2. lorsque cette structure cognitive est remise <strong>en</strong> cause, un changem<strong>en</strong>t profond et brutalse produit; à d'assez longues pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> stabilité relative succè<strong>de</strong>nt donc <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s<strong>de</strong> bouleversem<strong>en</strong>t, brèves mais int<strong>en</strong>ses.Dès lors, le comportem<strong>en</strong>t "normal" <strong>de</strong>s organisations est un développem<strong>en</strong>t incrém<strong>en</strong>taI.Les actions stratégiques s'ajout<strong>en</strong>t aux actions stratégiques précé<strong>de</strong>ntes, à l'<strong>en</strong>sembleplus ou moins bi<strong>en</strong> consolidé <strong>de</strong>s actions stratégiques passées. L'organisation est dotéed'une dynamique constante, d'un élan ("mom<strong>en</strong>tum", MILLER & FRIESEN, 1980),dont le moteur est cette structure cognitive c<strong>en</strong>trale et relativem<strong>en</strong>t stable, qui inspire lesactions stratégiques.Cep<strong>en</strong>dant, la dynamique induite par la structure cognitive n'est pas nécessairem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>phase avec l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. Cela dép<strong>en</strong>d <strong>en</strong> fait <strong>de</strong> la "qualité" <strong>de</strong> la structure cognitivec<strong>en</strong>trale. Elle peut pêcher par sursimplification, par imprécision, par superstition, ou pardésuétu<strong>de</strong>. Il est donc probable que se produis<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s ratés ou <strong>de</strong>s actions inadéquates.L'accumulation <strong>de</strong>s difficultés, la répétition <strong>de</strong>s échecs, ou l'apparition d'un problèmegrave (catégorisé comme "crise") provoqu<strong>en</strong>t la remise <strong>en</strong> question <strong>de</strong> la structurecognitive c<strong>en</strong>trale, qui implique la remise <strong>en</strong> cause <strong>de</strong> ceux qui la port<strong>en</strong>t et la mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong>oeuvre. Cela peut am<strong>en</strong>er une redistribution du pouvoir, un changem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s dirigeants et,corrélativem<strong>en</strong>t, un changem<strong>en</strong>t drastique <strong>de</strong> nombre <strong>de</strong> variables organisationnelles.C'est, selon l'expression <strong>de</strong> J.P. NIOCHE, le "grand jeu", par lequel se redéfiniss<strong>en</strong>t lanature du jeu stratégique, la règle du jeu interne et externe, et la liste <strong>de</strong>s joueurs(ANASTASSOPOULOS, BLANC, NIOCHE ET RAMANANTSOA, 1985).En plaçant les processus cognitifs au c<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> sa problématique, cette troisièmeperspective fait un li<strong>en</strong> direct <strong>en</strong>tre l'analyse <strong>de</strong>s processus et les approches <strong>de</strong>sorganisations <strong>en</strong> terme <strong>de</strong> culture ou d'i<strong>de</strong>ntité, approches plus statiques par nature. Lastructure cognitive c<strong>en</strong>trale est <strong>en</strong> effet un élém<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la culture ou <strong>de</strong> l'i<strong>de</strong>ntité d'uneorganisationl-'. On peut rapprocher cette vision <strong>de</strong> l'organisation <strong>de</strong> la notion d'i<strong>de</strong>ntitédéveloppée par LARÇON & REITTER (1979) (voir aussi REITTER &RAMANANTSOA (198.5), et STRATEGOR (1988)), qui met <strong>en</strong> relation <strong>de</strong>sproductions symboliques (structure sociale informelle, histoire, mythes, etc) et unimaginaire organisationnel avec un <strong>en</strong>semble <strong>de</strong> facteurs politiques et structurels.L'élargissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la décision stratégique à l'action stratégique modifie considérablem<strong>en</strong>tle rôle supposé <strong>de</strong>s problèmes stratégiques. Ceux-ci ne sont plus comme dans la