Comment faire comprendre à nos élèves que nos petitsactes quotidiens peuvent avoir une gran<strong>de</strong> influence surl’économie d’un pays situé à <strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong> kilomètres <strong>de</strong>« chez nous » ? Comment éviter la disparition d’une faune etd’une flore richement diversifiées appartenant au patrimoinemondial ? Comment nous impliquer concrètement pourprotéger la nature ? L’éducation à la protection <strong>de</strong>l’environnement, sujet <strong>de</strong> réflexion à l’école ?Autant <strong>de</strong> questions que nous nous posons sur l’avenir <strong>de</strong>notre planète et sur l’implication <strong>de</strong> l’école dans <strong>de</strong>sproblématiques environnementales. Pour tenter <strong>de</strong> répondreà toutes ces interrogations et pour sensibiliser <strong>de</strong> manièreconcrète les membres <strong>de</strong> notre établissement au respect <strong>de</strong>l’environnement et à la déforestation, élèves et professeursse sont lancés dans un projet ambitieux : informer etsoutenir l’association Kalaweit.Cette association créée en 1997 parAurélien Brulé, a pour but <strong>de</strong> mettre en place<strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong>s primates,dans l’île <strong>de</strong> Bornéo (www.kalaweit.org).L’association vise aussi à:• Protéger l’environnement : lutter contre ladéforestation massive qui favorise un marchélucratif <strong>de</strong> vente <strong>de</strong> bois exotiques (teck,méranti, rotin) ;• Eduquer et sensibiliser la population localeà la protection <strong>de</strong> la nature. Elle collaboreavec <strong>de</strong>s partenaires locaux et en ce sens,elle a construit une école dans le villaged’Hampapak, ouverte en janvier <strong>2007</strong>).Kalaweit, une vérité qui nous interpelleDiverses actions ont été menées pour soutenir cetteassociation :• De nombreux temps <strong>de</strong> midi furent animés au mois <strong>de</strong> mars:projections <strong>de</strong> courts-métrages et <strong>de</strong> <strong>document</strong>aires sur lethème <strong>de</strong> l’écologie ; quiz musicaux avec un accompagnementau piano, <strong>de</strong>s actions originales organisées par <strong>de</strong>s élèves <strong>de</strong>1re année (Renan et Roo<strong>de</strong>beek).Clémentine & Samy• Vendredi 20 avril <strong>2007</strong>, 850 élèves et leurs professeursont traversé le domaine <strong>de</strong> Tervuren pour une gran<strong>de</strong> marcheparrainée, organisée par <strong>Mo</strong>nsieur Eric Walravens. L’objectifd’allier réflexions et plaisir <strong>de</strong> marcher ensemble dans un butécologique a été atteint. Nos élèves ont prouvé <strong>de</strong> manièreconcrète leur engagement : grâce à <strong>de</strong> généreux donateurs,plus <strong>de</strong> 5900 euros ont été récoltés ! Une somme qui serviraà financer <strong>de</strong>s actions d’éducation et <strong>de</strong> sensibilisation à laprotection <strong>de</strong> la forêt <strong>de</strong> Bornéo.De plus, tout au long <strong>de</strong> l’année, une série d’activitéséducatives <strong>de</strong> sensibilisation à la protection <strong>de</strong> notre planètea été entreprise dans le cadre du cours <strong>de</strong> morale (analyse etréflexions à partir d’articles, <strong>de</strong> récits, <strong>de</strong> <strong>document</strong>aires et<strong>de</strong> chansons).L’aboutissement <strong>de</strong> toutes ces démarches :la rencontre avec Aurélien Brulé, fondateur<strong>de</strong> l’association, vivant <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> 10 ansà Bornéo. Des élèves <strong>de</strong> 1re et <strong>de</strong> 6e annéesont échangé leurs points <strong>de</strong> vue avec