Manufacture Cartier inaugurée - Arcinfo.ch
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SAMEDI<br />
7 JUILLET 2001<br />
CMJN<br />
MAGAZINE<br />
BROCHURE � L’Angleterre<br />
des jardins. On peut admirer,<br />
en Grande-Bretagne,<br />
plus de variétés de plantes<br />
que partout ailleurs dans<br />
le monde. Les amateurs<br />
de jardins en partance<br />
pour l’Angleterre trouveront<br />
dans «Les jardins<br />
de Grande-Bretagne» de<br />
quoi se fignoler un itinéraire<br />
à leur goût. Ce<br />
dépliant peut être<br />
commandé auprès de<br />
British Tourist Authority,<br />
Limmatquai 78, 8001 Zuri<strong>ch</strong>,<br />
ou sur internet:<br />
www.visitbritain.com/gardens.<br />
/sp-sab<br />
L’IMPARTIAL<br />
PAGE19<br />
Un «Batman» méconnu<br />
Zoociété � Contrastes pour le biologiste Don Griffin: il a jadis stupéfié en révélant le sonar<br />
des <strong>ch</strong>auves-souris, il laisse sceptique aujourd’hui en parlant conscience animale<br />
Par<br />
Jean-Luc Renck<br />
Lorsque dans les années<br />
40, Donald Griffin, jeune<br />
biologiste américain (né<br />
en 1915), suggéra que les<br />
<strong>ch</strong>auves-souris utilisent l’é<strong>ch</strong>o<br />
de leurs cris – pour l’essentiel<br />
des ultrasons – pour éviter les<br />
obstacles et <strong>ch</strong>asser, il fut raillé.<br />
Même, un physiologiste célèbre<br />
– dont Griffin a tu <strong>ch</strong>aritablement<br />
le nom lors d’une récente<br />
interview pour «New Scientist»<br />
– secoua un jour l’étudiant qui<br />
assistait Griffin en lui lançant,<br />
hors de lui: «Vous ne pensez pas ce<br />
que vous avez dit, n’est-ce pas?».<br />
On savait pourtant depuis le<br />
<strong>ch</strong>irurgien et naturaliste genevois<br />
Louis Jurine (1751-1819)<br />
qu’une <strong>ch</strong>auve-souris dont les<br />
conduits auditifs ont été bou<strong>ch</strong>és<br />
ne peut plus, dans le noir,<br />
éviter les obstacles. A Pavie, le<br />
savant Lazzaro Spallanzani<br />
(1729-1799) avait répété l’expérience,<br />
capturant des <strong>ch</strong>auvessouris<br />
dans la cathédrale du<br />
lieu. Les malheureux <strong>ch</strong>iroptères<br />
furent aveuglés, et certains,<br />
en sus, assourdis.<br />
Les <strong>ch</strong>auves-souris seulement<br />
privées de la vue continuèrent à<br />
voler sans encombre, mais celles<br />
privées d’ouïe avaient perdu<br />
leur aptitude à contourner les<br />
obstacles. Spallanzani ne put<br />
faire plus, toutefois, que dénier<br />
des talents surnaturels aux<br />
<strong>ch</strong>auves-souris. Cent cinquante<br />
Donald Griffin, il y a 60 ans, a fait plus d’un sceptique en affirmant que les <strong>ch</strong>auves-souris disposaient d’un sonar.<br />
ans plus tard, Griffin devait enfermer<br />
des <strong>ch</strong>auves-souris de<br />
Nouvelle-Angleterre dans une<br />
pièce encombrée de fils tendus.<br />
Les <strong>ch</strong>iroptères y évoluaient<br />
sans dégâts à la poursuite des<br />
mou<strong>ch</strong>erons qu’on leur servait.<br />
Les <strong>ch</strong>oses se gâtèrent toutefois<br />
lorsque Griffin – qui avait sur<br />
ses prédécesseurs l’avantage<br />
d’un peu de te<strong>ch</strong>nologie – dif-<br />
fusa des ultrasons dans un large<br />
spectre.<br />
En revan<strong>ch</strong>e, des sons entre 1 et<br />
15 kHz ne dérangèrent pas les<br />
<strong>ch</strong>auves-souris. Griffin en<br />
conclut, bien sûr, que les ultrasons<br />
artificiels masquaient ceux<br />
utilisés par ces animaux pour<br />
voler sans heurts. Ce système<br />
d’é<strong>ch</strong>olocation n’est pas seulement<br />
utile aux <strong>ch</strong>iroptères pour<br />
éviter de mauvaises rencontres:<br />
il leur permet d’être eux-mêmes<br />
des mauvaises rencontres en localisant<br />
des proies.<br />
Grand virage<br />
Bien plus tard, dans les années<br />
70, un philosophe qui préparait<br />
un article intitulé «A quoi ça ressemble<br />
d’être une <strong>ch</strong>auve-souris?»<br />
a pris tout naturellement<br />
Des alliés contre les nuisibles<br />
Au jardin � Oiseaux, hérissons, <strong>ch</strong>auves-souris et même certains<br />
insectes contribuent à éliminer pucerons et limaces<br />
