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emotion<br />
LE MAGAZINE<br />
VIN ET CHOCOLAT<br />
Un mariage genevois<br />
réussi<br />
20 ANS D’AOC<br />
En 1988 commença<br />
une nouvelle ère à Genève<br />
EUROPÉEN DU VIN<br />
Genève 2008
Portraits<br />
Famille Mistral<br />
La cuvée génération<br />
La dynamique de renouveau de la viticulture genevoise<br />
se poursuit notamment grâce aux domaines où deux générations<br />
de vignerons collaborent ensemble. En effet, «l’assemblage»<br />
d’une longue expérience et de nouvelles idées donne des vins<br />
<strong>par</strong>ticulièrement séduisants. En voici la preuve <strong>par</strong> huit.<br />
Domaine Les Faunes, à Dardagny<br />
Âgés de 30 et 25 ans, ils ne s’intéressaient<br />
au dé<strong>par</strong>t qu’aux machines. Frédéric Mistral<br />
avait suivi une formation d’ingénieur<br />
mécanicien pour ensuite se diriger vers une<br />
carrière d’informaticien, et son frère Ludovic<br />
avait appris le métier de mécanicien<br />
automobile. Mais lorsqu’on grandit dans<br />
un domaine viticole, diffi cile de ne pas<br />
succomber à la magie du vin, un jour ou<br />
l’autre, on est pris au jeu. Et la chance fut<br />
au rendez-vous, car nos deux jeunes frères<br />
gèrent désormais le domaine familial Les<br />
Faunes, vinifi ent leur récolte de 40 hectares,<br />
et ne regrettent rien de leur reconversion<br />
tardive. Ludovic, et Cooky, son exubérant<br />
compagnon à quatre pattes, passent<br />
plutôt leur temps dans les vignes, alors que<br />
Frédéric préfère le chai et le bureau. Leur<br />
grand-père Marius Meunier, sur la photo<br />
page suivante représenté sur la toile, aurait<br />
été fi er de ses petits-enfants. Ce dernier,<br />
arrivé dans le canton de Genève dans les<br />
années 50, avait trouvé du travail dans la<br />
production de vins mousseux, joué au football<br />
en ligue nationale, repris un bistro typique<br />
à Dardagny, et commencé un jour à<br />
planter de la vigne et à produire son propre<br />
vin. Plus tard, son gendre Gilbert Mistral,<br />
issu d’une famille de vignerons de Provence,<br />
marcha sur ses traces. Désormais<br />
ses petits-enfants amènent un vent de<br />
fraîcheur au domaine, avec notamment un<br />
nouveau concept graphique des étiquettes.<br />
Et le contenu des bouteilles ? Le Sauvignon<br />
blanc et le Scheurebe sont excellents, le<br />
Gamaret bien corsé et gourmand en bouche.<br />
Grâce à leur style rectiligne et à une<br />
utilisation modérée du bois, les Mistral produisent<br />
des vins <strong>par</strong>faits pour les repas.<br />
De gauche à droite, Yvan, Cédric<br />
et Edouard Bene, dégustent<br />
toujours ensemble dans le chai.<br />
Famille Bene<br />
Domaine de la Tour, à Meinier<br />
À Genève, les Bene comptent <strong>par</strong>mi les rares<br />
familles de producteurs sachant cultiver<br />
le cépage la Mondeuse d’origine savoyarde,<br />
vinifi er cette variété en blanc et en rouge, et<br />
l’élever en barrique. Au Domaine de la Tour,<br />
trois générations de vignerons travaillent<br />
aujourd’hui main dans la main. Malgré ses<br />
84 ans, Edouard Bene se rend encore quotidiennement<br />
dans les vignes pour y seconder<br />
son fi ls Yvan. Et quand il s’agit de déguster<br />
régulièrement les vins au chai, afi n de décider<br />
de l’élevage, les trois générations de<br />
Bene sont de la <strong>par</strong>tie, même si, au chai,<br />
c’est aujourd’hui le jeune Cédric, 31 ans,<br />
qui dirige les opérations. Il se consacre avec<br />
beaucoup d’engagement aux spécialités<br />
comme la Mondeuse ou le Gamaret, à la<br />
plus grande joie de son grand-père. Dans sa<br />
jeunesse, l’ancien menait plusieurs métiers<br />
de front : outre la vigne, il pratiquait la culture<br />
de céréales et l’élevage. Il n’aurait jamais<br />
pensé qu’un jour le vin de Genève jouirait<br />
d’une telle renommée. Le fait de pouvoir<br />
vivre cet essor de son vivant constitue l’une<br />
des plus belles surprises de sa vie.<br />
Famille Dugerdil<br />
Domaine de la Printanière, à Avully<br />
Des notes de petits fruits rouges et noirs<br />
associées à un <strong>par</strong>fum de poivre et de violette.<br />
Grâce à cette marque de fabrique et<br />
depuis de nombreuses années, le Cabernet<br />
Sauvignon du Domaine de la Printanière<br />
compte <strong>par</strong>mi les meilleurs vins du canton<br />
de Genève. Le millésime 2004 ne fait pas<br />
exception, et globalement on peut dire que<br />
tous les vins de cette propriété démontrent<br />
à quel point Laurent Dugerdil, 62 ans, et sa<br />
fi lle Celiné, 28 ans, travaillent bien ensemble.<br />
En 2006, cette collaboration étroite a<br />
pour la première fois donné naissance à un<br />
2 VINUM emotion GENÈVE
Sauvignon blanc croquant et raffi né au nez.<br />
Leur autre création commune, L’Esprit de<br />
Genève, une cuvée composée de Gamay, de<br />