premièreperspective, <strong>de</strong>s stimuli décodés <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, <strong>de</strong>s faits collectés et analysés <strong>en</strong>regard <strong>de</strong> normes ou d'objectifs à atteindre, et donnant lieu à un diagnostic qui<strong>en</strong>cl<strong>en</strong>chera un processus séqu<strong>en</strong>tiel <strong>de</strong> résolution, se terminant par l'adoption d'unesolution qui éteint le problème. Ce ne sont plus seulem<strong>en</strong>t, comme dans la secon<strong>de</strong>perspective, les sources plus ou moins obscures d'une activité bureaucratique oupolitique égalem<strong>en</strong>t ori<strong>en</strong>tée vers leur extinction. La troisième perspective redonne auxproblèmes une place <strong>de</strong> choix dans l'organisation, mais une place différ<strong>en</strong>te. Lesproblèmes <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t intéressants <strong>en</strong> eux-mêmes, non plus <strong>en</strong> raison <strong>de</strong> leur futurerésolution, c'est-à-dire <strong>de</strong> leur extinction.Cette perspective a-t-elle généré <strong>de</strong>s travaux portant spécifiquem<strong>en</strong>t sur les problèmesstratégiques et leur formulation 7 La contribution la plus marquante est celle <strong>de</strong> JaneDUTTON (1988)14. DUTTON emprunte à la Sci<strong>en</strong>ce Politique le concept d'ag<strong>en</strong>dal t etdéveloppe un modèle reposant sur la conjonction <strong>de</strong> processus politiques et <strong>de</strong> processuscognitifs. Les acteurs pouss<strong>en</strong>t certaines "questions" ou " controverses" ("issues") sur1.3 Cela est explicite chez certains auteurs, et notamm<strong>en</strong>t chez JOHNSON (1987),14 Voir égalem<strong>en</strong>t: DUTION, FAHEY, & NARA YANAN (J 98.3) ; DUITON (J 986) ; DUnON &DUNCAN (J 987a et 1987b) ; DUITON & JACKSON (J 987) ; JACKSON & DUTTON (J 988).15 On trouve dans PADIOLEAU (1982) une synthèse <strong>de</strong> la littérature sur l'ag<strong>en</strong>da politique ainsi qu'uneutilisation du concept dans le domaine public français" L'ag<strong>en</strong>da politique est défini par PADIOLEAUcomme "l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s problèmes perçus comme appelant un débat public, voire l'interv<strong>en</strong>tion <strong>de</strong>sautorités politiques légitimes", Pour une recherche <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> ampleur sur l'ag<strong>en</strong>da politique, voirKINGDON (J 984)68l'ag<strong>en</strong>da. Mais ces questions s'impos<strong>en</strong>t elles-mêmes à l'att<strong>en</strong>tion <strong>de</strong>s acteurs, avec plusou moins <strong>de</strong> force selon leurs caractéristiques propres (notamm<strong>en</strong>t par rapport à lastratégie suivie par l'organisation). La culture <strong>de</strong> l'organisation est un élém<strong>en</strong>t <strong>de</strong>contexte, qui influ<strong>en</strong>ce l'év<strong>en</strong>tail <strong>de</strong>s questions stratégiques <strong>en</strong>visageables parl'organisation.Le modèle <strong>de</strong> DUTTON n'a cep<strong>en</strong>dant pas été validé empiriquem<strong>en</strong>t. L'étu<strong>de</strong> <strong>en</strong>profon<strong>de</strong>ur, dans une organisation, <strong>de</strong> ces processus <strong>de</strong> formulation <strong>de</strong>s problèmesstratégiques et <strong>de</strong> construction <strong>de</strong> l'ag<strong>en</strong>da, va nous permettre <strong>de</strong> constater la complexité<strong>de</strong> ces phénomènes, et <strong>en</strong> même temps, <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre la mesure <strong>de</strong> leur richesse. Elle nousconduira à proposer un cadre d'analyse qui, bi<strong>en</strong> que repr<strong>en</strong>ant la notion d'ag<strong>en</strong>da,s'écarte s<strong>en</strong>siblem<strong>en</strong>t du modèle <strong>de</strong> la Sci<strong>en</strong>ce Politique et <strong>de</strong> ses dérivés.2. L'ETUDE EMPIRIQUE.2.1. METHODOLOGIEL'étu<strong>de</strong> s'est