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La Porteuse de pain - Lecteurs.com

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Le <strong>de</strong>rnier <strong>de</strong>s ouvriers avait quitté la fabrique. M. Ricouxpassa, suivi bientôt par le garçon <strong>de</strong> bureau David. Il ne restaitdans l’usine que Jacques. Jeanne attendait avec autant d’impatienceque d’anxiété la sortie du contremaître.Les <strong>de</strong>rnières paroles prononcées par lui la veille ne pouvaients’éloigner <strong>de</strong> sa pensée.« Demain, avait-il dit, notre sort à tous <strong>de</strong>ux serait fixé. Demainarrivera vite, et en quelques heures, il se passe bien <strong>de</strong>schoses. »Au bout d’un quart d’heure, Garaud parut, tenant à la main<strong>de</strong>s feuilles <strong>de</strong> présence, et se dirigea vers la loge. Jacquess’avançait, mais lentement.Ils se trouvèrent en face l’un <strong>de</strong> l’autre, se regardant sansprononcer un mot. M me Fortier rompit le silence.« Ce sont les feuilles <strong>de</strong> présence que vous m’apportez ? fitelled’une voix tremblante.– Oui, murmura Jacques, ce sont les feuilles… avec ceci… »Et il montrait la lettre écrite par lui, et jointe aux papiers.« Ceci ?… répéta Jeanne.– Oui… une lettre…– Pourquoi m’écrire quand vous pouvez me parler ?…– Il y a <strong>de</strong>s choses difficiles à dire, faciles à écrire… Prenezcette lettre, et quand je serai parti, lisez-la… et réfléchissez.Votre bonheur, celui <strong>de</strong> vos enfants, le mien, sont entre vosmains. »Et il sortit rapi<strong>de</strong>ment. Jeanne le regarda partir.« Il <strong>de</strong>vient fou… » balbutia-t-elle.Puis elle rentra chez elle.Avec avidité, elle ouvrit la lettre et lut ce qui suit :« Chère Jeanne bien-aimée,« Hier je vous laissais entrevoir dans un prochain avenir lafortune et le bonheur. Je puis maintenant vous les promettred’une façon immédiate.« Demain je serai riche, ou du moins les moyens <strong>de</strong> <strong>com</strong>mencerune gran<strong>de</strong> fortune seront dans mes mains. Je possé<strong>de</strong>raiune invention qui donnera <strong>de</strong>s bénéfices incalculables et j’auraiprès <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cent mille francs pour l’exploiter.« Point <strong>de</strong> fausse honte, Jeanne. Songez à vos enfants.« Je vous attendrai ce soir, à onze heures, avec le petitGeorges au pont <strong>de</strong> Charenton, et je vous conduirai dans une41

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