Gamaret et de Merlot est tout aussi séduisante.<br />
Père et fi lle mènent actuellement une<br />
expérience sur une <strong>par</strong>celle de 1 hectare<br />
plantée de Gamaret, cultivée en biodynamie,<br />
et ont aussi échangé leurs hobbys, car<br />
Celiné qui aimait <strong>par</strong>courir la planète a<br />
rejoint l’entreprise familiale et, à présent,<br />
c’est son père Laurent qui aime <strong>par</strong>tir à la découverte<br />
de contrées lointaines, notamment<br />
en Afrique. À cause des soins au vignoble et<br />
de ses responsabilités de maman, Celiné est<br />
devenue casanière. Et qui sait si son petit<br />
garçon de trois ans, Aloïs, ne reprendra pas<br />
un jour le fl ambeau de la tradition vigneronne<br />
bien ancrée dans la famille ?<br />
Famille Dugerdil<br />
Domaine Dugerdil, à Dardagny<br />
À 37 ans, Sophie Dugerdil peut déjà se<br />
targuer d’une biographie riche en rebondissements.<br />
Elle fut professeur de sport et<br />
de géographie dans un collège de Genève,<br />
puis déléguée du Comité International de la<br />
Croix-Rouge, pour se retrouver au Sri Lanka<br />
et au Népal, puis elle est revenue à Dardagny<br />
en 2002, où elle travailla pendant deux<br />
ans au Domaine Les Hutins, auprès de son<br />
amie Émilienne Hutin, en alternance avec<br />
des études d’œnologie. En 2004, elle décida<br />
de lancer l’entreprise Domaine Dugerdil.<br />
Aujourd’hui, elle peut se reposer sur les<br />
4,5 hectares de vignes, propriété familiale<br />
depuis longtemps, et toujours entretenues<br />
<strong>par</strong> son père Bernard, 62 ans.<br />
En intégrant dans le centre de Dardargny le<br />
caveau très simple mais très fonctionnel de<br />
ses <strong>par</strong>ents, Sophie Dugerdil a retapé un ancien<br />
garage qu’elle a transformé en bar à vin<br />
au décor rustique et sobre pour les visiteurs.<br />
Ses vins refl ètent tout à fait ce concept de<br />
boutique-winery aux ambitions affi chées. La<br />
cuvée Marius, <strong>par</strong> exemple, qui porte le nom<br />
de son fi ls de un an, est un Gamay de vieilles<br />
vignes, qu’elle a élevé en barrique. Sa cuvée<br />
Amicalement Vôtre, en référence à la série<br />
télé culte, avec Roger Moore dans le rôle<br />
du détective aristocrate Lord Brett Sinclair,<br />
est un assemblage de Syrah et de Garanoir.<br />
L’automne 2007, elle a récolté son premier<br />
Merlot, un vin effervescent extra brut et un<br />
vin passerillé à base de Chardonnay et de Pinot<br />
gris, qui doivent également être commercialisés<br />
prochainement. On entendra certainement<br />
encore beaucoup <strong>par</strong>ler de Sophie<br />
Dugerdil et de son jeune domaine, une jeune<br />
femme qui peut s’appuyer sur la solide expérience<br />
dans les vignes de son père Bernard.<br />
VINUM emotion GENÈVE<br />
Frédéric, à gauche, et Ludovic<br />
Mistral, poursuivent l’œuvre<br />
commencée <strong>par</strong> leur grand-père<br />
Marius, représenté sur<br />
le tableau ci-contre.<br />
3
Portraits<br />
Famille Hutin<br />
Domaine Les Hutins, à Dardagny<br />
«À vingt ans, je ne m’intéressais pas beaucoup<br />
au vin. Puis, mes trois enfants sont<br />
nés, et j’avais autre chose à faire», se souvient<br />
Émilienne Hutin, 39 ans. Mais au milieu<br />
des années 90, le vin genevois l’attrape<br />
dans ses fi lets. Elle suit alors une formation<br />
en viticulture et en œnologie à Changins.<br />
À présent, aux côtés de son père Jean, elle<br />
assume la responsabilité du domaine familial,<br />
devenu ces dernières années le symbole<br />
de l’essor qualitatif de la viticulture<br />
genevoise.<br />
Jusqu’au milieu des années 80, les frères<br />
Pierre et Jean Hutin commercialisèrent<br />
leurs vins ouverts. Aujourd’hui, tous les<br />
produits de ce domaine de 20 hectares<br />
arrivent sur le marché mis en bouteille. Et<br />
quels vins ! Lors du Grand Prix du Vin Suisse<br />
2007, leur Cuvée Bertholier 2005, un assemblage<br />
de 70 pour cent de Gamaret, 15<br />
pour cent de Cabernet Sauvignon, 15 pour<br />
cent de Merlot et un peu de Syrah, obtient<br />
la meilleure note des 1 572 échantillons<br />
présentés. Un évènement dans l’histoire<br />
de la viticulture genevoise. C’est en 1983<br />
que les deux <strong>amour</strong>eux des vins de Loire<br />
ont ramené à Genève leurs premiers pieds<br />
de Sauvignon blanc de Sancerre. En 1987,<br />
Louis Serex, à gauche,<br />
et son fils André, forment<br />
une équipe rodée.<br />
ils expérimentèrent la culture du cépage<br />
Gamaret. Enfi n, avec le grand millésime<br />
2005, la variété Tempranillo fut plantée en<br />
2000, prouvant sa capacité à exprimer son<br />
tempérament espagnol même jusqu’à Genève.<br />
Après 45 millésimes consécutifs sur<br />
la propriété familiale, Pierre Hutin <strong>par</strong>t à la<br />
retraite cette année, à l’âge de 61 ans. Son<br />
frère, Jean, issu d’une formation d’acteur<br />
