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JEUX OLYMPIQUES DESCENTEFEMMESSKI ALPINDes femmes d’exceptionDorfmeister, intouchable, est enfin devenue championne olympique et succède à Montillet, 28 e et immense de bravoure.PROGRAMME DU JOUR9 HEURES et 15 HEURESCOMBINÉ NORDIQUE : paréquipes.10 HEURESSKI DE FOND : 10 km classiqueFEMMES.10 HEURES et 14 h 30SNOWBOARD : SnowboardcrossHOMMES.12 HEURESBIATHLON : 7,5 km sprint FEMMES.12 h 5HOCKEY SUR GLACE : tournoiHOMMES, tour préliminaire,Finlande-Italie, suivi de Républiquetchèque - Suisse (13 h 5), Suède-Russie (16 h 5), Slovaquie-Lettonie(17 h 5), Canada-Allemagne (20 h 5),États-Unis - Kazakhstan (21 h 5).17 HEURESPATINAGE DE VITESSE : poursuitepar équipes HOMMES etFEMMES.17 h 30SKELETON : FEMMES.19 HEURESPATINAGE ARTISTIQUE : programmelibre HOMMES.SAN SICARIO. – Michaela Dorfmeister avait manqué le titre olympique du super-G pour un centième voilà huit ans à Nagano. Hier, à trente-deux ans, l’Autrichienne a dompté la descente olympique.(Photo Jérôme Prévost)PODIUMSSKI ALPIN■ DESCENTE FEMMES1. DORFMEISTER (AUT)2. Mart. SCHILD (SUI)3. Paerson (SUE)LUGE■ BIPLACE HOMMES1. A. LINGER-W. LINGER (AUT)2. FLORSCHÜTZ-WUSTLICH (ALL)3. Plankensteiner-Haselrieder(ITA)SKI FREESTYLE■ BOSSES HOMMES1. D. BEGG-SMITH (AUS)2. RONKAINEN (FIN)3. Dawson (USA)SHORT-TRACK■ 500 M FEMMES1. WANG MENG (CHN)2. RADANOVA (BUL)3. Leblanc-Boucher (CAN)En une descente parfaite,Michaela Dorfmeister amis fin à une longuedisette pour l’Autriche,qui attendait ce titredepuis 1980. En l’absencede Kostelic, elle devancel’inattendue SuissesseMartina Schild et uneautre des favorites, laSuédoise Anja Paerson.Finalement au départmais trop diminuée,Carole Montillet termine28 e en puisant au plusprofond de sa volonté.■ DESCENTE FEMMES1. DORFMEISTER (AUT)2. Mart. SCHILD (SUI)3. Paerson (SUE)...15. Marchand-Arvier ; 16.Jacquemod, 28. Montillet.SAN SICARIO –de notre envoyé spécialIL N’Y AVAIT ENCORE rien eu. Niles larmes de bonheur d’une trentenaireenfin couverte d’or. Ni celles,touchantes, du courage d’une autregrande dame venue dignementdéfier la pente et le chrono malgré uncorps de douleurs et le traumatismed’une chute. <strong>La</strong> descente olympiquen’avait en effet pas encore débuté.Pourtant, il s’était déjà passé pleinde choses. Un double événement, enfait. Avec d’abord le forfait de JanicaKostelic, Croate candidate à tous lestitres de la quinzaine mais déjà privéede celui-ci à cause d’une crise detachycardie qui l’avait déjà obligé àzapper l’entraînement la veille.Avec ensuite la bonne nouvelle françaisequand après l’échauffementCarole Montillet, au cœur de tant desupputations depuis sa grosse chutede lundi, décidait de participer à lafête. Quatre ans après son 12 févrierde rêve à Salt <strong>La</strong>ke City, la championneolympique n’envisageait detoute façon aucun autre scénario.Si les capacités de la Française às’immiscer dans la lutte pour lesmédailles étaient devenuesminimes, le renoncement de Kostelicdégageait sérieusement l’horizon.Championne du monde, vainqueurd’une descente en janvier, le géniede Zagreb se plaisait dans le rôle deterreur tout-terrain. <strong>La</strong> Fraiteve, longueet éprouvante piste toute ensauts, en glisse et en mouvements,collait à la perfection à ses appuisfélins et à son intelligence tactique.Et le parfum des grands rendez-voustranscende toujours la demoiselle,triple