12.07.2015 Views

Théories de jauge abéliennes scalaire et spinorielle `a 1+1 ...

Théories de jauge abéliennes scalaire et spinorielle `a 1+1 ...

Théories de jauge abéliennes scalaire et spinorielle `a 1+1 ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

A MES PARENTS


A MES NIECES, A MES NEVEUX...


RemerciementsEn premier lieu, je souhaite remercier les Professeurs Jan Govaerts <strong>et</strong> MahoutonNorbert Hounkonnou, co-directeurs <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te thèse qui ont encadré c<strong>et</strong>ravail pendant ces quatre années, <strong>et</strong> qui ont guidé mes premiers pas dans lemon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la recherche en physique théorique <strong>et</strong> mathématique. Je les remercievivement pour tout ce qu’ils m’ont appris, leur disponibilité, <strong>et</strong> leur soutienconstant. Qu’ils trouvent ici le témoignage <strong>de</strong> toute mon admiration <strong>et</strong> <strong>de</strong> toutemon amitié.Merci au Professeur Jean-Pierre Ezin, Directeur <strong>de</strong> l’Institut <strong>de</strong> Mathématiques<strong>et</strong> <strong>de</strong> Sciences Physiques (IMSP) <strong>de</strong> l’Université d’Abomey Calavi (UAC),qui m’a permis <strong>de</strong> réaliser c<strong>et</strong>te thèse en m’accueillant au sein <strong>de</strong> l’IMSP.Merci au Professeur Jean-Pierre Antoine, Prési<strong>de</strong>nt du Département <strong>de</strong> Physique,<strong>et</strong> au Professeur Youssef El Masri, Responsable <strong>de</strong> l’Institut <strong>de</strong> PhysiqueNucléaire (FYNU), <strong>de</strong> l’Université catholique <strong>de</strong> Louvain à Louvain-la Neuve(UCL, Belgique), qui m’ont permis <strong>de</strong> realiser dans c<strong>et</strong>te Institution belge <strong>de</strong>renom une bonne partie <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière année <strong>de</strong> la thèse, pério<strong>de</strong> cruciale s’ilen fut dans ce travail.Je tiens à remercier le Professeur Philippe Ruelle pour l’intérêt qu’il a apportéau document <strong>et</strong> <strong>de</strong> la lecture attentive qu’il en a fait, <strong>et</strong> d’avoir acceptéd’être également un <strong>de</strong>s rapporteurs pour c<strong>et</strong>te thèse.Je remercie le Professeur Jean-Pierre Antoine d’avoir accepté <strong>de</strong> prési<strong>de</strong>rle Jury <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te thèse, ainsi que le Professeur S. Twareque Ali d’avoir acceptéd’être membre du Jury.C’est l’occasion pour moi <strong>de</strong> témoigner ma sincère gratitu<strong>de</strong> au ProfesseurHamidou Touré ayant supervisé mes travaux pour l’obtention du diplômed’Etu<strong>de</strong>s approfondies (DEA) à l’Université <strong>de</strong> Ouagadougou (Burkina-Faso).Merci aussi à tous les enseignants du départements <strong>de</strong> Physique <strong>de</strong> l’UFR/SEA<strong>de</strong> l’Université <strong>de</strong> Ouagadougou.Merci aux personnels administratif <strong>et</strong> enseignant <strong>de</strong> l’IMSP, ainsi qu’à tousles étudiants, avec qui j’ai passé <strong>de</strong> moments agréables.Merci au personnel administratif du FYNU, notamment Mesdames CarineBaras <strong>et</strong> Gin<strong>et</strong>te Tabordon, ainsi qu’à tous les membres du Center for ParticlePhysics and Phenomenology (CP3) du département <strong>de</strong> Physique <strong>de</strong> l’Universitécatholique <strong>de</strong> Louvain. Merci à tous les personnels administratifs <strong>et</strong> académiques<strong>de</strong> l’UCL pour leur chaleureux accueil durant mon séjour en Belgique.Merci au groupe du Professeur Jan Govaerts, notamment à Bruno Bertran<strong>de</strong>t Florian Payen pour la lecture attentive du texte final, l’intérêt qu’ils ontapporté à ce travail, <strong>et</strong> les nombreuses discussions fort constructives durantmon séjour en Belgique.Je tiens en outre à remercier, par ordre d’intervention, les organismes <strong>et</strong>coopérations ayant financé les travaux <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te thèse <strong>et</strong> rendu ainsi possible saréalisation finale :-La Coopération belge CIUF-CUD/Burkina <strong>et</strong> CIUF-CUD/Bénin.-The Third World Organization for Women in Science (TWOWS).-L’Agence Universitaire <strong>de</strong> la Francophonie (AUF).Merci à la Chaire Internationale en Physique Mathématique <strong>et</strong> Applications(CIPMA, Cotonou) pour son soutien à la bonne réalisation <strong>de</strong> ce travail. Qu<strong>et</strong>ous les personnels administratifs <strong>et</strong> scientifiques <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te institution trouventici le témoignage <strong>de</strong> ma sincère gratitu<strong>de</strong> pour toute leur sollicitu<strong>de</strong>.


viiiSincères remerciements à tous mes amis pour leur soutien constant.Je voudrais remercier mes parents, mes soeurs, mes frères, les amis <strong>et</strong> alliés<strong>de</strong> ma famille dont l’affection, le soutien <strong>et</strong> la confiance m’ont permis <strong>de</strong> réaliserce travail dans la serenité.Mes pensées vont à toutes ces âmes généreuses <strong>de</strong> ce mon<strong>de</strong> entier dontl’ar<strong>de</strong>ur, le soutien, l’amour <strong>et</strong> les prières m’ont comblée <strong>et</strong> fortifiée.


Laure GOUBAIMSP-UAC/Porto-NovoRésumé <strong>de</strong> la thèseDans c<strong>et</strong>te thèse, nous décrivons <strong>de</strong> récents résultats obtenus dans une étu<strong>de</strong>non perturbative <strong>de</strong> théories <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> abéliennes U(1) couplées à <strong>de</strong>s champs<strong>de</strong> matière soit spinoriels, soit <strong>scalaire</strong>, à 1 + 1 dimensions d’espace-temps. Lestechniques utilisées sont celles <strong>de</strong> la quantification <strong>de</strong> Dirac <strong>de</strong>s systèmes singuliersen s’attachant à ne pas fixer en aucune manière la liberté liée à la symétrie<strong>de</strong> <strong>jauge</strong> mais plutôt en isolant le secteur physique <strong>de</strong> la théorie.Tout d’abord, le modèle <strong>de</strong> Schwinger à N saveurs <strong>de</strong> particules <strong>de</strong> massesnulles, est considéré, sans fixation <strong>de</strong> <strong>jauge</strong>, contrairement aux étu<strong>de</strong>s dans lalittérature où la <strong>jauge</strong> <strong>de</strong> Coulomb est fixée. Nous poursuivons c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> ence qui concerne les symétries chirales <strong>et</strong> globales <strong>de</strong> saveurs, un aspect habituellementignoré dans la littérature pour ce modèle. Nous étudions ensuitela dynamique non perturbative du secteur physique du modèle <strong>de</strong> l’électrodynamique<strong>scalaire</strong> en dimension 1 + 1 d’espace-temps <strong>de</strong> Minkowski. Nousmontrons que les configurations rendant l’énergie minimale sont celles pour lesquellesle champ électrique est nul. Nous déterminons le spectre <strong>de</strong> fluctuationspour ces configurations afin d’étudier la stabilité classique <strong>de</strong>s configurationsobtenues, qui comprennent <strong>de</strong>s solutions <strong>de</strong> type soliton. Enfin, nous étudionsdans notre formulation manifestement physique (invariante <strong>de</strong> <strong>jauge</strong>) la dynamiquenon perturbative habituellement associée aux configurations instantonsdans <strong>de</strong>s formulations basées sur une fixation <strong>de</strong> la symétrie <strong>de</strong> <strong>jauge</strong>.AbstractIn this thesis, we <strong>de</strong>scribe some recent results obtained in the nonperturbativestudy of scalar and spinor abelian U(1) gauge theories in two dimensionalspace-time. The techniques used are on the Dirac quantisation m<strong>et</strong>hodsof constrained systems, avoiding any gauge fixing procedure whatsoever, butrather by factoring the physical (gauge invariant) sector of the theory.First, the Schwinger mo<strong>de</strong>l with N massless flavors is consi<strong>de</strong>red, in theabsence of any gauge fixing, in contradistinction to analyses available in theliterature where Coulomb gauge fixing is effected. This is followed by a carefulanalysis of the global chiral symm<strong>et</strong>ries of these mo<strong>de</strong>ls, an issue usually notadressed in the literature. Next, the nonperturbative dynamics of the physicalsector of scalar electrodynamics in 1 + 1 dimensions is consi<strong>de</strong>red. Minimalenergy configurations are shown to be associated to a vanishing electric field.Their fluctuation spectrum is also analysed in or<strong>de</strong>r to assess their classical stability,such solutions including soliton configurations. Finally, within our physical(gauge invariant) formulation, the nonperturbative dynamics usually associatedto instanton configurations in a gauge fixed approach to the mo<strong>de</strong>l is furtherun<strong>de</strong>rstood.


Table <strong>de</strong>s matièresIntroduction 11 Théories <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> en dimension <strong>de</strong>ux 51.1 Le Modèle Standard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51.1.1 Les particules <strong>de</strong> matière ou fermions . . . . . . . . . . . 61.1.2 Les forces fondamentales <strong>de</strong> l’univers . . . . . . . . . . . . 61.1.3 Les particules messagères dites virtuelles, ou médiateurs . 61.2 Champs relativistes libres dans un espace <strong>de</strong> Minkowski <strong>de</strong> dimension<strong>de</strong>ux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71.2.1 Le champ <strong>scalaire</strong> réel relativiste libre <strong>de</strong> masse nulle . . . 71.2.2 Le champ <strong>scalaire</strong> complexe <strong>de</strong> masse nulle . . . . . . . . 101.2.3 Le champ fermionique libre <strong>de</strong> masse nulle . . . . . . . . . 101.2.4 Le champ vectoriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111.3 Symétries . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121.4 Approche hamiltonienne <strong>de</strong> Dirac <strong>de</strong>s systèmes singuliers . . . . 151.4.1 Contraintes primaires <strong>et</strong> secondaires . . . . . . . . . . . . 151.4.2 Contraintes <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> classe . . . . . . . . . . . . . . . . 171.4.3 Contraintes <strong>de</strong> première classe . . . . . . . . . . . . . . . 182 Le modèle <strong>de</strong> Schwinger à N saveurs 192.1 Etu<strong>de</strong> classique du modèle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 192.1.1 Définition du modèle d’interaction . . . . . . . . . . . . . 192.1.2 Caractère singulier du système . . . . . . . . . . . . . . . 232.1.3 Formulation Hamiltonienne fondamentale . . . . . . . . . 302.1.4 Symétries <strong>et</strong> charges conservées . . . . . . . . . . . . . . . 302.2 Etu<strong>de</strong> quantique du modèle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 342.2.1 Quantification canonique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 342.2.2 Bosonisation du secteur fermionique . . . . . . . . . . . . 352.2.3 Redéfinition <strong>de</strong>s <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté quantiques du système . 392.2.4 Anomalies quantiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 433 Symétries globales non abéliennes <strong>de</strong> saveur 473.1 Symétries chirales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 483.1.1 Courants SU(N) ± . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 483.1.2 Espace <strong>de</strong> Hilbert <strong>de</strong>s états quantiques . . . . . . . . . . . 503.1.3 Opérateurs <strong>de</strong> vertex . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 503.2 Algèbre <strong>de</strong> Kac Moody affine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 523.2.1 Calculs <strong>de</strong> produits ordonnés . . . . . . . . . . . . . . . . 52


xiiTABLE DES MATIÈRES3.2.2 Relations <strong>de</strong> commutations fondamentales . . . . . . . . . 543.2.3 Opérateur <strong>de</strong> projection . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 563.2.4 Algèbre <strong>de</strong> Kac Moody affine . . . . . . . . . . . . . . . . 584 L’électrodynamique <strong>scalaire</strong> 614.1 Le choix du Lagrangien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 614.2 Formulation Hamiltonienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 624.2.1 Le champ électrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 624.2.2 Moments conjugués canoniques . . . . . . . . . . . . . . . 634.2.3 Transformations <strong>de</strong> Jauge . . . . . . . . . . . . . . . . . . 664.2.4 La formulation hamiltonienne physique . . . . . . . . . . 664.3 La formulation lagrangienne physique . . . . . . . . . . . . . . . 674.3.1 Le champ pseudo<strong>scalaire</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 684.3.2 Le champ radial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 694.3.3 Théorème <strong>de</strong> No<strong>et</strong>her <strong>et</strong> translations d’espace-temps . . . 694.3.4 Equations du mouvement . . . . . . . . . . . . . . . . . . 704.4 Configurations statiques du modèle dans son secteur physique . . 714.4.1 Configurations du vi<strong>de</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 724.4.2 Configurations solitoniques . . . . . . . . . . . . . . . . . 725 Spectre <strong>de</strong> fluctuations 795.1 Linéarisation autour <strong>de</strong>s configurations statiques fondamentales . 795.2 Equations aux valeurs propres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 805.3 Spectre <strong>de</strong> fluctuations <strong>de</strong>s configurations du vi<strong>de</strong> . . . . . . . . . 815.4 Spectre <strong>de</strong> fluctuations <strong>de</strong>s configurations solitoniques sur la droiteréelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 815.4.1 Spectre <strong>de</strong> fluctuation en δρ . . . . . . . . . . . . . . . . . 825.4.2 Spectre <strong>de</strong> fluctuation pour δB . . . . . . . . . . . . . . . 835.5 Spectre <strong>de</strong> fluctuations <strong>de</strong>s configurations solitoniques sur le cercle 845.5.1 Spectre <strong>de</strong> fluctuations en δρ . . . . . . . . . . . . . . . . 845.5.2 Spectre <strong>de</strong> fluctuations en δB . . . . . . . . . . . . . . . . 856 Formulation euclidienne 896.1 Continuation euclidienne <strong>de</strong> l’action initiale . . . . . . . . . . . . 906.1.1 Densité lagrangienne euclidienne . . . . . . . . . . . . . . 906.1.2 Transformation duale en terme du champ <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> . . . . 936.2 Points stationnaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 956.3 Théorie euclidienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 966.3.1 L’action effective . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 966.3.2 Les contributions singulières . . . . . . . . . . . . . . . . . 966.3.3 Le critère <strong>de</strong> confinement . . . . . . . . . . . . . . . . . . 996.3.4 Construction <strong>de</strong>s vortex . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100Conclusion 105Bibliographie 109


IntroductionDe la physique classique au Modèle Standard, le principe d’invariance <strong>de</strong><strong>jauge</strong> est à la base <strong>de</strong> notre compréhension dynamique <strong>de</strong> la nature. Les théories<strong>de</strong> <strong>jauge</strong> constituent une classe <strong>de</strong> théories physiques basées sur l’usage systématique<strong>de</strong> certaines transformations <strong>de</strong> symétries <strong>et</strong> l’invariance <strong>de</strong> la dynamiquesous ces transformations.La première personne à m<strong>et</strong>tre directement en évi<strong>de</strong>nce la symétrie <strong>de</strong> <strong>jauge</strong>fut James Clerk Maxwell par l’entremise <strong>de</strong> sa théorie électromagnétique. Lasymétrie <strong>de</strong>s équations <strong>de</strong> Maxwell perm<strong>et</strong> effectivement un choix <strong>de</strong> <strong>jauge</strong>ne modifiant pas la physique <strong>de</strong>s équations. Par contre, l’importance <strong>de</strong> c<strong>et</strong>tesymétrie <strong>de</strong>meure inexploitée jusqu’à la formulation complète <strong>de</strong> la relativitégénérale. En 1919, Hermann Weyl, dans un essai pour unifier l’électromagnétisme<strong>et</strong> la relativité générale, découvre que l’invariance d’échelle (ou <strong>de</strong> <strong>jauge</strong>)<strong>de</strong>vient locale lors du passage <strong>de</strong> la relativité restreinte à la relativité générale.Le caractère géométrique <strong>de</strong> ce résultat sera par la suite largement étudié. Aprèsla mise en place <strong>de</strong> la mécanique quantique, Weyl, avec l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> Vladimir Fock<strong>et</strong> <strong>de</strong> Fritz London, travaillera à l’élaboration d’un nouveau type <strong>de</strong> <strong>jauge</strong>, qu’ilsappliqueront à c<strong>et</strong>te nouvelle mécanique. Le passage d’une <strong>jauge</strong> <strong>de</strong> type facteurd’échelle à une <strong>jauge</strong> complexe <strong>de</strong> type changement <strong>de</strong> phase, perm<strong>et</strong>trad’expliquer les eff<strong>et</strong>s du champ électromagnétique sur la fonction d’on<strong>de</strong> d’uneparticule chargée. C<strong>et</strong>te première théorie <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> sera mise en valeur par WolfgangPauli, l’un <strong>de</strong>s pionniers <strong>de</strong> la mécanique quantique.Les travaux <strong>de</strong> Chen Ning Yang <strong>et</strong> <strong>de</strong> Robert Mills, qui eurent lieu au début<strong>de</strong>s années cinquante, étaient basés sur l’hypothèse audacieuse que les propriétéssymétriques <strong>de</strong>s particules possè<strong>de</strong>nt essentiellement un caractère local. C<strong>et</strong>tehypothèse établit donc un pont entre les symétries globales <strong>et</strong> les symétrieslocales exactement comme le fait la théorie <strong>de</strong> la relativité générale d’Einsteinqui relie les différents référentiels. Ce qui est remarquable est que la théorie <strong>de</strong>la relativité générale ne traite que <strong>de</strong> la force <strong>de</strong> gravité alors que la théorie<strong>de</strong> Yang-Mills ne traite que <strong>de</strong> la force nucléaire forte. Ainsi Yang <strong>et</strong> Mills onttraité un problème microscopique d’une manière similaire à celle d’Einstein pourun problème d’une échelle <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur extrèmement éloignée. C<strong>et</strong>te similitu<strong>de</strong>entre ces théories qui semblent initialement éloignées a permis au concept d’unesymétrie <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> d’être promis comme fon<strong>de</strong>ment profond pour la formulationsubséquente <strong>de</strong> théories plus vastes, plus unificatrices.Le Modèle Standard est le fruit <strong>de</strong> plusieurs années <strong>de</strong> recherches théoriques<strong>et</strong> expérimentales. Le point <strong>de</strong> départ est l’électrodynamique quantique <strong>et</strong>relativiste (QED), achevée entre 1948 <strong>et</strong> 1949, qui est la théorie quantique <strong>et</strong>relativiste <strong>de</strong> l’interaction électromagnétique. En 1954, C. N. Yang <strong>et</strong> R. Millsgénéralisent QED en développant les théories <strong>de</strong> champs <strong>de</strong> <strong>jauge</strong>, outil indis-


2pensable pour l’élaboration du Modèle Standard <strong>et</strong>, en particulier la premièr<strong>et</strong>entative d’unification <strong>de</strong>s interactions faible <strong>et</strong> électromagnétique en une théorieélectrofaible par S. L. Glashow en 1961.Le problème principal <strong>de</strong> la théorie électrofaible <strong>de</strong> Glashow est que lesparticules qu’elle décrit sont sans masse, ce qui est en désaccord avec la réalité.En 1967, S. Weinberg <strong>et</strong> A. Salam modifient ce modèle en y incorporant le boson<strong>de</strong> Higgs qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> donner une masse aux particules <strong>de</strong> la théorie.Finalement, en 1970, S. L. Glashow, J. Iliopoulos <strong>et</strong> L. Maiani intègrent lesquarks à la théorie électrofaible en prédisant l’existence du quatrième quark, lecharme. Quelques années plus tard, la Chromodynamique Quantique (QCD) estajoutée à la théorie électrofaible pour expliquer l’interaction forte : le ModèleStandard est né.Le Modèle Standard <strong>de</strong> la physique <strong>de</strong>s particules est la théorie actuellequi perm<strong>et</strong> d’expliquer tous les phénomènes observables à l’échelle <strong>de</strong>s particules.Le Modèle Standard englobe donc toutes les particules connues ainsique les trois interactions ayant un eff<strong>et</strong> à l’échelle <strong>de</strong>s particules : l’interactionélectromagnétique, l’interaction forte <strong>et</strong> l’interaction faible. Le Modèle Standardperm<strong>et</strong> donc d’expliquer tous les phénomènes naturels sauf la gravitation qui,pour l’instant, résiste aux théoriciens pour une formulation quantique.Notre travail s’inscrit dans l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> solutions non perturbatives <strong>de</strong> théoriesquantiques <strong>de</strong> champs relativistes possédant <strong>de</strong>s symétries locales <strong>de</strong> <strong>jauge</strong>.En eff<strong>et</strong>, dans un espace-temps <strong>de</strong> Minkowski <strong>de</strong> dimension quatre, <strong>de</strong> tellesthéories avec <strong>de</strong>s symétries <strong>de</strong> Yang-Mills non abéliennes forment aujourd’huila base du Modèle Standard <strong>de</strong> toutes les particules <strong>et</strong> interactions fondamentalesconnues, à l’exception <strong>de</strong>s interactions gravitationnelles. Cependant, enplusieurs <strong>de</strong> leurs aspects non perturbatifs liés à la structure topologique <strong>de</strong>sespaces <strong>de</strong> configuration <strong>de</strong>s champs correspondants, <strong>de</strong>s questions importantesrestent encore largement incomprises en profon<strong>de</strong>ur, <strong>et</strong> nécessitent <strong>de</strong> développer<strong>de</strong> nouvelles techniques non perturbatives en théorie quantique <strong>de</strong>s champs.Ainsi par example, le problème du confinement <strong>de</strong>s quarks dans la théorie <strong>de</strong>sinteractions fortes, la chromodynamique quantique (QCD), ou encore celui <strong>de</strong>la brisure dynamique spontanée <strong>de</strong>s symétries chirales dans la limite <strong>de</strong> quarks<strong>de</strong> masses nulles, sont <strong>de</strong>s questions brûlantes d’actualité en spectroscopie hadronique,avec la situation confuse <strong>de</strong>s candidats pentaquarks observés <strong>de</strong>puis<strong>de</strong>ux ans dans diverses expériences.Afin <strong>de</strong> développer <strong>de</strong> telles techniques non perturbatives, un laboratoireidéal ayant déjà fait ses preuves est celui <strong>de</strong> théories <strong>de</strong> champs quantiques relativistesà <strong>1+1</strong> dimensions d’espace-temps <strong>de</strong> Minkowski. Par exemple le célèbremodèle <strong>de</strong> Schwinger, correspondant à l’électrodynamique quantique avec unesaveur d’électron <strong>de</strong> masse nulle, fournit un <strong>de</strong>s rares exemples d’une théorieexactement résoluble <strong>et</strong> présentant <strong>de</strong>s propriétés analogues à celles du confinement<strong>et</strong> <strong>de</strong> la brisure <strong>de</strong>s symétries chirales <strong>de</strong> QCD.Une première composante <strong>de</strong> notre travail consiste en une introduction <strong>de</strong>schapitres suivants par <strong>de</strong>s rappels <strong>de</strong> notions <strong>de</strong> base sur le Modèle Standard,les champs relativistes dans un espace-temps <strong>de</strong> Minkowski <strong>de</strong> dimension <strong>de</strong>ux,les symétries <strong>et</strong> la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Dirac <strong>de</strong> quantification <strong>de</strong> systèmes singuliers.Une secon<strong>de</strong> composante du travail consiste en l’extension du modèle <strong>de</strong>Schwinger à plusieurs saveurs <strong>de</strong> particules <strong>de</strong> même charge électrique non nulle<strong>et</strong> <strong>de</strong> masse nulle à 1 + 1 dimensions.Une troisième composante consiste en une étu<strong>de</strong> détaillée <strong>de</strong>s symétries glo-


ales non abéliennes <strong>de</strong> saveur. C<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> nécessite <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en oeuvre <strong>de</strong>façon implicite <strong>de</strong>s techniques développées en théories <strong>de</strong>s supercor<strong>de</strong>s durantles années 1990.Une quatrième composante <strong>de</strong> ce travail consiste en l’étu<strong>de</strong> du modèle <strong>de</strong>l’électrodynamique <strong>scalaire</strong> en dimensions 1 + 1 d’espace-temps <strong>de</strong> Minkowski,dans un potentiel a priori arbitraire dépendant du module du champ <strong>scalaire</strong>complexe que nous choisissons par la suite à la Higgs. Notre attention s’estportée sur le secteur physique <strong>de</strong> ce modèle ainsi que les solutions d’énergiesminimales <strong>de</strong>s équations du mouvement.Une cinquième composante consiste en l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fluctuations au voisinage<strong>de</strong>s configurations d’énergies minimales, solutions <strong>de</strong>s équations du mouvement.Une sixième <strong>et</strong> <strong>de</strong>rnière composante consiste en la formulation euclidiennedu modèle <strong>de</strong> l’électrodynamique <strong>scalaire</strong>. Nous avons examiné la présence d’instantonspour ce modèle dans son secteur physique en développant une approcheoriginale à la contribution <strong>de</strong>s instantons dont tout le potentiel <strong>et</strong> les r<strong>et</strong>ombéesrestent encore à exploiter <strong>et</strong> finaliser bien au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> ce travail spécifique.3


Chapitre 1Théories <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> endimension <strong>de</strong>uxLes théories <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> sont décrites par une action invariante sous <strong>de</strong>s symétrieslocales <strong>et</strong> continues. Ces symétries jouent un rôle primordial en physiqu<strong>et</strong>héorique <strong>et</strong> mo<strong>de</strong>rne.[1] Toutes les forces fondamentales <strong>de</strong> la nature connuesaujourd’hui sont formulées avec succès par <strong>de</strong> telles théories. Ainsi l’électrodynamiquequantique <strong>de</strong>s quarks <strong>et</strong> leptons est basée sur la symétrie <strong>de</strong> <strong>jauge</strong>correspondant au groupe U(1) ; le groupe SU(2) × U(1) est celui <strong>de</strong> la <strong>de</strong>scriptionunifiée <strong>de</strong>s forces électrofaibles. Le groupe <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> <strong>de</strong> la chromodynamiquequantique décrivant les interactions fortes est SU(3). En dimension <strong>de</strong>uxd’espace-temps, les théories <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> s’étudient avec moins <strong>de</strong> difficultés.Une conséquence importante <strong>de</strong> l’invariance <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> est que les <strong>de</strong>grés <strong>de</strong>liberté du système ne sont pas tous physiques. Lors d’une quantification parintégrale <strong>de</strong> chemin qui préserve manifestement la covariance relativiste, lespropagateurs <strong>de</strong> la théorie ne sont pas tous bien définis. Pour remédier à c<strong>et</strong>tesituation, il faut choisir une <strong>jauge</strong> <strong>et</strong> s’assurer que les résultats physiques finauxne dépen<strong>de</strong>nt pas du choix <strong>de</strong> fixation <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> <strong>et</strong> qu’ils sont bien équivalentsà ceux que fournit la théorie dans laquelle seuls les <strong>de</strong>grés physiques ont étéquantifiés. Les théories <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> sont décrites par <strong>de</strong>s systèmes contraints. Cependantl’inverse n’est pas toujours vrai car il existe <strong>de</strong>s systèmes contraintsqui ne s’inscrivent pas dans le cadre <strong>de</strong>s théories <strong>de</strong> <strong>jauge</strong>, c’est le cas parexemple <strong>de</strong>s systèmes ne possèdant que <strong>de</strong>s contraintes <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> classe. Ainsidans l’approche canonique <strong>de</strong> la quantification, la présence <strong>de</strong>s symétries <strong>de</strong><strong>jauge</strong> impose l’utilisation du formalisme <strong>de</strong> Dirac <strong>de</strong>s systèmes hamiltoniens àcontraintes appelés encore systèmes singuliers.[2, 3]Dans ce chapitre nous décrivons brièvement quelques aspects du ModèleStandard <strong>de</strong> la physique <strong>de</strong>s particules qui est le cadre général dans lequels’inscrivent la plupart <strong>de</strong>s théories <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> que nous étudions <strong>et</strong> ensuite nousabordons quelques concepts <strong>de</strong> base relatifs à <strong>de</strong> telles théories.1.1 Le Modèle StandardLe Modèle Standard est une théorie qui s’applique aux obj<strong>et</strong>s quantiques<strong>et</strong> qui tente d’expliquer les observations que nous faisons du mon<strong>de</strong> qui nous


6 Théories <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> en dimension <strong>de</strong>uxentoure. Il utilise un formalisme mathématique très élaboré <strong>et</strong> très hermétiquepour le non spécialiste. La puissance <strong>de</strong> ce formalisme vient <strong>de</strong> ce qu’il a permis<strong>de</strong> prédire l’existence <strong>de</strong>s particules. Les bosons intermédiaires qui ont étédécouverts expérimentalement par la suite en constituent une illustration vivante.C’est une théorie qui est bâtie sur le triptyque particule, force, médiateur,c’est-à-dire qu’elle distingue les familles <strong>de</strong> particules par les forces auxquelleselles sont sensibles. De plus chaque force possè<strong>de</strong> un médiateur que peut êtreéchangé les particules qui y sont soumises.1.1.1 Les particules <strong>de</strong> matière ou fermionsLes fermions semblent constituer la matière élémentaire <strong>de</strong> notre univers.Ils ont pour spin 1/2. Les différents fermions se regroupent en <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>scatégories déterminées par la participation aux interactions fondamentales :d’une part, les leptons qui ne participent pas à l’interaction forte, <strong>et</strong> d’autrepart, les quarks qui eux, participent à toutes les interactions. Dans la catégorie<strong>de</strong>s leptons, les leptons chargés participent à l’interaction électromagnétique <strong>et</strong> àl’interaction faible alors que les leptons neutres ou neutrinos ne participent qu’àl’interaction faible. La participation <strong>de</strong>s constituants élémentaires aux interactionsfondamentales est conditionnée par leurs nombres quantiques conservés oucharges d’interaction. A chaque constituant <strong>de</strong> la matière est associée son antiparticule,une particule <strong>de</strong> même masse <strong>et</strong> <strong>de</strong> charge opposée. Ainsi, à chaquefermion correspond une antiparticule i<strong>de</strong>ntique, mais <strong>de</strong> charge opposée.1.1.2 Les forces fondamentales <strong>de</strong> l’universElles sont au nombre <strong>de</strong> quatre : la force <strong>de</strong> gravitation, la force électromagnétique,la force forte <strong>et</strong> la force faible. La première, responsable <strong>de</strong> la pesanteur,<strong>de</strong> la marée ou encore <strong>de</strong>s phénomènes astronomiques, s’exerce surtoutes les particules proportionnellement à leur masse. La secon<strong>de</strong>, responsable<strong>de</strong> l’électricité, du magnétisme, <strong>de</strong> la lumière ou encore <strong>de</strong>s réactions chimiques<strong>et</strong> biologiques, s’exerce sur les particules <strong>de</strong> matière électriquement chargées. Latroisième s’exerce sur les quarks <strong>et</strong> assure la cohésion du noyau atomique. Quantà la quatrième, elle s’exerce sur certains quarks <strong>et</strong> leptons <strong>et</strong> est responsable <strong>de</strong>sradioactivités β − <strong>et</strong> β + , qui perm<strong>et</strong> au soleil <strong>de</strong> briller.Ces quatre forces sont décrites respectivement par quatre théories : la relativitégénérale, l’électrodynamique quantique, la chromodynamique quantique<strong>et</strong> la théorie électrofaible qui associe les forces faible <strong>et</strong> électromagnétique, lestrois <strong>de</strong>rnières étant décrites par le Modèle Standard.1.1.3 Les particules messagères dites virtuelles, ou médiateursLes forces s’exercent entre particules par échange <strong>de</strong> particules spéciales“porteuses <strong>de</strong> forces” <strong>et</strong> appelées bosons, qui transportent <strong>de</strong>s quantités discrètesd’énergie d’une particule à l’autre.Pour chacune <strong>de</strong>s forces fondamentales, on a défini <strong>de</strong>s particules supports<strong>de</strong> ces forces qui sont observées indirectement par leur action : le photon (spin1, masse <strong>et</strong> charge nulles) pour la force électromagnétique, 8 gluons (spin 1 <strong>et</strong>masse nulle ) pour la force forte, 3 bosons (spin 1) appelés bosons intermédiaires.


1.2 Champs relativistes libres dans un espace <strong>de</strong> Minkowski <strong>de</strong>dimension <strong>de</strong>ux 7Un grand succès du Modèle Standard est l’unification <strong>de</strong>s forces électromagnétique<strong>et</strong> faible dans ce que nous appelons la force électrofaible. Dans lapremière version du Modèle Standard, toutes les particules décrites (matière <strong>et</strong>rayonnement) <strong>de</strong>vraient être <strong>de</strong> masse nulle. Il est évi<strong>de</strong>nt que cela posait unproblème puisque <strong>de</strong> nombreuses particules connues sont <strong>de</strong> masses non nullesmesurées expérimentalement.Les théoriciens ont alors eu l’idée d’ajouter au modèle une nouvelle interaction<strong>de</strong> nature différente <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux autres (forte <strong>et</strong> électrofaible) <strong>et</strong> une nouvelleparticule <strong>de</strong> spin 0 : le boson <strong>de</strong> Higgs. Les interactions entre les fermionsélémentaires <strong>de</strong> masse nulle <strong>et</strong> le boson <strong>de</strong> Higgs donnent alors une masse à cesfermions ainsi qu’aux bosons <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> électrofaibles W ± <strong>et</strong> Z 0 correspondantdonc à la réalité telle qu’elle est observée.Le Modèle Standard dans sa forme actuelle fait donc une double prédiction :l’existence d’une nouvelle particule <strong>de</strong> spin 0, le boson <strong>de</strong> Higgs <strong>et</strong> l’existenced’une cinquième interaction fondamentale dont le médiateur est le boson <strong>de</strong>Higgs.Aujourd’hui les physiciens essayent également d’inclure la force forte dans unschéma unifié appelé la Théorie <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Unification (GUT). Ils envisagentaussi la possibilité d’y inclure la gravité, unifiant ainsi toutes les forces <strong>de</strong> lanature en une seule “superforce”.1.2 Champs relativistes libres dans un espace <strong>de</strong>Minkowski <strong>de</strong> dimension <strong>de</strong>uxLe cadre conceptuel dans lequel sont décrites aujourd’hui les particules élémentairesest celui <strong>de</strong> la théorie <strong>de</strong>s champs relativistes quantifiés, où les quanta <strong>de</strong>ces champs évoluent dans l’espace-temps <strong>de</strong> Minkowski.[1] Dans le cas d’un espace<strong>de</strong> dimension <strong>de</strong>ux, <strong>de</strong> coordonnées d’espace-temps x µ (µ = 0, 1) où x 1désigne la composante spatiale <strong>et</strong> (x 0 = ct) la composante temporelle, c étantla vitesse <strong>de</strong> la lumière dans le vi<strong>de</strong>, nous supposons un choix d’unités tel que(c = 1 = ), la géométrie <strong>de</strong> c<strong>et</strong> espace-temps <strong>de</strong> Minkowski étant déterminéepar la métrique g µν dont les composantes non nulles sont les composantes diagonales<strong>et</strong> <strong>de</strong> signature (+, −).1.2.1 Le champ <strong>scalaire</strong> réel relativiste libre <strong>de</strong> masse nulleConsidérons un champ <strong>scalaire</strong> réel <strong>de</strong> masse nulle φ(x µ ) (µ = 0, 1) définisur l’espace-temps <strong>de</strong> Minkowski <strong>et</strong> le principe d’action minimale pour l’actionS[φ(x µ )] <strong>de</strong> ce système donné par une <strong>de</strong>nsité lagrangienne L(φ, ∂ µ φ) localedans l’espace-temps,∫S[φ(x µ )] = dx µ L(φ, ∂ µ φ). (1.1)La <strong>de</strong>nsité lagrangienne considérée ici est simplement,Notons que g µν = (+, −).∞L = 1 2 g µν∂ µ φ∂ ν φ. (1.2)


8 Théories <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> en dimension <strong>de</strong>uxC<strong>et</strong>te <strong>de</strong>nsité lagrangienne définit la dynamique <strong>de</strong> ce système. Le momentconjugué π φ (t, x) au champ <strong>scalaire</strong> φ(t, x) est défini parπ φ (t, x) =∂L∂ (∂ 0 φ(t, x)) = ∂ 0φ(t, x), (1.3)tandis que les croch<strong>et</strong>s <strong>de</strong> Poisson non nuls sont eux, définis à temps égal par{φ(t, x), π φ (t, y)} = δ(x − y). (1.4)L’évolution temporelle du système est engendrée par l’Hamiltonien canonique∫H 0 = dxH 0 (φ, π φ ) , (1.5)où H 0 (φ, π φ ) désigne la <strong>de</strong>nsité hamiltonienne canonique donnée parH 0 (φ, π φ ) = ∂ 0 φπ φ − L(φ, ∂ µ φ) = 1 2 π2 φ + 1 2 (∂ 1φ) 2 . (1.6)Les équations du mouvement d’Euler-Lagrange∂ µconduisent à l’équation <strong>de</strong> Klein-Gordon∂L∂(∂ µ φ) − ∂L = 0, (1.7)∂φ(∂ 2 0 − ∂ 2 1)φ(t, x) = 0. (1.8)L’avantage d’être en dimension <strong>de</strong>ux d’espace-temps est que l’on peut compactifierla droite réelle en un cercle <strong>de</strong> longueur L. C’est un choix que nousferons implicitement dans la plus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> ce travail. En eff<strong>et</strong>, il évitele problème <strong>de</strong> divergences infra-rouges dans le cas <strong>de</strong> champs physiques <strong>de</strong>masse nulle, tandis que le spectre <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvement <strong>de</strong>s particules estalors discrétisé, rendant plus aisées certaines manipulations <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>urs potentiellementdivergentes à courte distance. Ainsi, nous considérons une topologiecylindrique avec <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> périodicité aux bords. La solution générale<strong>de</strong> (1.8) estφ(t, x) =⎧1 ⎨√4π ⎩ q 0 + 4π L α 0t + i ∑ ( 1n α ne − 2iπL n(t+x) − 1 )n α† ne 2iπL n(t+x)n≥1+ i ∑ n≥1( 12iπ − LnᾱnePar définition du moment conjugué, il s’en suit quen(t−x) − nᾱ† 1 ) ⎫ ⎬ne 2iπL n(t−x) ⎭ . (1.9)π φ (t, x) = ∂ 0 φ(t, x)=+ 2π L⎧1 ⎨4π√4π ⎩ L α 0 + 2π L∑ (n≥1ᾱ n e − 2iπL∑ (n≥1α n e − 2iπLn(t+x) − α ne † 2iπ n(t+x))Ln(t−x) + ᾱ † ne 2iπL n(t−x))⎫ ⎬⎭ , (1.10)


1.2 Champs relativistes libres dans un espace <strong>de</strong> Minkowski <strong>de</strong>dimension <strong>de</strong>ux 9<strong>de</strong> sorte que les croch<strong>et</strong>s <strong>de</strong> Poisson non nuls correspondants sont donnés par{q 0 , α 0 } = 1 ,{αn , α m† }= −inδm,n = { ᾱ n , ᾱ m† }, (1.11){φ(t, x), π φ (t, y)} = 1 L+∞∑n=−∞e − 2iπL n(x−y) =+∞∑n=−∞δ(x − y + nL) = δ L (x − y), (1.12)où δ L (x − y) désigne la fonction δ <strong>de</strong> Dirac périodique, définie sur le cercle <strong>de</strong>circonférence L (la formule <strong>de</strong> resommation <strong>de</strong> Poisson est invoquée dans cesi<strong>de</strong>ntités).Au niveau quantique <strong>et</strong> dans l’image <strong>de</strong> Schrödinger (à t = 0) le champ quantiquecorrespondant est représenté par l’opérateurφ(x) =⎡1√ ⎣q 0 + 4π 4π L α x − x0 + i ∑ 1(2 nn≥1+ i ∑ n≥11(nᾱ n e 2iπLα n e − 2iπLnx − α ne † 2iπ nx) Lnx − ᾱ † ne − 2iπL nx)⎤ ⎦ , (1.13)les commutateurs non nuls étant ( = 1)[q 0 , α 0 ] = i ,[αn , α m† ]= nδm,n ,[ᾱn , ᾱ m† ]= nδm,n . (1.14)Le champ φ étant <strong>de</strong> masse nulle, il adm<strong>et</strong> une décomposition chiraledont les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> chiralité s’expriment parφ ± (x) =φ(x) = φ + (x) + φ − (x), (1.15)⎡1√ ⎣q ±,0 + 2π 2π L α ±,0(±x) + i ∑ 1(α ±,n e − 2iπLnn≥1n(±x)−α † ±,ne 2iπL n(±x))] , (1.16)avec les i<strong>de</strong>ntificationsq ±,0 = 1 2 q 0 , α ±,0 = α 0 , α +,n = α n , α −,n = ᾱ n , (1.17)ainsi que les commutateurs non nuls[]α ±,n , α † ±,m = nδ m,n . (1.18)Ces résultats sont d’utilité dans le chapitre suivant, lorsque les spineurs <strong>de</strong> Diracsont bosonisés en terme <strong>de</strong> <strong>scalaire</strong>s chiraux.


