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1 - Notes du mont Royal

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<strong>Notes</strong> <strong>du</strong> <strong>mont</strong> <strong>Royal</strong>www.notes<strong>du</strong><strong>mont</strong>royal.comCeci est une œuvre tombéedans le domaine public, ethébergée sur « <strong>Notes</strong> <strong>du</strong> <strong>mont</strong><strong>Royal</strong> » dans le cadre d’un exposégratuit sur la littérature.Source des imagesGoogle Livres


LESCOMMENTAIRESD'HIEROCLESSURLES VERSDOREZDE P Y T H A G O R E .305&I3Réublis fur les Manufcrits, & tra<strong>du</strong>its enFrançofcavec des Remarques.Par M. DACIER, Gardt <strong>du</strong> Livret <strong>du</strong>Cabinet <strong>du</strong> Roy.TOMI SECOND.A PARIS,Chez RIG A U D, rue de la Harpe.M. DCCVI.AVEC PRIVILEGE DV ROT,


COMMENTAIRED'HIEROCLESSURLES VERS DOREZDEPYTHAGORé.A Philofophie eft la purgation& la perfection de la naturehumaine. Elle eft fa purgation,parce qu'elle la -délitémérité& de la folie quivre de lavient de la matière, & qu'elle la dégagede ce corps mortel ; & elle eftfà perfection, parce qu'elle luy fait recouvrerla félicité qui luy eft propre,*en la ramenant à la reflèmblance avecDieu. Or il n'y a que la vertu & la véritéqui puiflent opérer * ces deuxehofes; la vertu, en chaflant l'excès despallions; & h vérité, en difllpant les• Ap'jie purge &ferfeclitnntla aturehltma'ati &ct.nmtnt*C'eJt-i-Mre,la purgation& la perfeâionde lalUture humaine.La vert» (JrU vc'ritifmt


F2 COMMENT. D'HIEROCLES•U> (t»Ustm- ténèbres de l'erreur, & en redonnantti'té'dt îhcm- la forme divine à ceux qui font difpo-""• fez à la recevoir.Pour cette fcience donc, qui doitnous rendre purs & parfaits, il eft bond'avoir des régies courtes & précifès,


$VK LES VERS DE PYTHAO. $perfection, ferevoir dans fon premieriut d'innocence & de lumière.Pythagore commence par les préceptesde la vertu active; car avant tou- upurpt;,»tes chofes, il faut diffiper & chaffer la £ u j£$lfolie & la parefie qui font en nous, & «">»•en fuite if faut s'appliquer à la connoiffancedes chofes divines, car commeunœil malade, & qui n'efl pas encoreguéri de fa fluxion, ne fçauroit regarderune lumière éclatante & vive, demefme l'ame qui ne pofiede pas encorela vertu, ne fçauroit attacher fes regardsfur la beauté & la fplendeur deTa. vérité; & il n'efl pas permis à ce quieft impur, de toucher à ce qui eft pur.La Philofophie pratique eft la mèrede la vertu ; & la théoretique, eft la mèrede la vérité, comme on peut l'apprendrepar les Vers mefme de Pythagore, où la Philofophie pratique eftappellée, vertu humaine, &lathéore- rtrtuhamMtique eft célébrée fous le nom de vertu "A* .. .__aivinej car après avoir nni les préceptesdelà venu civile par ces mots, Pratiquebien toutes ces chofes, mèdite-lesbien,ilfaut âne tu les aimes de tout tonA i)


4 COMMENT. D'HIBROCLBScœur: il continue, ce font elles qui témettront dans la voye de la vertu divine, & qui te feront marcherfur lestraces de Dieu.*5£*homI Mf aut doncprémiérementeftre hommede Mcn. me,&enfuite devenir Dieu.L'homme,HH"S. ' ce font les vertus civiles qui le font, &{'?''* » '"'fi le Dieu.ce font les fciences qui con<strong>du</strong>irerenibiâ- fent à la vertu divine. Or dans l'ordre ilbie à DKU. £ aut ^ue j es p et ; tes cno f es foient avantles grandes, fi l'on veut faire quelque^l'rtZV progrés. Voila pourquoy dans ces versji'^rccifte/. de Pythagore les préceptes des vertusfont les prémiers,pour nous apprendre,que c'eft par la pratique des vertus, finéceffaire dans la vie, que nous devonsavancer & <strong>mont</strong>er jufqu'à la reflemblancedivine. Et le but & l'ordre qu'­on fe propofe dans ces Vers , c'eft dedonner à ceux qui les liront le véritablecaractère derhifofophe, avant quede les initier aux autres fciences.vZ' i ? y "u ^u re^e' on ' es a appeliez Vers dodorez.re-^, pour marquer que dans ce genrec'eft ce qu'il y a de plus excellent & deplus divin : car c'eft ainfi que nousap-VÂ*t d'tr. pelions \âge d'or, le fiécle qui a porté


SUR LES VERS DE PYTHAG.îes plus grands hommes, en caraclérifantfa différence des mœurs par les propriétezanalogiques des métaux; Pore- L-„i e f eH itant un métal trés^pur & fans aucun de mcutjui ntces mélanges terreftres qui fe trouvent ^," nt .dans les autres métaux qui luy font inférieurs, l'argent, le fer & le cuivre :c'eft pourquoy il eft plus excellent,comme le feu! qui n'engendre pointde rouille, au lieu que lés autres fe rouillentà proportion <strong>du</strong> mélange terréftrequ'ils ont.en eux. La rouille donc é-tant ia figure & l'emblème des vices,fc'eft avec raifon que l'âge dans lequelont régné la fàinteté & la pureté, &qui a été exempt de toute corruptionde mœurs, a été appelle Vâge d'or :& c'eft ainfi que ces Vers étant fouverainementbeaux dans toutes leurs parties, ont été appeliez avec juftice Vers ^v4Ktfse<strong>du</strong>rez Se divins; car on n'y trouve point °* c "> yiylcomme dans toutes les autres poeiies, Ui tumsun vers qui eft beau & un autre qui ne t"?f'"-ï'eft point ; mais ils font tous parfaitementbeaux, ils repréfêntent tous égalementla pureté des mœurs, con<strong>du</strong>i-(ênt à la reflèmblance avec Dieu, &A iijJ


€ COMMENT. r>'tïi BROC LESdécouvrent le but très-parfait de faPhilofophie Pythagoricienne, commeon le verra évidemment par l'explicationque nous donnerons de chacun enparticulier. Commençons donc par le»premiers.* V E R S I.Himore premièrement les Dieux immartels, comme ils font établis ô*ordonne-^ par la Loy.u fSMtfli* (~** O M M E fa pieté, qui fe rapporte£**' w V^*à la caufedivine, eft fa première* C'A'dire, & { a g u ide de toutes les vertus, c'eftà Dieu nui eft *> . r i • ija caufe des avec railon que le précepte fur la pietéeftrM. e£ ^ j a te^e j e toutes { es Loi x ^j f ontpreferites par ces vers : Qu'il faut honorerles Dieux de cet univers félon f'or-* Ou, que le dre dans lequel ils font établis, & * quea proauîu. S fa Loy éternelle, qui fes a pro<strong>du</strong>its ,r. Us T*m*r. j e u r a diftribué avec feur éflènce en fes


SUR LES VERS DE PYTHAG.dre & le rang où ils ont efté placez parîeur créateur & leur père, c'eft obéir àla Loy divine, c'eft leur rendre véritablementtout l'honneur qui leur eftdû ; comme auffi de ne point trop re- a nt f M ,„tlever, nirabaiflèrïeur dignité dans les "Jfr c " l ' e "' rfentimens que l'on a d'eux, mais de les Dieux infi.prendre pour ce qu'ils font ; de leur "'*"'donner le rang qu'Hs ont receu, & derapporter tout l'honneur qu'on leurrend au feul Dieu qui les a créez, &qu'on peut appeller proprement leDieu des Dieux, le Dieu fupréme &trés-bon. Car le fêul moyen que nousayons de trouver, & de comprendre Ixmajefté de cet Eftre excellentqui a crééJe monde, c'eft d'eftre bien convaincusqu'il eft la caufe des Dieux, & le créateurdes fubftances raisonnables & immuables.Cç font ces fubftances, & ces V l f4 tt>ien *Dieux qu on appelle icy Dieux immor- »i«w«, e>tehjparce qu'ils ont toujours les mef- bKÏ&-*mes fentimens, & les mefmes penfées t y n f*' h }".i TV •! i „i /• île cef nouer<strong>du</strong> Dieu qui les a créez; qu ils iont tou- ejhe.jours attentifs & attachez à ce fouverainbien , & qu'ils ont receu de luyimmuablement & indivifiblementl'ef--A iiify


SCoMMEHT. D'HIEROCLEStre & le bien élire, comme étant les«mages inaltérables & incorruptiblesàe cette caufe qui les a créez ; car il eftdigne de Dieu d'avoir pro<strong>du</strong>it détellesimages de Iuy-mefme, qui ne fuflèntpas capables de s'altérer & de fe corromprepar leur pente au mal, commeles âmes des hommes, qui font les dernièresdes fubftancesraifonnables, cellesqui font appellées Dieux immortels,en étant les premières.Et c'eft pour les diftinguer des a-mes des hommes qu'on les appelle icyDieux immortels, comme ne mourantjamais à la vie divine, & n'oubliant unfeul moment, ni leur eflènee ni la bonté<strong>du</strong> père qui les a créez ; car voila lespallions , les altérations aufquelles eftfujette ï'ame de l'homme ; tantoft fefouvenant de fonDieu,& de la dignitédans laquelle elle a été créée, & tantoftles mettant l'un & l'autre dans un entieroubli. Voila pourquoy les âmes deshommes pourroient eftre *juftementappellées des Dieux mortels, commemourant quelquefois à la vie divine,par leur éloignement de Dieu, & la


SUR tEs VERS Dfc PYTHàG. 9recouvrant quelquefois parleur retourvers Iuy;vivant ainfi dans le dernier fensd'une vie divine, & mourant dans l'autre,autant qu'il eft poffible à une eflenceimmortelle de participer à la mort, Mort j,i- taKCnon point par la ceflàtion de l'eftre, ï utUc -mais par la privation <strong>du</strong> bien eftre ;car la mort de l'enence raifonnable,c'eft l'ignorance & l'impiété, qui entraifnentaprès elles le defordre & larévolte des panions : l'ignorance de cequi eft bon précipitant néceflairement ufcUva^quidans l'efclavage de ce qui eft mauvais ; ^mmw/'*"efclavage, dont il eft impoffible de s'affranchir,que par le retour à l'Intelligence& à Dieu, qui fe fait par la- re,-minifcence.Or entre ces Dieux immortels , & Kecefriid'».ces Dieux mortels, comme je viens de m^iZ'fenmles appeller, c'eft une néceffité qu'il y ^J^ait une eflènce au deflus de l'hommey& au deflbus de Dieu,& qui foit commeun lien & un milieu qui lie les deuxextrêmes les uns avec les autres, dema-yniére que le tout de ï'eflence raifonnsfetle foit bien lié & uni.i*Cet eflre moyean'eft jamais abfcn *J'l°"[l%


ioCOMMENT. »'HIEK.OCIESJ 2 £ lument dans l'ignorance de Dieu, &n'en a pas non plus toujours une connoifTanceimmuable & permanentedans iemefme degré, mais tantofl plus$


SDR IES VERS DE FYTH-AC".leur a été donné ; & ils ont été placezdans cet ordre par rapport aux caufes


«i COMMENT. D'HIEROCLESfiémes & les derniers dans, les eftres raîfonnablesfont la dernière image dece qui eft le dernier dans la divinité.Et de tous ces trois ordres, le premiereft appelle icy des Dieux immortels ;les fécond , des Héros do'ûe^ de bontéù" de lumière ; & le troifiéme, desDémons terrejïres : comme nous leverrons bientoft.Retournons préfentement aux premiers.Qu'eft-ce que la Loy l qu'eft-ceque l'ordre qui luy eft conforme l &qu'eft-ce enfin que l'honneur ren<strong>du</strong> parrapport à cet ordre & à cette Loy ? LaLoy, c'eft l'Intelligence qui a créé tott-LJ Le?, ! cemuic'ef P- tes chofes; c'eft l'Intelligence divine quia tout pro<strong>du</strong>it, de toute éternité, &qui le conférve auffi éternellement.tcrJ "h c ' L'ordre conforme à la Loy, c'eft lerang que Dieu Père & Créateur de toutesehofès a attribué aux Dieux immortels-jen tescréant, & qui les fait eftre lestins les premiers, les autres les féconds;car, quoyque", comme étant les préaniersdans tout cet arrangement raifonnable,ils ayent receu ce qu'il y a deplus excellent, iisne laiffent pas d'eftre


SUR LES VERS DEPYïHâG.différents entre eux, & ils font plus di- fifuneifvins les uns que les autres; & une mar- ^"/«/^«r'j.


Car U bornéacquife efitien difft'rente de Ubonté ejjjintiliïe.Bontéeffenlitllede Dieuta feule caufede la création.Grande vérité./et Dhuximmortels.Les Héros,c'efli dire,les linges.Les hommes.T4CoMMETiT. D'HIERQCLBSpofledera une bonté non acquife, matsradherante& efTentieIIe;& que pour l'amourd'elle-mefme, elle con<strong>du</strong>ira touteschoies à leur bien & à leur félicité.Car on ne peut trouver d'autre cauferaifonnable de la création des chofésSie h bonté effentielle de Dieu ; c'efïieu qui eft tout bon par fa nature, &ce qui eft bon n'eft jamais fufceptiblcd'aucune envie. Toutes les autres caufèsque l'on donne de la création de cetunivers, excepté cette bonté, tiennentplus des néceffitez & des befoins deshommes, que de l'indépendance d'unDieu.Dieu étant donc tout bon par fa naturea pro<strong>du</strong>it les premiers, les eftresles phi£ fèmblables à luy ; les féconds tceux qui ont avec luy une refïèmblancemoyenne ; & les troïfiémes,ceux qui de tous les eflres fèmblables àfcay, participent le moins à cette reffemblancedivine.L'Ordre a été réglé conformémentà l'efTence de tous ces eflres créez,«Je forte que ce qui eft plus parfaitcft préféré à ce qui eft moins parfait,


SBR. LES VERS DEPYTHâG.-non feulement dans tous les genres,mais auffi dans les différentes efpéces ;car ce n ? eft ni au hazard que touteschofes ont receu leur place , & IçUBrang , ni par un changement de choix& de volonté ; mais ayant été crééesdifférentes par fa Loy qui les a pro<strong>du</strong>ites, elles ont leur rang conforme à ladignité de leur nature : c'eft pourquoyee précepte, honore-les comme ils fontvlace^&' JîJpofe7par la Loy, doit eflrcenten<strong>du</strong> non feulement des Dieux immortels,mais auffi des Héros, des Anges,& des âmes des hommes ; car danschacun de ces genres, il y a une quantitéinfinie d'efpéces placées & difpoféesfélon qu'elles ont plus ou moinsde dignité ; & voilà quelle efl la nature, & quel efl l'ordre ou le rang deseflènces raifonnables;Quelle eft donc la Loy, & quel efll'honneur qui en efl la fuite ï repétons-*ïe encore. La Loy efl fa vertu immuable i '•£"•


x6COMMENT. D'FÏIéROCIE?fijteVhontiiuT me à cette Loy, c'efl la connoiflancoîlxIfasjH. de l'eflênce de ces eflres que l'on honoftmuTi.re> & j a refTemblance que l'on s'efforced'avoir avec eux autant qu'il efl poflible; car ce que l'on aime, on l'imiteautant qu'on le peut; & l'honneur qu'­on rend à celuy qui n'a befoirt de rienconfifle à recevoir les biens qu'il nousa y c'efl p rocure ; car t u n'honores pas Dieuvu». en iuy donnant quelque choie, maisen te rendant digne de recevoir de Iuy,& comme difem les Pythagoriciens ,Tu honoreras Dieu parfaitement, fi tufais en for te que ton ante foit fon image.Tout homme qui honore Dieu parfês dons, comme un eflre qui en a befoin,tombe fans y penfer dans cetteerreur de fe croire plus puiflant & plusu iMt'xifi- grand que Dieu. La magnificence mefn"h"»o"fJ me des dons & des offrandes, n'eft pasDieu, c'e/i un honneur pour Dieu, à moins que ceUi cfre. ne loit un elpnt véritablement touchequi les faflè offrir; car les dons & lesvictimes des fous ne font que la pâturedes flammes ; & leurs offrandes, qu'unappaft pour les fâcriléges : mais l'efprifvéritablement touché, & fuffifamment


SVR IES VERS Dî PvtHAG. ï?Fortifié & affermi dans l'amour, unit àDieu ; & c'eft une néceffitéquele femblaMefe porte vers fon femblable ; c'eft te s^e t/}pourquoy on dit que feSageeft feul ^f""*^Sacrificateur , qu'il eft feul l'ami deDieu , & qu'il fçait feul comme il fautprier;car cefuy-là fçait fèuf honorer, iefe»iqutqui ne conrond jamais la dignité de £>,,„.ceux qu'il honore, qui s'offre le premiercomme une Hoftie pure,qui rendfon ame l'image de Dieu , & qui pré- t'efpntJer r y rJ.r .l'homme.lepare Ion elpnt comme un lemple, çùntTem^iepour y recevoir la lumière divine. t'Éi"*Qu'offriras-tu à Dieu de toutes les choiesterre/Ires & matérielles qui fontkybas,qui puifle eftre fa véritable image lquel don luy feras-tu , qui puiffe Juyeftre intimement uni,comme celaarri-»ve néceflairement à i'effence ràifonnable,qui eft purgée & purifiée l En effet,comme difenties mefmesPhilofophes,Dieu n a point fur la terre un lieu pluspropre pour y habiter, qu'une ame pure.Ce qui s'accorde parfaitement avec cetOracle d'AppoHon Pythien , J'habiteavec moins de plaiftr dans le brillantclympe, que dans les âmes des hommespieux.


i« COMMENT. D'HIEROCLESOr l'homme pieux, eft celuy, quiayant la connoi/Tance de Dieu, offre fapropre perfec1ion,commele plus grand$z el ** honneur qu'il puiiîè rendre aux caufestienx. ' de tous ies biens ; qui par l'ardeur deles acquérir, fe tourne inceffammentvers ceux qui les peuvent donner, &qui en fe rendant toujours digne de lesrecevoir , honore parfaitement ceuxqui les donnent fans cefTe. Tout hommequi veut honorer Dieu d'une autremanière, & nullement par foymefme,& par les fentimens de foncœur, fait confifter cet honneur en uneprofuiïon inutile des biens extérieurs,& cherche à s'acquiter de ce devoirenvers luy, non point en luy offrant lafainteté & la vertu,mais en luy donnant


SOXEES VERSDEPYTîIàG. î$ment de piété, voulut fçavoir <strong>du</strong> Dieucommentil avoitreceu fon facrifice. LeDieu luy répondit, le Jtmple orge <strong>du</strong>célèbre Hermionée a été agréable àmes yeux : faifant connoiftre par là ,qu'il préféroit à toute cette magnificencel'offrande la plus chétive, parcequ'elle étoit relevée par les fentimensd'une véritable piété; & avec la piété •3y«, B "«»tout efl agréable à Dieu, au iieuque "£**!'*lans la pieté rien ne peut jamais iuy j>


Ce que c'e/lque le ferment,tiïc'rotle'svarie icy<strong>du</strong> fermentdivin. V. les7{cmarjHtt.K> COMMENT. D'HIEROCLESVERS ILJRefpeâîe le Serment dvec toute fortede religion.NOus venons de faire voir que laLoy eft la vertu de Dieu, par laquelleil opère toutes chofes immuablement& de toute éternité. Et iey enconfequence de cette Loy ,.nous dironsque le fèrmenteftlacaufequi confervetoutes chofes dans le mefme état,. & qui les confirme & afleure, commeétantfermes & ftablespar la Foy <strong>du</strong> ferment, & confervant par là l'ordre établipar la Loy, de manière que l'immuablearrangement de tous les eftrescréez,n'eft que l'effet de la Loy qui les apro<strong>du</strong>its, & <strong>du</strong> ferment qui les maintient& affeure. Car que tous les eftresdemeurent difpofez & arrangez par laLoy, c'eft là le principal ouvrage & lepremier effet <strong>du</strong> ferment divin r qui eftfur tout, & toujours gardé par ceuxqui penfent toujours à Dieu; mais quieft fou vent violé par ceux qui n'y pen-,fentpas toûjours,& qui l'oublient quel-


SUR LES VERS DE PYTHàG.«juefois. Enefièt, à mefure qu'ils s'éioignentde Dieu, ils violent le ferment, & ifs le gardent à mefure qu'ilss'en rapprochent; car le ferment n'eft Strmti>i,i'otï»r c • t T • !• • ftrvationdtsicy que 1 oblervation des Loix divines, L»xdivi«u.& le fien par lequel font attachez auDieu Créateur, tous les eftres créezpour fê connoiftre ; &, parmy lesquelsceux qui font toujours unis à fuy, refyeâlenttoujours le ferment, Sf ceux quis'en détachent quelquefois, fe rendentalors impies envers ce ferment, nonfeulement en tranfgreffant l'ordre dela Loy divine, mais auffi en violant laFoy <strong>du</strong> ferment divin : & tel efl le fermentqu'on peut dire inné & ejjen- sermeni,inUtie/aux eftres raifonnables, de fe te- Z'^jj*^nir toujours uniquement attachez à f«nn


îZCOMMENT. D'HIEROCIESde l'homme, il les rend clairs & cer-4tains ; il les fixe, & les force à demeurertels qu'on les a déclarez, foit dansles paroles ,foit dans les actions, d'un,cofté en découvrant la vérité de ce quieft déjà fait,& de l'autre en exigeant &afTeurant ce qui eft encore à faire. Voilapourquoy il eft tres-jufte de refpeclerSèment di- fur toutleferment.Leprémier,quiprédil: Bttrmté. ce^e V 31 ^° n effence, eft refpeclable ,comme le gardien de Péternité;& ïefêrsementhu- ment humain,qui eft un fecours affeuréjpl'Jf"m" dans les affaires de la vie , doit eftre refiestfaire, Je pecTé comme l'image <strong>du</strong> premier, &lavie civile. * . • i t r i.serment,u


SUR LES VERS DEPYTHAS. 13L'ineffable fainteté <strong>du</strong> premier fermentpeut fe recouvrer par Ja converfionà Dieu, lorfque par fes.vertus purgativesnousguérifTonsIatranfgreffionde ce ferment divin : mais la fainteté &la fidélité <strong>du</strong> ferment h'umain fe confervepar les vertus politiques; car ceux SmUvett»qui pofTédent ces vertus font les feuls d"fiM°"'qui puifïènt eflre fidèles dans les fer- ita " l 'f"-mens de la vie civile, & le vice, pe- rue. fin dere de l'infidélité & <strong>du</strong> parjure, foule l ''" fida,,iaux pieds le ferment par l'inftabilité &Finconftance des mœurs. En efiétcommentl'avare fera-t'il fidèle lorfqu'iis'agira de.recevoir de l'argent ou de lerendre î l'intempérant ou le lâche peu- Les ?>«">*• j n r 1 ix v 1 r » o "tffmroicntvent-us eltre fidèles a leurs lermens ! & efirefidéta »?les uns & les autres par tout où ils croi- >" mmt%ront trouverleur avantagé,ne depouïlleront-ilspas le refpect <strong>du</strong> ferment, &ne renonceront-ils pas à tous les biensdivins pour des biens temporels & périfîàblesîMais ceux en qui lapofïèffiondes vertuseft ferme & aflèurée,ceux-làfeuls fçavent conferver le refpecl que- mymiitxige la majeflé <strong>du</strong> ferment. Or la voye "fc'j^Ja plus feure pour conferver inviolable- /«««*.


i4COMMENT. D'HIEROCLESment ce refpecl, c'eft de n'en ufer nifouvent ni témérairement, & au hazard,ni pour les moindres chofes, nipour l'ornement <strong>du</strong> difcours, ni pourmieux afleurer ce que l'on raconte;maisde le refèrver pour des chofes nécenai-•CMJîOB/ feu. res & honorables, & pour les feules octcivùlefer- c \ -r A JJ _ tment doit tflre calions ou il ne paroit q .autre voye def irms. f a { ut q Ue pjy. j a v érité <strong>du</strong> ferment. Et lefeu! moyen que tous les affiftans foientperfuadez de la vérité de ce que nousaffeurerqns, c'eft de faire en forte quenos mœurs foient d'accord avec nos fermens,& de ne laiflèr à notre prochain,aucun fujet de foupçonner que nousfoyons capables de préférer quelquefortune que ce puifle eftre à la vérité ,foit que nous ayons, ou que nousn'ayons pas juréCe précepte,rejpe($e le ferment, nousordonne non feulement d'eftre véritables& fidèles dans le ferment, mais encorede nous en abftenir; car de ne pastrop ufer <strong>du</strong> ferment, c'eft le plus courtmoyen d'eftre toujours fidèles & vériï?/£*,"»&tab ' es - L'habitude de jurer précipite fadtjurer. cilement dans le parjure, au lieu que larareté


SUR IES VERS DE PYTHAG. I|rareté <strong>du</strong> ferment en pro<strong>du</strong>it d'ordinairel'obfervation ; car ou l'on ne jurepoint, ou fi l'on jure, on eft véritable &fidèle, la langue ne s'avançant pointtrop, & ne prévenant point la réflexionpar la malheureufè habitude de jurer t& Fefprit ne fe lai/Tant point fé<strong>du</strong>ire &corrompre par l'emportement despaflîons.L'efprit eft con<strong>du</strong>it & j-egr parles mœurs honneftes, & fa langue eft tenueen bride par Pabftinence <strong>du</strong> ferment.Or la fidélité <strong>du</strong> ferment s'accordeparfaitement avec l'honneur que lepremier Vers nous ordonne de rendreaux Dieux ; car elle eft la compagne inféparablede la piété. Auffi le ferment F;ja;t/Juefî-illegardien de laLoy divine pour firmtm.cam.ordre & 1 arrangement de cet univers. û&i t diii^ii-Honore donc cette Loy en obéïffant "•à ce qu'elle ordonne, &refpecte le fermenten ne t'enfèrvant pointen toutesrencontres, afin que tu t'accouftumesàjurer véritablement par l'habitude dene point jurer ; car ce n'eft pas une petitepartie de la piété que la vérité <strong>du</strong>.ferment.Mais en Yoila affe^fur les premiers ef«- B


%6 COMMENT. D'HIEROCI/ïStres,fur la Loy divine qui a pro<strong>du</strong>it l'or*dre & l'arrangement, & fur le fermentui efl la fuite & la dépendance de cetteÎ-oy. Or parce qu'après les Dieux im-*mortels il faut honorer lettre que noustnrtMitn. apeilons Angélique, L'Auteur -de cesJZ?? ,J '" Vers pouf fuit.. V E R S 'ILHonore enfuira les Héros.pleins debonté & de lumière.G*Efonticyleséftfes moyens entre^lesèflènces'raifonhables,& qui tenantla féconde place après les'Dieuximmortels, précédent la rtature humante,& lient les derniers eftres avecles premiers. Puifqu'ils tiennent doncla féconde place, il faut leur rendre lesféconds honneurs, en fotifentendantâuffi à leur égard ces mots <strong>du</strong> premierprécepte, Honore-les comme ils fontplacer & diJj)ofe7 par la Loy ; car-PtnrhontTtr toute, la vertu & Ta force de cet hon'JTrJlï?'' neur confident à connoiftre véritableenaott conmiHreVtffiu-ment l'efience de ceux que nous honohJrl!'*"""ions; cette eonnoiffance nous feifant


feus, IES VERS J>ïPYTHAç. 17O-ouver d'abord fans peine tout ce quenous devons dire & faire pour les honorercomme il faut ; car comment parlera-t-onconvenablement à ceux, quel'on ne connoifl point, & comment offrira-t-ondes préfêns à ceux dont onignore la dignité ?,Le premier donc &le feul véritable honneur, à l'égard mefmede ces Héros pleins de bonté & delumière, c'efl la connoiflànce de leureflènce ; & de leur ordre; & le difcernementprécis & jufle de leurs emplois,& de la perfection qu'ils contribuent deleur part à cet univers, en confequeace<strong>du</strong> rang qu'ils occupent; car nou$devons proportionner en toutes chofêsà leur eflènce l'honneur que nous leurrendons, & cette mefure nepeutvenirque de la connoiflànce que nous en a-Vons : car Iorfque nous connoiftrons lanature & Jerang de chaque eftre, alors.feulement nous pourrons leur rendrel'honneur qu'ils méritent, & que la Loyveut que nous leur rendions. Et nous $$£££%n'honoreronsaucune nature inférieure u »"»"h >*ai T • • 1 «ftant, ne melanature humaine ; mais nous ho- rite Hn cuite..Horerojjs.principalement les eftres qui G»**"**-B ij


font fupérieurs à nous par leur effèn-ce, & ceux qui étant nos égaux fe fontdiftinguez & élevez au de/Tus de nouspar Péminence de leur vertu.De tous les eftres fupérieurs à nouspar leur eflence, Je premier & lé plusexcellent, c'eft Dieu, qui a créé touteschofes , & c'eft luy auffi qui doit eftrehonoré par de/Tus tous fans aucunecomparaifon ni concurrence. Et ceuxqui font après luy, &-par luy les premiersdans le monde, qui penfent toujoursà luy, qui expriment & repréfententfidèlement en eux tous les biensdont la caufe, qui les a créez, les a faitsparticipants, & que le premier vers appelleDieux immortels ; parce qu'ils nemeurent jamais, & qu'ifs ne quittentjamais fa reflèmblance qu'ifs ont avecDieu, mais y perfévérent toujours, &de fa mefme manière ; ceux-là, dis-je,doivent recevoir après Dieu les premiershonneurs.Lesfecondshonneurs,& les honneurs moyens font dûs auxeftres moyens, c'eft à dire, qui occupentïe fécond rang, & qui font appeliez icyHéros pleins de bonté & de lumière,ap\ce font luSùnts,i% COMMENT. D'HIEROCLES


SUR LES VERS DE PYTHAG.pen/ênt toujours à leur Créateur, Sçqui font tout éclatants de la lumière qui O' 0 j v; m /„rejaillit de la félicité dont ils jou'nTent ' Hmi '' rt •'"!'en iuy, non pas pourtant toujours de la tnittu.mefme manière, & fans aucun changement*;car étant unis à Dieu commemoyens, & ayant receu la grâce d'eftretoujours tournez vers Iuy, fanspouvoir s'en détourner, ils marchenttoujours autour de ce premier eftre;mais avec des efforts qui ne font pas toujourségaux, ~êh par la pleine connoif- f. i" nm*rfance qu'ils ontd'eux-mefmes, ils fépa- '""'rent & réuninent l'intimité immuableque les premiers eftres ont avec Dieu,en faifant de la fin de l'intimité de cescflres là commencement de leur initiation.C'eft pourquoy ils font appeliez a-vec raifon, Hftos excellents, l'épithétequi fignine excellents > marquant par fa iVr«&»«• »•! r i • il loi anfifiidtatiUracine qu ils lont pleins de bonté & de b m u&


50 COMMENT. D'HIEROCLESà une vie divine, & à devenir Citoyens«6 d r«T <strong>du</strong> Ciel. On les appelle auffi bons dèfourdaemon, m0nSj comme inftruits & fçavants dans#/%»«.' 'ies Loix divines ; & quelquefois on leurdonne le nom d'Anges, comme nousdéclarant & nous annonçant les régispour la bonne vie & la félicité. Quelquefoisauffi felon ces trois fêns, nouspartageons en- trois claffes tous ces titresmoyens, ceux qui approchent leirius des eftres céleftes & divins, nouslesappelions AngesvCeux qui font attachezav' eftïex terreftres , nous lesappelions Héros ; & ceux qui tiennentîe milieu également éloignez des deuxextrêmes, nous les appelions Démons;comme Platon l'a pratiqué très-fouvent.D'autres ne donnent à ce genremoyen qu'un de ces trois noms, en lesappeltan t Anges , Démons, ou Héros-,par les raifons que nous avons dites : &c'eft ainfi qu'en a ufé l'Auteur de cesKertlHTtU- Vers ; il les appelles Héros pleins de^tùrtmiM. bonté & de lumière ; car ils font, àan*, y. Ut l'égard <strong>du</strong> premier genre, comme hfplendeur à l'égard <strong>du</strong> feu, & commeJe fils par rapport au père; c'eft pour-


strit IES VERS DE PYTHAC. 31quoy ils font célébrez; comme enfansdes Dieujti& avec jufticès car ils ne fontpoint riez de race morcelle, mais ils fontpro<strong>du</strong>its par leur cauiê uniforme &fïmple, comme la Iumiére'vient de l'effènce<strong>du</strong> corps lumineux, je dis la lu-»miére claire & pure , après laquelle onimagine aifément une lumière pleined'ombre, & méfiée de ténèbres. Et àcette lumière obfçure, répond analogiquementJe troifiéme genre d'eftres,c'eft à dire, le genre hwraain, à çaufe <strong>du</strong>penchant qu'il a au vice & à Foubji, qujje ren dent incapable de penfer toujoursà Dieu. H e# inféigeur aujc eftres qui ypenlent toujours, en ce qu'il ce/Te quelquefoisd'y penfer; v.oila fss ténèbres :"mais il eft fîipérieur ajp: elrres fans railbn,en ce qu'il revient queîquefoisi y.BeBfei!»&q;^'it;$l^qytelqHiefoJftri^pêlléàfafcjejwai diyweifoe6|u.'ii fe jointaux chçeurs çefeftçs en dépoiiiUanjrtoutes fe afi«ctio»s çkaynelles, & en Ifdégagea©* de toute lai corruption dijcoupa; &voik; là lumière. Aforsçeluy Pour^nyinqiu 3 ete honore de cette grâce divine, vtnttn, c /„-devient digne, de nos dommages & as "'"*B iiij


}2 COMMENT. D'HIEROCIBSnosrefpecTs, comme ayant relevé & ornéen luy i'égalité de noftre nature, parla participation à ce qu'il y a demeilctuxquiù- leur. Or tout homme qui aime Dieu'Oïmennmttt doit auffi aimer tout eftre qui a avecfïmluGrmd Dieu quelque reflèmblance, foit qu'iltriatiit. pofiede cette reflèmblance de toute é-ternité, ou qu'il ne l'ait acquife que depuisquelque temps , comme tous leshommes qui fe font diftinguez par l'éminencede leur vertu, & fur lefquels- ïe Vers fuivant va nous donner ce précepte.V E R SIIL°"i o"ffè'cu R e fP e & e auffi les Démons terreftresjehîut ia t«re, leur rendant le culte qui leur efi lé*Sut^r . gitimement dû.L'Auteur de ces Vers parlant des *•'mes deshommes qui font ornées devérité & de vertu, les appelle Démons,comme pleines de fcience & de lumière; & en fuite pour les distinguer desDémons qui font tels parleur nature ^& qui tiennent le milieu,comme on P*déjà dit, il ajoute cette épithéte terre-


SVR. LES VEô.S DE PYTHAô.{1res, pour faire entendre qu'elles peu- PJ>I>*V>IIventconverfer avec les hommes, ani- £/*",?„'"*mer des Tcorps-mortels, & habiter fur p"! rdintem *h terre. En les appeilant Démons, il les "r. L ifim. 'fcpare des hommes méchans & impiesqui font trés-ignorans, & par conféquenttrés-cioignez d'eftre Démons;&en ajoutant Pépithéte, terrejîres ,'ùles fêpare de ceux qui font toujourspleins de lumière & de fcience, & quine font pas d'une nature à vivre fur laterre, ni à animer des corps mortels ; carce nom de Démon terre (Ire, ne convient


«T4 COMMENT. D'HIEROCEïSde lumière, c'eft avec raifon que l'Auteurde ces Vers a joint ces deux noms Tûir^tmfUyé Démons terreflres, pour fignifier lesf t'"»mmeif,. hommes (âges & vertueux; car tous les$" & •


SJOK iïf Ve*.s t>i PYTHfAg. ffîa*eft compris dans le chœur divitvQaefefl donc l'honneur & Ierefpe# quoi»leur doit : c'eft,;dit.if ÎVefs, 4$lwr r?nrdre k culte qui. hur èft Ugtûmèrneflt Jàj& ce culte ço%fiâe% obéir- aux préçepr En^cym,tes qu'ils nous.ont feiûgz, & à les x&r f u ' e \'^egarder .coBjjniftdesiJojx inviolables; ? Tt . nJr ' m »iuivrelesniefQ^esfentiera devieparoùiisonî marché, qu'aucune envie n'a pules empêcher de nous apprendre, Sequ'ils ont tranfmis à leurs fuccefleur*avec mille peines & mille travaux,com-rme un héritage de ieurs pères, & unhéritage immortel, en confignant dansleurs éèlits pour le bien commun dé*hommes, les éléments des veKUS, &ies réglés de la vérité. Obéir à leurs régies9 §L. y conformer (à yje, c'eit les ho-BorerpIus^éi?fgbJ!effi/ent^ç plus fcijaVment, qupfi J^=fa%fo}t;(#r, leurs tom>--beaux les libations les plus exqnifes, &que fi on leur eflrojt les f^jcrifices IQSplus fqn*ptuejux- Yo^queiiefti'b^Qjvjieurqu'on 4ok aiix efees fupérïeu^,JhojiBeur qui


XTonMor Jimux pc'rts &•merci & AUXftxtnts*3? COMMENT. û'HTEK-OCIESîinit & fe termine aux hommes quiont été vertueux & gens de bien : maisparce qu'H faut faire auffî grand étatces liaifons qui fe trouvent dans iarie, comme des pères & des parents,qui, quoyqu'ils ne foient pas abfolu*-ment dans cet ordre de perfection fit


STJICXES V*R.SDBPYTHA


^8 COMMENT. D'HiEftoctE*quels nous convenons nous-mefme*qu'ils reflèmblent! Et cette vertu quenous croirons pratiqueren défobéùTanrà nos pères & mères, à caufê de leursvices, ne pro<strong>du</strong>ira-tr-elle pas un plu*grand mal,qui eft l'impiété?Que fi au-contraire nous leur obéïiTons en tout,comment fe peut-il que nous ne nouséloignionspas de la piété & de la pratiquedes vertus, s'il arriveque parla coirruptionde leurs mœurs, ils ne nous en*feignent pas la vérité & la vertu ? CarCi tout ce que nos pères & mères nousordonnent étoit vray & bon, Fhon^jieur que nous leur rendrions s'accorderoitparfaitement avec l'honneur& Pobèruance que nous, devons auxDieux. Mab fi la volonté de nos pègresn'eft pas toujours conforme auxLoix de Dieu, ceux qui fe trouventdans cette efpece de contradiction &d'antinomie , doivent-ils faire autreet a*tVm choie que ce que l'on pratique tous lesd.itfaire, . , J , ^ \ 7,J,j ni»- jours dans les autres devoirs , qmi enneurdàin», cantines conjoncturesfe trouvent.inf-*tn,,'M


Su*. USVIRSDEPYTHAC.car deux bonnes actions nous étantpropofëes, l'une bonne & l'autre meilleure,il fautnéceffairement préfère*h meilleurequand onnepeutpass'ac- Dt rf '" Jr **',quitter des deux. (_, elt une bonne ftattok^naction d'obéir à Dieu ; c'en eft encore t°*J Um " Uune bonne «l'obeïr à fbn père & à famère. Si ce que' Dieu & nos pères é-xigent de nous s'accorde, & qu'enleur obeiïTant nous tendions à la mefmefo,c'eft une grande fortune pournous, & ce double devoir eft indifpenfable.Mais fi la Loy de Dieu nous ordonneune chofe, & celle de nos pèresune autre, dans cette contradiction ,qu'on ne peut accorder, nous devons ietfe*Us»tobeïràDieuendéfobeïflantànospéres" 1 l"'' *} 1 "r tnfans aotdans les feules chofes ou ilsn'obeinent vtmtd/fiteirr T . i. . Ht Mrs tires.rpas eux-melmes aux Loix divines ; caril n'eft pas poffible que cefuy qui veutobfêrver exactement les régies de lavertus'accordejamaisavecceuxquilesviolent. Dans toutes les autres chofes 4»* ?«•>«/, »/rnous honorerons nos pères & mères de Zns"""«tout notre pouvoir, & fânsbornes,en ? Mi «y*/""', -lJJfJi, , (ontrture auxles iervant nous-melmes, & en leur uix deD'u».fourniffant abondamment, & de tout


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st;ft. IES VERS DE PYTHàG. 4*Dieu. Le véritable honneur que la vertunous ordonne de rendre à nos pères, il fat n'if*-c'eft de n'épargner pour leur fervice, nif^ZZ,nos corps iiinos biens; mais de leur ef- ^'«'.p; 1 '., r' . , . ftrvtct de r.»ttre entierementloumis dans tout ce qui tins & *:-regarde ces deux miniftéres; car il efl "''féant & jufle de ne leurréfuter jamais lefervice de nos mains, au contraire, plus vius Uf,tvî.ce fervice fera pénible, vil, & d'efdaVe, £w"/,f£plus nous devons nous y plaire & nous •"''• f l


4iCOMMENT. D'HIEROCLIJqu'après nos pères & mères nous honoreronsplus ou moins nos parents félonque la nature nous les a plus ou moin*unis.VERS V*J)e tous If s autres hommes, fais tonamide celuy quife diflingue par favertu.Vfmtl"^* A Prés le précepte qui prefcrit le pré-*Jl\mier honneur que nous devonsjtUftttnti' à la première parenté, & celuy qui ré-IVnZveT gfe l'honneur que nous devons à nosDieu & Avec pères & mères, & à leurs proches, ôçUiimntt. qui eft une dependence <strong>du</strong> premier,voicy tout de fuite la Loy qu'on nous;donne pour contracter l'amitié. C'eftde choifir pour notre ami, parmi ceuxqui ne font pas de notre famille, ce-»-îuy qui eu le plus honneue homme ,& de nous joindre à Iuy pour la comr»jtnùtUiàt munication des vertus, afin que nouseHre techtr- f a fl} ons j c l'homme de bien notre amtheepourU•veriHy&nou pour une bonne caule, & que nougfm i«t rep. ne jTggjjgfçjjJQjjs p as f on am itié paraucun autre intereu ; de forte que 09


SUR. IES VERS DEPYTRàG. >Jprécepte eft entièrement femblable àï'avertifTement qu'on nous a donné furles gens de bien qui font morts; carcomme ià on nous a dit que nous nedevions honorer & vénérer que ceuxqui font remplis de fcience & de Iu>miére,on nous dit de mefme icy,quenous ne devons faire nos amis , quede ceux qui ont de la probité & de lavertu. Sur ceux-cy, on nous donne lechoix, & pour nos pères & leurs proches, on fê repofè fur la nature ; car unJ>ére, un frère attirent naturellement fo'"„"7erefpect; mais les autres, ie veux dire m j'j, mt "lr . , m ri . r • ' inUiutHrtles amis, c elt la vertu feule qui en fait ?«« »»»> lu ile prix, comme c'eft elle qui faitle mé- ££"£ * write de ceux qui font morts.Les eftres qui précédent ces derniers,c'eft la nature mefme qui les rend refpeclables,& qui nous ordonne de leshonorer. Dans le Ciel ce font les Dieux& les Héros ( les Anges, ) & icy bas cefont nos pères & nos parents, qui dansune nature mortelle nous répréfèntentinceffamment l'image de la parentéimmortelle qui nous lie à ces Dieux& à ces Héros»


44 COMMENT. D'HIEROCLESVoila quelle doit eftre la premièrerecherche, & la première acquifitiond'un ami : & pour les moyens dont ondoit fe fervir pour le conferver pendantqu'il contribuera à notre véritable bien,ou pour l'abandonner s'il vient à fe corrompre& à ne plus obéir aux préceptes& aux confeils qui tendent à fa perfection;c'eft ce qu'on va nous enfeigner.VERS VI. VII. & VIII.Onpmmh Cède toujours à Ces doux avertiffemens,*ujji expliquer , \ > —.•'. „ , . »ce ren, cède & a Je s actions nonneltes & unies.à ton ami env«dt''^' ne viens jamais à hdir ton ami pour&cniujrrenl une légère faute, autant que tu ledam touteforte de bonspeux.fervices MtùVtxfUutim Or la puiuance habite prés de la nid'Hieroclestft M , •» *flmfrofimiï. Cejjltè.f~\ N traite icy commen t il fe faut (êC 'wîndlit ^~ >^con<strong>du</strong>ire avec fes amis. "Prémié—*v*h*yit rement, il faut leur céder & leur obéirjet tms.q Uan< [ jj s nous donnent des confeilshorineftes, & qu'ils font quelque chofepournotre utilité; car c'eft pour c«x


stm LES VERS DE PYTHAG. 4Jcommun bien que la Loy de l'amitiénous lie, afin qu'ils nous aident à fairecroiftre en nous la vertu ; & que nousles aidions réciproquement à la fairecroiftre en eux; car comme compa- /«*»£/•»«gnons de voyage, & marchant enfem-^°"#t»j*.ble dans le chemin delà meilleure vie, *'* î"'/"- .' vent s inttéUceque nous voyons mieux i un que «fcr ««>l'autre,nous devons le dire & le rap- i*"*""'porter à l'utilité commune, en cédantdoucement aux bons confeils de nosamis, & en leur faifànt part de tout ce


4< COMMENT. D'HIER oc LISiaiueront corrompre; & nous ne Tesfuivrons en aucune manière, lors qu'ifsquitteront les voyes de la fagefîè pourrentrer dans une autre train de vie ; carnous nous laiûerions emporter aveceux loin <strong>du</strong> but de ia vertu ; mais nousferons tous nos efforts pour redre/ïèrnotre ami, & pour le ramener dans faBonn e voye. Si nous ne pouvons fe perfuader,nous nous tiendrons en reposfans le régarder comme noflre ennemi,à caufè de notre ancienne amitié, ni/?«£?"«« comme notre ami, à caufè de fa corr"" f "v * rupti 00 - De forte que par cette feule raiî«/2 « , i.B. fon, nous fe quitterons & le renoncerons, comme incapable de nous aiderde fa part à cultiver & à faire croiftre-en nous fa vertu, pour laquelte feulenous l'avions recherché. Mais if fautbien prendre garde que cette fëparationne dégénère en inimitié ; car quoy qu'ilait rompu fe premier notre union,nousBtvtirs vers nu en-*mit fo*^*obligez d'avoir un très-grandhTfquiiis'c. foin de le rappeiïer à fon devoir, fanscbfmZ'j'u n ° us réjouir de la chute d'un ami, fansvenu. infufter à fon erreur & à fa faute : maispfuitoft en compatiuanti fbnjxudiieur


ÉVà IéS VERS Oê PYTHAG. 47*Vêc douleur & avec iarmes, en priant£our luy, & en n'oubliant aucune deschofês qui peuvent le ramener au falutpar le repentir.


'48 COMMENT. D'HIEROCIESvenant en peut faire trouver, il nous a-r»!JjMre h»- vertit<strong>du</strong>e lapuiffance habite prés de la«%$/" ' * nécejptéj car chacun de nous eft convaincutous les jours, par fon expérience, que la néçeffité luy fait trouverplus de forces qu'il n'avoit cru en.avoir. II faut donc nous bien mettredans l'efprit, que nous devons fupporternos amis, autant que la néçeffiténous fera voir que nous le pouvons, &que ce qui nous avoit paru infiipportable,nous devons le rendre fupportablepar la néçeffité de l'amitié ; car ilne faut pas nous imaginer que le courage& la générofité ne doivent eftre employezqu'à fupporterles chofes qu'ordonnentla violence & laforce. Tout cequi va à conferver, ou à regagner nosamis,demande & mérite une plus grandepatience, comme étant des ordresmefmes de la néçeffité divine. Or pourWctipt/Je les fages, la néçeffité de l'efprit eft plusforte que unt torte & plus puilianteque toute la rorce'dJdeforT ^u' v * ent ^u dehors. Soit donc que turegardes la néçeffité qui vient des conjonctures& des circonftances; foit quetu confidçres la néçeffité de la volonté :cette


SUR IêS VERS DE PYTHAô.Cette néceffité libre & indépendante,qui eft contenue dans les bornes de lafcience, & qui émane des loix divines,tu trouveras la rfiefure de la pui/Iàncequi eft en toy, & que ce Vers veut quetu employés pour tes amis, en t'ordonnantde ne pas rompre facilement aveceux, & de ne pas les haïr pour unelégère faute. Car ce Vers compte pourtrés-peu de chofe tout ce qui ne touchepoint l'ame , il nous defîènd defaire de notre ami un ennemi pour de *vils intérefls, & il nous ordonne detafcher par une indifférence entièrepour toutes les chofes extérieures, deregagner notre ami, & de nous mettreen état de nous rendre ce témoignage,que nous avons confervé nosamis autant qu'il a dépen<strong>du</strong> de nous»;que nous avons rappelle & redreneceux qui fe laiffoientgagner au vice;que nous ne leur avons donné aucunfujetde ronïpre avec nous, ni ren<strong>du</strong> N« ««


l'amitié eflUfin des vertus,£r leur principec'cBUfiété.jlmttiê, unehunuuùté quidoit s'étendrefur tous leshommeii m andifféremment.tes gens debien doiventeUre aumc\four l'amourde lanaturety de leur•vertu.Et lis méchant,pourl'amour de Unaturefexle.joCOMMENT. D'HIEROCLESqui comme trés-parfaite , excelle furtoutes les autres vertus ; car la fin desvertus, c'eft l'amitié, & ïeur principe»c'eft la piété. Les régies de la piété fontpour nous les feraences des vrais biens;& l'habitude de l'amitié , eft Je fruittrés-parfait des vertus. Comme doncil faut toujours conferver la juftice,non feulement avec ceux qui en nfentbien avec nous, mais encore avec ceuxqui cherchent à nous faire tort ; & cefa,de peur qu'en ieur rendant le maipour le mal, nous ne tombions dansle mefme vice, il faut auffi toujoursconferver l'amitié, c'eft à dire l'humanitépour tous ceux qui font de notreefpéce. Ornons donnerons fa juftemefuneàl'amitpé,& nous placerons chacundans l'ordre & le rang convenables, fïnous aimons les gens de bien, & pourl'amour de la nature, & pour l'amourde feurs inclinations, comme corner—vant en eux la perfection de la naturehumaine ; &. û nous aimons les médians, dont les inclinations & les fentimensn'oitt rien qui puifle nous fairerechercher leur amitié, fi nousies ai-


SVR. iz* VERS CE PYTHàG. J»raoos , dis-je, pour l'amour de la naturefeule, qui nous «ft commune a-veceux; c'eftpourquoy on a fort biendit, le Sage ne haïtperfctme, &ilai- testenttue Ut feu/s gens de bien ; car comme h ' ! 'e"f'*'il aime l'homme, il ne haït pas mefmejb méchant ; & comme il cherche levertueux pour fê communiquer à luy,ilehoifit fur tout, pour l'objet de fouAffection, le plus pariait ; & dans lesmefures & les régies de Ion amitié, ilimite Dieu, qui ne haït aucun hom-»me, qui aime préférablement l'hommede bien, & qui étendant fon amourfur tout k genre humain, a foin d'en D,w«»rf/«»départir à chaque particulier la part " B T«!"'qu'il mérite, en appellant & uni/Tant


jiCOMMENT. D'HIEROCLES.pas feulement avec les juftes & les tempérans,& nous ne ferons pas bons avecles bons, & méchans avec les méchans;car de cette manière tous les accidensauroient lé pouvoir de nous changer ,& nous n'aurions à nous en propre aucunbien que nous puffions étendre &déployer fur tous les hommes. Que ftnous avons acquis l'habitude de la vertu,ii ne dépend pas <strong>du</strong> premier venu denous la faire perdre : & étant heureufementaffermis fur fes fondemens inébranlables, nous ne changerons pasde difpofition & de fentiment avectous ceux que nous rencontrerons.Ce que nous pratiquons fur toutes lesautres venus, nous devons le pratiquerde mefmefur i'amitié, qui commenous l'avons déjà dit, eft de toutes lesvertus la plus grande ; car i'amitié n'eftautre chofe que l'humanité qu'on déployéen général fur tous les hommes& en particulier fur les gens de bien ;c'eft pourquoyle nom tfhumanité, c'eftà dire, amour des hommes, luy convientparticulièrement. Cela fuffit fuecet article, paflbns aux autres.


