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Jeux d'argent, jeux de vilains : rien ne va plus ... - Politique Africaine

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JEUX D’ARGENT, JEUX DE VILAINSl’agence <strong>de</strong> Matete qui est alors la seule à fonction<strong>ne</strong>r. Bientôt, c’estl’arrière-pays alerté qui envoie en camion, en bateau et en avion ses contingents<strong>de</strong> joueurs qui vien<strong>ne</strong>nt avec <strong>de</strong>s fortu<strong>ne</strong>s remplir le (( Panier <strong>de</strong> laménagère D. Mordus par la passion du jeu, la plupart <strong>de</strong> ces joueurs resteront<strong>plus</strong>ieurs semai<strong>ne</strong>s à Kinshasa (33, remettant sans cesse en jeuleurs gains jusqu’aw <strong>de</strong>rniers jours d’avril où Masamuna suspend les paiements.Le même mécanisme boule <strong>de</strong> <strong>ne</strong>ige qui a mis fin aux activités <strong>de</strong>Bindo-Promotion fut à l’origi<strong>ne</strong> <strong>de</strong> la faillite <strong>de</strong>s opérations du (( Panier <strong>de</strong>la ménagère B. La fin rocambolesque <strong>de</strong> Masamuna n’a d’égale que l’ampleurextraordinaire <strong>de</strong> l’arnaque (33).Quand le boa fait son apparition. ..Vers la <strong>de</strong>uxième moitié du mois d’avril apparaissent, dans la plupart<strong>de</strong>s instituts supérieurs et au campus <strong>de</strong> I’Unikin, <strong>de</strong>s agences <strong>de</strong> ristour<strong>ne</strong>dont, jusqu’à présent, l’i<strong>de</strong>ntité du ou <strong>de</strong>s promoteurs <strong>de</strong>meure inconnue.(( Nguma (le boa), appelé parfois (( Longindo )) (l’enrichissement) ou (( SuperLongindo ), est <strong>de</strong>stiné exclusivement aux étudiants. Au total,227,4 milliards <strong>de</strong> zaïres, soit environ 50 millions <strong>de</strong> dollars, soit encorele tiers <strong>de</strong> toute la masse monétaire qui circulait au Zaïre à l’époque, furentperçus en moins d’un mois au sein <strong>de</strong>s établissements d’enseig<strong>ne</strong>mentsupérieurs (34). Le système, fondé sur le méme principe qui a fait le succès<strong>de</strong> Bindo-Promotion et du (( Panier <strong>de</strong> la ménagère’)), s’est caractérisé par<strong>de</strong>s termes <strong>de</strong> recouvrement <strong>de</strong> gains très brefs que les étudiants manipulaient?I volonté.A la base, on trou<strong>va</strong>it <strong>de</strong>s étudiants chargés <strong>de</strong> percevoir les sommesdéposées par leurs collègues étudiants. Les sommes ainsi réunies étaientversées à d’autres étudiants connus; sous le titre <strong>de</strong> (( secrétaires du gestionnaireordinaire R. Contrairement aux autres <strong>jeux</strong> <strong>de</strong> placement d’argent,la confiance constitua ici le maître mot. Pas <strong>de</strong> fiche ou <strong>de</strong> reçu remisà I’étudiant-souscripteur. Pas non <strong>plus</strong> <strong>de</strong> bureau ou <strong>de</strong> local où s’opèrentdépôts et versements. Seuls le nom et le montant versé étaient relevés dansun cahier par l’étudiant-percepteur que tous connaissaient. Les mises(32) Alertés par la curée qui battaitson plein à Kinshasa, <strong>plus</strong>ieurs Zaïrois vi<strong>va</strong>nten Europe sont rentrés précipitammentavec un billet aller simple, escomptants’en mettre aussi plein les poches.Comme ceux venus <strong>de</strong> l’intérieur du pays,ils resteront bloqués après la débacle dumois <strong>de</strong> mai (confirmé par Le So$ <strong>de</strong> fitzance,35 juin 1991, cité dans G. <strong>de</strong> Villers,op. cit., p. 104).(33) Dans la matinée du 8 mai, lesagents du SNIP, envoyés par le général Lilrulia,se présentent au siège administratifdu (1 Panier <strong>de</strong> la ménagère o, à Matete, etemmè<strong>ne</strong>nt Masamuna à leur quartier général.I1 est reçu par le directeur du SNIP/intérieur qui lui fait savoir qu’il est prisonnieret condition<strong>ne</strong> sa libération auremboursement <strong>de</strong> <strong>plus</strong> d’un milliard <strong>de</strong>zaïres qu’il doit à ses agents. Lorsqu’il estrelâché quelques jours <strong>plus</strong> tard, aprèsavoir remboursé les sommes litigieuses,Masamuna est appréhendé cette fois-ci parles agents du SNIP/extérieur qui lui réclament400 millions <strong>de</strong> zaïres qu’il paye aussitôt.C’est alors au tour <strong>de</strong>s militaires <strong>de</strong>la BSFS d’en<strong>va</strong>hir son bureau pour réclamerleurs gains. Les étudiants <strong>de</strong> 1’Unilunarriveront trop tard pour récupérer les5 milliards <strong>de</strong> zaïres bloqués <strong>de</strong>puis le11 mai. A pei<strong>ne</strong> remis <strong>de</strong> ses mésaventures,Masamuna découvre que, pendant sesabsences forcées, ses employés ont vidé lacaisse. Convoqué par le parquet <strong>de</strong> 1” instance<strong>de</strong> Gombe, il est arrêté le 25 mai etincarcéré aussitôt à Makala où il tente à<strong>plus</strong>ieurs reprises <strong>de</strong> se suici<strong>de</strong>r.(34) Elima, 23-24 mai 1991, p. 7.104

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