10 Théories <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> en dimension <strong>de</strong>ux1.2.2 Le champ <strong>scalaire</strong> complexe <strong>de</strong> masse nulleA partir <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux champs <strong>scalaire</strong>s réels libres <strong>de</strong> masses nulles φ 1 (x µ ) <strong>et</strong>φ 2 (x µ ), on peut obtenir un champ <strong>scalaire</strong> complexe <strong>de</strong> masse nulleoù le facteurφ(x µ ) = 1 √2[φ 1 (x µ ) + iφ 2 (x µ )] , (1.19)1√2est un facteur <strong>de</strong> normalisation <strong>et</strong> les champs φ 1 <strong>et</strong> φ 2 en sontrespectivement la partie réelle <strong>et</strong> la partie imaginaire. La <strong>de</strong>nsité lagrangiennedu système s’écrit alorsL = |∂ µ φ| 2 . (1.20)Les solutions à l’équation du mouvement du champ <strong>scalaire</strong> complexe φ ainsique les différentes propriétés sont immédiatement construites, en utilisant cellespour les champs réels φ 1 <strong>et</strong> φ 2 <strong>et</strong> la formule (1.19)Contrairement au champ <strong>scalaire</strong> réel qui ne peut pas être couplé au champ<strong>de</strong> <strong>jauge</strong> électromagnétique du fait que celui-ci est associé à une symétrie <strong>de</strong>phase locale φ → e iα φ, opération qui n’a pas <strong>de</strong> sens si φ est réel, le champcomplexe qui se définit à partir <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux champs <strong>scalaire</strong>s réels (1.19) <strong>et</strong> dont lasymétrie <strong>de</strong> phase correspond à une rotation dans le plan (φ 1 , φ 2 ), se couple auchamp <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> électromagnétique. C’est le cas du modèle <strong>de</strong> l’électrodynamique<strong>scalaire</strong> faisant l’obj<strong>et</strong> du chapitre 4.1.2.3 Le champ fermionique libre <strong>de</strong> masse nulleEn théorie quantique relativiste <strong>de</strong>s champs <strong>de</strong> masse nulle, il existe plusieursreprésentations du champ fermionique. Ici on s’intéresse au champ fermionique<strong>de</strong> Dirac dans sa représentation chirale.On considère dans un espace temps <strong>de</strong> Minkowski <strong>de</strong> dimension <strong>de</strong>ux, unchamp fermionique <strong>de</strong> Dirac <strong>de</strong> masse nulle ψ(t, x) dont la <strong>de</strong>nsité lagrangienneest exprimée parL = i ¯ψγ µ ∂ µ ψ, (1.21)avec ¯ψ = ψ † γ 0 , ψ † étant le conjugué hermitien du bi-spineur ψ. Les matricesγ µ définissent l’algèbre <strong>de</strong> Clifford-Dirac, donnée dans la représentation chiraleen terme <strong>de</strong>s matrices <strong>de</strong> Pauli <strong>de</strong> la manière suivanteγ 0 =( 0 11 0), γ 1 =( 0 1−1 0), γ 5 = γ 0 γ 1 =( −1 00 1). (1.22)Les champs fermioniques <strong>de</strong> Dirac dans c<strong>et</strong>te représentation <strong>de</strong> chiralité sedécomposent par( )ψ+ψ = , ψ † = ( ψ † ψ+ ψ † )− , (1.23)−dont les mo<strong>de</strong>s vérifient la conditionγ 5 ψ ± = ∓ψ ± . (1.24)


1.2 Champs relativistes libres dans un espace <strong>de</strong> Minkowski <strong>de</strong>dimension <strong>de</strong>ux 11Les équations du mouvement d’Euler-Lagrange <strong>de</strong>viennent alors <strong>de</strong> Dirac∂ 0 ψ ± = ±∂ 1 ψ ± . (1.25)En considérant une topologie cylindrique comme dans le cas du champ <strong>scalaire</strong>réel <strong>et</strong> en se donnant <strong>de</strong>s conditions aux bords périodiques (d’autres choixsont également possibles), les solutions à ces équations peuvent s’exprimer selonla décomposition en mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Fourier discr<strong>et</strong>s parψ ± (t, x) = 1 √L+∞∑n=−∞ψ ±,n e − 2iπL n(t±x) . (1.26)Au niveau classique, les composantes <strong>de</strong>s champs fermioniques <strong>de</strong> Dirac sont<strong>de</strong>s <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté <strong>de</strong> Grassmann impairs <strong>et</strong> complexes qui anticommutent.La quantification canonique m<strong>et</strong> en correspondance les croch<strong>et</strong>s <strong>de</strong> Poissondéfinis pour <strong>de</strong>s variables <strong>de</strong> Grassmann impaires <strong>et</strong> les anticommutateurs <strong>de</strong>sopérateurs quantiques associés.Au niveau quantique <strong>et</strong> dans l’image <strong>de</strong> Schrödinger au temps t = 0, substituantdans (1.26) nous obtenonsz = e 2iπL (±x) (1.27)√Lψ± (z) =+∞∑n=−∞ψ ±,n z −n ,√Lψ†±(z) =+∞∑n=−∞ψ † ±,nz n . (1.28)Les mo<strong>de</strong>s fermioniques quantiques obéissent aux relations d’anticommutativitépour ces opérateurs.{ }ψ ±,n , ψ † ±,m = δ m,n , (1.29)<strong>de</strong> sorte que nous obtenons les règles d’anticommutation canoniques{ψ(x) , ψ † (y) } =+∞∑n=−∞1.2.4 Le champ vectorielδ(x − y + nL) = δ L (x − y). (1.30)Dans un espace-temps <strong>de</strong> Minkowski <strong>de</strong> dimension <strong>de</strong>ux dont la métriqueassociée est <strong>de</strong> signature (+, −), on considère le champ vectoriel A µ (t, x) µ =(0, 1) auquel est associé le champ tensorielF µν = ∂ µ A ν − ∂ ν A µ , (1.31)où A 0 désigne la composante temporelle <strong>et</strong> A 1 la composante spatiale. La <strong>de</strong>nsitélagrangienne décrivant ce système estL = − 1 4 F µνF µν . (1.32)


12 Théories <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> en dimension <strong>de</strong>uxLes <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté <strong>de</strong> l’espace <strong>de</strong> phase sont les champs <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> A µ (µ =0, 1) <strong>et</strong> leurs moments conjuguésavecπ µ =∂L∂(∂ 0 A µ ) = F µ0 , (1.33)π 1 = ∂ 0 A 1 − ∂ 1 A 0 , π 0 = 0. (1.34)Les croch<strong>et</strong>s <strong>de</strong> Poisson canoniques non nuls sont{A µ (t, x), π ν (t, y)} = δ ν µδ(x − y), (1.35)tandis que la <strong>de</strong>nsité hamiltonienne est donnée parH 0 = ∂ 0 A µ π µ − L= 1 2 (π1 ) 2 − ∂ 1 π 1 A 0 + ∂ 1 [π 1 A 0 ]. (1.36)Les <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté dynamiques du système sont les composantes spatialesA 1 <strong>et</strong> π 1 , munis <strong>de</strong> leur croch<strong>et</strong> <strong>de</strong> Poisson, tandis que π 0 est considérécomme contrainte <strong>et</strong> A 0 apparaît généralement comme étant un multiplicateur<strong>de</strong> Lagrange. Nous reviendrons sur ces notions dans le paragraphe relatif auxcontraintes.Les équations du mouvement selon Euler-Lagrange en A 1 , A 0 sont respectivement∂ 0 A 1 = π 1 + ∂ 1 A 0 , ∂ 0 π 1 = 0. (1.37)En dimension quatre d’espace-temps, les quantas associés à un tel champvectoriel sont <strong>de</strong>s particules <strong>de</strong> spin unité ou d’hélicité (±1). C’est le cas parexemple du champ associé au photon, à savoir le champ <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> <strong>de</strong> l’électromagnétisme.Au niveau quantique <strong>et</strong> dans l’image <strong>de</strong> Schrödinger en t = 0, les <strong>de</strong>grés <strong>de</strong>liberté classique A µ , π ν correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s opérateurs, les croch<strong>et</strong>s <strong>de</strong> Poissonclassiques non nuls se substituant aux commutateurs.[A µ (x) , π ν (y)] = iδ ν µδ(x − y). (1.38)Cependant lorsque l’on se restreint en dimension <strong>1+1</strong> d’espace-temps, au niveauquantique, il survit le secteur A 1 , π 1 <strong>et</strong> donc le commutateur[A1 (x), π 1 (y) ] = iδ(x − y). (1.39)1.3 SymétriesDans le language courant, le mot symétrie signifie une correspondance exacteen forme, taille <strong>et</strong> position <strong>de</strong> parties opposées (définition du P<strong>et</strong>it Robert).On parlera ainsi <strong>de</strong> symétrie entre un obj<strong>et</strong> <strong>et</strong> son image dans un miroir. Engéométrie, le terme symétrie prend un sens plus général qui peut se définircomme suit ; transformation qui ne change ni la forme, ni les dimensions d’une


1.3 Symétries 13figure. On peut remarquer que le sens courant du mot symétrie correspond à uncas particulier <strong>de</strong> symétrie au sens géométrique du terme, qui consiste à inverserles obj<strong>et</strong>s par rapport à un plan.En physique, la définition d’une symétrie est semblable à sa consoeur géométriquemais s’applique aux lois <strong>de</strong> la nature <strong>et</strong> non plus aux figures géométriques.Ainsi une symétrie en physique est une transformation <strong>de</strong>s variables du système,qui peuvent être <strong>de</strong>s variables géométriques ou plus abstraites qui ne changentpas la formulation <strong>de</strong>s lois physiques.[4]Il est possible <strong>de</strong> distinguer <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>s familles <strong>de</strong> symétries en physique(<strong>et</strong> en géométrie d’ailleurs) : les symétries globales <strong>et</strong> les symétries locales.En ce qui concerne les symétries globales où la même transformation s’appliquepartout, les symétries globales internes (isospin, couleur, saveur, chirale)sont déterminantes pour caractériser les propriétés d’invariance <strong>de</strong>s interactionsfondamentales <strong>et</strong> classer les particules élémentaires en familles. Les symétriesglobales discrètes sont ; la transformation <strong>de</strong> parité (notée transformation P) quiconsisterait à remplacer les positions <strong>de</strong>s différentes composantes d’un systèmephysique par leurs opposés (transformation <strong>de</strong> x à −x), la transformation parinversion <strong>de</strong> toutes les charges électriques impliquées dans un phénomène (noté<strong>et</strong>ransformation C) ne change en rien les lois qui régissent ce phénomène, latransformation par inversion du sens du temps (notée transformation T) nemodifie en rien les lois <strong>de</strong> la physique.Les symétries d’espace-temps sont généralement <strong>de</strong>s symétries globales (dansun espace-temps <strong>de</strong> Minkowski). Il s’agit <strong>de</strong>s symétries suivantes : la symétrie parrapport aux translations dans l’espace, la symétrie par rapport aux translationsdans le temps <strong>et</strong> la symétrie par rapport aux changements <strong>de</strong> repères animésd’une vitesse uniforme.Les physiciens ont très vite remarqué que la nature est intrinsèquementinvariante ou symétrique pour certaines transformations globales, notammentles symétries (C,P,T), mais également vis-à-vis <strong>de</strong> syméries locales, appeléessymétries <strong>de</strong> <strong>jauge</strong>. Ces symétries locales sont caractérisées par une transformationqui dépend <strong>de</strong> la variable à transformer, notamment s’il s’agit d’un<strong>et</strong>ransformation géométrique, c<strong>et</strong>te transformation va dépendre <strong>de</strong> la position.Comme exemple <strong>de</strong> symétrie locale, on peut considérer la transformation localedu temps <strong>et</strong> <strong>de</strong> la position. C<strong>et</strong>te symétrie consiste à modifier, en chaquepoint <strong>de</strong> l’espace-temps le point <strong>et</strong> l’espace <strong>de</strong> reférence. Les symétries internespeuvent être aussi locales, c’est le cas en théorie <strong>de</strong> <strong>jauge</strong>.Les symétries dynamiques sont associées aux lois <strong>de</strong> conservation. En vertudu théorème <strong>de</strong> No<strong>et</strong>her, il existe autant <strong>de</strong> courants <strong>et</strong> charges conservés qu’ily a <strong>de</strong> paramètres indépendants pour ces groupes <strong>de</strong> symétries continus. Lescharges conservées sont déterminées par l’intégrale spatiale <strong>de</strong> la composant<strong>et</strong>emporelle du courant conservé correspondant.Nous illustrons ce paragraphe par la donnée <strong>de</strong> symétries associées auxdifférents champs libres étudiés dans le paragraphe précé<strong>de</strong>nt.En ce qui concerne le champ <strong>scalaire</strong> complexe libre φ <strong>de</strong> masse nulle <strong>et</strong> sadynamique, il existe par construction une classe <strong>de</strong> symétries qui est celle <strong>de</strong>ssymétries <strong>de</strong> l’espace-temps <strong>de</strong> Minkowski, à savoir le groupe <strong>de</strong> Poincaré comprenantaussi bien les translations dans l’espace-temps que les transformations<strong>de</strong> Lorentz préservant la métrique <strong>de</strong> Minkowski <strong>de</strong> l’espace-temps. Cependantil existe une symétrie interne – c’est-à-dire n’agissant pas sur la dépendancespatio-temporelle du champ – associée à la phase <strong>de</strong> ce champ. Le groupe <strong>de</strong>


14 Théories <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> en dimension <strong>de</strong>uxsymétrie correspondant est le groupe abélien U(1) agissant sur la phase <strong>de</strong> cechamp φ,φ(x µ ) → φ ′ (x µ ) = e iα φ(x µ ). (1.40)C<strong>et</strong>te symétrie interne est dite globale puisque le changement <strong>de</strong> phase (e iα )est i<strong>de</strong>ntique en tout point <strong>de</strong> l’espace-temps, le paramètre α étant constant.Par rapport à c<strong>et</strong>te symétrie <strong>de</strong> phase U(1), le courant <strong>de</strong> No<strong>et</strong>her conservécorrespondant est donné parJ µ = i [ φ † ∂ µ φ − ∂ µ φ † φ ] , µ = 0, 1, (1.41)<strong>et</strong> la charge conservée associée déterminée en conséquence par∫Q = dxJ 0 . (1.42)∞En ce qui concerne le champ fermionique libre <strong>de</strong> Dirac <strong>de</strong> masse nulle <strong>et</strong> sadynamique, il existe par construction une symétrie liée à l’invariance sous lestransformations <strong>de</strong> Lorentz <strong>de</strong> l’espace-temps <strong>de</strong> Minkowski <strong>de</strong> la combinaison¯ψγ µ ∂ µ ψ, µ = 0, 1. (1.43)Une symétrie globale <strong>de</strong> ce système est celle <strong>de</strong>s transformations <strong>de</strong> phase duspineur <strong>de</strong> Dirac ψ(x),ψ ′ (x) = e iα ψ(x) , ¯ψ(x) = e−iα ¯ψ(x), (1.44)où α est un paramètre réel indépendant <strong>de</strong>s coordonnées x µ <strong>de</strong> l’espace-temps.En vertu du théorème <strong>de</strong> No<strong>et</strong>her, le courant conservé associé à c<strong>et</strong>te symétrie<strong>de</strong> phase est le courant vectorielJ µ V (x) = ¯ψ(x)γ µ ψ(x), (1.45)dont la charge conservée correspondante est donc∫Q V = dx ¯ψ(x)γ 0 ψ(x). (1.46)∞La masse étant nulle, outre la symétrie <strong>de</strong> phase, il existe la transformationchirale <strong>de</strong> la formeψ ′ (x) = e iαγ5 ψ(x) , ¯ψ′ (x) = ¯ψ(x)e iαγ5 , (1.47)qui transforme donc <strong>de</strong> manière différente les composantes <strong>de</strong> chiralités opposéesdu spineur <strong>de</strong> Dirac ψ(x), avec dans chaque cas un angle <strong>de</strong> mélange lié auparamètre réel constant α. Le système possè<strong>de</strong> donc une symétrie chirale. Lescourants <strong>et</strong> les charges conservés associés à la symétrie chirale <strong>de</strong> type axialU(1) A sont∫J µ A (x) = ¯ψ(x)γ µ γ 5 ψ(x) , Q A =∞dx ¯ψ(x)γ 0 γ 5 ψ(x). (1.48)


1.4 Approche hamiltonienne <strong>de</strong> Dirac <strong>de</strong>s systèmes singuliers 15En ce qui concerne le champ vectoriel libre <strong>de</strong> masse nulle, le système estinvariant sous les transformations <strong>de</strong> Lorentz. Il possè<strong>de</strong> une symétrie additionnelle,à savoir celle sous laquelle le champ se transforme comme suit :A µ (x) → A ′ µ(x) = A µ + ∂ µ χ(x), µ = 0, 1, (1.49)où le paramètre <strong>de</strong> transformation χ(x) est une fonction locale dans l’espac<strong>et</strong>emps.C<strong>et</strong>te symétrie du champ vectoriel <strong>de</strong> masse nulle est donc une symétrielocale ou encore une symétrie <strong>de</strong> <strong>jauge</strong>.Nous terminons ce paragraphe par la notion <strong>de</strong> brisure spontanée <strong>de</strong> symétrie.En eff<strong>et</strong>, certaines solutions <strong>de</strong>s équations <strong>de</strong> la physique peuvent casserou briser la symétrie <strong>de</strong> la théorie. On parle <strong>de</strong> brisure spontanée <strong>de</strong> symétriequi est un phénomène par lequel un système physique possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s solutions nepossèdant pas toutes les symétries <strong>de</strong> ses équations du mouvement.1.4 Approche hamiltonienne <strong>de</strong> Dirac <strong>de</strong>s systèmessinguliersDans l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la quantification canonique <strong>de</strong>s théories <strong>de</strong> <strong>jauge</strong>, l’approchehamiltonienne <strong>de</strong> Dirac <strong>de</strong>s systèmes singuliers est la plus appropriée, due àl’existence <strong>de</strong>s contraintes. Dans ce qui suit, nous donnons une <strong>de</strong>scriptiongénérale <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te approche utilisée <strong>de</strong> façon spécifique dans les chapitres (2)<strong>et</strong> (4).[2, 3, 4]Considérons un système physique à N <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté réels q n (t) (n =1, 2, ..., N), dont la dynamique dérive du principe variationnel basé sur une actionS[q n ] =∫ t2t 1dtL(q n , ˙q n ), (1.50)où ˙q n = dqn . Nous supposons que ce système est singulier à savoir <strong>de</strong> hessiennedtnulle,<strong>de</strong>tUn tel système comporte <strong>de</strong>s contraintes.∂ 2 L= 0. (1.51)∂ ˙q n1 n2∂ ˙q1.4.1 Contraintes primaires <strong>et</strong> secondairesLes moments conjugués associés aux <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> libertés q n (t) (n = 1, 2, ..., N)sont déterminés parp n (t) =Les croch<strong>et</strong>s <strong>de</strong> Poisson canoniques sont définis par∂L∂ ˙q n (t) . (1.52){q n (t), p m (t)} = δ n m. (1.53)


16 Théories <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> en dimension <strong>de</strong>uxL’hamiltonien canoniqueH 0 (q n , p n ) = ˙q n p n − L(q n , p n ) (1.54)est indépendant <strong>de</strong>s contraintes. La condition (1.51) est équivalente à<strong>de</strong>t ∂p n 1= 0, (1.55)n2∂ ˙qce qui signifie que les moments conjugués ne sont pas tous indépendants. Ilexiste dans ce cas <strong>de</strong>s relations <strong>de</strong> la formeφ m (q n , p n ) = 0, m = 1, ..., M, (1.56)qui proviennent <strong>de</strong> la définition (1.52) <strong>de</strong>s moments conjugués, dans le sensqu’en remplaçant p n dans (1.56) par son expression dans (1.52) en fonction <strong>de</strong>q n <strong>et</strong> <strong>de</strong> ˙q n , l’équation (1.56) est réduite à une i<strong>de</strong>ntité.L’évolution temporelle du système est générée par un Hamiltonien plusgénéral que l’Hamiltonien canonique appelé Hamiltonien primaire <strong>de</strong> la formeH ∗ (q n , p n ) = H 0 + ∑ m∈Iu m (q n , p n ; t)φ m (q n , p n ), (1.57)où les gran<strong>de</strong>urs φ m désignent les contraintes primaires, <strong>et</strong> les coefficients u msont a priori <strong>de</strong>s fonctions arbitraires dépendant du temps.Etant donné le générateur d’évolution temporelle qui est l’Hamiltonien primaire,l’étape suivante consiste à déterminer l’évolution temporelle <strong>de</strong> chaquecontrainte en calculant son croch<strong>et</strong> <strong>de</strong> Poisson avec l’Hamiltonien primaire pourchaque valeur <strong>de</strong> m. Ainsi, nous avons :˙φ m = {φ m , H ∗ } = {φ m , H 0 } + ∑ m ′ u m′ {φ m , φ m ′} . (1.58)Les équations hamiltoniennes du mouvement (1.58) doivent être consistantes,c’est-à-dire qu’elles préservent la condition (1.56), entraînant ainsi˙φ m = 0. (1.59)Les conditions (1.59) pour chaque valeur <strong>de</strong> m définissant les contraintes, conduisentà trois possibilités :i) l’équation (1.59) est triviallement satisfaite (c’est-à-dire 0 = 0 ), aucunecontrainte n’est générée ;ii) l’équation (1.59) est indépendante <strong>de</strong> u m (c’est-à-dire {φ m , φ m ′} = 0)<strong>et</strong> détermine alors une nouvelle contrainte χ(q n , p n ) = 0, appelée contraintesecondaire ;iii) les fonctions u m (q n , p n , t) satisfont à l’équation (1.59), aucune contrainten’est générée.On reitère la même procédure avec les contraintes secondaires, ce qui conduità la détermination <strong>de</strong>s contraintes tertiaires. Le processus est appliqué jusqu’à ceque la liste <strong>de</strong>s contraintes soit exhaustive. A chaque étape, il convient d’étendrel’Hamiltonien primaire, secondaire, ..., en y incluant les nouvelles contraintesainsi générées.


1.4 Approche hamiltonienne <strong>de</strong> Dirac <strong>de</strong>s systèmes singuliers 17Finalement nous avons la situation suivante : un certain nombre <strong>de</strong> contraintesdu système (primaires, secondaires, tertiaires, <strong>et</strong>c...) <strong>et</strong> un certain nombred’équations satisfaites par les fonctions u m (q n , p n , t) <strong>et</strong> leurs extensions à toutesles autres contraintes.La distinction entre contraintes primaires <strong>et</strong> secondaires, voire les autresgénérations <strong>de</strong> contraintes ne possè<strong>de</strong> pas une signification intrinsèque à la formulationhamiltonienne fondamentale du système. Une classification différente<strong>de</strong>s contraintes—<strong>et</strong>, plus généralement, <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> l’espace-temps—jouecependant un rôle central. C’est la notion <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> première classe <strong>et</strong> <strong>de</strong>secon<strong>de</strong> classe.Une gran<strong>de</strong>ur F (q n , p n ) <strong>de</strong> l’espace <strong>de</strong> phase est dite <strong>de</strong> première classe, sises croch<strong>et</strong>s <strong>de</strong> Poisson avec toutes les contraintes s’annulent une fois que l’onimpose les contraintes. Par conséquent, F est <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> classe si au moins un<strong>de</strong> ses croch<strong>et</strong>s <strong>de</strong> Poisson avec une contrainte est non nul, une fois que l’onimpose les contraintes.Une importante propriété à souligner est que le croch<strong>et</strong> <strong>de</strong> Poisson <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxcontraintes <strong>de</strong> première classe est <strong>de</strong> première classe, ce qui n’est pas valabledans le cas <strong>de</strong>s contraintes <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> classe.1.4.2 Contraintes <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> classeLes contraintes <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> classe apparaissent lorsque certains <strong>de</strong>grés <strong>de</strong>liberté du système sont redondants pour la <strong>de</strong>scription du système. Dirac introduitune nouvelle approche qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> résoudre ce problème. Notons lescontraintes <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> classe par χ s , qui ont été organisées <strong>de</strong> manière tellequ’aucune <strong>de</strong> leurs combinaisons linéaires dans l’espace <strong>de</strong> phase ne soit <strong>de</strong>première classe, <strong>et</strong> considérons la matrice <strong>de</strong>s croch<strong>et</strong>s <strong>de</strong> Poisson <strong>de</strong> toutes lescontraintes <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> classe∆ ss ′ = {χ s , χ s ′} . (1.60)Deux cas s’imposent à ce niveau : si la matrice (1.60) est singulière, c’est-à -direque le déterminant est nul une fois que l’on impose les contraintes, cela veutdire qu’il existe une contrainte <strong>de</strong> première classe parmi elles ou une combinaisonlinéaire <strong>de</strong>s contraintes <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> classe χ s qui est <strong>de</strong> première classe.Dans ce cas, il faut redéfinir les contraintes <strong>de</strong> sorte à les séparer en contraintes<strong>de</strong> secon<strong>de</strong> classe d’une part <strong>et</strong> en contraintes <strong>de</strong> première classe d’autre part,correspondant à l’hypothèse <strong>de</strong> travail déjà énoncée plus haut. Sous c<strong>et</strong>te hypothèse,la matrice (1.60) est donc non singulière, même lorque l’on imposeles contraintes, ce qui signifie qu’elle est <strong>de</strong> déterminant non nul, avec commeinvers<strong>et</strong>el que∑C ss′ = ( ∆ −1) ss ′ , (1.61)s ′ C ss′ {χ s ′, χ s ′′} = δ s s ′′ = ∑ s ′ {χ s ′′, χ s ′} C s′s . (1.62)Le croch<strong>et</strong> <strong>de</strong> Dirac <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> l’espace <strong>de</strong> phase f <strong>et</strong> g, <strong>de</strong> paritéGrassmann arbitraire est défini par{f, g} D= {f, g} − ∑ s,s ′ {f, χ s } C ss′ {χ s ′, g} . (1.63)


18 Théories <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> en dimension <strong>de</strong>uxDirac a prouvé que ces croch<strong>et</strong>s <strong>de</strong> Dirac sont <strong>de</strong>s croch<strong>et</strong>s <strong>de</strong> Poisson généralisés,dans le sens qu’ils vérifient les mêmes propriétés que les croch<strong>et</strong>s <strong>de</strong> Poisson,à l’exception <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong>s croch<strong>et</strong>s fondamentaux qui sont en généraldifférentes.Considérons maintenant le croch<strong>et</strong> <strong>de</strong> Dirac d’une gran<strong>de</strong>ur arbitraire <strong>de</strong>l’espace <strong>de</strong> phase f avec une contrainte quelconque <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> classe χ s . Nousavons{f, χ s } D= {f, χ s } − ∑ s ′ ,s ′′ {f, χ s ′} C s′ s ′′ {χ s ′′, χ s } = 0. (1.64)De l’i<strong>de</strong>ntité (1.64), nous pouvons dire que les croch<strong>et</strong>s <strong>de</strong> Dirac perm<strong>et</strong>tent<strong>de</strong> réduire les <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté redondants relatifs aux contraintes <strong>de</strong> secon<strong>de</strong>classe. A ce sta<strong>de</strong> toutes les contraintes <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> classe sont imposées. Onobtient ainsi une <strong>de</strong>scription du système dans laquelle tous les <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> libertésredondants relatifs à l’existence <strong>de</strong> contraintes <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> classe sont ignorés. Enconclusion, il est toujours possible, en principe, dans le formalisme hamiltonien<strong>de</strong> réduire tout système singulier à un système comportant uniquement <strong>de</strong>scontraintes <strong>de</strong> première classe.1.4.3 Contraintes <strong>de</strong> première classeAprès avoir réduit les contraintes <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> classe, la dynamique hamiltonienneest caractérisée par les <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté fondamentaux dont les croch<strong>et</strong>s<strong>de</strong> Dirac sont non nuls <strong>et</strong> dont l’évolution temporelle est genérée par l’hamiltonientotalH T = H + λ α φ α , (1.65)où H désigne l’Hamiltonien <strong>de</strong> première classe <strong>et</strong> les contraintes φ α obéissent àl’algèbre <strong>de</strong>s croch<strong>et</strong>s{H, φ α } = C β αφ β , {φ α , φ β } = C γ αβ φ γ . (1.66)Cα β <strong>et</strong> C γ αβsont <strong>de</strong>s quantités spécifiques qui, dans une situation générale, peuventêtre <strong>de</strong>s fonctions d’espace <strong>de</strong> phase. Les fonctions λ α (t) sont totalementarbitraires, ce qui signifie que les valeurs <strong>de</strong>s variables canoniques à un instantt 2 dépendront du choix <strong>de</strong>s fonctions λ α (t) dans l’intervalle t 1 ≤ t ≤ t 2 . On ditque les contraintes <strong>de</strong> première classe sont génératrices <strong>de</strong> symétries locales <strong>de</strong><strong>jauge</strong> <strong>de</strong>s systèmes contraints.


Chapitre 2Le modèle <strong>de</strong> Schwinger àN saveursDans ce chapitre, nous étudions le modèle <strong>de</strong> Schwinger généralisé à N saveurs<strong>de</strong> spineurs <strong>de</strong> Dirac <strong>de</strong> masse nulle. Ce modèle s’inscrit dans le cadre <strong>de</strong>sthéories <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> caractérisées par l’existence <strong>de</strong> contraintes. Nous analysons auniveau classique les contraintes au travers du formalisme <strong>de</strong> Dirac où les croch<strong>et</strong>s<strong>de</strong> Dirac ont substitués aux croch<strong>et</strong>s <strong>de</strong> Poisson en vue <strong>de</strong> réduire les contraintes<strong>de</strong> secon<strong>de</strong> classe. Après avoir quantifié le système par la procédure <strong>de</strong> correspondancedite “quantification canonique”, le système est bosonisé. Nous montronsque la symétrie axiale classique est brisée au niveau quantique, correspondantà l’anomalie axiale.Des travaux antérieurs sur le même modèle dans lesquels la <strong>jauge</strong> <strong>de</strong> Coulombest fixée, ont prouvé que l’Hamiltonien du système est soluble. Le spectreest connu.[5, 6, 7]Ici, ces mêmes conclusions sont établies sans procé<strong>de</strong>r à un choix <strong>de</strong> <strong>jauge</strong>,mais conduisant <strong>de</strong> fait au spectre physique <strong>de</strong> ces systèmes. Mais <strong>de</strong> plus, notrebut ici est d’introduire les symétries globales non abéliennes <strong>de</strong> saveur, à savoirles symétries chirales SU(N) + × SU(N) − , dont une étu<strong>de</strong> détaillée fait l’obj<strong>et</strong>du chapitre 3.Le chapitre est organisé comme suit : dans le premier paragraphe, nousfaisons une étu<strong>de</strong> classique du modèle. Le second paragraphe est consacré àl’étu<strong>de</strong> quantique.2.1 Etu<strong>de</strong> classique du modèle2.1.1 Définition du modèle d’interactionConsidérons dans un espace-temps <strong>de</strong> Minkowski, le modèle électrodynamique<strong>de</strong>s couplages <strong>de</strong> champs fermioniques <strong>de</strong> N saveurs <strong>de</strong> particules <strong>de</strong>même charge électrique e <strong>et</strong> <strong>de</strong> masse nulle au champ électromagnétique A µ . Ladynamique <strong>de</strong> ce système est donnée par la <strong>de</strong>nsité lagrangienne,


20 Le modèle <strong>de</strong> Schwinger à N saveursL = −14 F µνF µν + i 2avecN∑¯ψ j γ µ ∂ µ ψ j − i 2j=1N∑N∑∂ ¯ψj µ γ µ ψ j − e ¯ψ j γ µ A µ ψ j , (2.1)j=1j=1F µν = ∂ µ A ν − ∂ ν A µ . (2.2)On se situe en dimension <strong>de</strong>ux d’espace-temps où les indices <strong>de</strong>s coordonnéesd’espace-temps prennent les valeurs µ = (0, 1), tandis que la métrique <strong>de</strong> l’espace-temps<strong>de</strong> Minkowski est η µν = diag(+, −). Nous supposons que les unitéssont telles que c = 1 = .La gran<strong>de</strong>ur A µ , µ = 0, 1, représente le champ <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> <strong>de</strong> composante temporelleA 0 <strong>et</strong> <strong>de</strong> composante spatiale A 1 , tandis que { ψ j} représentej∈{1,...,N}les N saveurs <strong>de</strong> particules chargées électriquement qui sont les champs fermioniques<strong>de</strong> Dirac, avec ¯ψ j = ψ j† γ 0 , ψ j† étant le conjugué hermitien du bi-spineurψ j . Les matrices γ µ définissent l’algèbre <strong>de</strong> Clifford-Dirac associée à un espac<strong>et</strong>emps<strong>de</strong> Minkowski <strong>de</strong> dimension <strong>de</strong>ux dont une représentation est fournie parles matrices <strong>de</strong> Pauli,<strong>et</strong>σ 1 =( 0 +<strong>1+1</strong> 0), σ 2 =( 0 −ii 0), σ 3 =( +1 00 −1), (2.3)γ 0 = σ 1 , γ 1 = iσ 2 , γ 5 = γ 0 γ 1 = −σ 3 . (2.4)Ainsi, dans c<strong>et</strong>te représentation <strong>de</strong> Dirac, les spineurs <strong>de</strong> Dirac ψ j se décomposentselon(ψ j ψj) ( )+=ψ j , ψ j† = ψ j†+ ψ j† , (2.5)−−avecγ 5 ψ j ± = ∓ψ j ±, (2.6)où ψ j +, j ∈ {1, ..., N} désignent les spineurs <strong>de</strong> chiralité gauche définissant lemouvement <strong>de</strong> particules libres vers la gauche <strong>et</strong> ψ j −, j ∈ {1, ..., N} désignent lesspineurs <strong>de</strong> chiralité droite, définissant le mouvement <strong>de</strong> particules libres versla droite.On se donne une topologie d’espace-temps τ qui est celle cylindrique encompactifiant la droite réelle <strong>de</strong> genre espace en un cercle S 1 <strong>de</strong> circonférenceL = 2πR, R étant le rayon du cercle. On pose formellementτ = R × S 1 . (2.7)En fonction <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te topologie, il est nécessaire <strong>de</strong> définir <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong>périodicité aux bords pour les différents champs. Ainsi, nous choisissons <strong>de</strong>sconditions aux bords périodiques pour les champs <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> parA µ (t, x + L) = A µ (t, x), t ∈ R, x ∈ S 1 , (2.8)


