13.07.2015 Views

UNE 6 juillet 2011 BYD (P1).qxd (Page 1) - fratmat.info

UNE 6 juillet 2011 BYD (P1).qxd (Page 1) - fratmat.info

UNE 6 juillet 2011 BYD (P1).qxd (Page 1) - fratmat.info

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Fraternité Matin / Mercredi 6 <strong>juillet</strong> <strong>2011</strong>55Économie nationale :comment la Côte d’Ivoire peut-elle renouer avec la croissance?Considérations pour une dynamique vertueuseautour des valeurs cardinales “ Union, Discipline, Travail ”par JEAN-MICHEL LAVOIZARD (*)La question de savoir comment,et non si la Côted’Ivoire peut renouer avecla croissance, s’inscritd’emblée sur une noteconstructive et réaliste quiprésuppose avec raison,que tous les experts s’yaccordent, que ce paysdispose assurément dupotentiel humain et économiquenécessaire à une relance positiveet que nombre de pays peuvent luienvier. Or, les douze années d’instabilitépolitique auxquelles a misfin l’accession à la magistraturesuprême de SEM. AlassaneOuattara démocratiquement élu,n’ont pas effacé ni fait oublier leformidable niveau de développementéconomique que le paysavait atteint pour le placer au rangde capitale régionale. En clair, toutest à refaire et non à faire, sanspartir de zéro ni à l’identique, maisen repartant sur de nouvellesbases qui peuvent ouvrir à de nouvellesopportunités.Il s’agit donc de créer les conditionsd’une nouvelle dynamiquepour que le pays retrouve sonrang, c’est-à-dire en identifier ets’en donner les moyens, en adoptantune méthode inspirée par desprincipes et valeurs. Pour cela,«pas de méthodes révolutionnairesmais l’amour du travail»,comme le préconisait dans «LaFoi et l’Action» l’humaniste etancien président de l’Assembléenationale, feu Charles BauzaDonwahi. Encore faut-il le vouloir,rassembler les bonnes volontés etcanaliser les énergies vers la réalisationd’un objectif commun. Or,les valeurs cardinales de la Côted’Ivoire, fil conducteur du discoursd’investiture du PrésidentAlassane Ouattara, montrent lechemin. «Union, discipline, travail»: tout est dit, il ne reste qu’àl’appliquer de façon simple etpragmatique, dans un programmed’action quotidienne qui concilieles intérêts individuels et général ;mieux, qui mise sur le pari que lasatisfaction des intérêts et desattentes individuels est non seulementcompatible avec l’intérêtgénéral, mais en est la condition.Et que leur somme à résultatpositif fonde le pacte social entrel’Etat et le peuple, plutôt que deprétendre à un effort d’effacementindividuel utopique qui ne correspondraitpas à la réalité d’unesociété profondément individualiste,même à l’échelle de communautés.Il ne s’agit donc pas d’imposerun nouveau sacrifice à unepopulation qui a déjà beaucoupsouffert et aspire légitimement à lapaix et la prospérité, mais de s’assurerque les intérêts particuliers,dans tous les actes de la vie quotidienne,ne nuisent pas à l’intérêtgénéral à l’échelle de son villageou de sa ville, de sa communauté,de son entreprise ; finalement, deson pays.Pour cela, une relecture de ladevise de la Côte d’Ivoire permetd’en transposer le sens politique àla sphère économique.Union. De même qu’un puzzle estconstitué de pièces différentes,chaque habitant de la Côted’Ivoire doit prendre consciencede son appartenance à une communautéd’intérêts qui transcendesa communauté ethnique tout enla respectant, pour s’inscrire dansune dynamique constructive.Cette prise de conscience doitrésulter dans une attitude positivequi se traduit en comportements etactes. S’il ne s’agit pas de s’entenir à la méthode «Coué (et non«Cauet» !) de maîtrise de soimêmepar l’autosuggestion conscienteen répétant matin et soir lafameuse phrase du psychologuepharmacien : «Tous les jours, àtous points de vue, je vais demieux en mieux», le phénomènede «prophétie auto réalisatrice»est reconnu dans l’économie mondialeet produit le meilleur commele pire selon la «polarité» de l’humeurambiante, comme on l’a vuavec la spirale de la crise financièreinternationale en 2008. En d’autrestermes, il ne s’agit pas deprendre ses désirs pour des réalitésen pratiquant le «wishfulthinking»,mais de transformer sesdésirs en réalités. Ne pas misersur l’effet placebo d’une euphoriegénérale, dopé par un appui massifde la communauté internationale,mais être acteur de son aveniret de son devenir en comptantavant tout sur ses propres forces.Or, l’économie n’est pas unescience exacte faite de formulesuniverselles. Elle est avant toutaffaire de facteur humain appliquéà un espace considéré. Elle ne faitpas de l’appartenance communautaireun présupposé ni un obstacle;elle n’y porte pas de jugementde valeur mais offre à toutecommunauté aussi diversifiée quela Côte d’Ivoire un nombre infini decombinaisons créatrices derichesses. C’est