championne olympique en2002. Mais son cœur l’a trahie aumatin du premier grand jour, pourn’être plus que spectatrice d’ungrand show.Franchement, sur la piste, l’explicationmanqua d’entrain. <strong>La</strong> faute,peut-être, à une bien pâle ambiancepour des Jeux Olympiques dans uneaire d’arrivée qui sonnait creux, aupied d’une immense tribune troptristement garnie. À moins que ce nesoit ce ciel laiteux, couvert pour lapremière fois depuis l’ouverture, quicompliqua la tâche de ces dames eten inhiba quelques-unes. Déjà pasfacile tant le terrain sans grandepente ni vitesse ne tolérait aucunécart de trajectoire, tant chaqueLe dernier rêve de DorfmeisterIl ne manquait à la fonceuse autrichienne que l’or olympique pour couronnerun palmarès désormais parfait.SAN SICARIO –de notre envoyé spécialL’HYMNE AUTRICHIEN, de son rythme alangui,accompagne doucement ses larmes. Ses dernièreslarmes de championne. Les plus sucrées. Deslarmes contenues des années durant, ravaléesmême depuis que un centième malicieux, tombédu mauvais côté du chrono, l’avait frustrée de sonrêve d’enfance, l’or olympique, quand l’AméricainePicabo Street lui avait soufflé le super-G deNagano. Huit ans déjà.Michaela Dorfmeister est debout dans le vent et lagrisaille de San Sicario, sa médaille en bandoulièreet son bouquet devant les yeux pour masquer sonémotion. Le film repasse alors dans sa tête, de sesdébuts tardifs, à dix ans seulement, à cette consécrationqui la comble et ponctue son immense carrièred’une apothéose. C’est qu’elle a désormaistout gagné, la citadine née viennoise il y a trentedeuxans et résidant à Neusiedl, au cœur de laplaine du Danube, dans le plat pays autrichien, auxconfins de la Hongrie et de la Slovaquie.Souvent joliment apprêtée, loin de l’image traditionnellede la montagnarde pure et dure, parfoismontée en escarpins sur les podiums, « Michi »(ou « Dorf », ou « Dorfi », au gré des raccourcis dela presse autrichienne) est pourtant parfaitementintégrée à la Wunderteam dont elle est l’une desanimatrices, de par sa personnalité et son caractèreouvert et enjoué, et l’un des piliers. Elle est surle point d’y conclure sa quinzième saison. Et sa carrièrepar la même occasion.Une carrière d’une qualité, d’une plénitude et d’unéquilibre rares. Ses vingt-quatre victoires enCoupe du monde, par exemple, se décomposenten neuf super-G, huit géants et sept descentes. SesGlobes aussi témoignent de cette balance permanente,entre ce qu’il faut bien appeler, dans le skicontemporain si physique et rapide, trois disciplinesde vitesse : le petit cristal de géant en 2000 ;celui de la descente en 2003 et encore dans sonsac, déjà, cette saison ; celui du super-G l’hiverdernier ; le tout couronné en 2002 par une superbevictoire au classement général.Grosse frayeur à Saint-MoritzDeux fois championne du monde, en descente(2001) et en super-G (2003), cette brune charmantene courait donc plus que derrière l’or desJeux. « Et spécialement celui de la descente, toujoursplus valorisée et prestigieuse », précisaitelle.Avant d’expliquer qu’elle ne pensait plus qu’àça : « Tout mon travail, toute ma préparationétaient orientés vers ce 15 février ! »Il y a deux ans, en signant son dernier contrat avecAtomic (la firme qui domine chez les hommes etqui l’avait choisie pour pénétrer à haut niveau leski féminin), Michaela Dorfmeister avait en effetdécidé que ce serait