 10 8 2♦ R D 5♣ R 7 2s1♥3♠4♦?o---N1♣3♥4♣4♥E----8 ♠ D V 4♥ 7 2♦ A 4♣ A D V 6 4 2s2♣3♠4♦5♠?o----N1♠2♥4♣4SA5SAE-----Solutions1 5♠ : Attention ! Il ne manque pas un As mais deux ! Un des deux Asmanquants peut certes être le Roi de Pique mais, dans ce cas, le chelemsera au mieux à 50%.2 5♥ : pour demander la Dame d’atout. Il manque un As. Du coup, ilest nécessaire que le partenaire possède la Dame de Pique pour que lechelem soit bon.3 5♠ : 2 As et la Dame d’atout. Votre brillant partenaire a pris le soin devous expliquer par son enchère de 4♣ (super transfert) qu’il envisageaitde jouer à l’atout Cœur. Répondez en vous félicitant que l’atout ait été fixé.4 5♠ : 2 As et la Dame de Trèfle. Sachez qu'en cas de double fit exprimé,il faut répondre au Blackwood dans la couleur de celui qui le pose. Votrepartenaire a les Trèfles, annoncez-lui votre Dame de Trèfle. Il aura toutloisir de conclure à Cœur s’il le désire.6 5♠ : 5♦ demande la Dame d’atout. Vous l'avez, répondez donc enmême temps le nombre de Rois. Attention : le premier palier, 5♥, est celuidu déni de la Dame d’atout.7 4♠ : il est logique de reparler avec ces 15 points agréables. Mais poserle Blackwood pourrait conduire à une catastrophe si Nord répondait 5♠(2 clés et la Dame d’atout), car il manquerait deux As. En annonçant 4♠,vous transférez le Blackwood à votre partenaire et évitez ainsi ce terribleaccident.8 7♠ ou 7SA : l’enchère de 5SA montre que votre camp possède tousles As et la Dame d’atout. Par son enchère de 4♣, Nord a promis le Roide Trèfle. Vous pouvez donc compter 6 levées dans la couleur (ce que luine peut pas faire). Du coup, il y a 13 levées certaines. Ne répondez pastristement que vous n’avez pas de Roi. Vous avez beaucoup mieux quecela : des levées !5 7SA ou 7♥ : en vous posant la question à la Dame d’atout à ce palierqui oblige à jouer au moins le petit chelem, votre partenaire affirme quele camp possède tous les As (dont le Roi d’atout). Il ne sait pas que vouspossédez quatre cartes à Cœur mais vous pouvez compter 1 pli à Pique +6 plis à Cœur + 4 plis à Carreau et 2 plis à Trèfle, soit 13 levées.Le contenu de ces rubriques est en conformité avec le SEF (Système d’Enseignement Français)mis au point par l’Université du Bridge de la FFB.L’as de trèfle I N°17 JANVIER 2013 29

Joueravec notre partenairewww.lebridgeur.comJeu de la défenseCouvrir ou non ?> Par vincentcombeauFaut-il couvrir la carte jouée par votre adversaire de droite lorsque vous êtes en deuxième position ?La fameuse règle « honneur sur honneur », qui s’applique dans ce genre de situation et dont la quasi totalité des bridgeurs a au moins unefois entendu parler, est loin de solutionner tous les problèmes. Nous dirons qu’il y a de nombreux cas d’exception à son application.♠ R 4♥ 9 7 5 4♦ R 10 7 2♣ A 6 3♠ A D 10 7 3♥ R 8 2♦ V 5♣ 10 8 4ONSEDon. : S - Vuln. : PersonneS1SA2♠O--N2♥3SAE-Entame : 2 de Carreau.Le déclarant appelle le Valet du mort que votre partenaire couvre de laDame. Sud prend de l’As puis présente le Valet de Pique. Une chose estsûre : votre Roi ne va pas faire long feu. En effet, l’As, la Dame et le 10 dumort assureront les trois premières levées dans la couleur. Y a-t-il donc unintérêt quelconque à couvrir le Valet de Pique du Roi ? Oui, si votre partenairepossède le 9 quatrième. Dans ce cas, la capture du Roi aura coûtéle Valet et l’As au déclarant. à force de concentrer ses honneurs dans unmême pli, sa couleur s’affaiblit à votre profit et le 9 de Pique s’affranchitau quatrième tour. La main d’Est : ♠ 9 6 5 2 ♥ V 10 ♦ D 9 6 4 ♣ V 9 7.