effectuée au Canada, s’était d’abord produit<br />
en tant que comédien à Strasbourg et<br />
à La Chaux-de-Fonds, avant de revenir au<br />
domaine familial travailler avec son frère en<br />
1980. À 63 ans, Jean compte bien rester<br />
encore quelques années aux côtés de sa<br />
fi lle. De quoi nous tenir en haleine !<br />
Famille Serex<br />
Domaine Les Vallières, à Satigny<br />
Louis Serex, 59 ans, fait <strong>par</strong>tie des personnalités<br />
les plus charismatiques de la viticulture<br />
genevoise. Que ce soit en tant que<br />
vigneron, politicien ou administrateur dans<br />
le football, il a toujours le sens de la ré<strong>par</strong>tie<br />
et de l’humour. André Serex, son fi ls de 31<br />
ans, ne lorgne pas vers ce genre de postes à<br />
responsabilités, du moins pas pour l’instant,<br />
car dans son temps libre il préfère gratter la<br />
guitare dans un groupe de rock. Avant de<br />
rejoindre le domaine familial en 2002 et de<br />
suivre une formation d’œnologue à Changin,<br />
il a étudié la géographie et l’histoire à l’Université<br />
de Genève. Aujourd’hui, les tâches<br />
dans cette propriété d’une vingtaine d’hectares<br />
sont clairement ré<strong>par</strong>ties. Louis Serex<br />
est en quelque sorte le ministre des affaires<br />
étrangères, et son fi ls André s’occupe plutôt<br />
des affaires intérieures, avec l’aide de l’œnologue<br />
Thierry Anet. Ce modèle d’organisation<br />
produit d’excellents résultats, à l’instar<br />
de ce Gamay Vieilles Vignes, <strong>par</strong> exemple,<br />
produit à <strong>par</strong>tir de ceps de 30 à 50 ans<br />
d’âge, fermenté et macéré dans des fûts de<br />
2 200 litres de la tonnellerie Rousseau. «Un<br />
gamay de ce type a vraiment besoin de respirer,<br />
sinon, il peut y avoir de la réduction»,<br />
explique André Serex. Le Viognier, <strong>par</strong>ticulièrement<br />
net, est lui aussi une icône du<br />
Domaine Les Vallières, tout comme Le Matin,<br />
un gamaret doux, vinifi é dans le style<br />
d’un porto. En 2003, l’année de la canicule,<br />
une <strong>par</strong>celle donna des raisins de Gamay<br />
d’un tel degré de maturité commençant à<br />
se fl étrir, que le vin vinifi é sé<strong>par</strong>ément ressembla<br />
plutôt à un Amarone. Louis et André<br />
Serex décidèrent alors d’appeler cette spécialité<br />
improvisée : Gamarhône. Aujourd’hui<br />
encore, le nom de ce vin impressionnant fait<br />
toujours sourire nos deux compères, car une<br />
dose d’humour dans le vin, cela ne peut pas<br />
faire de mal, n’est ce pas ?<br />
4 VINUM emotion GENÈVE
VINUM emotion GENÈVE<br />
Sarah Meylan et son père<br />
Roger apportent la bonne<br />
ambiance vigneronne au<br />
cœur de l’élégante Cologny.<br />
Leurs vins de pointe sont toujours<br />
le résultat d’un travail d’équipe.<br />
Voici Bernard Rochaix,<br />
à l’arrière-plan, qui dirige le<br />
domaine familial avec sa fille<br />
Sandrine, tout à gauche,<br />
et son fils Fabien, à droite.<br />
Derrière bien des vins<br />
prestigieux se cachent<br />
une solidarité et une force<br />
familiale depuis deux<br />
générations.<br />
Celiné et Laurent Dugerdil<br />
testent ensemble la viticulture<br />
biodynamique.<br />
Bernard Dugerdil et sa fille<br />
Sophie. Lui, s’occupe des<br />
vignes, elle, de vinifier le vin.<br />
5
Portraits<br />
Famille Desbaillets<br />
Domaine des Abeilles d’Or, à Choully<br />
Un château, une auberge proposant une cuisine<br />
française classique, d’imposants corps<br />
de fermes, tout cela est typiquement genevois.<br />
À Chouilly, le charme du Genève rural<br />
atteint son apogée. Heureux celui qui peut<br />
exercer le métier de vigneron dans un aussi<br />
bel endroit. La famille Desbaillets y est <strong>par</strong>ticulièrement<br />
présente. Pour vinifi er et élever<br />
le fruit de 34 hectares de vignes (dont 19<br />
en possession du domaine), les Desbaillets<br />
occupent pas moins de trois maisons au<br />
centre du village. Les 170 barriques sont en<br />
<strong>par</strong>tie stockées dans des porcheries réaménagées.<br />
Le boom qu’a vécu cette famille de<br />
producteurs, est à l’image de l’évolution de<br />
l’ensemble de la viticulture genevoise. En<br />
1992, René Desbaillets, aujourd’hui âgé de<br />
56 ans, quitte la coopérative. Une fois sa<br />
propre cave terminée, en 1999, il se lance<br />
corps et âme dans la nouvelle aventure. Sa<br />
cuvée haut de gamme Douce Noir, une composition<br />
soignée de Gamaret, Garanoir (à 50<br />
pour cent dans cet assemblage), de Merlot,<br />
de Cabernet Sauvignon, Cabernet Franc et<br />
de Pinot noir, est produite à 30 000 cols<br />
<strong>par</strong> an. Le Douce Noir se caractérise <strong>par</strong> son<br />
fruité de petits fruits rouges et noirs et sa<br />
rondeur veloutée. Le Viognier est lui aussi<br />
de très grande classe. La famille Desbaillets<br />
cultive désormais plus de 20 cépages différents,<br />