ses deux dernières saisons.Ainsi relancée, après un exercice 2004 vierge detout succès, elle s’était mis en tête de boucler saboucle avant de se consacrer à son amoureux,Andreas, et « ne rien faire de spécial », elle qui selaisse encore du temps pour définir un projet dereconversion.Son parcours linéaire et limpide, favorisé parl’absence d’accident grave et de blessure handicapante,aurait pourtant pu brutalement s’arrêter il ya trois semaines, lorsqu’un pisteur écervelé avaitfailli couper sa trajectoire, dans la descente dusuper-combiné de Saint-Moritz. Véritable rescapée,« Michi » a eu de la chance dans sa frayeur,ayant le temps de diluer ses angoisses dans lesépreuves de la semaine suivante, et arrivant enplein rafraîchissement mental à San Sicario. «ÀCortina, il y a quinze jours, j’avais l’œil aux aguets,toujours dans la crainte de voir quelqu’un traverserla piste ou un obstacle se dresser sur mon chemin…Ici, jen’ai pensé qu’à attaquer. Et ille fallait,pour ne pas trop subir l’inquiétude des leaders enattente dans l’aire d’arrivée. »Dorfmeister a donc conquis son Graal. Elle pourras’en aller en paix : « J’ai vécu mon dernier rêve.Mais pas ma dernière course. Et je n’aurai plusaucune pression dans le super-G, dimanche… »Et si cet adieu aux larmes avait une magnifiqueprolongation ?PATRICK LAFAYETTEvague ou vaguelette menaçait de lesdéstabiliser, le voyage s’effectuaitainsi par jour blanc. Sans visibilité. Ilfallait donc être courageuse pourdéfier cette adversité et volontairepour, notamment sur le haut, s’aplatiret ainsi esquiver le vent mauvaisqui balayait les sommets.<strong>La</strong> revanchede NaganoRenate Götschl, la plus hardied’entre toutes, avait le profil de lagagne. Mais trop d’imperfectionsrejetèrent l’Autrichienne au pied dupodium. Ingrid Jacquemod, elle, neparvint pas à chasser ses démonspour enfin se balancer sans calcul.L’Avaline termine seizième et pleinede regrets et de déception, juste derrièreMarie Marchand-Arvier, impeccabled’engagement pour son baptêmeolympique. Dommage, tout demême, car il y avait un coup à jouer.LE CHIFFREdescente femmes.Michaela Dorfmeister a rejoint aupalmarès ses compatriotes TrudeJochum-Beiser (1952), Christl HaasNombre de victoires aux JO(première descente femmes en 1948)SuisseCanada et France14Kostelic prête à revenir<strong>La</strong> Croate a zappé la descente, mais skiera aujourd’huipour l’entraînement du combiné.TOMBÉE PEU AVANT 10 HEUREShier matin, la nouvelle du forfait deJanica Kostelic en descente a surpris.<strong>La</strong> veille au soir, en effet, on l’avaitvue venir encourager et complimenterson frère Ivica, à la conquête del’argent du combiné. Les nouvellesdonnées alors par le porte-parolecroate, Ozren Müller, étaient extrêmementrassurantes : « Le médecinest resté près de Janica, l’a examinée,n’a rien trouvé d’anormal,aucune trace de fièvre ou deséquelles de sa grippe de la semaineprécédente. Elle devrait être audépart demain (hier).»Mais, en ce froid et brumeux mercredimatin, le médecin a été rappelé auchevet de la championne, toujoursvictime des palpitations cardiaquesqui avaient motivé son forfait àl’entraînement du mardi. « Il est restédeux heures et Ante nous a appeléspour dire que Janica renonçaitfinalement à la course », raconteMüller. Ante, le tout-puissant papa,qui a pris la décision pour sa fille enlarmes.Janica Kostelic est souvent malfichue, et, en