I.2.3 GÉOLOGIE ET SOLSLe Rio Muni repose sur un bouclier précambrien constitué <strong>de</strong> roches cristallines très dures:granites <strong>et</strong> gneiss. L’homogénéité <strong>de</strong> <strong>la</strong> roche mère <strong>et</strong> le climat expliquent <strong>la</strong> faible variétédans les types <strong>de</strong> sols. Ce sont principalement <strong>de</strong>s sols ferrallitiques riches en hydroxy<strong>de</strong>s <strong>de</strong>fer <strong>et</strong> <strong>de</strong> magnésium mais pauvres en feldspaths. Leur pH est légèrement aci<strong>de</strong> (≈ 6) àfortement aci<strong>de</strong> (< 4). (GARCIA & ENEME 1997)I.2.4 VÉGÉTATIONLe Parc National <strong>de</strong> Monte Alén comme <strong>la</strong> Réserve <strong>de</strong> Biosphère du Dja sont <strong>de</strong>ux airesprotégées gérées <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> dix ans (1992) par le Programme ECOFAC (Conservation <strong>et</strong>Utilisation Rationnelle <strong>de</strong>s Ecosystèmes Forestiers d’Afrique Centrale).Ce programme <strong>de</strong> conservation a encadré <strong>de</strong> nombreuses recherches scientifiques, dont <strong>la</strong>nôtre. Les premières étu<strong>de</strong>s botaniques du Parc National <strong>de</strong> Monte Alén ont été menées parLEJOLY (1994a), OBAMA (1996) <strong>et</strong> VAN REETH (1997), lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s transectsen col<strong>la</strong>boration avec l’ULB (LEJOLY 1993a, 1994b). La majorité <strong>de</strong>s travaux ont toujoursjusqu’ici été axés sur <strong>de</strong>s aspects <strong>et</strong> <strong>de</strong>s méthodologies plus proches <strong>de</strong> <strong>la</strong> tradition <strong>de</strong>sinventaires forestiers. Il s’agit en majorité <strong>de</strong> travaux <strong>de</strong> fin d’étu<strong>de</strong>s réalisés par <strong>de</strong>s étudiantsen biologie <strong>et</strong> en agronomie (LOTFÉ 2002, GALLANT 2002, GOTANÈGRE 2004, DESMET 2003,<strong>et</strong>c.). On peut aussi mentionner <strong>de</strong>ux thèses récentes parmi nos col<strong>la</strong>borateurs: celle <strong>de</strong> TariqSTÉVART (2003) sur les orchidées <strong>et</strong> celle d’Ingrid PARMENTIER (2003) sur les inselbergs.Pour le reste <strong>de</strong> <strong>la</strong> Guinée Equatoriale, un autre proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> conservation a été particulièrementactif, à savoir le proj<strong>et</strong> CUREF (Conservación y Utilización Racional <strong>de</strong> los EcosistemasForestales <strong>de</strong> Guinea Ecuatorial). Celui-ci a également encadré plusieurs travaux <strong>de</strong> find’étu<strong>de</strong>s comme celui <strong>de</strong> COLLIN (1998), BODE (1998), SENTERRE (1999), <strong>et</strong>c. Il est aussi àl’origine du magnifique ouvrage <strong>de</strong> Chris WILKS & Ives ISSEMBÉ (2000). Par ailleurs, leCUREF abrite l’Herbier National <strong>de</strong> Guinée Equatoriale (BATA 1 ).La Réserve <strong>de</strong> Biosphère du Dja a elle-aussi été le suj<strong>et</strong> <strong>de</strong> nombreuses étu<strong>de</strong>s: LEJOLY(1993b) VAN ESSCHE (1994 in STÉVART 2003), DEBROUX (1994 in STÉVART 2003), SONKÉ(1998), <strong>et</strong>c. Ces étu<strong>de</strong>s sont également basées sur <strong>la</strong> méthodologie traditionnelle forestière.Dans le cadre d'un proj<strong>et</strong> américain mené par T.B.Smith (Dja Hornbill Project/Proj<strong>et</strong> Ca<strong>la</strong>o),il semble qu’un chercheur ait mené une thèse sur base <strong>de</strong> p<strong>et</strong>its relevés homogènes, à savoirMark K.Fogiel, mais nous n’avons jamais réussi à établir <strong>de</strong>s contacts ni eu l’occasion <strong>de</strong>consulter son travail, probablement très intéressant. Dernièrement, KOUOB (2003) a engagéune autre étu<strong>de</strong> par quadrats <strong>de</strong> 1ha disposés <strong>de</strong> manière aléatoire.I.2.5 DEGRÉ D’EXPLORATION BOTANIQUEMalgré le grand nombre d’étu<strong>de</strong>s botaniques menées dans les zones envisagées dans c<strong>et</strong>t<strong>et</strong>hèse, il faut rappeler que celles-ci ont été menées répétitivement sur les mêmes transectsforestiers. Par exemple, à Monte Alén, aucun autre botaniste avant nous ne s’était écarté <strong>de</strong>squatre transects <strong>de</strong> 5km chacun. Par conséquent, les nombreuses données collectées nereprésentent qu’une p<strong>et</strong>ite partie <strong>de</strong>s habitats occupant les aires protégées étudiées <strong>et</strong> seconcentrent sur un nombre très limité <strong>de</strong> strates.81 Dans un premier temps, le co<strong>de</strong> choisi <strong>pour</strong> l’Herbier <strong>de</strong> Bata fut HNGE, d’après une communicationpersonnelle du directeur lui-même, C. Obama. Mais le co<strong>de</strong> finalement r<strong>et</strong>enu <strong>pour</strong> l’In<strong>de</strong>x Herbariorum estBATA. Il convient donc <strong>de</strong> corriger ce<strong>la</strong> dans notre récente publication sur les Ebenaceae (SENTERRE 2005).B. SENTERRE (2005) Introduction - I.2 8
Les régions <strong>de</strong> Monte Alén <strong>et</strong> du Dja sont par ailleurs parmi les régions les moins bienconnues <strong>et</strong> prospectées en Afrique (Fig.6).Fig.6 Carte du <strong>de</strong>gré d’exploration botanique en Afrique, d’après LÉONARD (1965a) <strong>et</strong> reprise par HEPPER(1979) <strong>et</strong> LEBRUN & STORK (1991-1997). Les zones b<strong>la</strong>nches ont fait l’obj<strong>et</strong> d’un nombre <strong>de</strong> collectes d’herbiersinférieur au nombre d’espèces susceptibles d’y vivre. Les zones grises présentent <strong>de</strong> une à trois fois plusd’herbiers collectés que d’espèces présentes. Les zones noires ont au moins trois fois plus d’herbiers collectésque d’espèces présentes.B. SENTERRE (2005) Introduction - I.2 9