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plaidoyer des collectifs d'oph et examen periodique ... - UPR Info

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Principes <strong>et</strong> repères :Enjeux de l’Examen Périodiquepour le <strong>plaidoyer</strong> <strong>et</strong> le monitoring81. Qu’est ce que le monitoring ?Le monitoring est une collecte efficace d’informationsvérifiées, dont l’utilisation perm<strong>et</strong> de traiterles problèmes de violation <strong>des</strong> droits humains. End’autres termes le monitoring perm<strong>et</strong> de savoir cequ’il se passe, vérifier les faits, divulguer les informations,collecter les données, utiliser <strong>des</strong> indicateurspour mesurer <strong>des</strong> progrès, mesurer les progrès versla réalisation effective <strong>des</strong> droits <strong>des</strong> personnes handicapées<strong>et</strong> identifier les violations ou les lacunes del’application <strong>des</strong> droits.Le monitoring (de l’anglais to monitor qui signifie surveiller)doit ainsi perm<strong>et</strong>tre de donner une voix auxpersonnes les plus marginalisées, d’améliorer la sensibilisationdu public sur les violations <strong>et</strong> les abus enles documentant, <strong>et</strong> de soutenir les efforts pour réaliserla justice sociale <strong>et</strong> l’égalité.Attention, le monitoring du respect <strong>des</strong> droits <strong>des</strong>personnes handicapées est un processus continuqui ne découle pas d’un j<strong>et</strong> mais d’un processus decollecte d’informations <strong>et</strong> d’analyse dans le temps.Ces informations plus complètes sur les expériences<strong>des</strong> personnes victimes d’exclusion sont <strong>des</strong> outilspuissants pour promouvoir la pleine participation <strong>et</strong>l’égalité <strong>des</strong> chances de toutes <strong>et</strong> tous les citoyens.Ces données crédibles, précises <strong>et</strong> factuelles sontautant d’informations capables d’analyser les dysfonctionnements<strong>des</strong> politiques publiques, à les corriger<strong>et</strong> à ém<strong>et</strong>tre <strong>des</strong> recommandations.Ces données perm<strong>et</strong>tent aussi de réaliser une meilleureanalyse <strong>des</strong> discriminations : de son origine, duvécu, mais aussi <strong>des</strong> faits <strong>et</strong> <strong>des</strong> chiffres utiles pourle lobbying <strong>et</strong> le <strong>plaidoyer</strong> en fournissant aux gouvernementsune base crédible pour soutenir la créationde plus de politiques sociales <strong>et</strong> de lois inclusives.Le monitoring doit donc s’effectuer sur le terrain pourêtre ensuite compilé au niveau national. La collectede données ne s’effectue pas que pour <strong>des</strong> publicationsou rapports, elle a un but évident de changement<strong>et</strong> d’amélioration de la situation. Le monitoringvise donc à analyser le fossé qui existe entrela théorie, les promesses <strong>et</strong> la réalité vécue par unepersonne handicapée. Il s’effectue par la collecte,la vérification, l’utilisation d’information pour traiterles droits de l’Homme. Il s’agit aussi de compiler lesviolations, les incidents, les discussions avec <strong>des</strong>membres <strong>des</strong> pouvoirs publics, <strong>des</strong> initiatives associativesafin d’obtenir <strong>des</strong> informations <strong>et</strong> de trouver<strong>des</strong> solutions. La question est donc de savoir commentest-il possible d’envisager <strong>des</strong> changementsafin que réalité <strong>et</strong> promesses soient enfin les mêmes?Attention, le suivi n’est pas un mécanisme de sanction,il peut dénoncer ou considérer les violations del’Etat, mais ne peut pas les contraindre à prendr<strong>et</strong>elle ou telle décision. Le suivi est donc plus un outilcapable d’évaluer si l’Etat remplit ses obligations<strong>et</strong> créer une force de pression internationale pourqu’il les remplisse pleinement plutôt qu’une solutionunique, en elle-même <strong>et</strong> à part entière.2. Qu’est ce que l’ExamenPériodique Universel ?L’Examen Périodique Universel est un exercice duConseil <strong>des</strong> droits de l’Homme (basé à Genève) quiexamine tous les quatre ans la situation de chaqueEtat concernant les droits de l’Homme, en particulierau regard <strong>des</strong> obligations découlant <strong>des</strong> InstrumentsInternationaux qu’il a ratifié.C<strong>et</strong> <strong>examen</strong> est réalisé sur la base de trois documents:un rapport national établi par l’Etat soumis àl’<strong>examen</strong>une compilation de renseignements dont disposel’Organisation <strong>des</strong> Nations Unies sur l’Etatfaite par le Haut-commissariat <strong>des</strong> Nations-Uniesaux Droits de l’Homme (HCDH)un résumé <strong>des</strong> contributions écrites délivrées pard’autres parties prenantes (dont <strong>des</strong> membresde la société civile)Il a lieu à Genève lors d’une session du Groupe d<strong>et</strong>ravail sur l’EPU. Ce Groupe de travail est composéde 47 Etats membres du Conseil <strong>des</strong> Droits del’Homme <strong>et</strong> se déroule de la manière suivante : l’Etatexaminé dialogue avec les Etats membres <strong>et</strong> les Observateursdu Conseil. Puis quelques jours après, leGroupe de travail réalise un rapport sur les débatsayant eu lieu. Un document final est ensuite rédigécontenant le rapport du Groupe de travail ainsi quela position de l’Etat soumis à <strong>examen</strong> sur les recommandationsémises. Ce dernier rapport est adopté,quelques mois après l’<strong>examen</strong>, durant la sessionplénière du Conseil <strong>des</strong> Droits de l’Homme.Suite à c<strong>et</strong> <strong>examen</strong>, le pays examiné se doit dem<strong>et</strong>tre en œuvre les recommandations reçues <strong>et</strong> lesengagements pris (par exemple, le Royaume du Marocs’est engagé par la voix de son ministre de la justice<strong>et</strong> <strong>des</strong> libertés à présenter les rapports de suiviEPU tous les deux ans au lieu <strong>des</strong> quatre prévu parles textes). Au terme de c<strong>et</strong>te période, un bilan esteffectué concernant les actions mises en œuvre parl’Etat ainsi que sur la situation <strong>des</strong> droits de l’Hommedans le pays.Malgré le fait que ce processus soit interétatique, lesONG ont tout de même la possibilité de contribuerà l’EPU. Ces dernières peuvent intervenir en participantaux consultations nationales organisées parles Etats examinés, en transm<strong>et</strong>tant <strong>des</strong> informationsconcernant la situation <strong>des</strong> droits de l’Homme dansle pays examiné, mais également en garantissantla mise en œuvre <strong>des</strong> recommandations faites parl’EPU. Ce processus offre l’opportunité aux ONG derenforcer les activités de <strong>plaidoyer</strong>s de ces dernièresen élargissant leurs réseaux mais également en crédibilisantles informations délivrées par l’ONG.L’EPU est donc un véritable processus continu oùles actions menées à Genève (groupe de travail ainsique l’adoption du résultat en plénière) ne formentqu’une <strong>des</strong> étapes de l’exercice. En eff<strong>et</strong>, la partieessentielle du travail est celle réalisée au niveau national,lorsque <strong>des</strong> actions concrètes sont menées parl’Etat lui-même afin d’améliorer la situation <strong>des</strong> droitsde l’Homme. L’EPU n’est donc pas une fin en soimais plutôt un processus insufflant le changement.A ce stade <strong>et</strong> du fait de son développement récent,les connexions entre l’EPU <strong>et</strong> les autres mécanismespour les droits humains (comme les organes de traitéou les mécanismes régionaux) pourraient être mieuxexploitées.Pour aller plus loin :http://www.upr-info.org/-fr-.html3. Les enjeux du cycle de l’EPUpour les OPH <strong>et</strong> par rapport au<strong>plaidoyer</strong> de la CRDPH enparticulierPourquoi le monitoring de la Convention <strong>et</strong> <strong>des</strong> instrumentsInternationaux est-il important si on veutqu’ils aient un impact direct sur la vie <strong>des</strong> personneshandicapées ?La Convention, tout comme les autres InstrumentsInternationaux, est en fait un appel à un « processusde réforme », avec <strong>des</strong> étapes clés, pas forcémenttoujours chronologiques, mais qui perm<strong>et</strong>tent néanmoinsde participer à l’amélioration concrète <strong>des</strong>conditions de vie <strong>des</strong> personnes handicapées.RatificationChangement de la législation nationaleChangement dans les politiquesÉvolution <strong>des</strong> systèmesÉvolution <strong>des</strong> services <strong>et</strong> <strong>des</strong> pratiquesAmélioration de la vie <strong>des</strong> personnes handicapéesUne nouvelle fois, ce processus prend du temps<strong>et</strong> demande la vigilance de tous, d’où la nécessitéd’un monitoring efficace. En eff<strong>et</strong>, la Convention,tout comme les autres Instruments Internationaux,engagent l’Etat à accorder tout son dispositif législatifavec les standards de ces Instruments, <strong>et</strong> doncà prendre <strong>des</strong> mesures concrètes. Mais les Etatsrestent néanmoins souverains, ne font pas toujourspreuve de bonne volonté <strong>et</strong> les Nations Unies n’ontpas un pouvoir de supranationalité, c’est-à-direqu’elles n’ont pas une autorité supérieure aux Etats.C’est pour c<strong>et</strong>te raison que <strong>des</strong> mécanismes <strong>des</strong>uivi ont été crées. Les Etats doivent par exemplerendre <strong>des</strong> comptes au Comité de Genève de l’avancée<strong>des</strong> droits <strong>des</strong> personnes handicapées, dans lecadre de la CRDPH, à travers l’envoi d’un rapport,indiquant les mesures prises pour garantir l’effectivitéde la Convention sur leur territoire. Les organisationsde la société civile envoient quant à elles un « rapportalternatif » afin de dénoncer tout manquementde l’Etat à ses devoirs, <strong>et</strong> de proposer de manièreconstructive <strong>des</strong> recommandations concrètes pourque ce texte ait effectivement un impact sur la viequotidienne <strong>des</strong> personnes. Ainsi, tout Etat qui nem<strong>et</strong> pas en place les dispositions de la CRDPH s’exposeau regard <strong>et</strong> à la pression <strong>des</strong> autres Etats <strong>et</strong><strong>des</strong> acteurs internationaux.9

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