à vous de jouer !1♠ R 6 5 2♥ 9 7♦ R 10 7 2♣ A 6 3♠ A D 10 7 3♥ R 8 2♦ V 5♣ 10 8 4ONSEDon. : S - Vuln. : PersonneS1SA2♠O--N2♥3SAE-2♠ D 10 2♥ R D 4♦ D V 9♣ R D V 7ONSE♠ 7 6 5 4♥ 7 5 3 2♦ R 8 2♣ 8 3Don. : S - Vuln. : PersonneS1SA6SAO N E- 4SA -Entame : 2 de Carreau.La séquence et les deux premières levées sont exactementles mêmes que pour le problème ci-dessus : le Valet de Carreauest couvert de la Dame et pris de l’As par Sud qui continue duValet de Pique. Que faites-vous ?Entame : 9 de Pique.Vous êtes en Est, le mort à votre droite. Le 9 de Pique est pris dela Dame du mort. Le déclarant continue du Roi de Trèfle pour l’Asde votre partenaire. Celui-ci rejoue le 8 de Pique. Le déclarantprend en main puis encaisse ses Trèfles en finissant au mort (Esten avait trois). Il présente la Dame de Carreau. Couvrez-vous ?3♠ R 6 4♥ 4 3♦ V 10 9 7♣ R V 8 5♠ A D 10 8 2♥ V 7♦ D 5 3♣ 10 6 4ONSEDon. : S - Vuln. : PersonneS1♥2♣2SAO---N1♠2♥3SAE--4♠ A 5 3♥ R D 6♦ V 8 7 5 2♣ 10 2ONSE♠ 9 8 6 4 2♥ 7 5 3♦ R 10 6♣ A 4Don. : S - Vuln. : PersonneS O N E1SA - 3SAEntame : Valet de Carreau.Vous entamez du Valet de Carreau pour le 3 du mort, le 2 d’Est etle Roi de Sud qui présente le Valet de Pique.Entame : 10 de Cœur.Ouest entame du 10 de Cœur pour le Roi du mort suivi du 10 deTrèfle. à vous.30 L’as de trèfle I N°17 JANVIER 2013

à vous de jouer !5♠ D 9 6♥ 8 6 5♦ V 10 8♣ D 10 8 4♠ A 4 2♥ D V 9 4♦ D 6 3♣ A 5 3ONSEDon. : N - Vuln. : Personne* Enchère d’essaiEntame : Valet de Carreau.Vous remportez la levée, Est fournissant le 9. Vous continuez àCarreau, Est encaisse le Roi et l’As avant de jouer atout. Deuxautres tours de Cœur viennent à bout des atouts de la défense.Sud présente le Valet de Pique.S1♥2SA*O--N1♣2♥3♥E--6♠ A R D 5 4 3♥ D 3♦ R D♣ V 9 2♠ V 10 9 8 6N♥ R V 8O E ♦ A 2S ♣ 7 5 3Don. : S - Vuln. : PersonneS-2♦3SAO--N1♠3♠E--Entame : Roi de Trèfle.Le Roi de Trèfle est pris de l’As par Sud qui rejoue le 5 de Carreaupour le 3 et la Dame. Que faut-il faire ? Rappelez-vous que Suda passé d’entrée.Solutions1 Sud, qui a une main régulière, possède au moins deux cartes à Pique etEst au plus deux. Si vous couvrez le Valet, votre deuxième plus forte carte,le 6 de Pique, ne pourra rien contre le 7 du mort au quatrième tour, votrepartenaire étant démuni depuis longtemps. Il faut donc conserver ce Roiqui est imprenable si Sud n’a que deux cartes, ce qui semble être le casquand ce dernier refuse le contrat à l’atout Pique. Couvrir permettrait à Sudde faire cinq levées de Pique, trois de Cœur et une à Carreau. La main deSud : ♠ V 8 ♥ A D 5 3 ♦ A 8 3 ♣ R D 5 22 à ce stade du coup, vous pouvez compter les levées de l’adversaire.L’As de Trèfle étant la seule richesse de votre partenaire, le déclarant disposeau moins de trois levées de Pique (l’As, le Roi et la Dame), de troislevées de Trèfle, d’As-Roi-Dame de Cœur et de deux levées de Carreaugrâce au bon placement de votre Roi. Le total fait onze et si Nord a besoind’un Carreau de plus, il ne faut pas le lui livrer. Ce sera pourtant le cas sivous couvrez cette Dame de Carreau de votre Roi. En effet, la fourchetteV 9 du mort offrira alors une possibilité d’impasse contre le 10 d’Est. Sivous laissez la Dame de Carreau remporter le pli, il faudra en revanchecouvrir le second honneur proposé au tour suivant. La main de Sud :♠ A R V ♥ A V 10 ♦ A 7 5 ♣ 10 9 6 43 Couvrir ce Valet de Pique semble bien tentant pour affranchir unéventuel 9 quatrième chez le partenaire. Seulement voilà, si votre partenairea quatre cartes à Pique, c’est que le Valet de Sud est sec, auquelcas votre Roi est tout simplement imprenable. Cette erreur (couvrir) permettraitau déclarant de