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27convention de vente au vu de l’attestation de non litige délivrée par <strong>le</strong> chef de quartier. Les chefs dequartier jouent un rô<strong>le</strong> particulier. Chaque quartier, comme chaque village, possède un responsab<strong>le</strong>,choisi par la population et dont la nomination doit être confirmée par <strong>le</strong> Ministère de l'Intérieur. Cesont des sortes de maires de quartier, des intermédiaires entre la population et l'administration. Larémunération de <strong>le</strong>urs services n’est pas toujours bien déterminée et formalisée. Ils sont rémunérésessentiel<strong>le</strong>ment par <strong>le</strong>s cadeaux qu'ils reçoivent à l'occasion des divers actes et interventions que <strong>le</strong>sadministrés <strong>le</strong>urs demandent. Ils ne disposent d'aucun moyen administratif. Pourtant, dans toutes <strong>le</strong>sprocédures administratives, c'est en pratique sur <strong>le</strong>ur seul témoignage que repose la reconnaissancede la possession paisib<strong>le</strong> sous la forme de « certificats de non litige » (Comby 1998, 21).L’acquéreur d’une parcel<strong>le</strong> assure donc volontiers ces frais accessoires qui devraient êtrecomptabilisés au titre de la sécurisation du foncier.Le chef de quartier participe aussi aux opérations de lotissement aux côtés de l’équipetechnique chargée du lotissement.2.1.3. Les acquéreurs de lotsIl est diffici<strong>le</strong> de distinguer entre spéculateurs (décrits ci-dessus) et simp<strong>le</strong>s acquéreurs. Celaest dû aux stratégies diverses des acheteurs de parcel<strong>le</strong>s. Nombreux sont <strong>le</strong>s nouveaux« propriétaires » de terrains qui ne <strong>le</strong>s construisent pas tout de suite. Certaines stratégiesindividuel<strong>le</strong>s, comme cel<strong>le</strong>s des petits épargnants « qui se méfient des banques et préfèrent avoir<strong>le</strong>urs biens au so<strong>le</strong>il » (Bourdon et Tonato 1998, 54), se fondent sur la spéculation foncière, mais nes’inscrivent pas dans une logique de gain commercial à grande échel<strong>le</strong>.A notre connaissance, il n’existe pas d’étude exhaustive sur <strong>le</strong>s « clients » de la filière néocoutumièrede production foncière. Les différents types d’acquéreurs présents dans une localitédépendent de ce que cette dernière offre aux intéressés. Il existe un certain nombre d’études de casréalisées récemment par des étudiants et qui ont été mises à notre disposition, comme cel<strong>le</strong>s de Carliet Ladurel<strong>le</strong>. L’étude de terrain menée par Ladurel<strong>le</strong> en 2001-2002 sur <strong>le</strong>s acteurs et dynamiques depériurbanisation entre Cotonou et Porto-Novo analyse <strong>le</strong>s transactions foncières qui s’étaientdéroulées au sein et autour des villages périurbains d’Ekpé, Djeffa et Podji à l’Est de Cotonou. Letravail de Carli en 2001 a comme objet d’étude la sous-préfecture/commune d’Adjarra dans la zoneau Nord de Porto-Novo.Ladurel<strong>le</strong> montre que des personnes considérées comme « étrangères » par <strong>le</strong>s autochtonesrachètent des terrains dans <strong>le</strong> cœur des villages périurbains ainsi que dans <strong>le</strong>s périphéries proches oulointaines. Suite à la vente d’une parcel<strong>le</strong> (<strong>le</strong> plus souvent des anciennes terres cultivées), on ytrouve une plaque métallique ou en bois qui matérialise <strong>le</strong> droit d’un propriétaire. L’installationd’un panneau est un préliminaire à la construction, comme l’est la présence d’un tas de briques oula construction d’un mur de parpaing. Ils indiquent l’adresse du propriétaire et sa profession 11 .Dans <strong>le</strong>s deux endroits, <strong>le</strong>s acquéreurs sont majoritairement des citadins des quartiersanciens de Cotonou 12 issus des couches moyennes de la société (fonctionnaires, professeurs, agents11 Grâce au re<strong>le</strong>vé sur <strong>le</strong> terrain de 50 panneaux, Ladurel<strong>le</strong> a pu re<strong>le</strong>ver des données socioéconomiques sur <strong>le</strong>sacquéreurs. Les panneaux étant souvent incomp<strong>le</strong>ts, on a rarement toutes <strong>le</strong>s données. Sur 50 re<strong>le</strong>vés effectués, seuls 27sont comp<strong>le</strong>ts. Carli a tiré ses informations du Cahier de retrait des conventions de ventes de la Sous-Préfecture/Commune d’Adjarra, au bureau des affaires domania<strong>le</strong>s.12 70% résident dans des quartiers anciens de Cotonou (St Michel, Kowegbo, Sakakpa, Dantokpa, Apakpa), 18% dansdes villages suburbains (Sékandji, Aganblandan), 5% sont des propriétaires vivant à l’étranger, ici Côte d’Ivoire ouFrance. En outre, on trouve parfois des autochtones qui, après réussite socia<strong>le</strong>, préfèrent quitter <strong>le</strong> cœur du village tropserré, pour construire en dur en dehors du cœur villageois (Ladurel<strong>le</strong> 2002). Au Nord de Porto-Novo, presque 50% desacquéreurs sont Porto-Noviens. Globa<strong>le</strong>ment, <strong>le</strong>s acheteurs y sont surtout des gens de la région proche et encore plusrarement des étrangers (seu<strong>le</strong>ment 1%), ce qui distingue <strong>le</strong> périurbain de Porto-Novo de celui de Cotonou, dont <strong>le</strong>caractère cosmopolite diversifie <strong>le</strong>s origines (Carli 2001, 121).27

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