SlTR LES VEH.S DE PYTHAG. 5)V E R S I X. & X.Sçache que toutes ces chofes font ainft:. triais accoutume - toy àfur<strong>mont</strong>er ô*,• à vaincre cespajfîons:Premièrement, la gourmandife, la parejfe,la luxure ,& la colère.VOila les partions qu'il faut réprimer& ré<strong>du</strong>ire ïifin qu'elfes netroublent & n'empefcherit pas ia raifon.Courage donc, refrénons fa folie entièrepar de bonnes inftructions , puisquefes différentes parties fè preftent teififfimRéciproquement des armes pour com- ;'"/, £££.mettre le péché de fuite, & comme par T' 1 ".","^degrez ; par exemple , 1 excès dans le lu.manger provoque un long fommeil,& les deux enfemble pro<strong>du</strong>ifent uneforce & une fanté, qui portent immodérémentà f'amour; & qui irritant lapartie concupifcible de l'ame, fa pouffentà l'intempérance. La partie irafciblevenant enfuite à fe joindre à cettepartie concupifcible, ne craint aucundanger ; aucun combat ne l'effraye, elleaffronte tout pour afTouvir fes con-C nj


54 COMMENT. r/HiERoeitirvoitifes, tantoft pour la bonne chère ,untoft pour des maiflrenes, & tantoftpour d'autres voluptez. Accoujlumé-îtoy donc à tenir ces pafliôns en bride ,en commençant par. la gâurmandife ,afin que les parties déraifonnables deFamé s'accouflument à obéir à la raîfon,& que tu puiflès obferver irrvïoîabiementla piété envers* les Bfeuy jle refpecl envers tes parents, & tousles autres préceptes qu'on vient


srR tEs VERS DE PITHAG.trahifons des amis, & de tous les crimesque Fon commet contre iesLoix.De forte que les médhans font forcezde crier comme la Medée <strong>du</strong> théâtre,X


jffCOMMENT. D'HIEROCLBSceptes de la raifon , lorfque les penchantsde fes partions, comme autantde mafles de plomb, ne i'entraifnentpas dans l'abyfme <strong>du</strong> vice.II faut donc que nous fçachions &connoiffions nos devoirs, & que nousaccouftumions autant qu'il eft" en notrepouvoir, nos facultez brutales, àobéir à la raifon qui eft en nous;carles paffions étant ainfi.foumifes., la raifonfera en état d'obferver inviolablementles premiers préceptes, pour lesquelson nous dit icy : Sçache que toutesces chojes font ainfi. Et pour les%[r ir .. préceptes fuivants, on nous dit : Maisfir.a;,,,, & accouflume - toy à vaincre, &c. pourla i afjion parJr .y, T .cbMtti.dc. nous faire entendre que la partie raifonnablefe régie par I'inftru(5lion , &par la fcience ; & que la partie brutalefe régit par l'habitude & par des formations,fi l'on peut ainfi parler, quifont en quelque façon corporelles. Etc'en* ainfi que les hommes re<strong>du</strong>ifênt &drëflent les animaux par le moyen detiem


svn.IES VERS-DE PYTHAG. 57-tîu corps plus modérées, &Iacoïére &


jS COMMENT. D'HIROCIES 'fent** vice, des actions honteufes, parce «rue nousu'fiùM. les croyons indifférentes, ce que nousn'aurions jamais fait devant un autre, àcaufe <strong>du</strong> refpect que nous aurions eupour un témoin ; ou au contraire, qu'a-•ec les autres, nous commettons ce queOous n'aurions jamais commis feuls, &en notre particulier , entraifnez par lenombre, & les complices diminuant lahonte de faction. Voila pourquoy lePoète ferme icy ces deux chemins quipeuvent nous con<strong>du</strong>ire à ce qui eft honctfùtKUn-teux & mauvais ; car fi tout ce qui eftuuxncfau. honteux eft véritablement à fuir, ifn'yarail d-angtr . . . n .„. .J .f^r Us liran. point decirconitance qui punie jamais9 es. j e ren j r e jjg ne d'gftrg recherché. Voilapourquoy il a joint icy les deux, niavec les autres, ni en ton particulier jafin que ni la folitude ne te porte à cequi eft indécent, ni la fociété& le nombredes complices ne te juftifient jamaislecrime. Après quoy il ajoufte la caufequi feule détourne de commettre lelertfteB Je mû, fur toutjrefpecle-toytoy-mefme;car fi tu*,ZZ%' e ' t'accouftumes à te refpetfe*Mm*i. toy-mefme,tu auras toujours avec toyun garde fidèle que tu refpeclçr»,


SUH LES Vï'RS DfiPYTffAG.ne s éloignera jamais de toy", & qui tegardera à veuë; car il eftfbuvent arrivé, que beaucoup de gens, après queleurs amis ou leurs domeftiques les onteu quittez, ont fait ce qu'ils auroient euhonte de faire en leur prefence. Quoydonc l n'avoient-ils nul témoin l je neparle point icy de Dieu; car Dieu eft DUmniienbien loin de la penfée des méchans: fët'g"*Mais n'avoient-iîs pas pour témoin leur «*«"•ame, c'efl à dire, eux-mefmes l N'avoient-ilspas le jugement de leur confciencef Ils les avoient fans doute : maisfuhjuguez& aflèrvis par leurs pâmons,ils ignoroientqu'ils les eu/Tent; & ceuxqui font en cet état méprifent leur rai-Ion , & la traitent plus mal que le plusvil efclâve. Etabîis-toy donc toy-mefmepour toÀ gardé, & ton furveilfant;& le» yeux de l'entemlenteBt; roùjours .attachez fur ce garde fidèle,commenceà t éloigner <strong>du</strong> vice. Le refpecl; que tusauras pour toy-mefme deviendra de néceffitéun éloignement & une fuite detout de qui efthonteux, & indigne d'eftrecommis par une fubftance raifon nafclcEtceluyqui trouve indignes de luyC vjty


goGOMMENT. D'HIEROCLEST>eUfu!ieJu tous les vices, fe familiarifê infenfible-^venu, ment avec ia vertu. C en pourquoy tePoète ajoute.VERS XIII. XIV. XV. & XVI.En fuite, ûbferve lajujlice dans tes a-clions & dans tes paroles,Et ne t'accoufurne point à te comporterdans la moindre chofefans régie &",fans raifonjMais fais toujours cette reflexion, quepar la deflinée ilejf ordonné à tousles hommes de mourir,jEt que les biens de la fortune font in~certains ; & que comme on peut lesacquérir ; on peut auffi les perdre.GEluy qui fe refpecle ïuy-mefme,devient fon garde, pour s'empekcher de tomber dans aucun vice.Or il yaplufieurs efpéces de vices : Le vice dela partie raifonnable, c'eft lafofie ; celuychique partie fj e J a p ar tie irafcibie, c'eft la lâcheté;rei lien. & ceux de la partie concupifcible, c'eftl'intempérance & l'avarice : & le vicequi s'étend fur toutes ces facilitez, c'eft


SUR IïS VERS DE PYTHAG.finjuftice. Pour éviter donc tous ces vi- r;„;«y?,«ces. nous avons befoin de quatre vertus; e , mh, *iï< '••*de la prudence, pour la partie railonna- /V»«rf/«rhle; <strong>du</strong> courage, pour la paAie irafcible; «// f "«fc ivde la tempérance, pour la partie conçu- "'•pifcible ; & pour toutes ces facultez enîëmbfe,nous avons befoin de la juftice,qui eft la plus parfaite de toutes les vertus,& qui régnant dans les unes & dans uj»p; C e ules autres, les renferme toutes comme ^«««"û»les propres parties. Voila pourquoy ce tlle '" «"-ers nomme la jultice la première, laprudence en fuite, & après la prudence,il met les plus excellents effets qui naiffentde cette vertu, & qui contribuent àla perfection & à l'intégrité ou totalitéde la juftice ; car tout homme qui raifonnebien,& qui fe fert de fa prudence,a pour fécond dans les chofes louables,le courage; dans les chofes qui flattentles fens, la tempérance ; & dans lesunes & les autres, la juftice : & ainfi la upnJmtt,, r I • • j le prirtife Jetprudence le trouve le principe des ver- «n», ©• utus ; & la juftice leur fin : & au milieu, j^'" w '" rfont le courage & la tempérance-; carla faculté qui examine tout par le raifonnement,& qui cherche toujours le6t


€i COMMENT. ô'HiEHoctï*bien de chacun dans toutes les actions,'afin que toutes chofêsfe fartent avec raifon& dans l'ordre, c'eft l'habitude de laprudence, c'eft-à-dire, la plus excellentedifpofition de notre enenee raisonnable,& par laquelle toutes les autresfacultez font en bon état, de manière"quela colère eft vaillante, & la cupi-,dite tempérante; & que la juftice cor*rigeant tous nos vices , & animanttoutes nos vertus, orne notre hommemortel par l'abondance exceffive de laCefidiTef- vertu de l'homme immortel; car c'eflprit divin que . . . j I> /• • J- • IUs vert* originairement de 1 elprit divin, que le»tjyomnt vcrtus rayonnent dans l'ame raifbnna-»dtnsmttt 1 .«•'• ble, ce lont elles qui conltituent la forme,fà perfection & toute là félicité. Elv'tJt "*'•"> *^e l' ame > ces vertus rejailli/lent fur cetUflcnifulu eftre infênle, je veux dire, fur le corps'"*"' mortel, par une fecrette communication,afin que tout ce qui eft uni à l'effënceraifonnable foit rempli de beauté,de décence, & d'ordre. Or le premier,Ufmd.nc, & comme le guide de tous les biens di-'i'/guî7'd', & ' vins,ia prudence, étant bien fondée &uu in tient affermie dans l'ame raifonnable, fait""' qu'on prendle bon parti dans toutes les


SVK IBS Vfiks DB PYTHAG. €%©ccafions; qu'on fupporte couragcufeftientla mort,& qu'on fouffre avec pa- sfm '< w •»*fès ; elle fçait que c'eft une ncceffité in- u «"„,« îi»4difpeniabk, que ce qui eft compofé de "*'•terre & d'eau, {je refolve dans ces mefmeséléments qui le compofent; elle nes'irrite point contre la ncceffité, & fur ceque ce corps mortel meurt, elle ne concïudpoint qu'il n'y a point de providence, car elle connoift qu'il eft ordonnépar la deftinée,à tous les hommesde mourir, qu'ily a un temps préfetpour la <strong>du</strong>rée de ce corps mortel,& que fe dernier moment étant venu,il ne faut pas en eftre fafché, mais lerecevoir, & fe foumettre volontairement,comme à la loy divine ; car c'eftce qu'emporte proprement^e mot dedeft'mée ; il fignifie, que Dieu mefmepar fes décrets, a deftiné, a marqué


64 COMMENT. D'HIé'ROCI.ES'à notre vie mortelle des bornes nécef-#fàires, & qu'on ne peut paner, & c'eftle propre de ia prudence de fuivre leschtrchemtmi décrets des Dieux, en cherchant nonne pat mourir, > . . , » .muùibien a ne pas mourir, mais a bien mourir.monrir.Sembfablement, elle n'ignore pas fanature des biens de la fortune ; elfefçait qu'ils viennent aujourd'huy, &qu'ils s'en retournent demain, féloncertaines caufes qui font deftinées &marquées, aufquelfes if eu honteux derefiuer ; car nous ne fommes pas lesmaiures de retenir & de conferver cemtucorfi, qui n'eu point en notre puifTance. Orni nos biens . . % • i ï •ne dénient certainement, ni le corps ni les biens,fint


SVR LES VERS DE PYTHAG. 4$couftume point à fe comporter fans régie& fans raifon fur tous les accidents-de h vie ; mais qu'elle s'habitue à fuivreles régies divines qui ont défini &déterminé tout ce qui peu t nous regarder; c'eû donc en cela fur tout que cequi dépend de nous, & qui efl en notrepouvoir aune force extrême ; c'eft que u fim j, ttnous .pouvons bien juger des chofes ITm/sÂnj*qui ne dépendent point de nous, & ne J"? «»««'»'«•pas nous lai/Ter arracher la vertu de no- zt «Liait.tre liberté, par TafFedlion des chofespériuabies.Que dit donc le jugement prudent **•."f' r v V'& fâge f II dit qu'il faut bien ufèr <strong>du</strong> u vinu,"»tcorps & des richefles pendant que nous "££" "*'les avons , & les faire fèrvir à la vertu :& quand nous fommes fur le point deles perdre, qu'il faut connoiftre la néceflité,& ajouter à toutes nos autresvertus celle de la tranquillité & de l'indifférence;car le feul moyen de confêrverlapieté envers les Dieux, & lajufte mefure de la juflice , c'efl d'accouflumerfà raifbn à bien ufer de tousles accidents, & d'oppofêr les régies dela prudence , à toutes les chofes qui


(S COMMENT. D'HIERCCLESnous paroiflènt arriver fans ordre, &u vertu m au hazard ; car jamais nous ne conferpeutefirt con- ï C » Ijtrvitfmtits verons la vertu , n notre ame n a les/"'"" v»- faines opinions. Jamais ceiuy qui s'eftâccoultume à le comporter lans règle& fans raifon dans tout ce qu'il fait jne fuivra les eftres meilleurs que nous,fefi i Jire, comme meilleurs que nous ; mais il les"**' regardera comme dés tyrans qui le forcent, & qui le gefnent ; jamais il naurad'égard pour ceux avec lefquels ilvit, & jamais il ne fera un bon ufagede fon corps ni de les riche/Tes. Voyezceux qui fuyent la mort, ou qui font.. pofTedez <strong>du</strong> defir de conférver leurs ribUfohémc,chefTes ; voyez dans quelles injuftices,fuJniVZrt, d ans quels blafphémes ils fe précipitaf«;\«i«»/ tent necenairement, en levant l'éten-; HJJIX. j aj _j j^ l'impiété contre Dieu, & enniant là providence, lorsqu'ils fe voyenttombez dans les chofès qu'ils fuyoientfollement, & en faifant à leur prochaintoutes fortes d'injuflices, fans aucunménagement, pour luy ravir fon bien,& pour rapporter tout à leur propreutilité, autant qu'il leur eft poffible,Ainfi la playe que fout à ces malheureux


svn. us VERS DE Î'YT&àG. €Jtes faunes opinions, devient manifefte,éc l'on voit germer de là tous les plu»grands maux , Pinjuftice envers leursfêmbfables, & l'impiété envers-ceuxqui font au denus d'eux : maux donttft exempt celuy, qui obéïffan t à ce précepte,attend courageusement Ut mortavec un jugement épuré par k raifon,& fit croit pas que la perte de» biensfbitfiïuupombie. De là naiffent tous lesBîouvemens- & tous les motifs qui leportent à la vertu ; car c'eft dé là qu'ilapprend qu'il faut s'abftenir <strong>du</strong> biend'autruy, ne faire tort à perfonne, &ne chercher jamaisfon profit par la perte& le dommage de fon prochain. Orc'eft ce que ne pourra jamais oblerver ceux quiceluy qui fe perfuade que fon ame eft £J*/g'''mortelle, & qui accoutumé à fe com- fM" de pr*-porter en tout fans règle & fans raifon, "V" 1 **^ne difeeme point ce que c'eft qu'il y aen nous de mortel, & qui a befoin desrichefles, & ce que c'eft qui eft fufeeptiblede vertu, & que la vertu aide &fortifie ; car il n'y à que ce jufte difeernementqui puifle nous porter à la pra-^tique de la vertu, & nous exciter à ac-


'Si CdMMÊHT. b'HlEROCLÊSquérir ce qui eu beau & honnefte ; acquifitionà laquelle nous poufle unmouvement tout divin, qui naift deces deux préceptes, Conrutis-toy tôy~me/mejéf refpeéle-toy toy-mefme.CATKM diwiti c'eu par notre propre dignité, qu'ilYr rdoivent [e r r,& . ' 1mefrrerp*r faut melurer tous nos devoirs, & danscZndlri'e!f- nos avions & dans nos paroles ; &u. l'obfêrvation de nos devoirs n'eu autrechofê que l'obfêrvation exacte Seinviolable de la juftice. Voila pourlajufiteeMquoy la juftice eftmifè icy à la tefte derfe'wM."'" toutes les autres vertus, afin qu'elle deviennela mefure & la régie de nos devoirs.Obferve la juftice, dit-il, & danstes aclions, &dans tes paroles. Tu neprononceras donc jamais aucun blafphéme,ni dansla perte de tes biens, nidans les douleurs les plus aiguës de tesmaladies,afin que tu ne blefles pas la jufticedans tes paroles : & tu ne raviras jamaisle bien de ton prochain, & ne machinerasjamais la perte & le malheurà aucun homme, afin que tu ne bleflèspas la juftice dans tes actions ; car pendantque la juftice fera comme en garsifondans notre ame, pour la garder &


SUR LES VERS DêPYTHAG.. 6$ïa defîèndre, nous remplirons toujourstous nos devoirs , envers les Dieux,envers les hommes , & envers nousmefmes.Or la meilleure régie, & fameilleure mefure de fa juftice, c'eft fa "?«


joCOMMENT. D'HIEROCIESavec leur exacte & vigilante obfêrra*tion, & dans les actions, & dans lesparoles; car l'un de ces Vers infpire laprudence, l'autre le courage, celuy-Iàla tempérance, & celuy qui les précé-4e tous, exhorte à obferver la juflkcqui s'étend en commun fur toutes lesautres vertus : & ce Vers, Que les biensde la fortune faut incertains , & quecomme on peut les acquérir, on peutauffi les perdre, eft ajouté icy, pouru tmfirm- faire entendre que l'habkudede la temctpro<strong>du</strong>it U , n f •uiiraiitt, perance eu ordmairement accompagnéede la libéralité, vertu qui régie h.recette & la dépence dans les biens de•la fortune ; car de les recevoir, & deles dépenfer quand la raifon le veut &l'ordonne, cela feul coupe la racine àla mefquinerie & à la prodigalité; &[toutes ces vertus viennent de ce principecomme d'une première fource,je veux dire, de fe refpecter foy-mefme: & ce précepte, de Je refpe&erfoymejme,eft renfermé dans celuy - cy,connois-toy toy-mefine ,qui doit précédertoutes nos bonnes actions, & toutesnos connoiflànces. En effet, d'où


SOR tEsVjBR.SÛEpYTHAG.(çaurions-nous que nous devons mo-»


7* COMMENT. D'HIEROCIESrer tout fon ornement de la vérité 8cde la vertu, telle que nous difons l'âmeraifonnable, jamais nous n'aurionsde defirs purs des chofes belles & hon-*'/'"'//"


SoR LES VERS DEPYTHAG. 7$Re<strong>mont</strong>ré invinciblement que l'ame eftimmortelle, & que la vertu feule faittout fbn ornement. Après avoir doncfceJIé <strong>du</strong> (beau de fa vérité cette opinionde l'immortalité de l'ame, partonsà ce qui fuit, en ajoutant à ce que nousavons déjà établi, que comme l'igno-france de notre effènce entraifne néceffairementaprès elle tous les vices, laconnoiffance de nous-mefmes , & lemépris de tout ce qui eft indigne d'unenature raifonnable, pro<strong>du</strong>ifènt entout & par tout l'obfèrvation fèure &raifonnée de nos devoirs, & c'eft enquoy confifte la jufte mefure de toutesles vertus en particulier: car pendant v*utnnmique nous regardons & confierons no- "''JJj/f'i-a'.tre eflènce comme notre feule régie, «mpujjhweittx r . de ttm m$ denoustrouvons en toutes choies ce qui *«>/.eft de notre devoir, & nous l'accompïifïbnsfélon la droite raifon, conformémentà notre efTence. Tout ce quirend- l'ame meilleure, & qui la ramèneà la félicité convenable à fa nature,e'eft véritablement la vertu, & la loy cifue c ;jide Ja Philofophie : & tout ce qui ne ^mUvmu*tend qu'à une certaine bienféance hu-...D


74 COMMENT. D'HIEROCHESo-nhrts ii maine, ce ne font que des ombres dévertu qui cherchent les louanges, deahommes, & que des artifices d'un, ef--clave qui fe contrefait, & qui met toutfon efprit à paroinre vertueux, plufioflqu'à l'eflre véritablement. En voila, affezfur cet article. »De l'ufage que nous faifons. de no-."tre droite raifon, il s'enfuit nécenairementque nous ne nous comportonspoint légèrement fur tous les accidensde cette vie qui nous parouTent arriverfans aucun ordre ; mais que nous lesjuflinonsgenereufèment,en démêlantexactement leurs caufes, & que nousles fupportons courageufement fansnous plaindre des eilres qui ont loin.de nous , & qui difiribuant à chacunfélon fon mérite ce qui luy. eft dû,.n'ont pas donné la mefme dignité &le mefme rang à ceux qui n'ont pas faitparoiftrela mefme vertu dans leur pré-^fifci-tiu miére vie. Car comment le pourroitdent>•«,- il qu y ayant une providence, & notretidî'/ji?" SLme " ant incorruptible par fon eflènttaJititi.*.ce, & fe portant à.la vertu ou au vice,par fon propre choix , & fon propre(


SVK IBS VERS DE PYTHàG. 75mouvement, comment fe pourçoit-H,dis-je, que les gardiens mefme de la*Lôy qui veut que chacun foit traitéfélon fon mérite, traitafTent égalementceux qui ne font nullement égaux, &qu'ils ne diftribuafïènt pas à chacun fafortune, qu'on dit que chaque hommevenant au monde choifit luy-mefmefélon le fort qui luy cft échu î Si cen'eftdoncpointunefablequ'ilyaituneprovidence qui diftribuë à chacun cequi luy eft dû, & que notre ame foieimmortelle, il eft évident qu'au lieud'accufér de nos malheurs celuy quinous gouverne, nous ne devons nousen prendre qu'à nous-mefmes : &c'eftde-Ià que nous tirerons la vertu & laforce de guérir & de corriger tous cesmalheurs , comme les Vers fuivansvont nous l'apprendre.Car trouvant ennous-mefmes les caufes d'une figrandeinégalité, premièrement nous diminueronspar la droiture de nos jugemensl'amertume de tous les accidensdelà vie : & enfuitepar de faintes méthodes, & par de bonnes reflexions,comme à force de rames faifantremon-D ij


-jiCOMMENT. D'HIEROCLESter notre ame vers ce qui eft le meilleur, nous nous délivrerons entièrementde tout ce que nous fouffrons deu prudence plus fâcheux & de plus fenfible. Car"cÔnmlffiomXt de fouffrir fans connoiflre la caufe dé'mÂf""" ce


sus. IES VERS DE PYTHAG. 77VERS XVII. XVIIL XIX.& XX.Pour tmtes les douleurs que tes hommesfouirent par la divine fortune,Supporte doucement ton fort tel qu'ilefl, & ne t'en fâche point.Mais tâche d'y remédier autant qu'ilte fera p affable.Et penfe que la deflinêe n'envoyé pasla plus grande portion de ces mai'heurs aux gens de bien*AVanr que d'entrer plus avant dansl'explication de ces Vers,. il fautavertir qu'icy le Poète appelle douleurs,tout ce qu'il y a de fâcheux , de pénible,& qui rend le chemin de cettevie plus difficile & plus épineux, commeles maladies, la pauvreté, la pertedes amis & des perfonnes qui nousfont les plus chères, le mépris dans làpatrie ; car toutes ces chofes font facheufès& difficiles à fupporter : elles nefont pourtant pas de véritables maux,D fi}


7$ COMMENT. D'HIEROCXES& ne nuifent point à lame, à moinsqu'elle ne veuille elle-mefme te laifïerprécipiter par elles dans le vice ; ce quiîuy arriveroit tout de mefme de cellesqui paroiffent des biens , fi elle refufoitd'en faire un bon ufàge, commede la fànté, des riche/Tes, & des digniitsbienidtUtez ; car on peut fe corrompre par celviecuvent j i\ r C r\-Cno** urrw les-ia, comme on peut le lanciiher par• M » cr les j e u r s contraires. Or les véritables mauxmaux ffîHfirMifîcr. font les péchez que I on commet vofen/tetD'ri.ïontairement, & parfon propre choix,files maux. & avec Iefquels la vertu ne peut jamaisfe trouver, comme I'injuftice, l'intempérance,& toutes les autres choies quine peuventen aucune manière s'unir &s'allier avec le beau : car il n'eft pas poffiblequ'à aucun de ces vices on te refcrie,««»'«»!«. Que cetaejl beau •' onne dira jamais,pardhe que cela exemxAe.Qu'ileû beau d'eftre/îin'iuïle!cftbeau.rtf J-, /ILJ j, /i r-nnptîhéoHun^uil ejt beau aejtre Ji intempérant!""JJ. "" i" comme nous le difons tous les jours dejmoins n ta > » » » / ?tMunevitt». maux extérieurs, Qu'il'ejt beau a'ejlremalade de cette manière ! Qu'ilejt beau•d'ejlre pauvre comme un tel! forfquequelquun loutient ces accidens aveccourage & félon la droite raifon. MaisJi Ji


SUR LES VERS DE PYTHAG. 79 ]aux vices de l'ame, jamais cette exclamationne peut leur convenir,parceque ce font'des .écarts Çcdes éloignemensde la droite raifon, qui ; quoyquenaturellement gravée dans cetteâme, n'eft pas aperceuë de l'hommeaveuglé paru paffion.Qr une marque fenre que la droite Vf'Jie'vUri.raifon eft naturellement dans l'homr ii,qutUdnhj /»" !>• •' A * -I • te raifon eBme, c elt que i inralte, ou il ne va point „ d ,JiUtmin ede fon intéreft,juge avec juftice, & l'in r £"////.,J^*"tempérant avec tempérance, en un mot .orromp»*.que le méchant a de bons mouvemensdans toutes les chofes qui ne le touchentpoint, & oùfà paffion ne le dominepas. Voila pourquoy tout vicieux Ce qu'ilpeut s'amender & devenir vertueux,, ?•'""!!,"{""s'il condamne & profcrit fès premiers f M .•'


8© COMMENT. D'HiERoctESl'un & condamner Fautre ; & on n'anuffement befbin d'un principe <strong>du</strong>mal, foit qu'on fe fâffè venir <strong>du</strong> dedansou <strong>du</strong> dehors.Ii ne faut quele feuf principe<strong>du</strong> bien, qui par fon eflence eft féparédes fubflànces raifonnables,& c'eftDieu ; mais qui fe trouve auffi au dedansd'elles»' & les gouverne fefon Ton«ffènce par fa vertu , & c'eft fa droiteraifon. Et voicy quelle eft la différenceque le Poète met entre les maux : Enpariant des maux volontaires, fï ne diepas qu'ils foient diftribuez par la divinefortune ; mais il fe dit des mauxextérieurs & conditionnels, qui danscette vie ne dépendent plus de nous,& qui font fes fuites des péchez quenous avons commis autrefois ; mauxepiiite, douloureux à la vérité, comme nousmiirtiit. * avons déjà dit ; mais qui peuventxa VITIU don- recevoir des mains de la vertu de l'orme'l &dt nement & de f'éclat. Car une vie temud*ta»x pérante & réglée donne <strong>du</strong> fuftre à fam.i:ixdecttttvit.x,»° , ,, i- i r-pauvreté ; la prudence refeve la palfeffède l'origine ; fa perte des erifans eftadoucie par une jufle foumiffion quipeut faire dire, Mon fis efl mort;


SUR IES VERS DE PYTHAG.& bienjje l'ay ren<strong>du</strong>: ou ,je fçavoisque je l'avois engendré mortel. De AUuxW-firtrlïiefme, tous les autres maux étant ii- ^„* t «'•£,"*fuftrez par la préfênce de la vertu, de- •"*•viennent brillants, & mefme dignesd'envie. Cherchons préfentement ceque c'eft dans ces Vers, que k divinea V"f' e ?for tune j par laquelle les hommes tonv- formne, dm*bent dans les maux extérieurs ; car fi c " r '"*Dieu donnoit préalablement,& deluymefme,à l'un les riche/Tes, & à l'autreh pauvreté, il faudrait appeller ceï-Ia volonté divine, & non- pas fortune\;& fi rien ne préfide à ces partages ; maisque ces maux arrivent à l'avanture &Hu hazard, & que l'un foit heureux,comme on parle , & l'autre malheureux,il faut appeller cela, fortune feulement,& iron pas, fortune divine.' Que fi Dieu, qui a foin de nous,'diûribuë à chacun ce qu'il mérite, &qu'il ne fbit pas la caufe de ce que nousfommes méchans, mais feulement lemaiftre de rendre à chacun félon (esœuvres, en fuivant les toix facrées defa juftice, c'eft avec raifon que le Poète 5*#w»«/iraappelle amne fortune, la manitefta- i*tUm,mifrf I


tzCOMMENT. D'HIEROCLESptiiatJtsJH. tion defesjugements.En cequeceiuyiimtmJe .. A n . J- • o l • V*>»«,. qui juge eit un eltre divin & plein d intelligence, d'abord le Poète plein <strong>du</strong>Dieu qui déployé ce jugement, a misFépithete divine la première ; & en ceque ceux que Dieu juge, fe font corrompuspar leur propre volonté, & parleur choix, & fe font ren<strong>du</strong> par là dignesde les châtimens, il a ajouté à 1 e-pithete le fubftantif/fr/Tw»*, parce qui'In'arrive point à Dieu de châtier ou derecompenfer préalablement les hommes, mais de les traiter félon ce qu'ilsfont, après qu'ils font devenus tels, &qu'ils en font eux-mefmes la caufe. Cemélange donc & cet alliage de notrevolonté, & de fon jugement, c'eft ce


SUR IES VER* DE PYTîTAG; t%parles ordres de la providence,ni à l'aventure& au hazard; & que ce n'eft pas•notre volonté feulequi difpofè <strong>du</strong> toutde notre vie ; mais que tous les péchezque nous commettons dans ce qui dépendde nous , font attribuez à notrevolonté; & tousfcs châtiments qui fufventces péchefcféioh ïes loix de la juftice,font rapportez à la deftinée; &que les biens que Dieu donne préala- *>»» d «""il *> /• i anxhommtsbiement, & îansque nous les ayons destumméritez, ferapportent à la providence. ^t'^XùCar rien de tout ce-qui exifte ft'âttri- itsaymtmibuëfaoufeauhazard. Cemot de ha- "" vzard ne peut jamais convenir ni s'aju- rfier avec les premières caufês dans aucunedes cfoôfesqui arrivent, à moinsqu'elles n'arrivent par accident & par tarencontre, &. l'union de là providen ceou


14 COMMENT. D'HIERCLES<strong>du</strong>e par ce juge contre le meurtrier, efttme fentence antécédente & préala^ble,& celle qui eft ren<strong>du</strong>e contre cethomme eft par accident, parce qu'il apris volontairement le perfonnage <strong>du</strong>meurtrier. Et au contraire ce méchanthomme vouloitcommettre ce meurtre,mais il ne vouJoit pas en eftre puni.Cettedifpofition meurtrière eft antécédenteen hiy comme dépendant de fa volonté,& c'eft par accident qu'il fubit lestortures & les fupplices que mérite* eemeurtre.Et la caufe detoutes ces chofes,e'eft Ja Loy qui a donné au Juge la volontéde punir les méchans ,• & qui fa-ittomber k (en tence de more fur la tefte-de celuy quia commis le meurtre.Penfela mefme chofede l'eflènce divine. Lavolonté de l'homme voujant commee-*4*Dicti, "trelemal;&lavolonté*des Juges,.confèrvateursdesLoix,voulantà toutefor--ce le -punir& Je réprimer,'la renconttede ces deux volontez pro<strong>du</strong>it la divinefortune, par laquellexeluy qui eft coupablede tels ou tels crimes, eft digne


SUR. LES VERS D-E PYTHAG. b\feule de celuy qui eft jugé, & la peinequi fuit fa qualité <strong>du</strong>crime,[n'eft que lefruit de fa fcience des Juges qui veiflentaumaintien des Loix & de fa Jujflice; & ce qui concilie & ménage fa•rencontre de ces deux, choies, c'èft faLoy qui veut que tout fou bon autant•qu'il eft poffibîe, & qu'il n'y ait riende mauvais. Cette Loy préexiftan t dans t» Jhmtla honte infinie de Dieu , ne fouffre %"'uî"r>tipas que les médians foient impunis, '£^" / 'de peur que le mal venant à s'enracinerne porte enfin les hommes à uneentière infenûbilité pour le bien, à unentier oubli <strong>du</strong> bien,dont la feule jufticede ceux qui veifient à fa confêrvationdes loix, nous rafraîchit nécenai- u)»ii\


%6 COMMENT. D'HIBROCLêSaidée que laLoy unit ces deux genres*en prépofant celuy qui juge, comme leconfèrvateur de la Loy,& en luy livrantcomme violateur de la Loy * cehiy quicommet les crimes, & qui doit eftre Jugé,pour le traiter (èlonfon mérite; afinque par les peines & les fupplices il (bitporté à penfer à la Loy ,& à en rappellet?/*c?ï*ïf"c (buvenir.Car celuy que les hommesDicuque nmi maudifient & renient dans le mal qu'ils""n'uZi'T font,ilsleconfe(rent&l'invoquentdansro* u cn,,f e f. j e ma j q U 'jj s foulfren t. Par exemple, ce-« mal n.m luy qui fait une m juitice veut qu il n yarrive. • • j *v - . Aait point deDieu,pour ne pas voir toujourspendre fur fa telle la punition ,comme le rocher 4ê Tantale. Et cela yqui fouffre cette iiïjtiftice veut qu'il y aittift Dieu, poaravoir le fecours nécenairecotttreles maux


SPR IES VERS DE PYTHAG. 87profit de ce chaftiment. Que fi par uneobftination de leur volonté dans le malils deviennent encore plus méchans,il peut bien fe faire que le chaftimentleur fera inutile à eux-mefmes; maisils deviennent un exemple très inftruclifpour les fages, & pour ceux quipeuvent féntir & connoiftre les caufesde tous ces maux. Les principales caufesde ce jugement font la bonté de udroiittù-Dieu, & la Loy qu'il a gravée au de- ^f r 'g' L^dans de nous, c eït à dire la droite rai- w< M dcdmifon ,qui eft comme un Dieu habitant *"""'en nous, & qui eft tous les jours hleffée& offènfée par nos crimes, & la finde ce jugement, ce font toutes les douleurs, comme dit ce Poète, qui rendentnotre vie plus pénible & plus laborieufe,foit par les peines corporelles, ou par les afflictions extérieures.Supplices que ces vers nous ordonnentde fupporter avec douceur,en nous remettantdevant les yeux leurs caufes,enretranchant ce qu'ils paroiffent avoirde plus nuifible v & en tafehant de lesfibre tourner à notre utilité. Sur tout No«/>e>*»/ifs nous exhortent de nous rendre di- l'Z,Tu'îl'i,,'


88 .COMMENT. D'HIEROCLESu, maux de g nes d es biens divins par la fublimitéde la vertu. Que s'il fe trouve des gensqui ne foient pas capables de formermefme ce defir ; qu'au moins par la me-C aÛxbie,'"d\ diocrité de la vertu , ils afpirent auxu vie civile. } i { ens politiques : car voila pourquoyon nous ordonne icy de fupporter avecdouceur les douleurs, & de tacher deles guérir.Or quelle autre voye de guérifon ya-t-if que les receptes qu'on a déjà donfoZl Meitné es, & qui <strong>mont</strong>rent k douleur raii'^'rlnP"fonnable que nous doivent caufernostffouèi'u'' peines & nos afflictions, & la méthode&de%f- I"'* 1 faut fuivre P our Ies g uerir • Lat*ir. principale de ces receptes , c'eft queDieu comme Législateur & Juge, ordonnele bien, & deffend le mal ; c'eftpourquoy il n'eft nullement la caufedes maux : mars ceux qui ont embrafleîe vice par un mouvement volontaire,& tout libre, & qui ont mis en oubli ladroite raifon qui étoit en eux, itles punitcomme médians, félon la Loy quicondamne le mal; & il les punit commehommes, par la rencontre fortuite dela Loy ayee leur volonté corrompue,


sus. IES VERS DB PYTHAG.rencontre que nous appelionsjfrrft/n^comme nous l'avons déjà expliqué; carla Loy ne punit pas Amplement Y hommecomme homme, mais elle le punitcomme méchant; & de ce qu'il eu devenutel, fa propre volonté en eu IIpremière caufe. Après donc qu'il eftdevenu pécheur, ce qui vient uniquementde nous, & non pas de Dieu,alors il reçoit le chafliment dû à fescrimes, ce qui vient de la Loy divine,& non pas de nous; car le feul but de But dtUuy,la Loy, qui foit digne de Dieu, & uti- 2T//'»»"*-le pour nous, c'eft de détrufre le vice, g edepitu,& de le purger par tous les chauimens nX'me.de la juftice, & de ré<strong>du</strong>ire par ce moyenTame,qui s'eft précipitée dans le mal,à•rappeller la droite raifon. Là Loy étant.donc telle, & parlant toujours de mefme, comme chacun a commis différentesœuvres, il ne reçoit pas toujoursJe mefrne fâlaire ; car cela ne feroit nijufte ni utile pour nous. La différence ^V*'!""'des jugemens vienr<strong>du</strong> différent état <strong>du</strong> y» 1 ;*/«•« >«-coupable; car comment traiter de met- 'âZîi'ffifùt 'me un homme qui n'eu pas le mefme? !>">>> &p*II faut doncfuppotter doiicementla dv- lui.ty


jbCOMMENT, D^HIèR^OCXI -ES 4vine fortune, & ne -pointiièifachc herd'ef- |•tre puni ,&pwjgc.autantaçu'il dépend-d-u jugeiaaejM:divin,-parlesjdouïeurs &les peines -qui paroincat traverfér ladouceur & la tranquillité de cette vie.Cette réflexion ycefeœmmeht^ devientla guérifon des péchez déjà commis,& pro<strong>du</strong>it le retour à la droite raifonqui eft en nous. En effet celuy qui cftconvaincu que les maux fontle fruit <strong>du</strong>péché, ne fuira-t-il point la caufe quil'y précipite l & fi nous devons nousfâcher dans nos afflictions, c'eft contrenous-mefmes, pluftoft que contre Dieuqui ne travaille qu'à couper & qu'à retranchernos vices par tous les inftrumensde la juftice qui peuvent nous fairecomprendre, & nous faire re/Touvenirquel grand bien c'eft que de ne pass'éloigner des loix divines, & de ne pasfc corrompre & lé perdre par fa propreut*fpaun$ volonté; caries afflictions ne font pasrteviennent . rt ., , , •- \ »,rfaidHbévrJ. diftribuées aux hommes à 1 aventure& au hazard, s'il y a un Dieu , & s'ily a des toix fixes qui nous règlent, &qui amènent fur chacun le fort qui iuycjt dû.


SOR LES VERS DE PYTHàè. $IVoifa pourquoy ileft trés-raifonnable,comme il eft dit icy , que la de~Jlznée n'envoyé pas la plus grande portionde ces malheurs aux gens de bien; ctmmnttùjtcar premièrement les gens de bien fU^àndecesfupportent doucement ces maux par ?* t t"l» x 'leur entier acquiefcement au jugement g">' ** l'iodeDieu, & dans la veuë de Ja vertuqu'ils acquièrent par là, & qui adoucittoutes les amertumes de cette vie.Ils ont encore fa ferme efpérance queces maux ne troubleront plus leursjours, puifqu'il eft certain que les biensdivins font refervez pour les parfaits,qui ont atteint la fubfimité de la vertu, -&que les biens humains fontpourceuxqui ont acquis l'habitude moyenne,c'eft à dire la vertu dans la médiocrité.D'ailleurs ils guériront ces maux ,autant qu'il leur fera poffible, en lesfupportant doucement, & en apprenantde œtte patience la méthode feurepour les guérir. Car comment le peutilqu'on le ferve des •fkintes fupplications,& des faints facrifices d'une ma-*, niére digne de Dieu, quand on eft perfuadéque ni la providenceni la juftice


jiCOMMENT. D'HIEROCLESne veillent aux affaires des hommes ,Xhr uprovi- & qu'on ofe nier que notre ame foit/»/?"


SUR IES VERS DB PYTHAG. 73l'excès <strong>du</strong> vice vient de cette opinion,que le monde n'eft point gouverné parla providence, où qu'il en eft mal gouverné; car ceft dire, ou qu'il n'y a pointde Dieu, ou s'il y en a un , qu'il n'apas foin de ce monde, ou s'il en a foin,qu'il eft méchant & injufte. Opinionqui renferme toutes les injuftices ensemble, & qui précipite dans toutesfortes


54 CoMMEKT. u'HlEROCLES& de l'ordre de cet univers, & de laUvUr.têdc volonté de l'homme. Car s'il n'y avoitfiJTfurUp'ro point de providence, il n'y auroit point•vidtnce, ©• d'ordre dans le monde, & c'eft cet orv*inmvtr.dre qu on peut appeller la deihnee, &n'y ayant ni providence ni ordre , iln'y auroit ni jugement ni juftice ; il n'yauroit mefme ni récompeniês ni honneurspour les gens de bien. Mais yayant une providence & un ordre certain, ii faudrait que tous les hommesqui nahTent dans ce monde euflènt tousles mefmes biens en partage, s'ils necontribuoient de leur part à ce qui faitl'inégalité. Or oh voit bien manifeflementqu'ils ne font pas tous égalementpartagez, & par confequent il efl vifibieque l'inégalité de leurs volontezétant foumife au jugemen t de la providencene fouffre pas qu'ils ayent tousle mefme partage, le mefme fort,puifquece fort doit eflre néceuairemenlproportionné au mérite.Hienchs re- Au refte û nous voyons la mefme%!'/?/!?-* inégalité régner tant dans les animaux,voiint


SU-R LES VEfcS OE P-YiTHAG. $Jla ne vous trouble point : car comme & tux f u ?'de ce que le hazard domine fur toutes u frovMtnu.ces chofes fi inférieures à l'homme, on £„" " mar "ne doit pas tirer de là cette conséquence,que la providence ne veille pasfur nous ; il ne faut pas non plus, de ceque tout ce quinous regarde eft exactementréglé & compaffé, en conclureque la juftice & le jugement que Dieudéployé fur toutes ces choies inférieures,eft auffi en elles une marque & unefuitedeleurviceou de leur vertu. Carprémiéremen t les chofes purement inaniméesfont comme la matière communeaux animaux & aux plantes, &de plus les plantesferventde nourritureaux hommes & aux animaux, & unepartie des animauxeft deftinée à nourrirles animaux & les hommes ; c'eftpourquoy il eft évident que cela ne lefait par aucun rapport à ce que les uris& les autres ont mérité, mais parcequ'ils cherchent à aflbuvir leur faim,ou à guérir leurs maladies, en un mot,à fubvenir à leurs néceffitez comme ilspeu vent ; de forte que la fource <strong>du</strong> malheurpour les animaux, ce font nos


96 CoMMEHT. D'HlEROCtESbefoins, aufquels ils fourniffent; & aucontraire la caufe de ce qu'on appelleleur bonheur, c'eft i'affeclion dontnous nous lahTons quelquefois prévenirpour eux.m .... Que fi en pouffant plus loin les obdejjUslit ntut jections, on nous oppoloit qu il y a au*^"ftfetZdt deffus de nous des eftres qui (ê ferventMUS, comme


StrRlESVERSDEpYTHÀG. fjfur nous aux eftres fupérieurs, c'eft de * »•««/««faire pour nous tout ce qui peut diminuernos vices en cette vie, & nous rappelerà eux ; car ils ont foin de nouscomme de leurs parents, quand nousvenons à tomber. De-Ià vient qu'ondit avec raifon que la pudeur, la punition,& la honte qui détournent <strong>du</strong>mal, n'en détournent, & ne convertirent


$t COMMENT. B'HIEROCIESmains de Dieu mefme, & que les âmesdes hommes étoient toutes tirées <strong>du</strong>mefme tonneau, que les Dieux <strong>du</strong> monde,IesDémons & les Héros; c'eft pourquoylaprovidence s étend fur tous leshommes, &iur chacun en particulier.Leur éloignem^nt< de leur véritable patrie,leur penchant vers les chofês d'icyb.as, leur vie-policée dans ,cette f terre,d'éxii, &>içur retour; au lieu de leurorigine, tou\ cela £uV régie-par la providence, qui jie devoir ;pas :avoir les -jnefmes fqins4eçe qui n'a; qu'une viea- -njmaje,;, car ce qui, n'eft qu'animal n'eftpoint : defçen<strong>du</strong> icy s pour, n'avoir puluivre Dieu,, il eft incapable d'obferverune police iurja terre, comme n'étant;point unqplante céfefte, & il n'efté*i»*r'»"''*' P?* o'une natj|reà eftœ-.remené à aucuneftre qui Juy foit conforme. Voilaqui fuffit pour le prêtent contre ceux >,qui fe plaignent, & qui fe fafchent inceffammentdes accidents qui arriventdans cette ^rie, & qui nient la providencede tout leur pouvoir; mais il eftttmuit u jufte de leur dire encore, que de fup-«{«tf»«.. ponce doucement leschofes ûfchej*»


son. IES VERS DEPYïHAG. jjj*fes, non feulement cela s'accorde parfaitementavec la raifon, 1 maïs auffi qu'il 'les adoucit pour le prefènt, & les guéritentièrement pour l'avenir. Et vous,malheureux, qui vous fafchez & quivous emportez, que gagnez-vous parVos emportemens , que d'ajouter à vosdouleurs le plus grand de tous 1 les mauxqui efl l'impiété, & de les aggraver parcette penfée, que vous ne les méritiezpas ? car le malade qui fe fafche de fouétat, ne fait qu'augmenter fa maladie,c'eft pourquoy il ne faut pas nous fafcherde cette diftributiôh , fous prétextequ'elle n'eft pas jufte,de peur quepar cette révolte pleine' de blafphémenous n'empirions notre condition.Prenons encore la choie par cet autrecofté. Si quelqu'un ayant receu lapauvreté pour fôn partage, la fupporteavec douceur, ouu*e que cette douceurle rend inacceffible au chagrin & à latrifteflè, il trouve encore par ce moyeuquelque corifolation, & quelque adoucîffement;car d'un côftéfon bon efpritn'étant point bouleverfé & conron»


IOOCOMMENT.D'HIEROCIESmoyens de gagner honneftement fa vie*& de l'autre collé fes voifins frappezd'admiration pour fa patience fi pleinede raifon & de ûgeffe, contribuent toutce qu'ils peuvent pour le foulager.Maisceluy qui fe fafche & qui s'irrite, commeles femmes les plus foibles, en premierlieu il ajoulle volontairement &de fon bon gré la trillene & le chagrinà fon mal, & inceffamment colé à famifére & attaché à la déplorer, il devientpar là incapable de fe procurerpar fon travail la moindre relfource,& le met hors d'état d'eltre foulage parfes voifins, à moins que quelqu'un parcpmpalfion ne luy jette quelque choiecomme une aumône. Mais alors la difpofitionmefme de celuy qui foulage,ne fait qu'augmenter la triftene & lechagrin de celuy qui le trouve dans cetteextrême néceffité.De tout ce qu'on vient de dire, ilrefaite qu'il faut fupporter doucementles accidents de la vie, & autant que.. nos forces le permettent, tafcher de lesd c „„re taur, guérir, en rapportant leur cauie a nosUuufcde ° r, •• Bttmriiimmx peniees corrompues, « en nous per*


stft. LéS VERS DE PYTHàG. loifuadant qu'y ayant certainement une>rovidence, il n'eft pas poffible que ceuyqui devient homme de bien fokÎnégligé, quoyqu'il porte fur fon corpsles marques de fes anciens péchez quiont attiré fur luy la colère divine : cardés le moment qu'il acquiert la vertu,il diffipe fa douleur & fa trifleue, & Htrouve le remède à tous fes maux, entirant de luy-mefme le fecours contre latriftene, & de la providence, la guérifonde tous fes maux. En effet, commenos péchez & le jugement divin quiles punit , attirent fur nous tous cesfléaux, il eft raifonnable aufïi que notrevertu & la Loy de la providence,qui délivre de tous maux celuy qui s'eftappliqué au bien , les retirent & les é-ioignent.V oila combien on peut tirer de cesvers me/mes de préceptes qui contribuentà former en nous les élémensdcfa vertu; car ils découvrent fes raifonstrès-véritables de la providence, dela deftinée, & de notre libre arbitre,raifons par lefquelles nous avons tafchéd'adoucir dans ccdifcoùrs la dou-E ii]


,*62 COMMENT. D'HIEROCIE».leurs que caufe d'ordinaire l'inégalitéapparente de tout ce qu'on voit danscette vie, & de dé<strong>mont</strong>rer que Dieu.fc'eft point l'auteur des maux.Que û on joint ce que nous venonsde dire à ce qui a déjà été dit, on tirerade tout ce traité une grande preuvede l'éternité &de l'immortalité de l'âme; car pour pratiquer la juftice, pouxmourir courageufement, pour eftre defmtéreffé,& n'eftre nullement ébloiiidej'çclat des richefles, on a befoin d'eftreperfuadé que l'ame ne meurt pointavec le corps. Et ,pour fupporter .avecdouceur la divine fortune, & pourpouvoir la corriger & la guérir,il paroiftceUttefimU néceftajre que lame ne foit pas née a.-fZe!&!'èji yec le'corps. Et de ces deux chofes dor'i'VZ:.» l'éternité de l'ame & defon jmmom-Jite , pn tire-cette demonftration, quel'ame eft fupérâure & lanaiflànce & àla mort, qu'elle eft plus excellente quele corps, & qu'elle eft d'une autre nature,étant par elle-mefme de toute é-ternité ; car il n'eft nullement poflîble,ti ne u peut ni que ce qui eft né depuis un certainm'e'.mllfu temps exifte toujours, ni que ce qui


SUR. ris VERS DEPYTHàG.xajn'a ramais commencé. péruTerpar-coiv- P lttt f* rl * v o-r ' . r , , -, 1 *, lontideDie*.iequent, punqu après la mort <strong>du</strong> corps r. Us nm*rTune éxifte encore/.quîelle eft: jugée,& qu'elle reçoit: la punition ou:fa récompensede la vie qu'elle a menée;& qu'il eft impoffibleque ce qui ^commencédans le temps fubfifte toujours,il eft évident que l'ameefl déboute é-ternité avant Je corps; & parla il fè trouveque l'ame eft un de ces ouvrages é--ternel&deDieu qui l'a créée; & de là SartjjhmbU>vientlareuemblancequ'elleaavec fon "'vllm^Créateur. Mais commenous en avons £^;fj''«léjafuffifamment parié, il eft temps d'é- p*"> i u ' tUtxaminer la fuite.'""*'VERS .XXI. XXII. & XXIII.Il Je fait parmi les hommes plufieursfortes de raifvmementsbons & mauvais.JYeles admire-point légèrement, èfntles rejette pas non plus :Mais Jî l'on avance desfauffete^, cldedoucement,,& arme toy de patience.LA volonté de l'homme ne perfif- Us^vtntMtantpas toujours dans-la vertu-m «foi»»»»»*E iiij


tt>4CoMXfÉKT. D'HlEROCtBSdans le vice, pro<strong>du</strong>it ces deux fortes Jedifcours ou de raifonnements, qui tiennentde ces deux états, & qui portentles marques de ces deux difpofitionscontraires , où il fe trouve fucceffivejnent.De ià vient que de ces raifonnements,les uns font vrais, & ïes autresfont faux ; les uns bons, lesautres mauvaisecette différence demande de notrepart un difcernement jufte, qui eftïe fruit de la fcience, afin que nous chorfiffionsles bons, & que nous remettionsies mauvais; & encore afin que nousne tombions pas dans ia mtfologie >ou la haine des raifonnements, parcequ'il y en a de mauvais que nous condamnons; & que nous ne les recevionspas auffi tous fans diftindlion fous prétextequ'if y en a de bons que nous re-«cevons. Car par fa haine des raifonnementsen général, nous nous privonsnous-mefmes de ceux qui font bons;& par un enteftement fans diftinclion,nous nous expofons à eflre bleffez parles mauvais, fans que nous y prénionsgarde.Apprennons donc à aimer lesraifonnements, mais avec un difcerne-


su*, LES VERS DE PYTHAG. 1*5ment jufle, afin que l'amour que nousaurons pour eux, les fafle naiftre, &que notre difcemcment nous fane rejetterceux qui feront mauvais. De cettemanière nous accomplirons le préceptede Pythagore, nous n'admireronspoint les raifonnements qui fontmauvais, & nous ne les recevrons pointfans examen, fous prétexte que ce fontdesraifonnements,& nous ne nous priveronspas non plus de ceux qui fontbons, fous prétexte qu'ils font des raifonnementstout comme les mauvais.Car premièrement ni ces derniers nedoivent eftre recherchez comme raifonnements,mais comme vrais, ni lesautres ne doivent eftre rejettez non pluscomme raifonnements , mais commefaux. En fécond lieu nous pouvonsdire hardiment, qu'il n'y a que les rai- ^"„ r "^"*£"fonnements vrais qui foicnt des rai-/»»*'«/»'*fonnements ; car ils font les feuls qui «âôn."confërvent la dignité de Fefïence raifonnable,ils font les pro<strong>du</strong>irions defamé qui eft foumife à ce qu'S y a detrés-bon, & qui a recouvré tout fon é-çlat & tout fou iuftre : au lieu que lesE V


TMX rt'ifmnementtnefotijutdcscri* cr deinioyi d; l'ontiitfen/ée (y(trnmpui.{y doHCturf?gCorMMEJGT. D'HlE* OC 1E Sraifannements faux ne font pas mefc»e effectivement des raifonnements ;•car portant au .vice & à la fauffeté ouà l'erreur, ils ont irenoncé à leur di».gnité & à leur noble/Te, & ne font proprementque des cris d'une ame défiiituéede raifon, & que fès paffions.a?»meuglent & confondent. Ne lesreço».donc pas tous,dit le Poëte,de peur que•tu n'en reçoives auffi de mauvais,.& nejes rejette pas tous non plus, de peur•que tu n'en rejettes de bons, & l'un &j'autreeft abfurde & indigne del'iiomf»jne de haïr & rejetter les bons raifonnements,à caufe des mauvais, & d'aimer& recevoir les mauvais, à caufedes bons. II faut donc louer les bons,A après les avoir receus, les méditer &chercher jufqu'où ils pouffent la vérité-qu'ils dé<strong>mont</strong>rent; & pour les mauvais,il faut déployer contre eux toutesles forces que la feience de la Logiquepeut fournir pour difeerner la vérité,.& le menfonge. Et quand nous forainesen état de confondre la fauffeté &l'erreur, il ne faut le faire ni avec véhémence,ni avec infuite, & mec des jrixs


son IBS VïUs »B PYTRAC. JdJméprifânts : mais il faut démefler la vé- |£jj U * *"rite , & avec des réponfês pleines dedouceur, réfuter le menfonge.Et commedit le Vers, Si ton avance desfauf-Jete7, cède doucement; non pas.en accordantce qui eft faux, mais .en l'écoutantfans emportement & fans aigreur; car ce mot, cède doucement,ne marque pas qu'il faille accorder cequi eft faux, & y donner fonconfentement; mais il exhorte à l'écouter a-vec patience, & fans s'étonner qu'il yait des hommes qui fe privent malheureufémentde la vérité ; car l'hommeeft naturellement fécond en opinions 5**""""' r ?*'étranges & erronnees, quand il ne fuit '«•""


ïo8tro ' tCOMMENT. D'HIER, OC LE Sm *'Hf'j f ' fortuitement la vérité, comme*"*"«/ ' ,Û quelque Dieu qui luy apparoiftroit toutfowKfmli ^' un cou P^e mefmeque dansies tragetrfoutre,,- dies. If faut donc écouteravec quelquechmhir!*' forte de compaffion & d'in<strong>du</strong>lgenceZc»»ttr*vtc ceux qui avancent des fauffetez, & apftmpatfitn& i 1 • J Iin<strong>du</strong>ire prendrepar cette expérience de quelsttux n«i*. maux nous nous fommesdéiivrez.nousMtncmtlet . . ' .fmffni\. qui étant de melmc nature que ces malheureux,& par confequent fujets auxmefmes pallions & aux mefmes foibleffès,avons heureufement pris pour contrepoifonla feience, qui a guéri cetteinfirmité. Et ce qui contribue le plus ànous donner cette douceur nécefTairedans les difputes, c'eft la confiance quiitfttanfe- { e trouve dans la feience; car une amelre"rne%}em bien préparée & bien dreffée à com-"tV/défa- battre contre les renverfemeuts de la" «r */•»- vérité, fupportera les faunes opinionsfans émotion & fans trouble, commeayant prémédité tout ce qui peut eftreEn s'inlimi. avancé contre la vérité, en s'mftruifantde Iafe,*« J'" vérité-mcfme. Qu'efl-ce donctrtndirefL- qui pourra troubler un homme fi bienter tout ctqnt . n • i » n • IUcmlutt. mitron! quelt-ce qui pourra luy paraîtreinextricable & indùToIuble !