dehors de ses multiplesCe n’est certainement pas MartinaSchild qui nous contredira. <strong>La</strong> Suissesse,vingt-quatre ans, découvre lesJeux. Elle débarquait à San Sicarioavec pour unique bagage unerécente cinquième place dont le principalmérite avait été de lui garantirun billet olympique. Vainqueur dusecond entraînement, la demoisellede Grindelwald sortit la course de savie, peut-être inspirée par l’héritagefamilial, celui de sa grand-mère, HeidiSchlunegger, championne olympiquede descente en… 1948 ! Cinquante-huitans plus tard, elleperpétue la tradition grâce à un trèsbel argent.Anja Paerson n’a pas raté son entréedans des Jeux dont elle attend unemédaille à chacun de ses cinqdéparts. Avec ce bronze, la voisinede Stenmark prouve même qu’elle atout pour croquer ce chelem. Maissans cette « cagade » sur l’avantderniersaut après une courbe àgauche, qui sait si… « J’ai croisé lesskis et j’ai tellement eu peur que j’aifermé les yeux, se maudissaitl’« avion de Tarnaby ». Juste avantle plat, j’ai perdu beaucoup devitesse et peut-être l’or. » Peut-êtreseulement…Car Michaela Dorfmeister étaitintouchable, en état de grâce.L’Autrichienne rêvait du titre olympiquedepuis toujours, davantageencore depuis ses débuts en Coupedu monde en 1991, et tellement plusdepuis qu’elle avait abandonné en1998 celui du super-G de Nagano àl’Américaine Street à cause d’un centième.Cette fois-ci, « Michi » a prisle large : 0’’37 de marge sur Schild,0’’64 d’avance sur Paerson. À trentedeuxans, son dernier hiver est celuide tous les bonheurs, comble le seulvide à son immense palmarès et unetrès longue attente pour l’Autriche,interventions aux genoux, l’opérationde la thyroïde qu’elle a dû subiren janvier 2004 l’a peut-être fragilisée.Mais elle n’est pas femme àlâcher prise comme ça. Elle aconvaincu son père qu’il lui fallaitprendre l’air et elle est allée, hieraprès-midi, s’offrir quatre manchesde slalom en guise de dérivatif. Elle afaitpréparer aux techniciens de Salomonses skis de descente pourl’entraînement du jour, en vue ducombiné de vendredi, dont elle est latenante du titre olympique.1,01€ /appel depuis un fixe - Conditions sur 118008.frqui n’avait plus fêté ce titre depuisMoser-Pröll en… 1980 !Mais, avant de se laisser déborderpar l’émotion, Dorfmeister voulaitattendre le dossard 34. Au cas où.Celui de Carole Montillet. Malheureusement,chahutée dès les premiersappuis, la vue brouillée par sesyeux salement pochés, le dos envrac, Carole n’a pu évoluer à sa vraievaleur. Vingt-huitième, elle termineà 4’’54 de l’or. Mais l’important étaitailleurs. Dans cette leçon de courage.Dans cette leçon de vie. Parceque, pour la première fois depuislongtemps, Carole n’a pas skié pourle résultat. Elle n’a skié que pour elle.Pour aller au bout de sa passion, deson destin. Celui d’une immensechampionne.BENOÎT LALLEMENTSauf nouveau rebondissement, lapolyvalente de génie reviendra doncen piste ce midi sur la Fraiteve (encompagnie d’une seule Française,Anne-Sophie Barthet, Marie Marchand-Arvierétant laissée au repos).Va-t-on vers un feuilleton du type decelui que l’imprévisible de Zagrebnous avait fait vivre il y a un an : zappantdeux épreuves au derniermoment (le super-G et le géant), elleavait gagné les trois autres au programmedes Mondiaux ! – P. <strong>La</strong>f.JEUDI 16 FÉVRIER 2006 PAGE 3

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