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numéro 27 - Faculté de musique - Université Laval

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28RECHERCHE EN ÉDUCATION MUSICALEpatates ») 14 . En d’autres termes, l’enfant apprend surtout dans <strong>de</strong>s actions régulées par <strong>de</strong>séchanges sociaux (Swanick et Tillman, 1986). Pour Imberty et Miroudot (2001, p. 98 etsuiv.), en <strong>musique</strong>, cette régulation consistera surtout à faire cohabiter <strong>de</strong>s schémas (figuresarchétypales puisées/tirées par l’enfant <strong>de</strong> son environnement musical, mais discontinues etpeu susceptibles d’évolution) et <strong>de</strong>s schèmes tonals (cadres <strong>de</strong> pensée et d’action évolutifs,apportant la continuité temporelle et la maîtrise <strong>de</strong>s productions), en sachant que « lesschèmes confèrent fonction et signification aux schémas, qui en retour organisent le détail<strong>de</strong> la production » (Miroudot, 2001, p. 149). Il ne s’agit donc là ni d’un rééquilibrage enfaveur <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> pratique ou <strong>de</strong> l’ouverture <strong>de</strong> l’environnement (chant <strong>de</strong>sréformateurs), ni d’une mise à disposition d’un catalogue <strong>de</strong> bons exemples résumant leslangages et les styles qui conviennent (chant <strong>de</strong>s conservateurs) : il s’agit <strong>de</strong> permettre àl’enfant <strong>de</strong> confronter ses représentations au réel par <strong>de</strong>s actions et <strong>de</strong>s productionsmusicales où il expérimentera la vection temporelle qui habite et donne sens, dans notreculture, au dynamisme musical 15 . On sait par exemple que les schèmes tonals sontstructurés par <strong>de</strong>s repères stables qui évoluent à partir <strong>de</strong> pivots rythmiques puismélodiques : l’enfant sait qu’à un endroit (pivot), son improvisation <strong>de</strong>vrait « retomber surses pattes » et il l’organise temporellement en fonction <strong>de</strong> ces repères (Mialaret, 1997). Cesrepères évoluent ensuite vers un schème ca<strong>de</strong>ntiel (formule terminale à partir <strong>de</strong> laquelle sestructure la phrase tonale) qui marque un début d’assimilation <strong>de</strong> la syntaxe tonale(variante musicale d’un principe <strong>de</strong> détente/tension/résolution partagé par différentesformes <strong>de</strong> récit). Ces schèmes n’offrent d’abord qu’une maîtrise partielle et irréversible du<strong>de</strong>venir musical — schèmes d’ordre — puis ils évoluent vers une pensée <strong>de</strong> la formemusicale plus globale et réversible — schèmes <strong>de</strong> relation d’ordre (Imberty, 1969 ;Miroudot, 2000, p. 111 et suiv.). Cette acquisition permet <strong>de</strong> reprendre son idée musicaleen cours <strong>de</strong> route quand on s’est trompé ou quand on veut la varier ; elle permet aussi <strong>de</strong> nepas glisser toujours d’un extrait à l’autre dans un pot pourri semi-involontaire quand on nese souvient plus très bien d’une chanson (ces <strong>de</strong>ux états étant les plus facilementobservables).Ces mécanismes cognitifs spécifiques sont tout aussi complexes que ceux dont on tientcompte aujourd’hui dans la didactique <strong>de</strong>s maths ou du français. Mais la formation <strong>de</strong>senseignants <strong>de</strong> <strong>musique</strong> pourra-t-elle un jour penser les siens, rivés qu’ils sont au langagetonal qui leur permet d’apparaître dans notre culture ? Peut-on croire ici à un simple14 Est-ce là une démarche qualitativement différente <strong>de</strong> celle par laquelle les discours d’esthétique, <strong>de</strong> ÉlieFaure à Daniel Arasse, nous apprendront à lire la complexité et la fabuleuse richesse sémantique <strong>de</strong> cesimages où d’abord, on ne voyait rien ?15 « Ce n’est qu’en produisant <strong>de</strong> la <strong>musique</strong> que l’enfant pourra se rendre compte, ressentir que l’unitétemporelle et dynamique (la cohésion) subsiste au-<strong>de</strong>là d’une segmentation rythmique ou malgrél’apparition d’une secon<strong>de</strong> hauteur repère [Pivots rythmiques et mélodiques]. Ce n’est sans doute pas enécoutant les productions d’adultes pour qui l’unité temporelle n’a pas besoin d’être autant soulignée etest bien davantage dissociée <strong>de</strong>s aspects rythmiques. » (Miroudot, 2000, p. 213) Voir aussi, pour <strong>de</strong>sexemples didactiques : Zurcher (1996).

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