SVR LESVERSDEPYTHAG.lôjToutes les difficultez qu'on iuy oppofçrane ferviront au contraire, s'il eftvéritablementfort, qu'à Iuy fournir lesidées qui ont déjà fouvent triomphé det<strong>du</strong>t ce qui eft faux. Ce n'eft donc point•de la leule vertu morale que l'hommefçavant tirera fa tranquillité & fa fermeté;mais auffi de la confiance qu'il a en.les forces pour ces fortes de combats.Voilà ce qu'on peut dire fur le fuftedifcernement des raifonnements , quieft le fruit de la fcience, & pour ce quiconcerne l'habitude que l'homme fçavantdoit acquérir de ne fe laiftèr jamaistromper en quoy que ce puîfle eftre,1e Poè'te ajoute immédiatement cequi fuit.


troCOMMENT. »'HII*OCII»VERS XXIV. XXV. & XXVI.Obferve bien en toute occafion ce au*je vais te dire :-Queperfonne, nipar fespat oies, ni parfes aclions ne te fé<strong>du</strong>ife jamais,Et ne te porte à faire ou à dire ce quinefl pas utile pour toy.CE précepte s'étend fur tout, & ilCgnifie la mefme chofe que celuyqu'il a déjà donné dans l'onzième & ledouzième Vers :Ne commets jamais aucune dclionhonteufe, ni avec les autres, ni en tonparticulier, & refpeèle-toy fur touttoy-mefme ; car celuy qui a appris à ferefpecler foy-mefme, & qui ni fèul niavec les autres, n'oferoit commettre lamoindre aclion honteufe, mais qui enéloigne de Iuy la penfée mefme à caufede Jaraifon qu'if a au dedans de Iuy,& à laquelle il s'eft donné en garde,celuy-Ià feui eft en état d'obéir à ce précepte, Queperfonne, ni par fes paroles,ni par fes aclions ne tefeauife;


swn. IèS VERS a» PytHAe. *Bcar celuy-Ià feul eil incapable de fe laif- c ''5 ,, ,*"?• ,•1er tromper & fé<strong>du</strong>ire, qui connoif- dt^m'é^nfontfa nobiefle& fe dignité, nefe laine $£**"•ni adoucir par,des flatteries,ni intimiderpar des menaces, quelques effort»que faflènt pour cela fes amis ou fesen*.flemis ; car ce raotperfintrie ,,compren4tous les hommes quels qu'ils foient,un père, un tyran, un ami, un ennemi.fit les différentes manières de trompe»rie viennent ou des paroles ou des a*•clions ; des paroles de ceux qui flattentou qui menacent, & des adions«le ceux qui oflrentdes préfènts, ou quiétalent des peines & des fupplices. IIfaut donc avoir fon ame bien munie&bien fortifiée par la droite raifon contretoutes ces chofes afin qu'elle ne puiffejamais eftre ni amolie ni aflujettiepar aucun de tous lesaccidents qui peuventarriver <strong>du</strong> dehors,agréables ou trilles.Car la droite raifon ayant établidans l'ame la tempérance & la force, U / n i^comme deux gardes vigilants & in- «r'«/•»•«»'«#., i ° P , deHx^ttrdticorruptibles, nous conlerverâ en état dd'mt.de n'eftre jamais fé<strong>du</strong>its ni par les attraitsdes chofes agréables, ni paa: le»


ïti COMMENT. D'HiEft-ôctESVelâ^-tlr norreurs ^es cn ofes terribles; & c'eft ce«.7qui pro<strong>du</strong>it cette exacte juftice que lePoète nous a déjà ordonné de pratiquerdans nos actions & dans nos paroles.Ainfi perfonne, qui que ce puifieeflre,ne nous perfuadera jamais decommettre la moindre action , ni deproférer fa moindre parole qui ne s'accordeavec la droite raifon ; car fi nousnous refpectons fur tout nous-mefmes,' il-.eft évident que personne ne nous paroiflraplus refpeclable ni plus redoutableque nous , pour nous porter àfaire ou à dire ce qu'il ne faut pas ;ï'un & l'autre font nuifibles à l'ame :& tout ce qui fuyeft nuifible nous eflnuifible, puifque l'ame c'efl nous. C'eftpourquoy il faut bien entendre ce mot,ce qui riefl pas utile pour toy, enrapportant ce pronom, toy, à ce que tues véritablement ; car fi tu entends bience précepte, que perfonne ni parfes varolles,ni par Je s aâlions, ne te féauifejamais, & ne te porte à faire ou à direce qui n'eflpas utile pour toy, & quetu fois proprement l'ame raifonnable,tu ne foufiriras jamais, fi tu es fâge,


sirRtEs VERSDEPYTHAû. tijaucune des choies qui pourroient teblefler, toy qui es l'elTence raifbnnable; car tu es proprement l'ame. Toncorps, ce n'eft pas toy, il en à toy ; & T »** t ««*toutes les choies extérieures ne font ni prije d»p r 4.toy, ni à toy, mais à ce qui en à toy, 2"Ût%c'eft à dire à ton corps.«"» rf


H4COMMENT. D'HIEROCLESment à Pâme, & fi toutes les autreschofes ont été inventées en faveur de«et infiniment, & pour foutenir fa nature,qui s'écoule & qui dépérit, il eftévident que le principal & le premierfoin doit être pour ce qui eft le.pre-OrJn in mj e r & j e principal ; & le fécond, pourdtvns *voir. ce qui tient le fécond rang. C eu pourquoyle fage ne négligera pas 1 fa faute; non qu'il donne le premier rang aucorps, & qu'il le prenne pour (on prin-(e*pntofii'" C *P^ 'ma ' S P our k ten * r en état ^Cd*ns le/no Je fournir à tous les hefoins de l'ame, afinJa/Mt . ^u> .j Q^iffç ^ tous f e& ort { res : { ans au _ce i*\n Jtit xun empefchement. Et enfin fon troi-JÂTfefiin fiéme foin fera pour tout ce qui n'eftu'riètrl" '*' 1 ue k 0"oifiéme ; & il gouvernera avecprudence & ceconomie le* chofes extérieurespour la confervation de Pin-*ftrument, qui eft fon corps. Son premier,ou pour mieux dire, fon uniquermmu fi,hs foin fera donc pour fon ame, puifquetMeTif*m. ^ *° m


SUR LES VERS DE PYTHAG. nj-mots , ce qui nejl pas utile pour toy.Si la vertu t'eft utile, tout ce qui n'eftpoint vertu te fera inutile & pernicieux.Cehry-Ia donc nous confeilfede faire autour de nous comme unrempart, pour conferver les vertus, &les défendre, qui nous dit que nous nedevons jamais obéir à ceux qui fonttous leurs efforts pour nous éloignerde la vertu, de quelques actions, ou dequelques paroles qu'ils accompagnentleurs perfuafions & leurs inftances.;Parexemple qu'un tyran, foit qu'il fafTe degrandes promeflès , ou qu'il les efte-«ftuë, foit qu'il tache de nous, ébranler•par des menaces, ou de nous forcer pardes fupplices; qu'une perfonne amie tcachant fon mauvais deûein fous lesapparences & les démonftrations de la•plus tendre amitié, ne nous éloignentjamais de ce qui eftutile à l'ame.Or lesfeules chofes qui luy foient utiles ce l " W"font la vérité & la vertu. Tu feras donc (w*s;«hors d'atteinte à toutes les fraudes, & à l"^& l *toutes les tromperies, fi connoifTant tapropre eflènce, ce qu'elle eft, & à quielle reffemble, tu as toujours tout 1*


IT£COMMENT. D'HIEROCIESfoin poffible d'entretenir cette reflèmblance,& firu régardes comme le plusgrand malheur qui puifTe t'arriver, &liplui gr*n- Ja plus grande perte que tu puiflèsfaiihonmepl'gtre, tout ce qui pourra l'effacer ou Pafc%nî,?i?ni- terer - Et il n'y a que ce qui n'eft pasÇcmbUmt utile pour toy qui puiflè te faire per-£«. 4 *"""' dx e cette renemblance divine. Puisdonc que tout ce qui peut entreteniren nous cette reflembfance, nous eftS^tnmitnt utile; que pourra-t-on nous offrir quile monde tt'eji f Q j t gflgj, C Qn p{)ur n o u s f a j re ren0 n-faire ttt.mc.t cer a cet avantage tout divin, bera-cetuûui4vii$e. ^es riche/lès qu'on promettra de nousdonner, ou qu'on menacera de nousofter ? mais nous avons appris de ladroite raifon à les recevoir, & à lesrendre. D'ailleurs nous connohTonsfinconftance, & l'incertitude de tousces biens paflàgers. Car quoy, quandmefme je ne les perdray pas d'une certainemanière, & que je les défendraycourageusement contre l'ufurpation,& Fin juflice, un voleur ne me les enïevera-t-ifpoint? ne les perdray-jepoint par un naufrage ! & quand je lesgarentiray des voleurs,. & des périls de1


sca. tEs VERS DE PYTHAG. 117fa mer, combien d'autres voyes ouvertesà la perte des biens î Imaginonsen donc nous-mefmes une bien rai--fonnable pour l'amour de la vertu ; "P*n* «f«c'eft de faire un échange de toutes nos ù'hl^Zricheflès contre une pauvreté volon- fi*—*i*.taire,accompagnée de I'honnefteté,ennous dépouillant de tous nos biens pardes motifs trés-juftes, & en achetantla vertu à un prix beaucoup plus hautque celuy qu'on nous offre pour nousobliger d'y renoncer.Mais on étalera à nos yeux les tortures& la mort; il eft bien ayfé de répondreà ces menaces, que fi nous fçavonsbien nous garder nous-mefmes,ces fupplices ne tomberont point furnous, & qu'ils ne regardent que notrecorps. Or le corps en mourant ne fouffrerien qui foit contre la nature; carnaturellement il eft fujet à la mort, ilpeut eftre brûlé, coupé, & il eft expofëà mille géhennes, & à mille tortures, qu'une maladie peut encore plusluy faire fouffrir qu'un tyran. Pourquoyfuyons-nous donc ce qu'il n'eflpas en notre pouvoir de fuir, & que


Ii8COMMENT. D'HIEROCLISlie confervons-nous pluftoft ce qu'il eft 'en notre pouvoir de conferver î Cequi eft mortel, quoyque nous faffions,nous ne le garantirons jamais de lamort à laquelle la nature l'a condam.-»né; & ce qui eft immortel en nous »c'eft-à-dire, notre ame, & nous^mefmes,nous pouvons l'orner, & l'embellirpar la vertu , fi nous ne nouslahTons pas effrayer, & amolir par lamort dont on nous menace. Que fiikttiouffertt nous la fouffrons pour une bonne caunecmfe cft le, alors nous ornerons, & nous illulé.f."f" °" tterons la néceffité de la nature par lailtuftrc. r i o 1 î • î îfermeté, & la droiture de notre volonté,& de notre choix. Voila les plusgrandes choies qu'un homme puînépréfenter à un autre, pour le fé<strong>du</strong>ire,& pour l'effrayer : mais ce qui eft audedans de nous, eft libre, & ne fè laiffejamais aflujetir par perfonne, fi nousne le vouions, & à moins que par unamour déréglé pour le corps, & pourles chofes extérieures, nous ne trahiffions,& n'engagions notre liberté, enVendant les biens de l'ame pour le vilprix d'une vie momentanée, & do


SUR LES VERS DE PYTHàS.ïIJ»quelques biens qui doivent certainementpérir. Ce précepte nous exhortedonc à fakeen coûtes rencontres lesçho/ès qui peuvent feules aueurer ennous la vertu, & la fceiler de manière,qu'elle ne pui/Te nous eftre ravie, nipar la violence * ni par la fraude. Pafîbnspréfcntement aux autres préceptes,qui ont une liaifon fenâble avecle précepte précédent.VERS XXVII. XXVIII.XXIX.Confulte & délibère avant que d'agirafin que tu nefajffespas desaclionsfolles.Car cefl d'un miférable déparier j&d'agirfansraifon,&'fans réflexion.Aîaisfais tout ce qui dans la fuite net'affligera point, à" ne t'obligera' point à te repentir.LA confultation fage & prudente


ne- COMMENT. D'HIEROCLEStus : car lorfque nous confultons tranquillementen nous mefmes quelle vienous devons fui vre,Ia vertu fè fait choifirpar fa propre beauté.Aprés ce choix,Pâme bien affermie par cette rnefineconfultation , foutient toutes fortes decombats & de travaux pour la vertu ;& déjà accoutumée à la poneffion deschofes belles,& honnêtes.elfeconfèrvefon jugement fain & entier, dans lestroubles mefme des calamitez les plusfâcheufès,fans que tout ce qui vient <strong>du</strong>dehors pour la troubler, & l'effrayer,puiue l'obligera fe démentir,& à changerd'opinion , jufqu'à fè perfuaderqu'il y a une autre vie heureufe que cellequ'elle a choifie de fon mouvement,après l'avoir jugé la meilieure,& la plusexcellente. De là vient qu'il y a troiseffets fenfibles de la fage confuhation.r ff" j'?* ^e premier, c'eft le choix de la meillonfniutionléure vie Je fécond, la pratique de cetgP


su», LES VERS DE PYTHAG. IZ'Ifaire, & qui pofe, pour ainfi dire, lesprincipes des actions. Le fécond eft laraifon , qui accompagne l'exécution,& qui accommode & ajufle par avancechaque action avec les principes quîla précédent. Et le troifiéme c'eft Jaraifon, qui fuit l'exécution, & qui examinantchaque action qu'on vient defaire, juge fi elle a été faite à propos, &comme il faut : car en toutes chofês onvoit briller la beauté de la confultationfage & prudente. Tantoft elle enfanteles vertus, tantoft elle les nourrit &les perfectionne, & enfin elle veille àleur confervation : de forte qu'elle eftelle-mefme le commencement, le milieu, & la fin de tous les biens ; & quec'eft en elle que fè trouve la délivrance


ixiCOMMENT. D'HIEROCLESferve fon eflènce : au lieu qu'un choixfait fans raifon, fa corrompt autantutimirttim qu'il ef| en ] U y 4 Or la corruption deton/Juicn ce qui eft immortel c'eft le vice, dont"Ku U k mer e eft la témérité : ,que ce Vers nousordonne de fuir ; afin que nous nefaf-Jtons pas des a fiionsfolles•." Et les ac->tions folles ce font les actions malheuïeufes&mauvaifès ; car Je parler oud'agir fans fraifbn , & fans réflexion,c'ejl d'un miférable,c'eft à dire, c'eftle propre d'un malheureux. Que fi tuconfultes avant que d'agir, tu ne commettrasjamais de ces actions infenféesqui ne peuvent qu'affliger enfuite ceuxqui ont agi témérairement, & fans consulter: car le repentir <strong>mont</strong>re évidemmentle vice <strong>du</strong> choix, dont l'expériencea fait fentir le dommage. Gommeau contraire les fuites de la bonne"confultation <strong>mont</strong>rent la bonté & lafureté <strong>du</strong> choix, en <strong>mont</strong>rant par lésactions mefme l'utilité qui en réfulte.Je dis l'utilité , non <strong>du</strong> corps ni deschoies extérieures, mais de nous-mef-' mes, l'utilité qui ne regarde que nous,"** 'à qui on ordonne ky de confulter à-


San. IBS VERS DE PYTHàC. ri.}vant.que d'agir, & de ne faire que lesallions qui ne nous affligeront pointdans lajuitej c'eft à dire, qui n affligerontpoint notre ante. Car que fêrt-il àl'homme d'amaflèr de grandes richef»(es par des parjures, par des meurtres t& par toutes fortes d'autres mauvaifesactions ! que luy fèrt-il d'eflre riche au-dehors, lorsqu'il laine fon ame dans lapauvreté, & dans la difette des feulsbiens qui luy font utiles î & d'eflre encorefur cet état fi malheureux d'uneinfenfibilité.qui augmente fon mal; oufi laconfcience le ramène au fentimentde fës crimes, de fofcflr'ir dans l'ame destortures infinies par les rémords qu'elley caufe, de craindre nuit & jour avecdes frayeurs mortelles les fupplices desenfers, & de ne trouver d'autre remèdeà fés maux: que de recourir au,néant î Car voila ie funefte eflat où iîs'éft ré<strong>du</strong>it. II tâche de guérir un mal>ar un aujxe. mal, en cherchant dans l'mUhat{ a mort de l'ame la confolation de f^s u'^dTi'*.crimes, & il fecondamne luy-mefmc ^tU j< m H*-a n eitre nen après la mort, pour \s *"»»«, » Udérober aux,peine$_que l'idée <strong>du</strong> der- /«/>£"»«&


«4 COMMENT. D'HIEROCIESnier jugement iuy fait envifàgeiv Car4e méchant ne veut point que l'amefoit immortelle, de peur de ne vivre. ., dans l'autre vie que pour y fouffrir. Etcond.imrunt dans cette penieeuprévient la ientencemôr/^V"«^e^0n J U § e '^^eCOn^amne^Uy" memie.ntUutiJ,; ^ j a mort.comme étant juftë quel'amecriminelle n exirte plus. t,t en cela cemalheureux précipité dajis'le vke par•fa témérité, & par fa folie, rend contreluy-mefme une fentence conforme àïês excès & à fes crimes.Mais il n'en eft pas de mefme desjuges des enfers ; comme ils formentleur jugement fur les : régies de la véri-C "« !" lt 3 s ^' ^s nc prono" 061 ! 1 pas que l'amenoyountq


SDR, LES VlH.S DE PYTHÀG.U5ce ils fa reméhent à eftre véritablementparla purgation de toutes les partionsqui la corrompent. Car l'ame eft enRanger de fe perdre, & d'anéantir foneflence, lors qu'en s'éloignant de fonbien, elle le précipite dans ce qui eftcontre fa nature;. & lors qu'elle retourneà ce qui eft (êlon fa nature, elle retrouvetoute fon eflence, & recouvrecet eftre pur qu'elle avoit altéré, &corrompu par le mélange des panions.Ç'eft pourquoy il faut tâcher fur touteschofes de ne pas pécher; & quandon a péché il faut coUrir au devant dela peine, comme au feiri rémede de nospéchez, en corrigeant notre témérité,& noftre folie par le ; fècours falu tairede la prudence & de la raifon. Car a- imccmaptrprésque nous foinmes déchus de no- ?£/ £'//«*'".tre innocence par le péché, nous la ré- «r/e^ru r


u6COMMENT. D'HIEROCLESdémarche d'une vie qui ne fera plus fujetteau repentir; car celuy qui confultefagement avant que d'agir, ne tombepoint dans des malheurs & dans deschagrins inpréveus & involontaires, &il ne commet point fans y penfer, dec"cs actions dont il craint les fuites &lés inuës; mais il difpofe <strong>du</strong> préfent, &iè prépare à tout ce qui peut axjivercontre fon attente ; c'eft pourquoy nil'cfpérance de ce qu'on appelle des biensîle le faitrenoncer à fon véritable bien,ni la crainte des maux ne le porte àcommettre le mal ; mais ayant fon éfprittoujours attaché aux régies


son. ris VERS DBPYTHàG. 127Après quoy elle fe porte aux actionsles plus atroces. En premier lieu, c'eflfollement & fans raifon qu'elle prie que, ce qui eft fait ne foit pas fait ; & enfuite,en véritable infênfée & furieufe , elletafche de guérir fes maux par d'autresmaux ; car elle croit effacer le commen- -cernent de fes malheurs par une fin encoreplus maiheureufe, en couvrant parle meurtre infenfé de fes enfans , ionmariage fait fans réflexion, & avec uneprécipitation aveugle.Si tu veux encore , regarde l'Agamemnond'Homère. Ce Prince châtié& puni de n'avoir fceu donner unfrein à fa colère, s'écrie en pleurant,Hélas ! je fuis per<strong>du</strong>, mes forces %***" tm'abandonnent.vtoU.Et dans le mauvais état de fes affaires,il éteintparun torrent de larmes, le feude fes yeux que la colère avoit allumédans fa profpérité.Telle eft la vie de tout infenfé. H eftpouffé & balotté çà & là^par des paffionscontraires ; infuportable dans fes joyes,miférable dans fes trifteffes, fougueux& hautain quand il efpére,lâche & rem*F iiij


n8COMMENT. D'HIEROCLïSpant quand il craint; en un mot,commeil n'a point la genereùfe affeuranceque donne la fage confultation, ilchange de fentiment avec la fortune.• Afin donc de ne pas donner au publicde ces fortes de fcénes, prenons ladroite raifon pour guide dans toutesnos actions, en imitant Socrate qui ditcrif^îu en 1 ue^


SBK LES VER? DEPYTHàG. 125*raifon, & obéir à Dieu, c'eft la mefmechofè; caria partie raifonnabie éclairéede l'irradiation qui luy eft propre &naturelle, ne veut que ce que veut laioy de Dieu : & Famé bien difppfee félonDieu, eft toujours d'accord avecDieu ; & tout ce qu'elle fait elle le faiten regardant toujours la divinité & lalumière éclatante qui l'environnent.Au lieu que Pâme qui eft difpofée d'u- Wtt


IJOCOMMENT. D'HIEKCCLïSvements de l'opinion , & nous raméVne à la véritable fcience, & nous faitmener une vie qui ne peut manquerd'eftre trés-delicieufe, puifqu'elle efttrès-bonne & trés-jufte. C'eft ce quela fuite va faire voir.VERS XXX. & XXXI.Ne fais jamais aucune des chofes quttune fçais point ;Mais apprends tout ce qu'ilfautfça*voir, & par ce moyen tu minerasune vie ttés-délicieufe.DE ne point entreprendre les chofesque nous ne fçavons pas, cela:nous empefche feulement de faire desfautes : mais d'apprendre ce qui mèneà la bonne vie, outre que cela nous empefcheauffi tle faire des fautes, il nousdirige & nous fait réunir dans tout ceque nous entreprenons* La connoif*fance de notre propre ignorance reprimela témérité qu'excite l'opinion ; &l'acquifition de la fcience afleure le fuccesde toutes nos emreprifes. Ces deux


S CR 11S VE K S D E Pi T tift'GÏ IJtchofes font très-belles, Connoiftre quinous nefç avons pas&. apprendre ce quenous ignorons;&. elles fontfuivies d'unevie très-bonne & tres-délicieufe : &cette vie trés-déiicieufe n'eft que pourceluy qui eft Yuide d'opinion & plein -de icience, qui ne s'enorgueillit d'aucunedes chofes qu'il fçait, & qui veutapprendre tout ce qui mérite d'eftre ap- -pris. Or rien ne mérite d'eftre appri»'?«/?«/»*( Mque ce qui nous ramène à la reflem- v,n i tli e>"i i T. . . jmt mette*-biance divine ; que ce qui nous porte «'«/»«»»à confulter avant que d'agir, afin que ZSu" f rinousne faflions pas des actions folles; '£'" V i '""que ce qui nous met hors d'état d'eftrefé<strong>du</strong>its & trompez par qui que ce foit,ni par ies paroles, ni par fes actions ;que ce qui nous rend capables de faireia différence des raifonnements qu'onentend ; que ce qui nous fait fupporterk divine fortune, & qui nous donne lemoyen de la corriger ; que ce qui nousenfeigne à ne craindre niia mort, ni lapauvreté, & à pratiquer la juftice ; quece qui nous rend tempérants fur tout cequ'on appelle les piaifirs ; que ce quiBous inftruit des ioix de l'amitié & <strong>du</strong>F vj


134 GOMMENT.D'HIEROCIEJrefpeet que nous devons à ceux quinous ont donné la vie ; que ce qui nous<strong>mont</strong>re l'honneur & le culte que nousdevons rendre aux eftres fupérieurs..Voila quelles font les choies que ceVers nous dit, qu'il faut apprendre, &qui font fuivies d'une vie trés-delicieun'.ufitx'i'i*fe ; car eeluy qui fè diftingue par fa vertwmtUvcr-tu > jouit.de voluptez qui ne font ja-IMmcjau. ma; s f u i v i es <strong>du</strong> repentir, & qui imitentla conftance & la fiabilité de la vertuqui les procure ; car toute voluptéeft naturellement la fuite d'une action*îif°"rd~'f. quelle qu'elle foit. La volupté ne fub-*£•«"'' ''^e P° mt P ar elle-mefme ; mais elle arrivequand nous faifons telle ou telleaction. Voila pourquoy la volupté fuitîmiufti toujours la nature de l'action. Les a-ul'*t'J?a! étions les plus mauvaifes pro<strong>du</strong>ifent les'letaT' 7- P' tls mauv 3'fe s voluptez ; & les meilleuresactions pro<strong>du</strong>ifent auffi les voluptezles meilleures ; de forte que levertueux n'eft pas feulement au de/Tus<strong>du</strong> vicieux par la beauté de l'action ;mais il le furpaffe encore par le genrede la volupté, pour laquelle feule ilfèmble que le vicieux s'eft précipitédans le vice.


SWR. I.ES VERS DE PYTHAG.îJJEn effet, autant qu'une difpofitioncft meilleure qu'une autre difpofition,autant une volupté eft préférable à u-ne autre volupté ;ainfi,purfque fa vievertueufè dans laquelle reluit la re/lem-Mance avec Dieu, eft véritablementdivine ; & que k vie vicieufe eft brutale& fans Dieu, il eft évident que lavolupté <strong>du</strong> vertueux imite fa volupté L*miuftid»divine, en fuivant l'entendement, & prZhe'deiTDieu mefaie : & que la volupté <strong>du</strong> vi- ly">~deux ( je veux bien employer pourluy le «îefme terme ) n'imite que desmouvements emportez & brutaux ; carles voluptez & les triftefïès nous changent& nous tirent de notre état. Celuydonc qui puife oui! faut, quand iffaut, & autant qu'il faut, eft heureux ;& celuy qui ignore ces juftes borneseft malheureux. Ainfi donc la vie vuided'opinion eft feulement exempte defaute; & celle qui eft pleine defcienceeft toujours heureufe & parfaite, & parconfequent elle eft trés-délicieulê enmefme temps, & très-bonne.Ne faifons donc jamais ce que nous,ne /çavons pas faire, & ce que nous fça-


*j4 COMMENT.D'HIEROCLESvons, faifbns-Ie quand il faut. L'ignojancepro<strong>du</strong>it les fautes ; & la connoiffancecherche l'opportunité ; car plu-Heurs chofes très-bonnes d'elles-mefmesdeviennent mauvaiies quand onles fait mal à propos. Ecoutons donc ceprécepte avec ordre ; en ce qu'il nousordonne de réprimer & de retenir nosactions, il travaille à nous rendre é-xempts de faute, & en ce qu'il nouscommande d'apprendre, non pas tout,mais ce qui mérite d'eftre iceu, il nousexciteauxactionshonneftes & vertueurirtmftîmf C s ; car ce n'eft pas à eftre exempt dede faute ne r r rf , .. . . «fmt f*, u faute que confine Je bien vivre, mais aktnne V,t. fa re tQm œ ^'jj fa m p QUr |» un j j f u f_fit de purger l'opinion ; mais l'autre nepeut eflre que le fruit de la feience.Or de l'un & de l'autre, c'eft à direde vivre exempt de faute, & de bienvivre, voicy l'avantage qui t'en reviendra,ru mèneras une vie três-délicîeufe.Quelle eft cette vie délicieufeî Elle n'eftautre que fa vie qui joiiit de toute la voluptéqui vient de la vertu, & dans laquellefe rencontrent & le bon & l'agréable.Si nous délirons donc ce qui


SUR LES VERS DE PYTHàG.13^cft beau, & en mefme temps ce qui eflagréable, quel fera le compofé que ceue dit le Vers, une vie trés-délkieufe!? >ar celuy qui choifit l'agréable avec lehonteux, quoyque pour un peu detemps il foit chatouillé par l'appaft <strong>du</strong>plaifir, ce qu'il y a de honteux le jettebientoft dans un repentir trés-amer.Au lieu que celuy qui choîfit le beauavec le pénible, quoyque d'abord il foitrébuté par le travail, le beau adoucit .& diminue bientoft fa peine ; & enfin»avec la vertu, il jouit de tous les fruitsde la volupté pure. En effet, qu'on fa/Te Btilt âim*n~avec plaifir quelque chofe de honteux, f"»'"/^'îe plaifir pane, & le honteux demeure. '«*"*««••»••*"v 9 r rr i ï /• pa nettepei-Qu on fane quelque chofe,de beau, a-


ijtfCOMMENT. D'HIROCLESVERS XXXILXXXIII.&XXIV.Une faut nullement négliger la fantc<strong>du</strong> corps ;Mais on doit luy donner avec mêfurele boire & le manger, & les exercicesdont il a befoin.Or j'appelle méfure ce qui ne t'incomcommoderapoint.C 1>E corps mortel nous ayant été donmicomme un infiniment pour lavie que nous devons mener icy-bas, ify«»\%t n


SUXIïS VERSDEPYTHàG. 137les les fonctions que i'ame qui Je con<strong>du</strong>itexigera de luy , & fe porter partout où elle ordonnera ; car I'ame eftce qui fe fert <strong>du</strong> corps, & le corps eft cequi fert à I'ame. L'artifàn eft donc obligéd'avoir foin de l'inftrument dont ille fert; car il ne faut pas vouloir feulernentfè fervir de luy, mais il faut auffien prendre tout le foin raifonnable &néceflaire pour le tenir toujours en é-tat d'éxecuter nos ordres. Et parce quepar fa nature il eft toujours dans la génération& dans la corruption, & quela réplétion & l'évacuation l'entretiennent& le nourri/Iènt,tantoftIa nourritureremplaçant ce qui dépérit en luy,& tantoft les exercices évacuant & em-*portant ce qui y abonde, il faut régler tdfujftmtf».la jufte mefure, & des aliments qui font £ dctèx'tularepletion, & des exercices qui font l")£'Affc*l'évacuation. Et cette jufte mefure,c'eft rJfo».la raifon qui accorde l'habitude <strong>du</strong>corps, avec les opérations intellectuel- smicmv»-Ies de I'ame, & qui par ce moyen a foin ua»pi,U^de la fanté convenable & féante au Phi- ?*'•lo/bphe.Cette raifon choi/ira donc les exer-


138 COMMENT. D'HrEROCLescices Se ies'aliments qui n'engraiflèntpoint trop le corps, & qui âuffi nel'empefchentpoint de fuivre les mouvementsintellectuels; car elle n'a pas foind'un corps Amplement, mais d'un corpsqui fert aux pehfées de l'ame. C'eftpourquoy elle rejette lé régime athlétique,parce qu'il n'a foin que <strong>du</strong> corpsfans l'ame, & elle fuit tout foin fuperfîu<strong>du</strong> corps, comme entièrement contraireà la lumière intelligente de l'ame,Mais le régime qui, par la bonne habitudequ'il procure au corps, peut leplus contribuer aux difpofitions néceffairespour apprendre les fciences, &pour fournir à toutes les actions belles& honneftes , c'eft celuy que choifiral'homme qui veut embraner la vie dela raifon : car c'eft à celuy-là qu'on diticy;Or j'appelle mefure ce qui net'in'commodera point.Que la mefure <strong>du</strong> foin que tu aurasde ton corps ne t'incommode doncpoint i toy, qui es une ame raifonnable.Tu es obligé, toy, qui es le gardiende tous les préceptes qu'on vientde te donner, tu es obligé de choifir


son. LIS VERS DBPYTHàS.I?$ïe boire & le manger, & les exercicesqui rendent le corps obéi/Tant aux ordresde la vertu, & qui ne portentpointla partie brutale à regimber & à le cabrercontre laraifon qui la con<strong>du</strong>it;mai$cette rnefure <strong>du</strong> foin qu'il faut avoir <strong>du</strong>corps, doit eflre réglée avec beaucoup SO!H tutrt- dMd'attention & de prudence, comme la e 'f >'*("'•, ./ /- i r mierr uiuft depremière cauie de tous les mouvemens ,„*, ç t , » 0 «-deréglez; car Je cheval ne devient vi- v n " i " i -cieux , & ne fe rend le maiftre, queïorfqu'il eft trop nourri, & mal dreflcpar î'Ecuyer.En parlant de la rnefure qu'il fautfiiivre pour le corps, le Poète a mis leboire avaiit le manger, parce qu'il eftplus difficile de s'en defFendre , qu'onëft plus porté à en abufer, & que le z xt (,pim*iboiretrouble davantage la bonne ha- fj* """"'."", ° r dans le boire,bitude <strong>du</strong> corps : car un homme ians i»c


ï4-o COMMENT. D'HIîROCLES'fes ne font qu'un cercle entr'elles, &fe fuccédent naturellement; la nourritui'e& l'exercice ; l'exercice & la nourriture.La bonne nourriture donne lieuau bon exercice, & le bon exercice, à labonne nourriture. Or la mefure de l'un& de l'autre n'eft pas la mefme pour ceïuy-cy& pour celuy-là, chacun ayantfoin de fon corps félon fes veuës particulières, & félon l'ufage qu'il en veuttirer: car tout homme tafche d'accommoderfon corps à la profeffion qu'il aembraflee. Le luteur le drefie à tous lesmouvements de la lutte ; le laboureur,aux travaux des champs ; & un autrele forme à un autre forte de fervice.Que fera donc le Philofophe l Dansquelle veuë, & à quel deflèin aura-t-ilfoin de fon corps, & de quel art voudra-t-ille rendre l'inftrument? Iieftvifible que c'eft de la Philofophie , &de toutes (es œuvres. IJ ne le nourriradonc, & ne l'exercera en tout & partout, qu'autant qu'il eft poffihle à cejif<strong>du</strong>t tendre corps


SUR LES VERS DE PYTHàG. 141me , & pour l'amour d'elle feulement,<strong>du</strong> corps ; car il ne préférera jamais lapartie qui fert à celle qui s'en fèrt, commeil ne négligera pas non plus abfôhimentla première, à caufe de l'autre,mais il aura foin <strong>du</strong> corps dans l'ordre& le rang convenable, comme d'uninfiniment dont il rapporte la famé &le bon état à la perfection de la vertude celle qui s'en fèrt. Voila pourquoy ilne le nourrira pas de toutes fortes d'ali-: ments, mais feulement de ceux dont ilfaut le nourrir; car il y en a quine doiventpoint luy eflre-préfentez, parcequ'ils appéfantiffent le corps, & entraitnentl'ame dans toutes fortes d'afîêclionsterreûres& charnelles : & c'eftde ces aliments dont le Poëte parle à lafin, quandil dit; Mais àbfiiens-toy dercTsty.irtous les aliments que nous avâhs nom- 'tne^en traitant des expiations &de tadélivrance de l'ame, & Jers-tey pourcela de ton jugement.Iï rejettera donc entièrement tousces aliments ; & pour ceux dont il peutfe nourrir, iien réglera là quantité &le temps ; & comme dit Hippoerate, il


141 COMMENT. D'HTE^ROOIBSexaminera la faifon , le lieu , l'âge Seautres chofës fembiables , ne fuy per-_mettant point defê remplir fans éxa-- men & fans reflexion de tout ce dontil peut fê nourrir; & n'ordonnant pasle mefme régime indifféremment aujeune & au vieux, au fain & au malade,à celuyqui ne vient que d'entrer dansl'étude de la Philofophie, & à celuyqui y a déjà fait un très-grand progrés,ou qui eft parvenu à la perfection. LaHefureTy mefurePythagorique comprend toutesHupnyu. ces chofgs d ans çes mots q Ue { e p 0 ë teajoute, ce quitte t'incommodërappint;car par ce peu de mots ,_il rapporteau foin <strong>du</strong> corps tout ce qui tend &qui contribue à la félicité philofophique,& après ce qu'il a dit de la faméde l'âme, ij ajoute qu'il ne faut nullementnégliger la fanté <strong>du</strong> corps ; deforte que là il nous enfeigne ce qui faitla vertu de l'ame qui fè fert <strong>du</strong> corps;& icy ce qui fait la fanté & qui procurela confervation <strong>du</strong> corps, qui fertd'infiniment à l'ame. Joins donc cesdeux chofès, & tu trouveras qui quetu fois, toy, à qui ce précepte s'adref-


»U*. IÏSVERS OU PYTHAG. 14)lé, qu'il faut prendre la poiirjufte mefu*re <strong>du</strong> (ôin qu'on prend <strong>du</strong> corps, et quine t'incommodera point ; c'eft |L dire,ce qui n'empefehera pas l'intentionPhilofophique, & qui pourra aider l'âmeà marcher dans le chemin » de lavertu.En difant la médire <strong>du</strong> boire & <strong>du</strong>manger,il bannit égalementle défaut &l'excès,& il ne reçoit & n'embrafie quece qui tient le milieu, & qui eft modéré:& ce n'eft qne parcette modération qu'­on parvient à maiftriferlagourmandife,IapareAe,Ialuxure,&Iacolère.Car lamefure dont on parie icy reprime toutexcès en ces fortes de chofes, & excluttout ce qui incommode & qui rabaifie,& entraifne l'ame qui le porte versl'intelligence, c'eft à dire vers Dieu; caril faut que l'amequi s'élève versl'intelligencejoiline d'une entière tranquillité,qu'elle ne foit point agitée par la violencedes partions, & que toutes leschofes inférieures luy foient foumifes;afin que fans trouble elle puiffe méditerles chofes d'enhaut. Voila la mefuregui ne t'incommodera point; C'eft el-


144 COMMENT. D'HIEROCLîSle qui te rendra maiftre de tes paffions,qui confervera ton corps, qui te découvriraia vertu de Pâme, & qui ne détruirani n'altérera la bonne habitudeuemjtrot. ^e l'inftrument dont elle fe fert ; cartton <strong>du</strong> corps • i i rtftmt partie c eft une partie de ia vertu que de fça-*"*"' voir conferver fon corps, & le rendrepropre à tous les ufàges que ia Philofophieen doit tirer.Mais parce que le foin <strong>du</strong> corps neconfifte pas feulement dans le boire &dans le mander; & qu'H a befoin debeaucoup d'autres chofës,comme d'habits,de fouliers, de meubles, & de logement;& que dans toutes ces choiesii faut auffi garder la jufte mefure quibannit également & le luxe & la mal'propreté, le Poète ajoute avec raîfbn.VERS


SUR LES VERS DE PYTHAG. 14$VERS XXXV. XXXVI.XXXVII. & XXXVIII.Accoujlume-toy h une manière de vivrepropre & fans luxe.Evite défaire ce qui attire F envie.Et ne dèpenfe point mal à propos, commeceluyqui ne connoip point ce quieft beau & honnejle :Afais ne fois pas non fins avare &mefquin. La jupe mefure ejl excellenteen toutes chofes.CE n'eft pas feulement dans fe Loire& dans le manger que la mefure eftbonne, dit l'auteur de ces Vers; maisauflî dans toutes les autres chofes; commeégalement éloignée & <strong>du</strong> défaut &de l'excès ; car en tout on peut paflèrdoublement cette jufte mefure, foit <strong>du</strong>cofté de la magnificence, foit <strong>du</strong> coftéde la mefquinerie ; & l'une & l'autrefont blafmables, indignes des mœurs<strong>du</strong> Philofophe, & fort éloignées decette médiocrité qu'il faut garder danstout ce qui regarde le corps.Car la pro-.. G


i4


SUR LESVERS DêPYTHAG- 147Viter ce qui eft vilain & difforme.Par exemple, elle veut qu'on ait deshabits qui ne foient pas d'une étoffetrès-fine, mais propre ; de la vai/TelIequi nefoiuii d'or ni d'argent, mais d'unematière commune & propre; unemaifon qui ne foit ni embellie de marbre& d'autres pierres de grand prix,ni d'une grandeur & d'une beauté fu-mais proportionnée à fon ufàgperfluë,e. En un mot la propreté dans toute: manière de vivre exclut le luxe,comme de nul ufage, & reçoit la /implicite, comme fuffifant feule à tous lesbefoins.. En efîètjles habits,la maifonjes meublesfont principalement à notre ufage,lorsqu'ils fon t propres & qu'ils nousfont proportionnez; car pourquoy ungrand plat pour une petite portion l &pourquoy auffi un plat malpropre quigafle cette portion, & qui nous en dé-*goufle l Qu'eft-il befoin d'une grandemaifon pour un hommequin'enremplitqu'unpetit coin ! & àquoyfertauflïune maifon malpropre, qu'on ne fçauroithabiter î De mefrae en toutes cho-Gif


148 COMMENT. D'HIEROCIES.tu trouveras toujours des" deux codezque tout eft inutile & de nul ufage,hors ce qui joint la fimplicité à la pro-;/ n'ydplu Ai prêté; car dés que tu pafles la mefure <strong>du</strong>^Znftffi u befoin, tu te jettes dans l'immenfité <strong>du</strong>r-^"*'*" defir.C'eft pourquoy, mefure fi bien toutesles chofes néceflàires pour fa vie, quetu les renfermes dans ce jufte milieu,qui eft également éloigné des deux excèsconazhes.AccûuJlume-tûy donc, ditle Poè'te, à une manière de vivre ^propre.Mais enfuite voyant que cette propretépouvoit nous jetter dans le luxe,il ajoute, & fans luxe. Il auroit dit Amplement,accouftume-toy hune manièrede vivre qui f oit fans luxeMàis il a vuque cette fimplicité pourroit nous fairetomber dans le fordide: c'eft pourquoyil a joint les deux, propre, &fans luxe;en prévenant la chute d'un & d'autrecodé, parle contrepoids de l'un &de l'autre, afin que des deux il en refulteun genre dévie mafle & digne del'animal raifonnable.En réglant ainfi notre vie, nous tireronsde là encore un très-grand bien.


SUR LES VERS DE PYTHAG. 149c'eft que nous éviterons l'envie qui fuittoujours ce qui eft outré, û par rien detrop nous n'excitons pas contre nousnos propres Citoyens, de forte que tantoftils s'irritent de notre luxe, & tan rtoft ils fe plaignent de notre malpropreté;& que tantoft ils nous accufentd'eftre prodigues, & tantoft ils nous reprochentd'eftre fordides & vilains ; carces deux excès attirent également leblafme delà part de ceux avec qui nousvivons. Et c'eft ce que fignifieicy proprementle mot d'envie j car en nous invie, purdisant, Evite défaire ce qui attire l'en- bUme *vie , il veut dire, ce qui attire un blafmeraifonnable de la part des hommes.Qr la raifon & le fentiment général deshommes blafment dans la manière devivre, Je luxe & la faleté ; & dans la dé-tpenfe, la prodigalité & h mefquine-rrie : c'eft pourquoy que l'honnefteté& la médiocrité dans toutes les chofesextérieures <strong>mont</strong>rent la bonne difpofitionde notre ame, & faftent voir quela jufte mefure eft en tout ce qu'il y ade meilleur ; car il faut autant qu'ileft poffible que celuy qui aime le re-G iij


150 CoMMÏNT. D'HiEROCtESpos, s'abftienne de tout ce qui eft fujëtà l'envie, & qu'il n'irrite pas cette enviecomme une befte féroce, afin que;fans aucun trouble il puiffe s'avancerdans l'étude de ia vertu.Nous vivrons à couvert de Penvîe,en embrafiant un genre de \iejîmpte &•propre/& en évitan t le fafte de ceux quiMtux


SVK LES VERS DE PYTHàG.IJILe précepte fuivant n'eft qu'un Complairede tout ce qu'il vient de dire.VERSXXXIX.JNe fais que les chofes qui ne pourrontte nuire, & raijonne avant que deles faire.CTLû un précepte qu'il nous a déjàfou vent donné, tantofl en nousdifant; Mais fais tout ce qui dans la rmi,.Jiiite ne t'affligera point ; tantofl; Or Km 34.j'appelle mefure ce qui ne t"mcommo~derapoint; en un autre endroit; Queperfonne ni par fes paroles ni par fesaclions ne te fe<strong>du</strong>ife jamais, a" ne te rtrnt.&tt.forte à faire, ou à dire ee quirt'ejtpasutile pour toy. Et icyil.nous remet devantles yeux tous ces préceptes par cette recapitulation fommaire, en nousconfeillant de nous abftçnir de tout cequi peut nous nuire, & de faire tout cequi peut nous fèrvir.Or on fait facilement la d-iflincliontde ces deux fortes d'aclions, quand onraifonne avant que d'agir, & que l'onconfidére ce qui efl faiiable, & ce quiG uij


151 CoMMEKT. B'HIEROCIESne l'eft pas ; & il eft temps de raifonner& de confulter quand tout eft encoreen fon entier, & qu'on n'a pas encoremis la main à l'œuvre : & quandil dit icy, les chofes qui ne pourront^e nuire, nous l'expliquerons comme -nous avons expliqué plus haut le préceptequ'il a déjà donné, quand il a ditce qui ne t'affligera point : en expli'-quant ce toy, ce qui eft véritablementl'homme, PefTence raifonnable, c'eft àdire l'homme qui a embraffé la fagefle,& qui fait tous fes efforts pour fe rendrefemblable à Dieu ; car cet hommeintérieur eft bleffé par tout ce qui eftcontre la droite raifon, par tout ce quieft contre la Loy divine, par tout ce quiempefche la reftemblance avec Dieu r& qui détruit en nous fon image. Et•ff'„'H",'"' toutes ces choies viennent ordinaireblejjcntlhom-me intérieuri'ej{àdirc,l'ame ; (y d'o»elles viennent.ment <strong>du</strong> commerce de ceux avec quïnous vivons, & <strong>du</strong> foin que nous a-vons <strong>du</strong> corps, auquel nous fommesliez, & de I'ulàge que nous faifons desricheflès qui n'ont été inventées quectrtihifna comme un fècours pour le corps, &tftd.tet, , lr,wit&b.l•/• i>qu on a appellées par cette railon <strong>du</strong>n


SUR iBs VERS DE VTTXïAG.TJJmot qui marque qu'elles doivent fer- choftî p° u '1i r . , fttvir aux bcviraux beloms <strong>du</strong> corps.foins.H faut donc, dit JePoëte, que cehiyqui eft embrafé de l'amour des biensdivins, prenne bien garde de ne fêlaiffèrjamais perfuader de faire ce qui neiuy eft pas utile, qu'il n'accorde jamaisà fon corps ce qui Iuy fera nuifrbfeà luy-mefme , & qu'A ne reçoive &n'admette rien qui puiffe le détournerde l'étude de la fagefle, & dont il aitbientoft à Hé. repentir. Nous devonsprévenir toutes ces chofês parleraifonnemeritqui précède l'action, afin quei'éxamen que nous ferons de toutes nosadlions,aprés les avoir faites,puin*e nousprocurer un agréable reffouvenir ; &c'eft à quoy il travaille dans les VenfuiYans.GT


TJ4COMMENT.D'HIEROCLESVERS XL. XLI. XLII. XOII.& XLIV.Ne laijjè- jamais fermer tes paupièresaufommeil après ton coucher,Que tu n'ayes examiné,par ta raifon,toutes tes actions de la journée.Enquoy ay-je manqué! qu ay-je fait !qu ay-je obmis de ce que je dey oisfaire !Commençant par la première de tes a~clions, continué ainjî de fuite*Si dans cet examen tu trouves que tuayesfait des fautes, gronde-t'en févérententtoy-mefme j&fitu as bienfait, réjouis-t'en.QUand tu es parvenu en cet endroit,raflèmble dans ta mémoire^•vmtoue tous k* préceptes qu'on vient de te•ftxamintrfa donner ;.afin que dans le tribunal intéftnftience,il . i / ifaut'refajfèr rieur de ton ame, les regardant com-Tv!m" L J!Ï x me^es^ol^-divines, tu puilTesfairefeutrcmentuti.rement Péxamen de tout ce que tu asv« n . bien ou mai fait ; car comment 1 exa-


stm LéS VERS DïPYTHàG.ïJJfflen de nos acîlions paftees pourroit-ilnous mettre en état de nous gronderou de nous louer, fi le raifonnementqui les précède ne nous avoit remis devantles yeux certaines loix & certaine»régies félon lesquelles nous devons réglernotre vie, & qui doivent eftre pournous commeun butdivin, auquelnou»dirigions tout le lêcret de notre confidence.Pythagore nous ordonne dafaire cet examen tous les jours, fans ymanquer; afin que l'aflr<strong>du</strong>ité <strong>du</strong> fouvenirle rende plus fêur& plus infaillible.Etilveutquenouslefâffions le foiravant que de nous endormir r afin quetous les foirs après toutes les actions deIajournée,nousnousrendions un compteexact devant le tribunal de laconfcience,& que cet examen févére de L'ixmmdtnos difpofitions, foit comme un canti- "" d 'fP"fiqueque nous chantions à Dieu à no-m« «» centrecoucher. En quoy ay-je manqué î "^uiTnX*•qu-œy-jefait ? qu'ay-je obmis de ce que ««*"•je dev ois faire ! Par ce moyen nous régleronstoute notre vie- fur les régiesqui nous ont été prefcrhes ; & nousconformerons notre raifon qui juge, àG vj


w1^6 COMMENT. c'HiEfiioctEsl'entendement divin qui a fait la Loy.fourtfàrgntT Car, que dit le Legiflateur \ QueU Peine tu , * , 1 n r 'leaturdeftw nous devons honorer les eitres lupet'it"u!i"nd,fà° n l'ordre & le rang de leurrieurstoutes ces effence ; qu'il faut avoir beaucoup deeUsùfl't*'- confidération&derefpect pouriïospétujmcftKt.res & nos méresj & p aur tous nos parents; rechercher & aimer les gens deLien ; dominer nos paflions & nos affectionsterreflres ; nous refpecter nousmefmesen tout & par tout ; pratiquerla juflice ; reconnoiftre la brièveté decette vie, & l'infiabilité des richefles; recevoiravec fourniflion le fort que le jugementdivin nous envoyé ; ne nou»Elaire que dans les penfées dignes de)ieu ; & ramener incefTamment notreefprit à ce qu'il y a de meilleur ; n'aimer& n'embrafTer que les raifonnementsqui méritent véritablement ce nom ;nous mettre hors d'état d'eflrefurpris& fubjuguez, pour conlêrvcr le précieuxdepoft de la vertu ; confuher a-vant que d'agir, afin que le repentir nefoit pas le fruit de toutes nos démarches;nous purger de toute opinion,rechercher la Yjedelafcience, & accor-


^—IlIIISCR IES VERS BE PYTHAG. 157der notre corps' & toutes les chofes extérieuresaux fonctions de la vertu.Voila les Loix que l'entendementdivin impofèaux âmes. Dés que la raifonles a receuës, elle devient pour elie-mefmeun garde très-vigilant. Enquoy ay-je manqué/ quay-jefait? ditelle, tous les jours, en rappeliant parordre toutes fes actions bonnes & mauvaises.Et à la fin de cet examen, fi elletrouve qu'elle ait pane la journée (ansrioier aucune de ces Loix, eiïe fê fait«ne couronne des fruits de fa joye divine.Et fi elle fe furprend dans quelquefaute, alors eiïe fê chaflie par les févérescorrections <strong>du</strong> repentir,comme pardes remèdes aftringents. Voila pourquoy,dit le Poète, il faut châtier lefommeil pour donner le temps à la raifonde faire cet examen. Le corps fùpporterafacilement ces veilles, n'étantpoint entraifné dans la néceffité de dormir,à caufe de fon régime tempérant& fage qui fait que les partions les plusnécefïaires font fbumifes à l'empire defâ raifon.Ne îaijfe donc jamais fermer tespau-


158 COMMENT. D'HIEHOCDêS"piêres au fommeil après ton coucher tque tu n'ayes examiné par ta raiforttoutes tes aclions de la journée. Et queleft cet examen? En quoyay-jemanqué !qu'ay-jefait ! qu ay-je obmis de ce queje devois faire ! car nous péchons? endeux manières, ou «nfaijant ce quenous ne devons pas faire, ce qui eft exprimépar ce mot, en quoy ay-je manqué!qu'ay-jefait! ou en nefaifantpasce que nous devons ; ce qui eft exprimémot à mot dans ce Vers, Qu ay-je obmisde ce que je devois faire! Car autrechofe cft obmettre le bien,& autre cho-•fmttt ft.fJJîeîje com- -fe commettre le mal ; l'un eft une faumt$»n.te d'omiffion, & l'autre une faute decommiffion. Par exemple, Ilfauttoû*jours prierj & il ne faut jamais blafphêmer.Il faut nourrir fonpéve & fa mère,& Une faut pas les maltraiter. Cehiyqui ne fait pas les deux premiers pointsde ces deux préceptes ; il ne fait pas cequ'il faut; & celuy qui commet les deuxderniers, il fait ce qu'il ne faut pas;tn quoi »»


SVK LES VERS DEPYTMAG. \^Le Poète nous exhorte donc à faireun examen de toutes les acflions de lajournée, depuis la première jufqu'à ladernière, par ordre, fans oublier celles<strong>du</strong> milieu. Ce qui ejl exprimé par cemot continue ainfide fuite : carfouventH arrive qu'une tranfpofition fê<strong>du</strong>it lejugement, & rend excufable par le derangement,de la mémoire, ce qui fêroicfans excufes'ff étoitdansfon rang.D'ail- «*


-AtfbCOMMENT. D'HIEROCLE?t'en notre CM- raifon, en nous étabiiïïànt nous-mefcfcience guidie . f' rfarU droite mes pour juges denous-melmes, nousr«fo».rnefmes, dis-je, que nous avons apprisà refpecter particuliérement;car qui eflcequi peut reprendre quelqu'un, com-rme chacun peut fe reprendre foy-mefme!Ce qui efï libre, fe fervant de fa liberté, rejette les avertiïïements & lescorrections des autres, forfqu'il ne veutpas obéir; mais la confcience, qui agitau dedans de nous, efl néceïïàirementforcée de s'écouter elle-mefme. Voila legouveneur que Dieu nous a donné ;voila noftre précepteur, notre pédagogue;voila celuyquelaraifon nous donnepour juge de toutes les actions denotre journée.Ce n'eft que de luy qu'ellereçoit les informations & la féntence,afin que prononçant luy-mefme furluy-mefme,il fe condamne ou s'abfolvepar fon juffrage félon qu'il mérite d'eftrecondamné ou abfous ; car après que.dans fâ mémoire, comme dans un écritil a Jeu tout ce qu'il a fait, alors regar-rdant la Loy comme l'exemplaire qu'ifdevoit fuivre, il prononce & fè déclareluy-mefme par fon jugement, digne de


SUR IES VERS DE PYTHAC. I£IIoiiange ou de blafme : & cette prati- CommntnoMque journalière fait de celuy qui l'ob- WnuifnMfervela véritable image de Dieu, en ad- l ' dt D "*'joutant, & en retranchant tous les joursquelque choie, jufqu'à ce qu'elle foitportée à fa perfection, & qu'on y voyeéclater toute la beauté de la vertu. C'eftcife qui achevé & qui perfectionnel'homme de bien autant qu'il eft poffiï>Je.Et c'eft là que finit fa première partiede ce petit traité, fe Poè'te fe haftantde paner aux préceptes qui tendent 4faire de l'homme un Dieu.


xliCOMMENT.D'HIEROCLESVERSXLV. XLVI.XLVII.& XLVIII.Pratique lien toutes ces ehofes, mêdite~les bien j il faut que tu les aimes detout ton cœur.Ce font elles qui te mettront dans la voyt.4e la vertu divine.J'en jure par celuy qui a tranfmïs dansnotre ame leJacré quaternaire ,Source de la nature dont le cours efléternel.VIr Oicy ce que fay déjà dit dans lapréface, que la Philofophie pratiquefait l'homme de bien par l'acquifitiondes venus ; que la Philofophiecontemplative fait l'homme femblablecifStiin, à Dieu, par l'irradiation de l'entende-5TftS?T ment & dc fa vér «é; & qu'au moinsdonti'nttn- dans ce qui nous regarde, les petitesaiment divin i r j • r /r • i r(p-u-vente- choies doivent necellairement precc-*!•'£"""'" der les grandes; car il eft plus aifé deconformer la vie humaine aux régiesde h raifon, qull ne feft de Ja. porter à


StfRIEsVïSSDïpYTÏÎÀG. trfjCe qu'il y a déplus divin & de plus fublime; ce qui ne fe peut qu'en la rappellanttoute entière à la contemplation.D'ailleurs il efl impoffible que nouspoffëdions la vérité fans trouble, finos facultez animales ne font entièrementfoumifes aux vertus morales félonh ioy de l'entendement; carl'ameraifonnabletenant le milieu entre l'entendement& ce qui efl privé de raifon,elle ne peut eflre invinciblement attachéeà cet entendement, qui efl au deffusd'elle, que lorfque pure & dépouilléede toute affection pour les chofesqui font au defïbus, elle s'en fêrtavecpureté ; & elle fera pure fielle ne fe laiffepoint emporter parce qui efl fans raifon, & par ce corps mortel, & fi ellen'en a foin que comme de chofès quiïuy font étrangères, en ne s'y appliquant, & en ne s'y attachant qu'autantque le permet la Loy de Dieu, qui nous python «,.défend de tafcher en aucune manière fâ^rj,*de la délier, & qui nous ordonne d'at- j""»*» */«tendre que Dieu vienne luy-mefme ,"' r 'TcmaniHei*nous tirer de cette captivité.Une telle ame a donc befoin de deux


i$4 COMMENT. D'HIEROCLESfortes de vertu ; de la veru politique oupratique qui régie & modère la fureurqui la porte vers les chofes d'icy bas ;"Pturqmy lu- & de la vertu contemplative qui la por-7.!vertu fl*- te & l'élève vers les chofes d'enhaut, &'iYrïùZu».