faire trois levées de Pique sans en perdre. Si leValet de Sud est second, nul n’empêchera celui-ci de faire cinq levéesdans la couleur. Sud possède ♠ V ♥ A R 10 5 2 ♦ R 8 6 ♣ A D 6 3. Quandvous couvrez du Roi de Pique, le déclarant prend, encaisse deux autresPiques et présente le Valet de Cœur couvert de la Dame, que Sud laissepasser. La Dame de Carreau du mort est protégée et Sud fait neuf plis.4 Se disant que le déclarant va peut-être tenter une impasse à laDame qui échoue, Est pourrait être tenté de retenir son As. Ce serait fairecadeau d’une levée dans la couleur si Ouest possédait D 9 quatrièmeset Sud R V 8 cinquièmes. Le 10 pousse à la Dame et quand le déclarantrejoue du mort vers sa main, l’As de Trèfle tombe « dans le vide »,permettant à Sud de faire trois levées dans la couleur. Alors que si Estplonge de l’As au premier tour, le déclarant ne pourra jamais faire plusd’une levée de Trèfle, à moins d’en perdre trois.5 Un déclarant qui présente le Valet de Pique dans cette configurationpossède le 10. Il a peut-être même le Roi et tente de vous faire jouer laDame. Dans le cas contraire, une levée est promise à votre camp. Vousdisposez même de la fourchette D 9 sur le 10 de votre adversaire dedroite. Il faut donc laisser filer ce Valet et permettre à Est de faire son Roi.Si vous couvrez, le déclarant prend de l’As du mort et joue vers son 10 àtravers le Roi du partenaire. Lorsque l’adversaire présente le premier dedeux honneurs équivalents, il est très souvent préférable de ne couvrirque le second. Les Piques d’Est : R 7 5, ceux de Sud : V 10 8 3.6 Cette donne est un peu hors sujet car il ne s’agit pas de couvriren deuxième position. Cependant, le raisonnement est intéressant.Sud, qui a passé d’entrée, a décrit six cartes à Carreau en situation nonforcing. Il a l’As de Trèfle et l’As de Cœur (pour justifier son changementde couleur au palier de 2) et tente d’affranchir ses Carreaux. Ilest impératif pour Est de prendre immédiatement de l’As de Carreauafin de bloquer la couleur et de faire sauter la reprise de main de Sud.Si Est joue un petit Cœur, Sud laissera filer jusqu’à la Dame du mort,débloquera le Roi de Carreau et rentrera tranquillement dans sa mainpar l’As de Cœur. La bonne défense consiste à jouer le Roi de Cœurà la troisième levée. Sud ne s’en relèvera pas. La main de celui-ci :♠ 2 ♥ A 9 4 2 ♦ V 10 9 8 5 4 ♣ A 4L’as de trèfle I N°17 JANVIER 2013 31

Joueravec notre partenairewww.lebridgeur.comEnchères compétitivesLe rEveil après la séquence 1♥ - 2♥ - ?> Par FrédéricVolckerQuand faut-il réveiller ? Et par quelle enchère ?Dans cette situation, le réveil est une sorte d'intervention que l’on n’a pas pu faire sur 1♥, pour une raison ou pour une autre !Exemple : ♠ R D 5 ♥ 8 2 ♦ A 10 8 2 ♣ D 7 5 3Ici, une intervention par contre sur 1♥ est exclue car nous n’avons que 11 points et seulement trois cartes à Pique.En revanche, en position de réveil, il paraît logique de se battre pour trouver une partielle dans notre camp, voire pour pousser nos adversaires à 3♥qui seront peut-être plus difficile à gagner. Le contre (d’appel) va pourvoir à cette nécessité.Les différents réveils à votre disposition :Passe : « désolé, partenaire, je n’ai toujours pas de quoi parler ! »Contre : ce contre est probablement l’équivalent d’un contre aupremier tour, mais par manque de points d’honneur ou un déficitdistributionnel, il ne pouvait être fait.2♠ : montre soit quatre cartes à Pique (ce qui justifie l’absenced’intervention au palier de 1) et un jeu permettant de découvrir uncontrat partiel à Pique, soit cinq cartes et un jeu un