après avoir récemment planté de<br />
la Syrah et du Malbec. René Desbaillet<br />
dirige aujourd’hui le domaine avec son fi ls<br />
de 29 ans, Laurent, responsable du chai.<br />
Son grand-père Edmond, 86 ans, <strong>par</strong>ticipe<br />
lui aussi à la vie du domaine. Et la prochaine<br />
génération de vigneron pointe déjà son<br />
nez en la personne d’Alexis, quatre ans, et<br />
de Noé, deux ans.<br />
Émilienne Hutin et son<br />
père Jean connaissent<br />
la recette du succès.<br />
Famille Meylan<br />
À Choully, les Desbaillets sont<br />
incontournables. Voici René<br />
Desbaillets, à droite, avec son fils<br />
Laurent et son épouse Caroline,<br />
avec leurs enfants Noé et Alexis.<br />
Domaine de la Vigne Blanche, à Cologny<br />
En 2002, l’œnologue de 29 ans Sarah Meylan<br />
a assisté à deux vendanges dans l’année :<br />
l’une en mars, chez Mudbrick en Nouvelle-<br />
Zélande, et l’autre, l’automne à la maison,<br />
au Domaine de la Vigne Blanche, à Cologny,<br />
exploité en fermage <strong>par</strong> la famille Meylan<br />
depuis quatre générations. Dans son quotidien<br />
viticole genevois, Sarah Meylan a pu<br />
préserver une bonne dose du dynamisme<br />
auquel elle a été confrontée dans le Nouveau<br />
Monde. Les trois cuvées rouges, en<br />
<strong>par</strong>ticulier la cuvée Cologny composée de<br />
Gamaret et de Cabernet Sauvignon, les spécialités<br />
en monocépage comme le Chardonnay<br />
ou le Pinot noir sont de belles réussites.<br />
En 2008, un Merlot est venu se rajouter à la<br />
gamme, merlot que Sarah Meylan veut élever<br />
en cuve inox, afi n de conserver la pureté<br />
de son arôme. Jusqu’en 1971, l’exploitation<br />
qu’elle dirige à présent avec son père de 59<br />
ans, Roger Meylan, était dans la production<br />
de céréales et dans l’élevage. Puis Roger<br />
Meylan vendit ses vaches et planta ses premiers<br />
rangs de vignes, renouant ainsi avec<br />
l’histoire, car des cartes anciennes font déjà<br />
état d’une vigne du nom de La Vigne Blanche<br />
à Cologny en 1828. Le bar à vin des Meylan<br />
est ouvert tous les soirs, ils y écoulent 80<br />
pour cent de leur production.<br />
Famille Rochaix<br />
Cave Les Perrières, à Peissy<br />
Les grandes surfaces de culture n’impressionnent<br />
pas Sandrine Rochaix. Cette femme<br />
de 35 ans est responsable de 102 hectares<br />
de vignes, ce qui représente un peu moins<br />
de 10 pour cent de la surface globale du<br />
vignoble genevois, et son frère Fabien s’occupe<br />
de la commercialisation des vins de la<br />
Cave Les Perrières. Quantité et qualité vont<br />
de pair chez les Rochaix. Lors de la sélection<br />
des Vins de Genève 2007, la cave a ainsi pu<br />
récolter pas moins de sept médailles d’or.<br />
Il y a trois ans, la famille Rochaix a remis<br />
au goût du jour la picholette de 28 centilitres,<br />
une bouteille typiquement genevoise,<br />
adoptant une mesure historique de la ville<br />
du Rhône. La picholette existe en cuvée de<br />
blanc (Chardonnay, Sauvignon blanc et Pinot<br />
blanc) et en assemblage rouge (Gamaret et<br />
Garanoir). Ces deux vins sont à la fois gouleyants<br />
et surprenants <strong>par</strong> leur rondeur et<br />
leur structure. Pour cette performance, la<br />
famille Rochaix a été récompensée <strong>par</strong> «le<br />
Prix d’innovation agricole suisse» (catégorie<br />
vin) <strong>par</strong> le conseiller fédéral Hans-Rudolf<br />
Merz. «C’était la première et sans doute la<br />
dernière fois que j’ai reçu quelque chose<br />
de notre percepteur des impôts», plaisante<br />
Bernard Rochaix qui dirige le domaine avec<br />
les deux aînés de ses enfants.<br />
6 VINUM emotion GENÈVE
Les verres vides<br />
sont pleins d’histoires<br />
Le dessinateur de bandes dessinées, Pierre Wazem, nous présente<br />
son Genève intime, anecdotes et vins de Genève compris.<br />
En voyant la cuisine on se croirait dans<br />
une colocation d’étudiants. Une poêle<br />
encore sale traîne sur la cuisinière, deux<br />
trois verres à vin sont tombés <strong>par</strong> terre.<br />
Curieusement aucun d’eux ne s’est brisé.<br />
Sur la table on aperçoit, dans une mise en<br />
scène d’une précision chirurgicale, éclairés<br />
<strong>par</strong> le soleil matinal comme <strong>par</strong> un projecteur,<br />
les restes d’une soirée bien arrosée<br />
de la veille. Des bouteilles vides, d’autres<br />
verres vides, mais pas un chat, sans doute<br />
qu’ils dorment tous encore. C’est <strong>par</strong> le<br />
biais de ce décor soigneusement orchestré<br />
et baigné dans un éclairage de polar,<br />
que le dessinateur et scénariste de bande<br />
dessinée Pierre Wazem raconte l’Aligoté,<br />
pour un calendrier présentant tous les<br />
mois les douze plus grands cépages genevois.<br />
Le message est clair : les aligotés<br />
épicés et racés de Genève sont<br />
taillés pour les réunions conviviales.<br />