SUR IBS VERSDE PYTHA


-4iégCOMMENT.DUIEROCIESîa féconde, celle par laquelle nous nousrendons maiflres de ce que nous avonsappris, & le mettons en pratique ; c'efti à celle - là qu'on ordonne d'exercer* & de pratiquer ; & la troifiéme, cellepar laquelle nous aimons ce quenous avons appris, & ce que nous pratiquons;& c'eft celle-là qu'on exhorteà aimer toutes ces choies.• Afin donc que nous ayons toutes les,/"«"i^«nr facultez de notre ame raifonnableten-*me doivent <strong>du</strong>es & appliquées à ces préceptes des'^"e'dUpn- vertus, on demande icy de la faculté'peut*"! intelligente, la méditation ; de la facultéactive, la pratique & l'exercice; &de la faculté qui embraue & qui aime,on en exige l'amour, afin que par leurmoyen nous acquérions les véritablesbiens, que nous les confêrvions par l'exercice; & que nous ayons toujourstumeur de u pour eux l'amour inné dans nos cœurs.•vertu irme 4-, .... _ . „ -tUm nos tx cette diipolition ne manque pas d elcomrs.JJ.Ç f u ivi e


SUR LES VERS ift PYTAAG. \€Jc'eft-à-dire, elles te rendront femblableà Dieu par la connoiflance certainedes eftres : car la connoiflance descaufes des eftres, des caufes dis-je, quifont premièrement dans l'intelligen-»ce de Dieu leur créateur, comme les,exemplaires éternels,mçne au degré leIus fiiblime de la connoiflance deÎ)ieu, qui eft fuivie de la parfaite rekfemblance avec luy. Et c eft cette reffèmblancequ'on appelle icy vertu divine, comme fort fuperieure à la vertuhumaine, qui ia précède, & qui eneu comme le fondement.La première partie de ces Vers fetermine donc par l'amour de laPhilofophie,&de tout ce qui eft beau &honnefte ; cet amour marchant le premier, eft fuivi de la connoiflance de lavérité ; & cette connoiflance nous mèneà la parfaite reflèmblance avec lavertu divine, comme on le fera voirdans la fuite. La néceffité de l'union,ou de l'alliance de toutes ces chofês eftconfirmée icy par fermens. Car le Poètejure avec beaucoup de ferveur, queh vertu humaine étant parfaitement


x£8 COMMENT. D'HIEROCLESacquife,nous con<strong>du</strong>it à la reffemblanceavec Dieu. Et quant au précepteZePttiejufli. q U 'jl nous a donné dés l'entrée, rétpefied'avoirlu- i, , /• .. T t\ti,*pti,*vtir cle lejerment, ii nous ordonne par làfirent. l ' ^e nous abftenir <strong>du</strong> ferment dans les .chofes cafueHes, & dont l'événementeft incertain : car ces fortes de choiesfont petites,& fujettes au changement,c'ell pourquoy il n'eft ni jufte,ni feur dejurer fur elles ; car il ne dépend pas denous de les faire réuffir.Mais furies choiesdont on parle ici,qui font néceflàirementliées enlèmble, & d'une très grandeconfequence,on peut jurer feurement,&avec toute forte de bienfëance& de juflice : car ni leur inftabilité nenous trompera, puifqu'étant liées parlaloy de la néceffité, elles ne peuvent nepas arriver; ni leur obfcurité & leur batfefTene les rendent indignes d'eflre fcel.lées par le témoignage & l'interventionde la divinité. Et fi la vertu & lavéritéfe trouvent dans les hommes, encoreplus fe trouvent - elles dans lesDieux.D'ailleurs ce ferment devient icyun précepte, qu'il faut honorer celuyqui~J


SUR IES VERS DE PYTHàG. 169qui nous enfêigne la vérité, jufqu'à ju- C V""' "•-^ , ,., 6 A / /r • 'r '" r - Ouf tutrer par iuy, s il eu neceilaire, pour con- }nrerp*rr* u -firmer fes dogmes, & à ne pas dire feu- £",' tlûVi'nIement de iuy, il l'a dit; mais à a/fëli- p*rVkommtrer avec confiance, les chofes font ain- crqûîTn-'fi,j'en jure par luy-mefme. Et en ju- f"*"*'rant fur l'union néceflàire de ces habitudestrès - parfaites, il entre dans lefond de la Théologie, & fait voir manifeftementque le quaternaire, qui eftla fource de l'arrangement éternel <strong>du</strong>inonde, n'eu autre que Dieu mefme,qui a tout créé. Mais comment Dieueft-il le quaternaire? c'eft ce que tu. apprendras <strong>du</strong> livre facré que l'on at- ce Uvrtejttribuë à Pythagore , & dans lequel f,rd "'Dieu eft célébré comme le nombre &rw«i«sdes nombres. Car fi toutes chofes exif- "^"/'tZJuUtent par fes décrets éternels, il eft évi-


170 COMMENT. D'HIEROCLEStnïrMfohi de dixaine jufqu'à vingt, & ia trofié-©• onze niïi me dixaine de melme julqu a trente ;ywrdix (r £ aj n fj ^ toutes' les dixaines jufqu'àceitt. Après cent it revient encore demefme à un, deux, trois ; & ainfi l'intervalle<strong>du</strong> dix toujours répété , vajufqu'à f infini. Or la puifTance <strong>du</strong> dixc'eft lequatre;car avant qu'on parviennejufqu'au dix accompli & parfait, ondécouvre toute la vertu & toute la perfection<strong>du</strong> dix dans le quatre.2 En effet, en aftèmblant les nonvbres2 depuis un jufqu'à quatre, cette addi-_ tion fait dix ; puifqu'un, deux, trois ,J? quatre font dix : & le quatre eft un mi-• lieu arithmétique entre l'un & le fept,1 ° parce qu'il furpafTe l'un <strong>du</strong> même nombredont il eft furpafTe par le fept ; & cenombre c'eft le trois, quatre eftant audefTus d'un, comme fept au demis dequatre. Or les vertus & proprietez del'un & <strong>du</strong> fept font très-belles & trèsexcellentes: car l'unité, comme principede tout nombre, renferme en elfe lapuifTance de tous les nombres ; & lefept, comme vierge & fans mère, a enfécond la vertu & la perfeftion de lu-


SUR LES VERS DE PYTHAG- 171nîté, puifqu'il n'eft engendré par aucun,nombre contenu dans l'intervalle<strong>du</strong> dix, comme Je quatre eft pro<strong>du</strong>itpar deux fois deux, le fixpar deux foistrois, & le huit par deux fois quatre, leneuf par trois fois trois, & le dix pardeux fois cinq ; & qu'il n'en engendrenon plus aucun dans cet intervalle ,comme le deux pro<strong>du</strong>it le quatre, letrois le neuf,& le cinq le dix; & le quatretenant le milieu entre l'unité incréée,& le fept fans mère, a feul receules vertus & puiflànces des nombrespro<strong>du</strong>ifans & pro<strong>du</strong>its, qui font renfermezdans le dix, étant pro<strong>du</strong>it par uncertain nombre, & en pro<strong>du</strong>ifant auffiun autre : car le deux répété pro<strong>du</strong>it lequatre, & le quatre répété pro<strong>du</strong>it lehuit.Ajoutez que la'première figure folîdefe trouve dans le quatre, car lepoint répond à l'unité, & la ligne audeux, parce qu'en effet d'un point onva jufqu'à tel autre point, ce qui fait laligne ; & la fuperficie répond au trois,-car le triangle eft la plus fimple des figuresreclilignes : mais la folidité eftHij


171 COMMENT. D'HIEROCLESle propre <strong>du</strong> quatre, car c'«ft


SUR. IES VERS DEPYTHAG. 173à l'égard des Dieux éternefs,& qui fonttoujoursJes mefmes; Scqu'icy on jurepar celuy qui nous a enfêigné le nombrequaternaire, qui véritablement n'é^- Btl &p ittoit pas <strong>du</strong> nombre de ces Dieux, niJt*'*^,,des héros par feurnature, mais feulementun homme orné de la reflèmblanceavec Dieu , & qui confervoitdans l'efprit de fës difciples toute lamajefté de cette image divine. C'eftpourquoy ce Poè'te fur de chofes fi-grandes jure par luy, pour marquertacitement parla l'extrême vénérationqu'aboient pour luy fes difciples, &la grande diflincftion que ce Philofbphes'étoit acquife par les fciences qu'ilJeur avoit enfeignées.La plus grande de ces fciences c'eft4a connoiiTance <strong>du</strong> quaternaire qui atout créé. Mais parce que la premièrepartie de ces Vers a été brièvement expliquée; que la féconde confifte dansune promefTe ferme & fiable, que lefàcré nom <strong>du</strong> quaternaire eft connupar une efperance qui ne peut tromper;& que ce divin quaternaire a étéexpliqué, autant que le permettofentHiij


174 COMMENT. D'HIEROCLISles bornes que nous nous fommes préfcrites,panons aux autres chofes auxquellesces Vers nous appellent : maisfaifons voir auparavant avec quelle ardeur& quelle préparation nous devonsnous y porter,& quel béfoin nousavons en cela <strong>du</strong> fecours des eftres fupcrieurs.VERS XLVIII. XLIX.Mais ne commence h mettre la main àl'œuvre,Qu'après avoir prié les Dieux d'acheverce que tu vas commencer.its Jtnxju- T 'Auteur de ces Vers décrit en peules neiilhurei I r I T t /- •i n»ui fart J—ide mots les deux choies qui convJrfuiiubicns.courent absolument à nous faire obte-nu- les véritables biens. Ces deux chofesfont le mouvement volontaire denoftre ame , & le fecours <strong>du</strong> ciel ; carquoy que le choix <strong>du</strong> bien foit libre,& dépende de nous, cependant com-me noustenonsu","'Je ntttt de Dieu cette liberté,iihert?,&t*r & ce pouvoir, nous avons continuelfufequtnt,ri /• • rv -JBOW »»» iement belom que Dieu nous aide,ic'fwil'^*


SUR. IES VERS DEPYTHAG. 175ve ce que nous luy demandons. Carce qui vient de notre part reflembleproprement à une main ouverte & ten<strong>du</strong>epour recevoir les biens; & ce queDieu contribue de la fienne, eft commele magafin ou la fource des donsqu'il nous fait. L'un eft ce qui chercheles biens, & l'autre eft ce qui les <strong>mont</strong>reà ce qui les cherche comme il faut :• & la prière eft un milieu entre notre recherche& le don de Dieu, Elle s'adrefleà la caufequi nous a pro<strong>du</strong>its, &qui, comme elle nous a donné feftre,nous donne aufli le bien eftre. .Or comment quelqu'un recevra-t-iice bien éftre, fi Dieu ne le donne ! &comment Dieu, qui feul le peut don-' ner, le donnera-t-il à celuy, qui étantle maiftre de les mouvemens, ne daignepas feulement le demander ? Afin 0n *'.***'•!*J ,, n, r œ tn-v.m, fi ondonc que d un coite nous ne raflions « prie,


176 COMMENT. D'HJïR.OCLISrtatenJoU Ciel, & que nous joignions ainfi latjtre tournée . , \i,n- i r \iféitU friére, pnere a 1 action, comme la forme a lafZr'rfff' Q Z matière, ce Poète, pour nour porter àdemander ce que nous faifons, & àfaire ce que nous demandons, a dit enne faifant qu'une feule chofe des deux,mais ne commence à mettre la main àl'œuvre, qu'après avoir prié les Dieuxd'achever ce que tu vas commencer.En effet il ne faut ni entreprendreles belles chofes, comme s'il dépendoitde nous d'y réuffir, fans le fecours deDieu, ni nous contenter non plus desfimples rrfots- de la prière , fans employerde notre part le moindre effortpour obtenir ce que nous demandons;lAgir fat car en ce faifant ou nous n'embraflefricr,c'efl rons qu'une vertu impie, & fans Dieu,Une itcTttt ^ i -imtie.&fMs s'il eft permis de parler aipfi, ou nousD ""' ne proférerons qu'une prière dénuéed'action. Or ce qu'il y a d'impie dansle premier parti ruinera entièrement1 effence de la vertu ; & l'inaction <strong>du</strong>dernier détruira abfolument l'efficaceTf "'«« ^e ' a P r i ere « Eh comment peut-il y a-luicfifaitft- voir rien de beau dans tout ce qui n eftDieu.' 1 ' ' point fait félon la régie de Dieu l Ee


SVK IBS VlRS DB PYTMAG. I77comment ce qui fe fait félon cette régie, n'a-t-il pas befoin <strong>du</strong> fecours deee mefme Dieu, pour s'accomplir &pour exifter ! Car la vertu eft l'image deDieu dans l'ame raifonnable. Or touteimage a befoin de l'original pourexifter : mais c'eft inutilement quenous pofledons cette image , fi nousn'avons continuellement les yeux atachezfur cet original, dont la reffemblancefait feule le bon & le beau-.Si nous voulons donc acquérir lavertuaclive>ilfaut prier; mais en priantil faut agir; &voik ce qui fait que nousregardons toujours la divinité & la lumièrequi l'environne, & ce qui nousexcite à la Philofophie, que d'agir toujoursen adreffant toujours nos prièresà fa première caufe de tous les biensvCar la four ee de la nature dont le coursefiéternel, le facré quaternaire, eft la- -caufe première, non feulement de l'eftrede toutes chofes, mais de leur bieneftre, ayantrépan<strong>du</strong>, & femé dans cetunivers le bien qui luy eft propre, commeune lumière incorruptible & intelligentcL'amequi s'atache à cette cau-Hv


«HAT bonnestrtvres portei la trri.'rt.17! COMMENT. D'HIEROCLESfe, & qui s'eft purgée elle-mefme commel'œil, pour rendrefa veuë plus claire& plus fubtile, eu excitée à la prièrel'éfpiiuthn par fon application aux bonnes œuvres; & par la plénitude des biens quirefultent de la prière elle augmentefon application, en joignant aux parolesles bonnes actions, & en afleurant& fortifiant ces bonnes actions par cetentretien divin. Partie trouvant, &s'ingerant par elle-mefme, & partie é-cïairée d enhaut, & comme illuminée,elle fait ce qu'elle demande par desprières, & elle demande par des prièresce qu'elle fait. Et voila quelle eftcette union fi neceflàire de la prière &de l'action.Mais quds font les avantages quinous reviennent de ces deux moyensunis! C'en ce que nous allons voir dansla fuite.«•ça*


SOK.IES VlRS DEPYTHAG. 175VERS XLIX. L. U.Quand tu te feras ren<strong>du</strong> cette habitudefamilière,Tu connoijlras la conflitution desDieux immortels ,& celle des hommes,Jufquoù s'étendent le s differens eflres,& ce qui les renferme, & qui leslie.LA première chofe que l'auteur ^vMt^gt,\ . . qui revint.promet a ceux qui pratiqueront «»/


180 COMMENT. U'HIEROCLESquoyque feparées par leur nature, fêréïïnïiîent par le mefme intervalle quiCdrcrsjiugej J es fépare. Et de ce que les unes fontUtTemrt"" premières, les autres moyennes, & lesf\Tol,'mT,autres dernières, c'eft ce qui les féparethom«u re- en mefme temps & qui les unit ; car parmante À Dieu . , L r • i i •far »t tUrt ce moyen ni les premières ne devienne.'»,dront moyennes ou dernières ; ni lest"/" «"/in. moyennes, premières, ou dernières ; ni4nutj*m*is fes dernières ne deviendront moyennesou premières : mais elles demeurentéternellement distinguées & feparéesfeion leur genre, par les bornesque leur créateur leur a données. Etparla nous entendons ce mot,jufqu'ûàs'étendent les diffèrens ejlres : & pourentendre de mefme celuy qui fuit, &ce qui les renferme, & qui les he, examinons-iede cette manière :Cet univers ne ièroit point parfait,s'il ne renfermoit en luy-mefme lespremières, les moyennes, & les dernièresparties,comme le commencement,le milieu, & la fin de tout cet alTemblage,& de cette compofition. Ni lespremières parties ne feroient premières,fielles n'étoient fuivies des moyen-


SBR EES VERS DE PYTHAG.I8 Tnés & des dernières ; ni les moyennesne lèroient moyennes,!! elles n'avoientaux deux collez les deux extrêmes; niles dernières enfin ne feroientce qu'ellesfont, fi elles ii'étoient précédées parles moyennes , & par les premières.Tous ces difîêrens eftres fervent ensembleà la perfection <strong>du</strong> tout : & c'eftce qu'on veut marquer icy en difant,ù 1 ce qui les renferme,^ les lie les unsavec les autres.. Comme differeas parleur elpéce, ils font féparez ; m ais commemembres d'un fèut, & mefme tout»ils fe réunifient, & fè rafiemblent ; &par cette féparation, & par cette union»raflemblées, ils remplifîent & achèventtoute la conftitution & tout l'arrangementde cet ouvrage divin : Conftitutionque tu connoiftras, fi tu viens àte rendre familiers les biens dont il a dn à dire,déjà parlé. On ne peut faire mention £,£"„" fdes deux extrêmes, que les moyens ne /""• '* f"'-fe préfentent à l'efprit tout aufiltoft , Tu.c'eft pourquoy il le contente de dire, /


i8iCOMMENT. D'HIEROCLESfifmi de im- moyens ; & les derniers re<strong>mont</strong>ent auxte 0- de lu- / . , . , , ,miére, t'efl à premiers par ia médiation des héros*"' l " •**' pleins de bonté & de lumière j carvoilale nombre & le rang des eftres raifonnables,comme nous-tels.Or comment il iàut connoiftrechacun de ces genres, c'eft ce qui a déjàété dit dés l'entrée; c'eft d'avoir uneconnoiflance de fcience de tous ces eftresque la tradition nous a appris à ho-Unj t^xeUt norer ; & cette connoiflance de fcience"^ul'ùms, nc fe forme que dans ceux qui ont ornéH»i*)entU ï a vertu pratique riar la venu contemdefeitme.piative,ou que la bonté de leur nature afait paner des vertus humaines aux vertusdivines ; car de connoiflre ainfi leseftres comme ils ont été établis & conftituezpar Dieu mefme, c'eft s'éleverà la reflemblarice divine. Mais parcequ'après l'arrangement de ces eftres incorporelsou immatériels vient la naturecorporelle, qui remplit ce monde


SPR IES VERS DE PYTHAG-I8Jvifible, & qui efè foumifè à la con<strong>du</strong>iteide ces fubftances raifbnnables, ce Poète cmnoifante<strong>mont</strong>re tout de fuite que le bien de la » nt *il""&fcience naturelle ou Phyfique fera le »»«^-""*«-r rr i» cedtttamfruitde ces connoifTances que I on aura ««^«t» dtapprifes avec ordre.D '" > 'VERS LU. LUI.Tu connoiflras encore félon la juflice,que la nature de cet univers ejl partoUtfetnblable;De forte que tu n'efpêreras point cequ'on ne doit point efpérer, & querien ne te fera caché dans ce monde.LA nature en formant cet univers fur if«*t»reicyla mefure & proportion divine, Fa oit»*'"" 9 "'ren<strong>du</strong> par tout fembfable à foy-mefmeproportionnellementen différentes manières, & de toutes les différentes efpécesqui y font répan<strong>du</strong>es, il en a faitcomme une image de la beauté divine, cmmani'n.en communiquant diveriément a la co- im» v dt upie, les perfections del'originaf ; carelt"-"' lMnt -le a donné au ciel le mouvement perpétuel; & à la terre, ia fiabilité. Or ces


Ï84COMMENT. o-'HiERoctBSdeux qualitez fontautant de traits


SUR IES VERS DE PYTHAG. 185mais Dieu par fa nature ; ni connoiftretoujours, quand mefme H connoiftroitdifféremment quelquefois ; car cela lemettroit au rang des anges : au lieu quec'eftun homme qui ppr larefïèmblanblancepeut s'élever à ce qu'il y a demeilleur, & qui par fa nature eft inférieuraux Dieux immortels, & aux hérospleins de bonté & de lumière, c'eftà dire, aux deux genres qui occupentle premier & le fécond rang. Comme il $£%£,* Meft inférieur à ces eftres par ne connoif-


iî£COMMENT. D'HIEROCIESL'eflènce humaine étant donc telle, illuy convient de connoiftre la conftitutiondes Dieux immortels, & celles deshommes mortels, c'eft à dire, l'ordre &le rang des eftres raifonnablcs, de connoiftreque la nature de cet univers eftfemblable ; c'eft à dire, que la fubftancecorporelle, depuis le haut jufqu'aubas, eft honorée d'une reflemblance a-nalogique avec Dieu ; & enfin de connoiftretoutes ces cho(es,felûn lajujlice,c'eft à dire, comme elles font établiespar la Loy, comme Dieu les a créées,&de la manière qu'elles font réglées &rangées par fes Loix, tant les corporel-_ , les que les incorporelles ; car c'eft deTout les on n o i n i ivngeideDhu 1 un & de 1 autre de ces deux ouvrages«^"reïonu ^e Dieu


su», LES VERS DEPYTHAG. 187tion les a établis & diftinguez. Et deces deux connoiflances, je veux dire,de celle de l'ouvrage incorporel deDieu , & de celle de Pouvrage corporel& vifible, il nous en revient un a-vantage^trés-précieux , c'eft que nous ^tt«t^A*nefpérerons point ce au il ne faut vas '•""j.arriver; tout de mefme celuy qui s'attendqu'après fa mort, il fe revêtira <strong>du</strong>


i88COMME irr. B'HIEROCLES.corps d'une belle, & qu'it deviendra a-nimal fans raifon,à caufê de les vices;ou plante, à caufe de fa peÉuiteur & defa ftupidité, celuy-Ià prenant ur» chemintout contraire à ceux qui transformentl'eflence de l'homme en quelqu'­un des eftres fupérieurs, & la précipitantdans quelqu'une des fubflances inférieures, fe trompe infiniment, &Kurt *ment ignore abfolument la forme eflentielptutjamais O % .thonier. le de notre ame qui ne peut jamaischanger; car étant & demeurant toujoursl'homme, elle eft dite devenirDieu ou befte par le vice, ou par la vercequtt'iHittu quoyqu'elle ne puîné eftre ni l'unffychcfi je ni 1 autre parla nature, mais leuiementi>jtb«iort. p^. f a re^emblance avec l'un ou l'autre.En un mot, celuy qui ne connoift pasla dignité de chacun des eftres ; mais quihrormct, y ajoute ou en diminue, eeluy-là faitfond, d-cf,. J K . r J j» • •nicm vames, de Ion ignorance un ronds d opinionsusfrâius* vaines, & d'efpérances, ou de craintesfrivoles ; au heu que tout homme quidiftingue les eftres félon les bornes queleur a donné leur Créateur, & qui lesconnoift comme ils ontétécréez v & quimefure Dieu, s'il eft permis de parler


SUR LES VERS DE PYTHAG.I8Jainfi, par la connoiflance de foy-mefme,cefuy-Ià obferve exactement leprécepte qui ordonne de fuivre Dieu,il connoift fa plus excellente mefure,& fe met en'état de ne pouvoir jamaiseftre trompé ni furpris.»S3*


IJOCOMMENT. D'HIEROCLESVERS LIV. LV. LVI. LVII.LVIII. & LIX.Tu connoijtras auffi que les hommess'attirent leurs malheurs volontairement,& par leur propre choix.Mijérables qu'ils font ! Ils ne voyent nin'entendent que les biens font présd'eux.Il y en a très-peu quifâchentJe délivrerde leurs maux.Tel ejl le fort qui aveugle les hommes,& leur ofle l'efprit.Semblables à descylindres,Ils roulent çk & là, toujours accable^de maux fans nombre;Car la funefle contention née avec eux,& qui le s fuit par tout, les agite fansquils s'en apperçoivent.Au lieu de la provoquer & de l'irriter,ils devr-oientla fuir en cédant.L'Ordre des eftres corporels & incorporelsétant bien connu, l'enencede l'homme eflauflî trés-éxaclementconnue;on connoift ce qu'elle eil, &


SUR LES VERS DE PYTHAG. .91à quelles pallions elle eftfujette; & l'onfçait qu'elle tient le milieu entre les entresqui ne tombent jamais dans le vice,& ceux qui ne peuvent jamais s'élever àla vertu. Voila pourquoy elle a les deuxpenchants que ces deux iiailons luy infpirent,tantofl: vivant là d'une vie intelligente, & tantofl prenant îcy des affectionstoutes charnelles : ce qui a faitdire avec beaucoup de'raifon par Hera- n-ort *ïdite, que notre vie eft la mort, & notre Z!!n>. jïf,,-mort, la vie; car l'homme tombe & fe r j r J" v ?f''précipite de la région des bienheureux, Mondecomme dit Empedocfe le Pythagori- l ' htmme -cien,Banni <strong>du</strong> celefle fejour, 'Errant & vagabond, agité de s furie sDe la difcorde en feu.Mais il y re<strong>mont</strong>e & recouvre fbn an- ^"«/ft»"*cienne habitude, s'il fuit les choies d'icy ' .bas, & cet affreux fêjour où demeurentcomme dit le mefme Poète ,Le meurtre, la colère,& mille effaims C'*"M"'f-,. •" tim <strong>du</strong> mondede maux :i'*cmrdt*d-• mhJklementEt dans lequel ceux qui y tombent, fZj*Z£


de cft plongédans le mù,ij2COMMENT. D'HIEROCLESErrent à l'abandon dans les noirescampagnes,De l'injure & <strong>du</strong> deuil.Ceîuy qui fuit ces trilles campagnes de"Prtiriedti* l'injure, eft con<strong>du</strong>it par ce bon defir* r " ' dans la prairie de la vérité ; & s'illa quitte,la chute de lès aides le précipite dansun corps terreftre,Où il boita longs traitsTûubli defonhonheur.VmsitTht- Et c'eft à quoy s'accorde le fentimentttm.j. de Platon, qui en parlant de cette chutede l'ame, dit, Mais lorfque n'ayantplus la for ce defuture Dieu, elle ne voitpoint ce champ de la vérité y que parquelque malheur, remplie de vice &d'oubli, elle s'appefantit y & qu'appefantie,elle vient à perdre fes aijles &a tomber dans cette terre, alors la Loyl'envoyé animer un animalmortelJLt furle retour de l'ame dans le lieu d'où elleeft defeen<strong>du</strong>é , le mefme Platon dit,l'homme qui afur<strong>mont</strong>éparfa raifon ledefordre & le trouble qui luy viennent<strong>du</strong>mélangedela terre/del'eau,del'air,&


SUR. LES VERS DE PYTHAG. 193ù" <strong>du</strong> feu, reprend fa première forme,& recouvrefa première habitude;parcequ'il retournefain & entier à l'aftre quiluy avoit été afjïgné. II y retourne fain,parce qu'il eft délivré des panions quifont autant de maladies; & cette guérifonne luy vient que par le moyen dela vertu pratique: & il y retourne entier,parce qu'il recouvre l'entendement &îa fcience comme fes parties e/TentielIes;ce qui ne luy arrive que par le moyende la vertu contemplative.D'un autre cofté le mefme Platon enfeignepofitivement que c'eft par la fuitedes chofes de ce monde, que nous pouvonsguérir & corriger ï'apoftane quinous éloigne de Dieu; & il établit quecette fuite des maux d'icy-bas n'eft queÎaPhilofophie, marquant par là que cesfortes de pallions ne fe trouvent quedans les hommes feuls ? & qu'il n'eftpaspoffible, que les maux foient bannis decette terre, ni qu'ils puifTent approcher c'ifiun p,f*.de la divinité, mais qu'ils font toujours ,XmUn°"te.autour de la terre que nous habitons, ".">».' • *«;.&s'attachentà la nature mortelle, com- vUitvUttn^Die venant'de la néceffité feule; caries.1


J1^4COMMENT. D'HIEROCLESeftres qui font dans la génération & dansla corruption , peuvent élire affectezlefjhàpe de COntreIanature:& c'efllà le principe detout Uim.tv,r •e'e/tdepouvoir tous les maux; &pourenfeignercomtm'tefinota- nient il faut les fuir, Platon ajoute ; c'efl"• pourquoy il faut s'enfuir d'icy bas au^tu mefmt e» plus vifle : or s'enfuir, c'efl travailler k'*"" reffèmbler à Dieu autant qu'il eflpofji~ble à l'homme j & reffèmbler à Dieu,c'efl devenirjufle&faint avec prudence.CarceluyquiveutévitercesmauXjdoitcommencer par dépouiller cette natufitiHtp^UM.t n'étant pas poffibiere morte^e quetelle u corfs ceux qui y font engagez & embourbez' l " '' rie foient remplis de tous les maux quela néceffité y fait germer.Comme donc notre éloignement deDieu, & fa perte des aifles, qui nous é-levoientvers les chofës d'enhaut, nousont précipitez dans cette région de mortte <strong>mont</strong>e efi où tous les maux habitent ; de mef-Mtrtï 1 "* ' mêle dépouillement de toute affectionterreftre, & le renouvellement des vertusjcommeunerenaiflàncedenos aiflesle ciel, fijour pour nous guinder aufejourde la vie,où fe trouvent les véritables biens, fansaucun mélange de maux, nous reme-


Isu*. IESVER.S DEPYTHAG. 195 jnera à /a félicité divine ; car l'eflènce ]" de l'homme tenant le milieu entre leseftres qui contemplent toujours Dieu,& ceux qui font incapables de le contempler, peut s'élever vers les uns & lerabaiflèr vers les autres,étantà caufê decette nature amphibie, également portéeà prendre lareflèmblance divine ouJareflèmblance brutale, félon qu'elle re- f-fLj/%''çoit ou rejette l'entendement & le bon D "'-cfprit.Celuy doncqui connoift cette liberté,&ce double pouvoir dans la naturehumaine, connoift auffi commenties hommes s'attirent tous leurs mauxvolontairement ; & comment ils fontmalheureux , & miferables par leurpropre choix ; car tantoft pouvant dçmeurer dans leur véritable patrie, ils ie Uipfettenùf.laiflènt entraifner à la naiflànce par le vlmè^uûudérèglement de leurs defirs ; & tantoft c "!f mT *"


196. COMMENT. D'HIEROCLEStendent que les biens font prés d'eux.te, liens qui Ces biens fon t icy la vertu & la vérité.»«»f il venu Ne pas voir qu'ils font prés d'eux, c'efta- la vérité. n' e ft r e point portez par eux-mêmes à leschercher: & ne pas entendre qu'ils fontprés d'euxyc eu ne pas écouter les avertiffements, & ne pas abéïr aux préceptesque les autres leur donnent; car il y aDeux myeni Jeux moyen s pour recouvrer la fcienpourrecouvrer J r -Ufcitme. ce, 1 un par i mltrucuon , comme parl'ouie ; & l'autre par fa recherche, commepar la veuë. Les hommes font doncdits s'attirer leurs maux par leur proprechoix, lorsqu'ils ne veulent ni apprendredes autres, ni trouver d'eux-mefmes, comme entièrement privez defentiment pour les véritables biens, &par là entièrement inutiles ; car touthomme qui ne voit point par iuy mefme,&qui n'entend point celuy qui l'avertit,eft entièrement inutile & defefpéré: mais ceux qui travaillent à trouverd'eux-mefmes, ou à apprendre desautres les véritables biens,ce font ceuxlàdont le Poète dit qu'ilsfçaventfe délivrerde leurs maux, & qui par la fuite•des travaux & des peines qu'on trouve


SWR LES VERS DE PYTHAG. 197icy bas, fe tranfportent dans un air pur&libre.Lenombreenefttréspetit;carla fo*Ju cor .plufpartfont méchants, fournis à leurs '«/>"'•"


i$8 COMMENT. D'HIEROCLESl /m*£' P " J nent^ans ra^on^^nsre fl ex ' on danstet fui,deu tous les états de la fortune; infoients}""""• dans les richenes, fourbes & perfidesdans la pauvreté, brigands s'ils ont laforce <strong>du</strong> corps,b!afphémateurs s'ils fontvalétudinaires & infirmes; ils pleurent& lamentent s'ils n'ont point d'enfants,& s'ils en ont, ils tirent de là des prétextesde guerres, de procés,& de gainsïnjuftes & deshonneiîes.Pour tout dire' en un mot, il n'y a rien dans la vie quine porte au mal ies infenfez ; car ils font7w tonne m pre/Tez^ de tous collez & ré<strong>du</strong>its à l'étroitpar le vice qu'ils ont embraffévo-IHâI MU VI'tieuv, commetout tourne" '" lontairement, & par le refus qu'ils fontoitn tu' l ' de voir la lumière divine, & d'entendrece qu'on leur dit des véritables biens,& abyfmez dans les affections charnelles,ils fe lahTent emporter dans cette viecomme par une violente tempefle.u ftute mu La feule délivrance de tous ces mauxm*"*?, JJft'u c'eft le retour à Dieu ; & ce retour n'euretour iPitu. ^g p QUr ceux q u j o m I es yeUX & lesoreilles de l'ame toujours ouverts & attentifs, pour recouvrer les véritablesbiens ; & qui, par la faculté qu'ils ont defe relever, ont guéri le mal attaché à


SUR IES VERS DEPYTHAG. 199notre nature. Or ce mal attaché à notrenature & qui eft en mefme temps unmal acquis, c'eft l'abus que nous faifonsde notre liberté; car pourufer de cetteliberté, nous tafchons toujours de disputercontre Dieu, & d'aller teftebaifféecontre fes loix, fans prendre gardeaux grands maux que nous nous faifonsnous-mefmes, par cette malheureufèopinion de croire pouvoir refifterà Dieu, mais voyant feulement d'uneveuë trouble & confufe que nous pouvonsfècouer le joug des loix divines ;carvolla ce qu'on appelleufer d'uneli- Leshmmimberté pleine & fans bornes, que d'ofèr "'^'ù"'s'éloigner de Dieu, & entrer avec luy ?»'*«">"?»'-dans une runeite contention , en dil- j°«gdcjtoixputant opiniâtrement contre luy, & en ^lu'à^trefufantde luy céder. S'il nous dit, tu ,^nutlne feras point cela, c'eft £ela mefmeque nous voulons faire : & s'il nous dit,fais cela; c'eft ce que nous ne voulonspas ; comblant ainfî la mefure de nosiniquitez, & nous précipitant des deuxcoftez dans une mifere infinie par cet- u JeD.te double tranfgreffion de fa Loy de trmfctjj/ttnDieu, en ne faifant pas ce qu'elfe or- r«* """"**I iiij


2ooCOMMENT. D'HIEROCLêSdonne, & en faifant ce qu'elle deffend.Quel remède trouverons-nous doncTuneHenn- à cette funefte contention quieft dite"TZZ&'h i c y> & notre compagne A née avec nous?fruit <strong>du</strong>cats & qui eft excitée par ce malheureux' l "'' germe qui eft en nous, toujours oppoféà la nature; & qui par cette raifon ,comme'unmal domeftique, nous blefle &nous tue fans que nous nous en appercevionsl Que faut-il luy oppofèr lComment arrefer fa furie !Certainement il n'y a d'autre digue àoppofer à cette faculté qui nous préci-»pite en bas, que de pratiquer, de méditer,& d'aimer, tous les préceptes quinous mettront fur les voyes de la vertudivine ; car voila la délivrance de nosmaux, qui ef connue dejtpeu de gens.Voila ce qui nous fait voir & entendreles biens qui font prés de nous : Voilace qui nous délivre des malheurs quenous nous attirons volontairement;voila ce qui retranche cette infinité detroubles & de partions qui nous accablent;& par confequent voila le feu!chemin pour éviter cette contention


SURIES VERS DE PYTHAG. 201impie, voila le falut de Famé, & la purgationde cette difcorde effrénée, & leretour à Dieu ; car le feu! moyen decorriger par la faculté qui nous releve,lepenchant qui nous rabaiflè, c'efl de nepoint augmenter ce penchant, & de nepoint ajouter maux fur maux; mais devenusobéi/Tans & fournis à la droiteraifon, de fuir cette mauvaife contention, en nous jettant dans la contentiontoute bonne , c'efl à dire, en ne contenUmcombattant plus pour défobéir à Dieu, ""'" b """'mais en combattant pour Juy obéir detoutes nos forces. Et ce combat ne doitpas eftre appelle contention, mais acquiefeementà la volonté de Dieu, retourà fa loy divine, & foumifïion vo- ^tUeJoitJr • • 1 * 'fi" ""'"lontaire & parfaite, qui retranche tout /»»»>»,0îoi> iprétexte à la folle défobéïffance, & àl'incré<strong>du</strong>lité : car je croy que toutes ces,chofes font fignifiées par ces Vers,En effet,pour marquer que Ies.hommesembraffent le vice par leur proprechoix, le Poète dit, tu connoijîras queles hommes s'attirent leurs malheursvolontairement. Voila pourquoy il fautJes appeller malheureux & miférables;Iv


loiCOMMENT. D'HIEROCLTSpuifqu'iis fe précipitent dans le'vice parle choix de leur volonté. Pour faireentendre , qu'ils réfutent opiniâtrementd'écouter les bons préceptesqu'on leur donne , il dit qu'ils neyoyent, ni n'entendent que les biens fontprés d'eux. Et pour marquer qu'il eflpoffible de fe délivrer de ces maux, où.l'on s'eft jette volontairement, il infèrecette réflexion, il y en a très-peu quifçachentfe délivrer de leurs maux; faifantvoir par là, que puifque cette délivranceefl l'effet de notre volonté,r,p*v*it l'efclavage <strong>du</strong> péché l'eft auffi par conw«v«»." iequent. Apres quoy il ajoute la caufede l'aveuglement, & de la furditéde ces âmes qui fe précipitent volontairementdans le vice. Tel ejl le fort,dit-il, qui aveugle les hommes, & leurfijle l'ejpritycar I'éloignement de Dieunous jette néceflairement dans la folie,& dans le choix téméraire & fans réflexion.Et c'efl cet éloign emen t qu'ilI {J't* t f'!l'' défigne icy par ce mot de fort, qui nous'*" '/•'«*' bannit <strong>du</strong> chœur des efprits divins par9»i r* choifi, le malheureux penchant vers cet ani-'J'jTc'xfaU mal particulier & mortel. II nous mon-


son. tes VE«.S DEPYTHAC. iojtre encore les fuites funefles de ce choixtéméraire & inconfideré; & il nous enfeignecomment nos péchez font eamefme temps volontaires & involontaires; en comparant la vie <strong>du</strong> fou aumouvement <strong>du</strong> cylindre, qui fê meuten mefme temps & en rond & en droiteligne, en rond par luy- mefme, &en droite ligne par fa chute. Car,comme le,cylindre n'eft plus capable r - i"*tm*r*<strong>du</strong> mouvement circulaire autour de ' ' 'fbn axe, dés qu'il eft gauchi, & qu'ils'éloigne de la ligne droite ; de mefme,Famé ne confërve plus les véritablesbiens, dés qu'elle eft déchue de la droiteraifon, & de l'union avec Dieu : maiselle erre autour des biens apparens, &efl'em portée hors <strong>du</strong> droit fjl, bafouéepar fes affections charnelles; ce qu'il ex-«plique par ces mots, ils roulent ça &là,toujours accable^ de maux fans nombre.Et parce que la caufe de ce fort quiofte l'efprit aux hommes, & de leur é-loignement de Dieu, c'efl l'abus qu^fsfont de leur liberté, il enfeigne dansles deux Vers fui vans, comment il faut


204 COMMENT. D'HIER.OCLESréformer cet abus, & le fèrvir de cettemefme liberté pour retourner à Dieu :car pour infinuer que nous ne nous attironsnos malheurs que parce quenous le voulons, il dit, lafunejle contentionnée avec eux,éf qui les fuit partout, les agite fans qu'ils s'en aperçoivent.Et immédiatement après, pourfaire voir que le remède eft en notrepuifTance, il ajoufte : au lieu de la provoquer, & de l'irriter, ils devraient lafoir en cédant. Mais s'appercevant enmefme temps, que nous avons préalablementbefoin <strong>du</strong> fecours de Dieu,pour éviter les maux, & pour acquérirs Mari de les biens, il ajoute tout d'un coup une?JZZ&: rfpke de P riére > & fait vers Dieu unretour & un élan, feul moyen d'attirerfon fecours.


SUR IES VERS DE PYTHAG.I©JVERS LX'I. LXII. LXIII.LXIV. LXV. LXVI.Grand Jupiter,père des hommes, vousles délivreriez tous des maux qui lesaccablent,Si vous leur <strong>mont</strong>riez quelejl le démondont ils fe fervent.Mais prends courage, la race des hommesejl divine.Lafacrée nature leur découvre les my-Jléres les plus cache^.Si elle t'afait part de fes fecrets, tuviendras aifément a bout de toutesles chofes qneje t'ay ordcnnées.Etguériffant ton ame ,tu la délivrerasde toutes ces peines, & de tous cestravaux.LEs Pythagoriciens ont accoutuméde défigner Dieu, père & créateur £ 4 , rfe ""•{ »de cet univers, par Je nom de Jupiter, Smfièj»pit t r,qui dans la langue originale eu tiré i'."" dlt r°J'd'un mot qui fignifie la vie. Car celuy tmjitviw>


ao£ COMMENT.D'HIEROCLESqui a donné l'eftre & la vie à touteschofes,doit eflre appelle d'un nom tirédé fes facultez. Et le nom de Dieu, ce-Juy qui luy eft véritablement propre,c'eflceluy qui convient le plus à fes ope«rations, & qui marque le plus évidemmentfes œuvres. Aujourd'huy parminous les noms qui nous parohTent lesplus propres, le hazard & la conventiondes hommes les pro<strong>du</strong>ifent bien pluftoftque la propriété de leur nature neles fait trouver, comme cela paroift parune infinité de noms impofez contre lanature des eftres, à qui on les donne,& à qui ils conviennent auffi peu quefi on appeiloit un méchant homme» xhomme de bien; ou un impie, hommepieux. Car ces fortes de noms n'ontpoint la convenance que les noms doiventavoir, en ce qu'ils ne marquent nil'eflènce, ni les vertus des choies auxquelleson les impofè. Mais cette convenance, & cette propriété de nomsM*;,ce/Me doiteflrerecherchée fur tout dans les"""1,1" àiofes éternelles; & parmi les étemelffMteientex.les, dans les divines ; & parmi les diff?mt" vines, dans les plus excellentes.


SITR.LESVER.SDEPYTHàG. 107• Voila pourquoy le nom de Jupiter z t é s .eft dans le fon mefme un fymbole &une image de l'effence qui a tout créé :car ceux qui les premiers ont impofeles noms, ont fait par la fublimité deleur fagefîe, comme les excellents Statuaires; par les noms mefmes ils ontexprimé, comme par des images animées, les vertus de ceux à qui ils lesont donnés ; car ils ont ren<strong>du</strong> les nomsdans leur fon mefme le fymbole deleurs penfées , & ils ont ren<strong>du</strong> leurspenfées les images très-refîèmblan tes,& trés-inftrucîives des fujets fur lefcruelsils ont penfé.En effet ces grandes âmes, par leurapplication continuelle aux chofes intelligibles, comme abyfmées dans lacontemplation , & devenues , pourainfi dire, greffes de ce commerce,quand les douleurs les ont prifes pour «in Mttenfanter leurs penfées, elles fe font ef- ^'J t ",f^.criées en des termes, & ont donné aux •««««vchofes des noms qui par le fon mefme,& par les lettres employées pour lesformer, ont exprimé parfaitement lesefpéces des chofes nommées, & onc


tn 41.io8COMMENT. D'HIEROCLEScon<strong>du</strong>it à la connoiflance de leur natureceux qui les ont bien enten<strong>du</strong>s :de forte que fa fin de leur contemplationa été pour nous le commencementde l'intelligence. C'eft ainfi que le créateurde toutes chofes a été appelle parces grands génies, tantoft <strong>du</strong> nom dequaternaire & tan tort <strong>du</strong> nom de Jupiter, par les raifons que nous avonsmarquées.Or ce qu'on fuy demande icy parcette prière, c'eft ce qu'il répand fuj:tous les hommes, à caufe de fa bontéinfinie : mais il dépend de nous de recevoirce qu'il donne fans ce/Te. II a étédit plus haut : Ne commence à mettrela main à l'œuvre, qu'après avoir priéles Dieux, pour faire entendre que lesDieux font toujours prefts"à donner lesbiens,mais que nous ne les recevonsquelors que nous les demandons , &que nous tendons fa main à cette diftributiondivine. Car ce qui eft fibrene reçoit point les véritables biens , s'ilx< -ointe& ne j e veut . & ces véritables biens fontta vertu detmUntto«- H vérité & la vertu, qui découlant touftZ'tdtDicH.jours de Feflènce <strong>du</strong> créateur, éclatent


SUR LES VERS DE PYTHAG. 109toujours, &.de la mefme manière, auxyeux de tous Jes hommes. Et icy cesVers pour la délivrance de nos maux,demandent, comme une chofe necef- n /


noCOMMENT. D'HIEROCLESles biens qui nous font propres; car cefont les feuls qui feront délivrez desmaux attachez à cette nature mortelle,parce qu'ils font les féuls qui fe font addonnezà la contemplation de ces biens.C'eft pourquoy ils méritent d'eftre misLéftttûntm- au nombre deseftres divins, commeujhphu-pdnê étant inftruits par la facrée nature, c'eftî«« toute/*- ^ jj re par j a Philofbphie, & commeleffe *? tonte ' r , r » flumière -vitnt mettant en pratique toutes les règles <strong>du</strong>devoir.ccmment »n Q ue fj nous avons quelque commer-UitconnoiHre ^~ \. .* rle commerce ce avec ces hommes divins, nous le fe-Vs "homme"rons connoiftre en nous appliquant fans*""• re!afcheauxbonnesceuvres,& auxconnoiffancesintellectuelles, par lefquellesfeules l'ame eft guérie de (es partions,& délivrée de tous les travaux d'icy bas,tranfportée dans un ordre, & dans unétat tout divin.Pour abréger, voicy quel eft le fênsde ces Vers. Ceux qui fe connoiflenteux-mefmes font délivrez de toute affectionmortelle. Mais pourquoy tousles hommes n'en font-ils pas délivrez,puifqu'ils ont tous le pouvoir, inné deconnoiftre leur eïïcnce l C'eft parce que


SUR LES VERS DE PYTHAG.inla plufpart, comme on l'a déjà dit, s'attirentleurs malheurs volontairement,en refufant de voir & d'entendre queïes biens fdnt prés d'eux. Le petit nombreeft de ceux qui connoiflènt la délivrancede leurs maux, en connoiflantquel eft le Démon dont ils fe fervent :& cefon t juftement ceux qui par faPhiïofophieont purgé toute iafoiie des paffions,& qui fè font retirez de ces lieuxterreftres, comme d'une prifon étroiteoù ils croupiflbient.Com ment donc le Poète dit-il à Jupivsx,Pêredes hommes,vous les délivrerieztous des maux qui les accablent,fi vousleur<strong>mont</strong>rie^queleflleDémondontilsfefervent.' Eft-ce pour faire entendre qu'ildépend deluy de ramener tous les hommesà la vérité, mefme malgré eux, &qu'il refufe de le faire, ou par négligence,ou à defleip,afm qu'ils demeurèrentéternellement dans l'efclavage l Maisc'eft ce qu'on ne peut entendre mefmcfans impiété. Le Poète veut pluftoft enlèignerpar là que celuy qui veut parvenirà fa félicité, doit recourir à Dieucomme à fon père ; car Dieu eft le Créa-


inCOMMENT.D'HIEROCLESteur de tous les eftres, & fe père desbons. Celuy donc qui fçâit en quoyconfifte la délivrance des maux, qui fedélivre des malheurs que les hommess'attirent volontairement, & qui évitela funefte contention par une fuite volontaire, celuy-là en implorant le fecoursde Dieu, s'écrie Jupiter t pére deshommes ! Il a déjà fait l'action d'un fils,en appellant Dieu fon père, & il faitcette reflexion , que fi ce qu'il fait deluy - mefme , tous les hommes le faifoientcomme luy, ils feroient délivrezcomme luy de tous leurs maux : maistrouvant enfuite que cela n'arrive point,non par là fau te de Dieu, s'il eft permisde parler ainfi , mais par la faute deshommes, qui s'attirent volontairementleurs malheurs, il fe dit à foy-mefme,mais prends courage, toyquias trouvéle véritable chemin pour te délivrerde tes maux : & ce chemin, c'eft le retourque la facrée Phifofophie nous faitfaire vers les biens que Dieu nous pré-N.U'OIJ nm. f ente ans ce^ef > &


SUR LES VERS DEPYTHAG. 113que Dieu a comme plantées dans touteftre raifonnable, afin qu'il fê connoiffeJuy-mefme.Mais parce que pour <strong>mont</strong>rer quelquechofe à quelqu'un, il faut que lesaclions de deux perfonnes concourentnéceflairement ; car comment <strong>mont</strong>reriez-vousquelque chofe à un aveugle,quand vous luy préfenteriez mille foisce que vous voudriez luy <strong>mont</strong>rer l oucomment le <strong>mont</strong>reriez-vous à celuyqui a des yeux, fi vous ne luy préfentiezce que vous voudriez_qu'il vift lCes deux chofes font donc neceffaires.De la part de celuy qui <strong>mont</strong>re, il faut *"«• '« •»»'.un bien prefênté; & de la part deceluy /-„'


«4 COMMENT. D'HIEROCIESvent; mais nous voyons cependant quetous les hommes ne font pas délivrezde leurs maux. Dieu ne <strong>mont</strong>re doncDituf ré finit pas à tous les hommes également, mais/»'


SUR. LES VERS DE PYTHAG. 115ces vers, s'accorde avec la vérité, & confirmele fais des Vers qui précédent.En effet, s'il dépend de Dieu d'attirertous les hommes à la, vérité, metmemalgré eux, pourquoy les accufbnsnousde s'attirer leurs malheurs volontairement, & par leur faute ? Pourquoyleur confêillons-nous de ne pas exciterla contention, mais de la fuir en cédant!Pourquoy leur ordonnons-nous defupporter doucement les accidents quileur arrivent, & de faire leurs effortspour les corriger, & pour les guérir lCar tout chemin à la vertu par l'inftru-T j n 'y't l "ction, eft entièrement fermé fi on ofte le 0penubr*


H6COMMENT. D'HIEROCLESni n'entendons qu'ils font prés de nous,& en nous félon les notions que la naturenous a communiquées en nouscréant : & la feule caufe de cet aveuglement& de cette furdité, c'eft la trillecontention, mal que nous embraflbnsvolontairement; mais au lieu de l'augmenter& de la laiflèr croiftre, nous devonsla fuir en cédant, apprendre ànous délivrer de nos maux, & trouverle chemin pour retourner à Dieu ; caril fat que U par ce moyen la lumière de Dieu, &l Dh»&notrt notreveue concourantenfemble, fontvcuictmm». cette parfaite manière de <strong>mont</strong>rer, quiUt. "*~ opère la liberté de l'ame, fa délivrancede tous les travaux d'icy bas, le fentimentvif des biens céleftes, & le rappeldans fa véritable patrie.Ce Poète ayant donc ainfi traité dela vérité & de la vertu, & ayant terminéles préceptes de la vertu par l'examenqu'il veut qu'on fafle la nuit, &•pouffé les efpérances de (a vérité jufqu'àllvtexpU- ïa liberté de l'ame, & à la délivranceTeâ "uT'c ^C tous ^es maux » if P ar I e ^an ? fe fahçuTfsiHmi- de la pureté qui donne, des ailles au"""'_ corps lumineux ; & il ajoute ainfi unetroifiérae


son. LES VïRSDBPYTHAG. 117troîfiéme forte de Philofophîe aux deuxpremières.VERS LXVII. LXVIIL& LXIX.Mais abftiens-toy des viandes que nousavons deffen<strong>du</strong>ès dans les purifications,•Et dans la délivrance de l'ame ,fais enlejujle difcernement,&'examine bientoutes chofes,En te laiffant toujours guider & con<strong>du</strong>irepar F entendement qui vient d'enhaut,& qui doit tenir les refnes.L 'Efïènce raifonnable, ayant receu -f**re "rede Dieu fbn Créateur , un corps rideJ^m*'conforme à fa nature, eft defcen<strong>du</strong>eicy /-^» "»»/bas, de manière qu'elle n'eft ni corps, ^mnut.ni fans corps ; mais étant incorporelle ' """'*elle a pourtant fâ forme déterminée &finie parle corps. Comme dans Ies ; aftrès,feur partie fupérieure eft une ef-;ènce incorporelle, & l'inférieure unecfîènce corporelle : le Soleil mefme,. K


n8COMMENT. D'HIERCKTIESeft un tout compofé decorporel & d'incorporel, non pas comme de deux parties, qui ayant été feparées, fe foientunies enïiiite ; car par là elles fc fepareroientencore : mais comme de deuxparties créées enfemble, & néesenfembleavec fubordination, demaniérequei'une guide, & que l'autre fuit. Il en eftde mefme de tous les autres eftres raifonnabies,tant des héros quedes hommes,car le héros eft une ame raifennableavec un corps lumineux, & l'hommepareillement eft une ame raifonnableavec un corps immortel créé avecelle. Et voila quel étoitle dogme de Pythagore,que Platon a expliqué longc'tftdmUtemps après luy, en comparant l'ame,. i*i!t°4i! divine, & l'ame humaine à un char aifléqui a deux chevauxefoin denous uecoyer de toutes les feuilluresde la matière, de recourir aux faintespurifications, & de .nous fervir de la


sv*. LES VERS DE PYTHAG.ïTJforce que Dieu nous a donnée pournous exciter à fuir ces lieux. Et c'eftce que les vers précédents nous enfeignent.Us retranchent les fouilleures deh matière par ce précepte, abftiens-toyde toutes les viandes que nous avonsdépen<strong>du</strong>es. Ils nous ordonnent de joindreà cette abftinence, la facrée purification& la force divinement infpirée,ce qu'ils font entendre un peu obfcurementpar ces termes, & dans les pu-'rifications & dans la délivrance de l'a~me, &c. & enfin ils travaillent à rendrela forme de l'effence humaine, entière& parfaite, en ajoutant, en telaiffant toujours guider & con<strong>du</strong>ire part entendement qui vientd'enhaut, êr" quidoit tenir les refnes. Car par là le Poèteremet devant les yeux toute l'eflèncehumainey& diftingue l'ordre & le rangdes parties qui la composent. Ce quimené, eft comme le cocher ; & ce quifuit & obéît, eft comme le char. CesVers apprenent donc à ceux qui veulententendre les fymboles de Pythagore,& leur obéir, que c'eft en pratiquantla vertu, & en enibraffan t la vé-K i\


noCOMMENT. D'HIEROCLESrite & la pureté qu'il faut avoir foin deCorpi lumi- notre ajne & de notre corps lumineux,fiïtiljei'"


SUR IES VERS DE PYTHAG.ïIIrapport à fa faculté de raifonner, & deiueer, fâ purgation» c'eft la vérité qui **/««»« •pro<strong>du</strong>it la lcience ; & par rapport a la t«>»


...jïIICOMMENT. D'HIEROCLSSfuivant les oracles facrez, & la fainfeméthode que l'art enfèigne. Mais cettepurgation eft en quelque façon plus corporelle, voila pourquoy elle employétoutes fortes de matières pour guérir envr**rtUt, toutes façons ce corps vivifiant, & pourvivifiant, pi». * / • v r Ct*r


SUR LES VER.S r*« PYTHAS.En effet, par ces trois chofes il revit enquelque façon, il le receuille, ileftrempiide la force divine, & il le réunit à c'ijfi Un,la pcrfecflion intelligente de l'arae.D "*'Mais, dira-t-on,.en quoy, & corn*ment l'abftinence de certaines viandescontribuë-t-elle à de û grandes choiesl Certainement pour ceux qui fontaccouftumez à fê féparer de toutes. leschoies mortelles, s'ils s'abilknnent ea.-core abfolument de ceruines viandes,& fur tout de celles qui rélâchent l'efprit,& qui portent ce corps mortel à lagénération, il ne faut pas douter que cenefoitungrandfècours,& une grandeavance pour leur purgation. Voilapourquoy dans les préceptes fymboiiqueson ordonne cette abffmence, quidans le fond & dans le fens myftique a *« /»»/ >vJHvéritablement ua fêns principal,& plus lT,îe}"'ntéten<strong>du</strong>, mais qui à la lettre ne laifTe pas •'""•"'•d'avoir le fens qu'elle préfente, & dedéfendre pofhivement ce qui eft nommédans le précepte. Comme lorsqu'on dit, tu ne mangeras point la ma~trice de /'animal, cela pris à la lettre,nous défend de manger une certaineK iiij21J


