2/ Les usagers, acteurs de l’usage ?Information et formationLa mise en service de l’établissement, premiercollège HQE <strong>du</strong> département, a été accompagnéepar un travail conséquent de promotion decommunication et d’information, notammentauprès des usagers : visites, réunions, etc. Aprèsquelques années de fonctionnement, la dimensionHQE n’est plus autant mise en avant dans lesséances d’information dispensées aux nouveauxélèves.« Je ne fais pas la présentation qui pouvait se faire avant.Je fais une présentation aux parents des CM2 en mars et jeleur dis que c’est HQE, mais autrement on insiste moins. »Joëlle Nicolas, directrice <strong>du</strong> collègeSpontanément, les usagers ne mentionnent pas ladémarche HQE ni les dispositifs de performanceenvironnementale de l’établissement, à part demanière annexe au confort, qui est quant à luibien perçu comme lié aux spécificités de l’établissement,en négatif comme en positif.Il est vrai que les efforts réalisés sur le volet environnementalne sont – à l’exception <strong>du</strong> voletpaysager – pas donnés à voir : l’architecturereste classique, voire générique ; elle découle<strong>du</strong> programme-type départemental, auquel aété juxtaposé un programme environnementalcomprenant des prescriptions de l’AMO HQE. Àpart les brise-soleil en bois en façade, le collègeest dépourvu des marqueurs qui signalent habituellementla bâti à vocation de performanceenvironnementale, qu’il s’agisse des dispositifs(panneaux solaires, etc.) ou de la signalétique(compteurs, etc.).« Au congrès HQE de Bordeaux, on nous avait présenté unedémarche qui était très intéressante. Il y avait un graphique,sur le mur d’une école, qui montrait l’évolution de laconsommation d’électricité et obligeait donc tous les gensà surveiller la lumière. Les délégués des classes, disaient« attention quand vous sortez, il faut couper la lumière ».Après le matin en arrivant les enfants disaient « regardez,on a moins consommé la semaine dernière, etc. », c’est unélément presque ludique de montrer aux gens commentleur comportement se tra<strong>du</strong>it. Si on leur dit « il ne fautpas ouvrir les fenêtres pour ventiler, sinon la ventilation vamoins fonctionner », c’est abstrait et peu compréhensiblepour des collégiens. »Pawel Adamczak, chef <strong>du</strong> service constructions et programmation,Conseil général <strong>du</strong> Val d’Oise - direction <strong>du</strong> domaineCette « banalisation » dans le regard des usagersparait logique, étant donné que l’établissementest conçu pour que les facteurs relatifs au confortpuissent être régulés de manière classique. Desaspects plus saillants <strong>du</strong> quotidien des usagersreprennent naturellement le dessus dans l’ordrede leurs préoccupations.Malheureusement, les moyens de régulation dontdisposent les usagers ne semblent pas assez suffisantspour garantir leur confort. Les concepteursont cherché à maximiser les apports solaires etlumineux, sans que les choix de conception réalisésne s’accompagnent de l’installation d’occultationssuffisamment puissantes et maniables. Les brisesoleilfixes et les fins rideaux qui équipent lesfaçades orientées au Sud et à l’Est n’empêchentpas les surchauffes, et les baies situées en hauteurn’ont pas été équipées d’emblée de rideaux dotésd’un dispositif à hauteur d’homme permettant deles manier facilement. Cela pose problème à unepériode où l’usage de la vidéoprojection et dessupports numériques dans les classes devient deplus en plus fréquent.La gardienne peut contrôler depuis sa loge l’allumageet l’extinction de la plupart des éclairagesartificiels. Le contrôle <strong>du</strong> dispositif ne semble paslui poser de problème, même si les secteurs de l’établissementassociés à une même commande d’éclairagene sont pas toujours judicieusement choisis.– 16 –
« Depuis l’accueil, on ne peut pas bloquer [contrôler] leslumières de l’administration. Quand j’allume les toilettesle matin, ça allume toutes les salles de classe. Les WCsont regroupés avec les classes pour les lumières. […] Leslumières des salles de classe on peut les éteindre depuis laloge, sauf les tableaux, c’est pas relié. Mais ça c’est biendéjà de pouvoir couper toutes les lumières [des salles declasse]. »Nadine Makour, gardienne <strong>du</strong> collègeLa principale <strong>du</strong> collège remarque que l’évolutionde l’équipement informatique – et technique engénéral – des établissements suppose l’acquisitionde nouvelles compétences par les employés desétablissements, dans la mesure où la continuitéde son fonctionnement doit pouvoir être assuréey compris quand les entreprises spécialisées nepeuvent intervenir immédiatement.« Pour les serveurs par exemple, on n’a pas de personnelcompétent. Le Conseil général commence à répondre àces attentes, on va par exemple avoir des référents informatique,ce sera un vrai soulagement pour nous. En plus,cela pèse sur le budget des établissements de faire venir desentreprises. »Joëlle Nicolas, directrice <strong>du</strong> collègePédagogie et sensibilisation aux enjeuxenvironnementauxLa proximité de la nature est valorisée par laprésence <strong>du</strong> jardin pédagogique et les activitésqui y prennent place.« Un jardin pédagogique a été créé. Les professeurs desciences et d’arts plastiques sont investis dans le projet, ilss’occupent <strong>du</strong> jardin avec les élèves pendant la pause <strong>du</strong>midi. Il y a un lien avec le Conseil général, une personne <strong>du</strong>CG qui vient travailler, et il y a même un projet avec uneartiste : ils ramassent des végétaux, et ils vont faire uncourt-métrage pour la valorisation <strong>du</strong> musée de l’outil, unfilm d’animation avec des personnages conçus en élémentsvégétaux. »Joëlle Nicolas, directrice <strong>du</strong> collègeCependant, certains usagers, commentantcertains fonctionnements ou pratiques, reconnaissentun manque de cohérence, voire revendiquentplus de cohérence entre la démarche HQEet le fonctionnement de l’établissement.« Ce qui est dommage, c’est que les panneaux solaires nefonctionnent toujours pas dans les logements de fonction.Depuis l’ouverture, ça n’a jamais fonctionné. Ça a dû coûtercher et ça ne fonctionne pas. »Nadine Makour, gardienne <strong>du</strong> collègeVue sur une circulation verticale <strong>du</strong> côté Est de la rue intérieur, l’accès à l’administration au rez de chaussée à gauche et aux salles de travail des professeurs à droite /Photo URCAUE IDF– 17 –