Appropriation et modification des espacesAffichage et modifications esthétiquesLes espaces présentent une unité et une finitudeesthétique poussées. Cela est particulièrementvrai pour la rue intérieure : les affichages peuventêtre perçus comme une perturbation de la continuitévisuelle formée par les grands à–plats decouleurs chaudes. Lors d’une visite, la principale ademandé à l’architecte si elle devait solliciter uneautorisation <strong>du</strong> Conseil général pour afficher dansla rue intérieure – laquelle n’a fait l’objet d’aucunemodification depuis sa livraison : l’expositionphotographique accrochée sur une coursive àl’ouverture de l’établissement était toujours enplace lors de notre venue.Plus tard dans la même visite, l’architecte a saisi,sans s’opposer formellement aux projets depersonnalisation des enseignants, l’occasion derappeler qu’il restait maître de l’œuvre :« - Joëlle Nicolas, directrice <strong>du</strong> collège : Les professeurs delettres et la professeure d’arts plastiques souhaitent décorerles portes de leur salle avec les élèves, est-ce que c’est envisageable?- Thierry Parinaud, architecte : Tout est envisageable. Qu’ilsle décorent à l’intérieur, on voulait garder une unité, le grispartout pour les portes sur rue.- JN : Ils voulaient le faire à l’extérieur, pour qu’on repèreleur salle.- TP : Ils sont libres de faire ce qu’ils veulent, ils peuventcolorer, même si ma préférence est de ne pas le faire. »Modifier l’espace des murs, par l’affichage ou lapeinture, implique une modification de l’esthétiquechoisie par l’architecte, qui pourrait paraitre transgressiveau point d’en dissuader certains usagers.Changements d’affectationLes usagers ont procédé à de nombreux changementsd’affectation des locaux depuis la livraison.Les raisons de ces changements d’affectation sontdiverses : la principale a échangé son bureau aveccelui de sa secrétaire, plus grand car prévu pourdeux personnes et plus éloigné de l’entrée doncmoins en contact avec les élèves et visiteurs. Lasalle de travail <strong>du</strong> CDI, plus grande que la sallede réunions, accueille les conseils d’administrationset plusieurs autres instances. Le bureaudes surveillants, qui sont en fait regroupés avecles autres personnels de vie scolaire, a été utilisécomme bureau par la conseillère d’orientation,qui l’a quitté à cause de son manque d’intimité ;il sert maintenant de salle commune aux professeursde français. Les exemples sont nombreux,car un changement d’affectation en occasionnemécaniquement d’autres quand tous les espacesou presque sont déjà affectés.Ces changements ne doivent pas être considéréscomme problématiques, tant qu’ils ne créent pasdes conditions de travail nuisibles au confort età la réalisation des tâches des uns et des autres.Dans le cas <strong>du</strong> collège Roland <strong>Vasseur</strong>, il sembleque des locaux en nombre suffisants et suffisammentpolyvalents, par leur taille, leur éclairementainsi que l’intimité qu’ils offrent, aient permisd’effectuer les changements d’affectation qui nemanquent pas de survenir dans tout établissement,sans que cela ne crée de problèmes ou detensions majeures.– 20 –
3.3 L’espace perçu et vécu par les usagersLe rapport au confort, à l’esthétique et à l’étatdes lieuxLes usagers sont généralement sé<strong>du</strong>its par l’éclairementnaturel généreux et l’ouverture visuelle del’établissement, tant à l’intérieur que vers l’extérieur.La pérennité des matériaux mis en œuvrefait per<strong>du</strong>rer l’aspect neuf de l’établissement,auquel les usagers se montrent sensibles.Certains usagers acceptent les situations d’inconfortthermique et lumineux avec d’autant plus dedifficulté que la démarche HQE est pour eux liéeà la notion de confort.« Je sais par certains collègues que certaines salles sont trèschaudes ou très froides. On est très étonnés, parce qu’onpensait que [dans un collège] HQE, on aurait une régulationthermique beaucoup plus… »Alain Missler, documentaliste <strong>du</strong> collègeSurveillance et sécuritéL’organisation spatiale de l’établissement et lestransparences visuelles entre le bâtiment et lacour facilitent sa surveillance. Lors des pauses, lesélèves doivent sortir et rester dans le périmètrede la cour (sur la partie intérieure <strong>du</strong> L formé parle bâtiment), ce qui permet à un effectif de cinqpersonnes d’assurer leur surveillance.« Des ouvertures sont placées à des endroits stratégiquespour pouvoir surveiller sans donner l’impression d’espionner.»Thierry Parinaud, architecte, Studio 4« Il y a une personne qui est de cour-toilettes, une autre decour, moi qui suis à la grille, enfin ça dépend des horaires,une personne qui est à la vie scolaire et une personne quicircule dans les couloirs là-haut. »Une surveillante <strong>du</strong> collègeVue sur le premier étage de la rue intérieure / Photo URCAUE IDF– 21 –