«4 COMMENT. D'HIEROCIESpartie, qui eft très-petite : mais fi nouspénétrons le grand fens caché dans cetteprofondeur Pythagorique, par cetteimage palpable & fênfibie, nous apprendronsà renoncer entièrement àtout ce qui regard* la naiÏÏànce & lagénération. Et comme nous nous abfliendronsvéritablement, & à la lettrede manger cette partie, nous pratiqueronsavec le mefme foin tout ce que ceÎ>récepte renferme de plus caché poura purgation <strong>du</strong> corps lumineux.Semblablement dans ce précepte,tu ne mangeras point te cour, le fênsprincipal eft que nous évitions la colère; mars le fêns littéral, & fubordonhé, c'eft que nous nous empefchions.de manger cette partie défen<strong>du</strong>e.Nous, expliquerons de mefme lepréceptequr nous ordonne de nous ab-Jlenir de la chair des bejfes mortes ; &nous entendrons que ce précepte veutnous éloigner généralement de toutenature mortelle, & nous empefcher departiciper à toutes les chairs profanes,& qui ne font pas propres aux fàcrifi- 'ces : car dans les préceptes fymboli'-


stjR IES VERS'BëPYTHàG.*ïJques il eftjufte d'obéïr&aufenslitte- *>*" '•«''*'rai-, & au fens caché. Et ce n'eftque par fymlï!^ue,nla pratique<strong>du</strong> fens littéral quePon par- fc/^rl','*vientàceHe'<strong>du</strong>fèns myftique, qui eft «W«/«UI»Jplusimportant. ' *De mefme nous devons entendre icyque ce Vers nous donne dans ces deuxmots les femeffces & les principes desmeilleures fiiens-toy, dit-il,des viandes : ce qureft fa mefme cho- snu « *>*fe que s*'ûdi{ok,apjfiens*toy des corps %jfiï % ,'mortels & corruptibles. Mais parce '•** «?»»«»qu'il n'eft pas poffible qu'en s'abftien- ^MZ"''ne de tous, il ajoute, que nous avonsdéfen<strong>du</strong>es, & il indique les lieux où Hen a parlé, c'eft dans les purifications,& dans la délivrance de tante; afin quepar I'abftinence des viandes défen<strong>du</strong>es,©» augmente la fplendeur <strong>du</strong> char cor- c'ejii £n,porel, & qu'on en ait un foin qui ton» ùeiZ'/l.vienne à une ame purifiée, & délivréede toutes les fbuHIeures de la matière;Et le jufte difeernement de toutes ceschofes, il le laiflè'à l'entendement, quieftant la feule faculté qui juge, eft aufftfeu I capable d'avoir <strong>du</strong> corps lumineuxun foin qui réponde à la pureté de i'a-Kv


2.i6 COMMENT. D'HIEROCLESme. Voila pourquoy il a appelle cet entendement,le cocher, le con<strong>du</strong>cleur,qui tient les refnes, comme créé pourcon<strong>du</strong>ire le char. Il eft appelle entendement,parce que c'eft la faculté intelligente; & il eft appelle con<strong>du</strong>cteur oucocher, parce qu'il gouverne le corps,si Val de & qu'il le con<strong>du</strong>it. Or l'œil de î'aglTun»"remour eft ce qui guide le cocher : cartnundtmtnt, quoyque ce foit une ame intelligen-*KU mil..«- te, ce n'eft pourtant que par cet œilAollmtdTù


SUR LES VERS DEPYTHàG. 117de ces préceptes ordonne une abfti- ?»••"» tn *b.nence particulière, comme des levés ^lipur^rpour les légumes, des chairs mortes ^ffw«r!pour les animaux ; qu'on y marque l'ef- ' ttte.péce, comme, tu ne mangeras pas lerouget, pour les poiftbns, ni un tel animalpour les animaux terreftres, ni untel oilèau pour les volqtiles; & qu'enfinon defcende jufqu'à particularifer certainesparties, comme, tune mangeraspoint la tefle, tu ne mangeras point lecœur : cependant dans chacun de cespréceptes l'auteur a renfermé toutela perfection de la purification, car ilordonne bien telle ou telle chofe à lalettre, pour Pabftinence corporelle, àcaufe de certaines proprietez & vertusphyfîques ; mais dans chaque précepteil infrnuë la purgation de toute affectioncharnelle,& accouftume toujoursl'homme à le tourner vers foy-mefme,à iè tirer de ce lieu de génération &de corruption, & à s'envoler dans lesChamps Elyfées, & dans i'air le pluspur.Et parce que les Pythagoriciens vouîoientque le progrés de cette abftinen-K vj


2i8 COMMENT. D'HiERoctEsce fe fift avec ordre , voila d'où vientqu'on trouve dans leurs efcrits desfymboles qui fembient d'abord le contredire; car ce précepte, abjfiens-royde manger le cœur ,]>axoi& contraire àcet autre, abfliens-toy de manger lesanimaux : à moins qu'on ne dife que lepremier, aljliens - toy de manger lecœur, s'adrefle à ceux qui commencent; & que le dernier, ab (liens - toyde manger les animaux, eft pour lesparfaits : car l'abftinence d'une partiede l'animai eft fuperfmë & inutile loisque l'animai entier eft défen<strong>du</strong>.C'eft pourquoy il faut bien prendregarde à l'ordre de la gradation quel'auteur a faite. Ahfliens-toy des viandes,dit-il : Enfuite, comme fi quelqu'unluy demàndoit de quelles viandes! il répond, que/ay défen<strong>du</strong>es. Etaprès cela encore il répond comme àune féconde queftion : En quels en-rdroits les Pythagoriciens ont-ils parléde ces viandes l & dans quels traitez enont - ils ordonné l'abftinence .' C'eft,dit-il, dans les purifications ,& dansla délivrance de tame, infinuant adroi-


SVK LES VERSDEPITHAG. 11?tement par là, que les purgations précédent,&que la délivrance de l'ame 'ùrud'cii-<strong>du</strong>fuit.Z7""'''Or les purgations de l'ame raifonnable,ce font les fciences Mathématiques; & fa délivrance, qui la tire enhaut, c'eft la Dialee'Hque, qui eft l'inipeclidnintime des eftres. Voila pour- 'quoy l'auteur a dit au fingulier, dansla délivrance de l'ame, parce que cettédélivrance fe rapporte à une feulefcience; & il a dit au piurier, dans les•purifications, parce que les Mathématiquesrenferment plulîeurs fciences.A toutes les choies donc qui ont eftédites en particulier fur l'ame, pour làpurgation, & pour là délivrance, il enfaut joindre pour le corps lumineuxde toutes fêmblables,. & qui leur répondentanalogiquement, & par proportion.Ainfi il' faut necelTairementque les purgations, qui fe font par femoyen des fciences, foyent accompagnéesdes purgations myftiques desinitiations, & que la délivrance, qui fefait par la Dialeclique, fort fuivie del'intro<strong>du</strong>clion à ce qu'il y a de plus


tjo COMMENT. D'RIéROCLESfublime & de plus élevé. Car voila proprementles chofes qui purgent, & quiew


SUR. LES VERS DE PYTHAG.»JId'un autre coftéceluyqui croit qu'ilnefautavoir foin que <strong>du</strong> corps ,fans penferà lame, ou que le foin <strong>du</strong> corps ferviraauffi à i'ame, fans qu elle foit purgéeà part, & par elfe-meÀte, il fait lamefme faute. Mais celuy qth a foin desdeux, le perfectionne toutentier; & decette manière la Philofophie fê joint àPart myftique,commetravaillantà purgerle corps lumineux. Et fi cet art fetrouve dénué de f'efprit philofophique, vous verrez qu'il n'aura plus lamefme vertu : car de toutes les choiesqui achèvent notre perfection, les u nés *ont été inventées par l'efprit philofophique,& les autres ont été intro<strong>du</strong>itespar l'opération myrtique, qui s'eftconformée à cet efprit*J'appelle opération rtyflique la fa- v>p


tttcctmo.ïJICOMMENT. D'HIEHOCIéScne toutes lespenfées terreftres par Fem es purées T ,* - t *•intro<strong>du</strong>ites moyen des cérémonies lacrees.VeVdTXni ^jes I°ix publiques font un bon é-lei penfées chantiHon de la Philofophie civile, &les fàcrifiqps des villes le font de la Phifofbphiemyftique. Or ce qu'il' y a deplus fubiimedans toute la Philofophie,c'eft l'efprit contemplatif; l'efprit po~iïtiquetient le milieu, & ïedernier c'eftJe myftique. Le premier, par rapportaux deux autres, tient laplace de l'œil;& les deux autres, par rapport au pre^mier, tiennent lieu <strong>du</strong> pied, Se de lamain : mais ils font tous trois fi bienliez enfèmble, que, lequel que ce foitdes trois,eft imparfait & prefque inutileucmrempu- &ns l'opération des deux autres. C'eft^uimr'e'i? pourquoy il faut toujours joindre endmvaatoù- femble fa feience qui a trouvé la verinfZ^u.'" té, la facuhé qui pro<strong>du</strong>it la vertu, &celle qui procure la pureté, afin que lesactions politiques foient ren<strong>du</strong>es conformesà l'intelligence qui con<strong>du</strong>it, &£••


SPR us VERS DE PYTHàG. 23Jtout aiflez, pour arriver aux biens divins; afin que lors que le moment de Erreur deria mort viendra, fainant dans cette ter- F cf e '„*jZ'ure ce corps mortei, & dépouillant fâ "f »•««'•nature corruptible, nous foyons preftspour fe voyage celefte, comme athlètesdes facrez combats de fa PhHofophie: car alors nous retournerons dan9notre ancienne patrie, & nous feronsdéifiez, autant qu'il efl poffihfe auxhommes de devenir dieux. Or c'eftce que nous promettent les deux Versfuivans.VERS LXX. LXXI.Et quand après avoir dépouillé toncorps mortel', tu arriveras dans Faitle plus pur *Tu feras un Dieu immortel, incorruptible, & que la mort ne domineraplus.VOila la fin très glorieufe de tousnos travaux ; voila, comme ditPlaton, le grand combat, & la grandeefperance qui nous eft propofée ; voilaN


134 C'oMMIWt, o'HlBROCLE»itfjuten le fruit trés-parfait de la Philoibphie ;Ji°ili*f ' c'eft là l'œuvre Je plus grand & leplus excellent de Part de l'amour, decet art myftique, d'élever & d'établirdans la pofleffion des véritables biens,de délivrer des travaux d'icy-bas, comme<strong>du</strong> cachot obfeur de la vie terreftre,d'attirer à la lumière celefte, & de placerdans les iftes des bienheureux ceuxqui ont marché par les voyes que nousvenons de leur enlêigner. C'eft à ceuxlàqu'eft refervé le prix ineftimable dela déification ; car il n'eft permis de parvenirau rang des Dieux, qu'à celuyquia acquis pour l'ame la vérité & la vertu;& pourfon char fpirituel, la pureté.En effet devenu par là fain & entier, Heft rétabli dans (on premier état, aprèsqu'il s'eft recouvré luy-mefme par fonunion avec la droite raifon, qu'il a reconnul'ornement tout divin de cetunivers,& qu'il a trouvé l'auteur & le créaateurde toutes choies, autant qu'il eftpoffible à l'homme de le trouver. Par-Cifi .1 Jire, venu donc enfin, après la purification, àce VMPL'U ^aut degré où font toujours les eftresk* MHimtr dont la nature n'eft pas de defcendrc


SoXtES VuRSDBpYTMAè. I35dans la génération, il s'unit par fes con- J ""f'noi/Tances à ce tout, & s'élève jufquà ruptUln.Dieu mefme.Mais parce qu'if a un corps créé avecluy, il a befoin d'un lieu où il foit placécomme dans le rang des aftres; & le lieule plus convenable à un corps de cettenature, c'eft le lieu qui eft immédiate- Emurdttment au de/Tous de la Lune, comme é- n«j."*"*'tant au deflus des corps terreftres & corruptibles;&au deflbus des corps céleftes,lieu que fes Pythagoriciens appellent\ather -pur. JEther, comme im- -matériel, & éternel*, Sx.pur, commeexempt des panions terreftres.Que fera donc celuy qui y eft arrivé!II ferace que ces Vers luy promettent,un Dwuimmârteirtnéa lemblableauxDieux immortels, dont on a parié aucommencement; un Dieu immortel,dis-je, non par nature ; car comment fepourroit-il que cetuy qui n'a fait <strong>du</strong>progrés dans la venu que depuis un certaintemps, & dont la déification a commencé, devint égal aux Dieux de touteéternité? cela eft impoflible,&c'eft pour \faire cette exception, & pour marquer


1^6COMMENT.D'HIEROCLESla différence qu'après avoir dit, tu ferasun Dieu immortel, il ajoute, incorruptible,&que la mort ne dominera plus'..afinqu'on entende Une déification qui fefait par le feul dépouillement de ce quieft mortel ; une déification qui n'eftpoint un privilège attaché à notre nature& à notre enence,mais qui arrive peuà peu, & par degrez ; de manière quec'eft une troifiéme efpéce de Dieux. Ilsfont immortels quand ils font <strong>mont</strong>ezau ciel, & mortels quand ils font defcen<strong>du</strong>sfur la terre ; & en cela toujoursfefi i dire, inférieurs aux héros ornez de bonté &*" "*'*"• de lumière. Ceux-cy fe fouviennenttoujours de Dieu, & ceux-là l'oublientquelquefois; car il ne fe peut que le troifiémegenre, quoyque ren<strong>du</strong> parfait rfoit jamais au deflus <strong>du</strong> fécond, ou égalau premier; mais demeurant toujoursJe troifiéme,il devient fembïable au premier,bien que fahordonné au fécond;car la re/Temblance que les hommes ontpar la liaifon, ou l'habitude avec lesDieux céleftes,fe trouve déjà plus paroi,/Ut^in- faite & plus naturelle dans les eflres <strong>du</strong>'"• fécond rang» c'eft à dire, dans les héros..


SUR LES VERS DE PYTHAG. 137Ainfi il n'y a qu'une feule & mefmeperfection qui eft commune à tous les TW?


*3Î COMMENT. n'HitRoctEStout ce qui eft félon notre nature ; & encela mefme nous jouifibns des fruitsparfaits de la vertu, que nous connoifîbnsla mefure de notre efience, & quenous la fupportons fans nous plaindre;car le comble de la vertu, c'eft de fe tenirdans les bornes de la création , parlefquelles toutes chofes ont été diîlinguées& rangées félon leur efpéce, &de fe foumettre aux Loix de la providence,qui ont diftribué à chaque chofele bien qui luy eft propre félon fès fàcultez& fès vertus.Voilà le commentaire que nous a-vons jugé à propos de faire fur ces Versdorez;c'eft un fommaire des dogmes dePythagore, qui n'eft ni trop éten<strong>du</strong> nitrop fuccinct. Il ne falloit ni que notreexplication imitait la brièveté <strong>du</strong> texte ;car nous y aurions laifie bien des obfcuritez,& nous n'aurions pu faire fentirla raifon & la beauté de tous les préceptes;ni qu'-elle embraflaft auffi toutecette Philofophie; car cela euft été tropTafte & trop éten<strong>du</strong> pour un commentaire;mais il a fallu proportionner autantqu'il aété poffible, le commentaire—«*


SUR IES"VE«.SïVEPYTBA'&.au fens que ces Vers renferment,«a nerapportant


*4 COMMENT.D'HIEROCLBSanimé, Et c'eft ce qu'il faut que nousfaffions, nous auflî,pour éprouver &pour ferïtir enfin toute l'utilité qu'ilsrenferment.REMAR-


*4'^ss» «es» *• «*$d»


JPage t.î+i,-REM. SUR LES VERS DE PYTH.Et en re formant ta forme divine a ceuxqui font dijpojiz. à la recevoir. ] Il y avoicicy une faute confidérable dans le texte ,6JQVÙç i%eu


ET SOR. LESCOMM. D'HIEROC.tls font d'un de Tes difciples; les anciens lesattribuent à Lyfis- Ils portent le nom dePythagore, non feulement parce qu'on yexplique Tes fentimens, mais encore parceque les premiers difciples de Pythagore nemettoient jamais leur nom à leurs ouvrages,qu'ils attribuoient tous àleurmaiftrepour luy faire honneur, & pour luymarquer leur reconnoiflance.Se rendre fur.] Une feule lettre detectueufecorrompt tellement le texte de cepaflàge, qu'il n'eft pas intelligible; car queveut dirent iam» ngSmfii imwiu ? ce n'eftpas là l'ufage <strong>du</strong> verbe immit». Le manufcriptde Florence lit fort bien ic^' ieu/Srxsûafit XmKÔCoi.EtJe ipfumpurum rtcipiat,& qu'il fi rende fur, qu'il recouvre fapremière pureté.Etcomme dit leTimèe dt Platon i\ C'eftà dire le dialogue que Platon a compofé , *Se qu'il a appelle Timée, parce qu'il faitexpliquer par Timée la doctrine de Pythagoretelle qu'elle eft expofée dans leTimée de Locrès, qui eft un traité del'ame <strong>du</strong> monde, & de la nature, faicpar Timée mcfme difciple de Pythagore,Se que Platon nous a confervé Se expliquédans fon dialogue qui porte ce nom. Hietoclesreconnoifticy avec juftice que ceMItf


444 REM. SORJ.ES VERS DE PYTH.dialogue de Platon eft une explicationtrés-çx4


ET SUR IESCOMM.D'HIER.OC. 243fi la bonne nourriture quife fait par Fe<strong>du</strong>cation,vient à\ fin ftcours, alors évitantla plut dangereu.fi des maladies, ildevient entier & fain , i\i*Mf»t ùytie -n:romAû>y, •Ai» fuy<strong>du</strong>u ecnçvydr t*nr,yynn{.On ne fçauroir dire fi c'eft à de/Tain qu'-Hierocles a joint ces ceur paflàgcs, ou fîles citant de mémoire il ne s'èft pas trorape.Se revoir dans fon premier état d'innocence-& de lumière. ] Le Grec de Platondif, retourner à la forme de fa première& plus excellente habitude. Ce qui n'eftautre chofe que fon premier état d'innocence& de lumière où il étoic par fonunion avec Dieu. L'innocence Ce recouvrepar la pratique des vertus; & la lu*rniére, par la contemplation.Ntffauroit attacher fis regards. ] Hmanque icy un mot dans le texte, à moinsqu'on ne repéré «n commun le mot V^et «m, <strong>du</strong> premier membre de la comparaifon; ce qui n'eft pas dû ûVyle d'Hicroclcs.Heureufemenr j'ay trouvé ce motfùppléé à la marge d'un Hterocles, queM. l'Abbé Renaudot m'a prefté, & ouon voit écrit par une main inconnue, mais/cuvante, «yitajjtw. Je ne doute point quese» notes marginales n'ayent été tirées de"L ii)


»4^ RBM. SBR.HsVï*.SÏ>tl > Y*ït.«quelques bons maDufcritsj car j'y ay trouvédes leçons excellentes. Celle-cy eft con-£ rmée par le manufcript de Florence, quimefme préfente une autre leçon bien remarquable.Voicy le paflage entier commeil eft dans ce manufcript, OUTO 4«-y£ yim dpnùù wm$M i» « SH» *»ojfle/f«SajKgtMo; à/juHXLm. De mefme l'ame qui ne pefifede pas encore la vertu 3 ne ff aurait attacherfes regards fur la beauté & fur léfplendturde la divinité. Ce qui me paroiftpréférable à la leçon <strong>du</strong> texte imprimé.2»age 3. La Philofophie pratique , eft la mtre d*la vertu ; & la theoretique, eft la mère d»la vérité ï\ Il n'étoit pas difficile de corrigercet endroit. La leçon que j'ay fiiivie,fMiBùm Ji.î frtf>n-nxM,dïconfirmée par l'exemplaireconféré fur les manufcrits. Lemanufcript de Florence né paroift pas bienfâin dans ce paflage -, ce qu'il y a de meil-"leur, c'èft qu'au lieu de t«t il lit î-n,d'a\Lleurs. Abu il ne faudrait pas (épater cettepériode de celle qui la précède, mais tra*<strong>du</strong>ire de fuite, d'ailleurs la Philofophitpratique, &c.Page 4. Il faut donc premièrement eftfe homme.]c'eftainfi qu'il faut lire dans le texte commeil eft imprimé, /©©"•' ourS/iSpami Ji7•fyîàoi ,.& non pas à.ya'Ùiyhtmme de bien;


ET SUR LESCOXTM. D'HIEROC.147car dans le langage des Pythagoriciens,tflre homme, c'eft eftre homme de bien ;les méchants les vicieux ne font pas deshommes. Le manufcrit de Florence litauffi 'UiSpamv-, Se non pas dyttft.Pour mus apprendre que c'eft par Uffatiaue des tenus que nous devons a-vancer. ] Il y avoit icy une faute confi-•derable dans le texte, mjJkyspyui H/M* >&I»-itt


44* RïM. StJR.tI$yE».S DïPyrtt,toute f en fée: c'eft une objcurité inconnue& impénétrable. Et OR prétend que lesEgyptiens a voient fuivi en -ce peint laThéologie d'Orphée ,,qui difoit, Je ntvoy point le premier efire, car il-efi environnéet un nuage qui le dérobe à mes yeux.. Àirni $' ivX i&w>'dÈ* y*t rtf t{ ime/omu*fcîe connoiflant donc point ce p;émiereftre,ils ne pou voient félon leurs principes»luy affigner un culte* mais ilsenfeignoient-que le cuke qu'on rendoit aux Dieux. &aux Anges, fe rapportoit ôc feterminoicà Dieu qui les avoit créez.Quil faut honorer les Dieux de cetvnivers. ] Par ces Dieux, Hierocles entendce que les Payens appelloient les douzegrands Dieux qu'ils regardoient commelesenfans, & comme les premiers nez<strong>du</strong> Dieu Ciéateur de toutes chofes -, &au&ucls ilsrendoient un culte fupérieurà celuy qu'ils rendoient aux Anges & auxautres ei pries. Et cette erreur des Payensvenoit d'une vérité dont ils avoient quelquelégère idée, mais qu'ils ne developpoientpas alTez. Ils entrevoyoient feulement,qu'au de/Tus des Anges & de tousles efprits bienheureux, il y avoit desDieux qui ptocedoient <strong>du</strong> Père.. Et que. la L»y éternelle qui lei apro~


1T SVR US Co M il. 0*1111X00. i-49<strong>du</strong>itsfiur adiftribui. ] LaLoy éternelle &icy la providence, la volontérdivine, D ieumefmequiatoutcréé. Mais je ne dois paloublier icy une leçon bien remarquable ,qaë pre/ènté le manuscrit de Florence, airlieu de J»/uovf>ytv>( ti/U(,la Loy qui les a


15© Rsat. strtt LES VBRS DB PYTH.CE*


strR LESCOMM. D'HIîROC. 251Blés à luy, Se incapables de s'altérer & de& corrompre.Quittefurent pas capables de s'altérer& defe corrompre par leur pente au mal. ]Les payens imaginoient ces Dieux immortels, enfans xlu Dieu fupréme, commedes fubftances qui tenant de la pureté incorruptiblede leur origine, ne pouvoients'altérer, ni fecorromprepar la pente aumal,& en cela bien au deflus des Anges Sedes autres efprits bienheureux, qui ont pufe corrompre. On voit là un rayon de véritéj car en effet Dieu a engendré un fils quin'a point connu le pèche ; mais ce rayonde vérité eft demeuré obfcurci & accabléfous d'épaiffes ténèbres que les yeux de cesPhilophes n'ont pu percer.Et c'eft pour les diftinguer des hommes.]Ce paûageeft corrompu dans les éditions ;mais le manuferit dé Florence l'a parfaitementrétabli, en corrigeant «€»V yif eù-«


*5» REM. stmt&sViitSDEPvT»»«.'unir à Dieu ; & mortels, en ce qu ellespeuvent s'en éloigner. La mçfme choiepeuteftre dite des Anges ; car les Angesont pu auflî i'éloigner de Dieu.C'efi t'ignorance & l'impiété. ] Au liesde Zma, folie, j'ay corrigé ty»!*, ignorantet, La (uite mefoie prouve la neceffité decette correction, èt-yy-n àyioia, &c. Fi~gnorance de ce qui efi bon.Non point par la cejfation de Ceftre tmais par la privation au bien efire.] Telleeft certainement la more des eflènees rairfonnablej qui ont été créées ; mais celan'empefche pas qu'elles ne (oient d'une narture a pouvoir mourir abfolument, & e(Vtre anéanties v, car leur immortalité nevient que de la volonté de Dieu.Qgife fait par la reminifetnee. ] Dudogme de la création des âmes avant lescorps, les Pythagoriciens, & apte» euxles Platoniciens riroientceluy de la reminiieence,quf en-cil une fuite néceflâire •,car fi l'ame a exiftè avant le corps, elle adû avoir toutes les notions j. & par confèquent,ce que nous apprenons danstoute la vie, n'eft qu'un rcûou venir de ceue nous avons oublié : maisceftdequoy3a été aflèz parlé dans la vie de Platon.C'efi une nécejfaé qu'il y ait une tjjence


ETSCKLESCOMM. D'HIEKOC. ljfau dejStu dt l'homme, & au deffout deDku.Jhes Ange? font donc au derFus del'homme, félon Hierocles, & cela eftvray.Ce fentiment d'Hierocles eft plusconforme à-la faine doctrine que celuy deTertulien qui a crû que l'homme étoit audeflusdes Anges, parce qu'il a été créé àl'image de Dieu : mais- cela ne convientpas moineaux Anges qu'aux hommes. Ileft fi vray que l'homme eft inférieur auxAnges, que Jefus-Chrift Iny-mefme pendantqu'il a été homme, eft dit dans l'écriture,inférieur aux Anges. JQK* modicofuam Angeli minorante eft. S. Paul Heb.2.7.9. Comme homme, il étoit inférieuraux Anges ; & comme Dieu, il étoit fervipar ces mefmes Anges. Et Angtli mi*niftrabant et. Matt. 4.11. Marc. 1.13.jQ«* Ht- tts deux extrêmes les uns avecUs autres. ] Il y a dans le texte mtfiç *»*-MC eiuKtflW. L'exemplaire de M. l'AbbéRenaudot ajoufte à la marge le mot «xf a,qui eft ttés-néceflàire, id anepa.


Page io.2ï4REM. SUR tes VERS DEPYTH.dt la fro<strong>du</strong>iïion raifonnable ; c'eft à dire,de la pro<strong>du</strong>ction des eftres douez d'intelligence& de raifon.Mais tanttfi plut grande, & tant témoinsgrande. ]jQuoyque les Anges foientdesfuoftances plus parfaites que les hommes, & qu'ils ayent plus d'intelligence,ils ne font pas leur lumière à eux - mefmes,& ils ne voyent que felon qu'ilplaift à Dieu de les éclairer. Mais il mefemble qu'on ne peut pas inférer de laquelà connoiflancequ'ils ont de Dieu n'eft pasimmuable & permanente, c'eft à dire,qu'elle n'eft pas toujours la mefme, Sequ'elle augmente & diminue $ car Dieu afixé en eux cette connoiflance, damaniérequ'elle peut bien augmenter, mais qu'­elle ne peut diminuer. Il y a deux chofèsdans la connoiflance; il y a la connoiffànce,& l'élection, ou le choix : la premièredépend de l'intelligence, qui eft toujourslamefmedans les Anges; & 1 autredépend de la volonté, qui n'eft pas toujoursla mefme dans les Anges, non plusque dans les hommes $ car ayant été créezlibres, ils ont pu changer, comme le prouvela chute des Anges rebelles qui ont per<strong>du</strong>la grâce par leur orgeuil. Mais cettequeftion, fi dans les Anges la connoiflan-


ITSOR LES Co M M. D'HIER, oc. t


t$S REM. SUR LES VERS DEPYTH,pro<strong>du</strong>its pfdr U première penfée de Die*;doivent eftre les premiers. ] Les Payett»ont voulu pénétrer non feulement l'ordrede la ctéation , mais encore la caufe & 1*raifon de cet ordre, Se voicy ce qu'en penfoientles Pythagoriciens : comme lafageflêde Dieu eft inséparable de l'ordre Side la perfection, ils concevoient que Dieua-yoit créé avant toureï choies, les fubftancesraifbrmables. Que fa première penféeavoir créé d'abord ce qu'il y a de plusgrand parmi les fubftances, «"eft à direles enfans,/» Dieux-immortels ; que fa le*conde penfée avoit créé les fubftancesmoyennes, c'eft à dire, les Héros, ( lesAnges; ) Se que la troiiléme penfée avoiccrée les troifiemes & dernières fubftances,c'eft à dire les âmes des hommes : Et dansce fentimenton voit l'opinion de la plufpartdesPérès Grecs & Latins qui ont tenuque les Anges Se les autres eipritsb'enheureuxont été créez les premiers, Seavant la création <strong>du</strong> monde, ce qui a faitdire par faint Grégoire de Nazianzc-s»©»-•m/fy înwn; àyfcuxstf Jiwa^Mitum-ivegvlttbmi\ "nimiftA tpyy » ». llpenfa premièrementles vertus Angéliques &~cèieftes; & cettepenfée fut leur pro<strong>du</strong>Sion: exprefiîon trésconfbrmeà: celle donrfcfercicyHiero-


ET SUR ItS'GoitK. Ix'tîlBllOC. Iffdes. Le refte n'eft qu'erreur} car tant s'enfaut que les âmes des hommes aycnré'écréées avant le ciel Si la terre, que l'amedû p ém«ec homme eft le dernier des ouvragesde Dieu, comme nous l'appiénonsdePhiftbirede la création, Gen. i. & 2.L'ordre de Dieu n'eft pas toujours l'ordreque les hommes connoiflènt. L'Eelife metme n'a encore rien décide fur le temps dela création des Anges.: Etctux qui rtfftmbltntaU findes penfits.TCe n'eft pas que lés Pythagoricien»conçurent par là aucune impui fiance,au»cun arFoibliûement dans les dernières peuféesde Dieu, car ilsn'ignoroicnt pas queDieu agit toujours avec la mefme force &la mefme perfection*, mais c'eftqu'ils penfoientqueDieu n'étant luy-tnefmequ ordre,n'a pu que fuivre l'ordre dans les pen^fées, dans (es opérations. Dans le. "Timée,on voitdemefmeque la création de l'hommea été la dernière penfée de Dieu.« Car c'efi tout cet arrangement raifonnabltavec un corps Incorruptible. ] C'eftàidire, que cette création des fubftancesraiibnnables & revêtues d'un corps incorruptible, faite avec cet ordre, eft l'imagede la divinité entière, comme la remarquefui vante va ^expliquer..


JPage u.258 REM. SVMES VERS DEPYTH.Efl t'image entière & parfaite <strong>du</strong> Dieuqui ta créé. ] Il y a dans le Grec , Efl Pi'mage <strong>du</strong> Dieu entier qui Ta créé. Hieroclesveut dire que Dieu s'eft reprefentétout entier dans la création de ces fubftances.Lesprémiéres,quiont été pro<strong>du</strong>itespar fa première penfée, font l'imagede ce qu'il y a en luy de plus excellent}car les fils de Dieu doivent poffeder é-minemment les perfections <strong>du</strong> père. Lesfécondes, qui (ont l'tffet de la fécondepenfée, font l'image moyenne de ce qu'ily a en luy de moyen ; car Dieu n'a communiquéaux fécondes fubftances que desperfections modifiées, fi on peut parlerainfi, & il ne les a pas fait égales kies enfans.Enfin les troifiémes & dernières fubftances, qui font l'ouvrage de la troifîémepenfée, font l'image de ce qui rient ledernier rang dans la divinité ; car il a faitles hommes moindres que les Anges» Ainfion trouve, fi on l'ofe dire, Dieu entierdans ces trois différentes fubftances, .Dmleur ayant départi avec ordre & avec mefùretoutes les perfêctions,& les remplissanttoutes félon leur nature.Et qui les fait eflre les uns les premiers,& les autres les féconds.] Voicyuncerreur que les Pythagoriciens a voient


ÏTSP». tEsCoMM. D'MIEROC. ljjprife des Chaldéens qui faifoienr plufieurSordres de Dieux ; O), 0/ /uni,•ïI^MSJUJO/, tiffiûojuoi, & plufieurs autresqu'il falloir tous honorer ielon leur ordre8c leur rang, comme dit Jamblique dansion traité des myftêres, fect. 5. c. zi. TO'WA n/MTicor «mô' lu$ %4st&ç «AX^* iwj/r.C^r quoyque, comme étant les premier*dans tout cet arrangement raifonnable. ]J'ày ajouté au textele mot ®cj»5( qui meparoift y manquer, « y«p ng\ àç ta&&t i»xwrn n$ htyHg> SJOMOJMB, (ans cela le pafïageeft inintelligible, au moins pour moy.Nous avons déjà vu que par cet arrange'ment raifonnable, Hieroclesentcnd la pro<strong>du</strong>ctiondes eftres dotiez d'intelligence &de raifon, & qui eft faite avec ordre, cornmeon Ta expliqué.Etils font plut divins les uns que les au- Pageij.très ] C'èft une erreur groffiere desPayens.Ce plus ou ce moins ruine la Divinité.Cejt l'erreur des Gentils, dit fàint JeanChryfoftome,


x€o RïM.SORIESVBRS DEPYTH.mefme nature , font pourtant hipéneursles uns aux autres, & ont plus de pouvoirles uns que les autres.Comme diffèrentts pâmes, & différentsmembres (Sun feul tout oui ejïle Ciel,& comme confervant leurliaifon (Uns leur[épuration, &c. ]'Comme les Pythagoriciensprérendoient que l'univers, qu'ilsappellent icy le Ciel, étoit un animal vivant& animé, ils concevoieat que toutesCes parties, quoyque feparées confervoient•leur liaifon, & confpiroient à formercttout, dont la divifion & ledeffaut d'harmonieaurait détruit l'unité: Il en étoitdonc félon eux de l'univers-, comme <strong>du</strong>corps de l'homme : ce corps eft compoféde différents membres qui font joints &unis enfemble avec une telle proportion,que malgré leur (èparation, ils conferventla liaifon neceflkire pour recevoir l'efprie& la vie. Tout ce que dit icy Hierocleïeft expliqué au lbrjgxians leTiméede Platon.Ruine qui ne pent jamais arriver pendantque la première caiife, qui les a pro<strong>du</strong>its,fera immuable."] Voila fur quels fondementsles Pythagoriciens fondoient l'éternelle<strong>du</strong>rée <strong>du</strong> monde ; II n'eflpas d'unefirtc tout bon.de fe porter a détruire fort ait.


ÏT SUR LEsCoMM. D'HIEROC. uSltirage qui eft très-beau & tris-parfait ; SePlaton expliquant


z6i REM. stm its VBRS BB PYTBdeDieu. On peut voir ce qui eft remarquéfiir la page Z7. Ce fentiment d'Hicroclesti'eft vray que des Anges & des hommescomparez les uns aux autres, les Angesfont plus parfaits.Car dans chacun de ces genres il y sune quantité infinie d'efpécesV\Quel aveuglementde concevoir dans le premier genre, c'eft à dire dans l'ordre divin , une•quantité infinie d'efpéces, c'eft à dire unequantité infinie de Dieux. Cela n'eft vrayque des Anges & des hommes : l'Ecriturefainte nous enfeigne qu'il y a un nombreinfini d'Anges, Daniel 7.10. miUia nul'Hum miniflrabant ti, & decies militestentena milita. On peut voir l'excellenttraité <strong>du</strong> P. Petau de angelis liv. 1. chap.14. dans le troifiéme tome de Ces dogmestheologiques. >Sans au ils Puijfent jamais changer. ]C'eft à dire, fans qu'ils puiftent jamaisrendre la place les uns des. autres. Un£ ommerie peut devenir Ange, ni un Angedevenir Dieu. Oporttt tnim illa efiequodfunt, & quodfa£lafunt,àk'M.cxhoaiusdansS.Epiphane.fage 16. Et l* rejfemblance que l'on s'efforce d'àvoir avec eux. ] Il y a une faurc dans letexte , *SH »' i*tK ifrtUÔ mn» fuûttjMi 3c,o


ET SOR LISCOMM.D'HIËROC. 2^J€iç. Il faut lire, ustj « «p ît «UTB, &c. -rpif«uni, c'eft à dire, T/>«f mS»7a -sfltV., avec ceseflres divins, avec les Dieux : & c'eft ainfiqu'on lit dans le manufcrit de Florence.Car ce que L'on aime , on F imite. ] Aulieu de ces mots, o ytf àytmmç j car et queF on aime, le manufchpt de Florence prefente,iy^aynwiitç'y ce que l'on aime, ceque Von honore : 8c je préfère cette leçon.affermi dans l'amour. ] Car fans l'a- Page 17.mour tout eft imparfait & inutile ; c'eftpourqaoy Platon a dit apiés Pyrhagoreque Pamour eft le moyen le plusfeur & leplus efficace que les hommes puiJSent avoirfour parvenir à la félicité. Dans le banquet.Lefimple orge <strong>du</strong> célèbre Hermionéea Pageij.été agréable à mes yeux. ] C'eft ce quePerfe a exprimé admirablement pat cesVers,Compofitum jus fifque dttime,Jattîlef


Page j 7 .2^4REM. SUR LBS VEUSDIPYTH.maximes. Si j'apporte toutes ces tonnesdijpofitions dans les temples, avec <strong>du</strong>fimpleorge,f obtiendrai} des -Dieux tout etque je leur demanderay.Et que citoit la coujhtme des anciensde nommer ferment, d'un nom myjiérieux& ineffable. ] J'ay fuivi icy la corre&ioa<strong>du</strong> fçavant Anglois Jean Pearfon, qui m'aparu très certaine : il lit «put, ferment,au lieu de JLp&>v, avec desfermens. Hierodesne dit pas, comme l'a crû l'inter-!>rete Latin, CJHC US anciens nommaiente gardien de cette observation, avec desferments ineffables s car cela étoit très-contraireà leurs maximes, & à la doctrinequ'on enseigne icy : mais il dit qu'ils nommoientce gardien le ferment, d'un nomtout myftérieux & ineffable, Si^ppûmi.Et la véritable explication de cet endroitd'Hierocles doit fe tirer d'un paflàgedeDiogene Laërce,qui écrit que Pythagoredifoit que le ferment tfftout ce qui efljufte,& que far cette raifon Jupiter efl appelle<strong>du</strong> nom de ferment i/nuît n Siq n //«cjrçorK$4 $£«5 ùlaopwt MytSai. Jupiter écoitappelle <strong>du</strong> nom snyftéi ieux de ferment-,parce qu'étant très- iufte & très- fidèledans fespromeflès,iiconferve pour Y£ternité,l'ordre & l'arrangement qu'il aéta-


ïT SUR LBSCOMM.D'HIEJIOC. 165a établies par fa Loy. Voila une grandeidée: la remarque fuivante va l'expliquer.Nous dirent que le ferment eft la caufe page 19.qui conferve toutes chtfes. ] Voicy une véritéfublime, &qui donne une très-grandeidée delà majefté de Dieu, & de l'immutabilitéde l'ordre qu'il a établi dansla nature. Dieu a créé routes chofes dansl'état qui étoit le meilleur pour chacune ;voilà la Loy efficace qui a tout pro<strong>du</strong>it,Se qui a placé chaque chofe dans le rangqu'elle doit avoir ; mais cela ne fuffifoicpas, il falloir encore que chaque chofedemeurait & perforerait dans ce mefmeétat : Se qu'eft-ce qui pouvoit les y maintenir1 c'étoit le fermentdivin, qui eft unefuite neceflaire de la Loy. Dieu a doncvoulu faire un pade avec ù. créature, Ses'aflujettir, pour ainfi dire par ce ferment,à garder de fon codé, inviolablemant cepade, Se l'ordre qui en eft la fuite. Ettous les eftres raifonnablcs ont fait en luy6e par luy le mefme ferment, Se contradéune obligation d'obéir toujours à laLoy divine, (ans jamais s'en écarter. Dieuen créant, jure par luy-mefme, commeparle l'Ecriture, Dieu a juré par luy-mtfme.Selzcréature fait le mefme ferment,en luy Se par luy -, car la meûne Loy qui•M


Page ti.i66 REM. SUR. LES VERS DEPYTW.crée, lie ce qui eft ciéé. Voila pourquoyce fermenr eft appelle plus bis, inné & *ffentiela toutes Us créatures raifbnnailes,>arce qu'il eft né avec elles, & qu'il eft de( eureflence. Commeellesontjurécnluy,elles ne gardent leur ferment qu'en Ce tenantattachées à luy.Cek eft parfaitementbeau, & l'on feroitun livre, fion vouloitapprofondir tomes les véritez, que ceprincipe renferme, & les grands dogmestheolôgiques qu'il pourrait éclaircir.Nous allons voir qu'il n'y a


ET SUR tEsCoMM.D'HlEROC. 2^7nu *tcfr cela eft plus fort quede faire fèrvirol&r, aux deux, & au ferment& à la Loy.Mais ce ferment auquel on a recoursdans Us affaires de la vit civile, eft l'omire,& tomme la copie de ce premier. ]Comme pat le ferment divin, Dieu afleure& conferve dans fes ouvrages l'ordreque fa Loy éternelle & immuable à fonégard y a établi, de mefme les hommespar le moyen <strong>du</strong> ferment humain ,qui eft né <strong>du</strong> premier, & qui en eft la véritableimage, aflèurent & confervencl'ordre entre eux dans les affaires civiles.De manière que fi le ferment divin eft legardien de l'éternité, le ferment humaineft le depofitaire de la vérité, & le garentde tous les defleins, & de toutes les enireprifesdes hommes, & le moyen qui lesunit & les aflbcie avec la vérité & la Habilitéde Dieu. Il n'y a rien de plus grand& de plus profond que cerre idée.Et il mine droit a la vérité ceux quii'en fervent comme il faut. ] La définitionqu'Hierocles fait icy <strong>du</strong> ferment humain,eft admirable. Ce P.iyen était bien éloignéd'approuver ou de tolérer dans le fer*-ment les équivoques te les reftri&ionsmeatales, que Ciceton appelle perjnri»M i]


Pjge ii;2ar Ja Loy, c'eft le principal ouvrage, &1 e premier effet <strong>du</strong> ferment divin.Corhrneles Pyrhagoriciens croyoient cet é:atéternel, ils regardoient avec raifon ceferment comme le gardien de l'éternité;mais il l'eft-encore plus véritablement dansle fens que luy.peut donner la ReligionChrétienne. Le ferment divin eft le gardiende l'éternité, en ce qu'iLcon<strong>du</strong>it toutela nature à l'éternité qui fui vra le temps.Et qui enrichit de mœurs trés-excel~Itntts ceux qui ont appris à le refpeiler. ]On dira contre Hierocles, que les bonnesmœurs précédent l'obfervatien .<strong>du</strong> fermenthumain ; mais il ne faut pas pren-


ET SUR LES COMM-D'HIEROC. igfdre le change. Hierocles a raifon $ car ilregarde l'obfcrvation <strong>du</strong> ferment humaincomme la fuite & l'effet de 1 obfcrvarion<strong>du</strong> fermentdivin. Il faut eftre fidèleàDieuavant que d'effaré fidèleaux hommes} &l'obfèrvation <strong>du</strong> dernier ferment vientde celle <strong>du</strong> premier :ainfi il n'eft pas poffibleque le lèrmenc foit refpedé commeil faut r fans-que les moeurs foient innocentes6c fàintes. Que doit-on donc jugerdes mœurs de ceux qui ont méprifé le fermenr,qui en ont fait un appaft pour tromperSe furprendre,6c qui ont ofé dire,Qjàd eft jusjiiran<strong>du</strong>m t emplaftrum trié*lieni: Qu'eft-ce que le ferment hutte emflaftrepourguérir Us dettes.Et cette obfervation eft la vertu quiajfocie & qui unit.]}'ay fuivi icy le manuferiptde Florence qui met un point aprèsàm&zLhw• & qui continue mfwtç J$\i}*-TOJ» TffVÇTt HM'/Wi-àCC. eWKtpfllpÇfiumt, ttWttrfut. Cela eft très-bien dit, que Yobfervation<strong>du</strong> ferment eft la vertu qjti unit, &c~c'eft à dire,, qu&Tobfcrvation exacîe <strong>du</strong>ferment fait de l'homme fidèle la véritableimage de Dieu*, car Dieu ohferve volontairementle ferment divin. Lîhommedonequiohferve le ferment humain, imitacette.fhbilitè.de Dieu & fa vérité.M iij


Page 13.Page 14.Page 15.270 REM. SOR LES VERS DE PVTH.Ctnx qui le reffeBent par une néceffitirente franche. ] Car c'eft une néceffité quine détruit pas la liberté , au contraire,die la confirme. Je dois refpe&er le ferment;mais c'eft par une volonté qui efttoujours libre.Lorfque par les vtrtks purgatives notaguiriflons. ] J'ay fuivi le manufcrit deFlorence, qui au lieu de -mf/tCam îu/ifn,lit


ET SUR lES-CoMM. D'HiEROC. 17»En ne t'en fervant point en toutes rencontres,afin que tu faccoufiumes a jurervéritablement, ^f.jC'eft dans la mefmeveuë que l'auteur de l'Ecclefiaftique dir,Jurationi non ajfuefcat os tuum, & nominâtioDti non fit ajfi<strong>du</strong>a in ore tuo.Sicut enim fer-vus excruciatus toto die àlivore non minuit mr, fie omnis jurans &mminans norntn Domini, à peccato nonfurgabitur. Que ta bouche ne s'accouflumepoint au ferment, & que le nom deDieu ne foit pat continuellement dans tabouche ; car comme un efclave qui efl battude verges pendant tout un jour, ne peutejirefans meurtrifieures ; de mefme celuygui jure à tout propos, ne peut efirefanspéché.Puifs/uils tiennent donc la féconde pla- Page tt.ce, il faut leur rendre les féconds honneurs.] Dieu a voulu que les Anges fuf-(ènt Ces minières, il s'en fert au gouvernementde l'univers , il leur a commis lagarde des hommes , & leur a donné laproteâion des villes, des provinces, desRoyaumes. Ce font eux qui préfentent àDieu nos prières, nos larmes. Il eftdoncpermis de les honorer, & de les prier. LesPayens prefque toujours fuperftitieux ,avoient outre ce culte; c'eft p


Pige 17.271 REM. SCR IES VERS DE PYTH.faint Paul , en écrivant aux Coloffiens ,kur dit, chap. 2. ir. 1%. Que nul ne vousraviffe le prix de votre courfe, en officiantde paroijtre humble par un culte fuptrfiitieuxdes Anges. Ccftce.eulte ourréque les Anges-rejettent comme nous levoyons dans les livres faints y car ik fefouviennent, qu'ils tiennent licudeferviteurs& de tninifires, étant envoyezpourexercer leur mimflére en faveur d$ ceuxqui doivent eftre les héritiers <strong>du</strong> falut.tf ierocles tafche icy de régler ce culte ,en ordonnant de le proportionner à ladignité Se à l'eflence de ceux à qui ohk rend -, & de le rapporter toujours àDieu. Et cela eft tréj-furprenantdans unPayen-C'efl la connoijfance de leur effenct &de leur ordre, & le difeernement précis& jufte de leurs emplois. } C*eft fur quoyles Pères Grecs Se Latins, & tous lesThéologiens ne font pas d'accord. L'opinionqui paroift la plus vraifemblàble,c'efl: que l'eflence des Anges eft la mefjne,Se que leurs emplois de leur dignitéfont différents ; Se que par confequenton doit proportionner le culte &l'honneur qu'on leur rend à la gloire qu'ilsont recrue ; mais toutes ces queftions de


ET SUR IESCOMM. D'HIEROC.Î7$,l'eflènce yde l'ordre, & des emplois des*Anges font admirablement traitées dan»les trois livres <strong>du</strong> P. Petau, de Angelis-De leurs emplois.} Les emplois des Angesfontd'eftre les ferviteurs & les Mininre»de Dieu, Se d'aller par tout exécuterCes ordres, de porref à Dieu les prières,des hommes, & aux hommes les (écoursde Dieu. De veiller à la garde desparticuliers*, des- familles, des villes, de»Provinces, des Royaumes.Et nous n'honorerons aucune nature inférieureà la nature humaine, ] Grandprincipe qui ruine une. infinité de relhgions,oùl'on rendoitHn culte auxcieux,-aux aftres, à des animaux-, à des plantes,&c. Rien ne mérite le culte des hommesque ce qui eft plus noble & plus élevé:que l'homme. -Qui expriment & reprejèntent fidèle-Page it;ment en eux les biens, &c, ]•Le mot del'original eft remarquable, ôiiurjftytyw*car le Fis de Dieu eft la véritable image<strong>du</strong> Père. C'cftpourquoy Jamblique dir y«Ejtf (UftmTupof Stov ,/S ïrmç iytSmu* Et iltfi l'exemplaire <strong>du</strong> Dieu, qui n'a d'autrrpère que luy-mefme,<strong>du</strong> Dieu [cul bon. Et-'-.S. bas, )hn.fi H ùiç Wn* iaùmfy^ç £to£' - M v


Page »?.zj^Ktu. SUR iBs VERS DEPYTH.ûu>7i r


ET SUR. lEsCoMM. D'H*EROC. IfÇbien convaincu que je ne l'entendoispoint.J'ay cherché inutilement <strong>du</strong> fecoursdans les interprètes.Ils expliquent au longce qu'on entend, & ne difent jamais, ouque très-rarement, un mot fur ce qui eftobfcur & difficile.Pour moy qui me fuisfaitune loy d'attaquée les plus grandesdifficultez, & de les refoudre,ou d'avouerqu'elles font au deflus de ma petite capacité,&de mafoible intelligence.j'ay me.dite long-temps fur celle- cy, & à plufleursrepriTes, toujours fans beaucoup defruit. Enfin dans un moment plus heureux, il m'a femblé qu'un rayon de lumièrea diffipé ces ténèbres. Hierocles-Eour faire voir la différence qu'il y a entres premiers eftres, enfans <strong>du</strong> Dieu fuprême,&qui font appeliez Dieux immortels,& les éftres moyens, qui font les Hérospleinsdébouté & de lumiére,c'eft à dire,,r 1:es Anges, fe fert d'urrc comparaifon empruntéele des cérémonies des initiations auxmyftêres^lly avoit deux fortes d'initieziles premiers & les plus avancez étoientceux qu'on appelloit vm-^m, c'eft à dire ,ceux qui étoient admis il'infpe&ion de*chofes lesplus fecretes de la Religion; &les autres étoient ceux qu'on appelloitfimplement/^W, c'eit à dire, ceux quiM vj


jù REM. SOR. LES VERS DE PYTH.n'étoienc qu'admis à la profeffion, &'quine commençoienc, s'il faut ainfî-dke,leurs cormoifTances, qu'où finiiïbitla plénitudede la connoiuànce des premiers.Hierocles compare donc avec beaucoupd'efprit & jde raifon aux premiers, à cestntimes,les premiers eftres, les Dieux immortels,ou les fils de Dieu, parce qu'ilsfont unis à luy intimement, & toujoursarticipans de fa lumière, & que rien neÎ:ur en caché. Et les eftres moyens, lesHéros, c'eft à dire les Anges, il les compareaux (impies initiez qui viennent immédiatementaprès les autres, & qui fonttoujours attachez à leur profeffion j-maisavec des efforts & des progrés, tantoftplus grands, tantoft moins grands, & quine commencent à connoiftre qu'où finit laplénitude de la connoiflance des premiers.Comme ces fïrnpks initiez font moyensentre les parfaits Scies autres hommes} demefme les Anges font moyens entre lesirémiers eftres, les Dieux immortels •> Se •Îes derniers, c'eft à dire, les âmes deshommes. £c Hierocles dit fort bien queces eftres moyens fèparént & réunifientl'intimité que les premiers ont avec Dieu»ils la feparent, parce qu'ils font entre lespremiers eftres & les derniers > qui font


ETSua IESCOMM.D'HIEROC^I.77les hommes ; Se ils la réunifient, parcequ'ib fervent comme de canal à fa lumièredivine qui vient'par eux les éclairer,quoique plus foiblement, & avec la modificationconvenable Se neceflàirc. Celame paroift très beau ,& explique admirablementla- nature fiele minifiére des Anges.L'épithete qui fignifietxceXhats^marquantparfaracine, qu'ils font pleins debonté & de lumière.] C'eft pourquoy Hefychiusmarque àywù,mt,*aLfvtrti\ tftmitoi: Ce mot iyuvù, fignifie bons, éclatants,lumineux. La bonté éloigne le vice,,fiela lumière exclut l'oubli ; fie cesdeux qualités conviennent parfaitementaux Anges.Et le terme de Héros venant


n178 REM. str». LèS VERS DE PYT».me infiruits & /pavants dans les Louedivines. ] Cette érymogie eft plus vrayfemblableque l'autre. ils feroient aufii parfaits que leur


ïTSttR. LES Co M M. D'HIER, oc. ijfcaufe, & ils font bien éloignez de cetteperfe&ion. Mais peut-eftre que ce pacagedoit eftre expliqué plus favorablement»& qu'Hierodes a voulu dke que les Angesfont tout brillants de la lumière quirejaillit de Dieu fur eux-, qu'ils n'ont quepar participation la lumière'dont Dieueftle principe & la fource. Etc'eft dansce fens que faint Grégoire deNazianze adit owmç vntmatu ketfv&ponmt dtvnyti, >&-îtf}»< vit


I8OR.EM.SOH. LES VERS DE PYT».prés Usuelle on imagine aifiment une lumièrepleine dombres, & mêlée dr tè?nébres. ] Cette idée eft belle. Les Ange*comme plus éclairer de Dieu que leshommesfont à l'égard de ces derniers >comme la lumière pure & nette auprèsd'une lumière (ombre & meflée d'obfcurité>car le corps remplit l'ame de ténèbres.Il eft inférieur aux eflres qui y- »«*-fent toujours, en ce qu'il cejjfe quelque*fois d'y penfer. ] Tout ce paflage eft foreembrouillé dans les éditions. Le manuscritde Florence n>'a tiré d'embarras, en>fuppléant quelques mots- qui manquentau texte. Voicyle paflàge entier commeil y eft écrit. ni* /dp


ET SUft. lES CoMM.D'HlEROC.Alors celuy- qui a été honoré de cettegrâce divine, devient digne de no* hem»mages & de nos rejpe£ls. ] Hierocles enfeigneicy bien clairement que ce qui faitles Saints, c'eft cela mefine qui les renddignes de nos hommages. Grande vérité.Comme ayant relevé- & ornetn luj ri" Page 34»;galité de notre nature par la participationa ce qu'il y a de meilleur. ] Car lesSaints écoient hommes comme nous ;mais ils ont relevé & orné cette égalitéde nature par la grâce dont Dieu les afaits participants-Au refte le manufericde Florence corrige fort bien ce paflàge,en lifànr, t»t ii nç fûaut four ti m KçMUMçfjumvna ueptinif. L'égalité de notre nature,c'eft à dire, ce que la nature luy avoicdonné de commun avec nous.Soit qu'il poffede cette refiemblance detoute éternité. J De toute éternité véritablement,& à la lettre comme le Filsde Dieu} ou de toute éternité, c'eft àdire, avant le temps comme les Anges,qui ayant été créez de D ieu avant le tempsou avec le temps, (ont regardez commeéternels.Les appelle' Démons.']; Après qu'ellesont dépouillé ce corps mortel & corrup-itl


i8i REM. stj». LBS VEUSDE PYTH.ttble ; car c'eft alors feulement qu'ellesfont pleines de fcience &c de lumière,comme il va le <strong>mont</strong>rer dans la fuite.// ajoutt cette épithete terreftres, pourfaire entendre qu'ils peuvent converftrti'vtc lit hommes. ] Je croy qu'Hierocles fetrompe icy. Il aurait expliqué ce Vers dePyrhagoteplusfimplement, s'il avoit ditque pir ce mot, KjmçtSanW v*(, ilentend les dtrïurtcs, ceux qui font mortsaprès avoir mené une vie pure & &ge. »11 les appelle Mpo"* > Démons, à caufède la lumière donc ils font éclairez, &pour les distinguer des Démons qui fonttels par leur nature, c'eft à dite des Anges, il ajoure ta.-mxfai'ntt,. fubterrantos toui fini font la terre, c'eft à dire qui fontdefeen<strong>du</strong>s dans le tombeau ; car c'eft ceque fignifie proprement le mor wmxsinoc.Je ne me fou viens pas de l'avoir jamaislu pourdirecr/*y efu* vit far la terrt,les Grecs ont toujours dit en ce fcns là,%my^iw(\ Homeiej*(3fûiw«(«v imy^onum,au lieu qu'ils ont toujours employé t&-•m%yvni( pour dire, celuy qui eft ious laterre, qui ne vit plus. Aparemment Hieroclesn'a ofé l'expliquer ainfi , de peuide choquer le dogme de Pyrhagoie quienfeignoit que les âmes des deffunts n'ai-


