12.07.2015 Views

La Porteuse de pain - Lecteurs.com

La Porteuse de pain - Lecteurs.com

La Porteuse de pain - Lecteurs.com

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

– Chaque jour vous viendrez dans mon cabinet, et pendant<strong>de</strong>ux ou trois heures je vous donnerai ces plans. Je n’ose leslaisser sortir d’ici. Nulle précaution n’est inutile.– Je viendrai là, dit le contremaître, sous vos yeux faire mes<strong>de</strong>ssins <strong>de</strong> modèles, et si <strong>de</strong> petites modifications me paraissentnécessaires, je vous les signalerai.– C’est convenu, nous travaillerons ensemble, Jacques.– Monsieur, je vous remercie <strong>de</strong> toute mon âme et ma reconnaissancevous est à tout jamais acquise.– Je n’en doute pas. Maintenant que vous voilà pour ainsi diremon associé, il faut que vous redoubliez d’activité, <strong>de</strong> zèle, etque vous vous montriez sévère dans les ateliers.– Dois-je toujours préparer le <strong>com</strong>pte <strong>de</strong> Vincent ?– Oui, je persiste à faire un exemple. Veuillez, en sortant direau garçon <strong>de</strong> bureau <strong>de</strong> m’envoyer M me Fortier.– Oui, monsieur. »Jacques se retira. Le garçon <strong>de</strong> bureau n’était pas rentré.Le contremaître alla lui-même à la loge <strong>de</strong> Jeanne.« Madame Fortier, lui dit-il, le patron vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>. »<strong>La</strong> jeune femme se mit à trembler.« Il vous a parlé <strong>de</strong> moi, n’est-ce pas ? balbutia-t-elle.– Oui. Il va vous gron<strong>de</strong>r sérieusement. Vous le connaissez, ila bon cœur, mais il est parfois brutal. <strong>La</strong>issez-le dire sans luirépondre. Quoiqu’il arrive, songez que vous avez en moi un amiabsolument dévoué.– Advienne que pourra ! répliqua la jeune veuve. J’ai laconscience tranquille. Mais qui gar<strong>de</strong>ra ma loge ?– Fermez tout bonnement la porte. Votre absence ne sera paslongue. Moi, je retourne aux ateliers. »Jacques semblait préoccupé. Il traversa les ateliers et entradans une pièce, spécialement affectée à son usage. Là, il selaissa tomber sur une chaise.« Certes, murmurait-il, le patron ne se trompe pas ! C’estune fortune ! Ce que je cherchais, il l’a trouvé ! Si cette inventionm’appartenait, ce ne serait pas cent, <strong>de</strong>ux cent, trois centmille francs que je gagnerais, mais <strong>de</strong>s millions ! Oui, <strong>de</strong>s millions.Mais il faudrait <strong>de</strong> l’argent pour louer <strong>de</strong>s ateliers, pourles outiller, pour faire construire. Et je n’ai rien ! »Après un silence Jacques poursuivit, en serrant les poings :22

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!