déroulée dans une <strong>en</strong>treprise du secteur parapétrolier, qu'on appelera laCSP. Le coeur <strong>de</strong> la démarche a consisté à interviewer régulièrem<strong>en</strong>t (tous les quatremois à peu près) les dirigeants <strong>de</strong> cette <strong>en</strong>treprise (soit six personnes). La question <strong>de</strong>départ était généralem<strong>en</strong>t : "quels sont selon vous les problèmes qui concern<strong>en</strong>tactuellem<strong>en</strong>t la CSP 7". Une secon<strong>de</strong> question était: "quels sont les problèmes qui vousconcern<strong>en</strong>t, vous-même, actuellem<strong>en</strong>t 7"Chacune <strong>de</strong>s phases d'interviews a donc produit une série datée <strong>de</strong> "photos" <strong>de</strong> l'ag<strong>en</strong>dadécisionnel et <strong>de</strong>s problèmes, prises selon les points <strong>de</strong> vue différ<strong>en</strong>ts <strong>de</strong>s participants.Quatre séries ont été réalisées, permettant d'observer les mouvem<strong>en</strong>ts sur l'ag<strong>en</strong>dadécisionnel et les évolutions <strong>de</strong> la construction <strong>de</strong>s problèmes, un peu à la manière d'uneétu<strong>de</strong> stroboscopique du mouvem<strong>en</strong>t. L'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s données recueillies a ainsi unedim<strong>en</strong>sion synchronique et une dim<strong>en</strong>sion diachronique.En fait, les interviews couvrai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t les pério<strong>de</strong>s écoulées <strong>en</strong>tre <strong>de</strong>ux phasessuccessives, <strong>de</strong> manière à ne pas laisser échapper <strong>de</strong>s "évènem<strong>en</strong>ts" ponctuels surv<strong>en</strong>ussur l'ag<strong>en</strong>da. Il s'agissait donc parfois plus d'un "léger différé" que d'un réel "direct".Les problèmes ayant <strong>de</strong>s rythmes d'évolution très différ<strong>en</strong>ts, on a donc eu <strong>de</strong>sreconstitutions rétrospectives (mais interv<strong>en</strong>ant dans un délai bref), et égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>srecueils <strong>de</strong> données "à chaud".La méthodologie employée ici découle d'une stratégie <strong>de</strong> recherche visant às'accommo<strong>de</strong>r <strong>de</strong> la complexité, et non à la réduire. En cela elle est similaire à celledéfinie par MINTZBERG (1979) ou suivie par JOHNSON (1987). Cette stratégiecomporte <strong>de</strong>s limites, découlant <strong>de</strong> ce choix initial.La première limite provi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la focalisation sur une seule organisation. Il est évi<strong>de</strong>nt quecette organisation n'est <strong>en</strong> ri<strong>en</strong> représ<strong>en</strong>tative <strong>de</strong> quoi que ce soit. Il est même clair, aucontraire, qu'elle constitue par <strong>de</strong> très nombreux aspects une exception, un cas limite,une bizarrerie. Ce caractère exceptionnel <strong>de</strong> l'organisation n'a pas été ignoré ouminimisé, au contraire: on a cherché à s'<strong>en</strong> servir, pour observer <strong>de</strong>s phénomènes qui,du fait <strong>de</strong> ce caractère spécial, apparaiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong> pleine lumière, alors qu'ils jou<strong>en</strong>tprobablem<strong>en</strong>t un rôle plus discret, donc plus obscur, dans d'autres cas.Une <strong>de</strong>uxième limitation est le p<strong>en</strong>dant temporel <strong>de</strong> la première: nous avons étudié unprocessus particulièrem<strong>en</strong>t dép<strong>en</strong>dant du mom<strong>en</strong>t et du flux temporel. La pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>l'étu<strong>de</strong> a été choisie <strong>de</strong> manière arbitraire. Ri<strong>en</strong> n'indique qu'elle soit représ<strong>en</strong>tative <strong>de</strong> cequi se passe <strong>en</strong> général dans cette organisation, pour autant que cette idée <strong>de</strong> situation"normale" ait un s<strong>en</strong>s lorsqu'on s'intéresse aux problèmes stratégiques. On p<strong>en</strong>se plutôtque certains problèmes peuv<strong>en</strong>t s'inscrire dans (et <strong>en</strong> même temps produire) la continuitéstratégique, tandis que d'autres vont signaler (et pousser à) la "révolution". Enl'occurr<strong>en</strong>ce, c'est l'hypothèse que l'on est t<strong>en</strong>té <strong>de</strong> faire sur la situation <strong>de</strong> l'organisation69