Wazem nous invite alors<br />
à reconstituer les événements de<br />
la veille avec son dessin : «Une<br />
table <strong>par</strong>eille suggère toujours une<br />
enquête personnelle, à jouer au détective,<br />
car les verres vides sont toujours<br />
pleins d’histoires à raconter»,<br />
fait-il remarquer.<br />
Autobiographie dessinée<br />
«Je ne sais pas pourquoi, mais<br />
chaque fois que j’ai trop bu, je<br />
veux voir ma mère...», c’est ainsi<br />
que commence la bande dessinée<br />
de Pierre Wazem intitulée<br />
Promenade(s), une confrontation<br />
humoristique et mélan-<br />
VINUM emotion GENÈVE<br />
colique avec son vécu, un voyage intérieur<br />
agité <strong>par</strong> ses souvenirs d’enfance.<br />
Évidemment, la visite chez sa mère ne se<br />
termine pas du tout comme prévu. C’est,<br />
entre autres, avec de tels récits autobiographiques<br />
que Wazem s’est forgé une<br />
place unique dans l’univers fl orissant de<br />
la BD genevoise. Ses précédents albums<br />
comme Livre vert Vietnam, Bretagne ou<br />
Presque Sarajevo étaient déjà des carnets<br />
de croquis atypiques racontant bien plus<br />
que de simples étapes de voyage. Outre<br />
ses propres productions, Pierre Wazem a<br />
également dessiné la suite des Scorpions<br />
du désert, série initiée <strong>par</strong> Hugo Pratt<br />
décédé en 1995, avec l’album Le Chemin<br />
de fi èvre. Pour cette œuvre, il a obtenu le<br />
Prix International de la ville de Genève en<br />
2005. Son nom Wazem trahit ses origines<br />
Pour Pierre Wazem, le vin de cépage Aligoté est convivial.<br />
ukrainiennes, des ancêtres Waziemsky,<br />
des huguenots venus se fi xer à Genève<br />
après avoir transité <strong>par</strong> la Hollande.<br />
Genève <strong>par</strong> Wazem<br />
Pierre Wazem vit et travaille<br />
au cœur de Carouge.<br />
Comment est-il devenu dessinateur de<br />
BD ? «C’est très simple, un jour ou l’autre,<br />
tout enfant se met au dessin. En règle<br />
générale, ça se perd avec l’âge, mais moi, je<br />
n’ai plus jamais arrêté», explique l’auteur<br />
âgé de 37 ans, dont la force ne réside pas<br />
uniquement dans son trait nuancé, mais<br />
également dans la singularité et l’originalité<br />
de ses scénarios. Aujourd’hui,<br />
Wazem vit et travaille au cœur de Carouge<br />
à l’ambiance méditerranéenne. Largement<br />
enveloppée et envahie <strong>par</strong> sa grande<br />
sœur Genève, Carouge a su conserver son<br />
individualité extrêmement dynamique<br />
face aux portes de la ville de<br />
Calvin. En se promenant dans<br />
les rues à proximité de l’atelier<br />
de Wazem, on peut encore<br />
découvrir des échoppes de relieurs,<br />
des boutiques d’antiquités<br />
et de meubles anciens, des<br />
brasseries et des cafés chaleureux,<br />
des galeries d’art et plein<br />
d’autres curiosités, un lieu où<br />
les gens ont un penchant pour<br />
le non-conventionnel, ce qui est<br />
<strong>par</strong>ticulièrement sympathique<br />
pour un artiste. Pour cette édition<br />
de Vinum Extra, Wazem a<br />
choisi de porter son regard audelà<br />
du quartier où il habite, et<br />
de nous emmener en voyage<br />
dans son Genève intime.<br />
7<br />
Photo : Philippe Christin/TSR
Vécu<br />
8 VINUM emotion GENÈVE
VINUM emotion GENÈVE<br />
9
L’AOC<br />
Les pionniers de l’AOC Genève<br />
Les producteurs genevois s’étaient déjà<br />
engagés pour la création d’une appellation<br />
d’origine contrôlée à une époque où<br />
pratiquement personne d’autre en Suisse<br />
ne se passionnait pour ce sujet. Cela<br />
n’a sans doute rien d’étonnant puisque<br />
Genève ne se trouve qu’à 200 kilomètres<br />
à peine de la Bourgogne, où l’AOC<br />
a été introduite depuis plus de 70 ans<br />
pour y occuper une place <strong>par</strong>ticulièrement<br />
importante, peut-être davantage<br />
encore que dans la plu<strong>par</strong>t des autres<br />
régions viticoles françaises. Le 29 juin<br />
Genève fut le premier canton suisse à introduire un règlement AOC en 1988. Vingt<br />
ans après cet événement historique, on constate que l’AOC a servi de déclencheur<br />
au développement d’une viticulture moderne, orientée vers la qualité.<br />
1988, Genève fut le premier canton à<br />
instaurer un règlement AOC. L’AOC<br />
genevoise, à l’instar du modèle français,<br />
cherchait à la fois à garantir l’origine<br />
du raisin mais aussi la qualité des vins.<br />
Tous les vins AOC sont donc analysés et<br />
dégustés avant d’être commercialisés, et<br />
ce qui ap<strong>par</strong>aît encore plus important,<br />
c’est que l’AOC Genève fi xe très précisément<br />
le rendement maximal à l’hectare.<br />
Pour un Chasselas Premier cru, les rendements<br />
doivent ainsi se limiter à 8 000<br />
litres à l’hectare. Pour tous les autres<br />
cépages, le règlement pour un Premier<br />
cru stipule même un rendement maximal<br />