peu trop faible pourintervenir au tour précédent !2SA : décrit un bicolore mineur qui n’a pu être mentionné sur 1♥.Deux raisons à cela : soit vous n’aviez que neuf cartes entre les deuxcouleurs, ce qui ne vous autorisait pas à une intervention directe(exemple : ♠ 9 ♥ 8 5 2 ♦ R D 10 8 ♣ A D 10 9 5), soit parce que votrebicolore 5-5 n’était pas assez étoffé pour intervenir directement(♠ R 2 ♥ 9 ♦ V 10 8 5 3 ♣ D V 10 9 5).3♣ et 3♦: cette fois-ci, ce réveil montre une bonne couleur sixièmeet pas de quoi intervenir au palier de 2, par manque de pointsprincipalement.à vous de jouer !1♠ R 8♥ V 8 2♦ A 8 5 3 2♣ R D 2s-?o2♥N-E1♥-2♠ R D 10 8♥ 8 5 2♦ D 10 6 3♣ R 2s-?o2♥N-E1♥-3♠ V 8 5 2♥ 8♦ R D 10 9♣ D 8 3 2s-?o2♥N-E1♥-4♠ R V♥ 8 2♦ D V 10 8♣ R D 8 6 2s-?o2♥N-E1♥-Solutions1 Passe : vous n’aviez pas de quoi intervenir à 2♦ malgré vos 13points, car il vous manquait un sixième Carreau (ou une couleur plussolide). Après le soutien à 2 ♥, il est toujours aussi dangereux de réveillerà 3♦. Voici une main banale du partenaire peu propice au contrat de 3♦ :♠ D 10 7 5 ♥ R 5 ♦ V 4 ♣ 10 8 5 4 32 2♠ : si vous aviez détenu un cinquième Pique, l’intervention à 1♠aurait été évidente. C’est l’absence de cette cinquième carte qui vousa fait passer à votre premier tour d’enchère. En position de réveil,il faut cette fois se manifester et ces quatre belles cartes vous ontfait pencher pour un réveil naturel à 2♠, un bon contrat en face de :♠ A 5 3 ♥ 4 3 ♦ R V 5 2 ♣ V 10 5 33 Contre : malgré le peu de points d’honneur, il ne faut pas hésiter àréveiller les enchères, surtout avec une courte dans la couleur adverse !Ici, la distribution est parfaite. Remarquez d’ailleurs qu’avec une mainplus forte, vous vous seriez manifesté dès le premier tour.4 2SA : bien sûr, Est est contraint de parler au palier de 3. Mais le peu depoints perdus à Cœur et la distribution 5-4 font pencher pour un réveil à2SA, un appel aux mineures. Ce réveil n’est pas sans risque mais laisserjouer les adversaires au palier de 2 ne serait vraiment pas courageux.32 L’as de trèfle I N°17 JANVIER 2013

Joueravec notre partenairewww.lebridgeur.comLE quiz> Par Jean-PierreDesmoulinsVérifiez votre technique… Comme à la table, voici des problèmes d’enchères, d’entames, un coup à jouer en face du mort et uncontrat à faire chuter. Pas de thème, pas d’indications… Vous pouvez vous en sortir quand même !Tournez la page pour les réponses et amusez-vous bien !Enchères1 ♠ 7 4 S O N E 2 ♠ R D 9 7 3 S O N E 3 ♠ 8 4♥ 8 5 3♥ 8 2♥ A D 10 8 5 2♦ A R D 4 1♦ - 1♥ -♦ R 7 6 21♥ - ♦ A 7♣ A V 7 2 ? ♣ V 4 1♠ - 2♣ - ♣ D 5 3?S O N E1♥2♥?--1♠3♥--4 ♠ V 7 3♥ 4♦ A 7 5 3 2♣ D 7 4 3S O N E 5 ♠ A R 10 4 2♥ D V 5 31♥ -♦ A D 21SA - 2♣ -♣ 4?S O N E 6 ♠ A D 8 7♥ R 21♠ - 2♣ - ♦ D 7 6 32♥ - 3♠ - ♣ A 8 2?S O N E1SA2♠?--2♣3♠--7 ♠ A R 10 7 6 4♥ 2♦ R D 4 2♣ 7 3S O N E1♥ - 4♥?8 ♠ 4 S O N E 9♥ 8 5 2♦ A D 8 31♥♣ R V 9 7 2 - 2♥ - -?♠ R D 10 6 4 2♥ -♦ 8 7 6 5 2♣ 9 6S O N E2♥?-2♦4♥--Entames10s1SA2♠Qu'entamez-vous avec les mains suivantes ?o--N2♣3SAE-A ♠ R 4 B ♠ 7 3 C ♠ V 6 2 D ♠ D 4♥ V 7 3♥ V 9 7 3♥ 9 7 3♥ 7 6 3 2♦ 8 5 2♦ V 9 7 3♦ A 8 4 2♦ R D 10♣ A 9 8 7 2♣ A 7 2♣ 9 7 5♣ A 8 7 2Jeu de la carte en face du mortJeu de la carte en défense11♠ D 4♥ A V 10 9 3♦ 6 4♣ A 6 4 2ONSEDon. : S - Vuln. : NSS1♦1♠3SAO--N1♥2♣E--12♠ 5 3♥ R 7 4♦ R V 10 8 7♣ 9 7 3♠ 7 6 4N ♥ D 10 9 6O E ♦ A D 6S ♣ 10 8 6Don. : S - Vuln. : TousS1♣2SAO--N1♦3SAE-♠ A 9 8 5♥ R♦ A R 5 2♣ R 9 5 32♣ : quatrième couleur forcing.Entame : 3 de Pique pour la Dameet le Roi d’Est.Ouest entame du Valet de Pique que le déclarant prendde l’As avant de laisser filer le 9 de Carreau, Ouestfournissant le 2… Comment voyez-vous la suite ?L’as de trèfle I N°17 JANVIER 2013 33