2.1 Etu<strong>de</strong> classique du modèle 21<strong>et</strong> les conditions aux bords suivantes pour les différentes saveurs fermioniquesparψ j ±(t, x + L) = −e 2iπαj ± ψj±(t, x), t ∈ R, x ∈ S 1 , (2.9)avec α j ± <strong>de</strong>s constantes réelles définies mod 1. En raison <strong>de</strong> l’intérêt que nousportons sur les symétries <strong>de</strong> saveurs SU(N) ± obj<strong>et</strong> du chapitre 3, <strong>de</strong>s restrictionss’imposent sur ces constantes α j ± pour que la réalisation <strong>de</strong> ces symétries soiteffective. Ainsi nous supposons les conditions suivantes pour tout j ∈ {1, ..., N}.α j + = α + , α j − = α − . (2.10)De plus, l’invariance sous parité exige par ailleurs l’i<strong>de</strong>ntification α + = α − . Finalement,c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière restriction est également obtenue lorsque l’invariancesous les transformations <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> U(1) globales (ou encore, les “gran<strong>de</strong>s” transformations<strong>de</strong> <strong>jauge</strong>) sur le cercle sont imposées.[8] Nous supposons donc icitoutes les conditions comme étant rencontrées.Une analyse dimensionnelle fournit en dimension <strong>de</strong>ux d’espace-temps notéD = 2 <strong>et</strong> en unités <strong>de</strong> masse :[A µ ] : D − 22= 0 , [ψ j ±] : D − 12= 1 2 , [e] : 4 − D2= 1 , [m] := 1. (2.11)2Une bonne définition <strong>de</strong> ce modèle nécessite la détermination <strong>de</strong>s équationsdu mouvement relatives aux <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté du système d’autant plus que lesdifférentes symétries classiques <strong>et</strong> leurs lois <strong>de</strong> conservation sont relatives auxsolutions à ces équations.Etant donné la <strong>de</strong>nsité lagrangienne L en (2.1) du modèle, les équations dumouvement sont obtenues à partir <strong>de</strong>s équations d’Euler Lagrange∂ µ∂L∂(∂ µ X) = ∂L∂X , (2.12)X étant une variable, en l’occurrence un champ.En vue d’obtenir ces équations du mouvement, il nous faut d’abord uneexpression explicite <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité lagrangienne en variant d’une part les valeursµ, ν dans {0, 1} <strong>et</strong> d’autre part en substituant ¯ψ j par ψ j † γ 0 . On obtient ainsiune expression plus explicite qui est la suivante :L = 1 2+ i 2(∂0 A 1 + ∂ 1 A 0) 2+i2N∑ψ j † γ 5 ∂ 1 ψ j − i 2j=1N∑ψ j † ∂ 0 ψ j − i 2j=1N∑∂ 0 ψ j † ψ jj=1N∑∂ 1 ψ j † γ 5 ψ j − eA 0j=1N∑j=1ψ j † ψ j∑ N+ eA 1 ψ j † γ 5 ψ j . (2.13)j=1Les <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> libertés fondamentaux du système sont les suivants :A 0 , A 1 , ψ j , ψ j† , j ∈ {1, ..., N}. (2.14)


22 Le modèle <strong>de</strong> Schwinger à N saveursPour chacune <strong>de</strong> ces gran<strong>de</strong>urs, nous déterminons l’équation du mouvementcorrespondante selon les équations d’Euler-Lagrange (2.12).Pour X = A 0 , nous avonsqui est équivalent àentraînant∂ 0∂ µ∂L∂(∂ µ A 0 ) = ∂L∂A 0 , (2.15)∂L∂(∂ 0 A 0 ) + ∂ ∂L1∂(∂ 1 A 0 ) = ∂L∂A 0 , (2.16)∂ 1(∂0 A 1 + ∂ 1 A 0) = −e<strong>et</strong> en fonction <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> chiralitéPour X = A 1 ,(2.19) est équivalent àentraînant que∂ 1(∂0 A 1 + ∂ 1 A 0) = −e∂ 0∂ µ<strong>et</strong> selon les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> chiralitéN∑j=1N∑ψ j † ψ j , (2.17)j=1)(ψ j†+ ψ j + + ψ j†− ψ j − . (2.18)∂L∂(∂ µ A 1 ) = ∂L∂A 1 , (2.19)∂L∂(∂ 0 A 1 ) + ∂ ∂L1∂(∂ 1 A 1 ) = ∂L∂A 1 , (2.20)∂ 0(∂0 A 1 + ∂ 1 A 0) = e∂ 0(∂0 A 1 + ∂ 1 A 0) = eN∑j=1Pour X = ψ j , j ∈ {1, ..., N}, nous avons∂ µN∑ψ j † γ 5 ψ j , (2.21)j=1)(−ψ j†+ ψ j + + ψ j†− ψ j − . (2.22)∂L∂(∂ µ ψ j ) = ∂L∂ψ j . (2.23)Remarquons que les variables <strong>de</strong>s champs fermioniques sont Grassmann impaires,les dérivations s’opérant à gauche. Ainsi, (2.23) équivaut à(i∂0 + eA 0) ψ j † + ( i∂ 1 − eA 1) ψ j † γ 5 = 0, (2.24)


2.1 Etu<strong>de</strong> classique du modèle 23<strong>et</strong> selon les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> chiralité, nous avonsou encore(i∂0 + eA 0) ψ j†± ∓ ( i∂ 1 − eA 1) ψ j†± = 0, (2.25)∂ 0 ψ j†± = ieA 0 ψ j†± ± ( ∂ 1 + ieA 1) ψ j†± . (2.26)Pour X = ψ j † , j ∈ {1, ..., N}, nous avons∂ µ∂L∂(∂ µ ψ j † ) = ∂L∂ψ j † , (2.27)ainsi (2.27) équivaut à(i∂0 − eA 0) ψ j + ( i∂ 1 + eA 1) γ 5 ψ j = 0, (2.28)<strong>et</strong> selon les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> chiralité,(i∂0 − eA 0) ψ j ± ∓ ( i∂ 1 + eA 1) ψ j ± = 0, (2.29)ou encore∂ 0 ψ j ± = −ieA 0 ψ j ± ± ( ∂ 1 − ieA 1) ψ j ±. (2.30)2.1.2 Caractère singulier du systèmeNotre modèle est caractérisé par l’existence <strong>de</strong> contraintes. Le cas N = 1<strong>de</strong>jà étudié [8] en est la preuve. Ces contraintes apparaissent naturellement icipar les expressions <strong>de</strong>s moments conjugués <strong>de</strong>s <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté du système quisont : les composantes du champ <strong>de</strong> <strong>jauge</strong>les N spineurs <strong>de</strong> Dirac<strong>et</strong> leurs conjugués hermitiensA 0 (t, x), A 1 (t, x), t ∈ R, x ∈ S 1 , (2.31)ψ j (t, x), t ∈ R, x ∈ S 1 , j ∈ {1, ..., N}, (2.32)ψ j † (t, x), t ∈ R, x ∈ S 1 , j ∈ {1, ..., N}. (2.33)Afin d’obtenir ces contraintes, il nous faut i<strong>de</strong>ntifier les moments conjugués<strong>de</strong>s <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté du système. Ils se définissent parπ 0 =π 1 =ϕ j =χ j =∂L∂(∂ 0 A 0 = 0,)(2.34)∂L∂(∂ 0 A 1 ) = ∂ 0A 1 + ∂ 1 A 0 , (2.35)∂L∂(∂ 0 ψ j ) = −1 2 iψj † , (2.36)∂L∂(∂ 0 ψ j † ) = −1 2 iψj . (2.37)


24 Le modèle <strong>de</strong> Schwinger à N saveursL’espace <strong>de</strong> phase est ainsi caractérisé par les paires{(A 0 (t, x), π 0 (t, x) ) , ( A 1 (t, x), π 1 (t, x) ) , ( ψ j (t, x), ϕ j (t, y) ) , (2.38)()}ψ j † (t, x), χ j (t, x) .Par définition, ces paires sont canoniquement conjuguées. En d’autres termes,les croch<strong>et</strong>s <strong>de</strong> Poisson élémentaires (étendus à <strong>de</strong>s variables <strong>de</strong> Grassmannimpaires) à temps égal sont donnés par{A 0 (t, x), π 0 (t, y) } = δ(x − y) = { A 1 (t, x), π 1 (t, y) } , (2.39){}ψ±(t, j x), ϕ k ±(t, y)= −δ jk δ(x − y) ={}jψ † ± (t, x), χ k ±(t, y) . (2.40)Dans tout ce qui suit, sauf en cas d’ambiguité, nous om<strong>et</strong>tons volontairementles variables (t, x) dans les expressions <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>urs du système.Les moments conjugués (2.34), (2.36) <strong>et</strong> (2.37) induisent <strong>de</strong>s contraintesprimaires déterminées parσ j 1 = ϕ j + 1 2 iψj † , (2.41)σ j 2 = χ j + 1 2 iψj , (2.42)σ 0 = π 0 . (2.43)Ces contraintes primaires sont <strong>de</strong>s configurations classiques d’espace-tempsdépendant <strong>de</strong>s <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté du système. Une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> leur évolution dynamiques’impose car la dynamique du système repose sur ces contraintes. Pour cefaire, nous déterminons d’abord l’Hamiltonien canonique du système à partir duquelnous définirons les générateurs <strong>de</strong> l’évolution dynamique <strong>de</strong> ces contraintesappelés encore Hamiltoniens tests primaires, secondaires, ...Etant donné la <strong>de</strong>nsité lagrangienne (2.13) <strong>et</strong> les <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté (2.38) dusystème, la <strong>de</strong>nsité Hamiltonienne canonique s’écritH 0 = ∂ 0 A 0 π 0 + ∂ 0 A 1 π 1 +N∑j=1(∂ 0 ψ j ϕ j + ∂ 0 ψ j † χ j) − L. (2.44)En substituant L par son expression <strong>et</strong> en tenant compte <strong>de</strong> l’expression dumoment conjugué π 1 en (2.35), (2.44) équivaut àH 0 = 1 2 π2 1 − 1 N2 i ∑ψ j † (γ 5 ∂1 − ieA 1) ψ jj=1+ 1 N2 i ∑ (∂1 + ieA 1) ψ j † γ 5 ψ jj=1+ A 0 ⎡⎣∂ 1 π 1 + el’hamiltonien canonique étant donné parH 0 =∫ L0N∑j=1ψ j † ψ j ⎤⎦ − ∂ 1[A 0 π 1], (2.45)dxH 0 . (2.46)


2.1 Etu<strong>de</strong> classique du modèle 25La connaissance <strong>de</strong>s trois structures nécessaires à la définition d’une dynamiquehamiltonienne, à savoir la caractérisation <strong>de</strong> l’espace <strong>de</strong> phase, les croch<strong>et</strong>s<strong>de</strong> Poisson fondamentaux non nuls <strong>de</strong>s coordonnées <strong>de</strong> l’espace <strong>de</strong> phase<strong>et</strong> l’Hamiltonien canonique, nous donne maintenant la possibilité <strong>de</strong> mener uneétu<strong>de</strong> hamiltonienne <strong>de</strong>s contraintes en vue <strong>de</strong> savoir si elles génèrent d’autrescontraintes <strong>et</strong> <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à une classification <strong>de</strong> toutes les contraintes selon leformalisme <strong>de</strong> Dirac. Pour ce faire, on se donne un Hamiltonien primaire H 1 ,somme <strong>de</strong> l’Hamiltonien canonique <strong>et</strong> <strong>de</strong> combinaisons linéaires <strong>de</strong>s contraintesprimaires déterminé par⎛⎞∫ LN∑NH 1 = H 0 + dx ⎝U (0) σ 0 + U j (1) σj 1 + ∑⎠ . (2.47)0j=1j=1U j (2) σj 2Notons que les variables U j (1) <strong>et</strong> U j (2)sont grassmann impaires.L’évolution dynamique <strong>de</strong>s contraintes primaires est déterminée par leurscroch<strong>et</strong>s <strong>de</strong> Poisson respectifs avec l’Hamiltonien primaire. Ainsi l’évolution dynamique<strong>de</strong> la contrainte σ 0 est donnée par{σ 0 , H 1 } =∫ L= −La résolution <strong>de</strong> l’équation0∫ Ldy {σ 0 (t, x), H 1 }⎛N∑dy ⎝∂ 1 π 1 + e0j=1j=1ψ j † ψ j ⎞⎠ (t, y)δ(x − y)⎛⎞N∑= − ⎝∂ 1 π 1 + e ψ j † ψ j ⎠ . (2.48)conduit donc à une contrainte secondaire{σ 0 , H 1 } = 0, (2.49)σ 3 = ∂ 1 π 1 + eN∑ψ j † ψ j . (2.50)j=1L’évolution dynamique <strong>de</strong>s contraintes σ j 1 , j ∈ {1, ..., N} est fournie par{ }σ j 1 , H 1==∫ L0∫ L0dy{ϕ j (t, x) + 1 }2 iψj † (t, x), H 1()dy i(∂ 1 + ieA 1 )ψ j † γ 5 + eA 0 ψ j † + iU j (2)δ(x − y)= i(∂ 1 + ieA 1 )ψ j † γ 5 + eA 0 ψ j † + iU j (2) . (2.51)La résolution <strong>de</strong>s équations{ }σ j 1 , H 1 = 0, j ∈ {1, ..., N}, (2.52)


26 Le modèle <strong>de</strong> Schwinger à N saveursnécessite d’attribuer <strong>de</strong>s valeurs à U j (2), j ∈ {1, ..., N},{ }σ j 2 , H 1U j (2) = −(∂ 1 + ieA 1 )ψ j† γ 5 + ieA 0 ψ j† . (2.53)La possibilité d’attribuer <strong>de</strong>s valeurs aux différents coefficients signifie selon leformalisme <strong>de</strong> Dirac que les contraintes primaires σ j 1 , j ∈ {1, ..., N} n’engendrentpas d’autres contraintes secondaires.L’évolution dynamique <strong>de</strong>s contraintes σ j 2 , j ∈ {1, ..., N}, s’exprime comme∫ L= dy{χ j (t, x) + 1 }2 iψj (t, x), H 1=0∫ L0()dy i(∂ 1 − ieA 1 )γ 5 ψ j − eA 0 ψ j + iU j (1)δ(x − y)= i(∂ 1 − ieA 1 )γ 5 ψ j − eA 0 ψ j + iU j (1) . (2.54)La résolution <strong>de</strong>s équations{ }σ j 2 , H 1 = 0, j ∈ {1, ..., N}, (2.55)nécessite d’attribuer <strong>de</strong>s valeurs à U j (1), j ∈ {1, ..., N},U j (1) = −(∂ 1 − ieA 1 )γ 5 ψ j − ieA 0 ψ j . (2.56)La possibilité d’attribuer <strong>de</strong>s valeurs aux différents coefficients signifie selonDirac que les contraintes σ j 2 , j ∈ {1, ..., N} n’engendrent pas d’autres contraintessecondaires.De l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s contraintes primaires, une contrainte dite secondaire est générée.Nous reitérons l’analyse à c<strong>et</strong>te contrainte mais en nous donnant un nouvelHamiltonien secondaire,H 2 = H 1 +∫ L0dxU (3) σ 3 . (2.57)Nous étudions à nouveau l’évolution dynamique <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong> ces contraintes.Ainsi la <strong>de</strong>nsité hamiltonienne secondaire est <strong>de</strong> la formeH 2 = H 0 + U (0) π 0 + U j (1)[ϕ j + 1 ]+ U j2 iψj† (2)[χ j + 1 ]2 iψj+ U (3)[∂ 1 π 1 + eψ j† ψ j] . (2.58)Nous calculons à nouveau les croch<strong>et</strong>s <strong>de</strong> Poisson suivants{π 0 , H 2 } = −(∂ 1 π 1 + eψ j† ψ j ) ≈ 0, (2.59){ϕ j + 1 }2 iψj† , H 2 = i(∂ 1 + ieA 1 )ψ j† γ 5 + eA 0 ψ j† + iU j (2) + eU (3)ψ j† , (2.60){χ j + 1 }2 iψj , H 2 = iγ 5 (∂ 1 − ieA 1 )ψ j − eA 0 ψ j + iU j (1) − eU (3)ψ j , (2.61)


2.1 Etu<strong>de</strong> classique du modèle 27<strong>et</strong> la résolution <strong>de</strong>s équations (2.60) <strong>et</strong> (2.61) conduit àU j (2)= −(∂ 1 + ieA 1 )ψ j† γ 5 + ieA 0 ψ j† + ieU (3) ψ j† , (2.62)U j (1)= −γ 5 (∂ 1 − ieA 1 )ψ j − ieA 0 ψ j − ieU (3) ψ j , (2.63)<strong>et</strong> par conséquent, pour la quantité} [{∂ 1 π 1 + eψ j† ψ j , H 2 = ∂ 1 eψ j† γ 5 ψ j] [ ] [ ]+ eψ j† U j (1)+ e U j (2)ψ j , (2.64)nous avons enfin{∂ 1 π 1 + eψ j† ψ j , H 2}= e∂ 1[ψ j† γ 5 ψ j] ++ eψ [ j† −γ 5 ∂ 1 ψ j + ieA 1 γ 5 ψ j − ieA 0 ψ j − ieU (3) ψ j][+ −∂ 1 ψ j† γ 5 − ieA 1 ψ j† γ 5 + ieA 0 ψ j† + ieU (3) ψ j†] ψ j= 0. (2.65)Ce résultat indique qu’aucune contrainte n’est générée par σ 3 . Ainsi, nousavons la liste complète <strong>de</strong>s contraintes du système.σ 0 = π 0 ,σ j 1 = ϕ j + 1 2 iψj † , j ∈ {1, ..., N},σ j 2 = χ j + 1 2 iψj , j ∈ {1, ..., N},σ 3 = ∂ 1 π 1 + eN∑ψ j † ψ j . (2.66)j=1Après la détermination <strong>de</strong> toutes les contraintes du système, l’étape suivanteest <strong>de</strong> les classifier sur la base <strong>de</strong> l’algèbre <strong>de</strong> leurs croch<strong>et</strong>s <strong>de</strong> Poisson.Une contrainte est dite <strong>de</strong> première classe si ses croch<strong>et</strong>s <strong>de</strong> Poisson avectoutes les autres contraintes, y compris elle même, sont tous nuls une fois lescontraintes imposées. Dans le cas contraire, elle est dite <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> classe.Pour la détermination <strong>de</strong> l’algèbre <strong>de</strong>s croch<strong>et</strong>s <strong>de</strong> Poisson <strong>de</strong>s contraintes, ladémarche est exactement la même que celle du modèle <strong>de</strong> Schwinger à une saveur<strong>de</strong> particules. C<strong>et</strong>te base <strong>de</strong> classification a été largement développée pourle cas à une saveur <strong>de</strong> particule.[8] Afin d’éviter les repétitions, ici nous fournissonsles gran<strong>de</strong>s étapes en vue d’obtenir la classification <strong>et</strong> la réduction <strong>de</strong>scontraintes <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> classe.Pour j ∈ {1, .., N}, k ∈ {1, ..., N}, nous avons le tableau <strong>de</strong>s croch<strong>et</strong>s <strong>de</strong>Poisson <strong>de</strong>s contraintes :{σ 0 (t, x), σ 0 (t, y)} = 0, (2.67){σ 0 (t, x), σ j 1 (t, y) }= 0, (2.68){σ 0 (t, x), σ j 2 (t, y) }= 0, (2.69){σ 0 (t, x), σ 3 (t, y)} = 0. (2.70)


28 Le modèle <strong>de</strong> Schwinger à N saveurs{σ 3 (t, x), σ 3 (t, y)} = 0, (2.71){σ 3 (t, x), σ 0 (t, y)} = 0, (2.72){σ 3 (t, x), σ j 1 (t, y) }= −eψ j † (t, x)δ(x − y), (2.73){σ 3 (t, x), σ j 2 (t, y) }= +eψ j (t, x)δ(x − y). (2.74){}σ j 1 (t, x), σk 1 (t, y){}σ j 1 (t, x), σk 2 (t, y){}σ j 1 (t, x), σ 0(t, y){}σ j 1 (t, x), σ 3(t, y){}σ j 2 (t, x), σk 2 (t, y){}σ j 2 (t, x), σk 1 (t, y){}σ j 2 (t, x), σ 0(t, y){}σ j 2 (t, x), σ 3(t, y)= 0, (2.75)= −iδ jk δ(x − y), (2.76)= 0, (2.77)= eψ j † (t, x)δ(x − y). (2.78)= 0, (2.79)= −iδ jk δ(x − y), (2.80)= 0, (2.81)= −eψ j (t, x)δ(x − y). (2.82)En vue <strong>de</strong> séparer les contraintes <strong>de</strong> première classe <strong>et</strong> <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> classe,nous considérons une combinaison linéaire <strong>de</strong>s contraintes σ 3 , σ j 1 , σj 2 parN∑N∑σ = σ 3 + ie σ j 1 ψj + ie ψ j† σ j 2 . (2.83)j=1Considérant l’expression <strong>de</strong> la contrainteainsi que les i<strong>de</strong>ntitésσ 3 = ∂ 1 π 1 + ej=1N∑ψ j † ψ j , (2.84)j=1ieσ j 1 ψj = ieϕ j ψ j − e 2ieψ j † σ j 2 = ieψ j † χ j − e 2N∑ψ j † ψ j , (2.85)j=1N∑ψ j † ψ j , (2.86)en additionnant membre à membre (2.85) <strong>et</strong> (2.86), <strong>et</strong> en substituant dans(2.84), nous obtenonsσ 3 = ∂ 1 π 1 − ieN∑j=1()σ j 1 ψj + ψ j † σ j 2+ iej=1N∑j=1(ϕ j ψ j + ψ j † χ j) . (2.87)


2.1 Etu<strong>de</strong> classique du modèle 29De c<strong>et</strong>te combinaison, on se donne une contrainteN∑N∑σ = σ 3 + ie σ j 1 ψj + ie ψ j † σ j 2j=1= ∂ 1 π 1 + ieN∑j=1On considère à nouveau les contraintesj=1(ϕ j ψ j + ψ j † χ j) . (2.88)σ 0 , σ, σ j 1 , σj 2 , j ∈ {1, ..., N}, (2.89)dont l’algèbre <strong>de</strong>s croch<strong>et</strong>s <strong>de</strong> Poisson <strong>de</strong>s contraintes avec les autres contraintespour j ∈ {1, ..., N} est la suivante :{σ(t, x), σ(t, y)} = 0, (2.90){σ(t, x), σ 0 (t, y)} = 0 = {σ 0 (t, x), σ(t, y)} , (2.91)}{}{σ(t, x), σ j 1 (t, y) = −ieσ j 1 δ(x − y) = − σ j 1 (t, x), σ(t, y) , (2.92)}{}{σ(t, x), σ j 2 (t, y) = +ieσ j 2 δ(x − y) = − σ j 2 (t, x), σ(t, y) . (2.93)En imposant les contraintes à tous les croch<strong>et</strong>s <strong>de</strong> Poisson <strong>de</strong>s contraintes, nousobtenons <strong>de</strong>ux contraintes <strong>de</strong> première classeσ 0 = π 0 , σ = ∂ 1 π 1 + e<strong>et</strong> 2N contraintes <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> classeN∑ψ j † ψ j , (2.94)j=1σ j 1 = ϕj + i 2 ψj † , σ j 2 = χj + i 2 ψj , j ∈ {1, ..., N}. (2.95)La matrice <strong>de</strong>s croch<strong>et</strong>s <strong>de</strong> Poisson <strong>de</strong>s contraintes <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> classe estdéterminée paravecC jk =C = (C jk ) j∈{1...N}, k∈{1...N}, (2.96){ }{ }σ j 1 , σk 2 = −iδ jk δ(x − y) = σ2 k , σ j 1 , j ∈ {1...N} k ∈ {1...N}. (2.97)C<strong>et</strong>te algèbre fournit une matrice carrée d’ordre 2N inversible, nous perm<strong>et</strong>tantà l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la formule <strong>de</strong>s croch<strong>et</strong>s <strong>de</strong> Dirac définis au chapitre (1) <strong>de</strong> réduire lescontraintes <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> classe. La nouvelle structure symplectique fondamentaleest déterminée par les croch<strong>et</strong>s <strong>de</strong> Dirac suivants :{}ψ±(t, j x), ψ±(t, k y)D{}ψ±(t, j x), ψ±k †(t, y)D{A 1 (t, x), π 1 (t, y) } D= 0 ={}ψ j †± (t, x), ψk †± (t, y)= −iδ jk δ(x − y) ={ψ k ±D, (2.98)}(2.99) ,†(t, x), ψj±(t, y)= δ(x − y). (2.100)D


30 Le modèle <strong>de</strong> Schwinger à N saveurs2.1.3 Formulation Hamiltonienne fondamentaleAprès c<strong>et</strong>te analyse <strong>de</strong>s contraintes, les contraintes <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> classe sont réduites,il survit une seule contrainte <strong>de</strong> première classe, celle non triviale. On sedonne dans ce qui suit une formulation hamiltonienne fondamentale du modèlesur base <strong>de</strong> laquelle l’étu<strong>de</strong> sera poursuivie.En ce qui concerne les <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> libertés fondamentaux, nous ignorons lesecteur (A 0 , π 0 ). En eff<strong>et</strong>, l’équation du mouvement en A 0 est la loi <strong>de</strong> Gauss<strong>et</strong> correspond également à la contrainte <strong>de</strong> première classe, rendant A 0 multiplicateur<strong>de</strong> Lagrange, π 0 est trivialement nul. Nous considérons à présent les<strong>de</strong>grés <strong>de</strong> libertés suivants :A 1 (t, x), π 1 (t, x), ψ j α(t, x), ψ j α†(t, x), j ∈ {1, ..., N}, α = ±. (2.101)En ce qui concerne la structure symplectique fondamentale, elle repose désormaissur les croch<strong>et</strong>s <strong>de</strong> Dirac non nuls. Dans la suite cela, apparaîtra <strong>de</strong>façon implicite, c’est-à-dire que les croch<strong>et</strong>s ne seront pas indicés par D, maisseront notés simplement par{A 1 (t, x), π 1 (t, y) } = δ(x − y) = − { π 1 (t, x), A 1 (t, y) } , (2.102){}{}ψα(t, j x), ψβk †(t, y) = −iδ αβ δ jk δ(x − y) = ψα† j (t, x), ψkβ (t, y) (2.103) ,j ∈ {1, ..., N}, k ∈ {1, ..., N}, α = ±, β = ±.La <strong>de</strong>nsité hamiltonienne <strong>de</strong> première classe est donnée parH = 1 2 π2 1 − i 2N∑ψ j † (γ 5 ∂1 − ieA 1) ψ j + i 2j=1N∑ (∂1 + ieA 1) ψ j † γ 5 ψ j− ∂ 1 [A 0 π 1 ], (2.104)j=1tandis que la contrainte <strong>de</strong> première classe s’exprime commeσ = ∂ 1 π 1 + eN∑ψ j † ψ j , (2.105)j=1conduisant à la <strong>de</strong>nsité hamiltonienne totaleH T = H + A 0 ∂ 1 π 1 + eA 0N∑j=12.1.4 Symétries <strong>et</strong> charges conservéesψ j † ψ j . (2.106)Nous terminons ce paragraphe par l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> certaines symétries du système.Ce modèle s’inscrit dans le cadre <strong>de</strong>s théories <strong>de</strong> champs invariantes sous lestransformations d’espace-temps du groupe <strong>de</strong> Poincaré. Le cas N = 1 <strong>de</strong>jà étudiéen est la preuve.[8] Dans ce qui suit, nous n’allons pas faire cas <strong>de</strong> ces symétriesd’espace-temps. Par ailleurs, notre modèle étant invariant <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> U(1) parconstruction, il existe une gran<strong>de</strong>ur conservée selon le théorème <strong>de</strong> No<strong>et</strong>her,qui est dans notre cas, la contrainte <strong>de</strong> première classe. Nous déterminons les


2.1 Etu<strong>de</strong> classique du modèle 31transformations locales <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> générées par c<strong>et</strong>te contrainte. Celles-ci servirontégalement au niveau quantique. Les N saveurs <strong>de</strong> particules étant toutes <strong>de</strong>masse nulle, il existe <strong>de</strong>s symétries chirales <strong>de</strong> saveur dont le groupe <strong>de</strong> symétrieest SU(N) L × SU(N) R × U(1) V × U(1) A , où le facteur SU(N) L × SU(N) Rmélange les N saveurs <strong>de</strong> spineurs séparément pour les composantes <strong>de</strong> chiralitésgauches <strong>et</strong> droites, tandis que le facteur U(1) V × U(1) A correspond auxtransformations <strong>de</strong> phase communes aux N saveurs <strong>de</strong> fermions <strong>de</strong> Dirac, U(1) Vreprésentant la symétrie vectorielle jaugée <strong>et</strong> U(1) A la symétrie axiale. L’étu<strong>de</strong><strong>de</strong>s symétries chirales fera l’obj<strong>et</strong> du chapitre 3. Nous montrerons dans ce chapitreque c<strong>et</strong>te symétrie axiale valable au niveau classique est brisée au niveauquantique <strong>et</strong> n’est pas une symétrie <strong>de</strong> la théorie quantifiée.La contrainte <strong>de</strong> première classe est génératrice <strong>de</strong> transformations locales<strong>de</strong> <strong>jauge</strong>. Nous nous contentons ici <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>ites transformations <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> qui serontutiles au niveau quantique dans la régularisation <strong>de</strong> certaines gran<strong>de</strong>urscomposites <strong>de</strong> l’espace <strong>de</strong> Hilbert <strong>de</strong>s états. En vue d’obtenir ces p<strong>et</strong>ites transformations,il faut déterminer d’abord les variations infinitésimales. Pour unegran<strong>de</strong>ur quelconque <strong>de</strong> l’espace <strong>de</strong> phase que nous notons F , la variation infinitésimale<strong>de</strong> F générée par la contrainte σ est donnée par{}δ ɛ F =F,∫ L0dxɛ(t, x)σ(t, x), (2.107)où ɛ est un paramètre dépendant <strong>de</strong>s variables (t ∈ R, x ∈ S 1 ) vérifiant unecondition <strong>de</strong> périodicité par rapport à la variable spatiale.La variation infinitésimale <strong>de</strong> A 1 (t, x) est donnée par{}δ ɛ A 1 (t, x) ==∫ L0A 1 (t, x),∫ L0dyɛ(t, y)σ(t, y)⎧⎛⎞ ⎫⎨N∑⎬dy⎩ A1 (t, x), ɛ(t, y) ⎝∂ 1 π 1 + e ψ j † ψ j ⎠ (t, y)⎭ ,,j=1= −∂ 1 ɛ(t, x). (2.108)La variation infinitésimale <strong>de</strong> π 1 (t, x) est{δ ɛ π 1 (t, x) ==∫ L0π 1 (t, x),∫ L0dyɛ(t, y)σ(t, y)}⎧⎛⎞ ⎫⎨N∑⎬dy⎩ π 1(t, x), ɛ(t, y) ⎝∂ 1 π 1 + e ψ j † ψ j ⎠ (t, y)⎭ ,,j=1= 0. (2.109)Les variations infinitésimales <strong>de</strong> ψ j (t, x), j ∈ {1, ..., N} sont déterminées par{}δ ɛ ψ j (t, x) ==∫ L0ψ j (t, x),∫ L0dyɛ(t, y)σ(t, y)⎧⎛⎞ ⎫⎨N∑⎬dy⎩ ψj (t, x), ɛ(t, y) ⎝∂ 1 π 1 + e ψ j † ψ j ⎠ (t, y)⎭ ,= −ieɛ(t, x)ψ j (t, x). (2.110),j=1


32 Le modèle <strong>de</strong> Schwinger à N saveursLes variations infinitésimales <strong>de</strong> ψ j † (t, x), j ∈ {1, ..., N} sont déterminées par{}δ ɛ ψ j † (t, x) ==∫ L0ψ j † (t, x),∫ L0dyɛ(t, y)σ(t, y)⎧⎛⎞ ⎫⎨N∑⎬dy⎩ ψj † (t, x), ɛ(t, y) ⎝∂ 1 π 1 + e ψ j † ψ j ⎠ (t, y)⎭ ,,j=1= +ieɛ(t, x)ψ j † (t, x). (2.111)De ces variations infinitésimales, nous déduisons les transformations finies<strong>de</strong> <strong>jauge</strong>, appelées encore “p<strong>et</strong>ites” transformations <strong>de</strong> <strong>jauge</strong>.A 1′ (t, x) = A 1 (t, x) − ∂ 1 ɛ(t, x), (2.112)π 1′(t, x) = π 1 (t, x), (2.113)ψ j ′ (t, x) = e −ieɛ(t,x) ψ j (t, x), (2.114)ψ j †′ (t, x) = e ieɛ(t,x) ψ j † (t, x), (2.115)tandis que le multiplicateur <strong>de</strong> la Lagrange A 0 se transforme commeA 0′ (t, x) = A 0 (t, x) + ∂ 0 ɛ(t, x), (2.116)assurant ainsi l’invariance <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> <strong>de</strong> l’action hamiltonienne <strong>de</strong> premier ordredu système.Les courants vectoriels associés à la symétrie vectorielle U(1) V sont déterminésparJ µ =N∑¯ψ j γ µ ψ j , µ = 0, 1. (2.117)j=1J µ = (J 0 , J 1 ), (2.118)avecN∑N∑J 0 = ψ j † γ 0 γ 0 ψ j = ψ j † ψ j .j=1j=1N∑N∑J 1 = ψ j † γ 0 γ 1 = ψ j † γ 5 ψ j .j=1Montrons qu’il y a conservation du courant vectoriel pour les configurationssolutions <strong>de</strong>s équations du mouvement du système. En eff<strong>et</strong>,j=1∂ µ J µ = ∂ 0 J 0 + ∂ 1 J 1 ,N∑ []= ∂ 0 (ψ j † ψ j ) + ∂ 1 (ψ j † γ 5 ψ j )j=1= ∂ 0⎛⎝N∑j=1⎞ ⎛ψ j † ψ j ⎠ + ∂ 1⎝N∑j=1ψ j † γ 5 ψ j ⎞⎠ . (2.119)


2.1 Etu<strong>de</strong> classique du modèle 33Des équations du mouvement en A 0 , (2.17), <strong>et</strong> en A 1 , (2.21), nous avonsN∑N∑∂ 1 π 1 = −e ψ j † ψ j , ∂ 0 π 1 = e ψ j † γ 5 ψ j . (2.120)j=1j=1En substituant (2.120) dans (2.119), nous obtenonsLa charge correspondante est déterminée par∂ µ J µ = ∂ 0 J 0 + ∂ 1 J 1 = 0. (2.121)Q =∫ L0dxJ 0 . (2.122)Notons que non seulement Q est conservée, mais s’annule constamment en raison<strong>de</strong> la contrainte <strong>de</strong> première classeσ = ∂ 1 π 1 + eN∑ψ j † ψ j = 0, (2.123)j=1Q = − 1 e∫ L0dx∂ 1 π 1 = 0. (2.124)Pour ce qui concerne le courant électromagnétique, il se déduit du courantvectoriel parJ µ em = eJ µ , µ = 0, 1. (2.125)Ce courant obéit aux mêmes lois que le courant vectoriel.Les courants axiaux associés à la symétrie axiale U(1) A sont déterminés paravec<strong>et</strong>J µ 5 = ¯ψ j γ µ γ 5 ψ j , µ = 0, 1, (2.126)J µ 5 = (J 0 5 , J 1 5 ), (2.127)J 0 5 =J 1 5 =N∑N∑ψ j † γ 0 γ 0 γ 5 ψ j = ψ j † γ 5 ψ j , (2.128)j=1j=1N∑N∑ψ j † γ 0 γ 1 γ 5 ψ j = + ψ j † ψ j . (2.129)j=1j=1D’une manière générale, nous avonsJ µ 5 = −ɛµν J ν . (2.130)Par ailleurs, utilisant l’expression J µ 5 en termes <strong>de</strong> fermions ainsi que les équationsdu mouvement <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers, un calcul explicite établit que le courant


34 Le modèle <strong>de</strong> Schwinger à N saveursaxial est en eff<strong>et</strong> conservé, ∂ µ J µ 5donnée par= 0. En particulier, la charge associée estQ 5 =∫ LdxN∑ψ j† γ 5 ψ j =∫ L0 j=10dxJ 1 , (2.131)<strong>et</strong>2.2 Etu<strong>de</strong> quantique du modèle2.2.1 Quantification canoniqueddt Q 5 = 0. (2.132)La détermination <strong>de</strong> la structure Hamiltonienne fondamentale classique dusystème selon le formalisme <strong>de</strong> Dirac fournit toutes les informations nécessairespour l’étu<strong>de</strong> du système quantique correspondant. Nous procédons ici par laquantification canonique dite principe <strong>de</strong> correspondance qui affirme qu’à chacune<strong>de</strong>s structures classiques doit correspondre une structure semblable pourle système quantique. Ainsi, au niveau quantique, l’espace correspondant à l’espace<strong>de</strong> phase est un espace <strong>de</strong> Hilbert abstrait dont les éléments sont appelés<strong>de</strong>s états quantiques. Aux variables classiques d’espace <strong>de</strong> phase correspon<strong>de</strong>nt<strong>de</strong>s opérateurs linéaires agissant sur l’espace <strong>de</strong> Hilbert considéré. Aux croch<strong>et</strong>s<strong>de</strong> Dirac sur l’espace <strong>de</strong> phase du système correspond une structure algébrique,les règles <strong>de</strong> commutation pour le système quantique. Nous supposons toujoursque = 1 = c. En fonction <strong>de</strong> toutes ces correspondances établissant le passagedu système classique au système quantique, la formulation hamiltoniennefondamentale au niveau quantique se déduit par les opérateurs fondamentauxagissant sur l’espace <strong>de</strong> Hilbert suivants :ˆπ 1 (t, x),  1 (t, x), ˆψj ±(t, x), ˆψj †± (t, x), j ∈ {1, ..., N}, (2.133)qui satisfont aux relations <strong>de</strong> commutation <strong>et</strong> d’anticommutation fondamentalessuivantes pour j ∈ {1, ..., N}, k ∈ {1, ..., N},[Â1 (t, x), ˆπ 1 (t, y)]{ }ˆψj ±(t, x), ˆψk †± (t, y)[= iδ(x − y) = −= δ jk δ(x − y) =]ˆπ 1 (t, x),  1 (t, y){ˆψk †± (t, x), ˆψj ±(t, y), (2.134)}. (2.135)Les relations <strong>de</strong> commutation <strong>et</strong> d’anticommutation sont définies à tempségal, les opérateurs bosoniques, en l’occurence les opérateurs champs <strong>de</strong> <strong>jauge</strong>suivent <strong>de</strong>s relations <strong>de</strong> commutation tandis que les opérateurs fermioniquessuivent <strong>de</strong>s relations d’anticommutation.La <strong>de</strong>nsité hamiltonienne <strong>de</strong> première classe est aussi un opérateur au niveauquantique défini parĤ = 1 2 ˆπ2 1 − i 2N∑ˆψ j† γ 5 (∂ 1 − ieÂ1 ) ˆψ j + i 2j=1N∑(∂ 1 + ieÂ1 ) ˆψ j† γ ˆψj 5 . (2.136)j=1