Pucerons et limaces sont<br />
deux des principaux ennemis<br />
du jardinier. Il<br />
existe quelques trucs pour se débarrasser<br />
des uns et des autres,<br />
mais il faut aussi compter avec<br />
des alliés précieux que sont certains<br />
oiseaux, mammifères,<br />
voire insectes.<br />
Les oiseaux, en dehors de la période<br />
où certains d’entre eux<br />
ont tendance à s’intéresser de<br />
très près aux semis, sont de précieux<br />
auxiliaires. Un insectivore<br />
engloutit <strong>ch</strong>aque jour son poids<br />
en insectes et, quand il doit<br />
nourrir ses petits, les rations prélevées<br />
sont dix fois supérieures.<br />
Leur offrir des ni<strong>ch</strong>oirs et penser<br />
à eux à la mauvaise saison est<br />
une économie sur les insecticides.<br />
Parmi les mammifères<br />
utiles, le hérisson vient au tout<br />
premier rang. Il se met à table la<br />
nuit et se nourrit de mulots, de<br />
<strong>ch</strong>enilles, de larves et de gastéropodes.<br />
Pour l’attirer, prenez<br />
l’habitude de mettre un peu de<br />
lait au fond d’une jatte, dans un<br />
endroit reculé du jardin. Les<br />
<strong>ch</strong>auves-souris sont aussi efficaces.<br />
Elles s’offrent des ventrées<br />
de mou<strong>ch</strong>es et de moustiques.<br />
Si vous possédez un grenier,<br />
vous seriez bien inspiré de<br />
leur ménager un accès d’une dizaine<br />
de centimètres de<br />
diamètre. Non seulement vous<br />
contribuerez à la sauvegarde<br />
d’une espèce en voie de disparition,<br />
mais vous vous ferez des alliés<br />
de plus.<br />
LATVDU JOUR «Odyssées», diman<strong>ch</strong>e 8 juillet, 10H45 TSR1<br />
Au bout de ses rêves<br />
Reportage � Issus des rêves d’Auguste Piccard,<br />
les bathyscaphes ont exploré les abysses sous-marins<br />
Inspirés par Jules Verne et<br />
son livre «20.000 lieues sous<br />
les mers», les bathyscaphes<br />
sont issus des rêves d’Auguste<br />
Piccard, conquérant de la stratosphère<br />
et des abysses. Ces fabuleux<br />
sous-marins ont sondé,<br />
de 1948 à 1974, les plus profondes<br />
fosses des océans. A l’enseigne<br />
d’«Odyssées», un reportage<br />
consacré aux «Navires de<br />
légende» revient sur l’aventure.<br />
Tout commence avec le père de<br />
Jacques Piccard, Auguste. Dès<br />
l’âge de 29 ans, celui-ci embrasse<br />
une brillante carrière<br />
scientifique puisqu’il découvre,<br />
en 1917, l’actinurane, futur uranium<br />
235. Mais Auguste Piccard<br />
aime le ciel.<br />
Passionné de Ballon libre, il effectue<br />
de 1926 à 1932 plusieurs<br />
vols pour étudier le rayonnement<br />
cosmique et confirme une<br />
partie de la théorie de la relativité<br />
d’Einstein. C’est d’ailleurs<br />
avec un raisonnement non dépourvu<br />
d’humour qu’il dit:<br />
«Lorsque le milieu à étudier et<br />
trop vaste pour entrer dans<br />
mon laboratoire, je transporte<br />
le laboratoire dans le milieu à<br />
étudier».<br />
En 1932, il conçoit un ballon financé<br />
par le Fonds National de<br />
la Re<strong>ch</strong>er<strong>ch</strong>e Scientifique en<br />
Belgique. Il s’envole et atteint<br />
l’altitude de 16.940 mètres. Impressionné<br />
par les performances<br />
de ce qui est la pre-<br />
mière cabine spatiale, la NASA<br />
considère qu’Auguste Piccard a<br />
mis l’humanité sur les rails de la<br />
conquête de l’espace.<br />
Du ciel au fond des mers<br />
Pour beaucoup, de tels exploits<br />
auraient rempli une vie. Mais<br />
Auguste Piccard aime le ciel et...<br />
la mer! Il veut aller au bout de<br />
ses rêves. Après le vide intersidéral<br />
de la stratosphère, la<br />
plongée dans les profondeurs<br />
abyssales.<br />
Pour réaliser cette conquête,<br />
Auguste Piccard et son fils<br />
Jacques, son principal collaborateur<br />
depuis 1948, proposent<br />
de construire un nouveau bathyscaphe<br />
qui portera le nom<br />
Restent les alliés à six pattes: les<br />
insectes. Tout le monde connaît<br />
aujourd’hui le faible des coccinelles<br />
pour les pucerons, dont<br />
les jardineries vendent désormais<br />
les larves en boîtes. Mais<br />
perce-oreilles, libellules, guêpes<br />
et mêmes frelons sont aussi d’efficaces<br />
<strong>ch</strong>asseurs d’insectes. C’est<br />