cetexcellent orateur sur <strong>de</strong>s thèmes aussivariés que le rôle et l’implication dugouvernement indonésien dans la luttecontre la déforestation, <strong>de</strong>s questions sur letravail quotidien <strong>de</strong> l’association, lesalternatives et les solutions proposées faceà l’exploitation massive <strong>de</strong> l’huile <strong>de</strong> palme,etc.Bref, énormément <strong>de</strong> questions pertinentes ont pu êtretraitées.Pour conclure, ce qui me semble être le plus important, c’estla responsabilisation et la motivation <strong>de</strong>s élèves dans ceprojet. Pas besoin d’être un ancien vice-prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>sEtats-Unis pour sensibiliser les autres humains à ladéfense <strong>de</strong> l’environnement…Maria D. ZaragozaTous les participants sur la ligne <strong>de</strong> départ à Tervuren2
<strong>Les</strong> petits riensLe 24 avril <strong>de</strong>rnier, les élèves <strong>de</strong> 4e année <strong>de</strong> la sectionsciences économiques ont eu le plaisir <strong>de</strong> découvrirl’ASBL <strong>Les</strong> Petits Riens à Ixelles. Unplongeon dans une dimension <strong>de</strong> l’économie peu ou pasassez connue du public : l’économie sociale. Ce secteurvise à combler les lacunes <strong>de</strong>s biens et <strong>de</strong>s servicesproposés par le secteur privé (les entreprises) et lesecteur public (l’Etat et les pouvoirs publics). <strong>Les</strong> unesvisent à augmenter leur profit et l’autre à satisfaire lesbesoins collectifs. Entre ces <strong>de</strong>ux pôles, un troisièmesecteur cherche à faire <strong>de</strong> l’économie AUTREMENT, enplaçant l’homme au cœur <strong>de</strong>s préoccupations <strong>de</strong>l’économie et non l’inverse.Voici ce que l’on peut lire sur le site Web <strong>de</strong> l’ASBL :Depuis leur création, LES PETITS RIENS ont collecté lesobjets <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> main les plus divers, dans le but <strong>de</strong>permettre aux personnes qu'ils hébergent <strong>de</strong> sereconstruire elles-mêmes en participant à cette activité,d'en ai<strong>de</strong>r d'autres également dans la difficulté, en leurpermettant d'acquérir ces objets gratuitement ou à bonprix, <strong>de</strong> dégager, par la vente d'une partie <strong>de</strong> ces objets,<strong>de</strong>s moyens financiers indispensables à la réalisation <strong>de</strong>sprojets sociaux <strong>de</strong> l'association.L'objectif environnemental a pris aujourd'hui <strong>de</strong>l'importance. Une secon<strong>de</strong> vie est donnée aux objetsrécoltés, évitant ainsi le gaspillage et réduisant lesdéchets <strong>de</strong>stinés à l'incinérateur. Cette activité <strong>de</strong>recyclage permet <strong>de</strong> proposer <strong>de</strong>s emplois à <strong>de</strong>nombreuses personnes pour la plupart peu qualifiées, ainsique <strong>de</strong>s stages <strong>de</strong> réinsertion rémunérés à <strong>de</strong>spersonnes sous contrat <strong>de</strong>s CPAS.Plus qu’un texte et <strong>de</strong> jolies formules, ce sont <strong>de</strong>s visagesainsi qu’une conception <strong>de</strong> la vie que nos élèves ontrencontrés. Ils ont pu percevoir, palper le sens du mot« solidarité ». Ils ont pu rencontrer <strong>de</strong>s gens qui, las <strong>de</strong>servir les intérêts <strong>de</strong>s actionnaires <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>sentreprises, ont changé <strong>de</strong> cap pour investir leur énergiedans l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> leurs semblables.