Joueravec notre partenairewww.lebridgeur.comSolutions des Enchères1 ♠ 7 4 S O N E 2 ♠ R D 9 7 3 S O N E 3 ♠ 8 4♥ 8 5 3♥ 8 2♦ A R D 4 1♦ - 1♥ -♦ R 7 6 21♥ -♣ A V 7 2 1SA♣ V 4- 2♣ -1♠2♥♥ A D 10 8 5 2♦ A 7♣ D 5 3S O N E1♥2♥---1♠3♥--4 ♠ V 7 3♥ 4♦ A 7 5 3 2♣ D 7 4 3S O N E 5 ♠ A R 10 4 2 S♥ D V 5 31♥ -♦ A D 2 1♠1SA - 2♣ -♣ 4 2♥- 4♦O N E 6 ♠ A D 8 7♥ R 2- 2♣ - ♦ D 7 6 3- 3♠ - ♣ A 8 2S O N E1SA2♠---2♣3♠--7 ♠ A R 10 7 6 4♥ 2♦ R D 4 2♣ 7 3S O N E 8 ♠ 4 S O N E 9 ♠ R D 10 6 4 2♥ 8 5 2♥ -1♥ - 4♥ ♦ A D 8 31♥ ♦ 8 7 6 5 24♠ ♣ R V 9 7 2 - 2♥ - - ♣ 9 62SAS O N E2♥--2♦4♥--1 Vous devez redemander à 1SA malgré votre petit doubleton Pique.2♣ promettrait un jeu bicolore, donc irrégulier.2 Pas question de répéter une couleur seulement cinquième lorsquevotre partenaire peut y être chicane ! Nommez 2♥, c’est une préférencequi montre un jeu limité à 10H.3 3♥ n’est pas une enchère de chelem mais une proposition demanche avec deux cartes à Cœur. Passez donc avec ce jeu minimum.4 2♣, bicolore économique, est non forcing. La manche est trop lointainepour la proposer : passez tranquillement.5 Nommez un contrôle sur une proposition de chelem avec ce beaujeu mais évitez le contrôle de courte dans la couleur du répondant :préférez donc 4♦.6 3♠ n’est pas une enchère de chelem mais une simple propositionde manche, que vous devez refuser avec ce jeu minimum : passez donc.7 Plongez à 4♠ ! Les bons jours, vous gagnerez ce contrat alors queles adversaires alignaient dix levées à l’atout Cœur.8 Réveillez par 2SA, bicolore mineur : l’adversaire s’est arrêté à baspalier, voilà qui indique un peu de jeu chez votre partenaire. Le plussouvent, vous trouverez un fit et vous pousserez vos adversaires à 3♥.9 Votre réponse de 2♥, indiquant que vous n’avez pas d’As, a suffià votre partenaire pour conclure : respectez sa décision et passezdocilement !Solutions des Entames10s1SA2♠Qu'entamez-vous avec les mains suivantes ?o--N2♣3SAE-A ♠ R 4 B ♠ 7 3♠ V 6 2♥ V 7 3♥ V 9 7 3♥ 9 7 3♦ 8 5 2♦ V 9 7 3♦ A 8 4 2♣ A 9 8 7 2♣ A 7 2♣ 9 7 5C D ♠ D 4♥ 7 6 3 2♦ R D 10♣ A 8 7 2A : 7 de Trèfle. Aucune raison de ne pas entamer de votre quatrième meilleure. Surtout, ne choisissez pas le 9 : 9 8 7 n’est pas une séquence ! B : 3 deCarreau. Attention, le mort a fait un Stayman et a conclu à 3SA après la réponse de 2♠. Il a donc quatre cartes à Cœur ! C : 9 de Trèfle. L’entame sous unAs quatrième est statistiquement mauvaise. Rangez donc le 2 de Carreau et préférez le top of nothing à Trèfle. D : Dame de Carreau. Avec trois honneurs,il est normal d’entamer plutôt Carreau que Trèfle. Mais évitez l’entame du Roi qui demande au partenaire un déblocage, certainement coûteux ici.34 L’as de trèfle I N°17 JANVIER 2013

Solution dU Jeu de la carte en face du mortSolution dU Jeu de la carte en défense11♠ D 4♥ A V 10 9 3♦ 6 4♣ A 6 4 2ONSEDon. : S - Vuln. : NSS1♦1♠3SAO--N1♥2♣E--12♠ 5 3♥ R 7 4♦ R V 10 8 7♣ 9 7 3♠ 7 6 4N ♥ D 10 9 6O E ♦ A D 6S ♣ 10 8 6Don. : S - Vuln. : TousS1♣2SAO--N1♦3SAE-♠ A 9 8 5♥ R♦ A R 5 2♣ R 9 5 32♣ : quatrième couleur forcing.Entame : 3 de Pique pour la Dameet le Roi d’Est.Ouest entame du Valet de Pique que le déclarant prendde l’As avant de laisser filer le 9 de Carreau, Ouestfournissant le 2… Comment voyez-vous la suite ?11 Vous êtes à la tête de sept levées certaines : une levée de Pique etdeux levées dans chacune des trois autres couleurs. Vous pourriez vousen remettre à la chute de la Dame de Cœur en jouant le Roi puis enremontant au mort par l’As de Trèfle pour tirer l’As de Cœur. Mais vousseriez