Pour de grands projets d'éducation dans les grands projets de ville ...

pratiques culturelles ou sportives, bref tout ce qui, enrichissant et valorisant le jeune,contribue à son équilibre. L’inégalité, disons-le l’injustice, est aussi là. Ces occasions doiventêtre offertes aux jeunes dans le quartier. Encore faut-il qu’ils s’en emparent. On sait en effetqu’il ne suffit pas que l’offre existe, car souvent elle n’atteint pas les enfants qui en ont le plusbesoin, les familles, souvent fragilisées, étant en incapacité de s’en saisir. Aller vers lesfamilles est donc indispensable. Mais le lien avec l’école est également important. C’est là eneffet que l’enfant peut apprendre à connaître et à aimer telle pratique artistique, être initié à telsport qu’il souhaitera ensuite continuer.3-3-1.De vrais lieux culturels avec une offre diversifiée : les enfants et les jeunes desquartiers de la politique de la ville doivent pouvoir accéder à de véritables pratiquesartistiques, dans des lieux qui sont des antennes des grands établissements culturels de la ville,avec la même qualité d’intervention et la même exigence : bibliothèque, école de musique,école d’art, de théâtre, etc. Même s’il faut prendre en compte les goûts des jeunes, il n’y aaucune raison pour que le seul choix qui leur soit offert soit le rap ou le hip-hop.3-3-2.De nombreux équipements sportifs de proximité, permettant des pratiquesdiversifiées, et qui fonctionnent en lien avec les grands clubs de la ville (les contratsd’objectifs permettent de négocier avec ceux-ci). Il n’y a aucune raison non plus pour que lesjeunes ne puissent pratiquer qu’un seul sport, que ce soit le basket, le foot ou les artsmartiaux. D’autres offres, plus singulières, pourraient d’ailleurs attirer des personnesn’habitant pas le quartier. C’est la réflexion qui est menée par exemple à Saint-Dizier, quisouhaite implanter au cœur du site GPV un établissement offrant une pratique sportiveinédite.3-3-3.Des CLSH porteurs d’un vrai projet éducatif et qui soient l’occasion de découvertes,d’invention, de liberté. Au-delà des CLSH de proximité, certes très appréciés par les familles,mais qui confinent l’enfant dans son quartier, il faut encourager la fréquentation des CLSHcréés par beaucoup de municipalités à la périphérie de la ville dans des lieux plus verts et plusaérés : accueillant des enfants de toute la ville, ils favorisent le brassage social et ladécouverte de la ville. Certaines expériences permettent de concevoir le CLSH autrement quecomme un lieu « physique ».A Reims, l’opération « Reims Vital Eté » est menée depuis plusieurs années : un systèmed’inscription assez complexe et très rigoureux permet aux adolescents de toute la ville departiciper à des activités de toutes sortes se déroulant sur l’ensemble de l’agglomération, enbénéficiant de la gratuité des transports en commun. Cette formule favorise l’autonomie desjeunes, et permet un réel brassage social.A Nantes, certains CLSH de l’ACCOORD sont conçus comme des « centres rayonnants »offrant aux enfants un éventail d’activités dans la ville : cela permet à ceux-ci de sortir desstructures, qu’elles soient dans le quartier ou ailleurs, et de connaître leur ville et les activitésqu’elle offre.3-3-4.Des lieux d’accueil pour les jeunes, selon les besoins que ceux-ci expriment et lesprojets qu’ils forment. L’expérience montre que les lieux d’accueil doivent être nombreux etdiversifiés, et ne pas seulement répondre à une demande ponctuelle des jeunes, afin de ne pasêtre l’objet d’appropriations exclusives.Mais il faut prendre également en compte leur désaffection actuelle devant les structurestraditionnelles d’animation, qui se révèlent inadaptées, « au profit » d’une occupation des22