2.2 Etu<strong>de</strong> quantique du modèle 35La spécification précise <strong>de</strong>s opérateurs composites constitués d’opérateursne commutant pas est réalisée au travers <strong>de</strong> la bosonisation <strong>de</strong>s champs fermioniquesdiscutée ci-après. La contrainte <strong>de</strong> première classe quantique estˆσ = ∂ 1ˆπ 1 + eN∑ˆψ j† ˆψj , (2.137)j=1tandis que la <strong>de</strong>nsité hamiltonienne totale quantiqueĤ T = Ĥ + A0ˆσ − ∂ 1 (A 0ˆπ 1 ). (2.138)Nous venons <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à la spécification <strong>de</strong> ce qui <strong>de</strong>vrait constituer laquantification canonique du modèle avec à l’appui, une formulation hamiltoniennequantique nous ouvrant les portes pour une étu<strong>de</strong> quantique du système.Nous nous situons dans l’image <strong>de</strong> Schrödinger où le temps est fixé <strong>et</strong> nous lechoisissons égal à zéro. La notation : : désignera l’ordre normal selon lequelles opérateurs <strong>de</strong> création doivent être à gauche <strong>de</strong>s opérateurs d’annihilation.En vue <strong>de</strong> réduire les difficultés, nous uniformisons les opérateurs champs enprocédant par une bosonisation <strong>de</strong>s opérateurs fermioniques, <strong>et</strong> c<strong>et</strong> ordre normalest alors défini spécifiquement en terme <strong>de</strong>s opérateurs bosoniques.2.2.2 Bosonisation du secteur fermioniqueIl est bien connu qu’à 1 + 1 dimensions, les opérateurs fermioniques peuvents’exprimer en fonction d’opérateurs bosoniques à l’ai<strong>de</strong> d’opérateurs <strong>de</strong>vertex <strong>et</strong> <strong>de</strong> facteurs dits <strong>de</strong> Klein. Ce sont <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> compensation dontla construction relève souvent d’une originalité. Ici, nous nous sommes inspirésdu facteur <strong>de</strong> Klein obtenu pour le cas N = 1 pour construire <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong>Klein relatifs aux différents opérateurs fermioniques.[8, 9]Nous considérons 2N bosons chiraux réels, tous <strong>de</strong> masses nulles déterminéspour j ∈ {1, ..., N}, x ∈ S 1 par (voir la section (1.2.1) du chapitre 1)ˆφ j ±(x) = ˆq j ± ± 2π L ˆpj ±(x) +∞∑n=11(√ â j†n±,ne ± 2iπLnx + â j ±,ne ∓ 2iπL nx) , (2.139)avec la représentation algébrique pour j ∈ {1, ..., N}, k ∈ {1, ..., N}, n ≥ 1, m ≥1,[ ]ˆφj ±(x), ∂ 1 ˆφk ± (y) = ±2iπδ jk δ(x − y), (2.140)[ ]]ˆq ±, j ˆp k ± = iδ jk ,[â j ±,n, â k†±,m = iδ jk δ mn . (2.141)En effectuant le changement <strong>de</strong> variable z = e ± 2iπL nx , on se ramène au plancomplexe <strong>et</strong> les expressions sont données par1(√ â j†n±,nz n + â j ±,nz −n) . (2.142)ˆφ j ±(z) = ˆq j ± − iˆp j ± ln z + ∑ n≥1En fonction <strong>de</strong> ces bosons chiraux, les opérateurs <strong>de</strong> vertex fermioniques{ ˆψ j ±(x)} j∈{1,...,N} sont représentés parˆψ j ±(z) = e iπλ ∑ Nk=1 (αj ±,k ˆpk ± +βj ±,k ˆpk ∓ ) : e ±iλ ˆφ j ± (z) :, (2.143)


36 Le modèle <strong>de</strong> Schwinger à N saveursainsi queˆψ j†± (z) = e −iπλ ∑ Nk=1 (αj ±,k ˆpk ± +βj ±,k ˆpk ∓ ) : e ∓iλ ˆφ j ± (z) :, (2.144)λ étant un paramètre réel vérifiant la condition λ 2 = 1. Le facteur <strong>de</strong> Klein est l<strong>et</strong>erme e −iπλ ∑ Nk=1 (αj ±,k ˆpk ± +βj ±,k ˆpk ∓ ) où les paramètres réels α j ±,k , βj ±,k dépen<strong>de</strong>nt<strong>de</strong>s différentes saveurs <strong>de</strong> chiralité vérifiant les conditions suivantes pour j ∈{1, ..., N}, k ∈ {1, ..., N},⎧1⎨α j 2si k < j±,k= 0 si k = j(2.145)⎩− 1 2si k > jβ j ±,k= 1 2 . (2.146)Le tableau ci-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> produits ordonnés <strong>de</strong>s opérateurs fermioniques témoigned’une bosonisation parfaite <strong>de</strong> ces opérateurs, car nous r<strong>et</strong>rouvons l’algèbred’anticommutation qui les caractérise (les détails <strong>de</strong> la relation aux règles d’anticommutation<strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s fermioniques <strong>de</strong>s champs <strong>de</strong> Dirac originaux ne sontpas repris ici ; ils sont discutés dans les refs. [8, 9, 10] dans le cas (N = 1), <strong>et</strong>sont partiellement explicités au travers d’un usage différent dans le chapitre 3).1) Pour |X| > |Y |,Pour |Y | > |X|,ˆψ j ±(X) ˆψ j ±(Y ) = (X − Y )e ∓iπαj ±,j e2iπλ ∑ Nk=1 (αj ±,k ˆpk ± +βj ±,k ˆpk ∓ )× : e ±iλ ˆφ j ± (X)±iλ ˆφ j ± (Y ) : . (2.147)ˆψ j ±(Y ) ˆψ j ±(X) = (Y − X)e ∓iπαj ±,j e2iπλ ∑ Nk=1 (αj ±,k ˆpk ± +βj ±,k ˆpk ∓ )2) Pour |X| > |Y |,× : e ±iλ ˆφ j ± (X)±iλ ˆφ j ± (Y ) : . (2.148)ˆψ j ±(X) ˆψ j ∓(Y ) = e ∓iπβj ∓,j eiπλ ∑ Nk=1 (αj ±,k ˆpk ± +βj ±,k ˆpk ∓ ) e iπλ ∑ Nk=1 (αj ∓,k ˆpk ∓ +βj ∓,k ˆpk ± )Pour |Y | > |X|,× : e ±iλ ˆφ j ± (X)∓iλ ˆφ j ∓ (Y ) : . (2.149)ˆψ j ∓(Y ) ˆψ j ±(X) = e ±iπβj ±,j eiπλ ∑ Nk=1 (αj ∓,k ˆpk ∓ +βj ∓,k ˆpk ± ) e iπλ ∑ Nk=1 (αj ±,k ˆpk ± +βj ±,k ˆpk ∓ )3) Pour |X| > |Y |,× : e ∓iλ ˆφ j ∓ (X)±iλ ˆφ j ± (Y ) : . (2.150)ˆψ j ±(X) ˆψ l ±(Y ) = e ∓iπαl ±,j eiπλ ∑ Nk=1 (αj ±,k ˆpk ± +βj ±,k ˆpk ∓ ) e iπλ ∑ Nk=1 (αl ±,k ˆpk ± +βl ±,k ˆpk ∓ )Pour |Y | > |X|,× : e ±iλ ˆφ j ± (X)±iλ ˆφ l ± (Y ) : . (2.151)ˆψ l ±(Y ) ˆψ j ±(X) = e ∓iπαj ±,l eiπλ ∑ Nk=1 (αl ±,k ˆpk ± +βl ±,k ˆpk ∓ ) e iπλ ∑ Nk=1 (αj ±,k ˆpk ± +βj ±,k ˆpk ∓ )× : e ±iλ ˆφ l ± (Y )±iλ ˆφ j ± (X) : . (2.152)


2.2 Etu<strong>de</strong> quantique du modèle 374) Pour |X| > |Y |,ˆψ j ±(X) ˆψ l ∓(Y ) = e ∓iπβl ∓,j eiπλ ∑ Nk=1 (αj ±,k ˆpk ± +βj ±,k ˆpk ∓ ) e iπλ ∑ Nk=1 (αl ∓,k ˆpk ∓ +βl ∓,k ˆpk ± )Pour |Y | > |X|,× : e ±iλ ˆφ j ± (X)∓iλ ˆφ l ∓ (Y ) : . (2.153)ˆψ l ∓(Y ) ˆψ j ±(X) = e ±iπβj ±,l eiπλ ∑ Nk=1 (αl ∓,k ˆpk ∓ +βl ∓,k ˆpk ± ) e iπλ ∑ Nk=1 (αj ±,k ˆpk ± +βj ±,k ˆpk ∓ )5) Pour |X| > |Y |,Pour |Y | > |X|,× : e ∓iλ ˆφ l ∓ (Y )±iλ ˆφ j ± (X) : . (2.154)ˆψ ±(X) j j† 1ˆψ ± (Y ) =X − Y e±iπαj ±,j : e±iλ ˆφ j ± (X)∓iλ ˆφ j ± (Y ) : . (2.155)ˆψ j†± (Y ) ˆψ ±(X) j 1=Y − X e±iπαj ±,j : e±iλ ˆφ j ± (X)∓iλ ˆφ j ± (Y ) : . (2.156)6) Pour |X| > |Y |,ˆψ j ±(X) ˆψ l† ±(Y ) = e ±iπαl ±,j eiπλ(α j ±,k pk ± +βj ±,k pk ± ) e −iπλ(αl ±,k pk ± +βl ±,k pk ∓ )Pour |Y | > |X|,× : e ±iλ ˆφ j ± (X)∓iλ ˆφ l ± (Y ) : . (2.157)ˆψ l† ±(Y ) ˆψ j ±(X) = e ±iπαj ±,l eiπλ(α j ±,k pk ± +βj ±,k pk ± ) e −iπλ(αl ±,k pk ± +βl ±,k pk ∓ )7) Pour |X| > |Y |,× : e ±iλ ˆφ j ± (X)∓iλ ˆφ l ± (Y ) : . (2.158)ˆψ ±(X) j j† ˆψ ∓ (Y ) = e ±iπβj ∓,j eiπλ ∑ Nk=1 (αj ±,k ˆpk ± +βj ±,k ˆpk ∓ ) e −iπλ ∑ Nk=1 (αj ∓,k ˆpk ∓ +βj ∓,k ˆpk ± )Pour |Y | > |X|,× : e ±iλ ˆφ j ± (X)±iλ ˆφ j ∓ (Y ) : . (2.159)ˆψ j†∓ (Y ) ˆψ j ±(X) = e ∓iπβj ±,j eiπλ ∑ Nk=1 (αj ±,k ˆpk ± +βj ±,k ˆpk ∓ ) e −iπλ ∑ Nk=1 (αj ∓,k ˆpk ∓ +βj ∓,k ˆpk ± )8) Pour |X| > |Y |,× : e ±iλ ˆφ j ± (X)±iλ ˆφ j ∓ (Y ) : . (2.160)ˆψ j ±(X) ˆψ l† ∓(Y ) = e ±iπβl ∓,j eiπλ ∑ Nk=1 (αj ±,k ˆpk ± +βj ±,k ˆpk ∓ ) e −iπλ ∑ Nk=1 (αl ∓,k ˆpk ∓ +βl ∓,k ˆpk ± )Pour |Y | > |X|,× : e ±iλ ˆφ j ± (X)±iλ ˆφ l ∓ (Y ) : . (2.161)ˆψ l† ∓(Y ) ˆψ j ±(X) = e ∓iπβj ±,l eiπλ ∑ Nk=1 (αj ±,k ˆpk ± +βj ±,k ˆpk ∓ ) e −iπλ ∑ Nk=1 (αl ∓,k ˆpk ∓ +βl ∓,k ˆpk ± )× : e ±iλ ˆφ j ± (X)±iλ ˆφ l ∓ (Y ) : . (2.162)


38 Le modèle <strong>de</strong> Schwinger à N saveursLes relations analogues pour les produits impliquant ± <strong>et</strong> ˆψ ± l† ne conduisentpas à <strong>de</strong>s restrictions additionnelles sur les coefficients α j ±,k <strong>et</strong> βj ±,k, aussi nesont-ils pas repris ici.La relation <strong>de</strong> ces opérateurs <strong>de</strong> vertex aux champs fermioniques ˆψ ±(x) j esttelle queˆψj†ˆψ j ±(x) =×1√Le ± iπ L x e iπλ[αj ±,k ˆpk ± +βj ±,k ˆpk ∓ ] e ±iλˆqj ± eλ 2iπL xˆpj ±+∞ ∏n=1e ± iλ √ n â j†±,n2iπ +∞ ∏e± Lnxn=1e ± √ iλn â j 2iπ±,ne∓ L nx , (2.163)ˆψ j†± (x) =×1√Le ± iπ L x e −iπλ[αj ±,k ˆpk ± +βj ±,k ˆpk ∓ ] e ∓iλˆqj ± e−λ 2iπL xˆpj ±+∞∏e ∓ √ iλn â j† 2iπ +∞ ∏±,ne± Lnxn=1n=1e ∓ √ iλn â j 2iπ±,ne∓ L nx , (2.164)satisfaisants les propriétés d’holonomie suivantes<strong>et</strong> doncˆψ ±(x j + L) = e ±iπ e 2iπλˆpj ± ˆψj ±(x)= −e 2iπλλj ± ˆψj ±(x), (2.165)λλ j ± = α j ±, (2.166)car le spectre <strong>de</strong>s valeurs propres <strong>de</strong> ˆp k ± est n k ± + λ k ±, (n k ± ∈ Z, λ k ± défini modulo1).Une fois que les opérateurs fermioniques sont bosonisés, il nous reste à exprimerles opérateurs composites tels que les courants fermioniques, le secteurfermionique <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité hamiltonienne <strong>de</strong> première classe <strong>et</strong> la contrainte <strong>de</strong>première classe, en fonction <strong>de</strong> ces bosons chiraux réels <strong>et</strong> en même temps <strong>de</strong> s’assurer<strong>de</strong> leur invariance par <strong>jauge</strong>. Pour ce faire, on utilise le procédé <strong>de</strong> Point-Splitting qui consiste en l’insertion <strong>de</strong> l’opérateur e ie ∫ yx duÂ1 (u) représentant uneligne <strong>de</strong> Wilson.[8, 10] Pour les courants fermioniques, ˆψj †ˆψ j ± ±, nous calculonslim∫ yx→y eie x duÂ1 (u) 1 [ ]ˆψj †± (y), ˆψj2±(x) . (2.167)De même pour les expressions du secteur fermionique, il s’agit <strong>de</strong> calculerlim∫ yx→y eie x duÂ1 (u) ˆψj †± (∂ 1 − ieÂ1 ) ˆψ ±, j (2.168)lim∫ yx→y eie x duÂ1 (u) (∂ 1 + ieÂ1 j†) ˆψ ˆψ j ± ±. (2.169)Toutes ces expressions sont obtenues par calcul direct à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s expressions


2.2 Etu<strong>de</strong> quantique du modèle 39linéarisées ci-<strong>de</strong>ssous en posant y = x + ɛ, ɛ > 0 :e ie ∫ x+ɛx duÂ1 (u)= 1 + ieɛÂ1 + 1 2 ɛ2 [ ie∂ 1  1 − e 2  12]ˆψ j†± (x + ɛ) ˆψ j ±(x) = e ∓iλ [ˆφj ±+ O(ɛ 3 ), (2.170)2iπ(e± L(x+ɛ) )− ˆφ j 2iπ± (e± L x )= 1 ∓ iλɛ∂ 1 ˆφj ± + 1 [ 2 ɛ2 ∓iλ∂1 2 ˆφ j ± − (∂ 1 ˆφj ±) 2]+ O(ɛ 3 ). (2.171)Les détails <strong>de</strong> ces calculs sont fournis dans les Refs.[8, 10] dans le cas N = 1.Nous obtenons les représentations bosoniques <strong>de</strong>s courants fermioniques suivantespour j ∈ {1, ..., N},ˆψ j† ˆψ j ± ± = − λ (∂ 1 ˆφj ± ∓2πeλÂ1) . (2.172)Nous déduisons respectivement les expressions <strong>de</strong>s courants non axiaux <strong>et</strong> axiauxparˆψ j† ˆψjˆψ j† γ 5 ˆψj=j† ˆψ ˆψ j j†+ + + ˆψ ˆψ j − − = − λ [2πj†= − ˆψ ˆψ j j†+ + + ˆψ ˆψ j − − = − e π∂ 1 ˆφj + + ∂ 1 ˆφj −[ 1 − 12eλ ∂ 1]], (2.173)(ˆφj + − ˆφ j −) ] .(2.174)Le secteur fermionique <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité hamiltonienne <strong>de</strong> première classe sedéduit par (à une constante additive près associée à l’énergie du vi<strong>de</strong> que nousignorons ici)i j† ˆψ ± (∂ 1 −2 ieÂ1 ) ˆψ j ± − i 2 (∂ 1 + ieÂ1 j†) ˆψ ˆψ j ± ± = ± 1 (∂ 1 ˆφj ± ∓4πeλÂ1) 2. (2.175)La contrainte <strong>de</strong> première classe se déduit parˆσ = ∂ 1ˆπ 1 − eλ2πN∑j=1()∂ 1 ˆφj + + ∂ 1 ˆφj − . (2.176)2.2.3 Redéfinition <strong>de</strong>s <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté quantiques du systèmeOn part <strong>de</strong> la représentation bosonique <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité hamiltonienne <strong>de</strong> premièreclasse quantiqueĤ = 1 2 ˆπ2 1 −= 1 2 ˆπ2 1 +N∑j=1N∑j=1[ i2 ˆψ j† γ 5 (∂ 1 − ieÂ1 ) ˆψ j − i 2 (∂ 1 + ieÂ1 ) ˆψ j† γ 5 ˆψj](2.177)[ 1(∂ 1 ˆφj + −4πeλÂ1) 2 1(]+ ∂ 1 ˆφj − +4πeλÂ1) 2.(2.178)


40 Le modèle <strong>de</strong> Schwinger à N saveursEn développant les termes quadratiques dans (2.178), nous avonsĤ = 1 2 ˆπ2 1 + 14π−2eλÂ14πL’équation (2.179) équivaut àN∑j=1Ĥ = 1 2 ˆπ2 1 + 14π⎡+ Ne22π−⎡1⎣8πN⎣ 1 −N∑j=1N∑j=1( ) 2 1∂ 1 ˆφj + +4πN∑j=1( ) 2∂ 1 ˆφj −(∂ 1 ˆφj + − ˆφ)j− + 2N4π e2  12 . (2.179)N∑j=1( ) 2 1∂ 1 ˆφj + +4πλ2NeN∑j=1(∂ 1 ˆφj + − ˆφ) ⎤j ⎦−N∑j=1(∂ 1 ˆφj + − ˆφ) ⎤j ⎦−2( ) 2∂ 1 ˆφj −2. (2.180)En utilisant l’égalité (2.176), nous additionnons dans (2.180) le terme i<strong>de</strong>ntiquementnul⎡− 1 ⎣8πNN∑j=1Nous obtenons enfin(∂ 1 ˆφj + + ˆφ) ⎤j ⎦−Ĥ = 1 2 ˆπ2 1 + Ne22π⎡2⎣ 1 −+ 1 [ ] 2 2π8πN eλ (∂ 1ˆπ 1 − ˆσ) . (2.181)λ2NeN∑j=1(∂ 1 ˆφj + − ˆφ) ⎤j ⎦−π+2Ne 2 (∂ 1ˆπ 1 ) 2 −πNe 2 (∂ 1ˆπ 1 ) ˆσ +π2Ne 2 ˆσ2+ 1 N∑ ( ) 2 1N∑ ( ) 2∂ 1 ˆφj + + ∂ 1 ˆφj −4π4πj=1j=1⎛ ⎞ ⎛ ⎞−14πNN∑⎝ ∂ 1 ˆφj ⎠j=1+2− 14πNj=1−2N∑⎝ ∂ 1 ˆφj ⎠ . (2.182)Redéfinissons maintenant les gran<strong>de</strong>urs quantiques fondamentales par2µ =√Nπ |e|, avec µ2 = N π e2 , (2.183)⎛ˆϕ = − ˆπ 1µ , <strong>et</strong> ˆπ ϕ = µ ⎝ 1 −λ2NeN∑j=1∂ 1(ˆφj + − ˆφ j −) ⎞ ⎠ . (2.184)


2.2 Etu<strong>de</strong> quantique du modèle 41Les gran<strong>de</strong>urs quantiques ˆφ j ±, j ∈ {1, ..., N} ne sont pas invariantes <strong>de</strong> <strong>jauge</strong>.En eff<strong>et</strong>, les opérateurs fermioniques se transforment par phase( ) ′ˆψj ± = e−ieɛ ˆψj ±, (2.185)entraînant une transformation par shift <strong>de</strong>s opérateurs bosoniques qui se r<strong>et</strong>rouventen exponentielles dans les opérateurs <strong>de</strong> vertex. En vue d’obtenir unerégularisation totale <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité hamiltonienne <strong>de</strong> première classe, nous construisons<strong>de</strong>s combinaisons linéaires <strong>de</strong> ces opérateurs bosoniques <strong>de</strong> la façonsuivante :⎛⎞ˆΦ k 1k∑± = √ ⎝ ˆφ j k+1± − k ˆφ ⎠ , k ∈ {1, ..., (N − 1)}, (2.186)k(k + 1)<strong>et</strong>j=1ˆφ j ± = √ 1N−1∑ˆΦ0 ± + D jk ˆΦk ± , ˆΦ0 ± = √ 1N Nk=1±N∑j=1ˆφ j ±, (2.187)où (D jk ) est la matrice <strong>de</strong> transformation⎛D jk =⎜⎝√1√6 1 √112 12. . . √ √1(N−1)N N− √ 1 √6 1 √112 12. . . √ √1(N−1)N N0 − √ 2 √116 12. . . √ √1(N−1)N N0 0 − √ 3112. . . √ √1(N−1)N N.... ... ... ..0 0 0 0N−1√ √1(N−1)N N⎞⎟⎠où les éléments <strong>de</strong> matrice vérifientN∑D jk = 0 ,j=1N∑D jk D jk ′ = δ kk ′. (2.188)j=1Puisque les gran<strong>de</strong>urs ˆφ j ± se transforment toutes <strong>de</strong> la même manière par shift,les opérateurs ˆΦ j ± (j ≠ 0) sont invariants <strong>de</strong> <strong>jauge</strong>, par construction. En substituant(2.183), (2.184), (2.187) dans (2.182), nous avons la <strong>de</strong>nsité hamiltoniennequantique fondamentaleĤ = 1 2 ˆπ2 ϕ + 1 2 µ2 ˆϕ 2 + 1 2 (∂ 1 ˆϕ) 2 + 1 2+ 14πN−1∑j=1( ) 2 1∂ 1 ˆΦj + +4πN−1∑j=1( ) 2 ( ˆσ ˆσ+ ∂ 1 ˆϕµ µ)( 2∂ 1 ˆΦj −). (2.189)Les nouvelles gran<strong>de</strong>urs quantiques fondamentales sont les suivantes :}ˆϕ(x), ˆπ ϕ (x),{ˆΦj ±(x). (2.190)j∈{1,...,(N−1)}


42 Le modèle <strong>de</strong> Schwinger à N saveursL’algèbre fondamentale <strong>de</strong> relations <strong>de</strong> commutation pour j, k ∈ {1, ..., (N − 1)}est déterminée par[ ˆϕ(x), ˆϕ(y)] = 0 = [ˆπ ϕ (x), ˆπ ϕ (y)] , (2.191)[ˆϕ(x), ˆΦ] [j±(y) = 0 = ˆπ ϕ (x), ˆΦ]j±(y) , (2.192)[ ˆϕ(x), ˆπ ϕ (y)] = iδ(x − y), (2.193)][ˆΦj ±(x), ∂ 1 ˆΦk ± (y) = ±2iπδ kj δ(x − y). (2.194)Ces opérateurs quantiques peuvent s’écrire en terme <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la façon suivante:ˆϕ(x) =+∞∑ˆπ ϕ (x) = −i2Ln=−∞+∞∑(N n ˆβn e 2iπL nx + ˆβ ne † − 2iπ nx) L (2.195)n=−∞1(ˆβn e 2iπL nx −N ˆβ ne † − 2iπ nx) L , (2.196)noù nous avonsN n =√1√ , ω n = µ 2 + ( 2π 2Lωn L n)2 (2.197)C<strong>et</strong>te normalisation assure que la contribution du secteur ( ˆϕ , ˆπ ϕ ) à l’Hamiltoniense factorise sous la forme, après ordre normal en β n <strong>et</strong> β † n,Ĥ ϕ =+∞∑n=−∞ω n β † nβ n . (2.198)Ce choix <strong>de</strong> représentation en mo<strong>de</strong>s est bien défini, car nous r<strong>et</strong>rouvons (2.193)par les formules <strong>de</strong> resommation <strong>de</strong> Poisson. En fonction <strong>de</strong> (2.186) <strong>et</strong> <strong>de</strong> (2.139),pour j ∈ {1, ..., (N − 1)} nous posonsˆΦ j ±(x) = ˆQ j ± ± 2π L ˆP j ±x + ∑ n≥1(Âj †±,ne ± 2iπLnx + Âj ±,ne ∓ 2iπL nx) , (2.199)avecˆQ j ± =ˆP j ± = j†±,n = j ±,n =( j∑)1√ ˆq ± k − j ˆq j+1± ; (2.200)j(j + 1)k=1( j∑)1√ ˆp k ± − j ˆp j+1± ; (2.201)j(j + 1)k=1( j∑)1 1√ √n â k†±,n − jâ j+1†±,n ; (2.202)j(j + 1)k=1( j∑)1 1√ √n â k ±,n − jâ j+1±,n . (2.203)j(j + 1)k=1


2.2 Etu<strong>de</strong> quantique du modèle 43L’algèbre <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s se déduit <strong>de</strong> (2.141) par[Âk ±,m ,  j†±,n][ˆβn , ˆβ † m]= 1 m δ kjδ mn ,[ ]j ˆQk ± , ˆP ± = iδ kj , (2.204)= δ mn , ˆQj †± = ˆQ j ±, ˆPj †± = ˆP j ±. (2.205)Les équations du mouvement au niveau quantique dans l’image <strong>de</strong> Heisenbergsont déterminées par l’Hamiltonien total quantique (2.138) où Ĥ désignel’expression en (2.189). Pour une gran<strong>de</strong>ur quelconque θ du système quantique,l’équation du mouvement <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te gran<strong>de</strong>ur est déterminée par˙θ(t) = −i∫ L0]dx[θ(t), Ĥ T . (2.206)En fonction <strong>de</strong> ces relations, nous déterminons les équations du mouvement <strong>de</strong>sgran<strong>de</strong>urs quantiques fondamentales du système par[ ]∂ 0 ˆϕ = −i ˆϕ, Ĥ T = ˆπ ϕ ; (2.207)]( ) ˆσ∂ 0ˆπ ϕ = −i[ˆπ ϕ , Ĥ T = −µ 2 ˆϕ + ∂1 2 ˆϕ + ∂ 1 ; (2.208)µ]∂ 0 ˆΦj ± = −i[ˆΦj ±, Ĥ T = ±∂ 1 ˆΦj ±, j ∈ {1, ..., (N − 1)}. (2.209)Ces équations du mouvement conduisent respectivement aux équations <strong>de</strong> KleinGordon pour la gran<strong>de</strong>ur ˆϕ[∂20 − ∂ 2 1 + µ 2] ˆϕ = ∂ 1( ˆσµ)(2.210)<strong>et</strong> du boson chiral pour la gran<strong>de</strong>ur ˆΦ j ±(∂ 0 ∓ ∂ 1 ) ˆΦ j ± = 0. (2.211)Il ressort que le spectre physique du système se compose <strong>de</strong> (N − 1) bosonschiraux réels <strong>de</strong> masse nulle qui sont les gran<strong>de</strong>urs ˆΦ j ± , j = 1, ..., (N − 1) <strong>et</strong>√Nun champ massif, le champ ˆϕ <strong>de</strong> masse µ =π|e|. Ainsi nous reproduisonssans fixation <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> le même spectre physique connu dans la littérature avecfixation <strong>de</strong> <strong>jauge</strong>.[5, 6, 7]2.2.4 Anomalies quantiquesNous verrons dans ce qui suit que le mon<strong>de</strong> quantique ne respecte pas toutesles symétries du mon<strong>de</strong> classique : on parle d’anomalie quantique. Pour ce faire,déterminons d’abord au niveau quantique les courants <strong>et</strong> les charges associéesdéjà étudiés au niveau classique.Le courant vectoriel au niveau quantique est déterminé par( )Ĵ µ = ˆψ† ˆψ, ˆψ† γ 5 ˆψ , µ = 0, 1, (2.212)


44 Le modèle <strong>de</strong> Schwinger à N saveursavecĴ 0 =Ĵ 1 =N∑j=1N∑j=1(ˆψj †ˆψ j j†+ + + ˆψ ˆψ)j− − = 1 e ˆσ + µ e ∂ 1 ˆϕ. (2.213)j†(− ˆψ ˆψ j j†+ + + ˆψ ˆψ)j− − = − µ e ˆπ ϕ. (2.214)La charge associée à ce courant vectoriel est :ˆQ =∫ LOdxĴ 0 = −λN∑j=1(ˆPj+ − ˆP)j− , (2.215)Le courant axial quantique est déterminé par( )Ĵ µ 5 = ˆψ† γ 5 ˆψ, ˆψ† ˆψ , µ = 0, 1, (2.216)avecĴ 0 5 =Ĵ 1 5 =N∑j=1N∑j=1j†(− ˆψ ˆψ j j†+ + + ˆψ ˆψ)j− − = − µ e ˆπ ϕ; (2.217)(ˆψj †ˆψ j j†+ + + ˆψ ˆψ)j− − = 1 e ˆσ + µ e ∂ 1 ˆϕ. (2.218)En ce qui concerne la charge axiale quantique, nous avonsˆQ 5 =∫ L0dxĴ 0 5 =∫ L= − µ −i L( )β 0 − β † 0e 2L N 0= 1 2 iµ 1( )β 0 − β † 0e N 0√Noù µ = |e|π <strong>et</strong> N 10 = √ = √ 1 .2Lω0 2Lµ0[dx − µ ]e ˆπ ϕ= 1 2 iµ e .√ 2Lµ(β 0 − β † 0 ), (2.219)Au niveau quantique, le courant vectoriel est conservé. En eff<strong>et</strong>,∂ 0 Ĵ 0 + ∂ 1 Ĵ 1 = 1 e ∂ 0ˆσ + µ e ∂ 1∂ 0 ˆϕ − µ e ∂ 1ˆπ ϕ= 1 e ∂ 0ˆσ + µ e ∂ 1ˆπ ϕ − µ e ∂ 1ˆπ ϕ= 1 e ∂ 0ˆσ, (2.220)qui s’annule en eff<strong>et</strong> pour les états physiques, invariants <strong>de</strong> <strong>jauge</strong>, tels que ˆσ = 0.Ce n’est pas le cas pour le courant axial, car∂ 0 Ĵ5 0 + ∂ 1 Ĵ5 1 = − µ e ∂ 0ˆπ ϕ + 1 e ∂ 1ˆσ + µ e ∂2 1 ˆϕ = µ2E, (2.221)e


2.2 Etu<strong>de</strong> quantique du modèle 45E désignant le champ électrique, E = −∂ 0 A 1 − ∂ 1 A 0 = π 1 . Il y a anomaliequantique à ce niveau, car le courant axial n’est pas conservé, entraînant unebrisure explicite <strong>et</strong> quantique <strong>de</strong> la symétrie axiale.A l’issu <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong>, nous pouvons dire qu’en considérant N = 1, nous reproduisonsla plus part <strong>de</strong>s résultats pour le cas à une saveur <strong>de</strong> particule étudiédans les Refs.[8, 10]. L’anomalie quantique au niveau axial est aussi établie pourle cas N = 1.


Chapitre 3Symétries globales nonabéliennes <strong>de</strong> saveurL’Hamiltonien du modèle <strong>de</strong> Schwinger à N saveurs <strong>de</strong> spineurs <strong>de</strong> Diracétudié au chapitre 2 est soluble. Le spectre est connu. Il est composé d’un champpseudo<strong>scalaire</strong> massif (essentiellement le champ électrique) <strong>de</strong> masse carréeNπ e2 , ainsi que (N −1) champs <strong>scalaire</strong>s <strong>de</strong> masses nulles. L’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> ce chapitreest <strong>de</strong> mener une étu<strong>de</strong> détaillée <strong>de</strong>s symétries globales non abéliennes <strong>de</strong> saveur.Nous allons m<strong>et</strong>tre en oeuvre <strong>de</strong> façon implicite <strong>de</strong>s techniques développées enthéorie <strong>de</strong> supercor<strong>de</strong>s durant les années 1990, au travers <strong>de</strong> la bosonisation<strong>de</strong>s champs fermioniques, <strong>et</strong> ensuite <strong>de</strong> la construction <strong>de</strong>s opérateurs <strong>de</strong> vertexnon linéaires afin <strong>de</strong> réaliser les symétries chirales n’appartenant pas à lasous-algèbre <strong>de</strong> Cartan.Au niveau quantique, la symétrie axiale U(1) A est brisée, il survit alors lasymétrie <strong>de</strong> saveurs SU(N) − × SU(N) + × U(1) V où les différentes saveurs <strong>de</strong>spineurs <strong>de</strong> Dirac se mélangent séparément selon les chiralités. De ce fait, nousétudions simultanément les symétries chirales SU(N) ± où l’indice (+) est relatifà la chiralité gauche <strong>et</strong> l’indice (−) à la chiralité droite. Le groupe <strong>de</strong> symétrieassocié à ces symétries est le groupe <strong>de</strong> Lie SU(N) dont l’algèbre <strong>de</strong> Lie associéesu(N) est générée par N 2 − 1 matrices <strong>de</strong> trace nulle indépendantes appeléesencore matrices <strong>de</strong> Gell’Mann.Ce chapitre est organisé comme suit : dans le paragraphe 3.1, nous étudionsles symétries chirales où nous déterminons les courants qu’elles génèrent, l’espace<strong>de</strong> Hilbert <strong>de</strong>s états quantiques <strong>et</strong> les opérateurs <strong>de</strong> vertex non linéaires. Leparagraphe 3.2 est consacré à la détermination <strong>de</strong> l’algèbre <strong>de</strong> Kac-Moody affineà partir <strong>de</strong> laquelle nous déduisons les symétries chirales n’appartenant pas à lasous-algèbre <strong>de</strong> Cartan.