de 7 000 litres à l’hectare. Et bien<br />
sûr, Genève a clairement banni l’utilisation<br />
de copeaux de chêne pour les vins<br />
AOC, contrairement à d’autres cantons<br />
viticoles suisses.<br />
Du vin de bistrot au Premier cru<br />
«Durant les 40 ans pendant lesquels j’ai<br />
observé l’évolution de la viticulture à<br />
Genève, il s’est passé des choses incroyables.<br />
Aujourd’hui, on peut dire que je suis<br />
10 VINUM emotion GENÈVE
vraiment fi er de la qualité des vins de<br />
Genève. Ce n’était pas le cas en 1963, lorsque<br />
j’ai commencé en tant qu’œnologue<br />
cantonal», se souvient Claude Desbaillet.<br />
Jusque dans les années 1950, beaucoup<br />
de vignerons livraient leurs vins<br />
aux bistrots et aux troquets de Genève<br />
directement en fût. «Quand les fûts commençaient<br />
à se vider, les clients buvaient<br />
encore plus, pour que l’on puisse enfi n livrer<br />
à nouveau du vin frais», raconte Claude<br />
Desbaillet. À cette époque là, on dispensait<br />
des cours aux restaurateurs pour<br />
tenter de leur transmettre le b. a.-ba en<br />
matière d’œnologie et de conservation des<br />
vins en tonneaux. Dans les années 1970,<br />
le vin de Genève ne suscitait pas d’enthousiasme<br />
<strong>par</strong>ticulier, mais la production<br />
trouvait facilement preneur sur le<br />
marché suisse.<br />
À <strong>par</strong>tir de l’année 1978, la viticulture<br />
genevoise entra cependant dans une<br />
VINUM emotion GENÈVE<br />
Portrait de groupe avec dame :<br />
Françoise Berger, Nicolas<br />
Bonnet, Pierre Dupraz, Claude<br />
Desbaillet, et Jean Hutin, de<br />
gauche à droite, <strong>par</strong>ticipèrent à<br />
la création de la première AOC<br />
suisse en 1988, dans le canton<br />
de Genève.<br />
période de crise. De 1978 à 1981, ce furent<br />
quatre mauvaises années de petites<br />
récoltes successives qui entraînèrent une<br />
pénurie de vin à Genève, ce qui amena<br />
les restaurateurs et les commerçants à<br />
se tourner vers des vins blancs d’origine<br />
étrangère. Puis vint une année record<br />
en 1982, où les vignerons genevois vinifi<br />
èrent deux fois plus de volume de raisins<br />
qu’en temps normal. Cette hausse<br />
soudaine des rendements fi t imploser<br />
un marché déjà souffreteux. L’offre à la<br />
hausse, et la baisse des prix résultant de<br />
ce phénomène, menacèrent l’existence<br />
de nombreux vignerons. Pour Jean<br />
Hutin, producteur de 63 ans à Dardagny,<br />
avec le recul, les choses <strong>par</strong>aissent<br />
aujourd’hui assez claires : «Les caprices<br />
de la météo de cette époque, ainsi que les<br />
dis<strong>par</strong>ités extrêmes au niveau des rendements,<br />
furent les premières causes des<br />
changements à venir.»<br />
L’essor grâce à l’AOC<br />
«En même temps que l’introduction de<br />
l’AOC, les vignerons indépendants dont<br />
je fais <strong>par</strong>tie ont fortement œuvré pour<br />
une nouvelle image de qualité du vin<br />
de Genève, en plantant <strong>par</strong> exemple de<br />
nouveaux cépages comme le Sauvignon<br />
blanc, le Viognier ou le Merlot.»<br />
Pierre Dupraz, Domaine des Curiades,<br />
à Lully<br />
«L’AOC de Genève a réussi un tour<br />
de force en améliorant la qualité des<br />
vins à long terme, sans pour autant<br />
restreindre l’initiative et l’envie d’expérimenter<br />
des vignerons adhérents.»<br />
Jean Hutin, Domaine Les Hutins,<br />
à Dardagny<br />
«Les discussions autour de l’AOC ont<br />
suscité une vraie dynamique dans la<br />
viticulture genevoise. Cela a motivé la<br />
jeune génération, à laquelle j’ap<strong>par</strong>tenais<br />
moi aussi à l’époque, à croire<br />
dans l’avenir de la viticulture. Heureusement<br />
! Car je suis certain que personne<br />
n’a regretté d’avoir fait le pas.»<br />
Nicolas Bonnet, Domaine de la<br />
Comtesse Eldegarde, à Satigny<br />
«Grâce à l’introduction de l’AOC, les<br />
producteurs genevois ont pris conscience<br />
qu’il est devenu important de<br />
créer ensemble une plus-value, même<br />
si elle ne se répercute pas immédiatement<br />
sur le prix de la bouteille ou<br />
sur le revenu de l’année suivante.<br />
Aujourd’hui, nos vins jouissent d’une<br />
estime qui va bien au-delà de ce que<br />
nous pouvions espérer il y a vingt ans.»<br />
Françoise Berguer, Clos des<br />
Gondettes, à Satigny<br />
«Il y a à peine trente ans, les bouteilles<br />
de vins de Genève étaient presque<br />
exclusivement consommés à Genève.<br />
L’AOC nous a permis de développer nos<br />
ventes et de nous établir sur le marché<br />
national. Aujourd’hui, la qualité de<br />
nos vins de pointe est tellement bonne<br />
que nous devrions envisager de nous<br />
positionner sur le marché international.<br />
L’AOC Genève mérite une reconnaissance<br />
internationale.»<br />
Claude Desbaillet, œnologue du<br />
canton (de 1963 à 1999)<br />
11
L’AOC<br />
