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Javier Espejo Surós, « Auto-théâtralisation et folie dans le théâtre ...

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nom est Personne. Mon père <strong>et</strong> ma mère <strong>et</strong> tous mes compagnons me nommentPersonne ».Dans la Farce du Monde <strong>et</strong> Mora<strong>le</strong> :Mundo ¿ Cómo te llamas ?Ap<strong>et</strong>itoAp<strong>et</strong>ito me llamo.MundoSea en ora buena, que buen nombre tienes,e mírame bien, que si te convienestenerte he comigo (v. 29-33).Dans la moralité anglaise Mundus <strong>et</strong> Infans (imprimée en 1522) :Mundus Welcome, fair child ! What is thy name ?Infans I wot not, sir, withouten blame ;But oftime my mother in her gameCal<strong>le</strong>d me Dalliance.pronom de va<strong>le</strong>ur négative Outis, <strong>«</strong> personne ». Son équiva<strong>le</strong>nt latin, Nemo, adopté par <strong>le</strong> christianismemédiéval, donnera lieu à San Nemo. Au début du xvi e sièc<strong>le</strong>, après 1507, un barbierde Strasbourg, Joerg Schan, publiait <strong>le</strong>s péripéties de Niemand (<strong>le</strong> poème a été édité, traduit enanglais, par Gerta Calmann, 1960). La version en latin donnera lieu au poème épigrammatiqueNemo de Ulrich Von Hutten, imprimé à Bâ<strong>le</strong> par Johan Froben (1518) suivant la recommandationd’Érasme. On r<strong>et</strong>rouvera Nemo, par exemp<strong>le</strong>, <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s Scenica progymnammata de Reuchlin(1513) ou, en France, <strong>dans</strong> la Prosopopeia Nemini (ca. 1513) de Geoffrey Tory. Asensio, <strong>dans</strong> sonétude sur l’<strong>Auto</strong> da Lusitânia de Gil Vicente, se demande par quel<strong>le</strong> voie l’auteur português auraiteu connaissance de la tradition de Nemo. Dans l’auto de l’auteur portugais, Todo o Mundo, <strong>«</strong> richemarchand », fait front à Nadie, <strong>«</strong> habillé comme pauvre ». C<strong>et</strong> affrontement, qu’Asensio dit <strong>«</strong> n<strong>et</strong>rouver nul<strong>le</strong> part », lui semb<strong>le</strong> une <strong>«</strong> invention » du dramaturge portugais. La seu<strong>le</strong> imitationde Gil Vicente que j’ai vu – conclut-il – est cel<strong>le</strong> de Lope de Rueda, Entremés del Mundo y No nadie(Asensio, 1991 : 283). Schevill, de sa part, signa<strong>le</strong> plusieurs <strong>«</strong> analogies » entre l’auto vicentin <strong>et</strong>l’œuvre attribuée à Lope de Rueda, pour conclure à ce suj<strong>et</strong> qu’ <strong>«</strong> on ne peut pas affirmer quela scène […] est une imitation de Gil Vicente. Il semb<strong>le</strong> beaucoup plus probab<strong>le</strong> qu’une autrefarce du Moyen Âge ou de la Renaissance, en latin, français ou en italien, était connue <strong>dans</strong>la péninsu<strong>le</strong> <strong>et</strong> influait sur ces pièces ». Il est diffici<strong>le</strong> de savoir si <strong>le</strong> Nemo imprimé en latin étaitconnu <strong>dans</strong> la péninsu<strong>le</strong>. La farce de Yanguas, cependant, aurait joui d’un grand succès puisque,en marge d’une supposée editio princeps perdue, on connaît deux rééditions, de 1524 <strong>et</strong> 1528,antérieures à Lusitânia (Schevill, 1915 : 36).http://umr6576.cesr.univ-tours.fr/publications/m<strong>et</strong>atheatreMÉTATHÉÂTRE – javier espejo surÓs 37

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