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Pour de grands projets d'éducation dans les grands projets de ville ...

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mais avi<strong>de</strong>s d’entrer <strong>dans</strong> le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’ado<strong>les</strong>cence et donc prêts à « faire leurs preuves »quels que soient <strong>les</strong> gages <strong>de</strong>mandés. Des ado<strong>les</strong>cents qui vivent l’âge difficile <strong>de</strong> la puberté.Enfin, à l’autre bout, <strong>de</strong> <strong>grands</strong> ado<strong>les</strong>cents, qui se préparent à leur entrée <strong>dans</strong> le mon<strong>de</strong>adulte, quel<strong>les</strong> qu’en soient <strong>les</strong> formes.A Clichy-sous-Bois, au collège Louise Michel, suite à <strong>de</strong>s événements violents survenusdurant l’année scolaire 1998/1999, la partition du collège a été décidée en urgence. Dès larentrée suivante, <strong>de</strong>s bâtiments préfabriqués ont accueilli <strong>les</strong> 6 ème du collège, <strong>dans</strong> unestructure beaucoup plus encadrée, chaque division ayant sa salle <strong>de</strong> classe. Le bilan que font<strong>les</strong> enseignants, qui se sont beaucoup investis <strong>dans</strong> ce projet, est totalement positif : laviolence a diminué, <strong>les</strong> élèves sont <strong>de</strong>venus plus autonomes, le nombre <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong>dérogation a diminué <strong>de</strong> façon significative, et <strong>les</strong> enseignants ont plaisir à venir aucollège… « On leur donne le temps <strong>de</strong> grandir », nous a dit une <strong>de</strong>s enseignantes. Maiscette expérience <strong>de</strong> partition ne constitue malheureusement qu’une mesure transitoire <strong>dans</strong> unprocessus engagé par l’Inspection académique et le Conseil général, qui va se conclure par laconstruction d’un troisième collège sur Clichy, à échéance <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ou trois ans.Nous avons par ailleurs rencontré <strong>de</strong>s principaux <strong>de</strong> collèges qui souhaitent autonomiser unecour <strong>de</strong> récréation pour <strong>les</strong> 6 ème (on sait que la cour <strong>de</strong> récréation est le lieu <strong>de</strong> tous <strong>les</strong>risques…) Cette question mériterait sans doute une investigation plus approfondie.1-2.Population scolaire et mixité socialeLes phénomènes d’évitement scolaire sont i<strong>de</strong>ntifiés presque partout comme une difficultémajeure, à la fois pour <strong>les</strong> établissements qu’ils déséquilibrent, et pour le quartier qu’ilscontribuent à vi<strong>de</strong>r <strong>de</strong> certains habitants, préférant parfois déménager plutôt que d’êtrecontraints par la carte scolaire. En effet, par une interaction assez infernale que connaissentbien <strong>les</strong> élus, <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> à la fois subissent le manque <strong>de</strong> mixité sociale, mais en même tempscontribuent à le renforcer. Bailleurs et enseignants se renvoient d’ailleurs la balle : « commentavoir une politique <strong>de</strong> gestion locative avec <strong>de</strong>s éco<strong>les</strong> aussi peu attractives ? » disent <strong>les</strong>bailleurs. « Comment peut-on conduire notre enseignement avec une population qui concentretant <strong>de</strong> difficultés ? » disent <strong>les</strong> enseignants.Il y aurait beaucoup à dire sur cette question, et en particulier sur une certaine dérive dudiscours sur la mixité sociale, consistant à ne plus voir d’autre solution aux problèmesrencontrés <strong>dans</strong> <strong>les</strong> établissements du quartier que <strong>dans</strong> la réalisation <strong>de</strong> cet objectif. Invoquercomme remè<strong>de</strong> absolu la restauration <strong>de</strong> la mixité sociale, et en particulier le retour <strong>dans</strong> lequartier <strong>de</strong>s fameuses « classes moyennes », revient finalement à considérer qu’el<strong>les</strong> seu<strong>les</strong>peuvent garantir la performance du système scolaire, alors qu’il serait beaucoup plus difficile<strong>de</strong> réussir quand on est pauvre et parce qu’on est pauvre, ou pire quand on est d’origineimmigrée (cf. <strong>les</strong> travaux menés <strong>dans</strong> le cadre du séminaire FASILD-DIV : « Emergence <strong>de</strong> laquestion ethnique <strong>dans</strong> le lien social »). Cela revient en fin <strong>de</strong> compte à attribuer à lapopulation actuelle la responsabilité du taux important d’échec <strong>dans</strong> <strong>les</strong> établissements duquartier.C’est pour <strong>les</strong> enfants qui habitent actuellement <strong>dans</strong> ces quartiers, c’est maintenant, et <strong>de</strong>façon urgente, qu’il faut agir sur <strong>les</strong> leviers qui permettront leur réussite, et tenter <strong>de</strong> lever <strong>les</strong>obstac<strong>les</strong> qui freinent celle-ci. La restauration <strong>de</strong> la mixité sociale est un objectif à long terme,dont la réalisation dépendra aussi <strong>de</strong> la réussite <strong>de</strong>s politiques mises en place <strong>dans</strong> le cadre duGPV. Cela ne veut évi<strong>de</strong>mment pas dire qu’il ne faut pas travailler à ramener <strong>de</strong> la diversitésociale et culturelle <strong>dans</strong> le quartier, aussi parce que celle-ci est porteuse d’éducation et <strong>de</strong>valeurs. Cette question est extrêmement complexe : elle appelle certaines réponses8

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