tout l’enjeu de lamondialisation et de la globalisationappliqué à l’échelle d’un pays,qui se doit de faire le meilleurusage de ses ressources pour enen tirer profit et affronter les défisdu marché international. Aprèscette longue période de crise, chacundoit se sentir investi d’une partde responsabilité dans la reconstructiondu pays, détenteur dedroits mais aussi de devoirs dansun effort de réunification autourd’une vision commune de l’avenir.Ne pas oublier le passé mais tirerles leçons de ce grand gâchis detemps, d’énergie et de vies humaines.En laissant la justice faire sontravail de relecture des événementsafin que la page soit vitetournée, et que s’ouvre dès maintenantun nouveau chapitre dansl’histoire du pays.Discipline. Dans ce domaine où ilest beaucoup question de courageindividuel et collectif, d’engagementintellectuel et physique, il y ala lettre et il y a l’esprit. Facteurd’ordre et de cohésion mais ausside limite et de restriction, la discipline,selon la lettre, impose à toutacteur social et économique de seconformer au respect des lois etrèglements, lesquels doivent s’appliquerde manière juste et équitable,sans échappatoire ni privilège.Pour autant, cette forme dediscipline, nécessaire à la croissance,n’est pas suffisante. La discipline,selon l’esprit, est d’unautre ordre, indissociable du précédentet complémentaire. Misantsur le sens bien compris de l’intérêtgénéral et considérant que cequi n’est pas interdit est permis,elle favorise l’esprit d’initiativedans une logique de résultat,selon un processus d’améliorationcontinue, lent et déterminé, quitend vers l’excellence dans unedémarche pragmatique d’avancéepar petits pas. Pour cela, toutesles bonnes volontés sont invitéesà contribuer à la transformation dupotentiel national en facteur decroissance économique : les forcesvives, nationales et étrangères,déjà présentes dans le pays ;mais aussi les membres de ladiaspora ivoirienne, dont le retourau pays est vivement encouragépar le Président de la République,tant leurs expériences et compétencesacquises à l’étranger peuventêtre utiles à l’effort de reconstructionnationale. Conformémentaux vœux exprimés tout récemmentpar SEM. AlassaneOuattara, une attention particulièredevra être portée, à tous lesniveaux, à l’emploi des jeunes parl’éducation et la formation professionnelle,gages d’une indispensablesolidarité intergénérationnelle,de paix sociale et de transmissiondes clés de l’avenir qui leurappartient. L’effort de disciplinesera d’autant plus fructueux qu’ilsera inspiré par des valeurs positiveset structurantes de respect etd’éthique, de compétence et derigueur, de probité et de mérite parle travail et la culture du résultat.Non pas un mérite perçu demanière restrictive comme unerevendication égalitaire et un droità récompense, mais attaché à unevaleur morale et vertueuse d’accomplissementhumain.Considérée ainsi, la disciplineselon la lettre et l’esprit contribuepleinement aux conditions d’unretour à la croissance par la miseen valeur du potentiel nationalivoirien que sont essentiellementses hommes et sa terre.Travail. Élément clé de la croissancesans être une finalité, le travaildoit non seulement apporter àchacun le moyen de subvenir àses besoins et à ceux de ses proches,source d’autonomie et deréconfort matériel, mais doit encoreêtre considéré comme la principalesource de création de richessescommunes contribuant audéveloppement du patrimoinenational, matériel et immatériel.De ce fait, la valeur travail, facteurde cohésion et de réconciliation,doit être orientée vers des secteursd’avenir en se conformantaux cadres internationaux que lamondialisation impose désormaisnotamment en matière de gouvernance,de responsabilité desentreprises, de respect de l’environnement,d’éthique des affaires.Or, si la relance de la machineéconomique en Côte d’Ivoire meten lumière des retards accumuléset un besoin urgent de modernisationet de diversification des infrastructures,de l’outil de travail et desservices offerts, la mise ensuspens du développement économiquedu pays et l’évolutionparallèle du marché internationalet des technologies lui offrent l’opportunitéde reprendre son cours.Sans idée de «rattrapage» handicapantmais au contraire en effectuantdes sauts qualitatifs danstous les domaines d’activité, ycompris mais pas seulement celuide l’économie vivrière qui continuerad’assurer au pays une renteconfortable mais fragile et soumiseà une concurrence étrangèrecroissante. Ainsi, renouer avec lacroissance implique non seulementde réaliser et de mettre envaleur le potentiel existant, maisencore d’adopter un état d’espritentrepreneur par l’innovation.Pour cela, une politique nationaled’intelligence économique, inspiréede modèles étrangers et adaptéeaux