ENVIRONNEMENTUne fois de plus, le mistral s’estjoué des dispositifs mis en placeautour de la décharge de Marseilleen Crau. Une fois de plus desdizaines de milliers de sachetsplastiques se sont échappés pouraller s’enchevêtrer aux branchesdes arbres voisins. Une fois de plusles eaux du canal de centre Crause sont recouverte d’une " maréeblanche " emportant vers lesétangs du parc naturel deCamargue ces ordures venuesde la métropole <strong>mars</strong>eillaise.Plus que jamais il est impérieuxde mettre en place des moyensefficaces, pour que cela cesse.Décharge de Marseille en Crau :quelle solution ?Ala suite de la tempête du 13 novembre dernier,plus de 200 hectares de terrains bordant ladécharge ont été souillés de sachets plastiques. Àplusieurs reprises, le maire d’<strong>Istres</strong> s’est rendu sur placepour évaluer l’importance des dégâts. Cette véritablecatastrophe environnementale a également causé la plusvive inquiétude auprès des associations de défense del’environnement alertées par l’ampleur du phénomène.Ces craintes ont été relayées par les médias régionauxet nationaux qui se sont rendus sur place.Cette mobilisation sans précédent a conduit les responsablesde la communauté urbaine de Marseille a procéderau nettoyage du site : il aura fallu près de 2 mois etde très nombreuses heures de travail et un budget deplus de 200 000 euros pour rendre aux abords de ladécharge un caractère plus présentable. Hélas, cesefforts ont été réduits à néant, le 2 février dernier, à lasuite d’un nouvel épisode de vent violent. Le site et sesabords ont retrouvés leur aspect lunaire, comme si rienn’avait été entrepris.Quelle solution adopter dès lors pour que de telsdébordements ne se reproduisent plus. La logique veutque l’on réduise les risques d’envols, plutôt que des’orienter vers une "capture des sachets plastiques".La première étape consiste donc à ne pas procéder àdes dépots lorsque le vent est trop important.La seconde mesure à prendre, concerne l’entretien desfilets existants. Leur résistance est mise à mal par " l’effetvoile " que créent les sachets en s’accrochant auxmailles. Ils se gonflent sous la force du vent puis finissentpar céder. Un nettoyage régulier s’avère indispensable.Enfin, l’efficacité des nouveaux filets et des coupes ventsreste a prouver. Pour l’heure, seul une centaine demètre linéaire a été installé alors qu’il en faudra à termeplus d’un kilomètre. On le voit, le dossier de la déchargede Marseille en Crau reste, malheureusement, d’uneactualité sensible. Plus que jamais la vigilance et la mobilisationdoivent être de mise pour que ne se reproduisentplus pareilles catastrophes.La municipalité ne relâchepas ses efforts.Dans sa lettre du Maire diffusée au mois de décembre,Michel Caillat rappelait que "la ville d’<strong>Istres</strong> demande lerespect de l’arrêté préfectoral du 2 avril 2004.Il prévoit le remplacement ou la réparation en urgencedes filets de protection endommagés pour éviter denouvelles catastrophes en cas de vent violent ainsi quele nettoyage des zones polluées".Depuis cette date, la municipalité n’a pas relâché sesefforts pour faire avancer cedossier.Un courrier a été adressé le28 janvier au président de lacommunauté urbaine deMarseille. Quelques joursplus tard, le 11 février, MichelCaillat a rencontré le préfetde Région pour lui faire partà nouveau de ces exigenceslégitimes. Le représentant del’état a précisé lors de cetentretien qu’il veillerai aurespect des engagementspris par la CommunautéUrbaine de Marseille pour mettre un terme à ces pollutions.Dès lors on peut espérer que l’exploitant agissedans le respect de l’environnement et ce jusqu’à la fermeturedu site prévue, selon les termes de l‘arrêté préfectoral,au 1er janvier 2007.Cette fermeté face à la décharge de la Crau ne doit paslaisser la porte ouverte au projet d’incinérateur. Bien aucontraire. La ville d’<strong>Istres</strong> reste clairement opposée àcette solution et l’a rappelé notamment à l’occasion duvote par le conseil municipal d’une motion de soutien àOuest Provence pour que soit saisie la commission dudébat public.[im] P.9MARS <strong>2005</strong>