48 Symétries globales non abéliennes <strong>de</strong> saveur3.1 Symétries chirales3.1.1 Courants SU(N) ±Les symétries chirales génèrent <strong>de</strong>s courants SU(N) ± définis parĴ aµ± =N∑i,j=1ˆ¯ψ i ±γ µ ( ∓λL √ 2λ a) ijˆψ j ±, µ = 0, 1, (3.1)où les matrices λ a , a ∈ {1, ..., (N 2 −1)} sont les (N 2 −1) matrices hermitiennes <strong>de</strong>trace nulle indépendantes, ou encore la généralisation <strong>de</strong>s matrices <strong>de</strong> Pauli pourSU(2) ou <strong>de</strong> Gell’Mann pour SU(3), formant la représentation fondamentale <strong>de</strong>c<strong>et</strong>te algèbre su(N). En particulier, celles associées à la sous-algèbre U(1) N−1<strong>de</strong> Cartan <strong>de</strong> su(N) sont définies par(λi ) ( i∑)= 1√ δjl jk δ lk − iδ j,i+1 δ l,i+1 , i ∈ {1, ..., (N − 1)} . (3.2)2i(i + 1)k=1Le facteur <strong>de</strong> normalisation (∓λL √ 2) est choisi en fonction <strong>de</strong>s paramètres dusystème, <strong>et</strong>Ĵ a0± = (∓λL √ 2)Ĵ a1± =N∑i,j=1(∓λL √ ) ∑ N2i,j=1ˆψ j†± (λ a ) ijˆψj ±, (3.3)ˆψ j†± γ 5 (λ a ) ijˆψj ±. (3.4)En fonction <strong>de</strong> (3.2), nous avons par exemple pour la sous-algèbre <strong>de</strong> Cartan(CSA)⎡⎤Ĵ± i0 = (∓λL √ i∑2) ⎣ ˆψ j† ˆψ j i+1†± ± − i ˆψ ±ˆψ ±i+1 ⎦ , i = 1, ..., N − 1 (3.5)j=1ce qui équivaut au travers <strong>de</strong> la bosonisation <strong>de</strong>s opérateurs fermioniques réaliséeau chapitre 2 àĴ± i0 = (∓λL √ (12) √ − λ ) ⎡ ⎤i∑⎣ ˆφ j i+1± − i ˆφ ⎦± ;2i(i + 1) 2πj=1(= ± L )∂ 1 ˆΦi2π ± , (3.6)<strong>et</strong>⎡± = (∓λL √ i∑2) ⎣Ĵ i1j=1ˆψ j†i+1†± γ 5 ˆψj ± − i ˆψ± γ ˆψi+1 5 ±⎡⎤= (∓λL √ (12) √ − λ ) i∑(∓) ⎣ ˆφ j i+1± − i ˆφ ⎦± ,2i(i + 1) 2πj=1(= − L )∂ 1 ˆΦi2π ± . (3.7)⎤⎦ ;


3.1 Symétries chirales 49Les gran<strong>de</strong>urs ˆΦ i ±, (i = 1, 2, ..., N − 1) sont les opérateurs chiraux réels définisau chapitre précé<strong>de</strong>nt. Ces courants SU(N) ± sont conservés. En eff<strong>et</strong>,(∂ 0 Ĵ± i0 + ∂ 1 Ĵ± i1 = ± L ) ) ( ) L∂ 0(∂ 1 ˆΦi2π± + ∂1 2 2π ˆΦ i ±,(= ± L ) ) ( ) L∂ 1(∂ 0 ˆΦi2π± + ∂1 2 2π ˆΦ i ±. (3.8)D’après les équations du mouvement en ˆΦ i ±, i ∈ {1, ..., N}, nous avonsentraînant∂ 0 ˆΦi ± = ∓ˆΦ i ±, (3.9)∂ 0 Ĵ i0± + ∂ 1 Ĵ i1± = + L 2π ∂2 1 ˆΦ i ± − L 2π ∂2 1 ˆΦ i ± = 0. (3.10)Les courants SU(N) ± sont ainsi bien définis <strong>et</strong> leurs charges <strong>de</strong> No<strong>et</strong>her sedéterminent par leurs composantes temporelles, par exemple pour la CSA,(Ĵ±(x) i = ± L )∂ 1 ˆΦi2π ± (x), i ∈ {1, ..., (N − 1)}. (3.11)Ces courants sont entre autres, les générateurs <strong>de</strong> la sous-algèbre <strong>de</strong> Cartandu groupe <strong>de</strong> symétrie SU(N) dont le rang est (N − 1). En eff<strong>et</strong>, pour i ∈{1, ..., (N − 1)}, j ∈ {1, ..., (N − 1)},[Ĵi± (x), Ĵ j ±(y)]===(± L ) 2 [∂ 1 ˆΦi2π± (x), ∂ 1 ˆΦj(± L ) 2∂2π ∂x(± L 2π]±(y)][ˆΦi ± (x), ∂ 1 ˆΦj ±(y)) 2∂∂x [±2iπδ ijδ(x − y)] . (3.12)En terme <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s, ces courants s’expriment à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s champsˆΦ i ±. Ainsi en utilisant l’expression (3.11) nous avonsĴ i ±(x) = ˆP i ± + ∑ n≥1(inÂi† ±,ne ± 2iπLnx − inÂi ±,ne ∓ 2iπL nx) . (3.13)En posanton se ramène àĴ i†±,n = inÂi† ±,n , Ĵ i ±,n = −inÂi ±,n, (3.14)Ĵ i ±(x) = ˆP i ± + ∑ n≥1(Ĵi †±,ne ± 2iπLnx + Ĵ i ±,ne ∓ 2iπL nx) . (3.15)Par le changement <strong>de</strong> variable z = e ± 2iπL x , on se situe dans le plan complexe oùi(Ĵ ±,nz † n + Ĵ ±,nz i −n) . (3.16)Ĵ i ±(z) = ˆP i ± + ∑ n≥1


50 Symétries globales non abéliennes <strong>de</strong> saveurPar conséquent, les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> (3.16) sont <strong>de</strong>s intégrales <strong>de</strong> contour dans le plancomplexe,∮∮dzĴ±,n i†=0 2iπz z−n Ĵ±, i Ĵ±,n i dz=0 2iπz zn Ĵ±, i (3.17)∮où le contour est pris autour <strong>de</strong> l’origine <strong>et</strong> satisfont l’algèbre0]i[Ĵ±,n , Ĵ j†±,m = nδ ij δ mn . (3.18)3.1.2 Espace <strong>de</strong> Hilbert <strong>de</strong>s états quantiquesConsidérons les opérateurs ˆΦ j ±, j ∈ {1, ..., (N − 1)} définis au chapitre 2. Enterme <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s, ces opérateurs s’écrivent à nouveau en fonction <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong>scourants Ĵ ±, j j ∈ {1...(N − 1)} par( 1 j†nĴ ±,nz n − 1 )jnĴ ±,nz −n (3.19)ˆΦ j ±(z) = ˆQ j ± − i ˆP j ± ln(z) − i ∑ n≥1où ˆQ j ± s’associe <strong>de</strong> façon canonique à ˆP j ± par[ ]j ˆQi ± , ˆP ± = iδ ij . (3.20)De l’algèbre (3.18), on peut dire que Ĵ j ±,n, Ĵ j†±,n où j = {1, ..., (N − 1)}, n =1, ...∞, constituent <strong>de</strong>s oscillateurs harmoniques indépendants. Par conséquent,l’espace considéré ici est un espace <strong>de</strong> Fock construit à partir <strong>de</strong> l’état fondamental|0〉 commun à tous les oscillateurs satisfaisantĴ j ±,n|0〉 = 0, n > 0,ˆPj±|0〉 = 0. (3.21)Nous associons à ces états, <strong>de</strong>s moments λ par l’action <strong>de</strong> l’on<strong>de</strong> plane e iλ. ˆQ ±.Nous notons|λ〉 = e iλ. ˆQ ±|0〉, (3.22)L’ensemble <strong>de</strong> ces moments λ sera restreint par la suite au réseau <strong>de</strong>s racines<strong>de</strong> su(N).Ayant spécifié l’espace <strong>de</strong>s états quantiques, il nous faut une fois encorespécifier un ordre normal selon lequel les opérateurs <strong>de</strong> création sont à gauche<strong>de</strong>s opérateurs d’annihilation <strong>et</strong> ˆQ j ± à gauche <strong>de</strong> ˆP j ±. C<strong>et</strong> ordre normal est notépar : :. Posons Λ l’ensemble <strong>de</strong>s racines <strong>de</strong> su(N) <strong>et</strong> notons Λ Σ le réseau <strong>de</strong>sracines. Des propriétes <strong>de</strong> su(N), toutes les racines sont <strong>de</strong> même norme, lesnormes étant <strong>de</strong>s entiers pairs que nous supposons égaux à 2.3.1.3 Opérateurs <strong>de</strong> vertexPour tout α ∈ Λ, pour tout nombre complexe z, nous définissons un opérateur<strong>de</strong> vertex parÛ α ±(z) = z α22 : e iα.ˆΦ ±(z) : , (3.23)


3.1 Symétries chirales 51avecˆΦ ± (z) =(ˆΦ1 ± (z), ˆΦ 2 ±(z), ...,)N−1 ˆΦ ± (z) , (3.24)où ˆΦ j ±, j ∈ {1, ..., N − 1} sont définis dans (3.19) <strong>et</strong> α, <strong>de</strong> composantes(α 1 , α 2 , ..., α N−1) . (3.25)Le terme logarithmique apparaissant dans l’expression <strong>de</strong>s ˆΦ j ±, nécessite <strong>de</strong>sconditions pour que ces opérateurs <strong>de</strong> vertex soient bien définis, c’est-à-direholomorphes. En <strong>de</strong>veloppant (3.23), nous avonsÛ±(z) α = z α22 ei ∑ N−1 ∑ N−1j=1 αj ˆQj ± ej=1 αj j ˆP ± ln(z)∞∏×n=1e ∑ N−1j=1 1 n αj Ĵ j†±,n zn∞∏n=1e − ∑ N−1j=1 1 n αj Ĵ j ±,n z−n . (3.26)Pour que (3.26) soit holomorphe, il faut une condition sur les facteurs suivants:[11]z α22 ei ∑ N−1 ∑ N−1j=1 αj ˆQj ± ej=1 αj j ˆP ± ln(z) = z α22 eiα. ˆQ ±e α. ˆP ± ln(z) , (3.27)= e iα. ˆQ ±z α22 +α. ˆP ±, (3.28)en eff<strong>et</strong>, il est nécessaire <strong>de</strong> s’assurer que l’expression (3.26) n’est pas à valeursmultiples sur un contour <strong>de</strong> l’origine, ce qui n’est pas certain à cause du facteurlogarithmique. Pour remédier à cela il faut la condition( α22 + α. ˆP ±)∈ Z, (3.29)<strong>et</strong> sous c<strong>et</strong>te condition (3.29), (3.23) est holomorphe <strong>et</strong> peut s’écrire sous forme<strong>de</strong> serie entière parÛ α ±(z) = ∑ m∈ZÛ α ±,mz −m , (3.30)où les mo<strong>de</strong>s sont <strong>de</strong>s intégrales <strong>de</strong> contour autour <strong>de</strong> l’origine∮Û±,m α =vérifiant la condition d’hermiticité0dz2iπz zm Û α ±(z). (3.31)Û α†±,m = Û −α±,−m, (3.32)Sur base du spectre <strong>de</strong>s opérateurs p k ± (k = 1, . . . , N − 1), <strong>et</strong> <strong>de</strong>s restrictionsα j ± = λλ j ± = α + = α − mentionnées au chapitre 2, il est possible <strong>de</strong> vérifier eneff<strong>et</strong> que (3.29) est toujours satisfaite lorsque α désigne une racine <strong>de</strong> su(N)telle que α 2 = 2.


52 Symétries globales non abéliennes <strong>de</strong> saveur3.2 Algèbre <strong>de</strong> Kac Moody affine3.2.1 Calculs <strong>de</strong> produits ordonnésEn vue d’établir les relations <strong>de</strong> commutations fondamentales <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te algèbre,les produits ordonnés suivants sont nécessaires : 1⎡Ĵ±(X)Û i±(Y α ) = ⎣ i ˆP ± + ∑ i(Ĵ ±,nX † n + Ĵ ±,nX i −n)⎤ ⎦n≥1×[Y : e i ∑ ]Nj=1 αj ˆΦj ± (Y ) : . (3.33)= ˆP ±[Y i : e i ∑ ]Nj=1 αj ˆΦj ± (Y ) :+ ∑ n≥1+ ∑ n≥1Ĵ i†±,nX n [ Y : e i ∑ Nj=1 αj ˆΦj ± (Y ) :[Ĵ±,nX i −n Y : e i ∑ ]Nj=1 αj ˆΦj ± (Y ) : . (3.34)]Pour |X| > |Y |, nous avons l’égalité suivante :[Y : e i ∑ ]Nj=1 αj ˆΦj ± (Y ) : = α i Û±(Y α ) + Y e i ∑ N−1j=1 αj ˆQj ± i ˆP ± e ∑ N−1j=1 αj j ˆP ± ln(Y )ˆP i ±n≥1× e ∑ N−1j=1∑m≥1 1 m αj Ĵ j†±,m Y m× e ∑ N−1j=1∑ −1n≥1 m αj Ĵ j ±,m Y −m . (3.35)Pour |X| > |Y |, nous avons l’égalité suivante :∑ [ Ĵ±,nX i† n Y : e i ∑ ]Nj=1 αj ˆΦj ± (Y ) : = Y e i ∑ N−1j=1 αj ˆQj ± i ˆP ± e ∑ N−1j=1 αj j ˆP ± ln(Y )×⎛⎝ ∑ n≥1⎞Ĵ±,nX i† n ⎠× e ∑ N−1j=1∑m≥1 1 m αj Ĵ j†±,m Y m× e ∑ N−1j=1Pour |X| > |Y |, nous avons l’égalité suivante :∑n≥1[ Ĵ±,nX i −n Y : e i ∑ ]Nj=1 αj ˆΦj ± (Y ) :1 Nous rappelons que dans tout ce qui suit α 2 = 2.∑ −1m≥1 m αj Ĵ j ±,m Y −m . (3.36)⎡⎤= α i ⎣1 + ∑ ( ) n Y⎦ ÛX±(Y α )n≥1+ Y e i ∑ N−1j=1 αj ˆQj ± i ˆP ± e ∑ N−1j=1 αj j ˆP ± ln(Y )× e ∑ N−1j=1∑m≥1 1 m αj Ĵ j†±,m Y m⎛⎞× ⎝ ∑ Ĵ±,nX i −n ⎠n≥1× e ∑ N−1 ∑ −1j=1 m≥1 m αj Ĵ j ±,m Y −m . (3.37)


3.2 Algèbre <strong>de</strong> Kac Moody affine 53En additionnant (3.35), (3.36), (3.37) nous obtenons pour |X| > |Y |Ĵ±(X)Û i±(Y α ) = α i XX − Y Û ±(Y α )+ : Ĵ ±(X)Û i ±(Y α ) : . (3.38)Calculons maintenant pour |Y | > |X|Û±(Y α )Ĵ ±(X) i = Y : e i ∑ N−1j=1 αj ˆΦj ± (Y ) :⎡i×(Ĵ ±,nX † n + Ĵ ±X i −n)⎤ ⎦ (3.39)⎣ ˆPi± + ∑ n≥1= Y : e i ∑ N−1j=1 αj ˆΦj ± (Y ) : ˆP ±i ⎛+ Y : e i ∑ N−1j=1 αj ˆΦj ± (Y ) :+ Y : e i ∑ N−1j=1 αj ˆΦj ± (Y ) :⎝ ∑ n≥1⎛⎝ ∑ n≥1⎞Ĵ±,nX i† n ⎠Ĵ i ±,nX −n ⎞⎠ . (3.40)Pour |Y | > |X|, nous avons l’égalité suivante :Y : e i ∑ N−1j=1 αj ˆΦj ± (Y ) : ˆP i ± = Y e i ∑ N−1j=1 αj ˆQj ±× e ∑ N−1j=1 αj j ˆP ± ln(Y ) i ˆP ± e ∑ N−1j=1∑m≥1 1 m αj Ĵ j†±,m Y m× e ∑ N−1j=1Pour |Y | > |X|, nous avons l’égalité suivante :⎛Y : e i ∑ N−1j=1 αj ˆΦj ± (Y ) :⎝ ∑ n≥1Pour |Y | > |X|, nous avons l’égalité suivante :⎛Y : e i ∑ N−1j=1 αj ˆΦj ± (Y ) :⎝ ∑ n≥1∑ −1m≥1 m αj Ĵ j ±,m Y −m . (3.41)⎞Ĵ±,nX i† n ⎠ = (−)α ∑ ( ) n X i ÛαY ± (Y )n≥1+ Y e i ∑ N−1 ∑ N−1j=1 αj ˆQj ± ej=1 αj j ˆP ± ln(Y )× e ∑ N−1j=1∑m≥1 1 m αj Ĵ j†±,m Y m⎛⎞× ⎝ ∑ Ĵ±,nX i† n ⎠n≥1× e ∑ N−1 ∑ −1j=1 m≥1 m αj Ĵ j ±,m Y −m (3.42)⎞Ĵ±,nX i −n ⎠ = Y e i ∑ N−1 ∑ N−1j=1 αj ˆQj ± ej=1 αj j ˆP ± ln(Y )× e ∑ N−1j=1∑m≥1 1 m αj Ĵ j†±,m Y m× e ∑ N−1j=1⎛×⎝ ∑ n≥1∑ −1m≥1 m αj Ĵ j ±,m Y −mĴ i ±,nX −n ⎞⎠ . (3.43)


54 Symétries globales non abéliennes <strong>de</strong> saveurEn additionnant (3.41), (3.42), (3.43), nous avonsÛ±(Y α )Ĵ ±(X) i = α i XX − Y Û ±(Y α )+ : Û ±(Y α )Ĵ ±(X) i : |Y | > |X|. (3.44)Pour |X| > |Y |, calculonsÛ±(X)Û α±(Y β ) = X(: e i ∑ )N−1j=1 αj ˆΦj ± (X) : Y(: e i ∑ )Nk=1 βk ˆΦk ± (Y ) := e [∑ N−1j=1 αj ˆPj± ln(X) , i ∑ N−1k=1 βk ˆQk× e[ ∑Nj=1×±]∑ −1m≥1 m αj Ĵ ±,mX −m , ∑ N−1k=1∑n≥1 1 n αj Ĵ k†±,n Xn](: Û α ±(X)Û β ±(Y ) :). (3.45)En calculant les commutateurs qui apparaissent en exponentiel dans (3.45), nousavons<strong>et</strong> enfinÛ±(Y α )Ĵ ±(X) i = e ∑ N−1j=1 αj β j ln(X) e − ∑ N−1j=1 αj β j ∑ n≥1 1 n ( Y X )n()× : Û ±(X)Û α ±(Y β ) := e α.β ln(X−Y ) : Û α ±(X)Û β ±(Y ) :, (3.46)Û α ±(X)Û β ±(Y ) = (X − Y ) αβ : Û α ±(X)Û±β(Y ) : |X| > |Y |, (3.47)Pour |Y | > |X|, calculonsenfinÛ β ±(Y )Û α ±(X) = Y(: e i ∑ )N−1k=1 αk ˆΦk ± (X) : X(: e i ∑ )Nk=1 βk ˆΦk ± (X) := e ∑ N−1()× : Û ±(Y β )Û ±(X) α :k=1 αk β j ln(Y ) e − ∑ N−1k=1 αk β k ∑ n≥1 1 n ( X Y )n= e α.β ln(Y −X) : Û β ±(Y )Û α ±(X) := (Y − X) α.β : Û β ±(Y )Û α ±(X), (3.48)Û β ±(Y )Û α ±(X) = (−1) αβ (X − Y ) αβ : Û β ±(Y )Û α ±(X) : |Y | > |X|. (3.49)3.2.2 Relations <strong>de</strong> commutations fondamentalesConsidérons d’abord les commutateurs[∮∮]i[Ĵ±,n , Û±,m]α dX=2iπX Xn Ĵ±(X),i dY2iπY Y m Û±(Y α ) ;∮ ∮dX dY=2iπX 2iπY Xn Y m Ĵ±(X)Û i ±(Y α )∮ ∮dY dX−2iπY 2iπX Xn Y m Û±(Y α )Ĵ ±(X). i (3.50)


3.2 Algèbre <strong>de</strong> Kac Moody affine 55Utilisant les résultats (3.38) <strong>et</strong> (3.44), nous avons∮i[Ĵ±,n , Û±,m]α dX 1 dY 1=2iπ X∮0Xn 2iπ Y Y m×−×(∮|X|>|Y |: Ĵ i ±(X)Û α ±(Y ) : +α i XX − Y Û α ±(Y )|Y |>|X|dX2iπque l’on peut encore écrire sous la forme( ∮i[Ĵ±,n , Û±,m]α dX=|X|>|Y | 2iπ×1X Xn ∮0dY2iπ1Y Y m(: Ĵ i ±(X)Û α ±(Y ) : +α i XX − Y Û α ±(Y )∮1dXX Xn −|Y |>|X| 2iπ(: Ĵ i ±(X)Û α ±(Y ) : +α i XX − Y Û α ±(Y ))), (3.51)) ∮1 dY 1X Xn 0 2iπ Y Y m). (3.52)On peut remarquer que l’expression (3.52) est égale à la même expression intégréesur la différence <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux contours qui, par le théorème <strong>de</strong> Cauchy, peutêtre intégrée d’abord sur un contour autour du point X = Y , <strong>et</strong> ensuite sur uncontour autour <strong>de</strong> l’origine par[Ĵi±,n , Û α ±,m]==∮∮dY2iπY∮YY m dX 12iπ X Xn α i XX − Y Û ±(Y α )dY 12iπ Y Y m α i Y n Û±(Y α ). (3.53)00Nous trouvons une relation <strong>de</strong> commutation fondamentale[Ĵi±,n , Û α ±,m]= α i Û α ±,m+n. (3.54)Déterminons la relation <strong>de</strong> commutation suivante en utilisant les expressionsen (3.49) <strong>et</strong> (3.47)∮ ∮α[Û±,m , Û±,n]β dX dY( )=2iπX 2iπY Xn Y m Û±(X)Û α ±(Y β ) − Û ±(Y β )Û ±(X)α=−ce qui entraîne que∮∮|X|>|Y ||Y |>|X|dX2iπXdX2iπX∮∮dY2iπY Xn Y m (X − Y ) α.β : Û α ±(X)Û β ±(Y ) :dY2iπY Xn Y m (−1) α.β (X − Y ) αβ× : Û α ±(X)Û β ±(Y ) :, (3.55)Û α ±,nÛ β ±,m − (−1) αβ Û β ±,mÛ α ±,n =∮0dY2iπY Y m ∮YdX2iπX Xn× (X − Y ) α.β : Û α ±(X)Û β ±(Y ) : . (3.56)


56 Symétries globales non abéliennes <strong>de</strong> saveurUne discussion s’impose à ce niveau, car il y a plusieurs résultats <strong>de</strong> (3.56) enfonction <strong>de</strong>s valeurs que peuvent prendre α.β. En eff<strong>et</strong> si α.β ≥ 0,Si α.β = −1,Si α.β = −2,Û α ±,nÛ β ±,m − (−1) αβ Û β ±,mÛ α ±,n = 0. (3.57)Û α ±,nÛ β ±,m − (−1) αβ Û β ±,mÛ α ±,n = Û α+β±,m+n. (3.58)Û α ±,nÛ β ±,m − (−1) αβ Û β ±,mÛ α ±,n =N−1∑j=1α j Ĵ j ±,m+n + nδ m+n,0 (3.59)Les relations <strong>de</strong> “commutations” fondamentales récapitulées ci-<strong>de</strong>ssous nousperm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> définir l’algèbre <strong>de</strong> Kac-Moody affine.]i[Ĵ±,n , Ĵ j†±,m = mδ ij δ m,n , (3.60)i[Ĵ±,n , Û±,m]α = α i Û±,m+n α , (3.61)⎧⎨ 0 α.β ≥ 0Û±,mÛ α β±,n − (−1) αβ Û±,nÛ β ±,m α = Û α+β±,m+nα.β = −1⎩α.Ĵ±,m+n + mδ m+n,0 α.β = −2(3.62)où α.Ĵ±,m+n =N−1∑j=1α j Ĵ j ±,m+n.Cependant, une correction doit être apportée sur le terme (−1) αβ qui apparaîtdans (3.62) en vue d’obtenir les “bonnes” relations <strong>de</strong> commutation. Pource faire, nous adaptons la construction d’opérateur <strong>de</strong> compensation <strong>de</strong> signedans [11] <strong>et</strong> [12] à notre cas. Ainsi nous considérons sur l’espace <strong>de</strong>s états quantiquesun opérateur <strong>de</strong> projection dont l’action se portera uniquement sur lesfacteurs d’on<strong>de</strong>.3.2.3 Opérateur <strong>de</strong> projection()Posons V = F,{e iλ. ˆQ ±où F désigne l’espace <strong>de</strong> Fock déjà défini <strong>et</strong>}λ∈Λ Σle second facteur désigne “l’on<strong>de</strong> plane”. Nous définissons sur V une projectionparavecC ±,α = 1 ⊗ C ±,α , (3.63)C ±,α = ∑vérifiant les propriétés suivantes :β∈Λ Σɛ(α, β)|β〉〈β|, (3.64)ɛ(α, β) ∈ {−1, 1}, (3.65)ɛ(α, β) = (−1) α.β+α2 β 2 ɛ(β, α), (3.66)ɛ(α, β)ɛ(α + β, γ) = ɛ(α, β + γ)ɛ(β, γ). (3.67)


3.2 Algèbre <strong>de</strong> Kac Moody affine 57Posons maintenantDe même nous avonsÊ α ±,n = Û α ±,nC ±,α , (3.68)Ê β ±,m = Û β ±,mC ±,β . (3.69)Ê α ±(z) = Û α ±(z)C ±,α , (3.70)Ê β ±(z) = Û β ±(z)C ±,β . (3.71)Nous explicitons l’action <strong>de</strong> C ±,α en calculant les produits suivants qui servirontà déterminer les relations <strong>de</strong> commutations fondamentales. Pour |X| > |Y |,calculonsÊ α ±(X)Êβ ±(Y ) = Û α ±(X)C ±,α Û β ±(Y )C ±,β ,Evaluons le produit= XY (X − Y ) αβ e iα. ˆQ ±C ±,α e iβ. ˆQ ±C ±,β× e α. ˆP ± ln(X) e β. ˆP ± ln(Y )× e ∑ N−1j=1∑m≥1 1 m αj Ĵ j†±,m Xm e ∑ N−1k=1∑n≥1 1 n βj Ĵ k†±,n Y n× e ∑ N−1j=1× e ∑ N−1k=1∑ −1m≥1 m αj Ĵ j ±,m X−m∑ −1n≥1 n βj Ĵ k ±,n Y −n . (3.72)soite iα. ˆQ ±C ±,α e iβ. ˆQ ±C ±,β , (3.73)e iα. ˆQ ±C ±,α e iβ. ˆQ ±C ±,β = e iα. ˆQ ±∑en tenant compte <strong>de</strong> (3.22), <strong>et</strong> (3.67), nous avonse iα. ˆQ ±C ±,α e iβ. ˆQ ±C ±,β = ∑ ∑γ∈Λ Σγ∈Λ Σɛ(α, γ)|γ〉〈γ|× e iβ. ˆQ ±∑γ ′ ∈Λ Σɛ(β, γ ′ )|γ ′ 〉〈γ ′ |, (3.74)γ ′ ∈Λ Σɛ(α, γ)ɛ(β, γ ′ )× |α + γ〉〈γ|β + γ ′ 〉〈γ ′ |= ∑D’après (3.64), nous avons à nouveaue iα. ˆQ ±C ±,α e iβ. ˆQ ±C ±,β = ɛ(α, β) ∑γ∈Λ Σɛ(α, γ)ɛ(β, γ − β)|α + γ〉〈γ − β|,= ∑γ∈Λ Σɛ(α, γ + β)ɛ(β, γ)|α + β + γ〉〈γ − β|,= ∑γ∈Λ Σɛ(α, β)ɛ(α + β, γ)× |α + β + γ〉〈γ − β|. (3.75)ɛ(α + β, γ)γ∈Λ Σ× |α + β + γ〉〈γ − β|, (3.76)= ɛ(α, β)e i(α+β). ˆQ ±C ±,α+β . (3.77)


58 Symétries globales non abéliennes <strong>de</strong> saveurEn utilisant (3.66), nous avons<strong>et</strong> enfine iβ. ˆQ ±C ±,β e iα. ˆQ ±C ±,α = ɛ(β, α)e i(α+β). ˆQ ±C ±,α+β ,= (−1) α.β+α2 β 2 ɛ(α, β)e i(α+β). ˆQ ±C ±,α+β ,(3.78)e iα. ˆQ ±C ±,α e iβ. ˆQ ±C ±,β = ɛ(α, β)e iα. ˆQ ±e β. ˆQ ±C ±,α+β , (3.79)e iβ. ˆQ ±C ±,β e iα. ˆQ ±C ±,α = (−1) α.β+α2 β 2× ɛ(α, β)e iα. ˆQe iβ. ˆQ ±C ±,α+β . (3.80)En injectant (3.79) <strong>et</strong> (3.80) dans (3.72) d’une part pour |X| > |Y | <strong>et</strong> d’autrepart pour |Y | > |X|, nous obtenons respectivement pour |X| > |Y |Ê α ±(X)Êβ ±(Y ) = ɛ(α, β) (X − Y ) αβ : Û α ±(X)Û β ±(Y ) : C ±,α+β (3.81)<strong>et</strong> pour |Y | > |X|Ê α ±(Y )Êβ ±(X) = (−1) α.β (−1) α.β+α2 β 2 ɛ(α, β) (X − Y ) αβ× : Û α ±(X)Û β ±(Y ) : C ±,α+β= ɛ(α, β) (X − Y ) αβ : Û α ±(X)Û β ±(Y ) : C ±,α+β . (3.82)3.2.4 Algèbre <strong>de</strong> Kac Moody affineNous avons tous les éléments pour définir l’algèbre <strong>de</strong> Kac-Moody affine.Nous déterminons la <strong>de</strong>rnière relation <strong>de</strong> commutation en utilisant (3.81), (3.82)<strong>et</strong> en procédant <strong>de</strong> la même manière que dans (3.52)-(3.53)∮[Êα ±,m , ʱ,n]β = ɛ(α, β)0dY2iπY Y m+n ( : Û α+β±,m+n(Y ) :)C ±,α+β . (3.83)Une discussion s’impose à ce niveau par rapport aux différentes valeurs <strong>de</strong>α.β comme dans (3.56) entraînant que : si α.β = −1, alors[Êα ±,m , Ê β ±,n]= ɛ(α, β)Êα+β m+n, (3.84)si α.β = −2, alors[Êα ]±,m , Ê β ±,n = α.Ĵ±,m+n + mδ m,n , (3.85)si α.β ≥ 0, alors[Êα ±,m , ʱ,n]β = 0. (3.86)L’algèbre <strong>de</strong> Kac-Moody affine associée à su(N), est obtenue à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>(3.60), (3.61), (3.84), (3.85), (3.86) par]i[Ĵ±,m , Ĵ j†±,n = mδ ij δ m,n , (3.87)i[Ĵ±,m , ʱ,n]α = α i ʱ,m+n α (3.88)[Êα ±,m , ʱ,n]β = ɛ(α, β)Êα+β ±,m+n, si α.β = −1 (3.89)= α.Ĵ±,m+n + mδ m,n si α.β = −2, (3.90)= 0, si α.β ≥ 0. (3.91)


3.2 Algèbre <strong>de</strong> Kac Moody affine 59Nous venons <strong>de</strong> définir l’algèbre <strong>de</strong> Kac-Moody affine associée à su(N) <strong>et</strong>d’après [11], la sous-algèbre Ĵ i ±,0, Êα ±,0, 1 ≤ i ≤ (N − 1), α ∈ Λ isomorphe estisomorphe à su(N). Nous réalisons ainsi les symétries globales non abéliennes <strong>de</strong>saveur <strong>de</strong>s générateurs Êα ±,0 n’appartenant pas à la sous-algèbre <strong>de</strong> Cartan. Nousnous intéressons à ce niveau à la réalisation <strong>de</strong> ces symétries non abéliennes surles états à une particule. Sans rentrer dans les détails nous pouvons dire que cesétats ne sont pas invariants sous ces symétries, mais forment, comme il se doit,une représentation irreductible non linéaire <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te structure algébrique. Enparticulier, les états à un quantum <strong>de</strong>s champs chiraux sont transformés par lesgénérateurs Êα ±,0 en <strong>de</strong>s superpositions cohérentes <strong>de</strong> tels états <strong>de</strong>s champs chiraux.Les détails <strong>et</strong> les propriétés spécifiques <strong>de</strong> ces états cohérents mériteraientune étu<strong>de</strong> détaillée pour elle-même, d’intérêt tout actuel.[13]


Chapitre 4L’électrodynamique <strong>scalaire</strong>Ce chapitre s’inscrit dans le cadre <strong>de</strong>s théories <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> où l’étu<strong>de</strong> du modèleau niveau classique sera sans fixation <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> à l’instar du modèle <strong>de</strong> Schwingerà N saveurs <strong>de</strong> fermions <strong>de</strong> Dirac étudié au chapitre précé<strong>de</strong>nt. Le modèle<strong>de</strong> l’électrodynamique <strong>scalaire</strong> est un modèle <strong>de</strong> couplage d’un champ <strong>de</strong> <strong>jauge</strong>à un champ <strong>scalaire</strong> complexe dans un potentiel a priori arbitraire, que nouschoisirons à la Higgs, ce qui correspond à un modèle bien connu sous le nom <strong>de</strong>modèle abélien <strong>de</strong> Higgs qui a servi d’illustration pour le phénomène <strong>de</strong> brisurespontanée <strong>de</strong> symétrie <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> ou encore du modèle <strong>de</strong> Landau-Ginzburg pourla supra-conductivité lorsque l’on se situe en dimension quatre d’espace-temps.Dans ce travail, nous allons montrer que dans son secteur physique, ce modèlecorrespond au couplage d’un champ pseudo<strong>scalaire</strong>, essentiellement le champélectrique, à la partie radiale du champ complexe initial. Par ailleurs, la phasedu champ <strong>scalaire</strong> complexe correspond en réalité au modèle <strong>de</strong> Schwinger à unesaveur bosonisé, avec le boson chiral associé représentant la phase du champcomplexe. En se restreignant donc au secteur physique, au niveau classique, leséquations du mouvement conduisent à un système d’équations couplées dontles solutions d’énergies finies comprennent <strong>de</strong>s configurations solitoniques <strong>et</strong>s’expriment sous forme <strong>de</strong> fonctions en tangente hyperbolique lorsque l’on sesitue sur la droite réelle <strong>et</strong> sous forme <strong>de</strong> fonctions elliptiques <strong>de</strong> Jacobi sur lecercle par compactification <strong>de</strong> la droite réelle.4.1 Le choix du LagrangienConsidérons, dans un espace-temps <strong>de</strong> Minkowski <strong>de</strong> dimension <strong>de</strong>ux avecla métrique <strong>de</strong> signature η µν = diag(+−), le couplage d’un champ <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> A µau champ <strong>scalaire</strong> complexe φ dont la charge e est la constante <strong>de</strong> couplage<strong>de</strong> <strong>jauge</strong>, <strong>et</strong> en présence d’un potentiel V (|φ|), U(1) invariant, c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnièresymétrie définissant le groupe <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> associé.La <strong>de</strong>nsité lagrangienne décrivant ce modèle estL = − 1 4 [∂ µA ν − ∂ ν A µ ] [∂ µ A ν − ∂ ν A µ ] + | (∂ µ + ieA µ ) φ| 2 − V (|φ|), (4.1)où nous supposons e > 0 <strong>et</strong> µ, ν = 0, 1, ce qui conduit par variation <strong>de</strong>s valeurs


62 L’électrodynamique <strong>scalaire</strong><strong>de</strong> µ <strong>et</strong> ν à une expression explicite <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité lagrangienne qui est la suivanteL = 1 2 (∂ 0A 1 − ∂ 1 A 0 ) 2 + [∂ 0 φ ∗ − ieA 0 φ ∗ ] [∂ 0 φ + ieA 0 φ]− [∂ 1 φ ∗ − ieA 1 φ ∗ ] [∂ 1 φ + ieA 1 φ] − V (|φ|). (4.2)En vue <strong>de</strong> pouvoir séparer convenablement les contributions invariantes <strong>et</strong>non invariantes <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te dynamique, il s’avère utile d’introduire uneparamétrisation polaire du champ <strong>scalaire</strong> complexe sous la formeφ(x µ ) → 1 √2ρ(x µ )e iϕ(xµ) , (4.3)où le facteur1√2désigne un facteur <strong>de</strong> normalisation. Nous supposons queles fonctions ρ(x µ ) <strong>et</strong> ϕ(x µ ) sont <strong>de</strong>s fonctions continues sur l’espace-temps<strong>de</strong> Minkowski <strong>de</strong> dimension <strong>de</strong>ux, le signe <strong>de</strong> ρ(x µ ) étant a priori arbitraire.Cependant le choix du signe <strong>de</strong> ρ(x µ ) est correlé avec le choix <strong>de</strong> l’évaluationpour ϕ(x µ ) modulo π se traduisant schématiquement par[(−1) k ρ, ϕ + kπ ] ↔ [ρ, ϕ] , k ∈ Z. (4.4)De plus ϕ(x µ ) peut être à valeurs multiples, si ρ(x µ ) possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s zéros. Il nousfaudra donc imposer, pour les configurations physiques invariantes <strong>de</strong> <strong>jauge</strong>,l’invariance sous la symétrie Z 2 associée à (ρ ↔ −ρ)En substituant (4.3) dans (4.2), nous avonsL = 1 2 [∂ 0A 1 − ∂ 1 A 0 ] 2 + 1 2 (∂ 0ρ) 2 + 1 2 ρ2 (∂ 0 ϕ + eA 0 ) 2− 1 2 (∂ 1ρ) 2 − 1 2 ρ2 (∂ 1 ϕ + eA 1 ) 2 − V (ρ). (4.5)Les transformations <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> s’opérant sur les <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté sontA ′ µ = A µ − ∂ µ α; φ ′ = e ieα φ; ρ ′ = ρ; ϕ ′ = ϕ + eα; (4.6)∂ µ ϕ ′ + eA ′ µ = ∂ µ ϕ + eA µ . (4.7)4.2 Formulation Hamiltonienne4.2.1 Le champ électriqueLes <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté du modèle dans la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité lagrangiennesontA 0 (t, x), A 1 (t, x), ρ(t, x), ϕ(t, x). (4.8)On reconnaît le champ électrique donné parE = −∂ 1 A 0 − ∂ 0 A 1 = ∂ 0 A 1 − ∂ 1 A 0 = F 01 . (4.9)


4.2 Formulation Hamiltonienne 634.2.2 Moments conjugués canoniquesLes moments conjugués associés à ces <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté sont canoniquementdéterminés parπ 0 =représentant une contrainte primaire. De plus,π 1 =ce qui correspond au champ électrique conduisant àPar ailleurs∂L = 0, (4.10)∂(∂ 0 A 0 )∂L∂(∂ 0 A 1 ) = ∂ 0A 1 − ∂ 1 A 0 , (4.11)π 1 = E, donc ∂ 0 A 1 = π 1 + ∂ 1 A 0 = E + ∂ 1 A 0 . (4.12)donc ∂ 0 ρ = π ρ . Et finalementconduisant àπ ϕ =π ρ =∂L∂(∂ 0 ρ) = ∂ 0ρ, (4.13)∂L∂(∂ 0 ϕ) = ρ2 (∂ 0 ϕ + eA 0 ) , (4.14)∂ 0 ϕ = 1 ρ 2 π ϕ − eA 0 . (4.15)Les croch<strong>et</strong>s <strong>de</strong> Poisson fondamentaux non nuls sont donnés par{A0 (t, x), π 0 (t, y) } = δ(x − y) = (−1) { π 0 (t, x), A 0 (t, y) } , (4.16){A1 (t, x), π 1 (t, y) } = δ(x − y) = (−1) { π 1 (t, x), A 1 (t, y) } , (4.17){ϕ(t, x), π ϕ (t, y)} = δ(x − y) = (−1) {π ϕ (t, x), ϕ(t, y)} , (4.18){ρ(t, x), π ρ (t, y)} = δ(x − y) = (−1) {π ρ (t, x), ρ(t, y)} . (4.19)La dynamique du système est générée par la <strong>de</strong>nsité hamiltonienne canoniqueH 0 = π 0 ∂ 0 A 0 + π 1 ∂ 0 A 1 + π ϕ ∂ 0 ϕ + π ρ ∂ 0 ρ − L, (4.20)ce qui est équivalent par substitution <strong>de</strong>s moments conjugués (4.10), (4.11),(4.14), (4.13) par leurs expressions dans (4.20) àH 0 = 1 2(π1 ) 2+12 (π ρ) 2 + 1 2 (∂ 1ρ) 2 + 1 2 ρ2 (∂ 1 ϕ + eA 1 ) 2+ ∂ 1 (π 1 A 0 ) − A 0 ∂ 1 π 1 − 1 2 π ϕ (∂ 0 ϕ + eA 0 ) + π ϕ ∂ 0 ϕ + V (ρ), (4.21)en ajoutant le terme eA 0 π ϕ −eA 0 π ϕ dans (4.21), nous avons enfin l’Hamiltoniencanonique∫ L( 1 (H 0 = dx π1 ) 2 1 +−L 2 2 (π ρ) 2 + 1 2 (∂ 1ρ) 2 + 1 2 ρ2 (∂ 1 ϕ + eA 1 ) 2+ 1 )12 ρ 2 π2 ϕ + ∂ 1 (A 0 π 1 () − A 0 ∂1 π 1 )+ eπ ϕ + V (ρ) . (4.22)