ET SUR 1ES CûMM, D'HIEROC. l8jloienc pas fous la terre, mais dans \'Ather,ou au Soleil, & leur corps déliédans la Lune. Mais cette crainte étoic malfondés ; l'opinion de Pythagore ne l'empefchoitpas de Ce fèrvir d'un mot receupar l'ufage, pour dire Amplement lesmorts. Virgile n'a pas eu cette crainte,quand il a mis ce Vers dans la bouche deJunon,•Et nunc magna met fub terras ibitimago.Quoyqu'elle parle dans le {intiment dePythagore. J'ofe dire que c'eft le véritablefeus <strong>du</strong> Vers Grec. Du refte, tout cequ Hierocles dit icy eft admirable.Qu'ils peuvent converfer avec les hem- Page JJ.tnes, animer des corps mortels, & habiterfur la terre. } Si Hieroclos a vouludire icy que les âmes des deffunts peuventrevenir animer des corps, commede fçavants hommes l'ont préten<strong>du</strong> , ils'éloigne certainement <strong>du</strong> dogme defonauteur , qui dit formellement dans lesdeux derniers Vers, Et quand après a-voir dépouillé ton corps mortel, tu arriverasdans l'atherpur, tu feras un Dieuimmortel, incorruptible ; & que la mort _m dominera plus. Hierocles a donc parléicy de la nature des âmes des hommes, qui


gej 4 .Z84REM. SUR. LESVERS DE PYTH.peuvent venir icy bas animer des corpsmortels. Qui peuvent, c'eft' à dire, qui fontd'une nature a pouvoir, & comme il s'expliqueluy-mefme à la fin, qui font fusettesà défendre, & à vtnir habiterla terre»Eft devenu Dtmon par thabitude &par la liaifon. ] Par t habitude ; c'eft àdire, par la pratique confiante des vernis,& par la liaifon, c'eft à dire, par fon unionavec les eftres (ùpèrieurs, & par eux avecDieu d'où il tire toute fa lumière ; carvoila ce qui fait les Saints.Et ff avant dans Us chofes de Dieu..]J'ay wivi icy le manufcrit de Florence ,qui après ces mots jf«u A* $f/t/uta Jb^uvi,que je viens d'expliquer, ajoure , i&\JuifMti w SHU HP\ intçfywi, ce qui eft très»beau.Qui ont trouvé fia» dans les ordresdivins. ] Hieroclcs veut qu'on ne. rendece culte aux Saints qu'après leur mort j.car ce n'eft qu'après leur mort qu'il» ionsrecens dans les ordres divins.En un mot tout-Us eftres inférieurs à-la nature humaine ne doivent nullementeftre honorez.. ]L'Bomme mefmc ne doiceftre honoré de ce cuire, dont il eft icy.queftion ,. qu'aptes que par & vertu il


ET SUR LES CoMM. D'HltROC. i.t$sert élevé au deflus de l'homme.Et qui fentent leur dignité & leur nohleffe.] Car après les Anges, l'hommeeft la plus noble de toutes Tes créatures.Et s'il riefl compris dam le chœur di- Page 3f.vin. ] Ce qui (è faifoit alors par les cérémoniespubliées des villes,ou parlefirffrage des peuples.Ne Uijftnt pas de mériter nos refptUs Pages*.par ia dignité de la liaifon que nom 4-vons avec eux. ] Il y avoir une faute confîderabledans le texte, n àiU mç xpiinor, *par la dignité de fu/age dont ils font.Celane peut élire fouflërt.Hjerocles n'a jamaispu dire que nos pères & nos parents ne méritentnos refpc&s qu'àcauièdel'utagc Sede l'utilité que nous en retirons, Se dabefoin que nous en avons. L'exemplaire. conféré fur les manuferits, fournit à lamarge la véritable leçon, jg#i»f, liaifon,au lieu de xfîtwb ufage. Le manufcritdeFlorence la confirme, Se la fuite mefmela prouve & la fuppofe néceflairement ;car on lit quelque lignes plus bai


"1*8tf REM.SOR iss VERS DE PYTH.des Pythagoriciens : Nos pères font ànotre égard l'image de Dieu ; & nos parents(bntPimage des Anges & des autresefprits bienheureux, & comme on doithonorer les Anges après Dieu, de mefmeBOUS devons honorer nos parents aprèsnos pères,Page 37.Mais de cettje manière tietre emprejfemtntfour la vert» dégénérera en emfrejfementfour le vice. ] Il y a-Amplementdans le texte,«u7»c


ET SUR LES CoMM-D'HlES-OC. ig?accomplir toutes deux , il n*eft pas permisd'aàBplonncr la meilleure pour pratiquerlOïanrre; car cela cft contraire àla piété &c à la Loy de Dieu, q»i «ou*ordonne de tendre à la perfection. Dansces rencontres, ce qui eft bon ceffe d'-eftrebon,quand le meilleur fc préfènte.De nous defnériter. ] Au lieu de jS/'w Page 40.«iMsietamis qui eft dans le texte, & quine lignifie rien, ou <strong>du</strong> moins, qu'on nepeut expliquer qu'avec peine, le manuscritde Florence lit tt KA»V OU •«MOTBMMU';qui eft fort naturel & forr intelligible.Mais penfer d'abord fur e/ttoy elles tomberont.] Voicy iwe belle explication <strong>du</strong>préceptequi nous eft donné dans l'Evangile,dene point craindre ceux qui ne peuventtuer que le corps, & de ne craindreque celuy qui peut tuer le corps & Tarne.C eft de n'épargner four lenrftrvietni Page 41.rus corps ni nos biens. ] Le texte de cepaflàge n eft pas fain dans les éditions;mais il l'eft dans le manuferit de Florencequi lit /mm wpÀimv ^tîJi/J^iwç tî/uaç,fxwnpgtijAMm», «w' ùunetf aîncif ùaJOTHB^Satf «fmm m •nuûJiu..jiu contraire, fins ce ftrviet fera vil,& d'efclxve, plus nous devons nous yflaire & nous en tenir honorez.. ] Le roa-


i88 REM. SûR IESVER.S BE PYTH.nufcric de Florence lit fort bien tout cepartage, &f>imi ytf /jum -rfu» ii ÊJÊp>


ÉTSUR.lïsCOMM. D'HIEROC 1$$honneurs qu'on rend afin père & à fa rr.irt,qui font tes images vivantes de Dieu.Plus ils font vieux, plus ces images vuvantes de la divinité, qui font dans lamaifon, comme des trefors tris-précieux*ont de force & d'efficace pour faire descendretoute* fortes de benedi&ions furles enfans qui leur rendent le culte quileur efi <strong>du</strong> ; & pour faire tomberfur leurte fie les plus affreufis malediElions, quand .ils le leur refirent. Comme Pythagore-& Platon avoient'été en Egypre, il y abien de l'apparence qu'ils avoienteu connoiflancede la Loy que Dieu avoir donnéeà tonpeuple : Honore ton père & ta Oeuter»». -mert afin que tu vives long-temps •: Et ,t.maudit fait quiconque n'honore fin père•&fk mire.Selon que la nature nous les -a plus ou Page 41.moins unis. ] Après ces paroles, le manuscritde Florence ajoute, «fi»*» Ji VU *&éfa 7>v7ur nt ipftnç d


page 43.Page 44.IçOREM. SUR LESVERS D-E PYTH.famille ; ] Car pour ceux de notre famille, la nature feule fiiffic pour nous lesfaire refpecter & aimer,Car comme là on nous a-dit que mutne devions honorer & vénérer que ceuxqui font remplis defâtnce ,& de lumière.]Tout ce raisonnement d'Hierocles meparoi A parfaitement beau , & unedemonftrationtrès- forte. Comme parrru\ ceux*jui font mons, nous ne devons honorerque ceux qui fe font diftinguez pat leurvertu, & que la grâce divine a élevez àla gloire, de mefme parmi les vivants,après nos proches, nous ne devons aimerte refpefter que les gens de bien. Jl y, aun fi grand Tapport, & une analogie âparfaite à notre égard entre les eftres fupériearsSe les eftres inférieurs., que ceiue nous devons aux premiers eft la me­Se la régie de ce que nous devonsÎureaux derniers. Nos pères font l'image deDieu; nos parents repréfentenc les An-»ges i Se nos amis font l'image des Saints*Nous ne fçaurions donc nous méprendrefur ces devoirs de la vie civile, puif-3u ils (ont des fuites & des dépendanceses devoirs de la Religion. C'eft la viecelefte quidoit régler la vie terreftre. .Ci de toujours à fis doux avertijfe-


BTSUR. LEsCoMM.p'HlEROC. ÎJtmenti. ] Ce Vers de Pythagore pourroit.auflî eftre e>çpliqué,de cette manière j Cédt.à'te» ami en luy fartant avec douceur, &en] luy rendant toute forte de bons feruitts.Mais l'explication qu'en donne Hictocles,eft plus profonde>. Se on ne peutias douter que ce ne fuft là le fèns queÎuy donnoient tous les Pythagoriciens.Car c'efi haïr pour une légère faute.} p *ge *f.Ainû donc Pythagore appelle faute légère, tout ce que noftre ami, notre prochain,fait contre nous, & qui ne touchepoint lame, mais qui;regarde feulementle bien, la gloire, & tous les autres intereftstoujours vils& méprifàbles. Voilaune régie bien parfaite pour un Payea& pour un fiéclecomme celuy-là, où lesplus inftruits ne connouToient d'autreLoy que d'aimer celuy qui aime, de haïeceluy qui hait,de dqimer à celuy qui donne,Se de refufer à celuy qui ne donneSoint jcar c'eft là le précepte qu'Hefioeenfeigne quelque uécle avant Pythagore..Cefi de n'entrer, avec luy en aucun dé* Page 4%«*#/•?.] J'ay fuivi icy le manuferitidieFlorence, qui eft plus fain que :1e textaimprimé ; on y lit T$ pulm féd.p&niuimit*f#in «afec. Sifyit.iuÙTtf îfoaifiàw » >w •nf piNi;


Pâgc4S.tfz REM. SUR LES VERS DE PYTH.Af''oGpn-rii KBitùffiafeuinr ïbn&fêî*, /Mifitpitort/Hcuitum xtiZâcqnv àtHvtv Jb?v%cur. Celaeft clair & net.Car chacun de nous tfi convaincu tousles jours far fon expérience , que Id ni'ctjjîté luyfait trouver plus de forets qu'iln'avait cru en avoir. ] Pour bannir lafoiblefle & la parefle qu'une volonté corrompuenous infpire fur nos devoirs lesplus eflentiels, il n'y a rien de plus utileque cet avertiflèment, La puijiancehabite prés dt la nécejjité. Rendons-lefeulement fenfible par un exemple qui lemette dans tout fon jour, il arrive tousks jours que nous refufons de faire pournotre amendement certaines chofes, alléguantpour exeufè, que nous ne le pouvons; qu'il arrive le lendemain une néceffitéindifpenfable de faire des chofèsencore plus difficiles, nous en venons àbout : ce n'efl: donc pas la puiû&nce quinous a manqué , mais la volonté. Sansécouter donc-cette volonté foible ou corrompue,allons chercher la force dans levoifinage de la néceflîté , c'eft à dire,faifons ce que nous ferions dans la néceflitéla plus preûante. Un goûteux dansion lit, eft perfuadé qu'il ne peut raar-. cher; que le feu prenne à fa chambre ,


ETSÛR tEsCoMM.D'HlEROC. Xftil fe lèvera» & il marchera. Pour recouvrertoutes nos- forces, il faut les chercheroù elles font, c'eft à dire prés dela néceflîté. Cela eft parfaitement beau& fort neuf.Cette nécejfttè libre & indépendante **&43>qui eft contenue, dans les bornes de Ufeience. ] Il dit qu'elle eft tenferméc dansUs bornes de la feience, parce qu'on peutapprendre toute fon éten<strong>du</strong>e, & s'inffruitede tout ce qu'elle exige de nous.Tu trouveras la mefure de la puijfanc*qui eft en toy. ] L'exemplaire conféréliir le manu ferit a lu p*%v > au lieu dejdifu, Se cela eft confirmé par le manufcritde Florence,Car la fin des vertus, c'eft l'omitié> Page y».


44^EM< SCR IES VERS DEpYTIT."fifte notre félicité, c'éft un un des effetsde la piété. Ainfî la piété eft la (êmencedes vertus, & les vertus portentéC fruit trés-parfait, & três-defirable>qui eft l'amitié.Et fi nous aimons tes méchants, (3~four T amour de la nature feule. ] Le vicene détruit point les liaifons de la nantie: un homme a beau eftreméchant, lanaturene fouffre pas qu'il foit abfolumentétranger à un autre homme. Il fautdonc remplir tout ce que demande cetteliaifon-, Se parconfequent, il faut ïimecce méchant, & hf faire dli bien, à cauïêde la nature qui Ta lié à nous. Voilaun grand principe*, mais'd'où Pythagorel'avoic-il tiré, dans urt fiécle de ténèbres]dans un fiécle où le peuple méfcme le plus inftruit, aptes avoir receu deDieu ce précepte, Tu aimeras ton prochaincomme toy-mcfme, l'avait commeanéantipar les bornes très étroites qu'ildonnoit à ce mot de prochain que Dieuavoit éten<strong>du</strong> fur tous les hommes î'Il.favoit tiré <strong>du</strong> fein de la divinité mefme..Dieu étant connu, la liaifon que nous,avons avec les hommes ne peut eftre inconnue,ni les devoirs qu'exige cette liai-£bn, ignore».


ËTSCR LESCoMM.D'HlEROC.a^JCar comme il aime l'homme, il ne hait Page 51.f as msfrnt le méchant.] Voicy la raifon <strong>du</strong>mot qu'il vient de rapporter , le fat e nehahper/onne.&C'Ôcfay fuivi icy la leçonque pre fente le manuferit de Florence,qui me paroift meilleure que celle <strong>du</strong> texteimprimé ; on lit dans ce manuferit «VJ47BJ.:Et dans les mefurts & Us règles defin amitié, il imite Dieu.] Voila la véritablerégie. De la connoifTance de Dieu.,fc tire la connoiflànce de tous nos devoirsi Se de fon imitation leur accompliflement.Dieu ne hait aucun homme;car comme Platon l'a dé<strong>mont</strong>ré, la hainedes hommes eft incompatible avec h/ jufticc. Dieu hait le mal, mais il ne haitpas les perfonnes 0 il préfère feulement l'uneà l'autre -, & la vertu eft toujours laraifon de fon choix. Faifons de mefme,& il n'y a plus ni haine ni vengeance,de nous aimerons tous les hommes avecfubordination.Et en ramenant à leur devoir les de»ferteurs de la .vertu, par les loix de fajHJiice. \ Pythagorç avoit donc comprisN iiij


1)6. REM.SU*. LES VEHS DBPYT».que les châtiments donc Dieu punit lesméchants, font des effets de fon amour ycar Dieu chaftie ceux qu'il aime. Maiscel&n'eft vray que des châtiments de cettevie : les Pythagoriciens poufloient ceErincipe trop loin > car ils croyoient que.s peines de Vautre vie n'écoient pas éternelles.Car nous pratiquerons la tempérance &rla pijike avec tous les hommes. ] Voiciune belle preuve de la néceflùé d'aimettous les hommes : c'eftque le caractère deroutes les vertus eft d'eftre toujours cequ'elles font, & d'étendre fur tous leshommes le bien qu'elles pro<strong>du</strong>ifènr. Unhomme jufte & tempérant, eft toujourstempérant Se jufte > & il ne dépend pasdes injuftes &des intempérants de le tairechanger. Il en eft de mefme de l'amitié: celuy qui a cette vertu, n'aime pasfeulement les gens de bien, il étend cettehumanité fur les vicieux mefme jxar autrementcette vertu cefliroit d'eftre enluy. Cela me paroift admirable. Q*iandDavid dit à Dieu, CumeleSloeleBus eris,& cum perverfi perverteris. Vous Çerez^bon avec les bons, & méchant avec Usméchants : il veut faire entendre feulementque notrecorruption empêche Dieu


ET SUR tEsCoMM 1 D'HIEROC. 197de nous donner les meGnes marques de fabonté, & t'oblige d'interrompre le coursde Ces grâces, pour nous ramener à luy.C'eft vourquoy le nom d'humanité, ceflpa S e~kdire, a amour des hommes, luy convientparfaitement.} J'avois corrige ce piûageen lifant Vki&flmt, au lieu de 'ofarçimi. 6&je l'ay trouvé enfuitc dans le manuferitde Florence.Pour commettre le fiche de fuite, & Page yj»;comme far devrez.. ] Rien n'eft plus a-profondi ni plus vray que cette gradation.Nos panions fepreftenr réciproquementdes armes , pour nous faire commettrele péché de fuite. La bonne chèrepro<strong>du</strong>it la parefle ( le forameil, ) Se lesdeux enfemble, enfantent la luxure, quitenant la partie irafcible de l'ame toujoursprefteà s'enflammer, aîguifc la colère, & brave les plus grands dangerspour aflouvir fes convoitifes,Et dt ta nous apprenons k nous c»n- Pa>je $7.noiftre nom - mtfmes. ] Voila le cheminbien marqué pour arriver à la perfection.De la tempérance vient le repos des paffioiîs;<strong>du</strong> repos des paffions, la méditations de la méditation, la connoiûancède nous^mefroes y de la connoiflahee déaous-mefme , le refpeft que nous HOU»N v&


Page 6ui?8 REM. SBR LES VERS DIPYTHVdevons ; & de ce refpeft, la fuite de»vices, & de tout ce qui eft honteux. Celaeft d'une vérit é tr és-fenfiblc.Qui eft la plus parfaitt des vertus, &•qui régnant dans les unes comme dans lesautres, les renferme toutes. ] Il y a dansle texte imprimé ng\ iji> mirai >fnSr «feuâxÂiçraf* âtùuv, ôcc. &C dans le manufcritde Florence on lit, aaràr afmJt *?ffiitçut *%«X&KïK > &c. qui renferme toutesUs vertus & toutes les mefures. Mais MvSalvini Docteur à Florence, homme trèsfçavanc,& qui a eu la bonré'de rrr*en>voyer routes les différentes leçons d'undes plus excellents manufcfits qui foientdans l'Europe,. préfère la kçon <strong>du</strong> texteimprimé; & m'a communiqué fur celaune penfée qui me paroift très belle &très ingenieufe. fl prétend que S$*btisi„eft icy le terme diapafon, dont les rauficiensCe ferventpour exprimer le ton quirenferme les fept intervalés de la voix,.Se que nous appelions oêlavt : : Et il eftperfiwdèqu'Hleroclescompare icy à cet»'te ootave, la juftice, parce que la juftfcfeeft là plus parfaite des verras, & qu'elleîes renferme toutes, comme l'octave eftla première & h plus parfaite des con-Êiunances. r Se renferme tous les fons.


ET SCR.LESCOMM.D'HIIR.O'C. Î9JToutes les vertus fe trouvent dans la juftice,comme tous les fons dans l'octave $c'eft pourquoy Theognisadit,* A Ji hrt&pmi* avtonGS$t iS-t ttftri 'tir.Lajuftict eft en général toute vertu: Danscette vue il auroit fallu tra<strong>du</strong>ire, qui ffila plus parfaite des venus, & qui, comme/'oétave de la muftque renferme tousles fons, renferme de mefme toutes les au-,très vertus. \Et au milieu font le courage & Utempérance. ]' Le mefme M. Salvini retienticy la leçon <strong>du</strong> texte, 'S^/An*, qu'ilpréfère à celle <strong>du</strong> manufcric de Florenceir/Mat» i il change feulement une lettre,& lit Stifûtmv-, perfuadé qu'^ieroclésperfidedans la mefme methaphore, empruntéede la mufique, & que comme tfa appsllé la jmlice Stémm, il appelle icyle courage & la tempérance, fii/jumt*rut dire que dans le concert des vertus,courage & la tempérance tiennent lemilieu.Et qui cherche toujours le bien de cha~ Pag. 6i.«un dans toutes les! aBions'] Le manufcritde Florence lit icy xpj ii *Wnw «]t«-mpopi» U mît


joo REBCsou LESVERSDBPYTHVà chacun dans toutes les a&ions ; car labonté des actions n'eft pas toujours lamefme pour tout le monde ; elle changelêlon l'état •& la qualité de ceux qui a-giflent. Autre eft la valeur d'un Général;autre celle d'un-firaple Officier, & ainiîdes autres.Et que U-juftice corrigeant .tous nosvices , & animant toutes nos 'vertus. \Dans ce pafTag


tT SUT*. LES Cue ce Philolbphe combattoit l'erreurSe ceux- qui pour la formation des eftres,n'admettoient qu'un élément»Or certainement ni le corps ni le» Page «4;biens, en un mot tout ce qui efifepari devotre cjftnccraifonnable.\Ce&vtae\étitéconfiante ; on en voit la preuve dan»EpicTrete qui a fondé fur ce principe toutesles régies admirables qu'il nous a données.Ce fi que nous pouvons bien fuger deschofesqui ne dépendent point de. nous.}Dans l'exemplaire conféré fur les manufcrits, il y a à la marge %fiw> au lieu de


3oi REM.soRtEsVERS DE^PYTEP.^Hf^ t &C dans le manufcric de Florence»KfiiM, ce qui eft la mefme chofe, & cefens eft très- bon} car des faines opinionsvient lebonufage: & parconfequenteequi dépend de nous étend Ton pouvoirlut ce qui n'en dépend pas. Cela meparoiftfort beau.Page 66. Jamais il n'aura d'égard pour ceux *-vec le/quels il vit. ]• Au lieu de vit %fm^ùrmi y de ceux avec le/quels il vit ; Se& c'eft la leçon que j'ay fuivie.Pige «7^ Or cfefl ce que ne:fourra jamais fairee<strong>du</strong>y quiftferfuade quefonamt efi mortelle.^Hierocles décide formellement icyÎ|ue ceux qui croyent Pâme mortelle neçauroientpratiquer la juftice. Mais nefe pburroit- il pas qu'un homme, quoy*que perfuadè que l'ame périt avec lecorps, croiroit pourtant qu'il y à.en-cettevie pour l'ame une forte de perfectionqui confifte dans la juftice & dans lapratiquedès vertus; & que de cette petvfèâion dépendent tout fon bonheur Setout fon repos ? cela fe pourrait fans doute; & Simplicius l'a établi dans fa pré»face fur Epi&ete. Mais quand mefme,dit-il, o» fuppojiroit l'ame mortelle &,


BTSWR tEsGoXrjCD'HlEKOC. JOJ". "ferifable avec le corps, celujqui vivrafélon ces maximes, recevant par et moymtoutela perfeiïion dont il efl capable,.& j'oùijfant <strong>du</strong> bien qui luy efl propre, itfera nétefairement très-heureux. Mais ilfaut avouer que les exemples en feraientrares;. & que pour un homme qui croyantmourir tout entier ne lauTeroit pas demarcher dans les (entiers de la juftice,.il' y en auroic des millions qui s'en' éloigneraient.Gomment cela ne ferait-ilpointy puiique malgré la certitude del'immortalité de l'ame , & des peine»préparées aux méchants, nous ne laiffonspas d'eftre corrompus & injuftes'Ne difeerne point ce que c'efl qu'il r-a en nous de mortel. ]• Le manuferit deFlorence ajoute icy ces deux mots, yuWfe*t&ç MyiÇifoof, qui manquent au texte ,& qui font fiés ixccflaires pour le fens.Voicy le paflàge entier, •* $ §«J ftij»»-Car c'efl par notre propre dignité qu'il Page *fcfaut mefurtr tout nos devoirs -, & dansnos allions & dans nos paroles. ] Voilaun grand précepte ,,& un précepte quifeul, s'il étpit bien obfervé, empefche*toit les hommes de tomber dans les baf-


*age6$.Pige 70.Page 71.$04 REM. SUR LESVER.S DE PYTH»fèflès& dans les indignitez où- ils tombenttous les jours •, & qui les dégradentde leur dignité, & pour cette vie & pou«l'autre,c' e fi pourquoyaprès If précepte, obfervela juftice, il ajoute. ]• Il y avoitdans le texte une faute que le manufcritde Florence a corrigée, ô'Stir 7» Sn^omwnrdmêiy im[)ayi, &c. Le manufcrit lit fortbien fat raT; cette faute quoyque légère& très-facile à corriger, n'a pas laided'in<strong>du</strong>ire en erreur l'interprète Latin.Pour faire entendre que l'habitude delà tempérance efi ordinairement accompa*-gnèe de U libéralité. ] La libéralité eft laiule de la tempérance ; car elle obfervctoujours la jufte mefure, & bannit égalementle trop , & le trop psu.Car on- doute fur ce fujet -, premièrementfi cela efi pvjfible a. (homme , &tnfuhe s'il efi- utile. ] Voila les malheureuxdoutes que les hommes ont formezdans tous les fiécles.Comme ils font naturellementportez à l'injuftice, ils ontcherché à fortifier ce penchant par laraifon; & s'oubliant eux-mefmes, ilsont taiche de fe convaincre, & de convaincreles autres , que la pratique desvertus eft ou impoffible à l'homme, ou


ET SUS. i.EsCûMVt.l>*MlÊ».OC. Jofinutile. C'eft donc en fby-mefme qu'ilfaut chercher les réponfes à ces faux raifcnnement*,en fe connoiflant foy-mefnie,c'eft à dire, en connoiflant fa liberté,& en diftinguant ce qu'il y a ennous de mortel, & ce qu'il y a d'im- *mortel» Notre ame eft immortelle & libre: elle eft libre , donc la pratique desvertus n'eft pas knpoffible : elle eft immortelle,donc la pratique des vertus luyeft Utile.Sont pluflofl de vains difcoureurs, que,de vrais Philofiphes.] Cequediticy Hierocleseft certain, & une marque de (àcertitude, c'eft qu'il eft parfaitement d'accordavec la dodririe de faint Paul, i.,Corinth^chap xv. t. 29.30. & $z, Alitquinquidfacient quid baptifantur promortitU, fi ornnino mortui non rejurguntî &c.Et pouffe à jouir dtsvoluptez. corpt~ Page 7*»fertiles, 1 Car ceux qui ont ce fbupçon >fe difent, Man<strong>du</strong>semus & bibamus „cras enirn moritmur. Mangeons & btuvons,car demain nous mourrons. SainePaul nous munit contre cesdifeours fe<strong>du</strong>&eurs,en nous difant ,.Nolité fe<strong>du</strong>ci>corrumpunt bonos morts collaquia mala.Ne vaut laiffhz pas fidmr*, les mauvais


ï*g« 7 hfo6&HM. Strn iH« VERS DE Pr-rir.entretiens ctrrompent les bonnes moeurs.En effet comment ces gens-là peuventilsprétendre ? ] Il va prouver ce qu'il savancé, que ceux qui foûtenant que l'ameeft mortelle, enfeignent pourtant qu'ilfaut pratiquer la vertu, font de vraisdifeoureurs ; car à qnoy bon pratiquernne chofê qui nuit à l'ame pendant cettevie, puisqu'elle la prive de fesplaifirs,& qui luy eft inutile aptéfr là mort, puisqu'ellen'eft plusî Voila ce qui iùit ne-.eefTairement de ce faux principe.Mais cette matière a été amplementtraitée par des hommes divins.] Il parlede Socrate & de Platon.. Cette opinionque l'ame, n'eft qu'une harmonie & unaccident de telle ou telle conformation<strong>du</strong> corps, & par confequent, qu'elle,périt avec le corps, eft admirablementréfutée dans le Phedon, de l'immortalitéde l'ame; & on y établit folidement,qu'elle eft immortelle, & que la vertufait fon bonheur.Et qui la ramené à laféRcité convenableà fa nature. ] J'ay ajouté toute cetteligne, qui eft trés-néceflaire, & que j'aytrouvée à la marge de l'exemplaire conféiéfur les manuferits, & enfuite danslemanuferit de Forence, >y*| «yèfrfu) ç«-


kTSv*. lïsCoMM.c'HiEftoc. 307Sec,Mais que mut les juftifions genereufemtnt,en démêlant exactement leurscaufes. } Cecy me paroift parfaitementï>eau. Quand nous re<strong>mont</strong>ons aux caufesde tous les accidents qui nous arriventdans cette vie, nous les juftifions, carnous trouvons qu'ils n'arrivent point auhazard, & qu'ils ne viennent ni <strong>du</strong> capriceni de l*in juftice des eftres fupérieurs»Ce que ce font les fruits de nos péchez Sede nos crimes.N'ont pat donné la mefme dignité & le Page 74»mefme rang à ceux qui nom fat fait paroiftrela mefme vertu dans leur premièrevie. 11l y a dans le texte* imprimé, à\ceux qui n*ont pas fait les mefines propresdans la vertu , wt /*»! «fuiaç ©CJfiëwTof^Cela paroift d'abord faire un, beaufens :, cependant il eft certain quele paflage eft corrompu. Cela n'a voitpas-échappé à Marc Cafaubon : le fens,& ce qui fuit plus bas, TO lts maux de la première vie, l'a voientcon<strong>du</strong>it à la véritable leçon ; Wc n*» *•fuiut T/joftCWïKf, ceux qui n'ont pat Jibien vécu dans leur première vie. Et c'eftla leçon que j'ay trouvée dans l'cxera-


jo8 RiM.strft LES Vras DEPYTIT.laire conféré fur les manufcrits , SeSans le manufcrit de Florence. Les Pythagoriciens,pour rendre raifon de l'inégalitédes états Se des conditions danscette vie , & de tous les maux qu'on yfouffre , avoienc recours à la premièrevie qu'ils fuppofoient que les âmes a-voient menée dans leur lphére avant quede defcendre fur la terre pour y. animerdes corps,, & au choix qu'elles avoiencfait ; & c'écoic une fuite très-naturellede leur doctrine. Il faut avouer mefmeque par là ils abregeoient bien de diCputes& de difficultcz. Il auroic été ridiculed'alléguer pour raifon le progrés queles âmes font dans h verru pendant cettevie y. car l'inégalité des conditions, &fbuvent les maux mefmes précédent ceprogrès. C'eftainfi qu'Iamblique, pourfàuver les Dieux <strong>du</strong> reproche d'injufticedans la distribution des biens Se desmaux, a die, que les Dieux étant infinimentélevez au deffiis de nous, connoiffènttoute la vie de l'âme, & tout cequ'elle a fait dans fa première vie; Se ques'ils infligent quelque peine > ils ne s'éloignentpas en cela de la juftice.-, maisils ont égard aux péchez qu'à commisdans fa première vie l'ame de ceux qu'ils


ET SWR.LSsCofttM.D'HlEB.OC. Jo$puniffentj.liv. jv. chap.iv. Aujourd'huynous n'avons pas iiefoin de recourir 1 cesraifons plus fubtiles que folides > nousquifçavons que l'inégalité des rangs & desconditions eft un bien , & non pas unmai ; que le bonheur 8c le malheur deshommes ne Ce mefurent j>as ainfi par deschoies paflTagéres & pèrifTàbles, &quetous les nommes étant originairement pécheurs,tous les maux qu'il plaid à Dieude leur envoyer, ne peuvent eftrc que jattes.• Et qu'ils ne difiribitajfent tas à cha- Page 7;.eun la fortune qu'on dit que chaque hommevenant au monde choifit lujf • mtfmefélon Ufovt quiluy eft échu. ] Pour l'intelligencede ce partage, il ne faut querapporter icy le ientiment des Pythagoriciens,comme il eft-expliqué dans léx. livre de la République de Platon, quidit, qu'un Prophète après avoir pris <strong>du</strong>fêin de la première parque, tous les forts,<strong>mont</strong>a fur un trône ; & s'adreflànt à toutesles âmes, il leur dit, Choijîfîez. vousvtefinevoftreVmon*C#o&tc Ange ) Qwstelle qui aura U premier fort ckoifijîe lapremière le genre de vie qu'elle mènerafar les i, oix de la tiéeejfité, & ainfi desautres, &c. La faute en «fi a telle qui


Page 76.l'âge 7 *•3to REM. srrttlEs VÎRS DE PYTH.choifit, & Dieu rieft point coupable.Ccltty qui nous gouverne. ] Dans lemanufcric de Florence, au lieu de AWM»»-«f. on lit JlwuuwTtf i Se c'eft la véritableleçon.Par de faintts méthodes, & par debonnes réflexions^Say fùivi icy l'exemplaireconféré fur les manufcrits,à la marge<strong>du</strong>quel on lit -iwiçii&.'ïç (uftifuç, vu ""Hifdeutt nv<strong>du</strong>mm; & j'ay enfuite trouvécette leçon confirmée par le manufcricde Florence.Et i a p r i vent fa CHi te de fan libre arbitre.}Car tout homme qui fè perfuade2ue les maux luy viennent d une cairfêcrangére, Se fur laquelle il n'a aucunpouvoir, oublie ÙL liberté, &n'en taieplus aucun ufage.En la tenant dans roubli des caufesde ce quelle foudre icy bas. ] C'eft le fènsde ce paflage. 1/e texte imprimé dit, tfitpestdivai hcudeivtvsur m( à$.


STSUR LEsCoMM. D'HIEROC. JIIréfenté la marge de l'exemplaire consréfur lesmanufdrits,où j'ay rroavéK*'S«A» pour £A?H > qui ne fait aucun ièns,& le mot àytiut ajouté après imuvmwice qui manquent vifiblement, ÔC c'eftainfi qu'a lu le manuferit de Florence.Car iln'efipas pojfible qu'à aucun de.


JII REM. SVRLES VERS DEPYTH.Le texte étoit fort corrompu par le changem-nt d'une feule lettre^ car qae peutlignifier icy ti Si /MiSit S3rjwnrrajitSr •n/oun>r>$,ia>i, fin autem nihil hujufmodi nonimbusimperat, comme a tra<strong>du</strong>it l'interprèteLatin ; c'eft à dire, fi rien nefrefide a ces noms. Il ne s'agit pas icy denoms, au lieu de M%IO>I> , noms, j'avoiscorrigé ttfàuw-, forts, partages ; Hefy-. chius Ai)|fû)f x*Hpovopû*4,/MetepeJ ; Hierocless'en eft Couvent fervi ; mais longtempsaprès cette remarque faite , j'aytrouvé cette conjecture confirmée parle manufcrit de Florence, avec cette différencepourtant, qu'il a mis par le datif,M JtpuiJlt MKHOTU iwjç


ET SWR. LES CoMM. D'HIEROC. JIJ& de l'autre cofti, en ce que ctluy quitjljitgé, &c. cela eft très clair. Tout cequ'Hierocles dit icy pour expliquer cettedivine Fortune, me paroift très-beau ÔCtrès profond.Parce qu'il ri arrive point à Dieu dechaflier, OH de recomf enfer préalablementles hommes. ] Car ces mots , punition ÔCrecompenfe, ïuppofènt néceflairement ouvices ou vertus. Ce que dit icy Hieroclesne touche point à cette vérité, queDieu nous prévient par fes grâces, puisqu'il reconnoift que tout lebien que nousfaifons, nous ne le faifons qu'en ufânt<strong>du</strong> don de Dieu, & qu'il dit dans lapage fuivante, que Dieu nous donne desbiens préalablement, ôc fans que nous lesayons méritez.De forte que le tout tnftmble, divineFortune, n'eft autre chofe que le jugementque Dieu déployé contre les pécheurs.] Il y a <strong>du</strong> divin en ce que ce jugementvient de Dieu, qui fuit les Loixde fa juftice*, & il y a de la fortune, ence que nous nous l'attirons par nos crimes,ôc qu'il dépendoit de nous de l'éviter.C'eft la fortune qui fait tomber furnous ce jugement qui n'écoit pas donnécontre nous..o


Page tj.314 REM. SUR LES VERSDIPYTM.jljftmble le foin de Dieu qui f ri fie,•& la liberté & le fur mouvement del'ame qui choifit. ] II y a dans k texte,•& la liberté & F immortalité dt famé quichoifit. Il n'y a perfonne qui ne fente ,qu'il n'eft pas queftion icy de l'immortalitéde l'ame, mais de fa fabarcé. Il fautdonc qu'il y ait faute au mat .idettawi, &je ne doute pas qu'Hîerocles û'euft écrit•mi-ifumv, le fur motevtment. La mefmefawre efl: pourtant estas k marnaient deFlorence.Et que ces maux n'arrivent ni abfbUt*rnent par ladeftinéejii &e.] Ils n'arriventpas absolument par les ordres de k providence, car nota» volonté y a pâte* 8cils n'arrivent pas non plus à l'asanGure ,car ils arrivent en confeqaence des ordresde Dieu.Et que ce n'eft pas notre mlontè feultqui difpefe <strong>du</strong> total de notre vit.] Car fielle en-difpofoit, nous commettrions lemal, & nous n'en ferions pas puniswNous difpotbns <strong>du</strong> mal, mais nous nedifpofons pas des punitions qu'il attire:le mal vient de nous, & la punitionvient de Dieu ; & voila l'adèosblage quiconftituë la divine Furtum, Se qui allieles accidents de la fortune avec les or-


ET SUR LES CoMM. D'HIEROC. 515dres Se les décrets de Dieu.Et que les biens que Dieu donne pria*lablement, & fans que nous Us ayons mé'ritez., fe rapportent à la providence. ]Hierocles reconnoift icy que Dieu prévientles hommes par des grâces , & cesgrâces antécédentes, il les attribue aux;décrets de Dieu, à la Providence, Celaeft remarquable dans un Payen ; Se cen'eft pas de la Philofophie Payenne qu'ila tiré ce principe.Penfe la mefme chofe te FeJJence divi- Page 84«ni.] Dans l'exemplaire conféré fur les •manuferits, au lieu <strong>du</strong> mot wâttt ejfence ïje trouve à la marge 'tm&mttt, ptnfe lamefme chofe <strong>du</strong> gouvernement divin; c'efl:à dire de la providence : mais le manuferitde Florence retient «iâm,N'eft que le fruit de lafeience desju- p age jj,ges. ] Il y avoit une faute groffiére dansle texte , àç -Aùà


ji£ REM. SUR LES VER* DE PYTH.Et fi U juftice ne tend qu'a réprimerle débordement des'vices. ] Il y a dans letexte V «ft'wt (àhâdei. Ce qui pourrok eftreexpliqué de cette manière, & fi U jufticene punit que pour réprimer, &e. maisfzy mieux aimé fuivre le manufcrit deFlorence qui a lu v'Jiiui (!>\i-xn, fi U y«-ftiee ne regarde, m vife , &c.PageStf. Car ctluy que les hommes maudijfcnt& renient dans le mal qu'ils font , ilsle confejfint & l'invoquent dans le malqu'Us fouffrent.} Voicy une grande vérité, Se qui jette un grand jour fur l'injuftice& la corruption des hommes. Ilsne veulent pas qu'il y ait de Dieu quandils font le mal, afin de n'eftre pas punis}Se ils veulent qu'il y en ait un, quand ilsle fouffrent, afin d'eftre délivrez Se vangez.Comme le Rocher de Tantale. } Onparle bien pluftoft <strong>du</strong> rocher de Sifypheque <strong>du</strong> rocher de Tantale. La fable célèbrela faim & la foif de Tantale au milieudes eaux & des fruits ; Se c'eft ainfi qu'-Homere en parle dans l'onzième livre del'Qdy (fée. Hierocles ne Ce trompe pourtantpas, Se il faut que la fable ait varié ;car Platon parle <strong>du</strong> rocher de Tantaler«. i. f. /tf, dans le Cratyle, où de ce rocher qui pend


ET SUR. SEsCoMM. D'HIEROC. 317fur fa teftcil tire l'étymologie de fon nom.Enyvrez. <strong>du</strong> defir des richejfes. ] Il nemet qu'une caufd de l'injuftice des hommes,celle qui eft la plus ordinaire & la1>lus commune, l'avarice ; & fous celleà,il comprend toutes les autres.Et il les punit comme hommes par la Page 88.rencontre fortuite de la Loy 3 avec leurvolonté corrompue. ] Car ce n'eft que parhazard que la Loy faite contre les méchantsen général tombe fur un tel hommequi s'eft ren<strong>du</strong> méchant par fa volonté& par fon choix. En effet la Loyveut punir le pécheur, & non pas untel pécheur: ainfi la rencontre de la Loy,avec la volonté corrompue de celuy quia commis le crime, eft purement fortuite,& par accident.Car comment traiter de mefme un hom- Page 8j;me qui n'eft plus le mefme. ] Comme Dieujecompenfe le pécheur qui fe convertit,il punit le converti qui retombe dans leléché. Ce n'eft que la perfeverance dansfe vice ou dans la vertu, qui eft recompenféeou punie. L'exemplaire conféré•fur les manuferits, Se le manuferit deFlorence ajoute icy au texte un mot, •#*-/ut/***"», qui me paroift fort bon, -nt ytfl*n niovity Sfefwtctim 7iZç y &cc. Car com-Oiij


**&?o.Page J>I.'518 REM. son. IES VERS DEPYTH.ment traiter de mtfme un homme qui n'efltpas demeuré le me/me ?Autant qu'il détend <strong>du</strong> jugement divin.] Il parle ainu pour faire entendreque le jugement divin laine quelque cho»fc à faire à la volonté de l'homme. Dieuteut corriger le pêcheur par Ces chaftiments,mais le pécheur demeure quelquefoisen<strong>du</strong>rci.Qui fuijftnt nous faire comprendre &mus faire rtjfouvenir quel grand bienc"efl. ] Il y a dans le texte Amplement,& nous faire reffhuvenir des Loix divï~fies. Mais j'ay fuivi icy la reftitution quej'ay trouvée à la Marge de l'exemplaireconféré fur les manuferits, où il y a jy«jsjtây


IT StTR. I.ES COMM^D'HIBROC. 315ces maux changent de nature. Toutcecyme paroift parfaitement beau.Puiffu'il efi certain que les tiens divinsfontrefirvezpour les parfaits. } Pythagorecroyok donc qu'il y avoir desbiens proportionnez à chaque degré de.vertu ; c'eft à dire que la médiocrité dela venu ne pro<strong>du</strong>isit que les biens humainsqui refultene de la pratique des.vertus civiles, 8c que la {Sublimité de lavertu unifiant à Die», procurait les biensdivins, c'eft à dire tous les biens doncDieu eft la fource.Car comment fi peut-il qu'on fe fervtdes fiâmes fupplitations, & des faintsfacrifices d'une manière digne de Dieu,}Cela ne fe peut ; car dés qu'on ne reconnoiften Dieu ni providence ni juftice,on n'affilie aux cérémonies de la Religionque par coûcume, & par grimace ïce qui eft trés-indigne de Dieu.Et qu'on ofe nier que notre ame fiit p a g e 9Uimmortelle, & qu'elle reçoive. ] J'ay corrigéce paflàge en répétant la négativeJM) , qui y manque vifiblement, quoyqu'ellene paroiuè ni dans l'exemplaireconféré fur les manuferits, ni dans le ma.-nuferit de Florence.Opinion qui renferme toutes les inju- Page >$.O iiij


Page 54.P."? s>f.32o REM. SUR LES VERS DE PYTH.fticts enfemble. ] Dans le manufcrit deFlorence, au lieu de srwnAarjîV dJtxiat,toute forte d'injhftice , il y a 7mrnJk7rHçàttStîctf, toute forte d'impiété.Au refle fi nous voyons la mefine inégalitérégner, tant dans les animaux,dans les fiantes. ] Voicy une objectionque les libertins faifoient contre la Providence.Ils difoient, puifque nousvoyons les animaux, & les eftresinanrmezauffi différemment traitez que leshommes, il faut donc nécéflairement ou,que la Providence ne s'étende non plusfur les hommes que fur les animaux;ou fi elle s'étend fur les uns comme furles autres, on doit conclure de là queles animaux font auffi la caufe de l'inégalitéqui régne parmi eux ; & par conséquent, qu'il y a dans les animaux desvertus & des vices, puifqu'il n'y a que lesvertus & les vices qui attirent ce fort différent.Les Pythagoriciens répondoientfort bien à cette objection, comme onle verra dans la remarque fui vante. LàProvidence s'étend fur les animaux & furles hommes, mais d'une manière différente.Il ne faut pas non plus de ce que toutce fui nom regarde.] Ce paflage, qui eft


BT SUR LES COMM- D'HIEROC. J2Id'une obfcurité impénétrable dans letexte , devient clair 6c intelligible parle changement d'une feule lettre, & parune bonne ponctuation. Au lieu de ** JIKM xry *f'mt rXPH *< t f (7 >>


312 REM. SBRI.ES VERS DE PYTK.n'avons pas la part qui nous tfi <strong>du</strong>e dece foin de Dieu; car, ajoûte-t-il, Dieunous a criez, un certain nombre, il napat crie une feule ame de laquelle nousayons une partie, & dans laquelle nousallions nous rtmiler ; mais il a crié chaqueamecirconfcripte, & feparée des au*très; au lieu qu'il a tiré tous les ani'maux de la mefme mafîe : a'mfi une providencegénérale fuffit a cette maffepourfaire qu'elle ne périffh point, & ce quiregarde chaque partie , chaque animât,peut fort bien eflre abandonné au ha^ardimais pour nous, il convenait que la providenceréglafl ce qui regarde chaque a-me en particulier; car ce n'efi pas une. nicijfité que ta mort des animaux & desplantes foit réglée comme celle des hommesfélon leur mérite ; car Us animauxne viennent pas a la vie comme nous.Ces paroles d'Hierocles peuvent fervirde commentaire à tout ce qu'il dit icy ;mais efi voulant réfuter l'erreur des libertiîîs,ileft tombé dans un autre euxeur,qu'il aurûh pu corriger s'il avoitconsulté la véritable lumière qui nousMatb. x . '». apprend, qu'Une tombe aucun pafereaufur la terre farts la volonté de Dieu ; Setucxir. s. qu'il n'y a pas m feul pajfereau qui foit


ET SUE EES CoMM. D'HIEROC. ZZJmis en oubli devant Dieu ; Se par confequenr,que la providence ne s'étend pasfeulement fur l'efpéce, mais auffi fuschaque animal ; & c'éft ce que longtempsavant Pythagore, Homère mefmeavoit connu, comme on peut le voir,*par un paffage <strong>du</strong> xxi. livre de l'Iliade.Si la providence s'étend fur le plu»petit des animaux, à plus forte raifons'écend-elle fur chaque homme.Car premièrement les cho/es purementinanimées font comme la matière communeaux animaux & aux plantes. ] CepaUàge êtoit fort embrouillé dans les c-ditions. Le manufcrit de Florence oftetout l'embarras en fuppléant ce qui manqueau texte. /&(£% fîfj m a.\juya. wmi «fîtw-70) aç uiw VK» (fvriiç y&\ Çcooi;' tmna mÇvTZt Çaoi; jyq J/jfyaxiiç Mit* ^ M «pe»M/TO(,HS>] ïvitt Ji Çciur, £a>ojj7l*sq AJiSpamiç j carpremièrement leschofes inanimées font de*finies pour efire la matière commune auxplantes & aux animaux. Les plantes le-.font pour fervir de nourriture aux animaux&+aux hommes; & les animauxfont defiinez. à tftre la paflure d'autres*animaux, & a nourrir £ homme , & ate foula fer. Voila comme Hierocles expliquees différents degrez de providenrO vj


3ï4 REM.SUR. LES VERS D2 PYTH.ce que Dieu déployé fur tous les eftre9créez à proportion de leur dignité & deleur noblefle, en n'ayant pour les unsque des vues générales , & en honorantles autres d'un foin particulier , de manièreque la providence, qui s'étend furles eftres inanimez, fur les animaux 8cfur les plantes, n'ell qu'une fuite de cellequ'il étend fur l'homme, tout eft en faveurde i'Jiomme. Ce qui arrive contre cesrues & contre ce foin deDieu pour l'homme, comme lorfque quelqu'un eft dévorépar lesbeftes, cela ne détruit pointcette Loy de la providence. Se arrive pardes raifons particulières qui la confirment.Tout ce qu'Hicrocles dit icy feroitparfaitement beau, s'il n'avoit pastrop limité la providence de Dieu furles eftres inférieurs à l'homme.Cela ne fe fait par aucun rapport àce que les uns & tes autres ont mérité.]Quand un animal eft dévoré par un autreanimal, ou qu'il fert de nourriture àl'homme, ce n'eft pas que l'animal dévoréait démérité, & que l'animal qui le dévoreait mérité en aucune manière. La.feule caufe de cette différente fortune, cefont, comme il le dit luy-mefme dansle livre de la providence, nos différents^


ÏT SVK lEsCbMM.D'HlER.OC. flfchoix , les befoins qu'ils ont de fe mangerles uns les autres pour fe nourrir,& mille accidents divers & fortuits quiles forcent a périr fans mefure ni régie ,avant le terme que la nature leur avoitmarqué ; de manière qu'ils ne font pointpunis d'une première vie qu'ils ayentmenée , & qu'Us ne doivent point attendrede jugement fur ce qu'ils font,eu qu'Us fohffrent. On voit clairementpar là qu'Hierocles établit gye la providencen'a foin des animaux & des plantesqu'en gros, & qu'en particulier il leslaine gouverner au hazard. Erreur quia déjà été aflcz combatuë.Que fi enpoujfantplus loin les objections, Pa g eon nous oppofoit. ] Voicy un autre retranchementdes libertins : Ils difoiencque les Dieux fe fervoient des hommes ,comme les hommes fe fervent des animaux,c'eft à dire, qu'ils fè nourriflbientde chair humaine, & par confequentque le hazard dominoit auffi fur leshommes, & que les Dieux n'étendoientpas fur eux ce foin particulier, puisqu'ilsfouffroient qu'on les immolaft fur leur*autels, & qu'ils s'en nourriflbient. Hieroclesrépond fort bien à cette objection,en fuivant les principes de Pythagore,&


j2tf REM. SUR IESVER.SDEPYTH.-& en faifant voit que fi les Dieux Cenourrifioient de la chair des hommes ,ils ne feroient pas Dieux, & qu'ils fetoientmortels - r car comme Homère mefmcl'a reconnu, tout ce qui fe nourried'aliments terteftres eff mortel ; or audeffus de l'homme il n'y a aucun eftremortel -, il n'y a que ce corps que l'homarevécu icy bas, qui doive rrecefiairementmourir.Il n'y a donc point de Dieuqui fe nouraûe de chair humaine j & parconséquent ces victimes humaines neprouvent rien contre la providence. Parce principe Hrerocles bat en ruine lés facrineesbarbares des nations.Et prenant Un iuftrument mi eft demefine nature que tes animaux. J L'hommepat Ton corps eft de mefme natureque les animaux ; c'eft dans ce.fens queSalomon a dit, ZJuus htttntus eft homitiis& jumentertm, & a


ET S0R EES CôMM. D'HIEROC. $IJles Platoniciens n'ont - ils pas reconnuque l'air eft plain de mauvais Anges, quine cherchent qu'à nous faire <strong>du</strong> mal ïCela eft vray. On n'a qu'à voir ce quieft rapporté dans la vie de Platon ; maisces mauvais Anges & font dégradez patleur chute, & ils ne font plus fupérieursà l'homme j ils nous furpaflent en pénétration& en fubtiliré, mais nous les furparlonsen raifon. D'ailleurs ces mauvaisefprits n'ont pas le pouvoir de nous fairele mal qu'ils veulent.Car ils ont foin de nous comme de leurs Page $TVforints, quand n'eus venons à tomber. ]Aulfi Platon dit que dans le combat quenous avons à foutenir contre ces puiffances,tes Dieux & les bons Angesviennent à notre fecours.x. liv. des Loix.Et que les eflres fans raifon, il tes siaifle faire a la nature feule. ] Car ils s'imaginoientque fiDieu les euft créez luymeîiîie,ilsauroient été immortels, toutce qui vient immédiatement de Dieu devanteftre immortel de fa namte. Vainefcbtffiîé de ces Philofophes. Dieu n'i-c-iljas créé l'es Cieax î Les Cieux parferont.Dieu a créé le corps de l'homme delàmatére qu'il avoit déjà créée * & il airripofé à fes ouvrages le» Loi* qtfil avoulu.


32.8 REM. SUR LES VERS DE PYTH.Page y 8. Et que les âmes des hommes ètoitnttoutes tirées <strong>du</strong> mefme tonneau que lesDieux <strong>du</strong> monde , les Démons, & lesHéros. ] C'eft ce qui eft expliqué dansle Timée dé Platon , où il eft dit queTtm.t.f. 41. Dieu après avoir donné ordre-aux De-?mons 8c aux intelligences inférieures decréer les corps des hommes, dont il ferefervoit le droit de créer les âmes, ikretourna au premier tonneau, 'fkl tiv xpiitpwjtfwnfejt, oh.il avoit mêlé tome deE univers, & qu'il y mêla Came de l'homme,des refies qui y étaient, & qu'il l'afit de la mefme manière, non fat a la vé~rite fi Parfaite ; maù <strong>du</strong> fécond & <strong>du</strong>troifiéme rang. Voila dans quelles ténèbresd'erreur la vaine curiolùé & l'hiftoircde la création mal enten<strong>du</strong>e, oumal conçue, jettoient ces Philofophestrop fubtils. Dan» la vie de Pythagôrtj'ay tafché d'expliquer l'opinion de cePhilofophe fur la nature de l'âme, &d'en découvrir la fburce.Car ce qui n'eft qu'animal, ne fi pointdefcind» icy pour n avoir pufuivre Dieu.}Voicy les propres termes de Platon dansfon Phèdre, où il dit, que pendant quel'ame peut fuivre' Dieu, elle eft toujoursheureufe -, mais lorfque ne pouvant plus


ET SOR. IES COMM.D'HIEROC. Jl^le fuivre, elle le perd de vue ï que malheureufementremplie de vice & d'oubli,elle s'appefantit, & auapefantie ellelaifie couler fes ai fies , & tombe danscette terre ; alors la Loy de la nicejfitéPajptjettit, &c. Hierocles s'en fert pourrendre raifon de ce qu'il a avancé, quela providence s'étend fur toutes chofesà proportion de ce qu'elles font, & quepar cette raifbn elle a plus de foin de l'amede l'homme que des animaux j car l'ameeft defeen<strong>du</strong>ë <strong>du</strong> Ciel, & elle y peut re<strong>mont</strong>er, & elle eft capable de mener icybas une vie policée^ce que les animaux nefçauroient faire. Il eft donc certain queDieu a plus de foin des hommes quejdes a*nimaux, pui/que les hommes viennent <strong>du</strong>C ici, & qu'ils font l'ouvrage de Dieu j aulieu que les animaux ne font que l'ouvragede la natureyque leur ame & leur corpsne font qu'un compofé des éléments.Comme n'étant point une plante cèlefie. ] Il appelle lame une plante célefie; parce qu'elle a fon origine dans leCiel, au lieu que les animaux font uneplante terreftre.// n'efi pas d'une nature à eflre reminèà aucun afire. ] Car ils fuppofoient quela partie la plus divine de l'ame retour-


p a „ ePage zoo.Page 101.Page rot.jjo RBM. Soft, IïS Vfcks »E PYTH.nok au Soleil* & le corps ftibcil à la Lune;au lieu que les animaux retournent àla terre d'où ils ont été tirez.Car d'un eofié fort bon efprit n'étantfeint bauttvtrft. ] Dans k texte, au lieude •» fjui m&uywôxi, il faut htcrd /MI >.comme dans le manufcrit de Florence.Maii alors la diffrofithn mefmt de celuyfui foulage ,»t fait ep?at*gmem*rhtrifiejfe & leehagriit.'jCax l^a'y «pointd'homme y s'il n'a peixla troue feadmened'honneur, qui ne foit affligé de devoirà la feule humanité un fecouts qu'il doits'attirer pax fa verra- de pat foo coûtace.L'aumofne déshonore, «nais le (buîagemencattiré: par l'admkation & pufemme fait hotmeàr.En tirant de luy-tfiefne Ufeciwrs coutrela trifiejfe. ] Cac il thre de luy - mef.me la penlée ,que les maux ne luy ariventque parce qu'iifc le» a méritez par (è*crimes ; de qu'en changeant de vie, ilchangera d'état, &c.Vne grande preuve de l'éternité deCame, ] On voit icy manifeftement queles Pythagoriciens appelloient l'ameéternelle,quovqu'ils la iuppofan'ènt ci éécAinfi cette éternité ne peut eftte enten<strong>du</strong>eà mon avis, que a une ctéation a-


BT SUR. tES CoMM. b'HfBKÔC. )$tvant le temps, ou avant le corps -, oubien ils l'ont appelle éternelle par rapportà fon principe, & à fa fource, quieft Dieu.Et pour fupporter avec douceur la divineFortune, & pour pouvoir la corriger, & la guérir. } Gar il a préten<strong>du</strong>prouver que le jugement que Dieu déployéfur les pécheurs eft l'effet des péchezcommis dans l'autre vie, & que patconfêqnentl'amea éxifte avant le corps»Voila l'embarras où jettoit ces Philofo-»hes l'ignorance <strong>du</strong> péché originel. D'ail'! eurs il n'eft nullement neceflaireque l'âmefoit éternelle, pour apporter le*maux que Dieu luy envoyé, & pour lesguérir par fa converfîon. Qu'elle foiecréée aptes la conception, ou en mefmetemps, elle a toujours la mefme vertuqu'e le tire de fon Créateur.Car il n'eft nullement pojfîble, ni quiee qui eft' né depuis un certain temps,éxifte toujours. ] Ouy , qu'il éxifte cou»jours par luy - mefme, par fa nature ;mais il peut éxifter toujours par la volontéÀe celuy qui la créé, & telle eftla condition des Anges auffi bien que cellede l'ame. Et .Platon meimc a reconnucette vérité^ que l'immortalité des.