condamné si elle refusait de se rendre ! En effet, vous manqueriezalors de remontées au mort pour affranchir puis encaisser la couleur.Prenez donc les meilleures chances de gagner votre contraten « croquant » le Roi de Cœur de l’As pour rejouer le Valet : unefois la Dame tombée, l’As de Trèfle permettra d’aller encaisser tous lesCœurs restants, à la seule condition qu’ils soient partagés 4-3 en flanc.Vous réaliserez alors une levée de Pique, quatre levées de Cœur, deuxlevées de Carreau et deux levées de Trèfle : tout ce qu’il vous faut !pubBOUTIQUE-asTREFLE_Mise en page 1 05/12/12 12:12 Page312 Le 2 de Carreau fourni par votre partenaire vous renseigne bien surla situation de la couleur : il possède trois cartes à Carreau et le déclaranta le 9 de Carreau second. Votre première mission est d’éviter que ledéclarant puisse exploiter la couleur : si vous prenez cette levée, Sudpourra ensuite rejouer Carreau de sa main et encaisser ultérieurementles trois levées affranchies grâce à la reprise du Roi de Cœur.Laissez donc passer le 9 de Carreau ! Vous ne prendrez qu’audeuxième tour de la couleur pour jouer Pique : le déclarant pourra alorsbien remonter au mort par le Roi de Cœur pour faire tomber votre As deCarreau mais ne pourra jamais profiter de ses Carreaux maîtres, le mortétant alors dépourvu de toute rentrée ! Ce flanc empêche le déclarant demener sa tâche à bien.lRETROUVEZ TOUT LELA BOUTIQUEMATÉRIEL DE BRIDGETOUT POUR LE BRIDGE !Librairie, logiciels, tables, boîtes à enchères,étuis, tapis et idées cadeauxJeux de l’esprit :Scrabble, Échecs, Backgammon…27 rue du Quatre-Septembre75002 ParisDu lundi au samedi de 10h à 19hMétro : Opéra ou Quatre-SeptembreVente par correspondance :L’équipe Le Bridgeur vous conseille au01 42 96 25 50RETROUVEZ ÉGALEMENT L’ENSEMBLEDE NOS PRODUITS SUR!www.lebridgeur.comL’as de trèfle I N°17 JANVIER 2013 35

VOUS VOULEZ●●●●AMÉLIORER VOTRE CLASSEMENTPROGRESSER GRÂCE AUX CONSEILSDE NOS CHAMPIONSGAGNER PLUS DE POINTS D’EXPERTÊTRE COMPARÉS À UN PLUSGRAND NOMBRE D’ADVERSAIRESQuatre objectifs, une seule réponse:Ne tournez plus en rond,ENTREZ DANS LA RONDE.RNDESSUPER R●NDESCalendrier 20138 et 18 janvier, 5 et 15 février,5 et 15 mars, 2 et 19 avril,7 et 17 mai, 4 et 21 juin.Graphisme : Carlos Ferreiro

Arbitre ! Les conseils de notre partenairewww.lebridgeur.comJeff Cameron CollingwoodDingue Dinde& Digne DindonAlerte :les explications> Par Christian BurguetSi la majorité des joueurs de compétition utilise correctementl’alerte, certains bridgeurs, surtout en tournoi de club,ont encore des lacunes. Pire encore, certains décident dedonner des explications avec parcimonie et, comme moi,vous avez sans doute croisé un jour un partenaire qui vousa dit : « On explique juste le minimum, on ne va pas leurraconter notre jeu. » Est-ce l’esprit du règlement ?Voyons un exemple tiré de faits réels.Explication suffisante ?Dinde et Dindon, sympathiques joueurs de 3 ème série, jouenten club contre Lecoq et Dujars, une paire bien rodée, chacunayant près de cinquante ans de bridge.Dinde est surprise d’entendre les annonces adverses :2♠ est un 2 faible, 2SA est alerté. Interrogé, Lecoq répond :« relais fitté », ce qu’elle connaît bien sûr. Ça la fait glousser,son mari a donc un jeu blanc !Elle passe donc. Lecoq annonce 3♠ et tout le monde passe.Dinde est extrêmement surprise en voyant le mort.Les 4 jeux :♠ A D 9 7 6 5♥ V♦ V 8 7 3♣ 10 7Sur un flanc imparfait, Est-Ouest chute 3♠ d’une levée…alors que Nord-Sud gagne 6♥ !Dindon est furieux. Lecoq s’insurge : « J’ai alerté ! Et je vousai dit « relais fitté », c’est le cas, non ? Je