64 L’électrodynamique <strong>scalaire</strong>En vue d’étudier la dynamique <strong>de</strong> ce modèle, nous choisissons <strong>de</strong> compactifierla droite réelle <strong>de</strong> genre espace en un cercle <strong>de</strong> longueur 2L. Ainsi, la topologied’espace-temps à considérer est celle cylindrique reposant sur le cercle S 1 quenous représentons par τ = R × S 1 . Par ailleurs l’existence <strong>de</strong> la contrainteprimaire nécessite une étu<strong>de</strong> rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’évolution dynamique <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te contrainteselon le formalisme <strong>de</strong> Dirac décrit au chapitre 1 en vue <strong>de</strong> savoir si elle génèred’autres contraintes ou non. En eff<strong>et</strong>, le moment conjugué π 0 en (4.10) induitune contrainte primaireσ 0 = π 0 . (4.23)Afin <strong>de</strong> déterminer les autres contraintes, considérons l’Hamiltonien primaireH 1 = H 0 +∫ L−Ldx u 0 (t, x)σ 0 (t, x). (4.24)C<strong>et</strong> Hamiltonien primaire sert <strong>de</strong> générateur pour l’évolution dynamique <strong>de</strong>scontraintes primaires. Ainsi˙σ 0 (t, x) =∫ L−Ldy {σ 0 , H 0 } +∫ L−Ldy {σ 0 (t, x), u 0 (t, y)σ 0 (t, y)} , (4.25)en r<strong>et</strong>enant uniquement les contributions dans l’expression <strong>de</strong> H 0 pour le calcul<strong>de</strong>s croch<strong>et</strong>s <strong>de</strong> Poisson avec π 0 , nous avons˙σ 0 (t, x) ==∫ L−L∫ L−Ldy { π 0 (t, x) , −A 0 (t, y)(∂ 1 π 1 + eπ ϕ )(t, y) + u 0 (t, y)σ 0 (t, y) }dy ( ∂ 1 π 1 + eπ ϕ)δ(x − y), (4.26)car {σ 0 (t, x) , u 0 (t, y)σ 0 (t, y)} = 0. Nous obtenons ainsiL’équationconduit à˙σ 0 = ∂ 1 π 1 + eπ ϕ . (4.27)˙σ 0 = 0, (4.28)∂ 1 π 1 + eπ ϕ = 0, (4.29)d’après le formalisme <strong>de</strong> Dirac, représentant ainsi une contrainte secondaireσ 1 = ∂ 1 π 1 + eπ ϕ . En ce qui concerne l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te contrainte secondaire, onse donne à nouveau un Hamiltonien secondaire H 2 , plus général que H 1 , prenanten compte les combinaisons linéaires <strong>de</strong> la contrainte σ 1 définie parH 2 = H 0 +∫ L−Ldx (u 0 σ 0 + u 1 σ 1 ) . (4.30)L’évolution temporelle <strong>de</strong> la contrainte σ 1 est déterminée par l’équation˙σ 1 (t, x) =∫ L−Ldy {σ 1 (t, x) , H 0 + u 0 (t, y)σ 0 (t, y) + u 1 (t, y)σ 1 (t, y)} , (4.31)


4.2 Formulation Hamiltonienne 65qui se réduit à˙σ 1 (t, x) =∫ L−L{dy (∂ 1 π 1 + eπ ϕ )(t, x) ,}12 ρ2 (t, y)(∂ 1 ϕ + eA 1 ) 2 (t, y)= 0, (4.32)car en substituant π ϕ <strong>et</strong> π 1 par leurs expressions (4.11), (4.14), il n’y a aucunecontribution dans le calcul <strong>de</strong> croch<strong>et</strong>s <strong>de</strong> Poisson <strong>de</strong> (4.31). Ce qui entraîne˙σ 1 = 0, (4.33)d’après la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Dirac, la contrainte σ 1 ne génère pas d’autres contraintes,ce qui m<strong>et</strong> fin à la recherche d’autres générations <strong>de</strong> contraintes. L’étape suivanteconsiste en la classification <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux contraintes. Il est immédiat <strong>de</strong> voir que{σ 0 (t, x) , σ 0 (t, y)} = 0 = {σ 1 (t, x) , σ 1 (t, y)} , (4.34){σ 0 (t, x) , σ 1 (t, y)} = 0 = {σ 1 (t, x) , σ 0 (t, y)} . (4.35)Il s’en suit d’après le tableau ci-<strong>de</strong>ssus que toutes les contraintes sont <strong>de</strong> premièreclasse. L’Hamiltonien <strong>de</strong> première classe étant essentiellement l’Hamiltonien canoniqueH 0 .L’action <strong>de</strong> premier ordre est déterminée parS =∫R∫ +Ldx 0 dx 1 { ∂ 0 A 0 π 0 + ∂ 0 A 1 π 1 + ∂ 0 ρπ ρ + ∂ 0 ϕπ ϕ−L− 1 2 π12 − 1 2 ρ2 (∂ 1 ϕ + eA 1 ) 2 − 12ρ 2 π2 ϕ − V (ρ)+ A 0[∂1 π 1 + eπ ϕ]− λ0 π 0 − λ [ ∂ 1 π 1 + eπ ϕ]− ∂1[π 1 A 0]}. (4.36)Nous choisissons les multiplicateurs <strong>de</strong> Lagrange comme étantλ 0 = ∂ 0 A 0 ; λ − A 0 = −Ã0 → −A 0 . (4.37)La formulation hamiltonienne fondamentale[2] est définie par∫S =avecR∫ +Ldx 0 dx 1 { ∂ 0 A 1 π 1 [+ ∂ 0 ρπ ρ + ∂ 0 ϕπ ϕ − H + A 0 ∂1 π 1 ]}+ eπ ϕ ,(4.38)−LH = 1 2 (π1 ) 2 + 1 2 ρ2 [∂ 1 ϕ + eA 1 ] 2 + 1 2 π2 ρ + 1 2 (∂ 1ρ) 2 + 12ρ 2 π2 ϕ+ V (ρ) + ∂ 1 [π 1 A 0 ]. (4.39)∫Notons que le terme <strong>de</strong> surfaceR∫ +Ldx 0 dx 1 ∂ 1 [π 1 (−λ)] peut être ignoré enraison d’un choix <strong>de</strong> conditions aux bord périodiques sur le cercle, ou sinon tellesque π 1 s’annule à l’infini sur la droite réelle.−L


66 L’électrodynamique <strong>scalaire</strong>4.2.3 Transformations <strong>de</strong> JaugeLes transformations <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> générées par la contrainte <strong>de</strong> première classesont les suivantes :A ′ 0 = A 0 − ∂ 0 α ; A ′ 1 = A 1 − ∂ 1 α ; π ′ 1 = π 1 ;ρ ′ = ρ , π ′ ρ = π ρ ;ϕ ′ = ϕ + eα ; π ′ ϕ = π ϕ ; ∂ 1 ϕ ′ + eA ′ 1 = ∂ 1 ϕ + eA 1 .(4.40)Nous vérifions que la <strong>de</strong>nsité lagrangienne reste invariante sous les transformations<strong>de</strong> <strong>jauge</strong>, cela nécessite cependant l’inclusion <strong>de</strong>s termes <strong>de</strong> surface. Eneff<strong>et</strong>L ′ = ∂ 0 [A 1 − ∂ 1 α]π 1 + ∂ 0 ρπ ρ + ∂ 0 [ϕ + eα]π ϕ − H− ∂ 1 [π 1 (A 0 − ∂ 0 α)] + [A 0 − ∂ 0 α](∂ 1 π 1 + eπ ϕ ) (4.41)= L − ∂ 0 ∂ 1 απ 1 + e∂ 0 απ ϕ + ∂ 1 [π 1 ∂ 0 α] − ∂ 0 α[∂ 1 π 1 + eπ ϕ ]= L + ∂ 0 α[∂ 1 π 1 + eπ ϕ ] − ∂ 0 α[∂ 1 π 1 + eπ ϕ ]= L.En l’abscence du terme <strong>de</strong> surface ∂ 1 [π 1 A 0 ] dans H, l’action <strong>de</strong> premier ordrene serait invariante <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> qu’à un terme <strong>de</strong> surface près.4.2.4 La formulation hamiltonienne physiqueEn vue d’obtenir une formulation hamiltonienne physique du système, c’estàdire ne r<strong>et</strong>enant que le secteur physique invariant <strong>de</strong> <strong>jauge</strong>, il est nécessaire <strong>de</strong>procé<strong>de</strong>r à une redéfinition <strong>de</strong>s <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté du système. Nous introduisonsainsi<strong>et</strong> remarquons queπ ϕ = 1 econduisant àB = − 1 e E , π B = ∂ 1 ϕ + eA 1 , (4.42)[∂1 π 1 + eπ ϕ − ∂ 1 π 1] = 1 e[(∂1 π 1 + eπ ϕ ) + e∂ 1 B) ] , (4.43)∂ 1 π 1 + eπ ϕ = e[π ϕ − ∂ 1 B]. (4.44)Nous avons ainsi pour l’action <strong>de</strong> première classe,L = 1 e ∂ 0 [eA 1 + ∂ 1 ϕ − ∂ 1 ϕ] (−e)B + ∂ 0 ρπ ρ + ∂ 0 ϕπ ϕ− 1 2 e2 B 2 − 1 2 ρ2 π 2 B − 1 2 π2 ρ − 1 2 (∂ 1ρ) 2 − 12ρ 2 ( 1e (∂ 1π 1 + eπ ϕ ) + ∂ 1 B− V (ρ) − ∂ 1 [π 1 A 0 ] + A 0 [∂ 1 π 1 + eπ ϕ ],) 2L = −B∂ 0 π B + ∂ 0 ∂ 1 ϕB + ∂ 0 ρπ ρ + ∂ 0 ϕπ ϕ − 1 2 e2 B 2 − 1 2 ρ2 π 2 B − 1 2 π2 ρ− 1 2 (∂ 1ρ) 2 − 12ρ 2 (∂ 1B) 2 − 12ρ 2 (π ϕ − ∂ 1 B) 2 − 1 ρ 2 (∂ 1B)(π ϕ − ∂ 1 B)− V (ρ) + eA 0 [π ϕ − ∂ 1 B] − ∂ 1 [π 1 A 0 ],


4.3 La formulation lagrangienne physique 67L = ∂ 0 Bπ B + ∂ 0 ρπ ρ + ∂ 0 ϕ[π ϕ − ∂ 1 B] + eA 0 [π ϕ − ∂ 1 B]− 1 2 ρ2 πB 2 − 12ρ 2 (∂ 1B) 2 − 1 2 e2 B 2 − 1 2 π2 ρ − 1 2 (∂ 1ρ) 2 − V (ρ)−12ρ 2 (π ϕ − ∂ 1 B) 2 − 1 ρ 2 (∂ 1B)(π ϕ − ∂ 1 B) − ∂ 0 [Bπ B ] + ∂ 1 [B∂ 0 ϕ]+ ∂ 1 [eBA 0 ],L = ∂ 0 Bπ B + ∂ 0 ρπ ρ − 1 2 ρ2 πB 2 − 12ρ 2 (∂ 1B) 2 − 1 2 e2 B 2 − 1 2 π2 ρ − 1 2 (∂ 1ρ) 2 − V (ρ)[+ (∂ 0 ϕ + eA 0 ) − 1 ]ρ 2 (∂ 1B) (π ϕ − ∂ 1 B) − 12ρ 2 (π ϕ − ∂ 1 B) 2− ∂ 0 [Bπ B ] + ∂ 1 [B(∂ 0 ϕ + eA 0 )]. (4.45)Lorsqu’on se restreint au secteur physique, nous avons π ϕ − ∂ 1 B = 0 ; il s’ensuit queavecoù∫S phys =R∫ +Ldx 0 dx 1 [∂ 0 Bπ B + ∂ 0 ρπ ρ − H phys ] , (4.46)−LH phys = 1 2 ρ2 π 2 B + 12ρ 2 (∂ 1B) 2 + 1 2 e2 B 2 + 1 2 π2 ρ + 1 2 (∂ 1ρ) 2 + V (ρ)+ ∂ 0 [Bπ B ] − ∂ 1 [B(∂ 0 ϕ + eA 0 )] , (4.47)B = − 1 e E, π B = ∂ 1 ϕ + eA 1 . (4.48)4.3 La formulation lagrangienne physiqueLes équations hamiltoniennes du mouvement en ρ <strong>et</strong> B sont déterminées par∂ 0 ρ ==∂ 0 B =∫ L−L∫ L−Ldy {ρ(t, x) , H phys }{dy ρ(t, x) , 1 }2 (π ρ) 2 (t, y)= π ρ . (4.49)=∫ L−L∫ L−Ldy {B(t, x) , H phys }{dy B(t, x) , 1 (ρ 2 (π B ) 2) }(t, y)2= ρ 2 π B . (4.50)En considérant les équations du mouvement en ρ, (4.49), <strong>et</strong> en B, (4.50), la


68 L’électrodynamique <strong>scalaire</strong>formulation lagrangienne du système s’en suit :L phys = ∂ 0 ρπ ρ + ∂ 0 Bπ B − H phys ,= (π ρ ) 2 + ρ 2 πB 2 − 1 2 e2 B 2 − 12ρ 2 (∂ 1B) 2 − 1 2 ρ2 (π B ) 2− 1 2 (π ρ) 2 − 1 2 (∂ 1ρ) 2 − V (ρ) − ∂ 0 [ 1 ρ 2 Bπ B]+ ∂ 1 [B(∂ 0 ϕ + eA 0 )] ,<strong>et</strong> par réduction <strong>de</strong>s moments conjugués,L phys = 1 2 π2 ρ + 1 2 ρ2 π 2 B − 1 2 e2 B 2 − 12ρ 2 (∂ 1B) 2 − 1 2 (∂ 1ρ) 2 − V (ρ)− ∂ 0 [ 1 ρ 2 B∂ 0B] + ∂ 1 [B(∂ 0 ϕ + eA 0 )] ,= 1 2 (∂ 0ρ) 2 + 1 12 ρ 2 (∂ 0B) 2 − 1 2 e2 B 2 − 12ρ 2 (∂ 1B) 2 − 1 2 (∂ 1ρ) 2 − V (ρ)− ∂ 0 [ 1 ρ 2 B∂ 0B] + ∂ 1 [B(∂ 0 ϕ + eA 0 )] ,= 1 12 ρ 2 (∂ µB) 2 − 1 2 e2 B 2 + 1 2 (∂ µρ) 2 − V (ρ)− ∂ 0 [ 1 ρ 2 B∂ 0B] + ∂ 1 [B(∂ 0 ϕ + eA 0 )] . (4.51)En résumé le modèle <strong>de</strong> l’électrodynamique <strong>scalaire</strong> en dimension <strong>de</strong>ux estdécrit dans son secteur physique par la <strong>de</strong>nsité lagrangienne suivanteL phys = 1 12 ρ 2 (∂ µB) 2 − 1 2 e2 B 2 + 1 2 (∂ µρ) 2 − V (ρ)− ∂ 0 [ 1 ρ 2 B∂ 0B] + ∂ 1 [B(∂ 0 ϕ + eA 0 )] . (4.52)Dans ce secteur, le modèle coïnci<strong>de</strong> avec un modèle <strong>de</strong> couplage d’un champpseudo<strong>scalaire</strong> qui est le champ électrique E au champ <strong>scalaire</strong> réel qui est lechamp ρ, tous neutres <strong>et</strong> invariants <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> U(1) car dans le secteur physique.Cependant, la symétrie Z 2 telle que (ρ ↔ −ρ) doit être imposée “à la main” surl’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s états physiques.4.3.1 Le champ pseudo<strong>scalaire</strong>Le champ B est essentiellement le champ électrique, ayant acquis une masseproportionnelle à la constante <strong>de</strong> couplage <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> e. C<strong>et</strong>te masse dépend <strong>de</strong> lavaleur <strong>de</strong> ρ. En eff<strong>et</strong>, si ρ est constant c’est-à-dire ρ(x) = ρ 0 , le terme cinétique1/2ρ 2 (∂ µ B) 2 <strong>de</strong> B est bien défini <strong>et</strong> en effectuant une normalisation adéquate,le champ B correspond à un champ pseudo<strong>scalaire</strong> <strong>de</strong> masse |eρ 0 |. La raisonpour laquelle B est pseudo<strong>scalaire</strong> est que sous la parité en 1 + 1 dimensions, lechamp électrique change <strong>de</strong> signe, tandis qu’il n’y a aucune notion <strong>de</strong> rotationdans un espace <strong>de</strong> dimension unité.On suppose maintenant que ρ est quelconque. Le fait que le terme cinétique<strong>de</strong> B soit multiplié par 1/ρ 2 signifie que le champ B acquiert une masse dynamiquedont les valeurs dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la configuration <strong>de</strong> ρ. Ce qui entraîne que


4.3 La formulation lagrangienne physique 69ce système s’inscrit dans le cadre <strong>de</strong> la représentation effective pour la supraconductivité,connue sous le nom <strong>de</strong> modèle <strong>de</strong> Landau-Ginzburg pour le casstationnaire, ou du modèle <strong>de</strong> Higgs dans le cas d’une symétrie <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> U(1)en dimension supérieure où le boson <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> acquiert une masse dynamique.4.3.2 Le champ radialLe champ radial ρ apparaît comme un champ réel dans la théorie, dont lamasse dépend du choix <strong>de</strong> V (ρ). Un choix idéal est celui du potentiel <strong>de</strong> Higgs<strong>de</strong> la formeV (ρ) = 1 8 M 2 (ρ 2 − ρ 2 0) 2 , (4.53)où M 2 , avec M > 0, est un facteur possèdant la dimension physique d’une massecarrée <strong>et</strong> tel que le champ radial ρ possè<strong>de</strong> une masse donnée par |Mρ 0 |.Nous tirons la conclusion fondamentale suivante : le modèle <strong>de</strong> l’électrodynamique<strong>scalaire</strong> est physiquement équivalent au niveau classique à un système<strong>de</strong> couplage d’un champ pseudo<strong>scalaire</strong> neutre au champ <strong>scalaire</strong> neutre, tousmassifs pour autant que les configurations du champ <strong>scalaire</strong> soient non nulles,mais dont la masse du champ pseudo<strong>scalaire</strong> est dynamique <strong>et</strong> dépend <strong>de</strong>s configurationsdu champ <strong>scalaire</strong>.4.3.3 Théorème <strong>de</strong> No<strong>et</strong>her <strong>et</strong> translations d’espace-tempsSelon le premier théorème <strong>de</strong> No<strong>et</strong>her,[2] appliqué dans le cas <strong>de</strong>s translationsd’espace-temps,x ′µ = x µ + a µ , ρ ′ (x ′ ) = ρ(x) , B ′ (x) = B(x), (4.54)il suit que la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> courant (à savoir le tenseur énergie-moment pour lesystème) est donnée parγ νµ = ∂ µ ρ∂ ν ρ + 1 ρ 2 ∂µ B∂ ν B − η νµ L. (4.55)Les charges conservées sont l’énergie totale E <strong>et</strong> le moment conjugué P dusystème. Nous avons<strong>et</strong>∫ L[ 1E = dx−L 2ρ 2 (∂ 0B) 2 + 12ρ 2 (∂ 1B) 2 + 1 2 e2 B 2+ 1 2 (∂ 0ρ) 2 + 1 ]2 (∂ 1ρ) 2 + V (ρ) , (4.56)En terme <strong>de</strong>s moments conjugués,∫ L[P = − dx ∂ 0 ρ∂ 1 ρ + 1 ]−Lρ 2 ∂ 0B∂ 1 B . (4.57)π ρ = ∂ 0 ρ , π B = 1 ρ 2 ∂ 0B, (4.58)


70 L’électrodynamique <strong>scalaire</strong>les expressions (4.56), (4.57) <strong>de</strong>viennentE = H 0 ,∫ LP = − dx [π ρ ∂ 1 ρ + π B ∂ 1 B] . (4.59)−LPar ailleurs, nous avons le courant, associé au courant <strong>de</strong> la symétrie <strong>de</strong> <strong>jauge</strong>U(1),<strong>et</strong>j µ = − 1 2 i 1|φ| 2 [φ∗ D µ φ − (Dµφ) ∗ φ]= − 1 2 i 1 ρ 2 [ρ (∂ µρ + iρ(∂ µ ϕ + eA µ )) − ρ (∂ µ ρ − iρ(∂ µ ϕ + eA µ ))]= ∂ µ ϕ + eA µ , (4.60)ɛ µν ∂ µ [Bj ν ] = ∂ 0 [B(∂ 1 ϕ + eA 1 ] − ∂ 1 [B(∂ 0 ϕ + eA 0 )]= ∂ 0 [Bπ B ] − ∂ 1 [B(∂ 0 ϕ + eA 0 )]. (4.61)Notons que ces termes correspon<strong>de</strong>nt précisément aux termes <strong>de</strong> surface apparaissantdans l’action physique du système, voir (4.47) <strong>et</strong> (4.52).4.3.4 Equations du mouvementLes équations du mouvement selon Euler-Lagrange en ρ <strong>et</strong> en B sont respectivementLa première <strong>de</strong> ces équations, (4.62), équivaut à∂ µ∂ µLa secon<strong>de</strong>, (4.63), équivaut à∂L∂(∂ µ ρ) − ∂L = 0,∂ρ(4.62)∂L∂(∂ µ B) − ∂L = 0.∂B(4.63)∂ 2 µρ + 1 ρ 3 (∂ µB) 2 + ∂V∂ρ∂ µ( 1ρ 2 ∂µ B= 0. (4.64))+ e 2 B = 0. (4.65)Les équations du mouvement en ρ <strong>et</strong> B, respectivement en (4.64) <strong>et</strong> (4.65),constituent un système <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux équations non linéaires couplées. Nous nousintéressons aux configurations solutions <strong>de</strong> ces équations. Toutes les solutions nepeuvent pas être construites <strong>de</strong> façon analytique, mais cela pourrait être possiblelorsqu’on se restreint aux états d’énergie minimale. En vue <strong>de</strong> minimiser lesdifficultés, on se restreint au secteur <strong>de</strong> configurations classiques pour lesquellesle champ électrique est i<strong>de</strong>ntiquement nul. En eff<strong>et</strong> l’énergie totale du systèmevautE = E c + E p , (4.66)


4.4 Configurations statiques du modèle dans son secteur physique 71où E c désigne l’énergie cinétique du système <strong>et</strong> E p l’énergie potentielle, avec∫ L( 1E c = dx2ρ 2 ( d dt B)2 + 1 2 ( d )dt ρ)2 , (4.67)<strong>et</strong>E p =∫ L−L−L( 1 1dx2 ρ 2 ( ddx B)2 + 1 2 e2 B 2 + 1 2 ( d)dx ρ)2 + V (ρ) . (4.68)De ces expressions, on peut constater que si B était non nul, mais que ρ s’annulaitquelque part, il y aurait une singularité dans les équations du mouvement <strong>et</strong>aussi l’énergie pourrait être infinie, à moins que précisément le champ électriquene s’annule en ce point du cercle encore plus rapi<strong>de</strong>ment que ρ, <strong>de</strong> manière àce que ces rapports <strong>de</strong> “zéros” restent finis. Mais cela introduit <strong>de</strong>s gradientsspéciaux en ρ <strong>et</strong> en B <strong>de</strong> sorte que l’énergie <strong>de</strong>vient importante. Donc pourles états rendant l’énergie minimale, on s’attend en réalité que ceux-ci correspon<strong>de</strong>ntaux configurations pour lesquelles B = 0.Un autre avantage <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te restriction est que les <strong>de</strong>ux systèmes se découplent.En eff<strong>et</strong>, l’équation (4.65) est linéaire en B tandis que l’équation (4.64) estnon linéaire en B <strong>et</strong> en ρ, c’est donc cohérent du point <strong>de</strong> vue solutions à ceséquations <strong>de</strong> supposer également que B = 0.Pour ces diverses raisons, nous sommes amenés à chercher les solutions dusystème{ ∂2µ ρ + 1 ρ(∂ 3 µ B) 2 +( )∂V∂ρ = 0,1∂ µ ρ∂ µ B + e 2 (4.69)B = 0,2dans les configurations B = 0. Ainsi, nous avons à résoudre le système{ B = 0,∂µρ 2 + ∂V∂ρ= 0.(4.70)4.4 Configurations statiques du modèle dans sonsecteur physiqueIl nous serait difficile <strong>de</strong> construire toutes les solutions dépendantes dutemps (horsmis celles obtenues par une transformation spéciale <strong>de</strong> Lorentz).Par ailleurs, si une dépendance temporelle existe, ces solutions seraient plushautes en énergie. Nous allons nous restreindre aux configurations statiques oùρ dépend uniquement <strong>de</strong> la variable spatiale. Ainsi, (4.70) équivaut à{ B(x) = 0,ρ ′′ (x) − ∂V∂ρ = 0, (4.71)où ρ ′ (x) désigne les dérivées par rapport à la coordonnée spatiale x. En vue<strong>de</strong> résoudre analytiquement le système (4.71), un choix <strong>de</strong> potentiel s’impose.Pour ce faire, nous choisissons un potentiel <strong>de</strong> Higgs <strong>et</strong> comme nous l’avons déjàsignalé le choix <strong>de</strong> ce potentiel conduit à un modèle qui s’inscrit dans le cadre duModèle Standard <strong>et</strong> ainsi que dans le cadre <strong>de</strong> la théorie <strong>de</strong> Ginzburg-Landaupour la supraconductivité :V (ρ) = 1 8 M 2 ( ρ 2 − ρ 2 0) 2. (4.72)


72 L’électrodynamique <strong>scalaire</strong>4.4.1 Configurations du vi<strong>de</strong>On peut remarquer que pour <strong>de</strong>s valeurs constantes <strong>de</strong> ρ, en l’occurrence lesvaleurs associées aux minima du potentiel <strong>et</strong> donc annulant celui-ci pour que lechoix que nous en avons fait, l’équation (4.70) est satisfaite. Par conséquent, lesconfigurations du vi<strong>de</strong> sont déterminées parl’énergie correspondante étant nulleB(x) = 0, ρ(x) = ±ρ 0 , (4.73)E =∫ +L−Ldx 1 H phys = 0. (4.74)4.4.2 Configurations solitoniquesOutre les configurations du vi<strong>de</strong>, il existe <strong>de</strong>s solutions <strong>de</strong> type soliton àces équations statiques, mais comme nous le verrons dans la suite ces solutionsdiffèrent selon que l’on se situe sur la droite réelle ou sur le cercle <strong>de</strong> longueur2L par compactification <strong>de</strong> la droite. Ainsi résoudre le système (4.71) revient àrésoudre l’équationρ ′′ − ∂V∂ρ= 0. (4.75)En multipliant chaque membre <strong>de</strong> l’équation (4.75) par ρ ′ (x), nous avonsce qui équivaut àρ ′′ (x)ρ ′ (x) = ∂V∂ρ ρ′ (x), (4.76)12 ((ρ′ (x)) 2 = V (ρ) + C 0 , (4.77)C 0 étant une constante d’intégration. L’énergie d’une telle configuration estdonnée parE ==∫ L−L∫ L−LdxdxSur la droite réelle, nous avons particulièrementE =∫ +∞−∞{ ( ) 21 dρ+ 1 2 dx 8 M 2 ( }ρ 2 − ρ 2 20){ 14 M 2 ( }ρ 2 ) 2− ρ 0 + C0 . (4.78){ 1dx4 M 2 ( }ρ 2 − ρ 2 ) 20 + C0 , (4.79)


4.4 Configurations statiques du modèle dans son secteur physique 73conduisant à une énergie finie lorsque la constante d’intégration C 0 = 0 avec lesconditions aux bords lim ρ(x) = ±ρ 0. Dans ce cas (4.77) correspond àx→±∞12( ) 2 dρ= 1 dx 8 M 2 ( ρ 2 − ρ 2 ) 2 dρ0 =⇒[1 − ρ2dxdρ= ± 1 2 Mρ2 0= ± 2Mρ 2 01ρ 2 01 − ρ 2 /ρ 2 0dx = ±1 2 M ( ρ 2 0 − ρ 2)], (4.80)=⇒ 1 2 Mρ 0dx = ± d(ρ/ρ 0)1 − (ρ/ρ 0 ) 2= ±dArctanh ρ ρ 0, (4.81)<strong>de</strong> sorte que[ ]1ρ s (x) = ±ρ 0 tanh2 Mρ 0(x − x 0 ) , (4.82)avec l’énergieE =∫ ±ρ0∓ρ 0dρ ±2Mρ 2 011 − ρ2ρ 2 014 M 2 ρ 4 0) 2 (1 − ρ2= 1 ∫ +12 Mρ3 0 dx(1 − x 2 )ρ 2 0−1= 2 3 Mρ3 0. (4.83)Supposons maintenant que la constante d’intégration C 0 est non nulle <strong>et</strong>recherchons les solutions d’énergie finie sur le cercle <strong>de</strong> longueur 2L. Nous avonsà nouveaud 2dx 2 ρ(x) = −1 2 M 2 (ρ 2 0 − ρ 2 )ρ. (4.84)Considérons à présent, pour une certaine valeur du module kρ(x) = αρ 0 sn(βx), (4.85)où snu = sn(u, k) désigne la fonction elliptique <strong>de</strong> Jacobi <strong>de</strong> module k (nousutilisons les notations dans la Ref.[14]). Nous avonsconduisant àddx ρ(x) = αβρ 0cn(βx)dn(βx), (4.86)d 2dx 2 ρ(x) = [ αβ2 ρ 0 −sn(βx)dn 2 (βx) − k 2 sn(βx)cn 2 (βx) ]= −αβ 2 ρ 0 sn(βx) [ 1 − k 2 sn 2 (βx) + k 2 (1 − sn 2 (βx)) ]= −β 2 ρ(x) [ (1 + k 2 ) − 2k 2 sn 2 (βx) ]]= −β 2 (1 + k 2 )ρ(x)[1 − 2k2 11 + k 2 α 2 ρ 2 ρ 2 (x)0= − 2β2 k 2 [ 1 α 2]α 2 ρ 2 0 2 k 2 (1 + k2 )ρ 2 0 − ρ 2 (x) ρ(x). (4.87)


74 L’électrodynamique <strong>scalaire</strong>Ainsi√α 2 2k 22k=1 + k 2 , α = ± 21 + k 2 , (4.88)2β 2 k 2α 2 ρ 2 = 10 2 M 2 ⇒ β 2 = 1 4 M 2 ρ 2 10k 2 . 2k 21 + k 2 = 1 2 M 2 ρ 2 101 + k 2 . (4.89)En conclusion, nous avons la solution√ [ √ ]2k2ρ s (x) = ±ρ 01 + k 2 sn 1 22 Mρ 01 + k 2 x , (4.90)mais nous <strong>de</strong>vons imposer <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> périodicité ou d’antipériodicité auxbords. Nous avonsρ s (x + 2L) = ±ρ s (x); ρ s (x + 4L) = ρ s (x), (4.91)par conséquent√1 22 Mρ 0 4L1 + k2 = (2n + 2r)4K(k), (4.92)√1 22 Mρ 2L = (n + r)4K(k) = (2n + 2r)2K(k), (4.93)1 + k2 correspondant à une condition <strong>de</strong> périodicité si r = 0 <strong>et</strong> d’antipériodicité pourr = 1 , tandis que n est un entier naturel arbitraire, n ∈ N. Nous avons ainsi la2condition <strong>de</strong> quantification pour une valeur donnée du module k,LMρ 0 = 4(n + r)K(k)√12 (1 + k2 ), (4.94)auquel cas,√1 22 Mρ 01 + k 2 x = 1 √22 LMρ x01 + k 2 L = 2(n + r)K(k) x L . (4.95)Les zéros <strong>de</strong> la solution sont tels que<strong>et</strong>2(n + r)K(k) x mL = 2mK(k) =⇒ x mL = m , m ∈ Z, (4.96)n + r−L ≤ x m ≤ L =⇒ −(n + r) ≤ m ≤ +(n + r). (4.97)Par conséquent, le nombre <strong>de</strong> zéros distincts, <strong>et</strong> donc <strong>de</strong> solitons <strong>et</strong> anti-solitonsen succession est 2(n + r), avec un espacement <strong>de</strong> ∆x = L/(N + r).En résumé, les solutions solitoniques sur le cercle sont déterminées par√ [ √ ]2k2ρ s (x) = ±ρ 01 + k 2 sn 1 22 Mρ 01 + k 2 x , (4.98)


4.4 Configurations statiques du modèle dans son secteur physique 75avec√1 + k2LMρ 0 = 4(n + r)K(k) , n ∈ N, (4.99){20 : périodiquer =(4.100)1/2 : antipériodique<strong>et</strong> les zéros <strong>de</strong> ces solutions sont les suivants :x = x m =m L, −(n + r) ≤ m ≤ +(n + r), m ∈ Z, (4.101)n + r<strong>et</strong> ∆x = L/(n + r), conduisant à 2(n + r) zéros/solitons. Le cas particulier oùr = 0 avec n = 0 : k = +1, correspond aux configurations du vi<strong>de</strong> ρ s (x) = ±ρ 0 .En vue <strong>de</strong> vérifier si l’énergie <strong>de</strong> ces solutions est finienous posons<strong>et</strong>E =∫ +L−Ldx{12( dρsdx) 2+ 1 8 M 2 ( ρ 2 0 − ρ 2 s) 2}, (4.102)y = 1 √22 Mρ 01 + k 2 x = 2(n + r)K(k) x L , (4.103)ddx = 2(n + r)K(k) 1 dL dy ; dx = Ldy, (4.104)2(n + r)K(k)conduisant à√ √dρ s 2kdx = ± 221 + k 2 .1 2 Mρ2 01 + k 2 cnydny = k±Mρ2 0 cnydny. (4.105)1 + k2 Enfin (4.102) équivaut à∫ +2(n+r)K(k){L1E =dy2(n + r)K(k) −2(n+r)K(k) 2 M 2 ρ 4 0(1 + k 2 ) 2 cny2 dny 2+ 1 ] 2}8 M 2 ρ 4 0[1 − 2k21 + k 2 sny2 (4.106)E = 1 ∫2 M 2 ρ 4 L2(n+r)K(k){k 20dy2(n + r)K(k) −2(n+r)K(k) (1 + k 2 ) 2 [1 − sn2 y][1 − k 2 sn 2 y]+ 1 ] 2}[1 − 2 k24 1 + k 2 sn2 yLM 2 ρ 4 ∫ 2(n+r)K(k){[0k2=dy2(n + r)K(k) 01 + k 2 + 1 ]4[− sn 2 k 2] [y(1 + k 2 ) 2 (1 + k2 ) + k21 + k 2 + sn 4 k 4y(1 + k 2 ) 2 + k 4 ]}(1 + k 2 ) 2LM 2 ρ 4 ∫ 2(n+r)K(k){[01=dy2(n + r)K(k) 04 + k 2 ](1 + k 2 ) 22k 22k 4 }−(1 + k 2 ) sn2 y +(1 + k 2 ) 2 sn4 y . (4.107)k 2


76 L’électrodynamique <strong>scalaire</strong>Comme 0 ≤ k 2 ≤ 1 <strong>et</strong> 0 ≤ sn 2 y ≤ 1 l’énergie est finie. Il est a priori possible<strong>de</strong> complèter c<strong>et</strong>te évaluation en terme <strong>de</strong>s fonctions elliptiques complètes <strong>de</strong>Jacobi, mais le résultat ne présentant aucune élégance ou transparence, n’estpas reproduit ici. La constante d’intégration peut aussi s’évaluer en calculantC 0 = 1 ( ) 2 dρs− 1 2 dx 2 M 2 (ρ 2 s − ρ 2 0) 2= 1 2 M 2 ρ 4 k 20(1 + k 2 ) 2 cn2 ydn 2 y − 1 ] 22 M 2 ρ 4 0[1 − 2 k21 + k 2 sn2 y{= 1 8 M 2 ρ 4 4k 2] 2}0(1 + k 2 ) 2 [1 − sn2 y][1 − k 2 sn 2 y] 2 −[1 − 2 k21 + k 2 sn2 y= 1 {[8 M 2 ρ 4 4k 2 ]]0(1 + k 2 ) 2 − 1 + sn 2 y[− 4k21 + k 2 + 4k21 + k 2[+ sn 4 4k 4]}y(1 + k 2 ) 2 − 4k41 + k 2 ) 2 .= − 1 ( ) 1 − k8 M 2 ρ 4 2 201 + k 2 . (4.108)Pour une valeur donnée du module k, on peut évaluer la valeur <strong>de</strong> la constanted’intégration, ce qui justifie l’existence d’au moins une solution sur le cerclepour une valeur non nulle <strong>de</strong> la constante. En eff<strong>et</strong>, C 0 s’annule pour k 2 = 1<strong>et</strong> les solutions correspondantes sont les configurations du vi<strong>de</strong>. Pour 0 < k 2


4.4 Configurations statiques du modèle dans son secteur physique 770.30.2-V(ρ)0.1-0-0.1-ρ 0+ρ 0ρ-0.2-0.3-0.4-1 -0.5 0 0.5 1Fig. 4.1 – Graphe du potentiel −V (ρ) = −1/8M 2 (ρ 2 − ρ 2 0) 2 avec M 2 = 2.