« C’est fou, Madame, ce gars-là, il a quitté un job bienpayé dans une entreprise pour venir travailler avec <strong>de</strong>ssans-abris ?! »« Je suis impressionnée, l’équipe qui dirige cetteassociation est très jeune (+/-30 ans) ! ».Ces hommes dans le besoin ne sont pas <strong>de</strong> lointainshabitants du Tiers-mon<strong>de</strong> à qui l’on tend ponctuellementla main via l’une ou l’autre association caritative, non, cesont <strong>de</strong>s gens d’ici, qui vivent parmi nous, qui ont étévictimes d’acci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> la vie : un licenciement, undivorce, une rencontre « privilégiée » avec un <strong>de</strong>aler, unpenchant pour l’alcool, un problème <strong>de</strong> santé…« Je ne comprends pas pourquoi certains abandonnent…alors que tout est pourtant mis en place pour leurapprendre un métier et les ai<strong>de</strong>r. »Eh oui, ce paradoxe sème le trouble dans les petites têtesblon<strong>de</strong>s, bouscule les préjugés. La misère, le rejet oul’infortune ne transforment guère les gens en anges, envictimes innocentes ou en écoliers modèles avi<strong>de</strong>s <strong>de</strong>connaissances et <strong>de</strong> normes à intégrer.Le principe <strong>de</strong>s Petits Riens est <strong>de</strong> remettre le pied àl’étrier <strong>de</strong> ces hommes qui sont tombés et qui souhaitentse relever. On ne fait pas le bonheur <strong>de</strong>s gens malgré eux.Il ne s’agit pas <strong>de</strong> charité mais bien d’encadrer <strong>de</strong>s êtreshumains qui ont construit un projet, celui <strong>de</strong> réintégrer lacommunauté.« Arriver à l’heure à l’atelier ne leur paraît donc pasnormal ? »Bien sûr, la tâche est ardue ! Certains pensionnaires ont« désappris » à vivre selon <strong>de</strong>s normes sociales. La resocialisationest un travail quotidien et <strong>de</strong> longue haleine.L’ASBL encadre cette réinsertion et en assure le suivi.Le revers <strong>de</strong> la médaille est qu’il est difficile <strong>de</strong> quitterce cocon : l’autonomie peut paraître effrayante à celui quia perdu ses repères, à celui qui se sent dépassé par lerythme <strong>de</strong> la société.Cette leçon <strong>de</strong> vie, nos élèves l’ont intégrée. Car le but<strong>de</strong> cette visite n’était pas tant <strong>de</strong> provoquer <strong>de</strong>svocations (quoiqu’elles fussent les bienvenues !) qued’éveiller <strong>de</strong>s consciences à ces multiples et complexesfacettes <strong>de</strong> l’être humain. En outre, nos élèves ont puapprocher l’organisation multifonctionnelle <strong>de</strong>l’association, apprécier l’utilité d’accor<strong>de</strong>r une secon<strong>de</strong>vie aux objets et percevoir la nécessité du recyclage <strong>de</strong>sdéchets.Peut-être n’auront-ils pas la volonté d’orienter leurcarrière ou leur éthique <strong>de</strong> vie dans cette voie, ils sontd’ailleurs totalement libres <strong>de</strong> le faire comme <strong>de</strong> ne pasle faire ! Mais au moins sauront-ils que cela existe. Aumoins, penseront-ils à ces hommes (ceux qui ai<strong>de</strong>nt etceux qui ont besoin d’ai<strong>de</strong>) lorsqu’ils passeront <strong>de</strong>vant lespetites guérites qui récoltent nos anciens vêtements auxcoins <strong>de</strong>s rues. Et peut-être y déposeront-ils quelquesaffaires le moment venu. En rangeant ou en déménageant,peut-être appelleront-ils les Petits Riens pour leur fairedon <strong>de</strong> meubles, <strong>de</strong> livres ou <strong>de</strong> vaisselle. Pas comme d’unservice <strong>de</strong> déchetterie gratuite, non, mais avec la réelleenvie <strong>de</strong> faire profiter d’autres <strong>de</strong> ces objets encoreutiles... et peut-être ferez-vous comme eux.Olivia GrilloPour plus d’informations : http://www.petitsriens.beASBL LES PETITS RIENSRue Américaine 101, 1050 Bruxelles. Tél. : 02.537.30.263