Page 104.3ji REM. strà IES VERS DE PYTH.Anges n'eft pas un effet de leur nature,mais un privilège de pure grâce. On peutvoir ce qui a été remarqué dans fa vie.Et encore afin que nous ne tombions fatdans la mifologie. ] Hicrocles fuit icy lapenfée de S ocra te, qui dans le Phedonde Platon déplore le malheur des hommesqui à force d'entendre difputer lesignorants, & contredire tout, fe periuadentqu'il n'y a pas des raifons claires,fôlides & fenfibles ; & s'imaginent quetout eft incertain. Comme ceux qui à forced'eftre trompez par les hommes, tombentdans la mifantropie, ils tombentde mcfme dans la mifologie à force d'eftretrompez par les faux raifonnements,c'eftidire, qu'ils conçoivent une haineabfolue pour toutes les raifons généralement,5c n'en veulent écouter aucune}difpofition très-commune. Combien voitonde gens, par exemple, qui décrientla Philosophie dés qu'ils voyent un fauxPhilofôphe ; & la Théologie ^dés qu'ilsentendent les erreurs d'un mauvais Théologienî Cette extrémité eft tres-funefte,mais celle qui luy eft oppofée „8c quiconfifte à recevoir tout ce qu'on dit, nel'eftpas moins. Il faut garder le jufte milieu,examiner toutes chofes,, & retenirce qui eft bon.


ÏT SUR. LES COMM. D'HiEROC. 333Nous pouvons dire hardiment qu'Un y Page ioj.a que les raifonnements vrais qui fuientdes raifonnements.~\ Quelle vérité & quellegrandeur dans cette diftindtion. Toutraisonnement faux n'eft pas un raisonnement-,car il n'eft pas la. pro<strong>du</strong>ctionde la raifon foumifc à Dieu, & nourriede fa vérité. Que cecy eft mortifiant pources Philofophes infcnfez qui olênt difpurercontre les principes les plus certains& les plus inconteftables ! Tousleurs raisonnements ne font, comme dieicy Hicrocles, que des cris d'une ame privéede raifon, & qui n'a plus la véritépour guide.// ne faut le faire ni avec véhémence, Page io«•ni avec infulte , & avec des airs méprifants.] Que ces régies qu J Hierocles prefcriticypour la difputelont belles! qu'ellesfont Chrétiennes 1Car F homme eft naturellement fécond Page 107-en opinions étranges & erronées , &c. ]C'eft Une grande vérité, & qui devrait tenirles hommes dans une grande deffianced'eux-mefmesj dés qu'ils s'abandonnentà leurs lumières, & qu'ils ne fui ventpas les notions communes félon la droiteraifon, ils tombent dans l'erreur. Maisquelles font ces notions communes ? ce


Page 108.334 R.ïM. SVR tïs VERS DE PYTH.font celles qui ont été dans tous les temps,& qui font confirmées par une autoritéconnue. Voila les feules qu'on peut fiuvreenfuivant la droite rai (on.Nous qui étant de mefine nature quetes malheureux. ] Il y a une grande douceurSe une grande équité dans ce fèntiment.Etant hommes, & par confeuentinfirmes, nous pouvions tomber3ans les mefmes erreurs. Que la joye doncd'eneftre délivrez nous infpire de la douceurSe de la compaffion pour ceux quiy font encore.Et ce qui contribué le plus à nous donnercette douceur, fi nécefiaire dans lesdijputes, c'efi la confiance fui fi trouvedans lafcicnce. ] Ce principe eft certain.Un ignorant qui ne peut répondre auxobjections qu'on luy fait, s'aigrit Se s'échauffe,au lieu que celuy qui eft véritablementfçavant, comme il ne trouverien qui rembatraue, parce qu'en s'inftruifànt,il a cent fois détruit tout cequi pouvok combattre la vérité, il efttoujours doux, modçfte, 8c tranquille ;Se tel étoit Socrate dans fe$ difpuœs : jamaisil n'a dit une injure aux difputcursles plus injuftes Se les plus outrez. D'oùvenoit cette douceur i de fa profondefeience.


ETSUTlLEsCoMM. D'HIEROC. 33JToutes Us difficulté*, qu'on luy ofpofe- Page 10;.ra. ] J'ay fiiivi icy le texte imprimé,parce qu'il mcparoift étire un ttés-beaulens, Se qui répond admirablement à cequ'Hierooles vient Redite, que le véritableÉçavant * prémédité tout ce qui peutcombattre la vérité. Cependant je fuis o-bilgéde dire que le manufem de Florencelit ce paflâge tout autrement. Le voicytout entier, * ttu>iagg%tt «w ê{ «AOTIV %I ;i»veç Ji dyvpeîi (pwmÇia la&ciietnTtt i oç &Sxswujawsnjw> 4-#ç ; Qu'eji • ce qui letroublera, comme étant indijfolubleî Quellesnouvelles difficultés fourra-t-on luyopptfer, quif'embarrajSent, luy fui a déjàtriomphe de t/out te qui eji faux ?Et four ce qui conctmt fh/nbkude queThommt fpavant doit acquérir, denefelaiffor jamais tromper.] il y a icy une fautecorifidérable au texte, «& ji 0$ inâmnivi^a-nten-nv 'sMiiuf.Il faut iite comme dansletnatiuifcrit de Florence, 4&t Jims tfsfixaimv diityaminitv JZtaç.., Mt toutes les thofes extérieures ne font pjg e ui1ni toy ,mauy ; maie, &c.] Rien n'eftph» vray ni plu» foiide que cette diftin-#ion. Notre amc, c'eftoous ; notre corpseft'iiKH»*, Se tout lerefte n'eft ni nous,ni à nous, mais à ce qui eft à nous. Pla-


Pagenj.33^ REM. SUR. IES VERS DE PYTH.ton en a fait une demonftration fenfibfedans le premier Alcibiade ; & c'eftfur ce>rincipe qu'Epi&ete a fondé toute fa Phiofophie.{De quelques allions, & de quelquesparoles qu'ils accompagnent leurs ptrfuafions.] J'ay ajouté de quelques paroles .•en fuivant l'exemplaire conféé fur lesmanufcrits.Le manufcrit de Florence fiip--plée auffi le meftne mot, & lit ainfi toutle paiTage, Si' o'iui ijjïpyu* â Aopyr •nç/arpm yùpoi ixifviuvmç iujtvç »irtra(iVÊwapoy cu/m tu im&upua-mi ;Imaginons en donc nout-mefme une biraisonnable pour l'amour dt la vertu.\Puifquc


IT SOS. lisCoMM. D'HrEROC. 337Puifque les biens font fi pétiflablcs, &Se qu'il y a tant de manières de les perdremalgré nous, mettons nous à couvertde ces pertes, en imaginant une perte plusnoble que toutes les autres ; une pertedont la vertu nous tienne compte ; c'eftà dire, une perte volontaire pour debonnes oeuvres. Cette idée eft d'unegrande beauté.Et en achetant la vertu à un prixbeaucoup plus haut que celuy qu'on nousoffre pour nota obliger d'y renoncer.]C'eft encore une très-belle idéerCeluy quidonne tout fon bien pour la vertu, n'a garded'eftre tenté d'y renoncer pour des offres, & des récompenses ; car il a plusdonné pour l'avoir, que les autres ne peuventluy offrir pour le porter à y renoncer.Celuy qui quitte tout, quitteplus qu'on ne luy peut donner. S'il avoicce qu'on luy offre, il le donnerait encore.Que fi nous fçavons bien nous gardernous-mcfmcs. j Ou à la lettre t fi nousff avons bien garder ce qui efl nous. Lemanuferit de Florence, au lieu de •» ifjûk,lit fort bien » Y/MIH ce nous, c eft à dire»notre ame.Nous ne le garentirons jamais de la Page alfmort. ] Le mot <strong>du</strong> texte. %


"358 REM. SUR LES VERS DEPYTH.rompu. Il eft pourtant dans les manuscrits: je croy très - certaine la correctionde M. le Docteur Sal vini, qui corrige©Kowjrç, garentir ,fauver.» Qfffi mtu l* fouffrens pour une bonnecaufe. ] Hierocles reconnoift icy que labonne caufe fait feule le mérite de U bon*ne mort, 6c il en donne la raifon. Rienne psut annoblir & illuftrer la nécefîitéde la nature, c'eft ainfi. qu'il appelle lamort, que la fermeté & la droiture de lavolonté ôc <strong>du</strong> choix.Page m. De forte qu'elle eft elle-mefme le commencement, le militu, & la fin de tousles biens. ] J'ay fuivi dans ce paffage lemanuferit de Florence, qui dit plus quele texte imprimé. Voicy comme '1 a lu,6>ç ^f^ui n KSH /U*0ifv Hpj\ ntevitut ti toi


IT5U& tEsCoMM.D'HiEROC. JJ^nufcricde Florence a fort bien rérabli cepartage -, car au lieu de ÇvyUù qui ne peutavoir lieu icy, il lit fvyX, pour éviter tfour fuir.Rend contre luy-mtfme une fenttnce Page ri 4»conforme à fes excès & à fes crimes. JCar il condamne Ton ame à n'cftreplus.Le manuscrit de Florence, au lieu de«M7»f ifu. lit««TOf fAMT&icu', &c. rend«M ftntence proportionnée a fes crimes.Cela revient au mefme iènSi xEt ne la re<strong>du</strong>ifent pas a neftre plus,au contraire, ils la remenent a eftre véritablement,.]J'ay fùivi icy la leçon que m'apréfenté la marge de l'exemplaire conféréfur les manuscrits, & qui m'a paruprécieu/è; car au lieu de fûtoor imreLyt-Vtç, on lit *'»' «f 7i eïvttf juÔMot îxaYctymt;& je vois avec plaifir cette addition confirméepar le manuferit de Florence.Dans ce qui eftcontre fa nature.] Dans p a g e uj.le texte, au lieu de ou effacer la négative,fi on veut conferver


340 REM. SUR LES VERS DEVYTVI.mtfif nùç dilovf Ywtiw, aux régies divines,il a,T/>àf 7>v -5toV, à Dieu.Que les foudres <strong>du</strong> ciel viennent frapperma teftt. ] C'eft un vers de la Médeed'Euripide. Voicy le patTage entier,B*f'n, •» Si t*»i Çnv %%. Ktfftf ;If âge 117."B/07W çu>*esti' «spo/i/wûff».C*r *//f traV effacer, &c. ] Ces troî*lignes ne font point dans le texte imprimé} je les ay trouvées à la marge del'exemplaire conféré fur les manufcrics,& l'on voie manifeftement qu'elles fontd'Hierocles, & de plus très - néceflâires,7&è m âSwxint itf^w miiwi«tpiK/^'n.Cequi eft parfaitement biendit j 8c plus heureufement exprimé enGrec que je n'ay pu le rendre en François.Mot à mot, principium temtritatUdelere put M f ne pejori, fiultam filiorumprocreationem , infana ttrum occifiont•ptrmutans. Ec voilà comme font les hommes,dés qu'ils ont une fois agi fans reflexion,ris ne cherchent qui couvrirleurs fautes par d'autres fautes fouvencplus grandes. Le manuferit de Florenceconfirme 1 addition de ces trois lignes,


ÏTStfR LES CûMM. D'HIEROC. J4IDe ri obéir à aucun des miens qu'à Page ni,la raifon. ] Ce pafTage <strong>du</strong> Gtiton eft fortBeau j & il fuffic ieul pour faire voiru'on perd (buvent des chofes très fbK-quand on ne tra<strong>du</strong>it pas ces Philo­3essophes aflèz. littéralement.Pour fervir à la raifon. \ J'ay fuiviencore icy la correction que m'a fournila marge de l'exemplaire conféré fur lesrnanufcrits, Se que j'ay enfuite trouvéconfirmée par le manufcritde Florence;au lieu dcvpiçvmirtelcu ntw AojflHiV, ils ont1Û tOHS deux «r/>»f ùmpteitt» m Mpin ovâet,four fervir a Feflence raifonnable. Hieroclesdit fort bien que les paillons fontdonnées comme les aydes de la raifon ;mais il faut qu'elles foient fes fervantestX. non pas fes maiftreflès»Et Us grandsmams qui viennent nécef Page îzfyfairtmtnt de la témérité & <strong>du</strong> défaut dereflexion. ] Cecy eft encore ajoufté autexte dans l'exemplaire conféré fur lesrnanufcrits, & dans le manufcritde Florence, où on lit K94 ?î*f iwîwt Sfasiotugm *W y& les maux qui viennent de Udifpofetion contraire.C'efl qu'il reprime tous les mouvement Page 13^de l'opinion » & nous ramené à la vé~rkablefcitnet. ], L'opinion ne s'appuyantFiij


Page 131.14* REM. SUR IES VEXS DE PYTH.que fur des vraifemblances peu approfondies, eft comme un fable mouvant}mais la (cience fe repofant fur le certaia& fur le vray, a des fondemens fixes.Socrate & Platon par une comparaifontrés-jufte, ont ren<strong>du</strong> trés-fênfible la différencequ'il y a entre la fcience & l'opinion.Dédale faifoit deux fortes de ftatuesambulantes, dont les unes avoientun maiftre reflbrt qui les arreftoit quandon vouloit, Se les autres n'en avoientpoint, de manière qu'elles s'échappoientSe alloient toujours jufqu'à la fin deleur corde , fans qu'on puft les fixer. Il»comparoient donc l'opinion à ces ftatuësqui n'étoient point arreftées ; car l'opinionne s'arrefte point, & n'a rien quila fixe. Mais quand elle eft liée & fixéepar le raifonnement tiré des caufes quela lumière de Dieu nous découvre, alorscette opinion devient fcience, Se elle eftfixe Se ftable, comme Técoient les ftatuësà qui on avoit ajouté ce maiftre refforr.Qui ne s'enorgueillit d'aucune des cho-Jis qu'il fçait. } Voila l'êceuil des fçavants,car la fcience enfle. Mais pourpeu qu'on fift de réflexion, on fe trouveroitbien petit de s'enorgueillir d'une


ET SUR LESCOMM.D'HIEROC. J4)chofe qui eft fi bornée, mcfme dans lesplus fçavants.Or rien m tnirite ttefire appris quece qui nous ramène a la rejfemklanstdivine.]Q^on vante après cela toutes le*fciences dont les hommes font fi enteftez,& qui les rendent fi vains : voicyun Payen qui reconnoift comme Socrate,que rien ne mérité d'eftrc appris ,que ce qui nous rend l'image de Dieu ,Se qui forme Dieu en nous.Que ce qui enfeigne a ne craindre nila mort, ni la pauvreté. ] Il manquoiciev un mot dans le texte s & j'ay trouvece mot heureufement fupplèé à lamarge de l'exemplaire conféré fur les ma»nufcrits, & dans le manufcrit de Florencej «isrç liui da.ia.-m KSH mut dftGax Jl-Jitmti.La volupté ne fukfifle point par elle- Page 13*:mtfine ; mais elle arrive quand nous fatfinstelle ou telle aiïion. ] C'tft un pointde la doctrine de Pythagore, qui a dé<strong>mont</strong>réle premier, que la volupté n r apoint, d'eflence, c'eft a dire, qu'elle n'éxiftepas par elle mefme, & qu'elle n'eftque la fuite & l#fruie d'une adion. Ontrouvera cette matière admirablementtraitée dans le Philebe de Platon, oùP iiij


Socrate parle des Pythagoriciens, quandil dit Apec «fe* n' & c'eft ce qu'il vaprouver d'une manière trés-folide. *?age»33. Or U eft évident que la volupté dit- vertueux imite la volupté divine. ] Cetargument eft d'une force invincible.Puifque la volupté luit toujours la naturede l'action qui la fait naiftre, il ne(c peut que celle qui Aaift de la vertune (bit infiniment au deflus de toutes«elles que le vice peut procurer, &qu'eU


ÏT SCR IIS-CO'MM. D'HIEROC.^Jk n'approche de la volupté divine. Ainfide l'aveu mefme d'un Payen > ceux quifiiiyent Dieu ont des pkifirs- mille foisplus grands que ceux qui fuivent les attraits<strong>du</strong> monde.N'imite que des mouvements emportez.& brutaux* ] Car elle ne peut imiterque ce qui la- caufe.Car les voluptez.. & les trifltffts muschangent ; & nous tirent de notre ètat.\Il veut dire qu'elles nous élèvent jufqu'ànous- faire reflèmbler à Dieu, ouqu'elles nons dégradent & nous rabaiffentjufqu'à- nous rendre Semblables auxbelles : & cela eft vray.Celuy donc qui puife ou il faut, quandH faut, & autant qu'il faut, eji heureux.}Ces trois conditions font néceffàirespour .le bonheur, y car les meitleureschoies mefrne deviennent mauvaifes,quand elles font faites fansméfuse,où il ne faut pas, & quand il ne fautpas, comme Hierocles va l'expliquer.Et la connoifianct cherche Vqpportu- pag e^^vite. ] Pythagore avoit fait un préceptede l'opportunité, Se il enfeigBoit qu'ily avoit certains temps que dévoient obiêrverfur toutes chofes ceux qui vonloients-'adreilèr à Dieu. Si par ce pré>


Î4^ REM. SCR IES VERS DE PYTH.cepre il vouloir dire Amplement qu'il yavoit de certains rerrtps favorables &privilégiez pour s'adreflèr à Dieu > &pour luy demander des grâces, il avoitconnu une grande vérité -, car l'Ecrituxfa.49. r. te fainte nous apprend qu'il y a tempuss.r*:th. acceptable, auquel Dieu exauce. Auflîc


HT SUR LESCOMM.D'HIBR.OC.347me qui pafTeroit fa vie (ans faite aucunmal, ne laiiTeroit pas d'eftre coupable,parce qu'il n'auroit pas fait le bien qu'ileft obligé de faire } Se que de ne pas fairele bien, c'eft un ties-grand mal.Or de l'un & de l'autre, c'eft à dire, devivre exempt de faute & de bien vivre.}J'ay fuivi l'exemplaire confère fur les manuferits,qui au lieu de « Si n à/ùf^aim,qui ne fait aucun fens, lit


Page 139.348 REM. S«JR IESVERS DE PYTH*le roanufcrit de Florence. Il n'y a riende plus beau & de plus vray que ce principed'Hierocles.Comme la première caufe de tous fetmouvements déréglez.. ] Le foin outré <strong>du</strong>,corps eft la première caufe de tous lesIxii. XX.XH. defordres. Auffi eft-il dit, Le peuple s'af-*• fit pour manger & pour boire, & ils/glevèrent pour foittr :• Et fedit popuùtsman<strong>du</strong>eare & bibere , & furrexerunttudere.Car le cheval ne devient vicieux, &nefe rend te maiflre. ] On feroit trompéicy fi on n'avoit devant les yeux 1bpailàge de Platon qu'Hierocles ne faitque copier, & où Platon, par ce chevalveutfignifier le corps. Voicy le pafifua-j.f.347-fage comme il eftdans fon Phèdre, &el>-3H )df i T»( Kstx


ÏTSUR tEsCoMM.D'HlEROC. 34^boirefeul, Sanitas efi anim


Page 14$.p a g c ,47,35o REM. SVR LES VERS DE PYTH.pajftr doublement j c'eft à dice, en deuxfaçons, ou <strong>du</strong> codé de la magnificence, ou <strong>du</strong> cofté de la mefquinerie, commeHierocles s'explique fore bien.Vnt maifon propre, mais fans luxei]Ces mots manquoient au texte imprimé.Le manuferit de Florence les a heureufementfuppléez, en ajourant après ijuLworàKKiyf^ai xsfinpSoi> «âpu^or, ces quatremots cfw» tftoiaiç Kstdctpétot, aSpvtftr.Pour s'éloigner donc de la magnificence, elle a recours à la fimpticité. ] Letexte étoit corrompu en cet endroit. L'exemplaireconféré fut les manuferits l'acorrigé en lifant *.-nm ,pojfeJfio» 3 acquifition; au lieu de *!Âm, qui ne fignifierien icy. Le manuferit de Florence litencore mieux nj>»V xSni y &c.Des habits qui ne foïentpas d'une étoffetrès-fine , mait propre. \ IfJiïur *.*•&«»ne fignifie pas icy de méchants habits rcomme l'a crû l'interprète Latin, qui atra<strong>du</strong>it vefiimtnta auidem nequaquamvilia i mais il fignifie des habits d'uneétoffe fine, & par conséquent magnifique&précieufe. Ceft ainfi qu'Homèredit en parlant de Calypfo dans le 1. livrede l'OdyiTée.^Au 7»


IT SOR LESCOMM. D'HIEROC. J£IElle prit une robe éclatante, d'une étoffetrès-fine & très-agréable.Car dés que tu pafes la mefure <strong>du</strong> be- p a g e ,>£foin, tu te jettes dans Virnmenfttè <strong>du</strong> de- .fir. ] J'ay fùivi icy le manufcrit de Florence, qui au lieu de vs?>*Cn , & «poîx-•$*, lit à la féconde perfonne vs^i£«,&«POÎASV , ce qui eft infiniment mieux.Si par rien de trop nous n'excitons Page i4>.pas contre nous nos propres Citoyens.}Il eft vifible qu'il faut corriger le texte ,en y ajoutant la négative /AH , de cettemanière iS funJtv


fa»eij4.jj2 REM. SUR LES VERS DE PY TH.heureufement fuppléée à la marge de l'exemplaireconféré fur les manufcrits, 8cenfuite dans le manufcrit de Florence :Voicy le paflage entier , xaf&fyt Si atrft/rwÀ SE MH BAA*B, ov-mt


tf S»R LÉsCoMXf.D'HlEROC. JJJfnier, pour penfer à ce que l'on doit{aire pendant le jour; & de l'autre, pouriè rendre compte de ce que l'on a faic>& que pour le premier il difofe,TlpcSm jj&fi '(M U7TYOIO jutMÇpovtf'JZvwaïa.&tfySu fjutha. mpinvm it


554 REM. SUR. LES VERS DE PYTH.Tageijj.Avant que d'avoir examiné par taraifin, &e. Et il ne parle nullement dans(on commentaire de ces trois fois, cequ'il n'auroit pu oublie, fi c'euft été lavéritable leçon. En un mot, le commentaired'Hierocles prouve qu'il faut lirecomme il a lu. Les Pythagoriciens n*obligeoientpoint <strong>du</strong> tout à répétée troisfois cet examen. Une feule bonne foisfùffir.Comme un but divin.} Dans le texteimprimé il n'y a que wame un but. '?mrf>i( -nia, « t»t


ET SVft. IES CoMM. fi'HlEROC.3-55m ÇmfotwîpytM*, aux allions de la meilvie.En rappellant par ordre toutes fes a*fiions hunes & mauvaifes.] Le texteimprimé die mot à mot, & rappellant•par ordre le fouvenir pour l'amour dela vertu ,tw è» TO|« im /*t»/<strong>du</strong>» */**«/*•Caiui iftmt «««jt. Hierocles veut-il nousdire que cet examen Ce fait pour fairecroiftre la vertu î Qui en doute ; maisil fe faitauflî pour retrancher le vice.J'aydonc fuivi icy la correction <strong>du</strong> fçavantMeric Cafàubon , qui au lieu de d/n-mftintai, corrige àfvmt t&\ xswm j rappelle l*fouvenir de fes vertus & de fes vices ic'eft à dire de Ces actions bonnes & mauvaifes.La fuite le demande neceflairement,8c Hieroclesa fouvent joint cesdeux termes.En quoy ay -je manqué ? Qjf*y -j»fait, dit-elle, tous les joursî] Ces derniersraots, dit-elle tôt» les jours, manquoientau texte imprimé -, 8c je les aytrouvez dans Je manuferit de Florence,où on lit, %»/** ?xiys>v «e*f 'wni, in **•ftCtIY j &c.Pour donner le temps a la raifon, dtfaire cet examen. ] Selon le texte impriméil auroic fallu tra<strong>du</strong>ire, par l trn^


«jj£ RêM. èV*. LéS VERS DE ^TTH.prejfement que la raifon doit avoir à*faire cet examen. Mais dans le manufcritde Florence , au lieu «©©So/wV •» M-jufiti, on lit «&


ix son. LES CGM:M.D*HIER.OC. i$yceux de commiffion peuvent eftre ditségaux, c'eft qu'ils tranfgrefjènt toutdeux la Loy de Dieu qui les defFend,& que par là ils méritent la peine deueaux tranfgreflîons.Alors regardant la Loy comme Pcxem- Page i


358 REM.SVH.IESVER.SDEPYT'H.[oit ïà la fin. ] J'ay fuivi le manufcnede Florence, qui rérablic fort b'en cepaflage, en lifanr in Ji âul, «5 THç St«-Page K6. On demande icy de la faculté intelligente,la méditation. ] H s'eftgliifé dansTe texte imprimé une faute considérable,-<strong>du</strong>> 'fhtfuwau, il faut corriger -Aw /u*\tTtcomme on lit à la marge de l'exemplaireconféé fur les manuictits, & dansle manuferit de Florence. Tout ce qu'-Hierocles dit icy des trois facultez del'ame, eft parfaitement beau.Etxette di/pofition ne manque fat d'eftre fuivie de Ceffèrance divine qui faitrefplendir dans nos ornes la lumière dela vérité.] Voicy une belle gradation :La méditation, la pratique, & l'amourdes vertus, pro<strong>du</strong>isent dans nos cœursl'efpérance divine ; & cette efpérance yfait luire la vérité ; car l'efpérance enDieu eft toujours accompagnée de lumière: c'eft pourquoy faint Paul plusfLom.-v.f. éclairé que tous les Philofophes, a ditde cette eipérance, quelle ne confondpoint.ttge 167. Pxr la connotffance certaine des eflres!Au lieu de 4W .1» AJV , qu'on lit dans letexte imprimé, il faut lire comme dans


ETSUR LESCOWM.D'HIEXOC. JJJle manufcrit de Florence, ffl *wr.Car le Poète jure icy avec beaucoupde ferveur. ] J'ay encore fiiivi icy le ma*nufcrit de Florence, où au lieu de *&-wmyùttuf %fm»m, il jure avec ordre, &de fuite ; ce qui ne fignifie tien icy, onlit «Ç&ww^aïf tpavm, mfensi jurât, iljure avec ferveur. Il veut dire, que lePoète rempli de la vérité & de la certitudede ce qu'il enfêigne, jure, &c.Que le quaternaire, qui eji la fourct Page n?.de Varrengement éternel <strong>du</strong> monde, n'ejiautre que Dieu me/me qui a tout crée.]On a vu dans la vie de Pythagore,que ce Phifofophe ayant appris en Egyptele nom <strong>du</strong> véritable Dieu, ce nommyftérieux & ineffable, Jebovah , &voyant que dans la langue originaleil étoit compofé de quatre lettres, 1 a-voit tra<strong>du</strong>it en (à langue par le mot,TetraSys, le quaternaire, & en avoitdonné la véritable explication, en difantqu'il iignifioit proprement,/ô«rce de lanature qui coule toujours ; car c'eft ce quefignifie le mot original. Ses premiers cfifciplesconferverenc cette tradition danstoute fa pureté ; mais ceux qui leur fùccédérent,ayant per<strong>du</strong> apparamment l'idée<strong>du</strong> véritable nom, <strong>du</strong> nom original


5*o REM. SUR. LES VERS DE PYTK.que Pyrhagore avoit tra<strong>du</strong>it & expliqué, & ne concevant plus comment leTetraltys, le Quaternaire, pouvoit fignifierde fi grandes chofes, allèrent s'imaginerque c ecoit la vertu de ce nombrequaterntire qui opérait toutes cesmerveilles: & tranfportant ainiî au nomtra<strong>du</strong>it toute la vertu que le nom originalattribuoit à celuy à qui il étoit donné,ils conceurent que ce nombre étoit levéritable principe , Se le créateur deseftres. Deux choies les confirmèrent danscettepenfée*, la première, les vertus qu'ilsprétendoient trouver dans ce quatre, quirenferme toute la puiflance <strong>du</strong> dix, Se>ar là tous les nombres; & la féconde,{ e nom mefme de Dieu, qui dans prefquetoutes les langues fè trouve de quatrelettres. Cela une fois-pofé, il ne Fautpas s'étonner des fuites qu'eut cette belledécouverte. Bientoft on crut que touteh nature n etoit que l'effet de. la vertudes nombres ; & cette dootrine fit de figrands progrés, que faint Auguftin mefmene jugea pas indigne de luy d'y entrer,& de croire, non pas que les nombresétoient des principes , mais qu'ilsrenfermoient des myftéres infinis. Il entrouve de grands «uns. le trois , dans le^quatre


ET SUR. tlsCoMM. D'HiEROC. J^Iquatre, dans le fïx, dans le fept, dans lequarante, &c. O.i peut voir fur cette matièrePétri Bungi mmtrorum myfieria, oùce fçavant auteur prétend dé<strong>mont</strong>rer l'accordparfait qu'il trouve entre les nombresde l'Ecriture fiinre, $c l'ArithmétiquePythagoricienne. Ce n'eft pas icy lelieu d'entrer dans cette difcuiîîon ; je mecontenteray de dire, que les nombres principesfont de véritables chiméres;car»commeAriftote l'a fort bien dit, les nombresne peuvent jamais eftre des principes d'actions& de changemens. Ils peuvent eftrefignificarifs,& marquer certaines caufes ;mais ils ne font jamais ces caufes là.Cefl ce que tu apprendras <strong>du</strong> Livre Jàeriqu'on attribué a Pythagore.^Ce Livreétoit un traité des Dieux, & ce traité étoitappelle facré hpk *.iyt. On prétend quePythagore y avoir expliqué le fentimencd'Orphée, qui avoit dit que Pejfence <strong>du</strong>nombre étoit le principe des chofes, & Uracine des Dieux & des Génies. Hieroclésajoute, que Cm attribué à Pythagore; parce qu'en effet cela étoit contefté, les uns l'attribuoient à Pyihagore,8c les autres à ion fils Telauges,Voyez Jamblique, chap. xxvin. pourmoy je fuis periuadé que ce Livre, & ce-


ftge 170.Page 171.3** REM. SUR IES VERS DE PYTH.luy d'Orphée, étoient des ouvrages pofterieursa Pychagore.Dieu efl célébré comme le nombre des nombres.] Dieu eft un; comme tous les nombresprocèdent de l'unité, dé mefmerousles eftres procèdent de Dieu. Mais c'eftmal raifonner, que de dire, que parce queDieu eft un,c'eft l'unité qui a tour pro<strong>du</strong>itpar la vertu attachée à ce nombre. Je nem'amuferay pas à réfuter toutes les chimèresqu'Hieroclesdebiteicy. Toutcequ'ildit des nombres dans ces trois pages, n'efttout au plus que curieux, & ne mené àlà connoiiïànce d'aucune vérité folide.Et lefeft comme Vierge, & Jans mort.] Le tept ne pro<strong>du</strong>it aucun nombredans l'intervalle <strong>du</strong> dix, & n'cft pro<strong>du</strong>itpar aucun des nombres que cet intervallerenferme. Voila ponrquoy les Pythagoriciensle comparaient à Minerve, &îuydonnoientnreffnecenom, parce queMinerve eft Vierge, & fans mère. Voillune des belles-& excellentes propriérez<strong>du</strong> fept} c'eft à dire, voila de prorondesrêveries que les Pythîgoriciens donnoient,comme de grands myftéres.D'ailleurs il y 4 quatre faculté z pourjuger des ebofes. ] On ne fçauroic niimaginer aucune autre ficuké au - delà


ET SURIEsCoMM. B'HIETIUOC. }«Jde ces quatre, ni rien trouver qui ne/bit <strong>du</strong> reflort de l'une d'cllei j car commeAriftore l'a reconnu dam le p émierlivre de l'ame, chap. t. Toutet chofesft jugent, Us unes far l'entendement, Usautres par la fcltnc», celles cy par l'ofdn: on , celles-là par le fenùment. xptrt.10J) Si m«gJ&K«Mtt > TO /&/} ftS, 7» Si 'fhtftlfAM,•m Si Jtiçn, lùSi «jaSifw. Le mefme Ariftoteenfeigne aufK, que l'entendementrépond à l'unité, la/cience au deux, l'opinionau trois, ou, ce qui efl la mt/hucbofe, a lajuperficie , & le/intiment auquatre, ou a la figure folide : Ses parolesfont remarquables ; rofr $ •» M, 'fin*ffatùi Si t, &c, SV Sï « 'fkimhu «e/-3j»r S%wr, iZi&nniSi'Gv4i ftpttS. Pluearquedit la mefme cbofe dans le i. livre désopinions des Philosophes, chap. ni. Seil en explique les raifons $ mais dans Plu*tarque, le fentiment n'a point de nombrequi luy réponde ; c'eft pourquofThéodore Marcite a eu raifon de croirequ'il y a une lacune dans le texte-, icqu'il y manque une ou deux lignes, o»Plutarque avoir expliqué de quelle manièrele fenrirhent répond au quatre, 8civoit fait voir que comme le quatre renfermele trois» le fentiment renferme


3*4 REM*SUR IïS VERS DEPYTH.de mefme les trois autres facultez, l'entendement, la fcience , & l'opinion.En un mot, le quatre embrajfe & lietous les eftres, les élément, les nombres, lesftifons, Us âges, les focietez, &c. ] Lequatre comprend les élemens, parce qu'ily en a quatre ; les nombres, parce qu'ilsfont tous renfermez dans la vertu <strong>du</strong> quatre,qui compofe le nombre parfait dix,comme on l'a expliqué. Il comprend auffiles faifons & les âges, parce qu'il y a«juatre âges & quatre faifons. mais commentle quatre renferme t-il aufli les (ocietez? C'eft ce que nous appred TheonPliilofophe Platonicien, dans (on livrede locis Aîathemat'tcis in Tint. Plat. cap.«fet wtfaxivttHty


ïT SCR LESCOMM.D'HIER.OC. Jtfjmaifons, de bourgs & de villes.La connoijfance de ce Dieu.] J'ay fuiviicy le manufcrit de Florence, où aulieu de «' ttitra ynStrç, on lit i nvnv yr


ifé€ REAC. son. XI S VERS DE PYTK.fant qu'il n'étoit pas un des Dieux, maïsJ un homme Semblable à Dieu , ic qui.-conlervoit dans refprit de fès difcipIcJ- towe la ma jefté de cette, image.Ceft pourquoy le Poète fur des chofttfigrandes t jure ky par luy ,pour tnar--f*«-.] Hiérocles revient toujours au fctmentqu'il prétend que l'auteur fait dam.ce Vers par Pythagoreluy-rnsfîne, commepat celuy qui avoit donné la connoitfànce <strong>du</strong> quaternaire facré. Je m'étonnequ'après cette explication fi formelle, fiauthoriice, Se ficonforme aux fentimerts. que les Pythagoriciens avoient pour leurmaiftre , le içavant Seldenus dans fon-traité de Diis Syris, ait cherché uneexplication très-différente & très éloignée.Premièrement, voicy comme ilrapporte le paflàge,dpeuctur,Tlayxi àivatu e/u«tv(ttÇufi*r ïv«t"W.Et il l'explique, N'en, j'en jure far lequaternaire fui » tranfmis a notre ornelafourct tju\ comprend les racines de lanature éternelle ; c'eft à dite, j*enjurtpar le créateur de l'univers. Il fait »-7r«Tt»f malculin, & il explique, ces ratines%t(â/Mtîgi, les quatre éléments. Cette


ET SUS. IESCO-MM.D'HIEKOC. 3^7explication eft infoutenable & contraire à,toute l'antiquité. On n'a qu'à voir ce queJamblique écrit dans la vie de ce Philo-»fophe chap. XXVIII. On attribue un tekferment aux Pythagoriciens , parce qu effectivementilîriofoknt par refpeEi nommerle nom de Pythagore, comme ilsitoitntfort rtfervex. a nommer les Dieuxfar leurs noms ; mais ils le defignoienien le nommant l'inventeur <strong>du</strong> quaternaire.Cela n'ernpeïchoit pas qu'ils ne juraflèntauffi par le quaternaire •, mais cen eft pas une raifon pour changer le fensde ce vers.Que le facrè nom <strong>du</strong> quaternaire eftconnu pour une efpérance qui ne peuttromper. ] Ce partage eft très - corrompudans le texte , ou <strong>du</strong> moins j'avoue queje ne l'entends poinr. l'tpixfiûîtç ne faitaucun fens, & hpofainf, comme on litdans les manuferits , n'eft pas meilleur} car que veut dire le facré interprète<strong>du</strong> quaternaire eft connu par uneefpérance qui ne trompe point ï Encoreune fois, je ne l'entends point. Jecroyiu'Hierodes avoir écrit /«gjè ç*Tt{> au lieu2e itptçaiitf. h&L pâ-nt, le facré nom. Hieroclesregarde le mot mefme <strong>du</strong> quaternaire» comme un mot lacté, à caufeP iiij


3^8 REM. SUR LES VERS DE PYTB.<strong>du</strong> Dieu qu'il defigne, & des vertus infiniesque ce nombre renferme ; & il dieque ce nom efi connu par une tpi-ancequi ne peut tromper; parce que c'étoir Pythagoreluy-mefmequi l'avoir"enfeignéà Tes difciples, & que Pythagore êtoit unhomme incapable détromper.Et que et divin quaternaire a ite expligui.] Car il a taiché de faire voir parles vertus de ce nombre , comment ilétoit la fource de la nature, & la caufede la création. Mais Pythagore l'avoicencore plus folidement expliqué, en faisantvoir que c'écoit l'explication <strong>du</strong> nomineffable dont on a parlé.Page 174. Cependant, comme nous tenons de Die»cette liberté, nous avons continuellementbefoin que Dieu nous ayde. ~\ Voicy unPayen qui reconnoift que quoyque nousfoyons libres„ comme c'cft'de Dieu quenous tenons cette liberté, nous avonstoujours befoin qu'il nous ayde à nousen fcrvirpour faire le bien > car de nousmefmes,nous ne pourrions qu'en abufer,& elle ne ferviroit qui nous perdre.Page i7î- Et qu'il achevé ce que nous luy demandons,j II y a une faute groffiére dans letexte imprimé ; car que veut dire mù itutûna>(ffî qSmtiï, de Ut perftblion A eu


ET Sint EES CoMM. D'HIIROC. $&fde IL accomplijftment des chofes fenfibles,eu comme l'interprète Latin a tra<strong>du</strong>it,rerum perfeflione qua fenfus movenr. Ileft impoffible que cela fafle aucun fens.Au lieu <strong>du</strong> mot jàHSt r des chofes fenfibles.On lit à la marge de l'exemplaireconféré fut les manufcrits , ctjptSitmt,des chofes que nous avons choifies,. ouIntreprifes. Et c eft ainfi qu'on lit dansle manufcrit de Florence ; mais je fuisperfuadé qu'Hierocles avoit écrit «JT*-$*nui r des chofes que nous demandons. Hdit que nous avons befoin que Dieu a-chcve Se accompliue ce que nous luy. demandons par nos prières, c'eft à diretoutes nos bonnes oeuvres ,. & tout lebien que nous faiibns. Et une marquefcure que c'eft la véritabîe leçon ; c eftque dans la page fuivante Hierocles aécrit de mefme itmiit «y>«f tUù xnm


J70 REM. SUR. LESVERSDBPTTB.Ou nous ficmbraflerons qu'une vertuimpie &fant Dieu.] Rien n'eft plus vray.Agir fans prier, eft impie ; & prier fansagir, eft inutile : car Dieu veut que nousopérions avec luy. Ce fêul principe diffipeSe détruit une infinité d'illuiïons 8cd'erreurs qui (è font malheureufemencrenouvellées dans notre fiécle.Et PinaSlion <strong>du</strong> dernier détruira afrfolnmentl'efficace de la prière. ] Il n'ya rien de plus vray, ni de plus fenfible - r$C je ne voy pas pourquoy Cafaùbon avoulu corriger cepaflàge, en li&nt >j«-•jf f pour ioy\c,Âitruir* la vigueur de Came,Rien n'eft plus éloigné <strong>du</strong> fèns dT-Iierocles.*age *77' Or toute image a kfhin de ttriginalfour èxijfcr. } Comme ce n'eft pas I&>ropre de loriginal d'agir pour former{ a copie, 8c qu'il foffit qu il foit vu,on pourrait dire que Dieu étant connu, l'homme pourroit par fès feulesforces en tracer en luy l'image. Maisil n'en éft pas de Dieu comme des autresoriginaux, ni de la vertu commedes autres copies. Laverai ne (è formedans Pâme que par la-coopération de fonoriginal ; puisqu'il eft la fourcede tonsles biens & de la lumière. L'éxemplai-


«T SUR LES CoMM.D*HlI».0-C. 37*re conféré fur les manufcrits & le manufcritde Florence, ont lu "§ptm, pro<strong>du</strong>ction, naijfance, au lieu de •ùai^uit,éxiflence.Mais c'efi inutilement que nom pofftiomcette image. ] La leçon <strong>du</strong> texteimprimé m'avoit paru fort Donne, «t)wiï •» Km/fym, ce que nota avons acquis$fi inutile: mais j'ay trouvé à la margede l'exemplaire conféré fur les manufcrits, XSH ou ' x *}*£ Ç x-mjApw, ce que nousavons acquis ne Juffitf as : Et enfin j'ayvu que le manuferit de Florence a lu>utj oùx xpuî itf xmfSiîa, ce qui m'a parula véritable leçon ; c'eft elle que j'ay fuivie,parce qu'elle fait un très-beau fèn*..// ne fuffit pas d'avoir acquis cette image, fi l'on ne regarde continuellement,&c. Il n'en eft pas de notre ame, Se deDieu, comme des autres originaux, icdes autres copies. La copie d'un originalune fois faite, conferve toujours fàreûemblance indépendamment de l'originalqu'elle reprefênte ; mais notre a-me a beau eftre l'image de Dieu, cetteimage fe perd bientoft, & s'efface , finous n'avons continuellement cet exemplairedevant les yeux j car c'eft cet originalqui perfectionne toujours fa copie,& qui l'entretient.


Page 178.37i REM. SCR LES VERS DEPYTH.Qut d'agir toujours en adrefsant toujoursno* prières-~] Il manquoic icy quelquechoie au texte imprimé. L'exemplaireconféré fur les manufcrits avoicà la marge (*%ià m Ai ï%)âtq TOC iB&éntctj-&'


ITSOK LEsCoMM- D'HIER OC. 375:ferme toutes les efpéces, les Dieux, lesAnges, les hommes. C'eft là ce que Pythagoreappelle nm-m, qui renferme l'ordre& le rang qu'elles occupent. S n t'use»tnJiipxT&i, jufquou thacunt d'tilts s'étend-,car ces efpéces font différentes, lesDieux ne fe confondent point avec lesAnges, ni les Anges avec les Dieux, OHavec ks hommes ; ni enfin les hommesavec les Anges ou avec les Dieux : chacunde ces eftres a fes bornes marquées,« n Kfemmuir ce qui les renferme & les lie ;c'eft à dire, ce qui les réunit, & qui faitde ces efpéces différentes un feul & mefmegenre, Se un feul tout, de manièreque la dernière efpéce re<strong>mont</strong>e à- la premièrepar fbn milieu. Je me fuis arreftéà expliquer ce paffage de Pythagore,& à confirmer, l'explication qu'Hieroclesluy a donnée , parce que Saumaifêl'a fort mal explique dans fa préface furh verfion Arabique <strong>du</strong> Tableau de Cebéî.Ni 1er moyennes frtmUres ott demie- PageiSfr,res. ] J'ay ajouté ces mots qui manquentvifiblement au texte, & qui fontiupplécz à la marge de l'exemplaire confèrefur les manuferits, o?w w ju*m ©©»-r * v


374 REM. SUR LES VERS DE PYTIT.Page ISI. £r jw cette réparation , 0* />4r ctfteunion rajSemêlets, ils remplirent &achèvent toute la conflitution & toutl'arrangement de cet ouvrage divin. ~[Car pat leur féparation ils remplirent& achèvent cet ouvrage divin, en ceque par là l'univers cft rempli Se orné decréatures intelligentes qui font fa perfection: Se par leur union»ils le rempliflènt& l'achèvent encore, en ce quepar là tout re<strong>mont</strong>e à Dieu, Se que c'eftDieu qui remplit tout,, qui anime tout,Se qui perfectionne tout.Page tôt. Que la tradition nous a appris à honorer.] Il appelle tradition, ces véritez"que les Egyptiens avoient appriiès auxGrecs , Se qu'ils avoient receuës <strong>du</strong> peuplede Dieu Se des anciens Patriarches*Platon parle de mefme de ces traditions»DMilt xi. H faut donc croire ces traditions qui fontfm.i.f.fir.fifii* r ' s & fi anciennes, & ajouter fijAU témoignage des Legijïatturs qui nomles ont tranfmifes, à moins que nous nevoulions les aceufer d'eftre fols. Et dansT>*n, levu un autre endroit *, Dieu , comme nomijv. desLûX, l'apprennons de l'ancienne tradition 9ayant en luy le commencement, le mute»,& la fin de toutes ehofes, &c.Et cette comoiffance de feitnet ne fe


ET SDR. LES COMM. D'HIBROC. }7Jforme que dans ceux. ] Ce partage eft défectueuxdans le texte imprimé, & il paroiftentier dans le manuicrit de Florence, où au lieu de uojuvi-mt, on lit «wjuoif-0ir ifjirnaj, & au lieu de /miçeomir, ontrouve (iffH9tf&v*i{. Ma tra<strong>du</strong>ction le faitaÛez entendre.De ceseflres incorporels.] Il y a dansle texte, de ces tftres immortels : mais aulieu de àdwwm, immortel, 1 exemplaireconféré fur les manuicrits, & le manulcritde Florence, lifent «inquam, in-*«r^orf/;&c'eft la véri table ltçon.Quandil appelle ces eftres raisonnables incorpo~nls, il parle <strong>du</strong> corps terreftre & greffier; car il leur donnoit un corps fubtil*comme on le verra dans la fuite.La nature en formant cet univers fur Pageisj*la mefwre & proportion divine. ) CommeHierocles vient de marquer les véritablesbornes de la Théologie, il marqueicy celles de la Phyfique,& ilinfinuèqu'on doit fe contenter de ne péné-, trer dans cette feience qu'autant qu'ilifàat, pour içavoir que Dieu a crée cetunivers, & luy a communiqué différentstraits de fes perfections. Que toutes lèsparties font fubordonnées les unes auxautres par la mefine loyijui les a éca-


57^ RêM.SOR EES VERS DëPYTIT.blies ; & que l'homme tenant le milieuentre les eftres fupérieurs & les eftresinférieurs , peut par le mouvement deù. volonté, s'unir aux uns ou aux autres, Se participer à la nature de la befte,,ou à celle de Dieu. Pythagore ramenoicdonc la Phyfique à la morale \ & c'eft ceque Socrate a fuivivVjgei84. &' l* vient


~ÉTSOR tEsCoMM.D'HlEROC 377«tf. Si l'homme penfoir & connoilïbictoujours de mefme, il ne feroit pas homme,mais Dieu-, car il n'y a que Dieuqui ait ce grand avantage par u narure.V tffence humaine étant doncteUe.JJ'ay Page 18&fùivi icy la leçon que j'ay trouvée à lamarge de l'exemplaire confété fur les manufcrirs,où l'on a fuppléé ces deux mots,•nutû-m evn , qui manquent au texte j oewwouo 7» auSpannm ovaqt, niaum ovm. Etc'tft ainfi qu'on lit dans le manufcric deFlorence.Car de ce que Pejfencc des eftres nous p a gç, 8 «efi cachée, de la vient que mus efférons,&c. ] Hierocles combat icy visiblementl'erreur de ceux, qui p. énant trop groffîérementla doctrine de Pythagore, feilattoient que l'homme pouvoic devenirDieu , ou {è perfuadoient qu'il pouvoicdevenir befte, ce que la loy de la créationne peut fouff ir : mais c'eft de quoyon a afiez parlé dans la vie de Pythagore,& dans celle de Platon.Car étant, & demeurant toujours p a


•J7& RéM. SUR. 1-HsVl'S.S-frB-PYT».que l'homme devient femblable aux beftespar le vice, ou à Dieu par la vertu*' & qu'il ne peut eftre ni l'un ni l'aune.par là nature.Et qui rncfurt Dit», s'il efl ftrmlide parler ainfi far la connoiflànce dtfty-mtfmt. ] C'eft l'explication littérale<strong>du</strong> texte imprimé , lestf tf^ASfut -»r 3»»ym imnJ ytini. Ce qui peut faire un allezbon fois; car melurcr Dieu par la connoiflàncede foy-rnefme, c'eft en Ce COR*fidérant comme le dernier des eftres raisonnables, voir Dieu fi fort au deflu*de foy , que l'on connoiflê manifefteraentqu'il neft poffible ni que la créatures'eleve jusqu'à Dieu, ni que Dieuiè rabaifle jufqu'à la créature. Les bornesde tous ces eftres font marquées, etne fe confondent jamais. Voila tout ceque je puis dire pour iuftifier le texte.Cependant, comme c'en pluftoft pat laconnoiflànce de iDteu que nous devonsparvenir à la connoiflànce de nous mefmes,je croy que le manufcritde Florencenous rend la véritable leçon de cepaflàge , n$q im&uvrftSï i^f S*4 *&» ituàynSai. Et qui mtfnre la connoiflànce deJày mtfme -par û ctmoijfance de Die»,Pour eftre libre & dégagé de ces efpc-


*TStoklBsCoMM. D'HJéUTOC. 37$ronces foies, & de ces craintes extravagantes, le feul moyen, c'eft de juger deion eiTence par la connoiflànce qu'on a 'de l'eflence de Dieu. Cette eflènee deDieu étant bien connue, nous fait voie& fentir que notteame ne peut jamaischanger: ainfi voila cette préten<strong>du</strong>e metampfychofebannie.Et Je met en état de ne pouvoir ja- Page rf*mais eflre ni trompé ni furfrit.] Il n'y aperfonne qui pu fieentendre les mots <strong>du</strong>texte jUj^JiKoÇawwiww i-aim wljgtiM. J'ayiuivi la correction de Cafaubôn , qui alu w in&ttKtMTvc&twf niyûiti. Il acquiertt'habitudemtrempable, s'il étoit permisde parler ainfi : mais je viens de m'appercevoirque le manuscrit de Florencenous redonne la véritable leçon, ntS»*-%


Page jfi.3&o REM. SWR IES VERS DE PYTJT.& que nous mourons leur vit ; c'eft àdire,que pour les âmes, ce que ,nous appelionsmourir, c'eft leur vie; & ce quenous appelions vivre, c'eft leur morr, quenotre vie eft leur mort, Se notre mortleur vie. Ce qui eft une fuite neceflàite<strong>du</strong> dogme de la prééxiftence des âmes,car pour une ame qui feroit dans le Gel,defeendre icy pour y vivre, ce feroit mouriry & mourir, ce feroit vivre. Mais indépendammentde ce dogme » le motd'Heraclite, ne laiflè pas d'eftrevrayicar venant au monde, & y prenant lesafFeâions charnelles , c'eft alors qaenous celions proprement de vivre, &que nous mourons j au liea qu'en depoiiiliant ces mefmes afFeâions, & mourantau monde, nous recommençons avivre, parce que nous vivons en Dieu,«n qui /êul eft la vie.Dans les mires campagnes de rinjurt.]Dans ces Vers d'Empsdocle, l'Injure etticy une Détflè, c't-ff la Déetfè Até, leDémon de difeorde & de malediâion,la Déeflè de l'injure, dont Homère ditun affreux portrait dans le xix. livre del'Iliade, où il dir que Jupiter la précipita<strong>du</strong> ciel en terre, où fon unique errtployeft de nuire, & de faite <strong>du</strong> maL


ïT SUR 1ES CoMM.D'HlEROC. J$tDans la prairie de la vérité. ] C'eftde cette prairie de la vérité , que Pla- T»*fc*f •*"•ton dit dans Jôn Phèdre, que la partiela plus noble de l'ame tire toute fa nourriture, c'ejt là où elle fent renaiftre lesaiflcs qui luy font reprendre Ton vol. Jene fçay fi c'eft Pythagore ou Socrate quia imaginé cette prairie de la vérité.Elle eft bien oppofée aux campagnes del'injure- Dans celle-là tout eft charité& lumière ; & dans celle -cy } tout eftténèbres, malédiction & horreur.Où il hit à longs-traits l'oubli defin bonheur- ] Le Vers d'Empedocleeft mal rapporté dans le texte, au lieude cùjoStoç ÀfMhtSiiç, il faut lire ojoW *-fufdùç, privé de la vie bienbeureufe s Sec'eft ainfi. qu'il eft écrit à la marge del'exemplaire conféré fur les manufcrits.Parce quikrecouvre.l'entendement & Pageijj,la fiiencè- ] Il n'eft parlé-dans le texteque de là fçience ; parce qu'il recouvrelafcknce : Mais le pluriel qui fuit, commeCes parties efentielles, fait bien voirqu'ilmanquoit icy un mot. L'exemplaireconféré fur lés manufcrits l'a heureufementftippléé^car au lieu de i/t»x»f»(]fi tw-ms îfjiasripiif j ôce. il met ihiva^tç Si3* tecT ijst) 'éfasiffuiif, àf jHnûuf /Mfidr , à/M-


LJ8IREM.SU». LéSVERSDEPYTH.AH'^W. Ainfi parties ejfentielles etï fortbien dit au pluriel, parce qu'il y en adeux, F entendement & la Jcience.Et au Un tftpaspojfible que les mauxfilent bannis de cette terre, ni qu'ils puiffentapprocher de la divinité* ] Le manufcritde Florence préfente ce paflàgetout aytrement ; car il ajoure une ligneentière, ôM' OVF VmMJbui w KSO& Jumen*vit


ET SUR. LEsCoMM. D'HIEROC 383Ils s'enfoncent volontairement dans tout Page 1 JJ.le de/ordre des payions.) Il y a dans letexte imprimé , «ff àfu&jju'une \ àp Xai Ssocf %tetopor »filKO-THovCZt ' 1tt( fpUMi (t$7gjt 'JV JW?. L'é* 'xemplaire conféré fur les manuferits, alu comme le manuferit de Florence, ifc\a.*l»fii*t im&.. Mais au lieu de%»etop.w, il lit ^aevqut r«r, ce qui eu vi-


3B4**M. SUR IES VERS DE PYTH.cieux-, Se il rtç.iit »


ITSCB. LESCOMM.D'HIEROC.JSJpar 1'enchaifnement des caufes, agirïbicfur l'homme, & le portoit à telles outelles inclinations ; mais qu'enfuite c'étaitluy-mefme, qui par fa propre volonté, & par là détermination, fuivoicou modérait ce mouvement qui luy étoicimprimé, & ils fë fcrvoient de cette comparaisonque Ciceron rapporte dans foafragment de la deftinée , comme il Tatirée des livres de Chryfippe ; Vtigitur,inquit, qui protrudit cylindrum, deditet princip'mm motionis , volubilitattmautem non dédit, fie vifum objeUumimprimet illud qmdem & quafi fignabitin animo fuam fptcitm, fid affinfio nofiraerit in poteflate. Eaque, quemadmo<strong>du</strong>min cylindro ditïwn efl, extrinfecuspulfa, tjuod reliquum eft\,fuapte vi& natura movebitnr. On peut voir Aulugellelivre vi. chap. n. Ghryfippe.avoitcité fans doute cette comparaifonde ces Vers de Pythagore* mais il mefêmble qu'il n'en avoir pas bien pris l'efprit.Pychagore ne compare pas généralementtous les hommes à des cylindres ;car le {âge qui régie fès inclinations, &-qui les foumet à la Loy, ne peut eftrecomparé à un cylindre, qui des qu'il areçu le mouvement, roule fans pouvoir. R


386 REM. SUR LES VERS DE PYTH.jamais s'arrefter par luy-mefme. Mais illeur compare les méchans > qui, dés qu'ilsfont efclàves <strong>du</strong> péché, font entrailnezpar leur propre poids dans le précipice.Page i?S. Qui ne porte au mal les infmfez.. ] Aulieu de ii*m qui ne lignifie rienil faut lire comme dans le manufcrit deFlorence, ii*m «*f>k à^fluà»woucf. Touteft occafion de mal aux tnfenfez.p a g e ,_ ?> Or le mal attaché à notre nature, '&qui eft en mtfme temps un mal acquis,ceft F abus que mus faipms de notre liberté.] Cet abus eft un mal naturel,, ence qu'il a fa racine dans ce corps mortelj & il eft en mefme temps un malacquis, en ce que pouvant l'arracher 6tl'extirper,nous le nourririons & le laitionscroiftre. Cela me paroift fort beau.Par cettt malheureufe opinion , decroirepouvoir refifttrà Dieu.] Il ne ditpas, par refifter à Dieu ; mais par cetteopinion de croire pouvoir refijhr, tinur.Car Oku eft toujours le plus fort -, 9clorlqoe nous rcrufons de faire la volontéde Dieu, Dieu accomplit en nous latienne.Page 100. Et qui eft excitée par te malheureuxgerme qui eft eu nous. ] Hierocles décricicjr admirablement le mal qui reûde en


ET su», LES COMM.D'HIER.OC.3S7nous ; cette Loy de péché dont parle (ainePaul, qui eft dans les membres de notrecorps, & qui combat contre la Loyde l'efprir.De fuir cettt mauvaife contention, en Page toi.nous jettant dans la contention tome bonne.] Il femble qu'HieroclesfafTe allufionicy au célèbre paflage d'Hciîode, quidit au commencement de ion Poème desœuvres & des jours, que dont ce mondeil y a deux contentions; l'une, queUs fages approuvent s & l'autre qui efitrès-mauvaife t & qui n'aime que lesguerres & les combats. L'explication quece Philosophe donne par là à ce partage,en fuivant les veuës de Pythagore,convient parfaitement à ce Poète, quidonne des préceptes de morale dans Ceskçons œconomiques.En rond par luymefine, & eu droù Page 103.te ligne par fa chute. ] Comme le cylin-,dre ne commence pas fon mouvementpar luy-mefme, & demeure en repos»s'il n'eft poulie, de mefme notre amenéCe perd, que lorfqu'elle eft excitée parl'objet qui la détermine. Voila en quoyfon mouvement eft involontaire dansfon principe, comme celuy <strong>du</strong> cylindre.Mais comme le cylindre, dés qu'il eftRij


$68 REM. SUR LES VERS DEPYTH.une fois pouffé, fe meut en rond par fapropre figure j de mefme notre ame, désqu'elle eft meuë par l'objet, fe tourne derelie ou de telle manière par elle-mefme,fans que rien de dehors contribue i cemouvement, & voila comment il eftvolontaire. C'efl ainfi, je penfè, qu'Hieroclesa pris la penfee de Pythagore jmais la comparaifon ne paroift pas entièrementjufle ; car dés que lecyiindreeft pouffé, il ne dépend plus de luy dene pas rouler; au lieu que notre amea beau eftre meuë, elle peut eftre toujoursmaiftreffe de fes mouvemens. Cela n'eftvray que de ceux qui font efclaves<strong>du</strong> vice.Car comme le cylindre n'eft fltu capable<strong>du</strong> mouvement circulaire autour defin *xe, dès qu'il eft gauchi.] Si j'entendsbien ce texte d'Hierocles, il comparel'ame qui demeure attachée à la droiteraifon» il la compare à un cylindrequi eft bien droit ; & qui par confequentle peut toujours mouvoir en rond, &conferver le mouvement circulaire , ùcaufè de fa figure, qui «ft telle qu'elledoit eftre, au lieu que l'ame,qui s'éloignede la droite raifon, eft comme uncylindre tortu qui n'eft plus capable da


ET SUR IESCOMM.D'HIEKOC. 385mouvement circulaire, parce qu'il n'eftpas droit 1 & qu'il n'a pas la figure qu'ildoit avoir. Mais Je doute qu'Hierodesait bien pris le fens de la comparaifonde Pythagore, qui comme je i'ay déjàdit, n'a pas comparé les hommes en gêneraiau cylindre, les bons au cylindredroit, & les médians au cylindre tortu,qui n'eft plus mefme un cylindre ;mais il compare tous les méchants au cylindre,qui étant une foismeu, eft entraifné,& roule par fon propre poids.Et de C union avec Dieu ] Au lieu dentofttf, je croy qu'il faut lire comme dansl'exemplaire conféré fur les manufcrits,.Et efi emporté hors <strong>du</strong> droit fil."] Dan»l'exemplaire conféré fur les manufcrits,en lit npj


j$o REM. SUR LES VERS DEPYTH.Page zo6. Et le nom de Dieu qui luy eft vériubltmentpropre. ] Tout ce qu'Hieroclesdit icy <strong>du</strong> nom de Jupiter, ou deÇ«tf, eft tiré <strong>du</strong> Cratyle de Platon, oùSocrate dit que n'y ayant point d'autreDieu que Jupiter qui foit la caufe de lavie des hommes Se de tous les animaux,c eft à bon droit qu'il à été appelle £uç.Ttm.j.f.jpâ. tupGaim tau o/>9ô); ifefAO^tâttf ovmç, itf S»içttai il ar Çiir an -mti -nif ÇOttr umf^.jiujourabuy parmi neus Us noms quimut paroifftnt les plus propris, le tutz.*rd& U convention des hommes lesprodmfem bitn'pluftoft, &e."\ C'cftunedifpatc célèbre parmi les Philofopbes,fi les noms font impofez par la nature,fôti, ou par k fimpte convention des.hommes, ât'04 > Se c'en la matière <strong>du</strong> Cta>lykde Platon. Hierecles fuk icy l'o>pinfonla plus &gc, qui eft, que les prémicesnomeoclateurs trés-inftruits de lanature des eftres , comme éclairez parDieu mefinc, ont donné aux choies leurvéritable non), au lieu que ceux qui fontVenus après , déchus de cette connoiffance,n'ont donné que des noms feux,ou impropres que le hazard leur a faittrouver, ou dont ils font convenus entreeux.