Chapitre 5Spectre <strong>de</strong> fluctuationsL’objectif <strong>de</strong> ce chapitre est <strong>de</strong> vérifier si les solutions statiques fondamentalessont stables par rapport aux fluctuations locales, ce qui nécessite une i<strong>de</strong>ntificationdu spectre <strong>de</strong> ces fluctuations afin <strong>de</strong> nous assurer qu’aucune <strong>de</strong> cesfluctuations ne conduit à un spectre <strong>de</strong> valeurs négatives. Nous allons d’abordprocé<strong>de</strong>r à une linéarisation autour <strong>de</strong>s configurations statiques i<strong>de</strong>ntifiées dansle chapitre précé<strong>de</strong>nt.5.1 Linéarisation autour <strong>de</strong>s configurations statiquesfondamentalesConsidérons les fluctuations statiques générales fondamentales construitesau chapitre 4 autour <strong>de</strong>s solutions générales fondamentales, à savoirB(t, x) = δB(t, x) , ρ(t, x) = ρ s (x) + δρ(t, x). (5.1)En vue <strong>de</strong> linéariser le problème autour d’une telle configuration, nous avonsbesoin <strong>de</strong> considérer un développement quadratique <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité lagrangienne(ou hamiltonienne) en terme <strong>de</strong>s fluctuations δB <strong>et</strong> δρ. Nous obtenons ainsi la<strong>de</strong>nsité lagrangienneL = 12ρ(∂ 2 µ δB) (∂ µ δB) − 1 s2 e2 (δB) 2 + 1 2 (∂ µρ s ) (∂ µ ρ s ) + (∂ µ ρ s ) (∂ µ δρ)+ 1 2 (∂ µδρ) (∂ µ δρ) − V (ρ s ) − δρV ′ (ρ s ) − 1 2 (δρ)2 V ′′ (ρ s ) .Notons que les termes en δρ s’annulent i<strong>de</strong>ntiquement pour toute solution ρ s (x).Les équations linéaires du mouvement d’Euler-Lagrange par rapport à δρ, δBsont respectivement∂ µ ∂ µ δρ + V ′′ (ρ s )δρ = 0 , (5.2)[ ] 1∂ µρ 2 ∂ µ δB + e 2 δB = 0 . (5.3)sA l’ordre quadratique, nous avons l’énergie <strong>de</strong> telles configurations <strong>de</strong>s champs


80 Spectre <strong>de</strong> fluctuationsqui est exprimée parE = ∫ L−L dx [ 12ρ(∂ 2 0 δB) 2 + 1s2ρ(∂ 2 1 δB) 2 + 1 s2 e2 (δB) 2+ 1 2 (∂ 0δρ) 2 + 1 2 (∂ 1δρ) 2 + 1 2 (δρ)2 V ′′ (ρ s )]+ 1 2 (∂ 1ρ s ) 2 + V (ρ s ),(5.4)<strong>et</strong> leur quantité <strong>de</strong> mouvement totale P s’écrit∫ L[P = − dx ∂ 0 δρ∂ 1 ρ s + ∂ 0 δρ∂ 1 δρ + 1 ]−Lρ 2 ∂ 0 δB∂ 1 δBs. (5.5)5.2 Equations aux valeurs propresEtant donné les équations du mouvement linéaires, (5.2), (5.3), existe t-il<strong>de</strong>s solutions dépendant du temps <strong>de</strong> la formeδρ(t, x) = f(x)e −iω1t + f ∗ (x)e iω1t , δB(t, x) = g(x)e −iω2t + g ∗ (x)e iω2t , (5.6)telle que les valeurs <strong>de</strong> ω 1 ou <strong>de</strong> ω 2 <strong>de</strong>s fréquences angulaires associées aientla propriété ω 2 1 < 0 ou ω 2 2 < 0 ? Si <strong>de</strong> telles valeurs existent, les solutionsassociées ont un comportant exponentiel en temps, le facteur dépendant dutemps inclut toujours une contribution qui croît exponentiellement. Considéronspar exemple l’oscillateur harmonique ordinaire tel que ω 2 > 0, les solutions sontalors oscillatoires <strong>et</strong> périodiques, donc pas d’instabilité. Cependant, lorsque ω 2


5.3 Spectre <strong>de</strong> fluctuations <strong>de</strong>s configurations du vi<strong>de</strong> 81moment pour les particules. Par substitution directe <strong>de</strong>s expressions <strong>de</strong> f(x) <strong>et</strong>g(x), nous obtenons les problèmes aux valeurs propres][− d2dx 2 + V ′′ (ρ s ) f(x) = ω1 2 f(x) , (5.10)[−ρ 2 s(x) d]1 ddx ρ 2 s(x) dx + e2 ρ 2 s(x) g(x) = ω2 2 g(x) . (5.11)Etant donné le choix <strong>de</strong>s conditions au bord en x pour f(x) <strong>et</strong> g(x), les solutionsà ces valeurs propres déterminent le spectre <strong>de</strong> fluctuations autour <strong>de</strong>s solutionsstatiques fondamentales(B = 0 , ±ρ 0 ) , (B = 0 , ±ρ s (x)) . (5.12)Au cas où les valeurs ω 1 ou ω 2 sont telle que ω 2 1 < 0 ou ω 2 2 < 0, la solutionconsidérée possè<strong>de</strong> un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fluctuation instable.5.3 Spectre <strong>de</strong> fluctuations <strong>de</strong>s configurationsdu vi<strong>de</strong>Considérons le choix du potentiel V (ρ) <strong>et</strong> ses dérivées par rapport à ρ,V (ρ) = 1 8 M 2 (ρ 2 − ρ 2 0) 2 , V ′ (ρ) = 1 2 M 2 ρ(ρ 2 − ρ 2 0) , V ′′ (ρ) = 1 2 M 2 (3ρ 2 − ρ 2 0)<strong>et</strong> la configuration du vi<strong>de</strong>(5.13)B(t, x) = 0 , ρ(t, x) = ±ρ 0 . (5.14)C<strong>et</strong>te configuration est une solution aux équations du mouvement. Est-ellestable aux fluctuations ? En substituant dans les équations aux valeurs propres(5.10), (5.11), f(x) <strong>et</strong> g(x) par leurs expressions sous les conditions <strong>de</strong> périodicité,nous avons le spectre <strong>de</strong>s valeurs propres donné par( πn) 2f n : ω1 2 = + M 2 ρ 2 0 , (5.15)L( πn) 2g n : ω2 2 = + e 2 ρ 2 0 , (5.16)Lle cas antipériodique pour les fonctions f(x), g(x) étant immédiat par analogie.Le spectre étant défini positif, <strong>et</strong> associé aux particules <strong>de</strong> masse |Mρ 0 |(pour les champs ρ) <strong>et</strong> |eρ 0 | (pour le champ électrique B), la solution d’énergieminimale est alors stable par rapport à toute fluctuation possible.5.4 Spectre <strong>de</strong> fluctuations <strong>de</strong>s configurationssolitoniques sur la droite réelleDans ce cas nous rappelons que[ ]1ρ s (x) = ±ρ 0 tanh2 Mρ 0(x − x 0 ) , (5.17)


82 Spectre <strong>de</strong> fluctuationsoù on pose5.4.1 Spectre <strong>de</strong> fluctuation en δρy = 1 2 Mρ 0(x − x 0 ). (5.18)Considérons maintenant l’équation aux valeurs propres (5.10)][− d2dx 2 + V ′′ (ρ s ) f(x) = ω1f(x). 2 (5.19)Rappelons queV ′′ (ρ s ) = 3 2 M 2 ρ 2 s − M 22 ρ2 0. (5.20)En substituant ρ s par son expression, nous avons[− d2dx 2 + 1 ]2 M 2 ρ 2 0(3tanh 2 y − 1) f(x) = ω1f(x), 2 (5.21)<strong>et</strong> donc][− d2dy 2 + 2(3tanh2 y − 1) f(y) = 4ω2 1M 2 ρ 2 f(y). (5.22)0Considérons à présent le potentielnous avonsW s (y) = 2[3tanh 2 y − 1]; (5.23)W s (0) = −2;lim W s(y) = 4, (5.24)y→±∞ce qui signifie que W s (y) ∈ [−2 , 4] <strong>et</strong> qu’il peut y avoir <strong>de</strong>s fonctions propresdont les valeurs propres correspondantes sont imaginaires, cependant une <strong>de</strong>sfonction propre <strong>de</strong> (5.22) est f(y) = 1 − tanh 2 (y). En eff<strong>et</strong>, les dérivationssuivantesddy tanhy = 1 − tanh2 y, (5.25)ddy [1 − tanh2 y] = −2tanhy[1 − tanh 2 y] = 2[tanh 3 y − tanhy] (5.26)d 2dy 2 (1 − tanh2 y) = 2[3tanh 2 y − 1][1 − tanh 2 y], (5.27)conduisent à[ ] d2(1dy 2 − 2W s(y) − tanh 2 y ) = 0. (5.28)En i<strong>de</strong>ntifiant la fonction f(y) dans (5.22), nous avons alors l’équation][− d2dy 2 + 2[3tanh2 (y) − 1] f(y) = 0, (5.29)


5.4 Spectre <strong>de</strong> fluctuations <strong>de</strong>s configurations solitoniques sur ladroite réelle 83montrant que le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fluctuation est un zéro mo<strong>de</strong>, ω12 = 0, associé auxtranslations infinitésimales du soliton (en eff<strong>et</strong>, d/dytanhy = 1 − tanh 2 y).Une autre fonction propre du système (5.22) que nous connaissons est lafonctionalors nous avonsce qui conduit à l’équationf(y) = sinhy[1 − tanh 2 y], (5.30)ddy f(y) = [coshy − 2sinhytanhy](1 − tanh2 y), (5.31)d 2dy 2 f(y) = [6tanh2 y − 5]sinhy[1 − tanh 2 y], (5.32)Par i<strong>de</strong>ntification à (5.22) nous avons][− d2dy 2 + 6tanh2 y − 3 f(y) = 0, (5.33)4ω 2 1M 2 ρ 2 0= 3 ⇒ ω 2 1 = 3 4 M 2 ρ 2 0 = e 2 . (5.34)Le continuum commence à4ω 2 1M 2 ρ 2 0= 4 ⇒ ω 2 1 = M 2 ρ 2 0. (5.35)5.4.2 Spectre <strong>de</strong> fluctuation pour δBEn considérant l’équation aux valeurs propres (5.11) <strong>et</strong> posantalors (5.11) est équivalente à[g(x) = ρ s (x)ψ(x), (5.36)( ( )− d2dy 2 + − ρ′′ s (x) ρ′ 2ρ s (x) + s (x)+ e 2 ρ 2ρ s (x)s(x))]ψ(x) = ω2ψ(x). 2 (5.37)En substituant dans l’équation (5.37)nous avons l’équation aux valeurs propres suivantes[ρ s (y) = ±ρ 0 tanh(y), (5.38)((− d21 − tanhdy 2 + 2(1 − tanh 2 2 ) 2yy) + 2tanhy)]+ 4e2M 2 ρ 2 ρ 2 0tanh 2 y ψ(y) = 4ω2 20M 2 ρ 2 ψ(y). (5.39)0


84 Spectre <strong>de</strong> fluctuationsIci pour le potentiel, nous posons[W B (y) = 2 1 − tanh 2 1y +tanh 2 y − 2 + tanh2 y + 2e2[ 2e21= 2M 2 tanh2 y − 1 +tanh 2 y<strong>de</strong> sorte que (5.39) soit équivalente à[− d2dy 2 + 2 ( 2e2M 2 tanh2 y − 1 +]M 2 tanh2 y], (5.40))]1tanh 2 ψ(y) = 4ω2 2yM 2 ρ 2 ψ(y). (5.41)0En vue <strong>de</strong> déterminer le spectre, nous procédons à l’étu<strong>de</strong> du potentiel (5.40),alors nous avonslim W B(y) = +∞,y→0En ce qui concerne la dérivée du potentiel, nous avons[dW B 2e2= 2dy M 2 2tanhy − 2tanh 3 y= 8e2M 2 [tanh 4 y − 1 2 M 2 e 2 ]lim W B(y) = 4e2y→±∞ M 2 . (5.42)][1 − tanh 2 y]1 [1 − tanh 2tanh 3 y ] . (5.43)yAlors si M 2 /2e 2 ≥ 1, il n’y a pas <strong>de</strong> minima, par contre si M 2 /2e 2 < 1, il y a<strong>de</strong>s minima en y = ±y 0 avec y 0 = Arctanh ( M 2 /2e 2) 1/4. Nous avons dans cecas[ ( ) 2e2 1/2]W B (±y 0 ) = 2 2M 2 − 1 > 0. (5.44)Le potentiel étant positif, il n’y a pas <strong>de</strong> mo<strong>de</strong> négatif. Nous pouvons ainsi direqu’en ce qui concerne la configuration solitonique sur la droite, il y a stabilité.En eff<strong>et</strong> tous les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fluctuation pour δρ sont positifs, vu que le continuumcommence pour une valeur ω 2 1 > 0 <strong>et</strong> pour δB le potentiel est positif.5.5 Spectre <strong>de</strong> fluctuations <strong>de</strong>s configurationssolitoniques sur le cercle5.5.1 Spectre <strong>de</strong> fluctuations en δρNous avons l’équation du spectre <strong>de</strong>s fluctuations[− 1 4 M 2 ρ 2 2 d 201 + k 2 dy 2 − 1 )]2 M 2 ρ 2 0(1 − 6k21 + k 2 sn2 y f(y) = ω1f(y), 2 (5.45)qui équivaut par réduction[− d2dy 2 − ( (1 + k 2 ) − 6k 2 sn 2 y )] f(y) = 2ω2 1M 2 ρ 2 (1 + k 2 )f(y), (5.46)0


5.5 Spectre <strong>de</strong> fluctuations <strong>de</strong>s configurations solitoniques sur lecercle 85correspondant à une équation du type Lamé[ ] [ ]d22ωdy 2 − 6k2 sn 2 2y f(y) = − 1M 2 ρ 2 + 1 (1 + k 2 )f(y) = −λf(y). (5.47)0Nous reconnaissons là une équation <strong>de</strong> type Lamé <strong>et</strong> d’après la Ref.[20], page205, les fonctions propres <strong>et</strong> valeurs propres discrètes correspondantes <strong>de</strong> c<strong>et</strong>teéquation du type Lamé sont données parf(y) = sny.cny : λ = 4 + k 2 , (5.48)f(y) = sny.dny : λ = 1 + 4k 2 , (5.49)f(y) = cny.dny : λ = 1 + k 2 , (5.50)f(y) = sn 2 y − 1 + k2 ± √ 1 − k 2 (1 − k 2 )3k 2 : (5.51)λ ± = 2(1 + k 2 ) ∓ 2 √ 1 − k 2 (1 − k 2 ),mais dans le cas présent,( )λ = (1 + k 2 ) 1 + 2ω2 1M 2 ρ 2 =⇒ ω1 2 = 1 [ ]02 M 2 ρ 2 λ01 + k 2 − 1 . (5.52)Nous avons ainsi les valeurs propres ω 2 1 correspondantesλ = 4 + k 2 : ω1 2 = 1 2 M 2 ρ 2 30k 2 > 0;+ 1(5.53)λ = 1 + 4k 2 : ω1 2 = 1 2 M 2 ρ 2 3k 20 > 0;1 + k2 (5.54)λ = 1 + k 2 : ω1 2 = 0; (5.55)[ √ ]1 −λ ± = 2(1 + k 2 k2 (1 − k) 1 ∓)1 + k 2 :ω1,± 2 (= 1 √ )1 −2 M 2 ρ 2 k2 (1 − k0 1 ∓ 2)1 + k 2 . (5.56)Les fonctions propres antipériodiques sontf(y) = sny.cny , f(y) = sny.dny . (5.57)Les valeurs propres correspondantes étant toutes positives, nous pouvons conclurequ’en se donnant <strong>de</strong>s conditions d’antipériodicités il y a stabilité. En cequi concerne les fonctions propres satisfaisant <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> périodicité auxbords, il existe une valeur propre négative ω 2 1,+ dans (5.56) conduisant à <strong>de</strong>sconfigurations instables appelées “sphalerons”.5.5.2 Spectre <strong>de</strong> fluctuations en δBReprenons les relations,√2k2ρ s (y) = ±ρ 01 + k 2 sny ; y = 1 √22 Mρ 01 + k 2 x , (5.58)ddx = 1 √22 Mρ d01 + k 2 dy . (5.59)


86 Spectre <strong>de</strong> fluctuationsNous avons√d2kdy ρ 2s = ±ρ 0 cny.dny, (5.60)1 + k2 √d 22kdy 2 ρ 2 [s = ±ρ 0 −sny.dn 21 + k 2 y − k 2 sny.cn 2 y ]= ±ρ 0√2k21 + k 2 (−sny) [ (1 − k 2 sn 2 y) + k 2 (1 − sn 2 y) ]= −ρ s[(1 + k 2 ) − 2k 2 sn 2 y ] . (5.61)En injectant ces différentes expressions dans l’équation aux valeurs propres(5.37), nous obtenons[− 1 4 M 2 ρ 2 2 d 201 + k 2 dy 2 + 1 4 M 2 ρ 2 2 (0 (1 + k 21 + k 2 ) − 2k 2 sn 2 y+ 2 (1 − sn2 y)(1 − k 2 sn 2 y)sn 2 y)ce qui équivaut après simplification à( [− d2 1 + k2dy 2 + 2 − k 2 sn 2 y + 12+ 2(1 + k2 )M 2 ρ 2 0e 2 ρ 2 2k 2 )]01 + k 2 sn2 y ψ(y)sn 2 y − (1 + k2 ) + k 2 sn 2 y + 2e2 k 2M 2= ω 2 2ψ(y), (5.62))]sn2 y ψ(y)= 2(1 + k2 )ω22M 2 ρ 2 ψ(y).0Nous avons ainsi une équation aux valeurs propres réduite <strong>de</strong> la forme( [− d2 1dy 2 + 2 sn 2 y + 2e2 k 2M 2 sn2 y − 1 + )]k2ψ(y) = 2(1 + k2 )ω222M 2 ρ 2 ψ(y). (5.63)0On se donne à nouveau comme potentiel[ 2e 2 k 2W B (y) = 2M 2 sn2 y − 1 + k22Les variations du potentiel sont déterminés par[d 4e 2dy W k 2B = 2M 2 sny − 2 ]sn 3 cny.dny = 8e2 k 2 [sn 4yM 2 y − 1 2+ 1 ]sn 2 . (5.64)yM 2] cny.dnye 2 k 2 sn 3 y (5.65) .Par conséquent, si M 2 /(2e 2 k 2 ) > 1, il n’y a pas <strong>de</strong> minimum <strong>et</strong> si M 2 /(2e 2 k 2 ) ≤1, il y a un minimum en y 0 tel que sn 4 y 0 = M 2 /(2e 2 k 2 ) auquel cas[ ( 2e 2 k 2 ) 1/2]W B (y 0 ) = 2 2M 2 − 1 + k2≥ (3 − k 2 ) > 0. (5.66)2En ce qui concerne les configurations solitoniques sur le cercle, les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong>fluctuations pour δρ sont positifs pour <strong>de</strong>s conditions aux bords antipériodiquesmais pour <strong>de</strong>s conditions périodiques aux bords, il y a au moins un mo<strong>de</strong>


5.5 Spectre <strong>de</strong> fluctuations <strong>de</strong>s configurations solitoniques sur lecercle 87négatif. En ce qui concerne δB, le potentiel est <strong>de</strong> signe positif ce qui signifieque les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fluctuations sont positifs. Nous pouvons dire que les configurationssolitoniques sur le cercle sont stables sous les conditions aux bordsantipériodiques. L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> stabilité <strong>de</strong>s solutions statiques est aussi discutéedans les Refs.[16, 18] où sous <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> périodicité aux bords il apparaît<strong>de</strong>s solutions instables. De même dans la Ref.[19], où le modèle abélien <strong>de</strong> Higgsest discuté avec fixation <strong>de</strong>s libertés <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> sur un cercle, il apparaît au moinsune solution instable (“sphaléron”) parmi les solutions classiques.Cependant, la discussion <strong>de</strong> la Ref.[19] s’applique en tant que telle à lasolution ρ s = 0, B(x) = 0. Dans ce cas, le potentiel W s (y) est constant <strong>et</strong> négatif,rendant possible <strong>de</strong> manière évi<strong>de</strong>nte <strong>de</strong>s fluctuations instables aussi bien dans lecas <strong>de</strong> conditions aux bords périodiques qu’antipériodiques. L’existence <strong>de</strong> c<strong>et</strong>teinstabilité est par ailleurs évi<strong>de</strong>nte. En eff<strong>et</strong>, la configuration triviale ρ s (x) = 0,B(x) = 0 (d’énergie infinie sur la droite) est telle que le champ complexe φ(x) s<strong>et</strong>rouve au somm<strong>et</strong> du potentiel <strong>de</strong> Higgs, pouvant ainsi “tomber” vers n’importelequel <strong>de</strong>s minima <strong>de</strong> ce potentiel. Dans notre analyse, pour c<strong>et</strong>te raison, <strong>de</strong> tellesconfigurations, <strong>de</strong> type sphaléron, n’ont pas été inclues. Seules celles réellementsolitoniques ont été r<strong>et</strong>enues.Suite à c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> sur le spectre <strong>de</strong> fluctuations <strong>de</strong>s configurations statiquesd’énergies minimales <strong>de</strong>s équations du mouvement du modèle <strong>de</strong> l’électrodynamique<strong>scalaire</strong> dans son secteur physique, soulignons que nos équations auxvaleurs propres sont toutes <strong>de</strong> type Schrödinger <strong>et</strong> les potentiels dénommésW s (y) appartiennent à la classe <strong>de</strong>s potentiels dénommés “Shape Invariant Supersymm<strong>et</strong>ryPotentiels”.[21] Ainsi, nous tirons la conclusion qu’il est possible<strong>de</strong> résoudre exactement <strong>et</strong> <strong>de</strong> façon analytique le spectre compl<strong>et</strong> <strong>de</strong>s fluctuationsau voisinage <strong>de</strong>s configurations solitoniques. Il serait alors intéressant <strong>de</strong>les résoudre en vue <strong>de</strong> déterminer les corrections quantiques au spectre <strong>de</strong> masse<strong>de</strong>s solitons.


Chapitre 6Formulation euclidienneLe modèle <strong>de</strong> l’électrodynamique <strong>scalaire</strong> en dimension <strong>de</strong>ux étudié dans lechapitre précé<strong>de</strong>nt avec le choix du potentiel <strong>de</strong> Higgs a été d’intérêt pour <strong>de</strong>nombreux physiciens. La découverte <strong>de</strong>s instantons dans les théories <strong>de</strong> Yang-Mills dans les années 1975 a soulevé <strong>de</strong>s questions sur d’autres théories <strong>de</strong> <strong>jauge</strong>.En eff<strong>et</strong> le modèle <strong>de</strong> l’électrodynamique quantique <strong>scalaire</strong> à l’instar <strong>de</strong> cesthéories <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s instantons.[22, 23, 24]Ces instantons, encore appelés vortex [25] dans un contexte <strong>de</strong> métriqueeuclidienne en dimension d’espace supérieur à 1, ont fait l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> la célèbr<strong>et</strong>héorie <strong>de</strong> la supraconductivité <strong>de</strong> Ginzburg-Landau.Dans les chapitres précé<strong>de</strong>nts, nous avons prouvé que le modèle <strong>de</strong> l’électrodynamique<strong>scalaire</strong> en dimension <strong>de</strong>ux d’espace-temps <strong>de</strong> Minkowski corresponddans son secteur physique à un modèle <strong>de</strong> couplage d’un champ pseudo<strong>scalaire</strong>massif, essentiellement le champ électrique au champ <strong>scalaire</strong> <strong>de</strong> Higgs. Nousavons prouvé que les solutions d’énergie minimale sont entre autres les configurationsdu vi<strong>de</strong> <strong>et</strong> celles <strong>de</strong> type soliton. L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fluctuations autour <strong>de</strong> cessolutions révèlent une stabilité <strong>de</strong>s configurations du vi<strong>de</strong> <strong>et</strong> celles solitoniquessous <strong>de</strong>s conditions d’antipériodicité aux bords. La présence <strong>de</strong>s instantons pourc<strong>et</strong>te théorie a aussi suscité en nous une curiosité d’analyse <strong>de</strong> c<strong>et</strong> aspect lorsqu’onse restreint au secteur physique <strong>de</strong> ce modèle. Vu que les instantons sontles solutions euclidiennes <strong>de</strong>s équations du mouvement associées aux transitionsquantiques par eff<strong>et</strong> tunnel entre <strong>de</strong>s secteurs topologiques non perturbatifsdistincts du système, dans ce qui suit nous commençons par déterminerl’action euclidienne par continuation analytique du temps réel au temps imaginaire.Ensuite nous déterminons les points <strong>de</strong> selle qui sont les solutions instantons/vortex.Nous montrons qu’en réalité dans le secteur physique la théorie nepossè<strong>de</strong> pas d’instantons étant dit que les seuls points <strong>de</strong> selle sont les configurationsdu vi<strong>de</strong>. Nous déterminons l’action effective, il s’avère qu’en conservantsoigneusement les termes <strong>de</strong> surface, les contributions singulières sont relevantesdans l’expression <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité lagrangienne effective. Enfin, nous examinons lecritère <strong>de</strong> confinement <strong>et</strong> la construction <strong>de</strong>s vortex pour c<strong>et</strong>te théorie.


90 Formulation euclidienne6.1 Continuation euclidienne <strong>de</strong> l’action initiale6.1.1 Densité lagrangienne euclidienneEn vue d’étudier le modèle, on se situe dans un espace-temps euclidien <strong>de</strong>dimension <strong>de</strong>ux où la métrique est <strong>de</strong> signature η ij = (+, +)(i, j = 1, 2). A partir<strong>de</strong> l’action initiale définie dans le chapitre précé<strong>de</strong>nt, nous formulons l’actioneuclidienne par continuité analytique du temps réel au temps imaginaire. Nousposons ainsit = −iτ;ddt = i ddτ ; x2 = τ. (6.1)Nous <strong>de</strong>vons aussi définir les composantes du champ <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> par rapport àc<strong>et</strong>te continuation du temps réel au temps imaginaire. Nous posons ainsiA 0 = iA τ = iA 2 . (6.2)Considérons à présent la <strong>de</strong>nsité lagrangienne initiale du modèle défini dansle chapitre précé<strong>de</strong>nt dans un espace temps <strong>de</strong> MinkowskiL = 1 2 (∂ 0A 1 − ∂ 1 A 0 ) 2 + |(∂ 0 + ieA 0 )φ| 2 − |(∂ 1 + ieA 1 )φ| 2 − V (|φ|). (6.3)En fonction <strong>de</strong> la continuation dans le temps imaginaire, nous avons les changementssuivants<strong>et</strong>(∂ 0 + ieA 0 ) φ = i (∂ τ + ieA τ ) φ , (6.4)F 01 = ∂ 0 A 1 − ∂ 1 A 0 = i [∂ τ A 1 − ∂ 1 A τ ] = iF 21 = −iF 12 . (6.5)Ainsi dans l’espace-temps euclidien <strong>de</strong> dimension <strong>de</strong>ux la <strong>de</strong>nsité lagrangiennes’exprime parL E = 1 2 (∂ 1A 2 − ∂ 2 A 1 ) 2 + |(∂ 2 + ieA 2 )φ| 2 + |(∂ 1 + ieA 1 )φ| 2+ 1 2 M 2 (|φ| 2 − 1 2 ρ2 0) 2. (6.6)En considérant la paramétrisation polaire du champ <strong>scalaire</strong> complexenous avonsφ = 1 √2ρe iϕ , ⃗ Dφ =1 √2 e iϕ ( ⃗ ∇ρ + iρ( ⃗ ∇ϕ + e ⃗ A)), (6.7)L E = 1 2 (∂ 1A 2 − ∂ 2 A 1 ) 2 + 1 2 (⃗ ∇ρ) 2 + 1 2 ρ2 ( ⃗ ∇ϕ + e ⃗ A) 2 + 1 8 M 2 ( ρ 2 − ρ 2 0) 2. (6.8)En vue d’introduire les champs auxiliaires gaussiens (moments conjugués)dans le contexte d’une représentation par intégrale fonctionnelle euclidienne <strong>de</strong>


6.1 Continuation euclidienne <strong>de</strong> l’action initiale 91la fonction <strong>de</strong> partition du système, nous nous laissons gui<strong>de</strong>r par l’analyse hamiltoniennedu chapitre 4 en procé<strong>de</strong>nt à une continuation dans le temps imaginaire<strong>de</strong>s moments conjugués. Nous introduisons les champs gaussiens auxiliairessuivantsB = − 1 e π1 = − 1 e E = −1 e F 01 = i e F 12, (6.9)π ρ = ∂ 0 ρ = i∂ 2 ρ, (6.10)π B = ∂ 1 ϕ + eA 1 , (6.11)π ϕ = ρ 2 (∂ 0 ϕ + eA 0 ) = iρ 2 (∂ 2 ϕ + eA 2 ). (6.12)Nous avons ainsi comme termes additionnels dans l’intégrale fonctionnelle, aprèschangements <strong>de</strong> variables adéquats <strong>de</strong> jacobien trivial pour la mesure d’intégrationfonctionnelle,12 [eB − i(∂ 1A 2 − ∂ 2 A 1 )] 2 = 1 2 e2 B 2 − ieB(∂ 1 A 2 − ∂ 2 A 1 )− 1 2 (∂ 1A 2 − ∂ 2 A 1 ) 2 , (6.13)12 [π ρ − i∂ 2 ρ] 2 = 1 2 π2 ρ − i∂ 2 ρπ ρ − 1 2 (∂ 2ρ) 2 , (6.14)1 [πϕ2ρ 2 − iρ 2 (∂ 2 ϕ + eA 2 ) ] 2 1=2ρ 2 π2 ϕ − iπ ϕ (∂ 2 ϕ + eA 2 )− 1 2 ρ2 (∂ 2 ϕ + eA 2 ) 2 . (6.15)En introduisant les champs B, π ρ <strong>et</strong> π ϕ dans l’intégrale fonctionnelle, (6.8) estéquivalente àL E = 1 2 e2 B 2 − ieB(∂ 1 A 2 − ∂ 2 A 1 ) + 1 2 π2 ρ − i∂ 2 ρπ ρ + 1 2 (∂ 1ρ) 2+ 1 8 M 2 (ρ 2 − ρ 2 0) 2 + 12ρ 2 π2 ϕ − iπ ϕ (∂ 2 ϕ + eA 2 )+ 1 2 ρ2 (∂ 1 ϕ + eA 1 ) 2 . (6.16)Cependant, pour ce qui concerne le champ π ϕ , en raison du facteur 1/ρ 2 en(6.15) dans l’intégrale gaussienne, la mesure <strong>de</strong> l’intégrale fonctionnelle comprendmaintenant un facteur additionnel donné par∏( ) 1ρ2 20ρ 2 . (6.17)(⃗x)Ecrivons à présentconduisant à⃗xπ ϕ = (π ϕ − ∂ 1 B) + ∂ 1 B , (6.18)L E = 1 2 e2 B 2 − ieB(∂ 1 A 2 − ∂ 2 A 1 ) + 1 2 π2 ρ − i∂ 2 ρπ ρ + 1 2 (∂ 1ρ) 2+ 1 8 M 2 (ρ 2 − ρ 2 0) 2 + 12ρ 2 [(πϕ − ∂ 1 B) 2 + 2∂ 1 B(π ϕ − ∂ 1 B) + (∂ 1 B) 2]− i(∂ 2 ϕ + eA 2 ) [(π ϕ − ∂ 1 B) + ∂ 1 B] + 1 2 ρ2 (∂ 1 ϕ + eA 1 ) 2 , (6.19)


92 Formulation euclidienne<strong>et</strong> enfinL E = 1 2 ρ2 (∂ 1 ϕ + eA 1 ) 2 + 12ρ 2 (∂ 1B) 2 + 1 2 e2 B 2 + 1 2 π2 ρ + 1 2 (∂ 1ρ) 2+ 1 8 M 2 (ρ 2 − ρ 2 0) 2 − i∂ 2 B(∂ 1 ϕ + eA 1 ) − i∂ 2 ρπ ρ − i∂ 1 [B(∂ 2 ϕ + eA 2 )]+ i∂ 2 [B(∂ 1 ϕ + eA 1 )] + 12ρ 2 (π ϕ − ∂ 1 B) 2[− i (π ϕ − ∂ 1 B) (∂ 2 ϕ + eA 2 ) + i ]ρ 2 ∂ 1B . (6.20)A ce sta<strong>de</strong>, nous avons les champsA 1 , A 2 , ρ , ϕ , B , π ρ , π ϕ . (6.21)En intégrant d’abord par rapport à A 2 , il apparaît les termesδ(∂ 1 B − π ϕ ) (6.22)qui sont nuls parce qu’ils vérifient la loi <strong>de</strong> Gauss. Il survit ainsiB, π B = ∂ 1 ϕ r + eA 1 , ρ , π ρ , ϕ s , (6.23)où ϕ s désigne la partie singulière <strong>de</strong> ϕ <strong>et</strong> ϕ r la partie régulière, composante <strong>de</strong>fixation <strong>de</strong> <strong>jauge</strong>, <strong>et</strong> la <strong>de</strong>nsité lagrangienneL E = 1 2 ρ2 [π B + ∂ 1 ϕ s ] 2 + 12ρ 2 (∂ 1B) 2 + 1 2 e2 B 2 + 1 2 π2 ρ + 1 2 (∂ 1ρ) 2+ 1 8 M 2 (ρ 2 − ρ 2 0) 2 − i∂ 2 B [π B + ∂ 1 ϕ s ] − i∂ 2 ρπ ρ − i∂ 1 [B∂ 2 ϕ s ]+ i∂ 2 [B∂ 1 ϕ s ]. (6.24)Nous considérons à présent, l’intégration par rapport aux moments conjuguésπ B <strong>et</strong> π ρ <strong>de</strong>L E = 1 [2 ρ2 π B − i] 2ρ 2 (∂ 2B + iρ 2 ∂ 1 ϕ s ) + 12ρ 2 (⃗ ∇B) 2 + 1 2 e2 B 2+ 1 2 [π ρ − i∂ 2 ρ] 2 + 1 2 (⃗ ∇ρ) 2 + 1 8 M 2 (ρ 2 − ρ 2 0) 2− i∂ 1 [B∂ 2 ϕ s ] + i∂ 2 [B∂ 1 ϕ s ] . (6.25)Par rapport à π ρ , l’intégrale gaussienne est immédiate. Cependant, celle parrapport à π B conduit à un facteur∏⃗x( ρ20) 12ρ 2 (⃗x)additionnel dans la mesure d’intégration fonctionnelle∫Dϕ s∫DBDρ ∏ ⃗x( ρ20) 12ρ 2 (⃗x)(6.26)(6.27)


6.1 Continuation euclidienne <strong>de</strong> l’action initiale 93<strong>de</strong> l’intégrale fonctionnelle sur les champs physiques B(⃗x) <strong>et</strong> ρ(⃗x).Diverses représentations <strong>de</strong> ce facteur non trivial sont possibles. Par exemple,en terme <strong>de</strong> “ghosts” c(⃗x) <strong>et</strong> ¯c(⃗x) variables <strong>de</strong> Grassmann impaires <strong>et</strong> complexes,<strong>scalaire</strong>s sous les rotations euclidiennes, nous avons la représentation fonctionnellesuivante∏( ) ∫{ρ 0|ρ(⃗x) | = D cD ¯c exp − 1 ∫ (d 2 ⃗x −¯c| ρ )}0ρ |c . (6.28)⃗xPour un tel choix, la théorie quantifiée euclidienne dans son secteur physiqueest représentée par∫DBDρDcD¯ce − 1 ∫ d 2 ⃗xL E(6.29)avec la <strong>de</strong>nsité lagrangienne1L E =2ρ 2 (⃗ ∇B) 2 + 1 2 e2 B 2 + 1 2 (⃗ ∇ρ) 2 + 1 8 M 2 ( ρ 2 − ρ 2 ) 2 ρ 00 − |ρ |¯cc− i∂ 1 [B∂ 2 ϕ s ] + i∂ 2 [B∂ 1 ϕ s ]. (6.30)Dans le paragraphe suivant, nous montrons une façon alternative <strong>et</strong> plusélégante d’obtenir c<strong>et</strong>te même <strong>de</strong>nsité lagrangienne (6.30).6.1.2 Transformation duale en terme du champ <strong>de</strong> <strong>jauge</strong>Nous venons ainsi <strong>de</strong> décrire l’action euclidienne par sa <strong>de</strong>nsité lagrangienneà partir <strong>de</strong> la formulation lagrangienne du modèle, initialement défini dans lechapitre précé<strong>de</strong>nt par continuation du temps réel au temps imaginaire. Uneapproche alternative, basée directement sur une transformation duale du champ<strong>de</strong> <strong>jauge</strong> ⃗ A, considère les gran<strong>de</strong>urs⃗j = ∇ϕ ⃗ + eA ⃗ , ∇ ⃗ × ⃗j = e∇ ⃗ × A ⃗ (6.31)∮où ⃗j possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s singularités telles que ∇ ⃗ × ⃗j = 0 mais d⃗x.⃗j ≠ 0, à savoir<strong>de</strong> type Aharonov-Bohm. Pour ce faire nous partons <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité lagrangienneeuclidienne du modèle sous la forme <strong>de</strong> Yang-Mills définie parL E = 1 2 (⃗ ∇ × ⃗ A) 2 + |( ⃗ ∇ + ie ⃗ A)φ| 2 + 1 2 M 2 (|φ| 2 − 1 2 ρ2 0) 2. (6.32)Nous posons à nouveauφ = 1 √2ρe iϕ , ( ⃗ ∇ + ie ⃗ A)φ = 1 √2e iϕ [ ⃗ ∇ρ + iρ( ⃗ ∇ϕ + e ⃗ A)], (6.33)<strong>de</strong> sorte que (6.32) soit équivalente àL E = 1 2 (⃗ ∇ × ⃗ A) 2 + 1 2 (⃗ ∇ρ) 2 + 1 2 (⃗ ∇ϕ + e ⃗ A) 2 + 1 8 M 2 (ρ 2 − ρ 2 0) 2 . (6.34)A ce niveau nous avons en présence les champsA 1 , A 2 , ρ , ϕ , (6.35)