ne vous ai jamaisdit que c’était fort. »Dindon, d’un ton méprisant : « 2SA, c’est en principe quinzepoints. Si ma femme sait que vous pouvez n’en avoir quequatre, elle intervient ou, au moins, elle réveille ! »L’esprit de l’alerte est facile à comprendre quand on lit laloi 40 du code :« …Un joueur ne peut pas faire une déclaration fondée surune entente spéciale entre partenaires, à moins que la paireadverse ne puisse en comprendre la signification de manièreraisonnable ou que son camp n'explique l'utilisation d'unetelle enchère… »Rappelé dans la loi 75 :« A - Les agréments spéciaux entre partenaires, explicites ouimplicites doivent être complètement et librement à la dispositiondes adversaires… »Quand on vous demande une explication, il ne suffit pas dedire laconiquement « Puppet » ou « Michaël », par exemple,il faut s’assurer d’avoir été compris !le cas d’aujourd’hui♠ R 2♥ A 5 4 3♦ R 10 6 5 2♣ V 5♠ V 10 8N♥ 10 9 2O E ♦ 9S ♣ R 9 8 4 3 2♠ 4 3♥ R D 8 7 6♦ A D 4♣ A D 6Don. : S - Vuln. : TousSDinde-Lecoq2♠3♠Dindon-Elle a : ♠ 4 3 ♥ R D 8 7 6 ♦ A D 4 ♣ A D 6.oNEDujars2SAIl est incontestable que l’explication donnée, « relais fitté »,n’était pas suffisante. C’est même pire, il s’agit d’uneirrégularité grave parce que volontaire.J’ajoute que l’alerte elle-même est insuffisante. Lecoq devaitimpérativement attirer l’attention sur le caractère inhabituel dece 2SA. L’arbitre rectifiera le résultat. En compétition, j’assortiraiscette rectification d’une pénalité. En club, je me contenteraissans doute d’une rectification sans complaisance avec un avertissementtrès ferme. Pensez-y, « on en dit le moins possible »est totalement contraire au règlement. Vous devez à l’inversefaire en sorte d’être toujours bien compris.L’as de trèfle I N°17 JANVIER 2013 37

AgendaTournois et festivalsjanvier16. Trans-en-Provence (83) 06 11 16 07 1319. Mornant (69) 06 85 42 29 7619. Divonne-les-Bains (01) 04 50 41 77 0526. Mont-Saint-Aignan (76) 06 08 17 82 2726. Châlons-en-Champagne (51) 03 26 21 59 4326. Wasquehal (59) 03 20 80 09 14Février2. Wasquehal (59) 03 61 50 02 903. Issoudun (36) 02 54 21 65 843. Feucherolles (92) 06 26 91 67 659. Cuzion (36) 09 65 15 75 739/12. Saint-Martin (97) 06 90 35 55 1816. Champagne-au-Mont-D'Or (69) 04 78 35 02 7317. Evreux (27) 02 32 33 47 5417. Riedisheim (68) 03 89 42 63 8717. Châtellerault (86) 05 49 21 23 7617. Limoux (11) 06 17 97 08 1920. Trans-en-Provence (83) 06 11 16 07 1323. Châteauroux (36) 02 54 34 64 9323. Revigny-sur-Ornain (55) 06 52 85 91 4027/3.03. cannes (06) 06 11 01 41 79MARS1. Langeais (37) 06 07 04 88 202. Oullins (69) 06 82 98 82 743. Gournay-en-Bray (76) 06 09 59 21 773. Péronne (80) 06 81 87 62 313. Ancenis (44) 06 60 20 03 054/10. Biarritz (64) 06 13 58 42 819. Argenton-sur-Creuse (36) 09 65 15 75 7316. Mazamet (81) 06 86 59 20 8520. Trans-en-Provence (83) 06 11 16 07 1330. La Flotte (17) 05 46 09 16 3230/1.04. Toulouse (31) 05 62 24 04 00Avril1. Henin-Beaumont (62) 06 72 82 93 136. La Châtre (36) 09 65 15 75 738. Sotteville-Lès-Rouen (76) 02 35 59 81 4514. Eu (76) 06 81 67 30 9919. Talence (33) 06 83 42 80 4220. Châteaumeillant (18) 09 65 15 75 7328. Fécamp (76) 06 09 60 82 9528. Montrichard (41) 02 54 32 37 34mai1. Compiègne (60) 03 44 86 62 311. Chaville (92) 01 47 50 59 611. Caen (14) 02 31 26 67 903/16. Juan-les-pins (06) 06 11 01 41 798/12. Palavas (34) 04 67 68 46 488. Vierzon (18) 06 19 84 39 388. Crulai (61) 06 81 38 55 479. Romorantin (41) 02 54 83 82 7811. Wimereux (62) 06 23 79 26 2811. Bassens (73) 06 25 34 05 1018. Chateaurenard (13) 06 03 40 17 8218/20. Vichy (03) 04 70 98 71 