étudiée. La même attitu<strong>de</strong> que ci-<strong>de</strong>ssus a donc prévalu: on a cherché à exploiter lescaractères spécifiques du mom<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>, plutôt que <strong>de</strong> les relativiser.Une troisième limitation provi<strong>en</strong>t du caractère qualitatif et interprétatif <strong>de</strong> la méthodologie,qui repose largem<strong>en</strong>t sur les capacités propres <strong>de</strong> l'observateur. Il faut noter <strong>en</strong> outrequ'il s'agit d'une <strong>en</strong>treprise qui prés<strong>en</strong>te une très nette phobie <strong>de</strong> l'écrit (immédiatem<strong>en</strong>tassimilé à la plus vile bureaucratie). Les interviews constitu<strong>en</strong>t donc l'ess<strong>en</strong>tiel dumatériau recueilli.2.2. L'ORGANISATION ETUDIEELa COMPAGNIE DE SERVICES PARAPETROLIERS (CSP)16 est une <strong>en</strong>treprisecomptant <strong>en</strong>viron 3.500 personnes et réalisant un chiffre d'affaires d'<strong>en</strong>viron 2,5Milliards <strong>de</strong> Francs. Elle a été fondée il y a une soixantaine d'années. Son siège est situé<strong>en</strong> région parisi<strong>en</strong>ne.L'ess<strong>en</strong>tiel <strong>de</strong> son activité (7.5% du C.A.) consiste <strong>en</strong> la réalisation d'étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>stinéespour une très large proportion à l'exploration pétrolière. Ces étu<strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>nt à localiser etévaluer les réserves <strong>en</strong> hydrocarbures <strong>de</strong> zones terrestres ou maritimes. Depuis unequinzaine d'années, la CSP a égalem<strong>en</strong>t développé une activité industrielle: elle conçoitet fabrique les matériels très spécifiques nécessaires pour la réalisation <strong>de</strong> ces étu<strong>de</strong>s; lav<strong>en</strong>te <strong>de</strong> ces matériels représ<strong>en</strong>te <strong>en</strong>viron 25% du C.A.* technologie. Les étu<strong>de</strong>s que réalise la CSP utilis<strong>en</strong>t un <strong>en</strong>semble <strong>de</strong> technologiesparticulières, qui sont <strong>de</strong>s applications d'un domaine <strong>de</strong>s sci<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> la Terre.Cep<strong>en</strong>dant, l'une <strong>de</strong> ces technologies est largem<strong>en</strong>t dominante, les autres répondant à <strong>de</strong>sbesoins spécifiques ou interv<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> complém<strong>en</strong>t. La technologie principale est utiliséesur terre comme sur mer. Sur mer, elle nécessite <strong>de</strong>s navires spécialem<strong>en</strong>t équipés.La réalisation <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s compr<strong>en</strong>d <strong>de</strong>ux phases: 1) le recueil <strong>de</strong>s données, sous formed'un très grand nombre <strong>de</strong> mesures faites directem<strong>en</strong>t sur le terrain exploré; cette phas<strong>en</strong>écessite <strong>de</strong>s matériels spécialisés et, sur terre, une main d'oeuvre assez nombreuse (<strong>de</strong>l'ordre <strong>de</strong> la c<strong>en</strong>taine <strong>de</strong> personnes, dont beaucoup sont <strong>de</strong>s manoeuvres recrutéslocalem<strong>en</strong>t) ; 2) le traitem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> ces données, c'est-à-dire leur mise sous forme <strong>de</strong>docum<strong>en</strong>ts directem<strong>en</strong>t interprétables par les spécialistes <strong>de</strong> l'exploration pétrolière(cartes, graphiques...) ; cette phase nécessite aujourd'hui l'emploi <strong>de</strong> moy<strong>en</strong>sinformatiques extrêmem<strong>en</strong>t puissants (supercalculateurs). Une troisième prestation peutêtre fournie: l'interprétation <strong>de</strong>s données. Mais elle est marginale, n'étant réclamée quepar <strong>de</strong>s utilisateurs occasionnels ou inexpérim<strong>en</strong>tés.