8 MARS <strong>2005</strong>JOURNÉE DE LAFEMME"Il faut changer les mentalités"Huguette GiroussensDOSSIERLa Journée internationale de la femme (JIF),le 8 <strong>mars</strong>, a été instituée en 1977 par les NationsUnies et ce n’est qu’en 1982, sous l’impulsionde François Mitterrand que la France instaurele caractère officiel de la célébration du 8 <strong>mars</strong>.Cette journée spéciale est l’occasion idéale de dresserle bilan des progrès accomplis en vue de promouvoirl’égalité des femmes. C’est aussi l’occasion d’identifierles difficultés qu’elles doivent surmonter dans lasociété, de se pencher sur les moyens à prendrepour améliorer la condition féminine, et bien entendu,de célébrer les avancées.Il y a à peine un peu plus de 60 ans que lesfemmes françaises obtenaient le droit de voter etd’être élues. Il faudra ensuite attendre 1974 et la loiL’égalitéSimone Veil pour qu’elles puissent disposer de leurcorps en toute légalité avec la loi autorisantl’interruption volontaire de grossesse (IVG).Ce n’est qu’en 1992 que le législateur prend encompte la notion de harcèlement sexuel sur le lieude travail et enfin en juin 2000 la loi sur la paritévisant à accorder un égal accès des hommes et desfemmes aux fonctions politiques est votée en France.Selon les chiffres actuels du Ministère de l’Emploiet de la Cohésion Sociale (www.social.gouv.fr/femmes),les femmes représentent 51,4 % de la société française.En ce qui concerne l’emploi elles composent45,9 % de la population active, mais leur salaireest inférieur de 21 % à celui des hommes toutesdurées de travail confondues !Du côté de l’éducation, les femmes représentent40 % des effectifs des Instituts UniversitairesTechnologiques, 27,2 % des classes préparatoiresaux grandes écoles, série scientifique et 23,6 %des écoles d’ingénieurs. Enfin, dans la vie politiqueelles représentent 12,3 % des députés, 10,9 %des sénateurs, 25 % des conseillers régionaux, 9,8 %des conseillers généraux, 33 % des conseillersmunicipaux (ensemble des communes) et 10,9 %de l’ensemble des maires. Seul au niveau Européenla parité est presque atteinte avec 42,5 %des députés français au Parlement de Strasbourgcontre 31 % pour l’ensemble des pays de l’Union.Dans le monde associatif, Huguette Giroussens estune personnalité reconnue. En 35 ans, elle s’est pleinementinvestie, tant dans le milieu sportif (rugby, athlétisme…),que pour la promotion de la culture traditionnelleet le terroir (l’Escolo dis Arnaveu, la Fête des Bergers,l’Office de Tourisme et bien sûr les amis du Vieil <strong>Istres</strong>)."J’ai toujours pu concilier mon engagement associatif etma vie privée" précise-t-elle "lorsque je m’implique, je lefais avec toute mon énergie".Une journée dédiée aux femmes ? Huguette oscille entrele pour et le contre. "Elle a toute son importance au planmondial parce que, dans nombre de pays, les femmessont parfois bafouées. Mais, dans le nôtre, il ne faudraitpas que cette journée soit un simple prétexte".Et tout naturellement elle aborde la question de l’égalitéet de la parité. Il doit y avoir de la part des hommes uneprise de conscience, un changement de mentalité.QUELQUES GRANDES DATESPOUR LE DROIT DES FEMMES EN FRANCE1791 - OLYMPE DE GOUGES RÉDIGE LA “DÉCLARATION DES DROITS DE LA FEMMEET DE LA CITOYENNE”1881 - ENSEIGNEMENT PRIMAIRE OBLIGATOIRE, PUBLIC ET LAÏC, POUR LES FILLES ET LES GARÇONS :LOIS FERRY.1907 - LIBRE DISPOSITION DE LEUR SALAIRE POUR LES FEMMES MARIÉES.LES FEMMES SONT ÉLECTRICES ET ÉLIGIBLES AUX CONSEILS DES PRUD’HOMMES.1909 - INSTAURATION D’UN CONGÉ MATERNITÉ DE HUIT SEMAINES.1920 - DROIT POUR LES FEMMES DE SE SYNDIQUER SANS AUTORISATION DE LEUR MARI.1938 - CAPACITÉ JURIDIQUE DE L’ÉPOUSE ET FIN DE LA “PUISSANCE MARITALE”.1944 - LES FRANÇAISES OBTIENNENT LE DROIT DE VOTER ET D’ÊTRE ÉLUES.1946 - LE PRÉAMBULE DE LA CONSTITUTION CONSACRE LE PRINCIPE DE L’ÉGALITÉ DES DROITS.1966 - LES FEMMES MARIÉES PEUVENT TRAVAILLER SANS LE CONSENTEMENT DE LEUR ÉPOUX.1967 - LOI NEUWIRTH AUTORISANT LA CONTRACEPTION EN FRANCE.1974 - DISPARITION DE LA NOTION DE “CHEF DE FAMILLE” POUR LE MARI.1974 - LÉGALISATION SUR L’INTERRUPTION VOLONTAIRE DE GROSSESSE (IVG).1975 - PREMIÈRE LOI SANCTIONNANT LA DISCRIMINATION SEXUELLE.1979 - SUPPRESSION DE L’INTERDICTION DE TRAVAIL DE NUIT POUR LES FEMMESAYANT DES RESPONSABILITÉS DANS LES ENTREPRISES.1982 - REMBOURSEMENT DE I’IVG PAR LA SÉCURITÉ SOCIALE.1984 - LOI CONTRE LES VIOLENCES SEXUELLES. EGALITÉ DES ÉPOUX POURL’ÉDUCATION DES ENFANTS ET LA GESTION DES BIENS.1992 - LOI NEIERTZ SUR LA PÉNALISATION DU HARCÈLEMENT SEXUEL SUR LE LIEU DE TRAVAIL.1993 - DÉPÉNALISATION DE L’AUTO-AVORTEMENT. LOI NEIERTZ CRÉANT LE DÉLIT D’ENTRAVE À I’IVG.AUTORITÉ PARENTALE CONJOINTE QUELLE QUE SOIT LA SITUATION DES PARENTS.2000 - LOI SUR LA PARITÉ VISANT À ACCORDER UN ÉGAL ACCÈS DES HOMMES ET DES FEMMESAUX FONCTIONS POLITIQUES.[im] P.10MARS <strong>2005</strong>