spécificités ivoiriennes,permettrait de protéger et demobiliser au mieux les ressourcesnationales et de maîtriser sonenvironnement extérieur afin desaisir et de créer les opportunitésfavorables à sa croissance.Comme chacun le sait, lePrésident Félix Houphouët-Boignyétait attaché à l’idée d’allier «traditionet modernité». Dans lerespect de cette exigence et par laconfiance retrouvée, le PrésidentHenri Konan Bédié souhaitait uneCôte d’Ivoire «paisible et laborieuse».Aujourd’hui, les conditionssont réunies et le peuple ivoirien al’occasion et les moyens, s’il lesouhaite, de réaliser l’ambitionaffichée par le Président AlassaneOuattara de ramener dans dix ansla Côte d’Ivoire à son rang decapitale régionale.(*) Consultant en intelligenceéconomique, Abidjanjmlavoizard@aris-intelligence.comPenser grand.Rêver grandpar VINCENT TOHBI IRIÉRien de grand ne peut se faire sans passion violente»,a dit le philosophe. La passion créatrice,innovatrice, ambitieuse et souvent démesuréeconstitue la marque des grands, hommeset pays. Elle peut être dévastatrice, cettepassion, coûter cher en vie humaine, commel’histoire de l’humanité nous l’a montré. Mais ils’agit ici de la passion artistique et dans le casde notre pays, de la passion de la reconstructionet de la passion du développement.Développer au rabais, penser à ras de terre pour deshommes politiques, de surcroît à la tête de l’Etat constitueraientun vrai danger pour ce pays. Il est un problèmeévident de moyens à la disposition des hommespolitiques et de pays africains. Mais il est aussi unequestion d’expériences personnelles et moralité de ceshommes politiques. La matière est présente mais l’étoffemanque. Les potentialités sont abondantes maisle rêve est biaisé. Frappés par un fatalisme déconcertantet résignés à leur sort de sous-développés, lespays et les hommes politiques africains ne volent plushaut.Petits projets, petits caniveaux, petites finances, petitesroutes, petites formations, petites écoles, petitsenseignements, petites universités, petits intellectuels,petites ambitions, petite présence régionale et internationale.Le nanisme de nos pensées et la croissanceinterrompue de nos rêves nous ont menés à l’abîme.Pourquoi les autres réussissent et pas nous? Le bonheurest-il aussi abstrait que cela ? Un pays ne serat-iljamais qu’un amas de problèmes et un traumatismede vie ? Le comportement stoïque des populations atué le développement et la stabilité. Et leurs leadersqui marchent penauds, épaules si basses, échinespliées, têtes rabaissées, genoux repliés, comme lesbœufs que l’on mène à l’abattoir. Aucune résistancevis-à-vis d’une apparence de sort. Désolation.Il faut à la tête et dans la tête de l’Etat penser grand. Ilfaut rêver de hauteur. Houphouët-Boigny voulait être leHaussman d’Abidjan. Il n’a pas développé la capitalecomme l’a fait l’architecte de Paris. Mais il a donné àAbidjan un nom et une référence géographique et historique,seuls lauriers sur lesquels nous ne pouvonsmême plus dormir. Il y a tant de puanteur, de pluie etde détritus sociaux, politiques et humains. Quellevaleur avons-nous ajoutée à ces œuvres depuis 1993? Le paysan doublé du médecin a rêvé haut. Mais lesintellectuels les plus férus, formés aux plus grandesuniversités de la terre, n’offrent à leurs pays et à leurspopulations que gestion des contingences et desurgences du moment. Certes hier n’est pas aujourd’-hui, comme aujourd’hui ne sera pas demain. Les réalitéspolitiques, économiques et sociales évoluent; c’està-diremuent dans le temps. Mais le maintien et l’entretiendu rêve pourront faire une différence entre hier,aujourd’hui et demain.Pour transformer ce pays et le léguer à nos enfants enmoins de lambeaux, nos politiques doivent pensergrand, rêver grand. Le rêve à la tête de l’Etat favoriserale rêve à la base de la population. La tête de l’Etatest le couvercle qui permet une lisibilité et une visibilitélongues ou courtes. Lorsque la tête est bouchée etnon ouverte, le fond de la casserole est sombre, chaude,avec un risque physique d’explosion.Rêvons donc de grandeur. Rêvons d’une Côte d’Ivoireleader en Afrique. Rêvons de ponts et de routes larges.Rêvons d’écoles et d’universités productrices desmeilleures sèves d’intelligence adaptées au besoin dupays. Rêvons d’unités industrielles qui transformerontnos produits et les exporteront en produits finis ousemi-finis, plutôt qu’en une exportation de matièrespremières comme à l’âge de la cueillette. Rêvons ausside politiciens grands, ceux qui élèvent le niveau dudébat et non ceux qui élèvent la voix. Rêvons d’unemeilleure place dans la société pour les femmes, lesenfants, et aussi pour les faibles. Pensons grand.Rêvons grand.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!