ETSVR LBSCOMM.D'HIEROC. JJIQue fi on appelloit un méchant homme.homme de bien-, & un impie, hommepieux. ] L'exemplaire conféré futles manufcrits, a lu Ay*don, au lieu deÀ.y*Sm(, & tvnCioç, au lieu de 2u


39i RBM. SUR LES VERS DE PYTîT.été douez d'une fagefle fublime, pouravoir exprimé par les noms la nature deschoies qu'ils ont nommées. Mais cet é-loge ne convient qu'en partie aux Grecs*il eft dû tout entier aux Hébreux quiont fait connoiftre mieux que tous lesautres peuples <strong>du</strong> monde, la nature deschoies, par Timporîtion des noms. AudiFEcriture fainte dit d'Adam, que le nomqu'il donna aux animaux et oit leur véritablenom , parce que ce nom marquoieleurs proprietez, Se leur nature. Et c'eftce que Socrate avoit bien connu-Comme les excellents flamaires. ] C'eftà dire, que comme les excellents ftatuairesont tafché par la noblefle , Separ la majefté de leurs figures, d'exprimerles vertus & les propriécez de leursoriginaux, les premiers nomenclateursfe font efforcez de mefme de rendre lesnoms, les véritables images des choies.Car ils ont ren<strong>du</strong> les noms dans leurfin mefme les fymboles de leurs penféess& ils ont ren<strong>du</strong> leurs penfles , les imagestrès -rejfemblantes & tres-inflruclîvesdes fi jets fur le [quels ils ont ptnfi.\Ce partage avoit été julqu'icy inintelligible; mais il eft ren<strong>du</strong> intelligible & claiedans l'exemplaire conféré fut les manuf-


ET SUR LES CoMM. D'HIEROC. JJ3crits, & dans le manufcritde Florence,qui ont lu , mrày> ôr m çuty iro/mm, aû/jt*-CoAa ifbf èr -n! •lu^ff rtnnun dmipyi^orn^natJi niout aùmt yiattuff.; eitwvctf


PageioS.394REM.SUR I-ES VERSDEPYTH.rmers nomenclateurs ont donnez , ontércc les images parfaites des chofès nommées, non feulementpar leur Signification& leur énergie, mais encore parleur fon & par leur figure. Ce qui s'accordeavec ce que les Hébreux ont ê-crit de leur Langue, que les figures defes lettres n'étoient point par accident,mais qu'elles étoient forméesde telle &de telle manière, par des raifons certainesqui convenoient à chaque caractère.Dans le Cratyle de Platon, Socrate ta£che de prouver la mefme chofè des lettresGrecques dans la formation desmots.Et con<strong>du</strong>it à la connotjstnce de leurnature , ceux epù Us ont bien enten<strong>du</strong>s.}Voila ce qui tait dire par Philon Juif »que le commun des hommes impofe desnoms bien différents des choies, de manièrequ'autre eft la chofe nommée, &autre le nom qu'on luy a donné ; maisque dans les livres de Moyfè, les nomsfont les expreifions trés-vives & trésfcnfiblesdes choies , de manière que lachofè mefme paflè dans le nom > fansqu'il y ait la moindre différence.De forte que la fin de leur content*flatitn a été four nous le commencement


ET SDR LES CoMM. D'HiEROC. ^Jde l'intelligence. ] Cela eft parfaitementbien dit, & peut eftre appliqué généralementà tous ceux qui ont étudie la nature,les mœurs, ôcc. Se qui nous ontfait part de leurs rravaux. La fin de leurcontemplation a été le commencementde notre intelligence > mais cela eft encoreplus vray des Ecrivains fàcrez. Lafin de leur contemplation a été le commencementde notre inftrudion j car a-prés qu'ils ont été plainement inftruits,ils ont commencé à nous inftruiré.C'tfl ainfi que le Créateur de touteehofesa été affilié far ces grands génies,tantofl <strong>du</strong> nom de quaternaire.} Ce qu-Hierocles dit icy eft encore plus vray ,quand ce qu'il appelle icy quaternaire,eft connu pour le terragrammaton ineffable,ou lejthopah des Hébreux commeje l'ay expliqué.Qui découlent toujours de Fejftnct <strong>du</strong>Créateur, ] Le manuferit de Florence,au lieu de eu**, de l'ejfcnce, Uc4«


3$6 REM. SUR LES VERS DE PYTIT.û luy mefme, on auroit pu croire qu'icy,quel tfi le Démon dont ils ftfervent,fignifioit quel eft le Démon qu'ils ontchoifi pour leur guide & leur con<strong>du</strong>cteur.Mais Hieroclés s'éloigne de cefentiment, & avec raifon. On pourraitconnoiftre ce con<strong>du</strong>cteur, fans eftre pourtantdélivré de Tes maux,.au lieu qu'onne peut connoiftre fon ame, fans parvenirà cette délivrance ; car connoiftreion ame, c'eft connoiftre que Dieu Tacréée libre, qu'il a mis tous les biensdevant elle, & qu'il dépend d elle detes embrafler., es luivanc les inspirationsde Dieu.Dépendent necejfairement la délivrancede nos maux.],Au lieu de Xm-mylà, qui eftdans le texte , j'avois corrigé wtir. Maisl'exemplaire conféVé fur les manufcrits,& dans le manufcrit de Florence, m'ontfourni la véritable leçon, ewtpuj»!», quidit la mefme chofe pour le fens , & quiapproche plus <strong>du</strong> mot <strong>du</strong> texte.Ad ait cela eft impoflible ; car il ne feftnt tpfils s'appliquent tons à la Philofophii.} Il ne. faut donc pas s'étonnerque félon la doctrine de ces Philofophes, le nombre de ceux qui fe délivraientde leurs maux fuft fi petit, pui£-


BTSITR. LEsCoMM.D'HrEROC. J57que cette délivrance étoit l'ouvrage delà Philofophie. X^jelle mifére tSi Hieroclesavoir luy-mefme ouvert les yeux,tr vu les biens qui étoienr prés de luy,il auroit connu une voye bien plus facileSe plus feure ; il auroit connu quek fàhit n'eft nullement le fruit de l'étude& <strong>du</strong> fçavoir •> Se que le plus ignorantpeut y parvenir comme le plus fçavant.Il n'a qu'à croire, Se qu'à vivrefélon cette foy. Il n'a pas befoin d'autrePhilofophie.Et dans un état tout divin, ] Le Grec Page invdit, & dans un fort tout divin* Sort,dans les auteurs Grecs, comme chés lesHébreux lignifie fouvent fartage.MaU cefl ce qu'on ne peut entendre, p a g e unmtftnt fans impiété. ] Le texte imprimédit » tsûsiu f^t> où ^' itm 'fàmiir. Mats ceflce qu'on ne peut perfer mefmt fans impiété.Et c'eft ce qui m'avoit paru abfurde,car une impiéré pour eftre impiété,n'a pas befoin d'eftre proférée, c'eftallez qu'on la penfe. Le manuferit deFlorence a bien là à mon avis, tm'w,entendre j car cela dît une grande vérité,qu'il y a des chofes qui rendent impiesceux qui n'ont fait feulement que les entendre.


Page 114.Page 11 j.39? REM. SUR. IES VERS DE PYTH.Mais ce font ceux qui ne voyent nin entendent que les b'-ensfont prés d'eux.]Cela s'accorde avec ce que Jefus Chriftdit à Cet difciples. Aurez^-vous toujoursdes yeux fins voir ,-& des oreilles fansentendre. S. Marc vu 1. 18. Mais cesyeux & ces oreilles, c'cft à Dieu à nousles ouvrir.En effet, s'il dépend de Dieu d'attirertous les hommes à la vérité mefinemalgré eux. } Hérocles ne nie pas qu'­il dépende de Dieu d'attirer à luy leshommes ; mais il nie qu'il puiflè les attirermalgré eux : & en cela il eft conformeà k Gune doctrine. Dieu ne forceHom. 4i. ferfonne, dit faint Jean Chryfoftome ,mais il attire ceux qui le veulent. %n fxmvi. 44.fJSpott ïwiw. Ceux qui le veulent j c'eft »dire, ceux


ET SUR LES CûMM. D'HiEROC. 3?>Il eft mefme impoflible & contradictoire»que l'homme foit attiré à la véritémalgré luy, parce qu'il eft impofliblequ'il y foit attiré fans l'aimer , & l'ai*mant, il faut qu'il s'y porte néceffaircment,mais d'une néceflité libre & indépendante, qu'Hieroclés a fort bienconnue, &qu'Uappellenéceffité de Vtf- **•"•»'*•frit, mille rois plus forte que toute laviolence qui vient <strong>du</strong> dehors , qui n'anul empire fur la volonté. Il eft fi vrayque notre ame fe porte auflî volontairement, qu'infailliblement » à ce qui lacharme, que la plus grande violencen'eft pas capable de l'en empefeher.Nous ne devons ni pratiquer, ni méditer,ni aimer le bien, fi c'efi a Dieufeul a nous délivrer <strong>du</strong> vice. ] Hieroclespouffe trop loin la coopération de l'hommedans l'œuvre de fà regénération ; caril eft certain que c'eft Dieu feulqui nousdonne la vertu, & qui nous délivre <strong>du</strong>vice. Il eft vray que nous y contribuonsde notre part', mais ce que nous y contribuonsvient de luy ; ainfi c'eft Dieufcul qui fait tout en nous ; Se lotfquenous y preftons notre volonté, c'eft Dieufeul qui l'excite Se la détermine, en nousfaisant aimer le bien qu'il veut que nous


Page 117.400RïM'SCR.IBS'V'ERS'D-EPlTir.faflions. Nos actions font noftreî, parceque c'eft notre volonté, notre librearbitre, qui les pro<strong>du</strong>it -, ÔC elles font auffià Dieu, à caufe de fa grâce qui faitque notre libre arbitre les pro<strong>du</strong>it.Ni aimer le bien. ]' Il y a dans le texteimprimé une faute que le manuscrit deFlorence a corrigée, *# tfum -n9tâu4 ** i»3*oSaf m useh*.L'eflencr raifonnabk ayant rectu deDieu fin créateur, un corpt conforme afa nature. ] Vbicy un autre erreur desPythagoriciens, qui croyant l'ame fpixituelle,ne laiuoient pas de luy donnerune efpéce de corps fubtil & lumineux, parce qu'ils ne pouvoient concevoirqu'une chofe finie & terminée, pufteftre uns corps. L'avantage que nouspouvons tirer aajourcfhuy de cette erreur,car les erreurs des Payensne laiffèntpas de nous con<strong>du</strong>ire à la vérité,donc elles font les enfans baftards, c'eftque de l'aveu mefme de ces Phuofopb.es,l'ame peut eftre revécue d'un corps fpirituel; & c'eft là Tefpéraoce des Ghrétiens,après la refurte&ion ; car commeil y a un corps animal, il y a auflî uncorps fpirituel. S. Paul 1. Corinth, xv.


ET SUR IES COMM. B'HIERGC. 4orDe manière qu'elle n'eft-ni corps, ni fanscorps. ] Elle n'eft pas corps, parce qu'elleeft fpirituelle ; & elle n'eft pas fans corps»iarce qu'elle eft reveftuë d'un corps dé-& fubtil, qui la finit & la détermi­fiéne. Voila le Cens de cette rêverie des PythagoriciensvComme dans les aftres. ] Car ces Phi»lofbphes croyoient que les cieux & lesaftres étoient animez. On peut voir dansla vie de Platon l'origine de cette erreur.Et nées «nftmhleavecfubordination.] Pagenï.Le manufcrit de Florence, au lieu dein lacet


4oiRftM. SUR tEs VERS DEPYTH.w tsuiia. ov(*nfvon L'/t animal immortel.gui a une urne, mais qui aaujfî un corps,& tous deux unis, & comme fon<strong>du</strong>s «*•femble dis le commencement. Il fembleourtant qu'il y a eu des Pythagoricien»Sans la fuite, qui ont tenu que l'ameayant éré créée toute (pirituelle, s'écoitinfirmée dans l'ame corporelle, c'eft idire qu'elle s'étoit revêtue d'un corps délié& fubtil, qu'ils concevoient commeun extrait des globes celeftes. On n'aqu'à voir Jamblique v 111. 6. mais c'eftpeut eftre s'arrefter trop long-temps furces vifions.En comparant tome divine & Famihumaine à un char aifli, qui a deux cbe~vaux & un cocher qui U con<strong>du</strong>it^ Voicyle paffage de Platon comme il eft dansle Phedre,Pour donner une idée de l'amedivine Se de l'ame humaine, il lit i'o*tJM n %v(jtpuT*i SUwtfjLkt \amx\%pcu fâytt i»Hffjf » violai. cHar/(qu auu i Êuntl n àyx.%) HçH $ àytQuv. ii Je Ç?ntr ffyi Hfigtv o ^pytletwa>ziJb( HYIOW, Awt


ET StJft. tÉsCoMM.t>'HlBROC.40$femble à un char aiflc qui a deux chevaux& un cocher nez. en femble. Leschevaux & les cochers des Dieux fonttous bons , comme venant de bons > &ceux des autres font méfiez.. Et fremiérementceluy qui nom gouverne con<strong>du</strong>itle char. L'un defes chevaux eft bon &docile, & vient de tels j & F autre venantde tout contraires , eft aujji contraire, c'eft a dire rebelle & dejobéipfont. Voila pourauoy notre char eft néctffxirementfi difficile a con<strong>du</strong>ire. L'explicationde cette image fe préfente naturellement.Le cocher, c'eft l'entendement, la partie fpirituelle de lame ; lechar, c'eft le corps fubtil que Famé régit-, les deux chevaux, c'eft la partieirafcible , Se la partie concupifcible.Ces deux chevaux <strong>du</strong> char des Dieuxfont tous bons, parce que ni l'excès,ni le vice n'approchent de la divinité.Mais au char de l'ame humaine , l'uneft bon & docile, c'eft la partie irafcible,qui fert & obéit à la railon» Sel'autre eft méchant & rebelle, c'eft latarde concupifcible, qui foule aux piedsÎa raifon, & ne connoift point de frein.Ce qu'ils font entendre un feu obfcurc- p a g e tt9 .ment par ces termes , & dans les purifi-


4d4R.EM.svR LES VERS DE PYTH.cations, & dans la délivrance de Came: 1Cela eft un peu obfcur en effet ; mais onne laiflè pas de le pénétrer. La vérité &la vertu font les purgations de Famé intelligente-, l'abftrnence de certaines viarrdesnécoye des fouïlleures de la matière,& empefche le corps fubtil de lamede le méfier, & de fe confondre a-vec ce corps terreftre & mortel ; les purificationsachèvent d'emporter & depurger les taches que ce corps fubtil acontractées ; & la force divinement infpirée,c'eft à dire, le pouvoir que Die»nous a donné. Se qu'il fortifie par fbnfècours , de nous détacher de ces lieux,& de les fiiïr, achevé cette délivrancede l'ame, qui eft le but de la Philofophje.£)ue cefi en pratiquant la vertu, &en ernbraffant la vérité & la fureté, qu'ilfaut avoir foin de notre amt & de notrtcorps lumineux. ] C eft le fèns <strong>du</strong> partaged'Hierocles ; car il vient de dire quepour la perfection de l'ame, c'eft à dire>de la partie fpirituelle de l'ame, on abefoin de la vérité & de la vertu ; &pour la purgation de la partie corporelle,c'eft à dire <strong>du</strong> corps lumineux ,,on a befoinde la pureté.


ETSURIESCOMM.D'HIEROC. 405: Que les Oracles Appellent le ebarfub- Page no.til de Pâme. ] Par ces Oracles, il entendquelques vers attribuez à Orphée,eu bien il donne ce nom aux dogmes mefmesde Pythagore. Au refte l'opinion queces Phi lofophes avoient de ces chars eftbien difficile à éclaircir ; car ils en parlent-fort obfcurément* Ils enféignoientqu'ils étoient différents félon 1a dignitédes âmes. On peut voir l'inftru&ionThcologiquede Proclus, art. 204. Jambliqueen parlant des chars des Démons,5. iz. dit qu'ils ne font tirez, ni de lamatière, ni des éléments, ni d'aucun autrecorps qui nous fbit connu. Et làrfqu'ilparle des chars des âmes, il paroiftqu'ils concevoient ces chars comme unextrait, Se une quinteefTence des globeseéleftes. Proclus dit que le char de touteame particulier eft immatériel, indivifible,& impaffible. Dans la vie de Pythagore,je croy. avoir découvert l'originede cette opinion.Or la pureté dont il parle icy. ] J'ayfuivi le manuferit de Florence, dans lequel,au lieu de


4o£REM. SUMES VERS DS PYTH.teriel. ] Voicy le fens de cette rêverie dePytbagore qui paroift d'abord fort difficile& fort obfcure.Nous venons de voitqu'ils enfeignoient que l'ame, avant quede venir animer ce corps mortel, avoirun corps fpirituei Se lumineux ; & commece corps mortel a une forte de vie,ils concevoient que cette forte de vieétoit l'effet <strong>du</strong> corps lumineux qui lerempliflbit, Se qa'ainfi ce corps mortelcompofé de la vie Se de la matière , é-toit la véritable image de l'eflênce humaine,c'eft à dire, de lame Se <strong>du</strong> corpsfpirituel.P-ar laquelle notre Animal mortel eficomplet, étant


ET SUR LESCOMM.D'HIER.OC.407fiel, & de la vie immatérielle, c'eft àdire, de la viequeiuy communiquoit le•corps fubtil, croit regardé pat tes Pythagoricienscomme l'image de l'eflèncehumaine, c'eft à dire, de l'entendementSe <strong>du</strong> corps immatériel ; 6c d'un au*tre cofté ils regardoient auffi ce corps immatériel& îubtil, comme l'image <strong>du</strong> •corps mortel, comme étant moulé fur lafigure de ce corps. Image eft un termeréciproque qui peut fervir à l'original,& à la copie.Et qui ï homme eft cvmpofe de cesdeux parcies. ] Au lieu de &Sj>ù«»f SiJfè -Kwm, il faut lire o Si 'J/uSpamçt*2-n, comme dans lemano&ritde Florence.Ces deux parties de l'homme, c'eftà dire de lame, (ont l'enence raisonnable,l'entendement, & le corps immatériel& lumineux, comme il vient del'expliquer.Et a la pratique de tous nos devtirs. ] p age tlu


4°$ REM. SUR. LESVERS DI PYTH»l'exemplaire conféré fur les manufcrits,& dans le manufcrit de Florence, t-sni xsti tSuîw «©OÎAS* W «V "§fitfit rivni.Mot à mot, furet que c'tfi par cettemefme folit quille s'tft précipitée dansle penchant peur la na'fffance, c'eft à dire,parce que cette folit fa portée à venir, icy bas pour y naiftre , & y animer uncorps mortel & corruptible.Il ne refte donc que la purgation <strong>du</strong>corps fpirituel.] Hierocles employé icy4">*wi' «V/M , dans un Cens oppolé à celuyque faint Paul luy donne dans la i.epift. aux Corinth. car ce Philofophe lemet pour le corps jpirituel, pour lecorps lumineux de l'ame, qu'il oppofèau corps matériel au corps terreftre, aulieu que faint Paul le mer pour le corpsmortel & terreftre, oppolé au corps fpirituelqu'il appelle a?& l ua«iur, Se quin'eft que ce mefme corps mortel & terreftreglorifié. Au refte Hierocles n'arien dit de la purgation <strong>du</strong> corps matériel, parce qu'elle eft comprife dans celle<strong>du</strong> corps fpirituel ; & que d'ailleurscette purgation ne fe fait point pour le•corps matériel, mais pour l'autre qui luydonne la vie.Page m. Et à la facrée méthode que l'art enfeigne.~\


îT soft. tÊsCoMM. D'HIEROC. 40?feigne. ] C'eft la leçon <strong>du</strong> texte imprime, nsq itiiç Uyiïç ii%


4io REM. SUR LESVERS DE PYTH.etdere, muod eam faciat idoneam ad viden<strong>du</strong>mDeum fuum & perfficienda eaau* vert fntit. Ce paflage ne peut eftremieux expliqué que pat tout cet endroitd'Hierocies ; car on voit que ce quefaint Auguftin, après Porphyre , appellela fartie ftirituelle de l orne, Jpiritalemanima fartent, eft ce qu'Hieroclesnomme, aptes les Platoniciens & les Pythagoriciensy 7ir&>fM7nùt KîM tenloY VK 4«-jg f tytfAO., SC m *i>ytlSi( mç 4"Jtf f ont** yîc 4upé"V azéfAA. Le char Jpiritnel & fubtilde Famé ; le cor fi lumineuxdet'ame, Seie eorps animal. Au refte Porphyre, en ordonnantde purger cette partie fpirituelle,ou ce corps fubtil de l'ame, par cesinitiations, Se par ces expiations, ordonnoitau(ïï comme Hierocles, de purgerla partie intellectuelle par la connoiûancede la vérité. Pytnagore avoitpris des Chaldéens cette double purgation,& les Chaldéens l'avoient fans doutemal imaginée fur les fàcrifices des Juifs,où ils voyoient des cérémonies qui regardoientla purification <strong>du</strong> corpJ.Quoyqu'ilen foit, il eft certain que cette fuperftitionétoit fort en vogue dans toutel'antiquité ; car c'étoit elle qui faifoicaller les Fayens dans tous les coins <strong>du</strong>


ITSUR.I.ESCOMM.D'HIEROC. 4nmonde, pour Ce faire initier aux myItèresde leurs faux Dieux.Et tout ce fui fi fait pour la purga*tion de ce corps ,fi on le fait d'une manièredigne de Dieu, & fans aucuns preftiges.] Car parmi les Payens, il y a-voit des vagabons Se des charlatans quicontreraifoient les cérémonies de leurReligion, en employant les fortiléges& les preftiges pour jetter de la poudreaux yeux. Voyez Jamblique x. z.où il dit fort bien, que dans tous lesarts, on voit pulluler de faux arts qui lescontrefont ; mais que ces faux arts fontplus oppofez aux vrays, qu'à toute autrechofe ; car il n'y a rien de plus oppoféà ce qui eft bon dans un genre, que cequiy eft mauvais. Hierocles & Porphyredeffendoient de s'addreûer à ces Cottes degens, & vouloient qu'on allait à ceux quiavoient les véritables rites, aux véritablesfacrificateurs.Et il fe réunit à la perfeBion intel- Page 113.ligente de Came. ] Cette perfection intelligentede l'ame, n'eft autre que l'entendementdivin, c'eft à dire, Dieu.Mais dira-1-on en auoy, & corn»ment l'abflinence de certaines viandescontribué-t-elle à de fi grandes cho-Si ;


Page 1x4.4« REM. SUR. LES VERS DE PYTH.fis \ ] Ce paflage étott défectueux dansle texte imprimé Le manufcrit de Florencel'a rétabli, en ajouftant le motXm%, & en présentant ainii le paiïàgeentier, •» ou'v H cvîur (hpu/mairnr >!myi &ÇJC&07» mpGttMi-n *> ', c'eft une objectionqu'H ierocles fe fait faire, & il répondenfuite en <strong>mont</strong>rant que ce précepte adeux fens, le littéral, & le ngurç , oule myftique.Par cette image palpable & fenfible.] A/ t'vo'f «vof laiieconféré fur les manufcrits, See manufcrit de Florence m'ont fournila véritable leçon, «^AiVwff,parcette image palpable & fenfible.Nous apprendrons a renoncer à toutce t, naijpince, génération* L'interpiéteLatin s'y eft fouvcnt trompé, enl'expliquant de l'amour. S'il avoir lufeulement quelques chapitres de Jamblique,qui parle fouvent de. •$/JU>: Se de


ET SUR LES CoMM.D'HlEROC.413•faiinovpyç (M7& , il nauroit pas fait cettefaute.•Et comme nous nous abflitndrons véritablement.] Il y avoit une faute groffiéredans ce pafiage, qui, comme CafàubonTa fort bien vu, doit eftre ponctué, & lu de cette manière , *jtj cî( lrfipco/Min «71 où vi&ovKnifu'ïa., ovTaçèv -mç-fi•euJy,euTcS( i&jtLp^oiç, &c- Le fécond termede la comparaiion wm;, manquoit, 8ccela caufbiticyuneobfcuriié fi grande»qu'il ne faut pas s'étonner fi rinterpréreLatin n'a fait qu'une tra<strong>du</strong>ction aum défeâueofeque l'original.// efi jufle d'obéir & au fem littc- Pageu


414 RBM. StJR LES VEXS DE PYTH.talité, & il eft le plus grand fècoursque Dieu ait donné aux nommes pourles faire parvenir à la vie trés-heureu-Toutes ces chofes ont été détaillées dansles préceptes facrez. qui ont été donnez,fous des ombres & des voiles. ] Il parledes Symboles de Pythagore, dont j'aydonne un recueil.Page 117. Mais dans chaque précepte, il in fi'nui la purgation de toute affeftion charnelle.] Ainfi chaque Symbole en particuliertend à la mefme fin , que tousles fymboles en général. Il en étoit demefme de toutes les cérémonies légalesdes Juifs.P-Jge XX9. Que les purgaùons précédent, & quela délivrance de famé fuit. ] Puifquel'ame, pour eftre délivrée, doit eftre pure,c'eftune néceffité que fa délivrancefoit précédée par les purgations, les purifications.Toute cette «ée des Pythagoricienseft empruntée, de ce que lavéritable Religion a toujours enfeigné &pratiqué ; car comme fàint Denys l'atrès-bien expliqué dans fon traité de laHiérarchie, il y a la purgation, «ti*/*-01c >• l'illumination, ç&wojuèf ; & la perfe-Sion , lUMuttc. La purgation , ce font les


ZT SUR LES CoMM. D'HlEKOC. 415uémiers éléments de la Religion , 8cJes ritesou cérémonies, par lcfqucls ellepurge l'ame des foiiilleures, & de la contagiondes chofes terreftres *, L'illumina'ti»n, lorfque l'ame eft admife à la connoiffancedes véritez les plus importantes& les plus fublimes -, & la perft-Rion , lorfque l'ame étant purgée & é-clairée,eft receue à l'in fraction, & à laparticipation des plus laines myftéres.Voila ce que les Payens ont connu \mais ils l'ont mal expliqué > en rapportanttout aux feiences, & à la dialectique.Les feiences & la dialectique peuventbien éclairer l'ame jufqu'à certainpoint ; mais elles ne peuvent ni la perfectionner, ni la délivrer.Et Ça délivrance qui la tire en haut,e'efi la didtttiqut, J Car après que 1 a-me s'eft purgée de toute erreur par le»feiences mathematiques,qui l'ont accoutuméeà ne chercher que ce qu'il y deplus folide & de plus vray , la Dialectique,qui cft la partie la plus précieufede la Philofophie, & qui feule faitdiftinguer la vérité d'avec le menfonge,la fixe, Se luy fait embraffèr fon véritablebien. On peut voir ce qui a écédit de la Dialectique dans la vie de Platon.S iiii


'416 REM. SUR LES VERS DE PYTH.Qui tft Vinfiettion intime des eflres. ]Hierocles Ce fcrt icy d'une expreûlon quimérite d'eftre expliquée , car outre qu'elleeft très-belle, elle met fon fentimentdans un très-grand jour. Il appelle laDialectique, wwîeia»


BT SURLESCOMM.D'HIEROC. 417ge de l'exemplaire conféré fur les manufcrits,& aùtorifées par le manufcritde Florence, "ait me /«*» 'ffktnjALu aùn w-A« , quia ai unam fcientiam pertintt ;rouis cela ne fiiffit pas encore, il faucajouter de plus, & il a dit au pluriel,l&f nfaiSormtgif, 8cc.Ain fi il faut nictjfairtmtnt que les purgâtionsquife font far le moyen des Jcien*ses, &c. ] Voicy l'explication de ce qu'ilvient de dire, qu'il faut employer pourle corps fpirituel de l'ame, des moyensqui répondent analogiquement à ceuxqu'on employé pour l'ame mefme. Pourpurger l'ame on employé les fciences,& pour l'élever à fa véritable félicité,on employé la Dialectique. Pour purgerle corps fpirituel, il faut les initiationsqui répondent analogiquement aux fcien-*ces ; ôc pour l'élever & luy faire prendrel'eflor vers fa véritable patrie , ilfaut l'intro<strong>du</strong>ction à ce qu'il y a de plusfacré, l'inlpection intime des myftéres,ce qui répond à la Dialectique. Voilapourquoy il eft dit dans la fuite, que laPhilofophie doit toujours eftre acconv»agnée de la Religion. C'eft le vérita-fens de ce partage qui écoit fort ob-Elefcur.S v


418 REM. SUR IES VERS DEPYTH.Page 130. De mefme , il faut rendre pur le corptlumineux , & le dégager de la matière.1Us prétendoient que cela fe faifoit parles purgations, fous lefquelles ils comirennoientles veilles , les jeufnes, lesÎuftrations, & fur tout les facrifices parJamU. v. »--. l e f eu# C'eft pourquoy Jamblique écrit,que notre ftu matériel imitant la vertu<strong>du</strong> feu celtjle, emporte tout ce qu'il y ade terreftre dans les facrifices ,fHrge toutee qui eft offert, le dégage des liens dela matière, & far la pureté de la nature, il l'unit avec les Dieux ; & parce mifme moyen il mus délie des liens dela naifance & de la génération , mutrend fernblablts aux Dieux ,& propresà eflre honorez, de leur amitié s & élevéa F immatérialité, notre nature matérielle.Ce paflage fèrt de commentaireà celuy d'Hierocles ; & il eft de plustrés-remarquable , en ce qu'il fait entrevoir, de quelle manière ces Philosophesconcevoient que le feu purgeoit le charfubtil de l'ame. Us s'imaginoient quec'étoit par fympathie, & qu'en agiflantfur les ebofes offertes, il agi (Toit fur celleque ces chofes repréfentoient.Page iji. Mais celuy qui a foin des deux, feperfectionne tout entier. ] Il manque


IT SUR LES COMM.D'HïEROC. 415quelque chofe icy au texte imprimé, j'ayuiivy la leçon que m'a préfènté la margede l'exemplaire conféré fur les manufcrits, & qui s'eft trouvéconfirméepat le manufcritdc Florence, t^ocnmuS-TKf.Et de cette manière, la Philofophiift joint a fart myflitjue, comme travaillantà purger le corps lumineux. ] Hieroclesinfinuè" icy trés-claircmene, queles cérémonies myftiques de la Religion, ne font intro<strong>du</strong>ites que pour lecorps. Si lame étoit feule, elle n'auroitbefoin que de la Philofophie, c'eftà dire, de la connoi (Tance de la vérité.Mais comme elle a un corps qui doiteftre lumineux & ipirituel, on a befoinaufli des céiémonies qui le purifient, Sequi s'accordent avec les purifications del'ame, dont elles font une image & unereprésentation. Il n'eft pas néceffairederéfuter une erreur fi fênfible. Quand l'âmefèroit feule, ayant péché, elle auauroitbefoin d eftre purgée ,8c purifiéeymais par une purgation qu'Hierocles arnalheureufement ignorée.Vous verrez, qu'il n'aura plus la mtfmevertu. ] Car n'étant pas fondé furla raifon & fur la vérité, ce n'eft qu'unSvj


Tige ijt.4*o REM. SCR IES VERS ©E PYTH.vain phantome, qui plein des preftigesde l'illufion, ne pro<strong>du</strong>it que l'erreur, Seque le menfonge.Les Loix public/nés font un bon échantillonde la Philofophie civile. ] Car lesvilles, les royaumes, en un mot toutesles fociétez, ont befoin des raefmës remèdesque l'ame. Elles ont befoin depratiquer les vertus , & d'acquérir lapureté. Les Loix facilitent la pratiquedes vertus, en ordonnant ce qu'il fautfaire , & ce qu'il faut éviter ; & les fierifices con<strong>du</strong>isent à la pureté, en purgeanttoutes les penfées terreftres , &- en con fumant par un feu divin toutesles afF.jdtions chamelles, comme la victimeeft confumée par le feu.L'efprit politique tient le milieu ; &le dernier, c'efi le myftique.lCur l'etpricrlitique va à perfectionner l'ame parpratique des vertus; & l'efprit myftiquene tend, •'elon Hierocles, qu'à purifierle corps lumineux & fpirituel. Ledernier finira, au lieu que l'autre ne finirapoint.Le premier, far rapport aux deuxautres, tient la place de l'œil. ] Car c'eftl'efprit contemplatif, qui ayant connula nécefficé de la vertu & de la pure-


ETSUR LEsCoMM.D'HlEROC.4£Ité, a ordonné les moyens qui procurentl'une & l'autre.Et les deux autres, par rapport aupremier, tiennent lieu <strong>du</strong> pied & de lamain. ] L'efprit politique ou civil tientlieu de main > & le myftique tient lieude pied.Que lequel que ce fait des trois eflimparfait, GT prefyue inutile , fans Vopérationdes deux autres, ] Cela eft trèsbeau, Se très vray. La contemplationeft inutile Se infru&ueufe (ans la pureté& fans la pratique des vertus. La pratiquedes vertus l'eft de mefme fans lacontemplation, Se fans la pureté ; Seenfin la pureté eft vaine, fi 14 contemplationne l'anime, & ne la dirige, Sefi la pratique des vertus ne l'accompagne,Se ne la foutient.Et que les allions faintes répondent »l'une $• a l'autre. ] Ce partage eft trésft>fcur, Se ttés-difficile. L'exemplaireconfété fur les manuferirs m'a mis feulfur la voye, en lifant •» ttfti t/>j#r. Envoicy le fens, fi je l'ay bien compris.Le Poé're vient de dire, qu'il faut joindreensemble la méditation, la pratiquedes vertus, Se les cérémonies de la Religion.Et icy il en donne la raifon >


Page 133.4ii REM. son. IESVERS OS PYTH.afin, dit-il> que les actions, qui refultentde la pratique des vertus, répondentà l'intelligence qui les pro<strong>du</strong>it ; Seque les cérémonies qui nous purifient,répondent à cette mefme intelligence,& à la pratique des vertus -, c'eft à dire ,afin que la Politique & la Religion conformesà l'intelligence divine, concourentégalement à nous rendre agréablesà Dieu. Ce qu'aucune des trois ne peutfaite feule ; car la méditation ne peuttien fans les œuvres, ni les œuvres fansla religion , comme Hierocles vient del'expliquer- T»ïifti tfyt, eft auffi dans lemanuferit de Florence.Laiffaqf dans cette terre ce corps mtrtel.] Voila une erreur confidérable desPythagoricienSjfur le corps mortel; ils neconcevoient point que ce corps rerreftre,puft eftre glorifié, & devenir fpirituel >& à la place de ce corps , ils donnoiencà l'ame une autre forte de corps, ékcorps fubtil & lumineux,. Mais ce quin'eft qu'une erreur dans le fèns des Pythagoriciens, devient une vérité dans lefens des Chrétiens. L'ame après la mortfera receuë dans le ciel avec un corpsfpirituel & incorruptible.Voila, comme dit Platon, le grand


ETSBR LEsCoMM.D'HrHROC.4lJcombat. ] C'eft un partage <strong>du</strong> Phédon ,tome i. p. 114. Mais dans les éditionsde Platon, il y a i&w yy •» Sdw, r&\ »ihvàç nkythvi, car voila un grand prix& une grande ejpérance. Hierocles, aulieu de aTâwr, prix, a lu àyài, combat.jiprès qu'il s'eft recouvré luy - me/me Page 134»far fon union avec la véritable raifon. ]J'ay fuivy le manufcrit de Florence, quia recabli ce pa(Tage, Se qui au lieu de %&nç 9wc hiy>* ttaatuf, Sec. a lu ffo-Hç•gpif w iftoi *»yr itattuf ÀmxaSut icuaQ-r.Ce qui eft très-beau : j'ay hazardé cetteexpreffion, après qu'il s'eft recouvré luyme/me,pour tendre toute la force <strong>du</strong>Grec.Et qu'il a trouvé Fauteur & le créateurde toutes chofes , autant qu'il tftÎiojfible a l'homme de le trouver. ] Voicye partage comme il eftdans les éditions,Kt/j[ m ftfuovpytiùi -nvJi TICT iarri( J£A>pur.£c voicy comme il eft rétabli dans lemanufcrit de Florence que j'ay (uivi dansma tra<strong>du</strong>ction , njtj &\ jpr * m*-iiç teent t» ttwa&i aiSpttxu 'SfiMftx.Parvenu donc enfin après la purification.] Le manufcrit de Florence reftitueencore heureufêment ce paflàge ; carau lieu de «7» Si y*tiiAt>os>a{ o/'w 71 /**£


4^4 ^-EM.SUR IES VïRS DE PYTH.Tùù xd'fop'" > on y lit «» J$ ^f/i/^>os o\|*Pagei3j.Il s'unit parfes connoîjfances à cetout.~\Il y a dans le texte imprimé ^f /J^ynôamiZr ttf mrn, ce qui ne fait aucun (cas.L'exemplaire conféré fur les manuscrits,m'a voit tiré d'embarras, en lifant «}f/Ap y/vain îyoSny it$ wn. Ce qui fait unfèns merveilleux. J'ay trouvé enfùite la.mefme leçon dans le manufcrit de Florence.Et le lieu le plus convenable à un corpsde cette nature, c'tfi le lieu qui efl immédiatementau dejfous de la Lune.] Patce paflàge on voit que Pythagore avoircorrigé la vifion des anciens Théologiensd'Egypte, qui, comme je l'ay expliquédans la vie de Pythagore, croyoient qu a-iprés la première mort, c'eft à dire, aprèsla réparation de lame & <strong>du</strong> corps terreftre& mortel, l'âme, c'eft à dire l'entendement, & fon char fpirimel, s'envoloitau deflbusdela lune ; que celle quiavoir mal vécu reftoit dans le gouffreappelle Hecaré, ou le champ de Proferpine; & que celle qui avoir bien vécu, alloit au deflus, & que là arrivoieenfin la féconde mort, c'eft à dire, laféparation de l'entendement, & <strong>du</strong> char


êTSOR.IESCOMM.D'HIEROC.425fubtil ; que l'entendement fe réuniflbitau fôleil, 8c le char fubtil reftoit au défaisde la lune. Ni Lyfis, ni Hieroclesne parlent nullement icy de cette dernièreréparation; ils ne reconnoiflènt quela premiérej&ils<strong>du</strong>ent qu'après la mort,les âmes inséparables de leur char fubtil,vont immédiatement audeflcms dela lune, c'eft à dire , dans la terre pure, dont Platon parle dans le Phedon,& qu'ils plaçoient au deflus de notreterre, dans le ciel, ou l'aether , 8c juftementau deflous de la lune.Comme étant au deJSus des corps ttrreflres& corruptibles, & au dtjfous descorps cé!efies.]ll prétend que ce lieu audeflous de la lune, convenoit à ces a-mes, à caufe de leur rang ; car étantinférieures par leur nature aux Dieux,Se aux Anges, 8Cfupérieures à tous lesautres eftres terreftres , elles doivent habiterun lieu fupérieur à la terre, 8cinférieur aux aftres. Il n'y a perfonnequi ne voye le peu de folidité de cetteraifbn. Les bienheureux habitent la mefmerégion que les Anges, & que Dieumefme.Vtt Dieu immortel. ] C'eft à dire, uncftre fur lequel la mort n'aura plus de


4*6 RBM.S©R.î.*S VERS ôBPYTH.pouvoir, Se par là fèmblable à Dieu > Separ confequent Pythagore ne connoiflbitpoint la féconde mort ; c'eft à dire, taféparation de l'entendement, & <strong>du</strong> charfubtil de l'ame.P*gcij*. Et ceux la Uubïitnl quelque fiis. ]Ouy, pendant qu'ils font revêtus de cettenature monelle. Mais après qu'ils.Font dépouillée, Se qu'ils font glorifiez,ils ne l'oublient plus.Car il nefe peut que le troljiême genre, quoyque ren<strong>du</strong> parfait, foit jamaisni au dtffus <strong>du</strong> fécond, ni égal au premier.] Ce partage étoit entièrement corrompuSe deffe&ueux dans le texte imprimé, ou ytf l •» «Jeiw "$uo{ n^ia/Sit , ifw fAMaiu "j/joti* 4> teiiir. cet », ou, marvifiblement qu'il manque quelque chofé.L'exemplaire conféré fur les manufcrïts,Ta heureufement fuppléé & corrigé, comme je l'ay trouvé dans le manuferitde Florence, ou yy Ji, -n «e*»»•$uo; Tiwu$iy H « fjutnv 4$ xfH-flor,iî Ttl ïnv , «Mec KS\ t&t>ov itîin i(Mioai*litf- a&rm t $/'«. Nume/uam enim tertiumgenui, etiam perfeftum, fuperitutvadtt fecundt, aut aquaie primo, fedtertium mantnt ajfîmUab'nur primo ,fuktrdïnatumfecundo. Hierocles dit que lesf


ET SOB. IBSCOMM. jftillKOC. 417eftres <strong>du</strong> troisième rang, c'eft à dire yles hommes, après melme qu'ils ont recouvréleur perfection, ne peuvent pour*tant pas eftre élevez au delîus des eftres<strong>du</strong> fécond rang, c'eft à dire, des Héros,des Anges, ni devenir égaux aux premiers,c'eft à dire, aux Dieux immortels»mais demeurant toujours ce qu'ils font»ar la loy de leur création, c'en à dire ,Î e troifîéme genre des fubftances raifbnnables,ils deviennent femblables au premierà proportion <strong>du</strong> rang qu'ils tiennent,cette reflemblance que tout doitavoir avec Dieu, étant différente félonles différents rapports , & les différentesliaifons.Qui font fixes & permanents dans Page 137.leur état. ] C'eft à dire , qui conferventtoujours leur nature angelique, & nedefeendent point dans cette terre, poury animer des corps terreftres & mottels.££ue la plus parfaite reficmblaneé a-vec Dieu, efi l'exemplaire & F originaldes deux autres -,& ejut la féconde Tcflde la troiftème.'\\\ ne faut rien changericy au texte. Hierocles ne pouvoit rendreplus fenfible la différence qu'il metentre toutes ces reffemblances, qu'en di-


42.8 REM.SUR. LES VERS DéPYTH.fane que la féconde, c'eft à dire, celledes Anges, celle que les Anges ont a-vec Dieu, & la troifiéme, celle des hommes,ne font que les copies de la première,c'efl: à dire, de celle queles Dieux immortelsont avec le Dieu fupréme ; &que la troifiéme, n'eft que la copie dela féconde, c'eft à dire, la copie de lacopie , & par confèquent plus éloignésde la vérité, Se des véritables traits del'original , comme n'étant qu'au troifiémerang > Se comme dit Platon, •«*-•m «Y cûnSaoc. Mais cette Théologied'Hierocles n'eft pas entièrement fai*ne, Se elle eft méfiée de vérité & d'trreur.L'erreur confifte en ce qu'il conçoitl'homme comme l'image des Anges; car l'homme n'a été fait à l'imaged'aucun eftre créé ; il a été fait à l'imagede Dieu r & la vérité fe trouve ».en ce qu'il enfèigne que la première Sela plus parfaite reflemblance eft celledes Fils de Dieu ; car le Fils de Dieu*le Verbe, eft la plus parfaite reflemblance<strong>du</strong> Père, Se l'homme eft l'image <strong>du</strong>Verbe ; Se comme parle fâint Athanafè,il eft l'image de l'image, eîxjoV ùûitç, Separ là l'image de Dieu, mais l'imagede Dieu moins parfaite.Durefte,tout


ET SUR. 1ES CoMM. D'HIEROC. 419ce qu'Hierocles, & les Pythagoricienspenfoientdeces différents degrez dereflemblanceque les Anges & les hommesont avec Dieu, n'eft vray que pendantla vie de ces derniers ; car après leurmort ils deviennent égaux aux Anges,félon la promeflè de notre Seigneur, quidit luy-mefme, Neque enim ultra mo- t.l*txx.jt.ri fotemnti aquales triim Angelis funt >cùm fint Filii refurreElionis. Car Us nepourront plus mourir, parce qu'ils fintégaux aux Anges, étant des enfans derefurre&ion.Que fi ne pouvant parvenir a cetteplus parfaite rejfemblance, nous acquéronscelle dont nous finîmes capables. ]Ce paflàge eft parfaitement beau ; maisil écoit défeâueux dans le texte, où onlit feulement eJ «fis $m\trnif8i>tt iivTuf i^^Lttffy,nffjf TJ. TSAflo» nt V""f ôr imn>, Sec.L'exemplaire conféré fur les manufcrits,l'avoit heureufement reftitué , en fùppléantce qui manquoit. Et c'eft ce quej'ay trouve enfuite confirmé par le manufcritdeFlorence, où on lit, « Ji «-•mwiifyat Tivmv TOP^WO/^U oiç ^l'exemplairelit »ûtt ) Jlwx/Mda wj£~r, euù-a «n 1»XSPm tpvfiv t^oSfj, YJIH 7t TU mi 7V( dpvnif ô»w», &c. Quoi fi perfeftiores illasfi-


430REM.SUR. tes Vsfcs j>s PYTH.militudints ajftqui minime valeamut,tamque iffam actif ifcamur, cujus capacesfumtu, illud ipfum quod fecundttmnaturam noftram efi, habemus & taiffi perfetlum vWtutis fruBum carpimus,quod, &c. Hietocles confole icy lamequi fouhaiteroit dereflembler à Dieu,ÔC il luy fait voir, que bien qu'elle nepuuTe parvenir à la plus parfaite reffemblanccqu'ont avec luy les eftres fupérieurs,c'eft à dire, les Dieux immortels, enfans de cet eftre fuptéme , ÔCles Anges , fi elle a toute celle doncelle eft capable, il ne manque rien àfon bonheur, parce qu'elle a comme leseftres plus parfaits, tout ce qui luy eftpropre, & qui convient à fa nature.*»gç *3*« Qui ont marché dam la voyede -D/M.]Le texte imprimé dit, qui ont marchédans la loy de Dieu > van lit SBO» îipa.Mats l'exemplaire conféré fur les manufcritsa lu, VETO tUo âWa» oÇw, Sec.ÔC le manufcritde Florence, \zm


ET SVtLXtS CoMM.D*HlER.OC.4Jtju'/ov, & lès difciples »fum>m.Vnt loy qui ordonnoit que chacuntous les matins Afin lever 3 & tons lesfoirs aftn coucher.] Nous voyons dansCiceron, dans Horace, dans Senéque,& ailleurs, que beaucoup de gens obeïffoiencà cette loy. Galien dans Ion traitéde la connoiâànce, & de la cure desmaladies de lame, nous aflèure que tousles jours il lifoit, marin & loir, lesVers de Pythagore; & qu'après les a-voir lus, il les recitoit par coeur: &c'eft d'après cette Loy que laine Jerofmea dit, Duorum temporum maximebabendam curant, marte & vejperi,id tfi eorum qua aiïuri fumas, & forumqua gefierimus.


Fautes à corriger.Page 22. avec la fiabilité ferme & la vérité, lif.avec la fiabilité ferme & avec la vérité.Page 23. le conferve, lif. fe coofèrvent.Page )ç. les règles de la ver-, lif. les règles de lavertu.Page a. font forcez de crier, lif font forcez des'écrier.Page 6t. à l'intégrité on totatalité, lif. à l'intégritéou à la totalité.Page $3. qui difpofe <strong>du</strong> tout de noftre viefif- quiditpole <strong>du</strong> total de noftre vie.Page çs. à eftre remené à aucun eftre, lif. à eftreremené à aucun aftre:Page 143. qu'il faut prendre la pour j'ufte roefure,lif. pour la jufte mefure.Page ifs.aous remeoera à la félicité, lif. nous«mèneront à la félicité divine.Page ifs. qu'il a établies, lif. qu'il a établit.*&m

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