Après des débats très animés,<br />
le règlement de l’AOC Genève<br />
a été finalement imprimé et<br />
introduit en 1988.<br />
Le renouveau grâce à l’AOC<br />
Quelques années au<strong>par</strong>avant, l’industrie<br />
horlogère genevoise avait apporté la<br />
preuve que les crises peuvent introduire<br />
une phase de renouveau et de croissance.<br />
La viticulture genevoise connut<br />
effectivement un sort similaire. Les turbulences<br />
résultant de la récolte record<br />
de 1982 fi rent comprendre aux producteurs<br />
et à leurs familles qu’il valait mieux<br />
créer un cadre de réglementations leur<br />
garantissant un revenu régulier et solide<br />
sur le long terme. Les coopératives qui<br />
dominaient le marché réclamèrent des<br />
moyens pour mieux piloter leur production.<br />
Quant aux vignerons indépendants<br />
les plus ambitieux, ils souhaitèrent une<br />
stratégie de qualité clairement défi nie.<br />
Les années qui s’ensuivirent jusqu’en<br />
1986, tous les points de vues allant du<br />
type d’encépagement jusqu’à la réduction<br />
des rendements furent examinés<br />
dans des études, des groupes de travail<br />
et des réunions diverses.<br />
«Lors de ces activités, la création de cet<br />
esprit de communauté et de solidarité a<br />
sans doute été plus important que les résultats<br />
concrets obtenus. C’est grâce à cela<br />
qu’est né ce souffl e de renouveau, cette<br />
dynamique et cet enthousiasme, permettant<br />
lors des deux dernières décennies, un<br />
gigantesque bond en avant en matière de<br />
qualité et de variété», explique Nicolas<br />
Bonnet. Ce producteur livre, quant à lui,<br />
du raisin à la Cave de Genève et vinifi e<br />
ses propres vins dans son Domaine de la<br />
Comtesse Eldegarde.<br />
Cinq niveaux de classification<br />
Depuis quelques années, les contours de<br />
l’AOC Genève se sont clarifi és de plus<br />
en plus. À la pointe de la classifi cation<br />
pyramidale, fi gurent actuellement les<br />
21 différents Premiers crus. Chacun de<br />
ces Premiers crus résulte du fruit d’une<br />
initiative commune de plusieurs vignerons<br />
apportant la preuve de la grande<br />
adhésion dont bénéfi cie l’AOC <strong>par</strong>mi<br />
les producteurs genevois. Les conditions<br />
préalables à la création d’un Premier<br />
cru sont sévères, quand on pense notamment<br />
à la réduction des rendements<br />
à 7 000 litres à l’hectare pour tous les<br />
cépages, à l’exception du Chasselas. Pour<br />
obtenir la dénomination Coteau, les <strong>par</strong>celles<br />
choisies doivent obligatoirement<br />
se trouver sur le sommet d’une colline,<br />
pour obtenir la dénomination Côte, il<br />
est exigé que la <strong>par</strong>celle soit plantée sur<br />
une pente d’au moins 10 pour cent.<br />
Vient ensuite un second niveau, celui<br />
de l’AOC Régionale, constituée de <strong>par</strong>celles<br />
homogènes dans des communes<br />
viticoles souvent très grandes (avec ses<br />
468 hectares, Satigny est la plus grande<br />
commune viticole de Suisse). Lully ou<br />
Bourdigny sont, <strong>par</strong> exemple, de telles<br />
AOC Régionales. La classifi cation<br />
se poursuit enfi n <strong>par</strong> deux derniers niveaux,<br />
l’AOC Communale (dont Dardagny,<br />
Satigny, Russin ou Bernex) et l’AOC<br />
Genève. Environ 5 millions de litres de<br />
vins sont aujourd’hui produits sous ces<br />
deux appellations. Les vins commercialisés<br />
sous la mention AO Genève constituent<br />
un cas à <strong>par</strong>t. On retrouve dans<br />
cette catégorie des vins produits <strong>par</strong> des<br />
vignerons genevois du côté français de<br />
la frontière.<br />
12 VINUM emotion GENÈVE<br />
Photo : Regis Colombo/www.diapo.ch<br />
Photo : Heinz Hebeisen
VINUM emotion GENÈVE<br />
Vendanges dans le vignoble<br />
genevois. L’AOC garantit non<br />
seulement l’origine du raisin,<br />
mais aussi le rendement<br />
maximal <strong>par</strong> hectare.<br />
Les vins AOC de Genève,<br />
vendanges 2007<br />
AOC 1 er Cru 251 549 litres 3,60 pour cent<br />
AOC Régionale 1 078 989 litres 15,43 pour cent<br />
AOC Communale 2 311 800 litres 33,06 pour cent<br />
AOC Genève 2 999 731 litres 42,90 pour cent<br />
AO Genève 350 004 litres 5,01 pour cent<br />
13
Adresses<br />
RIVE DROITE<br />
ESSERTINES DARDAGNY (1)<br />
Domaine de Chafalet<br />
Guy et Sylvie RAMU<br />
Tél. : +41-(0)22-754 11 79<br />
Domaine des Esserts<br />
Raymond et Réjane RAMU<br />
Tél. : +41-(0)22-754 12 47<br />
DARDAGNY (2)<br />
P. et C. BERSIER RAMU*<br />
Tél. : +41-(0)22-754 13 95<br />
Claire BELLEVAUX*<br />
Tél. : +41-(0)22-754 15 33<br />
Domaine de la Planta<br />
Bernard BOSSEAU<br />
Tél. : +41-(0)22-754 12 59<br />
Domaine Dugerdil<br />
Sophie DUGERDIL<br />
Tél. : +41-(0)22-754 02 90<br />
Stéphane GROS<br />
Tél. : +41-(0)22-754 00 18<br />
Domaine Les Hutins<br />
Émilienne et Jean HUTIN<br />
