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Compte-rendu de la rencontre du mercredi 6 avril 2011 avec ...

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Sous sa dictature, Franco impose le catholicisme comme un modèle à suivre, un outil pour cadrer lesgens <strong>avec</strong> ce « mythe » effrayant <strong>du</strong> paradis et <strong>de</strong> l’enfer.La présence forte <strong>de</strong> <strong>la</strong> religion dans le cadre où évoluent les personnages nous est montré dès ledébut <strong>du</strong> film par cette question récurrente <strong>de</strong> Maité : « Quand vais-je faire ma premièrecommunion ? ». Ana, quant à elle, porte une croix qui appartenait à sa mère autour <strong>du</strong> cou.Les hommes apparaissent vêtus <strong>de</strong> l’uniforme <strong>de</strong>s soldats <strong>de</strong> Franco. Ils s’imposent, font leur loi et ne sejustifient en rien dans leurs actes. La Liberté est leur liberté. Les autres doivent suivre les règles. CarlosSaura souligne leur hypocrisie. Ils sont a<strong>du</strong>ltères et ne suivent pas <strong>la</strong> morale qu’ils imposent aux autres.La mère d’Ana était une femme au foyer. Elle a renoncé à son métier, un métier artistique qui plus est.Ce<strong>la</strong> nous renvoie à <strong>la</strong> méfiance <strong>de</strong> Franco pour l’Art et sa capacité à faire passer un message. Lamère se révolte mais le dictat <strong>de</strong> son mari et sa souffrance <strong>la</strong> tueront.La tante d’Ana, Paulina, est un véritable substitut <strong>du</strong> père. Représentant, l’ordre, <strong>la</strong> rigueur et l’autorité,elle symbolise également une censure. Elle empêche Rosa (représentante <strong>du</strong> peuple) <strong>de</strong> parler à Ana<strong>de</strong> sa mère ou <strong>de</strong> son passé.La grand-mère d’Ana est le vestige d’une Espagne avant l’arrivée <strong>de</strong> Franco au pouvoir. Personne ne<strong>la</strong> regar<strong>de</strong> mais elle est bien là. Elle fixe son histoire morcelée sur les murs <strong>de</strong> <strong>la</strong> maison (toutes sesphotos) et ne semble pas en accord <strong>avec</strong> Ana (née sous le régime <strong>de</strong> Franco) sur ses souvenirs. Elleparaît effacée, mais on ne peut <strong>la</strong> faire disparaître. Elle ne veut pas mourir.Carlos Saura nous rappelle ici que <strong>la</strong> véritable histoire <strong>de</strong> l’Espagne n’a jamais été enseignée à sagénération. Malgré les efforts <strong>du</strong> franquisme pour <strong>la</strong> faire disparaître, elle subsiste encore. Elle esttrouble mais bien présente.IV – QUELQUES RÉFÉRENCES CINÉMATOGRAPHIQUESa) La scène où Rosa montre ses seins peut être mise en parallèle à une scène d’Amarcord <strong>de</strong> Fe<strong>de</strong>ricoFellini (1974).b) La musique :Lorsque Porque te vas (interprétée par <strong>la</strong> chanteuse, Jeannette) commence, Ana se retrouve dans sabulle, dans son mon<strong>de</strong>. Cette chanson a un son pop pour symboliser une liberté fraîchement obtenue.c) La métaphore <strong>du</strong> verre <strong>de</strong> <strong>la</strong>it :Le verre <strong>de</strong> <strong>la</strong>it est l’objet <strong>de</strong> l’assassin comme dans le film Soupçons d’Alfred Hitchcock (1941).Trente minutes après le début <strong>du</strong> film, le spectateur s’aperçoit que Ana n’a pas tué son père. Son« poison » s’avère être en fait <strong>du</strong> bicarbonate. Dans Cria Cuervos, le verre <strong>de</strong> <strong>la</strong>it est l’objet <strong>du</strong>meurtrier comme dans le film d’Hitchcock.Deux autres « armes » sont dans le film <strong>de</strong> Carlos Saura :- Les yeux d’Ana qui ont le pouvoir magique <strong>de</strong> montrer l’imaginaire,- Le pistolet que brandit Ana sur sa tante Paulina et sur Nico<strong>la</strong>s, l’ami <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille.Carlos Saura sait mêler ou changer les temporalités dans un même p<strong>la</strong>n (p<strong>la</strong>n où Rosa, <strong>la</strong> bonne, coiffeAna) ou dédoubler son personnage principal lorsque celle-ci se voit sauter <strong>du</strong> toit voisin.d) Visionnement <strong>de</strong> quelques extraits <strong>de</strong> films :La Caza <strong>de</strong> Carlos Saura (http://www.abc-lefrance.com/fiches/Caza.pdf)Ce film, très silencieux, contemp<strong>la</strong>tifs et plein <strong>de</strong> sens, <strong>de</strong>vient un film c<strong>la</strong>ssique <strong>du</strong> cinéma espagnol.L’esprit <strong>de</strong> <strong>la</strong> ruche <strong>de</strong> Victor Erice (1972)http://www.youtube.com/watch?v=xVS7xFsPWPACe film pourrait passer pour un film <strong>de</strong> Carlos Saura car on y retrouve Ana Torrent et le thème <strong>de</strong> <strong>la</strong>Mort traitée à travers son personnage.Extrait <strong>de</strong> Cria Cuervos : <strong>la</strong> mère souffrante (43 min 29 sec)Cette scène fait écho à une séquence <strong>du</strong> film Cris et chuchotements d’Ingmar Bergman (1972).Dans le film <strong>de</strong> Carlos Saura, tout tourne autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mort. La disparition <strong>de</strong> <strong>la</strong> mère entraîne chezAna <strong>la</strong> perte, outre d’une certaine innocence, <strong>de</strong> quelque chose d’insaisissable.Extrait <strong>de</strong> La Prima Angelica <strong>de</strong> Carlos Saura (1973)La <strong>de</strong>rnière scène <strong>de</strong> La Prima Angelica est <strong>la</strong> première scène <strong>de</strong> Cria Cuervos : dans La Prima Angelica,<strong>la</strong> cousine coiffe sa fille tout comme Maria coiffe sa fille, Ana, dans Cria Cuervos. De plus, l’actrice quijouait <strong>la</strong> fille interprétait également <strong>la</strong> cousine jeune.Document Association Collège au Cinéma 37

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