* marché. II ya <strong>en</strong>viron un millier <strong>de</strong> cli<strong>en</strong>ts pot<strong>en</strong>tiels, mais <strong>en</strong> pratique, le marché estdominé par quelques gros cli<strong>en</strong>ts, puisque les acheteurs d'étu<strong>de</strong>s sont principalem<strong>en</strong>t lescompagnies pétrolières, et au premier rang les "majors" : EXXON, BP, SHELL,MOBIL, etc, ainsi que les compagnies françaises: ELF et TOTAL. Le marché estmondial : il se confond avec les zones géographiques dans lesquelles on fait <strong>de</strong>l'exploration pétrolière. La CSP est prés<strong>en</strong>te presque partout dans le mon<strong>de</strong>, avectoutefois une implantation particulièrem<strong>en</strong>t forte <strong>en</strong> Europe et <strong>en</strong> Afrique.* concurr<strong>en</strong>ce. La CSP est la seule gran<strong>de</strong> <strong>en</strong>treprise française <strong>de</strong> son secteur. Ses <strong>de</strong>uxconcurr<strong>en</strong>ts principaux sont nord-américains et, comme elle, occup<strong>en</strong>t chacun <strong>en</strong>viron20% du marché. Au sein <strong>de</strong> ce groupe stratégique dominant, il existe <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>termes d'avantages concurr<strong>en</strong>tiels (selon les zones géographiques, les techniques, etc.),mais ces différ<strong>en</strong>ces ne sont pas considérables. Les autres concurr<strong>en</strong>ts (une cinquantaine)sont s<strong>en</strong>siblem<strong>en</strong>t plus petits, et sont souv<strong>en</strong>t spécialisés géographiquem<strong>en</strong>t.*personnel. La CSP compte une importante proportion <strong>de</strong> cadres: un millier <strong>en</strong>viron sur3500 personnes employées. Un tiers <strong>en</strong>viron du personnel est "prospecteur", c'est-à-direaffecté à la réalisation <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s sur le terrain, le plus souv<strong>en</strong>t à l'étranger. Pour les"missions", la CSP utilise temporairem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la main d'oeuvre locale peu qualifiée.* actionnariat. La CSP a pour actionnaires principaux, à parts égales, les <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>scompagnies pétrolières françaises. Depuis quelques années, elle est cotée <strong>en</strong> Bourse.* structure. La CSP est organisée <strong>en</strong> quatre gran<strong>de</strong>s Directions; <strong>de</strong>ux opérationnelles:Exploitation (Services Parapétroliers) et Exploitation (Matériels et Ingénierie) ; et <strong>de</strong>uxfonctionnelles : Innovation, <strong>Recherche</strong> & Industrialisation, et Administration etDéveloppem<strong>en</strong>t. Chacune a à sa tête un Directeur Général Adjoint.La Direction <strong>de</strong>s Services regroupe tous les moy<strong>en</strong>s nécessaires pour assurer la v<strong>en</strong>te etla réalisation <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s. La Direction du Matériel est constituée <strong>de</strong> filiales qui conçoiv<strong>en</strong>t,fabriqu<strong>en</strong>t et commercialis<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s matériels électroniques et électromécaniques décritsplus haut. Les filiales sont implantées <strong>en</strong> province.