9419. Deauville (14) 06 38 18 30 7325. La Roche-Posay (86) 05 49 20 12 9225. Mont-Saint-Aignan (76) 06 75 80 00 3526. Tours (37) 02 47 54 41 43BLOC NOTES14 au 20 janvier : 1 ère séance du championnatde France des écoles de bridge1er et 2 février : Conseil fédéral de la FFB2 février : tournoi au profit de « VitamineBridge » (Paris) - 06 34 04 51 5327 février au 3 mars : festival international desjeux - Palais des festivals de Cannes11 au 13 avril : Salon des seniorsPorte de Versailles (Paris)13 avril : Finale nationale de l’Espérancepar paires13 au 19 mai : 2 ème séance du championnatde France des écoles de bridgeSuper Rondes Société GénéraleJouez les simultanés de la FFB organisés dansvotre club. Chaque participant reçoit un livret de donnescommentées. Prochaines dates : 18 janvier, 5 et 15 février,5 et 15 mars, 2 et 19 avril, 7 et 17 mai, 4 et 21 juin.Retransmission BBOLes 26 et 27 janvier, suivez la phase finale de la divisionnationale open par quatre 1ère division, commentée endirect sur BBO.Espérance par paires et par quatreVous êtes nouveau licencié, ou 4 ème série ? Pensez àvous inscrire pour jouer l'Espérance par paires et parquatre. Les dates limites d’inscription sont variablesd’un comité à l’autre, renseignez-vous dans votre clubou auprès de votre comité.Tous les détails des manifestations présentées dans cette rubrique sont sur www.ffbridge.fr Prochain numéro de L’As de Trèfle en mai 2013.HOTEL LA RESIDENCE & IDROKINESIS - Abano Terme (Italie)laresidence@gbhotelsabano.it - www.gbhotelsabano.itLes Semaines «BRIDGE 2013»sous la conduite d’enseignants et arbitres agréés FFB♦ Du 12 au 19 Mars « L'Italie, votre atout charme » avec la participation de J.F. SeillerTel. 0546233874 - e.mail: bridge.destinations@orange.fr♦ Du 6 au 13 Mai « Rendez-vous in primavera » avec la participation de G. ScarsiTel. 0670218249 - e.mail: gscarsi@ymail.com♦ Du 9 au 16 juin « L’été en terre vénitienne » avec la participation de A. Liochon et M. SavinTel. 0478234442 - e.mail: albertliochon@hotmail.com♦ Du 3 au 10 Septembre « La dolce vita automnale» avec la participation de J.F. SeillerTel. 0546233874 - e.mail: bridge.destinations@orange.fr♦ Du 4 au 11 Novembre « Rencontres, jeux et amitié » avec la participation de G. ScarsiTel. 0670218249 - e.mail: gscarsi@ymail.comPension complète à partir de € 628,00Les prestations bridge (conférences et tournois) à partir de € 100,00 par personneLa semaine « Bridge » comprend:• 7 nuits en pension complète• Cocktail de bienvenue et pour la remise des prix• Dîner de gala et soirées musicales• Libre accès aux piscines et au Thermal spa• Une semaine en pension complète sera offerte soit par tirage au sort,soit au gagnant du masterInscriptions directement à l'Hôtel La ResidenceTel. +39.0498247777 - Fax +39.049866839638 L’as de trèfle I N°17 JANVIER 2013

180x250_corpoRMS_Mise en page 1 17/12/12 14:42 Page1Get ready for a changing world*Reims Management School (RMS), classée parmi les meilleursgroupes de formation au management dans le monde, vous proposeun large choix de programmes :Bacheliers, futurs bacheliers, intégrez dès le baccalauréat TEMA,BACHELOR RMS (Sup’TG) ou le CESEM.Préparationnaires en école de commerce ou BAC +2/+3, RMSvous conseille SUP DE CO REIMS, son programme Grande École.Le Groupe RMS compte également une large gamme de Master(e)set MBA.Une découverte s’offre à vous sur www.rms.frReims Management School59 rue Pierre Taittinger - BP 302 - 51061 Reims CedexTél. +33 (0)3 26 77 47 47 • service.com@reims-ms.frwww.rms.fr • www.facebook.com/groupeRMS*Soyez prêt pour un monde qui change