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Les Echos de l'AFB 2006-2007 (document pdf 4,0 Mo) - Athénée ...

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Voyage en AlsaceCette année, les élèves <strong>de</strong> 3e<strong>de</strong> Renan sont partis en voyagepédagogique en Alsaceaccompagnés par MesdamesCorrochano et Harcq etMessieurs Fraboni et Vaes.Le Gee-WalVoilà un voyage scientifique <strong>de</strong>s plus rares !Ce qui fait la spécificité d’un tel voyage, c’est l’approche scientifique<strong>de</strong>s observations faites sur le terrain. On (re)découvre la natureavec un œil neuf et une rigueur toute… blumienne ? Encadrée par<strong>de</strong>ux monstres sacrés <strong>de</strong> la biologie (MM. Geerinck et Walravens)dont les connaissances avoisinent celles <strong>de</strong> la bibliothèque <strong>de</strong>France, la petite troupe réalise à quel point être naturaliste est plusdifficile que naturiste. Et c’est pendant ce voyage qu’il nous a étépermis <strong>de</strong> découvrir une <strong>de</strong>s merveilles <strong>de</strong> la nature trop rarementobservée : un couple <strong>de</strong> Gee-wal.Hosannah ! Miracle <strong>de</strong> la nature ! Hare Krishna ! Olé ! Viva Bomma !Un couple <strong>de</strong> Gee-wal !Le Gee-wal ou bambocheurbrabançon (« B.B. » pour lesintimes) doit son nom à son critout à fait particulier. C’est lenaturaliste anglo-saxon NelsonLallarm qui publia une première<strong>de</strong>scription <strong>de</strong> ce bipè<strong>de</strong> en1830 (Journal of natural Boot,(JnB) p189-193, vol36-1830).Un peu d’histoireOn connaissait l’existence <strong>de</strong>l’animal <strong>de</strong>puis la campagne <strong>de</strong>Waterloo car Blücher en fit une<strong>de</strong>scription sommaire dans ses« Carnets <strong>de</strong> campagne ». Iljustifiait son arrivée décisivepar l’excellente forme <strong>de</strong> sessoldats. Cela faisait trois jours que ceux-ci mangeaient un plat local,le « waterzoizoo », composé d’une bouillie d’un volatile désigné parles gens du cru comme « Geual » (à prononcer avec l’accent germanique).<strong>Les</strong> vainqueurs rentrèrent dans leur pays avec l’anecdote.Et voilà que la légen<strong>de</strong> <strong>de</strong> cet oiseau rare se répand en Europe. Onle cherche en vain ; la guerre ayant éradiqué la plupart <strong>de</strong>s individus.En mars 1830 Nelson Lallarm est alerté par le jeune gar<strong>de</strong>-chassebrabançon Flupke Zievereer avec qui il entretient unecorrespondance abondante. Le récit d’un ragoût revigorant par legar<strong>de</strong>-chasse met la puce à l’oreille <strong>de</strong> Nelson. Il lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> une<strong>de</strong>scription précise <strong>de</strong> l’animal et <strong>de</strong> ses habitu<strong>de</strong>s. En juin, Nelsonpossè<strong>de</strong> une quantité suffisante <strong>de</strong> renseignements qui le pousse àmonter une expédition naturaliste dans le Brabant. En juillet 1830,la monarchie est une nouvelle fois renversée en France et la Belgiqueprend conscience <strong>de</strong> son existence en tant que Nation. <strong>Les</strong>mécènes marquent le pas et l’expédition avorte.14Craignant la concurrence <strong>de</strong>s naturalistes teutons, Nelson Lallarmpublie dans le JnB une première <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> l’animal en lui donnantle nom renseigné par notre gar<strong>de</strong>–chasse. La nouvelle va faire le tourdu mon<strong>de</strong> scientifique à coup <strong>de</strong> JnB. La notoriété du JnB est<strong>de</strong>venue telle que, pour un naturaliste, c’est « un JnB, sinon rien ! ».Parce que le JnB abreuve toute l’Europe, toute l’Europe se noie dansun <strong>de</strong>s plus beaux quiproquos <strong>de</strong> l’histoire zoologique : le cri <strong>de</strong>l’animal.Un peu d’étymologie brabançonneM. Zievereer note dans sa correspondance le lien entre le nomattribué par les autochtones et le chant <strong>de</strong> l’animal. Sir Lallarmvoulant rendre hommage à lacontrée abritant cet animalsi secret gar<strong>de</strong> le nom renseignépar le gar<strong>de</strong>-chasse.Et voilà toute l’Europe qui semet au diapason du Gee-wal,mais hélas avec <strong>de</strong> sérieusesfausses notes. Le vieux continents’imagine ainsi que lecri <strong>de</strong> l’animal est « Dji-wol »adoptant la prononciationanglo-saxonne chère au JnB.Alors qu’il faut chercher uneprononciation plus brabançonneau nom : « guéwal ».Eric Walravens & Daniel GeerinckAnalyse d’un cri• En juin 2003 le Laboratoire <strong>de</strong>s sansonnets musicaux <strong>de</strong> Baltimore(the Without Little Sounds of Musics of Baltimore) a clairementétabli que ce chant permet aux individus <strong>de</strong> reconnaître un <strong>de</strong> leurscongénères (JnB, vol 442, p.23-31, 1991). L’équipe du professeurPietro Papageno di Scala <strong>de</strong> Milan a mis en évi<strong>de</strong>nce la significationd’une partie <strong>de</strong> ce chant. Une traduction assez libre donne : « …carnous restons, (tout nu!)De Gee-wal oh (à poil !)… »• Néanmoins plusieurs auteurs hésitent sur le mot « poil » et veulentle remplacer par « plume », caractéristique <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>soiseaux… sauf que les Gee-wal possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s poils à la place <strong>de</strong>splumes comme décrit ci-<strong>de</strong>ssous.• Une étu<strong>de</strong> ethnologique plus récente (Fleurs du mâle, p.45, éd.1993) montre à quel point ce chant a pu influencer le folklore local.

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