* dirigeants. La Direction Générale est <strong>en</strong> principe constituée <strong>de</strong> cinq personnes, le PDGet les quatre Directeurs Généraux Adjoints qui sont à la tête <strong>de</strong>s quatre gran<strong>de</strong>sDirections. En fait, le Comité <strong>de</strong> Direction Générale compr<strong>en</strong>d égalem<strong>en</strong>t le DirecteurFinancier (<strong>en</strong> principe sous l'autorité du DGA, Administration; mais <strong>en</strong> pratique rattachédirectem<strong>en</strong>t au PDG). Quatre <strong>de</strong> ces dirigeants sont polytechnici<strong>en</strong>s, le PDG appart<strong>en</strong>ant<strong>en</strong> outre au Corps <strong>de</strong>s Mines. Tous ces dirigeants ont fait l'ess<strong>en</strong>tiel <strong>de</strong> leur carrière à laCSP, et ont <strong>en</strong>viron 60 ans. Le DGA, Services, est un ingénieur. Le Directeur Financierest un diplômé d'école <strong>de</strong> commerce. Ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers dirigeants sont plus jeunes(<strong>en</strong>viron 45 ans).3. LE PROBLEME "GESTION DU PERSONNEL".Le problème "gestion du personnel", paradoxalem<strong>en</strong>t, est un problème qui n'existe pas,<strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>s qu'il n'est pas reconnu par l'organisation dans son <strong>en</strong>semble. Le problèm<strong>en</strong>'est m<strong>en</strong>tionné comme tel que par un seul <strong>de</strong>s dirigeants: M. FINANCEI7. Les autresdirigeants n'<strong>en</strong> font pas état spontaném<strong>en</strong>t, et lorsque la question leur est posée, ils ni<strong>en</strong>tl'exist<strong>en</strong>ce d'un problème global et <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> ampleur, et développ<strong>en</strong>t quelques pointsmineurs, quelques formulations très partielles, <strong>en</strong> <strong>en</strong> minimisant l'importance.Pour l'observateur, cep<strong>en</strong>dant, la somme <strong>de</strong> ces points mineurs et <strong>de</strong> ces formulationspartielles fait un total impressionnant, et les li<strong>en</strong>s nombreux <strong>en</strong>tre ces aspects avancés parles uns et les autres permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong> distinguer un problème d'<strong>en</strong>semble. En effet, la liste<strong>de</strong>s formulations partielles <strong>de</strong>s dirigeants porte sur:- le risque <strong>de</strong> manque <strong>de</strong> dirigeants et cadres supérieurs pour m<strong>en</strong>er les opérations <strong>de</strong>développem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>visagées,- le futur r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s DGA,- le manque <strong>de</strong> préparation et <strong>de</strong> formation pour le haut <strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t,- le manque <strong>de</strong> cadres à pot<strong>en</strong>tiel pour pr<strong>en</strong>dre <strong>de</strong>s responsabilités <strong>de</strong> gestion à laDirection <strong>de</strong> la <strong>Recherche</strong>,- le manque <strong>de</strong> cadres confirmés prêts à pr<strong>en</strong>dre <strong>de</strong>s responsabilités opérationnelles dansles Services,- <strong>de</strong>s "t<strong>en</strong>sions" liées au manque <strong>de</strong> personnel formé pour les opérations <strong>de</strong>s Services,- une m<strong>en</strong>ace à terme pour la culture CSP, liée aux difficultés d'intégration <strong>de</strong>s futursjeunes opérationnels dans le groupe <strong>de</strong>s anci<strong>en</strong>s prospecteurs,- le manque <strong>de</strong> perspectives <strong>de</strong> carrière et la démotivation <strong>de</strong>s ingénieurs <strong>de</strong>s services,- l'écrasem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la pyrami<strong>de</strong> <strong>de</strong>s salaires, décourageant pour les cadres,- l'insuffisance <strong>de</strong> la société-mère <strong>en</strong> personnel compét<strong>en</strong>t <strong>en</strong> finance et <strong>en</strong> administration,- l'insuffisance <strong>de</strong>s salaires pour les jeunes cadres fonctionnels,- le risque d'hémorragie <strong>de</strong> jeunes cadres fonctionnels.16 Il s'agit d'un nom d'emprunt,7017 On dénomme ainsi le Directeur Financier De même, le PDG sera M, PRESIDENT, et les autresDGA porteront le nom <strong>de</strong> leur service,71
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