La Vie au bout <strong>de</strong>s doigts...Des jeunes sensibles, pas <strong>de</strong> la racaille...Cette année, les étudiants <strong>de</strong> l’Athénée ont été terriblement éprouvés par la disparition <strong>de</strong> trois personnes, trois figures emblématiques<strong>de</strong> leur école. Durant l’été, la maladie a triomphé du courage exemplaire et <strong>de</strong> la volonté farouche <strong>de</strong> vivre <strong>de</strong> leurprofesseur d’éducation physique, Eric CONRARDY et d’une jeune élève <strong>de</strong> quinze ans particulièrement prometteuse, AudreyWIERINCKX.L’Athénée fut alors amputé, effondré, dévasté par la douleur <strong>de</strong> l’injustice. Un bouleversement pour les élèves bien plus encoreque pour les adultes puisque leur parcours <strong>de</strong>vrait être parsemé <strong>de</strong> pétales <strong>de</strong> roses (comme on dit en Espagne). Ils ont perdu unepart <strong>de</strong> leur innocence et, à l'initiative émouvante d'une <strong>de</strong> nos élèves, Camille CONSTANT, une extraordinaire équipe <strong>de</strong>professeurs a décidé <strong>de</strong> permettre à leurs jeunes disciples d’exprimer, à leur manière, leurs sentiments, leur impuissance et leurrage <strong>de</strong> vivre. Ensemble, ils se sont lancés corps et âmes dans un projet pluridisciplinaire, sous forme <strong>de</strong> création artistique,individuelle ou collective. Ce projet s’est révélé positif, vivant, riche et surtout optimiste.L’AFB s’est nourrie <strong>de</strong> ces épreuves pour aller <strong>de</strong> l’avant, malgré les inquiétu<strong>de</strong>s qu’une telle initiative aurait pu engendrer.L’expression et le partage <strong>de</strong>s émotions entre élèves et professeurs a en effet suscité et encouragé une sérénité que l’on pensaitne jamais pouvoir retrouver.Et, comme pour mettre à l’épreuve cette douloureuse reconstruction, il y a quelques semaines, la maladie leur a, une fois encore,enlevé un professeur, une collègue, une amie : Nadine LEMAIRE. Un peu comme si la mort désirait l’emporter sur l’espoir. Mais <strong>de</strong>l’espoir, il leur en restait (et il leur en restera toujours…), suffisamment pour renforcer leur magnifique projet si jolimentintitulé “La vie au bout <strong>de</strong>s doigts”. Dans cet espace <strong>de</strong> parole et d’échange, chacun a pu, à sa manière, exprimer sa douleur, sespeurs, ses doutes, mais surtout ses espoirs : une catharsis en quelque sorte d'où émanent une sensibilité et une gran<strong>de</strong>ur qu'ondénie si volontiers aux adolescents.L’exposition <strong>de</strong> leurs travaux s’est déroulée le mardi 15 mai<strong>2007</strong> (à Renan) ; chacun fut convié à partager un buffet <strong>de</strong><strong>de</strong>sserts et... le verre <strong>de</strong> l’amitié. Nous sommes particulièrementfiers d’avoir pu faire découvrir la profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>réflexion <strong>de</strong> nos émules sur un thème, tabou parfois, maisextrêmement prégnant : celui <strong>de</strong>s jeunes confrontés à la mort.Pour Elles, pour Lui, Pour Eux,Parce qu’ils aimaient la vie et l’ont perdue,Donnons un sens à la nôtre… (C. Constant, 4LG)Mille mercis à tous les organisateurs et à tous les visiteurs quiont fait <strong>de</strong> ce projet un hymne à la vie.Souvenir <strong>de</strong> l’exposition, dans le hall <strong>de</strong> Renan, un joli petit mon<strong>de</strong>partage, discute, observe…C. BalleuxDu fond du coeur...Merci à Camille d’avoir initié ce magnifique et poignant projet,Merci à l’équipe soudée <strong>de</strong> professeurs qui s’est démenée afinqu’il soit à la hauteur <strong>de</strong> nos espérances,Merci à la Direction <strong>de</strong> nous avoir soutenus <strong>de</strong>puis le départ,Merci aux Amis <strong>de</strong> la <strong>Mo</strong>rale Laïque, aux Amis et aux Anciens<strong>de</strong> l’AFB pour leur support,Merci aux élèves pour leur énergie spontanée et vigoureuse,pour leur travail et leur investissement,Merci enfin à Eric, Audrey et Nadine <strong>de</strong> nous avoir inculquéune leçon <strong>de</strong> courage, <strong>de</strong> force, <strong>de</strong> combativité, nousn’oublierons pas votre combat exemplaire contre cette satanéemaladie, vous nous avez montré combien la vie est fragile,inattendue et combien il faut en profiter… Reposez-vous enfin,bon voyage…V. Van CampJe ressens une profon<strong>de</strong> nostalgie. Des souvenirs plein latête, du projet, évi<strong>de</strong>mment, mais surtout <strong>de</strong>s êtres quinous ont quittés.Je ne me rends toujours pas compte que ce projet a pris uneampleur pareille.La soirée du 15 mai était pour moi un rêve éveillé. J'ai lu <strong>de</strong>schoses formidables, <strong>de</strong>s choses qui m'ont touchée, j'aivraiment été étonnée.Je ressens aussi beaucoup d'émotion <strong>de</strong>puis que c’est fini,c'est passé tellement vite.Mais au fond <strong>de</strong> moi, brûle, encore plus fort, le feu allumé à laperte <strong>de</strong> ces personnes tant aimées.Car finalement ce projet est là pour Elles, pour Lui, pour Eux,pour tous ceux qui nous ont quittés, parce qu'ils aimaient la vieet l'ont perdue. Alors, donnons un sens à la nôtre...Un tout grand merci à Madame Van Camp qui m'a beaucoupaidée pour le projet et soutenue dans les moments difficiles.Merci.C. Constant8
... le talent aussi !La vie à tout prixLa vie est une amie,La mort est un tort,La vie c’est <strong>de</strong> l’or,La mort pas envie.Tu penses à tes Reebok,Tu veux le <strong>de</strong>rnier jeu,Ton jean n’est pas top,Ta veste, ton pote en a une mieux.Avec quoi tu viens maintenant,C’est pas ça l’important,Tu dois t’émerveiller d’un rien,Pour être toujours heureux <strong>de</strong>main.D’un ciel bleu quand tu ouvres les yeux,D’une brise légère qui t’ébouriffe les cheveux,D’un sourire sur la bouche d’une amie,Du goût fruité <strong>de</strong>s lèvres <strong>de</strong> Sophie.Etre heureux, oui, mais pour un rien,Simplement apprécier le fait d’être bien,De sentir le vent du matin,La pluie sur ta peau,Le rire et la musique <strong>de</strong>s mots,La chaleur du soleil,C’est ça l’essentiel.Profite <strong>de</strong> chaque jour, <strong>de</strong> chaque instant,De chaque secon<strong>de</strong>, ça c’est important,Te remplis pas la tête avec <strong>de</strong>s futilités,Quand la mort te fauche,C’est trop tard pour en profiter.Le murmure qui grandiraUne douce mélodie rayonne <strong>de</strong>rrière une porte qui ne veutpas s’ouvrir, mais cette mélodie n’a pas <strong>de</strong> frontière, c’estcelle du bonheur. Tu l’entendras seulement si tu y faisattention car elle est douce et légère. Il faudra que tuapprennes à la rendre plus forte, plus vivace, à ouvrir laporte.A ce moment-là, tu pourras, où et quand tu le voudras,écouter cette mélodie dans laquelle tu percevras chaqueinstrument <strong>de</strong> la vie, du bonheur. Tu auras, ce jour-là,appris à vivre bien. Alors tu <strong>de</strong>vras profiter <strong>de</strong> la vie,cette jolie symphonie, qui sera parfois faite <strong>de</strong> faussesnotes, mais qui contre vents et marées continuera à jouer.Gabrielle Guy, 1LG (V. Van Camp)Clément Bocqué et Olivier Desmedt,1LB (I. Cuvelier)Extraits <strong>de</strong> textes <strong>de</strong> la classe <strong>de</strong> 2ME(A. Heinis) sur un magnifique<strong>de</strong>ssin d’Evelyne Lefèvre.Un sourireUn sourire ne coûte rien, mais a une gran<strong>de</strong> valeur.Il enrichit ceux qui le reçoivent, sans appauvrir ceux qui le donnent.Il dure un instant, mais on s’en souvient longtemps.Personne n’est assez riche pour s’en passer. Même les pauvres peuvent le possé<strong>de</strong>r.Il rend les familles heureuses, les affaires prospères, les amitiés durables.Un sourire nous repose quand nous sommes fatigués, nous encourage quand nous sommes déprimés, nous réconfortequand nous sommes tristes et nous ai<strong>de</strong> à combattre tous nos soucis.Cependant, il ne peut pas être acheté, emprunté ou volé.Il a <strong>de</strong> la valeur seulement quand il est donné.Si vous rencontrez quelqu’un qui ne vous donne pas le sourire que vous méritez, soyez généreux et donnez-lui le vôtrecar personne n’a plus besoin d’un sourire que celui qui ne peut le donner aux autres.9Sarah Bensaid, 1LG bis (V. Van Camp)