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Javier Espejo Surós, « Auto-théâtralisation et folie dans le théâtre ...

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Tolède <strong>et</strong> Isabel<strong>le</strong> Pimentel, écrit <strong>et</strong> représente ses propres œuvres. Nous nousarrêterons sur <strong>le</strong>s deux pièces qui ouvrent son premier recueil de poésies lyriques(1496), écrites pour célébrer la nativité du Christ . Les deux pièces, qui en fait n’enfont qu’une, ont été représentées <strong>dans</strong> <strong>le</strong> palais des ducs, <strong>dans</strong> la localité d’Albade Tormes (Salamanque). Les conditions de première énonciation <strong>et</strong> réceptionsont très précises. Encina se présente lui-même en scène. Pour l’occasion, c<strong>et</strong>humaniste raffiné devient une sorte de bouffon, porteur de tous <strong>le</strong>s signes de <strong>folie</strong>répertoriés par Bakhtine. L’écrivain surgit <strong>dans</strong> la sal<strong>le</strong> où <strong>le</strong>s ducs se trouvent <strong>et</strong><strong>le</strong>ur offre <strong>le</strong> volume qui est <strong>le</strong> fruit de son travail littéraire. Il évoque ses querel<strong>le</strong>s<strong>et</strong> rivalités avec ses concurrents ainsi que d’autres questions relatives à la vie à lacour. Il se borne à souligner la techné acquise avec <strong>le</strong>s années <strong>dans</strong> Égloga representadaen la noche de la Natividad de nuestro Salvador :[…] Celui qui s’appelait Juan entra <strong>le</strong> premier <strong>dans</strong> la sal<strong>le</strong> où <strong>le</strong> duc <strong>et</strong> la duchesse étaienten train d’écouter matines <strong>et</strong>, parlant au nom de Juan del Enzina, il en vint à présentercent strophes de c<strong>et</strong>te fête à madame la duchesse. Et l’autre berger nommé Mateo entraensuite <strong>et</strong>, au nom des détracteurs <strong>et</strong> des autres personnes médisantes, il commença à discuteravec lui. Et Jean, fort content <strong>et</strong> fier parce que ses hôtes l’avaient pris à <strong>le</strong>ur service,vint à bout de la malice de l’autre. Et il promit que lorsque mai serait venu, il ferait paraîtrela compilation de toutes ses œuvres parce qu’on <strong>le</strong>s usurpait <strong>et</strong> corrompait […]. (p. 97)Et plus loin, <strong>dans</strong> <strong>le</strong> dialogue :JuanTenme por de los mejores[…]que si quieres de pastores,o si de trobas mayores,de todo sé, Dios loado.[…]Mas agora va labradatan por arte mi lavor,que aunque sea remirada,no avrá cosa mal trobada,si no miente el escritor (v. 122-135).. Égloga representada en la noche de la Natividad de nuestro Salvador <strong>et</strong> Égloga representada en la mesma noche deNavidad, Pérez Priego (éd.), p. 97-105 <strong>et</strong> 107-116. Pour <strong>le</strong>s traductions des pièces, exception faite dela Ce<strong>le</strong>stina (cf. infra note 24), j’ai essayé de fournir au <strong>le</strong>cteur non hispanisant une version françaisefidè<strong>le</strong> au sens du texte original sans aucune prétention littéraire.http://umr6576.cesr.univ-tours.fr/publications/m<strong>et</strong>atheatreMÉTATHÉÂTRE – javier espejo surÓs 35

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