pourquoi il faut éviter de traiter<br />
trop abondamment avec des insecticides<br />
<strong>ch</strong>imiques, qui ne font<br />
pas la différence entre insectes<br />
utiles ou insectes nuisibles... /AP<br />
PHOTO SP<br />
l’avis de Griffin, qui lui répondit<br />
platement que, peut-être un<br />
<strong>ch</strong>iroptère a-t-il des pensées,<br />
mais nous n’avons nul moyen<br />
de le vérifier. Insatisfait de sa<br />
propre réponse, Griffin s’est<br />
pris à imaginer que la communication<br />
pouvait ouvrir une<br />
fenêtre sur le mental des animaux.<br />
Se sont ensuivis trois ouvrages<br />
AUQUOTIDIEN<br />
Auguste Piccard, inventeur du bathyscaphe. PHOTO TSR<br />
de la ville mythique de Trieste.<br />
Le 1er août 1953, celui-ci est mis<br />
à l’eau à Castellamare di Stabia,<br />
près de Naples.<br />
Sept ans plus tard, Jacques Piccard<br />
et Don Walsh atteignent<br />
avec le «Trieste» le fond de la<br />
fosse des Mariannes, située en<br />
plein océan Pacifique entre le<br />
Japon et les Philippines. Ils<br />
prouvent que la vie existe à plus<br />
de 10.916 mètres. Mais l’aventure<br />
sous-marine n’est pas terminée...<br />
/sp-réd.<br />
diversement accueilli selon<br />
l’idée qu’on veut se faire de<br />
l’animal, par lesquels Griffin, en<br />
réinterprétant moult exemples,<br />
s’est efforcé de faire entrer la<br />
conscience, les expériences subjectives<br />
et l’intelligence dans le<br />
<strong>ch</strong>amp de l’éthologie.<br />
Ces aspects, les premiers éthologistes,<br />
sans les nier, les avaient<br />
écartés tant comme objets d’étude<br />
que comme explication<br />
aux comportements, préférant<br />
les processus plus «palpables»<br />
de la physiologie. Mais Griffin,<br />
avec son «éthologie cognitive»,<br />
a-t-il pu faire avancer un débat<br />
qui nous occupe depuis l’Antiquité?<br />
Certes, un fonctionnement<br />
cérébral impliquant une<br />
conscience de soi est peut-être<br />
la voie la plus performante de<br />
traiter de l’information, quel<br />
que soit l’organisme.<br />
Mais nulle expérience connue<br />
ne peut prouver que la<br />
conscience existe dans d’autres<br />
corps que les nôtres... Nous restons<br />
donc avec nos doutes.<br />
Doutes confortables: si Griffin<br />
n’a pas quitté une voie décriée<br />
par ses collègues comme non<br />
scientifique, sinon naïve, c’est<br />
parce qu’il est tarabusté par ce<br />
fait que notre éthique, s’agissant<br />
des animaux, ne tient qu’à<br />
l’opinion qu’ils n’ont pas<br />
conscience d’eux-mêmes...<br />
/JLR<br />
En français: «La pensée animale»,<br />
D. Griffin, éd. Denoël.<br />
RÉCOLTE � Au cœur des<br />
vergers. Selon l’Union suisse<br />
des paysans, la végétation<br />
connaît un retard de huit à<br />
dix jours par rapport à l’an<br />
passé. Les vergers ne devraient<br />
pas crouler sous<br />
l’abondance de pommes,<br />
poires, prunes et pruneaux,<br />
dont les récoltes s’annoncent<br />
plutôt moyennes, malgré le<br />
fait que maladies et prédateurs<br />
se soient montrés assez<br />
discrets ce printemps. Les<br />
nouvelles variétés de prunes<br />
et de pruneaux, toutefois, se<br />
portent plutôt bien. Il y aura<br />
donc assez de fruit pour garnir<br />
les gâteaux. /sp-sab<br />
ZAPPING<br />
MAGAZINE � Dubrovnik, dix<br />
ans après. Le tribunal pénal international<br />
de La Haye a<br />
condamné les bombardements<br />
de la vieille ville de Dubrovnik<br />
pendant la guerre en ex-Yougoslavie.<br />
Pour la première fois, la<br />
destruction d’un patrimoine culturel<br />
est considérée comme une<br />
atteinte aux droits de l’homme.<br />
«Metropolis», à 21h40 sur Arte,<br />
rend compte des débats à La<br />
Haye. /sp-réd.<br />
DOCUMENTAIRE � Le bonheur<br />
est dans le pré. Dès le 24<br />
juillet pro<strong>ch</strong>ain, Nyon vibrera au<br />
rythme du Paléo Festival. Mais<br />
pour des milliers d’adeptes de la<br />
bamboula, le bonheur de la<br />
grand messe musicale réside<br />
avant tout dans son camping.<br />
Une faune bigarrée s’éclate jour<br />
et nuit dans ce monde à part. Un<br />
microcosme que Vincent Gonet<br />
a observé avec humour en 1997,<br />
pour «Le peuple en herbe», à<br />
22h10 sur TSR2. /sp-réd.