94 Formulation euclidienneavec ϕ = ϕ r + ϕ s où ϕ r désigne le volume du groupe <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> que l’on fixe <strong>et</strong>ϕ s la partie singulière. En introduisant (6.31) dans (6.32), nous avonsL E = 12e 2 (⃗ ∇ × ⃗j) 2 + 1 2 (⃗ ∇ρ) 2 + 1 2 ρ2 ⃗j 2 + 1 8 M 2 (ρ 2 − ρ 2 0) 2 . (6.36)∫A ce sta<strong>de</strong> nous avons la mesure d’intégration DρD⃗j, avec ∇ ⃗ × A ⃗ = 1/e∇ ⃗ × ⃗j.En vue d’obtenir une forme alternative <strong>de</strong> l’action euclidienne, nous introduisonsles moments conjugués B <strong>et</strong> ⃗π comme variables gaussiennes auxiliaires,<strong>de</strong> la manière suivante∫ ( ) 1DBDρ ⃗π e − 1 ∫ d ⃗x[2 12e 2 (e2 B) 2 + 1 2( 1 ρ ⃗π)2] . (6.37)Une fois inséré dans l’intégrale fonctionnelle originale, <strong>et</strong> avec les translations<strong>de</strong> jacobien trivial suivantes1[2e 2 e 2 B − i∇ ⃗ ] 2× ⃗j = 1 2 e2 B 2 − iB( ∇ ⃗ × ⃗j) − 11[22ρ 2 ⃗π − iρ ⃗j] 2 =2e 2 (⃗ ∇ × ⃗j) 2 , (6.38)12ρ 2 ⃗π2 − i⃗π.⃗j − 1 2 ρ2 (⃗j) 2 , (6.39)nous obtenons la représentation∫DρD⃗jDBD⃗πe − 1 ∫ d 2 ⃗xL E, (6.40)avecL E = 1 2 e2 B 2 − iB( ∇ ⃗ × ⃗j) + 12ρ 2 ⃗π2 − i⃗π.⃗j + 1 2 (⃗ ∇ρ) 2 + 1 8 M 2 ( ρ 2 − ρ 2 ) 20 .(6.41)Cependant en vue <strong>de</strong> r<strong>et</strong>rouver l’expression (6.30), nous considérons les i<strong>de</strong>ntitéssuivantes−iB( ⃗ ∇ × ⃗j) − ⃗π.⃗j = −iB[∂ 1 j 2 − ∂ 2 j 1 ] − i⃗π.⃗j= −i∂ 1 [Bj 2 ] + i∂ 2 [Bj 1 ] + ij 2 ∂ 1 B − ij 1 ∂ 2 B − i⃗π.⃗j= −i∂ 1 [B∂ 2 ϕ s ] + i∂ 2 [B∂ 1 ϕ s ] − ij 1 [π 1 + ∂ 2 B]− ij 2 [π 2 − ∂ 1 B]En introduisant (6.42) dans (6.41), nous avons= −i∂ 1 [B∂ 2 ϕ s ] + i∂ 2 [B∂ 1 ϕ s ] − i⃗j.[⃗π + ⃗ ∇B × ẑ].(6.42)L E = 1 2 e2 B 2 + 12ρ 2 ⃗π2 + 1 2 (⃗ ∇ρ) 2 + 1 8 M 2 ( ρ 2 − ρ 2 0[− i∂ 1 [B∂ 2 ϕ s ] + i∂ 2 [B∂ 1 ϕ s ] − i⃗j. ⃗π + ∇B ⃗ ]× ẑ . (6.43)(Ainsi, l’intégrale par rapport à ⃗j implique δ ⃗π + ∇B ⃗ )× ẑrapport à ⃗π implique∫Dϕ s∫DρDB ∏ ⃗x) 2<strong>et</strong> l’intégrale par( ) ρ2 1/20ρ 2 , (6.44)(⃗x


6.2 Points stationnaires 95avecL E = 1 2 e2 B 2 + 12ρ 2 (⃗ ∇B) 2 + 1 2 (⃗ ∇ρ) 2 + 1 8 M 2 ( ρ 2 − ρ 2 0− i∂ 1 [B∂ 2 ϕ s ] + i∂ 2 [B∂ 1 ϕ s ]. (6.45)) 2Enfin nous avons la mesure d’intégration∫ ∫Dϕ s DρDBDcDc, (6.46)avec1L E =2ρ 2 (⃗ ∇B) 2 + 1 2 e2 B 2 + 1 2 (⃗ ∇ρ) 2 + 1 8 M 2 ( ρ 2 − ρ 2 ) 2 ρ 00 − |ρ |¯cc− i∂ 1 [B∂ 2 ϕ s ] + i∂ 2 [B∂ 1 ϕ s ] . (6.47)La <strong>de</strong>nsité lagrangienne euclidienne physique (ou invariante <strong>de</strong> <strong>jauge</strong>) en (6.30)est ainsi reproduite.6.2 Points stationnairesNous venons <strong>de</strong> décrire dans le paragraphe ci-<strong>de</strong>ssus l’action euclidienne pourle modèle électrodynamique <strong>scalaire</strong>. L’étape présente est la détermination <strong>de</strong>spoints stationnaires <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te action physique <strong>et</strong> invariante <strong>de</strong> <strong>jauge</strong>. D’un point<strong>de</strong> vue général, nous avons∫ {S E = K E + V E + d 2 ⃗x −i∂ 1 [B∂ 2 ϕ s ] + i∂ 2 [B∂ 1 ϕ s ] − | ρ }0ρ |¯cc , (6.48)avecK E =V E =∫∫{ 1d 2 ⃗x2ρ 2 (⃗ ∇B) 2 + 1 }2 (⃗ ∇ρ) 2 , (6.49){ 1d 2 ⃗x2 e2 B 2 + 1 8 M 2 ( }ρ 2 − ρ 2 ) 20 . (6.50)Considérons à présent une solution B s (⃗x) , ρ s (⃗x) aux équations qui déterminent<strong>de</strong>s extrema à K E + V E .Effectuons le changement <strong>de</strong> variables suivantB(⃗x) = B s (λ⃗x) ; ρ(⃗x) = ρ s (λ⃗x), λ ∈ R, (6.51)⃗∇B = λ∇B ⃗ s (λ⃗x) ; ∇ρ ⃗ = λ∇ρs ⃗ (λ⃗x). (6.52)Nous avons ainsiK E (λ) = 1 λ 2 ∫V E (λ) = 1 λ 2 ∫{ 1d 2 (λ⃗x)λ 2 2ρ 2 ( ∇B ⃗ s ) 2 + 1 }s 2 (⃗ ∇ρ s ) 2 = K E (B s , ρ s ).(6.53){ 1d 2 (λ⃗x)2 e2 Bs 2 + 1 8 M 2 ( }ρ 2 s − ρ 2 ) 20= λ −2 V E (B s , ρ s ). (6.54)S E (λ) = K s E + λ −2 V s E. (6.55)


96 Formulation euclidienneNous pouvons déterminer à présent les points stationnaires par∂S E∂λ = −2λ−3 V s E = 0 ⇒ V s E = 0 ⇒ B s = 0 , ρ s = ±ρ 0 ⇒ K s E = 0. (6.56)Nous pouvons ainsi conclure que les extrema <strong>de</strong> l’action euclidienne sont uniquementles configurations du vi<strong>de</strong>. Ce qui signifie que ce modèle dans son secteurphysique ne possè<strong>de</strong> pas d’instantons. Comme nous le montrons ci-après, lerôle <strong>de</strong>s instantons dans la discussion habituelle <strong>de</strong> la littérature, basée sur lesvariables non invariantes <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> ⃗ A(x) <strong>et</strong> φ(x), est rempacé ici par l’intégrationsur les configurations <strong>de</strong> singularités représentées par ϕ s (⃗x).6.3 Théorie euclidienneNous avons dans les paragraphes précé<strong>de</strong>nts déterminé l’action euclidiennedu modèle <strong>de</strong> l’électrodynamique par sa <strong>de</strong>nsité lagrangienne ainsi que les mesuresd’intégration qui apparaissent dans l’intégrale <strong>de</strong> chemin. Les seuls points<strong>de</strong> selle sont les configurations du vi<strong>de</strong> prouvant l’absence d’instantons dans lesecteur physique. Dans ce paragraphe, nous examinons les contributions singulières<strong>et</strong> nous verrons que les termes <strong>de</strong> surface auront une contribution relevantedans l’action effective.6.3.1 L’action effectiveL’action effective est déterminée à partir <strong>de</strong> l’intégrale <strong>de</strong> chemin∫ ∫{ ∫ [ 1Z = Dϕ s DρDBDcDc exp − d 2 ⃗x2ρ 2 (⃗ ∇B) 2 + 1 2 e2 B 2 + 1 2 (⃗ ∇ρ) 2+ 1 8 M 2 ( ]}ρ 2 − ρ 2 ) 2 ρ 00 − |ρ |cc − i∂ 1B∂ 2 ϕ s + i∂ 2 B∂ 1 ϕ s , (6.57)dominée par les points <strong>de</strong> selle qui sont les configurations du vi<strong>de</strong>6.3.2 Les contributions singulièresB(⃗x) = 0 ; ρ(⃗x) = ±ρ 0 . (6.58)Ces contributions proviennent essentiellement <strong>de</strong>s termes <strong>de</strong> surface[∂ 1 B∂ 2 ϕ s ] , [∂ 2 B∂ 1 ϕ s ] (6.59)que nous avons soigneusement gardés dans c<strong>et</strong>te formulation originale <strong>de</strong> c<strong>et</strong>t<strong>et</strong>héorie n’impliquent que les <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté physiques, invariantes <strong>de</strong> <strong>jauge</strong>,que sont les champs B <strong>et</strong> ρ. En vue d’obtenir ces contributions singulières, nousprocédons par plusieurs transformations techniques <strong>de</strong> ces expressions.Introduisons la paramétrisation complexe du plan euclidience qui équivaut àz = x 1 + ix 2 = x + iy ; ¯z = x 1 − ix 2 = x − iy, (6.60)z = re iθ ; ¯z = re −iθ ; z¯z = e2iθ . (6.61)


6.3 Théorie euclidienne 97Dans c<strong>et</strong>te paramétrisation, nous pouvons exprimer <strong>de</strong> manière univoque lesconfigurations singulières parsoitϕ s (⃗x) = − 1 2 i ∑ a= − 1 2 i ∑ ae iϕs(⃗x) = ∏ an a ln z − z az ∗ − za∗ ,n a ln (x − x a) + i(y − y a )(x − x a ) − i(y − y a ) , (6.62)( z − za¯z − ¯z a) na/2. (6.63)Ici, l’indice “a” désigne une collection discrète <strong>et</strong> finie <strong>de</strong> points dans le plan,<strong>de</strong> coordonnées z = z a , en lesquels la configuration singulière ϕ s (⃗x) <strong>de</strong> la phaseϕ s (⃗x) du champ complexe original φ(⃗x) possè<strong>de</strong> un nombre d’enroulement U(1)donné par n a ∈ Z. Nous avons les dérivées partielles suivantes :∂ x ϕ s (⃗x) = −∂ y ln ∏ a[(x − xa ) 2 + (y − y a ) 2] n a/2, (6.64)∂ y ϕ s (⃗x) = +∂ x ln ∏ a[(x − xa ) 2 + (y − y a ) 2] n a/2, (6.65)entraînant que∂ x ∂ y ϕ s (⃗x) = ∂ y ∂ x ϕ s (⃗x). (6.66)Par ailleurs, la fonction ln z¯z définissant la fonction <strong>de</strong> Green du laplacien euclidiendans le plan, nous avons l’i<strong>de</strong>ntité, aisée à établir en terme <strong>de</strong> distributions⃗∇ 2 ln ∏ [(x − xa ) 2 + (y − y a ) 2] n a/2∑= 2π n a δ 2 (⃗x a ). (6.67)aaNous pouvons maintenant calculer la contribution explicite <strong>de</strong>s configurationssingulières au travers <strong>de</strong>s termes <strong>de</strong> surface dans l’action euclidienne i<strong>de</strong>ntifiéeplus haut. Nous avons ainsi∫∫ [d 2 ⃗x [−i∂ 1 B∂ 2 ϕ s + i∂ 2 B∂ 1 ϕ s ] = d 2 ⃗x −i∂ 1 B∂ 1 ln ∏ [(⃗x − ⃗xa ) 2] n a/2a− i∂ 2 B∂ 2 ln ∏ ][(⃗x − ⃗xa ) 2] n a/2a∫= −i d 2 ⃗x ∇B. ⃗ ∇ ⃗ ln ∏ |⃗x − ⃗x a | naa∫ [= −i d 2 ⃗x ∇. ⃗ B∇ ⃗ ln ∏ ]|⃗x − ⃗x a | naa∫+ i d 2 ⃗xB ∇ ⃗ 2 ln ∏ |⃗x − ⃗x a | naa∫= i d 2 ⃗xB.2π ∑ n a δ 2 (⃗x a )a= 2iπ ∑ an a B(⃗x a ). (6.68)


98 Formulation euclidienneNous avons ainsi l’intégrale <strong>de</strong> chemin∫ ∫{Z = Dϕ s DρDBDcDc exp{ ∫× exp −[ 1d 2 ⃗x− 2iπ}∑n a B(⃗x a )2ρ 2 (⃗ ∇B) 2 + 1 2 e2 B 2 + 1 2 (⃗ ∇ρ) 2+∫1 8 M 2 ( ]}ρ 2 − ρ 2 ) 2 ρ 00 − |ρ |cc . (6.69)L’intégrale Dϕ s sur les contributions singulières correspond ainsi à la gran<strong>de</strong>ursuivante∞∑I =AlorsN=0I ==1N!(N∏ ∑ +∞a=1∞∑N=0N=0= exp= exp1N!n a=−∞[N∏ ∑ +∞a=1∞∑ 1[∑ +∞N!{∑ +∞n=−∞{ +∞∑n=−∞n=−∞∫ )d 2 ⃗x aexp − 2iπV ∞ n a=−∞∫ d 2 ⃗x∫ d 2 ⃗x aV ∞exp −2iπV ∞ ∫ }d 2 ⃗xe − 2iπ nB(⃗x)V ∞a∑n a B(⃗x a ). (6.70)a]exp − 2iπ n aB(⃗x a )nB(⃗x)] N∫ }d 2 ⃗xe 2iπ nB(⃗x) . (6.71)V ∞Appliquons la formule <strong>de</strong> resommation <strong>de</strong> Poisson suivante+∞∑m=−∞e 2iπm x = +∞∑m=−∞à l’expression (6.71). Ainsi nous avons∫ {} {Dϕ s exp − 2iπ ∑∫ d 2 ⃗xn a B(⃗x a ) = exp aδ(x − m) (6.72)+∞∑V ∞m=−∞δ(B(⃗x) − m)}(6.73) .Nous avons enfin la fonction <strong>de</strong> partition suivante, représentant la contributioncomplète du secteur physique du système dans sa formulation euclidienne,∫Z = DρDB ∏ ( ) ρ2 1/2{ ∫ }0d 2 ⃗x ∑+∞ ρ 2 exp δ(B(⃗x) − m)V ∞⃗xm=−∞× e − ∫ [d 2 1 ⃗x2ρ 2 (⃗ ∇B) 2 + 1 2 e2 B 2 + 1 2 (⃗ ∇ρ) 2 + 1 8 M 2 (ρ 2 −ρ 2 0 )2] . (6.74)On peut remarquer qu’une représentation alternative du facteur nontrivial dansla mesure d’intégration fonctionnelle est la suivante∏( ) ρ2 1/20ρ 2 = e − ∑ ⃗x ln | ρρ 0 −→ e − 1 ∫2 d 2 ⃗x ln ρ2ρ 2 .δ 2 ⃗x ( ⃗0)0 . (6.75)(⃗x)⃗x


6.3 Théorie euclidienne 99Cependant<strong>et</strong>∫δ⃗x 2 ( ⃗0) =d 2⃗ k(2π) 2 = V ⃗ k(2π) 2 , (6.76)∫V ∞ = d 2 ⃗x = πΛ 2 x, (6.77)où Λ x est un cut-off radial dans le plan euclidien ⃗x, ce qui entraîne queV ⃗k(2π) 2 = Λ2 k4π , (6.78)où <strong>de</strong> même Λ k désigne un cut-off radial dans l’espace <strong>de</strong>s ⃗ k. La <strong>de</strong>nsité lagrangienneeffective est enfin déterminée parL effE =−12ρ 2 (⃗ ∇B) 2 + 1 2 e2 B 2 + 1 2 (⃗ ∇ρ) 2 + 1 8 M 2 ( ρ 2 − ρ 2 02+∞∑πΛ 2 x m=−∞6.3.3 Le critère <strong>de</strong> confinementδ(B(⃗x) − m) + Λ2 k4π ln | ρ ρ 0|. (6.79)Avant <strong>de</strong> poursuivre avec quelques considérations basées sur le résultat(6.79), montrons comment le critère du confinement est aisément rencontré autravers <strong>de</strong> notre approche purement physique (invariante <strong>de</strong> <strong>jauge</strong>). Un <strong>de</strong>s avantages<strong>de</strong> considérer l’espace-temps euclidien est que l’on est en mesure dans c<strong>et</strong>espace-temps <strong>de</strong> déterminer l’énergie <strong>de</strong> l’état fondamental. Parlant d’énergie,il y a également le critère <strong>de</strong> confinement qui est un aspect lié à la présence <strong>de</strong>sinstantons.Considérons la valeur moyenne <strong>de</strong> la boucle <strong>de</strong> Wilson,[26, 27]avec∮C〈e iq ∮ C d⃗x. ⃗A 〉, (6.80)∫d⃗x. A ⃗ = d 2 ⃗x ∇ ⃗ × A ⃗ = 1 ∫S eS) 2d 2 ⃗x ⃗ ∇ × ⃗j, (6.81)où E S (⃗x) désigne la fonction caractéristique du domaine S. Nous avons ainsi∮d⃗x. A ⃗ = 1 ∫d 2 ⃗xE S (⃗x) ∇Ce⃗ × ⃗j= 1 ∮d 2 ⃗xE S (⃗x)[∂ 1 j 2 − ∂ 2 j 1 ]e= 1 ∫d 2 ⃗x[j 1 ∂ 2 E S − j 2 ∂ 1 E S ]e= 1 ∫d 2 ⃗x[j 1 ∂ 2 E S − j 2 ∂ 1 E S ]e= 1 ∫d 2 ⃗x(⃗j × ∇Ee⃗ S ). (6.82)


100 Formulation euclidienneConsidérons à présent la <strong>de</strong>nsité lagrangienne euclidienne sous une <strong>de</strong> ses formesintermédiaires suivantes, ayant conduit au résultat final précé<strong>de</strong>ntL E = 1 2 e2 B 2 + 12ρ 2 ⃗π2 + 1 2 (⃗ ∇ρ) 2 + 1 8 M 2 (ρ 2 − ρ 2 0) 2 + i q e ⃗ j × ⃗ ∇E S− iB( ⃗ ∇ × ⃗j) − i⃗π.⃗j. (6.83)Suivant alors la même série <strong>de</strong> transformations <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité lagrangienne, nousavonsL E = 1 2 e2 B 2 + 12ρ 2 (⃗π)2 + 1 2 (⃗ ∇ρ) 2 + 1 8 M 2 (ρ 2 − ρ 2 0) 2−ce qui entraîne queiB( ⃗ ∇ × ⃗j) + i q e E S( ⃗ ∇ × ⃗j) − i⃗π.⃗j= 1 2 e2 B 2 + 12ρ 2 (⃗π)2 + 1 2 (⃗ ∇ρ) 2 + 1 8 M 2 (ρ 2 − ρ 2 0) 2−i [B − q e E S]( ⃗ ∇ × ⃗j) − i⃗π.⃗j, (6.84)L E = 1 2 e2 B 2 + 12ρ 2 (⃗π)2 + 1 2 (⃗ ∇ρ) 2 + 1 8 M 2 (ρ 2 − ρ 2 0) 2− i⃗j[⃗π + ⃗ ∇(B − q e E S) × ẑ] − i∂ 1 [(B − q e E S)∂ 2 ϕ S ]+ i∂ 2 [(B − q e E S)∂ 1 ϕ S ], (6.85)<strong>et</strong> alorsL E = 1 2 e2 B 2 + 1 [⃗∇(Bq] 2−2ρ 2 e E 1S) +2 (⃗ ∇ρ) 2 + 1 8 M 2 (ρ 2 − ρ 2 0) 2[− i∂ 1 (B − q ] [e E S)∂ 2 ϕ S + i∂ 2 (B − q ]e E S)∂ 1 ϕ S . (6.86)Intégrant alors sur les contributions singulières ϕ s , nous obtenons enfin la <strong>de</strong>nsitélagrangienne effective suivanteL E = 1 2 e2 B 2 + 1 [⃗∇(Bq] 2−2ρ 2 e E 1s) +2 (⃗ ∇ρ) 2 + 1 8 M 2 (ρ 2 − ρ 2 0) 2−2+∞∑πΛ 2 x m=−∞(δ B(⃗x) − q e E S(⃗x) − m)+ Λ2 k4π ln | ρ ρ 0|. (6.87)En conclusion, appliquant l’argument dû à Wilson [26] il y a confinement siq/e n’est pas entier <strong>et</strong> au cas où ce nombre est entier il n’y a pas confinement.6.3.4 Construction <strong>de</strong>s vortexL’action (6.79) fournit ainsi une représentation effective du système, danssa formulation euclidienne, y compris les contributions non perturbatives autravers du potentiel effectif δ attractif pour le champ B(⃗x).Une étu<strong>de</strong> détaillée <strong>de</strong>s conséquences d’un tel potentiel, en conjugaison avecle potentiel logarithmique en ln ρ 2 dont l’intensité dépend du cut-off Λ 2 k, ne fait


6.3 Théorie euclidienne 101pas parti <strong>de</strong> la présente étu<strong>de</strong>. En particulier, suivant que e 2 > M 2 ou e 2 < M 2 ,nous nous attendons à une transition <strong>de</strong> phase au point self-dual du systèmee 2 = M 2 , associé à une con<strong>de</strong>nsation ou non <strong>de</strong>s singularités <strong>de</strong> ϕ s en ⃗x a . Atitre purement indicatif, faisons cependant ici quelques remarques. Une telleétu<strong>de</strong> se baserait sur l’analyse <strong>de</strong>s solutions aux équations du mouvement pourle système (les points <strong>de</strong> selle) où c<strong>et</strong>te fois le champ B(⃗x) est contraint <strong>de</strong>prendre <strong>de</strong>s valeurs quantifiées (m a ) en un ensemble fini <strong>de</strong> points ⃗x a du plan(en eff<strong>et</strong>, en développant le potentiel δ dans l’intégrale fonctionnelle, une tellereprésentation effective peut être obtenue). Contrairement à l’argument généralutilisant une transformation d’échelle discuté plus haut <strong>et</strong> établissant que seulesles configurations du vi<strong>de</strong> sont <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> selle, lorsque le champ B(⃗x) estainsi fixé en une série <strong>de</strong> points ⃗x a c<strong>et</strong> argument ne s’applique plus, <strong>et</strong> <strong>de</strong>s points<strong>de</strong> selle non triviaux doivent pouvoir exister.Cependant, ce <strong>de</strong>rnier point sera fonction du rapport e 2 /M 2 . En eff<strong>et</strong>, pourun seul point <strong>de</strong> singularité, il est possible <strong>de</strong> considérer les équations <strong>de</strong>s pointsstationnaires en coordonnées radiales par rapport au point <strong>de</strong> singularité, <strong>et</strong>les développer en série en la distance à ce point. Une analyse non reprise ici,montre que <strong>de</strong>s solutions pourraient exister dans le plan, mais probablementuniquement pour un certain ensemble <strong>de</strong> valeur e 2 /M 2 .Un argument alternatif est <strong>de</strong> considérer la linéarisation <strong>de</strong>s équations dumouvement pour c<strong>et</strong>te même situation. On part <strong>de</strong>s équations du mouvementeuclidiennes en coordonnées radiales, <strong>et</strong> pour une configuration à symétrie cylindrique⎧⎨⎩1r1rddrddr[[r dBρ 2 drr dρdr]]+ 1 ρ 3 ( dBdr= e 2 B,) 2= − 1 2 M 2 ρ(ρ 2 0 − ρ 2 ).(6.88)En vue <strong>de</strong> résoudre ce système d’équations dans l’approximation linéaire,nous procédons aux changements suivantsρ −→ λ¯ρ, (6.89)B −→ λ 2 ¯B. (6.90)Le système (6.88) est alors équivalent à⎧ [ ]⎨ 1 d r dr dr ¯ρ 2 dr ¯ρ = e 2 λ 2 ¯B,[ ] [ ] 2⎩ d+ ¯ρ = − 1 2 M 2 ¯ρ(ρ 2 0 − λ 2 ¯ρ 2 ).1rdrr d¯ρdr1 d ¯B¯ρ 2 dr(6.91)Lorsqu’on fait tendre λ vers la valeur nulle, le système se réduit au systèmelinéarisé⎧ [ ]⎨ 1 d r d ¯Br dr ρ 2 dr= 0,[ ] [ ]⎩ 1 dr drr d¯ρ 1 ddr+ ¯ρ¯B 2 (6.92)¯ρ 2 dr = −12 M 2 ¯ρρ 2 0.Il découle quer d ¯B¯ρ 2 = C, (6.93)dr


102 Formulation euclidienneC étant une constante. Nous avons à résoudrePosonsd ¯Bdr = C r ¯ρ2 (r), (6.94)d 2dr 2 ¯ρ + 1 [ ]d 1r dr ¯ρ + 2 M 2 ρ 2 0 + C2r 2 ¯ρ = 0. (6.95)u = 1 √2Mρ 0 r ;ddr = √ 1 dMρ 02 du , (6.96)alors (6.95) équivaut à[ d2du 2 + 1 ]du du + 1 − (iC)2u 2 ¯ρ = 0. (6.97)Il s’ensuit que( ) 1¯ρ(r) = Z iC √2 Mρ 0 r , (6.98)cependant ¯ρ doit rester fini lorsque r → 0, nous <strong>de</strong>vons alors choisir( ) 1¯ρ(r) = f 0 J ic2 Mρ 0r , (6.99)qui doit être réel, donc C = 0. Les solutions sont( ) 1¯ρ(r) = f 0 J 02 Mρ 0r , (6.100)d ¯Bdr = 0 ⇒ ¯B(r) = B 0 . (6.101)Enfin, les solutions linéarisées en λ sécrivent( ) 1ρ(r) = λf 0 J 0 √2 Mρ 0 r , (6.102)B(r) = λ 2 B 0 . (6.103)Celles-ci peuvent donc servir <strong>de</strong> “germes” pour la construction, éventuellementnumérique <strong>de</strong>s solutions finies aux équations complètes non linéraires. Cependant,nous ne poursuivons pas ici plus avant <strong>de</strong> telles considérations, laisséespour <strong>de</strong>s travaux au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> celui-ci. En conclusion nous pouvons dire que l’étu<strong>de</strong><strong>de</strong>s instantons du modèle <strong>de</strong> l’électrodynamique <strong>scalaire</strong> dans son secteur physiquerepose sur les contributions singulières <strong>de</strong>s termes <strong>de</strong> surface. Ce qui aconduit à une action effective déterminée par la <strong>de</strong>nsité lagrangienne effectiveL effE =−12ρ 2 (⃗ ∇B) 2 + 1 2 e2 B 2 + 1 2 (⃗ ∇ρ) 2 + 1 8 M 2 ( ρ 2 − ρ 2 0+∞∑πΛ 2 x m=−∞δ(B(⃗x) − m) + Λ2 k4π ln | ρ ρ 0|. (6.104)) 2


6.3 Théorie euclidienne 103Lorsque nous posonsV eff = 1 8 M 2 ( ρ 2 − ρ 2 0) 2+Λ 2 k4π ln | ρ ρ 0|, (6.105)nous pouvons déterminer le minimum <strong>de</strong> ce potentiel <strong>et</strong> définir autour un schémaperturbatif incluant <strong>de</strong>s renormalisations. Il s’ouvre à ce sta<strong>de</strong> beaucoup d’autresproblèmes intéressants à résoudre.


ConclusionDurant ces trois années <strong>de</strong> travaux pour c<strong>et</strong>te thèse, notre objectif principala été d’apporter <strong>de</strong>s contributions <strong>et</strong> <strong>de</strong>s innovations dans l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> solutionsnon perturbatives <strong>de</strong> théories quantiques <strong>de</strong> champs relativistes possédant <strong>de</strong>ssymétries locales <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> dans le cas spécifique simplificateur d’un espace-temps<strong>de</strong> Minkowski <strong>de</strong> dimension <strong>de</strong>ux. A l’issu <strong>de</strong> ces travaux, nos contributions ontété les suivantes pour chaque composante <strong>de</strong> ce travail.En ce qui concerne la première composante du travail, nous avons repris unmodèle bien connu dans la littérature, à la mo<strong>de</strong> dans les années soixante-dixque nous avons étudié sans fixation <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> contrairement aux étu<strong>de</strong>s dans lalittérature où la <strong>jauge</strong> <strong>de</strong> Coulomb est fixée. Nous reproduisons le même spectrephysique que dans la littérature : (N − 1) bosons <strong>de</strong> masse nulle <strong>et</strong> un champpseudo<strong>scalaire</strong> massif, le champ électrique. Nous prouvons également que lasymétrie axiale valable au niveau classique est brisée au niveau quantique.L’étu<strong>de</strong> du modèle à N saveurs est alors poursuivie pour ce qui concerneses symétries chirales <strong>et</strong> globales <strong>de</strong> saveur, complétant ainsi un aspect habituellementignoré dans la littérature pour le modèle <strong>de</strong> Schwinger à N saveurs<strong>de</strong> particules. Au travers <strong>de</strong> la bosonisation <strong>de</strong>s fermions <strong>et</strong> <strong>de</strong> la constructiond’opérateurs <strong>de</strong> vertex non linéaires, nous réalisons à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s algèbres affines<strong>de</strong> Kac-Moody les symétries chirales n’appartenant pas à la sous-algèbre <strong>de</strong>Cartan du groupe <strong>de</strong> symétrie non abélien correspondant.Ensuite, nous avons étudié la dynamique non perturbative du modèle <strong>de</strong>l’électrodynamique <strong>scalaire</strong> en dimension <strong>1+1</strong> d’espace-temps <strong>de</strong> Minkowski quicorrespond à un modèle <strong>de</strong> couplage d’un champ pseudosclaire, essentiellementle champ électrique, au champ <strong>scalaire</strong> réel, à savoir le champ <strong>de</strong> Higgs, partieradiale du champ complexe initial. Nous montrons que les configurations rendantl’énergie minimale sont celles pour lesquelles le champ électrique est nul. Nousdistinguons ainsi les configurations du vi<strong>de</strong> <strong>et</strong> celles solitoniques.La détermination du spectre <strong>de</strong> fluctuations pour les configurations solitoniquesn’a pas été aussi simple, ce qui a conduit à l’examination <strong>de</strong> quelquesclasses <strong>de</strong> potentiels. Il ressort que les configurations du vi<strong>de</strong> sont stables aussibien sur la droite que sur le cercle. Quand aux configurations solitoniques, ellessont stables dans le cas d’un soliton sur la droite réelle <strong>et</strong> sous <strong>de</strong>s conditionsd’antipériodicité sur le cercle pour un nombre impair <strong>de</strong> solitons.Finalement, afin d’étudier dans notre approche invariante <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> <strong>et</strong> physique,la physique non perturbative liée aux instantons dans l’approche non invariante<strong>de</strong> <strong>jauge</strong> disponible dans la littérature, nous procédons par continuationanalytique du temps réel au temps imaginaire pour déterminer la formulationeuclidienne du modèle <strong>de</strong> l’électrodynamique <strong>scalaire</strong>. Nous prouvons qu’au niveausecteur physique, ce modèle ne possè<strong>de</strong> pas d’instantons, mais que le rôle


106<strong>de</strong> ceux-ci est maintenant réalisé par <strong>de</strong>s contributions singulières dans l’actioneffective au travers <strong>de</strong> termes <strong>de</strong> surfaces soigneusement conservés dans laformulation hamiltonienne. Bien qu’il n’y ait pas d’instantons dans le secteurphysique <strong>de</strong> ce modèle, nous examinons le critère <strong>de</strong> confinement <strong>et</strong> l’aspect vortexlorque l’on se fixe un champ électrique non nul en une collection <strong>de</strong> pointsdans le plan, la seule trace <strong>de</strong>s contributions instantons habituelles dans notreapproche physique <strong>et</strong> duale à la dynamique non perturbative <strong>de</strong> ce système.Tous ces résultats constituent notre contribution pour ces questions d’actualitésdans ce domaine <strong>de</strong> la physique. Nous comptons poursuivre c<strong>et</strong>te ligned’investigations <strong>de</strong> dynamiques non perturbatives à 1 + 1 dimensions d’espac<strong>et</strong>emps<strong>et</strong> ensuite à 2+1 dimensions <strong>de</strong>s théories quantiques <strong>de</strong> champs relativistesavec symétries <strong>de</strong> <strong>jauge</strong>, tirant profit <strong>de</strong>s développements techniques réalisés lors<strong>de</strong> c<strong>et</strong>te thèse <strong>de</strong> Doctorat.En particulier, en fonction <strong>de</strong> la valeur du rapport e 2 /M 2 relativement à lavaleur unité, nous nous attendons à ce que les contributions non perturbativesreprésentées maintenant par le potentiel attractif du type δ dans le plan pourle champ B, conduise à un régime statistique intéressant, que l’approche eninstanton dans la littérature n’est pas en mesure d’éluci<strong>de</strong>r.[27, 28, 29, 30] Larelation éventuelle <strong>de</strong> ce problème à <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> transitions <strong>de</strong> phase enmatière con<strong>de</strong>nsée à <strong>de</strong>ux dimensions est également à explorer. Finalement,notre approche s’offre également pour une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ces systèmes à températurefinie.


Bibliographie[1] M. E. Peskin and D. V. Schroe<strong>de</strong>r, An Introduction to Quantum FieldTheory (Perseus Books Publishing, Cambridge, Massachuss<strong>et</strong>s, 1995 ) ;C. Itzykson and J. B. Zuber, Quantum Field Theory (McGraw-Hill BookCompagny, New York, 1980).[2] J. Govaerts, Hamiltonian Quantisation and Constrained Dynamics (LeuvenUniversity Press, Leuven, 1991).[3] M. Henneaux and C. Teitelboim, Quantization of Gauge Systems (Princ<strong>et</strong>onUniversity Press, Princ<strong>et</strong>on, New Jersey 1992).[4] J. Govaerts, The Quantum Geom<strong>et</strong>er’s Universe : Particles, Interactionsand Topology, in the Proceedings of the Second International Workshopon Contemporary Problems in Mathematical Physics, J. Govaerts, M. N.Hounkonnou and A. Z. Msezane, eds. (World Scientific, Singapore, 2002),pp. 79 − 212, e-print arXiv :hep-th/0207276 (July 2002).[5] J. E. H<strong>et</strong>rick, Y. Hosotani and S. Iso, Phys. Rev. D53, 7255 (1996).[6] M. B. Halpern, Phys. Rev. D12, 1337 (1976).[7] J. E. H<strong>et</strong>rick, Y. Hosotani, S. Iso, Phys. L<strong>et</strong>t. B350, 92 (1995).[8] G. Y. H. Avossevou and J. Govaerts, The Schwinger Mo<strong>de</strong>l and The PhysicalProjector : A Nonperturbative Quantization without Gauge Fixing, inthe Proceedings of the Second International Workshop on ContemporaryProblems in Mathematical Physics, J. Govaerts, M. N. Hounkonnou and A.Z. Msezane, eds. (World Scientific, Singapore, 2002), pp. 374 − 394, e-printarXiv :hep-th/0207277 (July 2002).[9] L. Gouba, G. Y. H. Avossevou, J. Govaerts and M. N. Hounkonnou, Fermionisationof a Two-Dimensional Free Massless Complex Scalar Field,in the Proceedings of the Third International Workshop on ContemporaryProblems in Mathematical Physics, J. Govaerts, M. N. Hounkonnou and A.Z. Msezane, eds. (World Scientific, Singapore, 2004), pp. 233 − 243, e-printarXiv :hep-th/0408024 (August 2004).[10] G. Y. H. Avossevou, Théories <strong>de</strong> <strong>jauge</strong> <strong>et</strong> états physiques à 0 + 1 <strong>et</strong> 1 + 1dimensions, Thèse <strong>de</strong> Doctorat (IMSP, Avril 2002).[11] P. Goddard and D. Olive, International Journal of Mo<strong>de</strong>rn Physics A1,303 (1986).[12] I. B. Frenkel and V. G. Kac, Inv. Math. 62, 23 (1980)[13] M. Creutz, Hid<strong>de</strong>n Symm<strong>et</strong>ries in Two Dimensional Field Theory,arXiv :hep-th/0508116 (August 2005).


110 BIBLIOGRAPHIE[14] I. S. Gradshteyn and I. M. Ryzhik, Table of Integrals, Series and Products(Aca<strong>de</strong>my Press, New York and London, 1965).[15] R. Jackiw, Reviews of Mo<strong>de</strong>rn Physics 49, 681 (1977).[16] N. S. Manton and T. M. Samols, Phys. L<strong>et</strong>t. B207, 179, (1988).[17] Y. Brihaye and T. N. Tomaras, The Goldstone Mo<strong>de</strong>l Static Solutions onS 1 , arXiv :hep-th/9810061 (October 1998).[18] J. Q. Liang, H. J. W. Muller-Kirsten and D.H. Tchrakian, Phys. L<strong>et</strong>t. B282,105 (1992).[19] Y. Brihaye, S. Giller, P. Kosinski and J. Kunz, Phys. L<strong>et</strong>t. B293, 383(1992).[20] F. M. Arscott, Periodic Differential Equations, An Introduction to Mathieu,Lamé and Allied Functions (Pergamon Press, 1964).[21] F. Cooper, A. Khare and U. Sukhatme, Physics Reports 251, 267 (1995) ;R. Dutt, A. Khare, U. P. Sukhatme, Am. J. Phys. 56, 163 (1988) ;A. Khare and U. Sukhatme, J. Phys. A37, 10037 (2004).[22] S. Coleman, Aspects of Symm<strong>et</strong>ry (Cambridge University Press, Cambridge,1985).[23] M. J. Teper, Instantons, θ-Vacua, Confinement... A Pedagogical Introduction(Rutherford Laboratory, Chilton, Didcot, Oxon.(1980).[24] H. Forkel, A Primer on Instantons in QCD, arXiv :hep-ph/0009136 (September2000).[25] J. Govaerts, J. Phys A 34, 8955(2001).[26] K. G. Wilson, Phys. Rev. D 10, 82 (1974).[27] F. A. Schaposnik, Phys. Rev. D18, 1183 (1978).[28] H. J. <strong>de</strong> Vega and F.A. Schaposnik, Phys. Rev. D14, 1100 (1976).[29] S. Raby and A. Ukawa, Phys. Rev. D18, 1154 (1978).[30] A. N. Korotkov and V. F. Tokarev, Theor. Math. Phys. 73, 1060 (1987).

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!