Tél. : +41-(0)22-754 12 05<br />
Domaine des Faunes<br />
G. MISTRAL-MONNIER<br />
Tél. : +41-(0)22-754 14 46<br />
Domaine du Centaure<br />
Claude RAMU<br />
Tél. : +41-(0)22-754 15 09<br />
Clos des Pins<br />
Marc RAMU<br />
Tél. : +41-(0)22-754 14 57<br />
Domaine des Rothis<br />
J.-P. RÖTHLISBERGER<br />
Tél. : +41-(0)22-754 13 61<br />
Les Secrets du Soleil<br />
P. et C. VOCAT<br />
Tél. : +41-(0)22-754 13 84<br />
Domaine de la Donzelle<br />
B. VUAGNAT-MERMIER<br />
Tél. : +41-(0)22-754 02 81<br />
RUSSIN (3)<br />
Domaine des Molards<br />
M. et C. DESBAILLET<br />
Tél. : +41-(0)22-754 15 40<br />
Denis GIRARDET*<br />
Tél. : +41-(0)22-754 14 88<br />
Cave des Baillets<br />
Jean MALLET<br />
Tél. : +41-(0)22-754 14 97<br />
Didier PENET*<br />
Tél. : +41-(0)22-754 17 21<br />
Fernand PITTET*<br />
Tél. : +41-(0)22-754 12 37<br />
Eric PORCHET*<br />
Tél. : +41-(0)22-754 13 39<br />
Des domaines genevois de choix<br />
LA PLAINE (4)<br />
Patrick DUVERNAY*<br />
Tél. : +41-(0)22-756 12 05<br />
PEISSY (5)<br />
Domaine des Charmes<br />
B. et A. CONNE<br />
Tél. : +41-(0)22-753 22 16<br />
Domaine des Trois Etoiles<br />
Jean-Charles CROUSAZ<br />
Tél. : +41-(0)22-753 11 08<br />
Cave les Crêtets<br />
Albert FRANCOIS<br />
Tél. : +41-(0)22-753 10 97<br />
Les Perrières<br />
B. et B. ROCHAIX<br />
Tél. : +41-(0)22-753 90 00<br />
Domaine Grand’Cour<br />
Jean-Pierre PELLEGRIN<br />
Tél. : +41-(0)22-753 15 00<br />
Domaine des Bossons<br />
E. LEYVRAZ et D. STEVENS<br />
Tél. : +41-(0)22-753 11 60<br />
CHOUILLY (6)<br />
Domaine des Abeilles d’Or<br />
René et Laurent<br />
DESBAILLETS<br />
Tél. : +41-(0)22-753 16 37<br />
J. et D. DUGERDIL-GUBLER*<br />
Tél. : +41-(0)22-753 17 44<br />
Marc PENET*<br />
Tél. : +41-(0)22-753 17 83<br />
Domaine de la Clé de Sol<br />
Daniel SULLIGER<br />
Tél. : +41-(0)22-753 11 92<br />
VERNIER (7)<br />
Patrick ABBE*<br />
Tél. : +41-(0)22-341 14 64<br />
Marc ZELLER*<br />
Tél. : +41-(0)22-341 04 90<br />
MEYRIN (8)<br />
Paul-Henri SOLER<br />
Tél. : +41-(0)79-746 24 61<br />
SATIGNY (9)<br />
Les Gondettes<br />
Françoise BERGUER<br />
Tél. : +41-(0)22-753 11 23<br />
Domaine de la Comtesse<br />
Eldegarde<br />
Nicolas BONNET<br />
Tél. : +41-(0)22-753 06 65<br />
Domaine du Paradis<br />
Roger BURGDORFER<br />
Tél. : +41-(0)22-753 18 55<br />
Domaine de la Devinière<br />
Willy CRETEGNY<br />
Tél. : +41-(0)22-753 22 87<br />
Domaine du Nant d’Avril<br />
Fam. GROLIMEt-BURN<br />
Tél. : +41-(0)22-753 17 74<br />
Château des Bois<br />
Matthias JÄGER<br />
Tél. +41-(0)22-341 30 50<br />
Domaine de la Roselle<br />
J. et K. MEINEN<br />
Tél. +41-(0)22-753 11 61<br />
Le Grand Clos<br />
J. M. NOVELLE<br />
Tél. : +41-(0)22-753 12 30<br />
Les Vallières<br />
Louis SEREX<br />
Tél. : +41-(0)22-753 16 04<br />
BOURDIGNY (10)<br />
Pierre GRABER*<br />
Tél. : +41-(0)22-753 16 57<br />
Domaine de Champvigny<br />
Raymond MEISTER<br />
Tél. : +41-(0)22-753 01 35<br />
Domaine des Alouettes<br />
Jean-Daniel RAMU<br />
Tél. : +41-(0)22-753 13 70<br />
Anne REVACLIER*<br />
Tél. : +41-(0)22-753 12 48<br />
Michel ROSET*<br />
Tél. : +41-(0)22-753 14 52<br />
Bernard VULLIEZ*<br />
Tél. : +41-(0)22-753 10 85<br />
PENEY (11)<br />
Ferme du Château<br />
de Peney<br />
Pierre DESPOND<br />
Tél. : +41-(0)22-753 11 09<br />
Les Balisiers<br />
PILLON & SCHLAEPFER<br />
Tél. : +41-(0)22-753 19 58<br />
Domaine des Pendus<br />
Christian SOSSAUER<br />
Tél. : +41-(0)22-753 19 61<br />
BELLEVUE (12)<br />
Domaine des Colovrex<br />
Fam. GIRARDET<br />
Tél. : +41-(0)79-637 93 25<br />
COLLEX-BOSSY (13)<br />
Domaine GIROD Frères<br />
Sylvain GIROD<br />
Tél. : +41-(0)22-774 16 97<br />
Jean Haari*<br />
Tél. : +41-(0)22-774 11 74<br />
JACQUAT Frères<br />
Tél. : +41-(0)22-774 11 10<br />
Maxime MERCIER*<br />
Tél. : +41-(0)22-774 15 07<br />
Jacques MERMILLOD*<br />
Tél. : +41-(0)22-774 34 12<br />
Château de Collex<br />
Frédéric PROBST<br />
Tél. : +41-(0)22-774 31 42<br />
La Vigne à Bossy<br />
J.A. et L. SCHMID<br />
Tél. : +41-(0)22-774 12 30<br />
CÉLIGNY (14)<br />
Le Clos de Céligny<br />
H. SCHÜTZ et R. MOSER<br />
Tél. : +41-(0)22-364 23 19<br />
Domaine Les Racettes<br />
Pierre MANDRY<br />
Tél. : +41-(0)79-636 66 22<br />
ENTRE L’ARVE ET<br />
LE RHÔNE<br />
AVUSY (15)<br />
Domaine de Champlong<br />
André LAUPER<br />
Tél. : +41-(0)22-756 27 89<br />
AVULLY (16)<br />
Domaine de la Printanière<br />
Laurent DUGERDIL<br />
Tél. : +41-(0)22-756 25 22<br />
Domaine du Courtil<br />
E. et M. SCHERZ<br />
Tél. : +41-(0)22-756 28 74<br />
SORAL (17)<br />
Domaine de la Mermière<br />
Yves BATARDON<br />
Tél. : +41-(0)22-756 19 33<br />
Emile BATTIAZ*<br />
Tél. : +41-(0)22-756 14 15<br />
Cave des Chevalières<br />
C., G. et S. DUPRAZ<br />
Tél. : +41-(0)22-756 15 66<br />
Dom. Château Rougemont<br />
P. et D. DUPRAZ<br />
Tél. : +41-(0)22-756 42 65<br />
Domaine du Faubourg<br />
Jean-Claude EGGER<br />
Tél. : +41-(0)79-437 02 20<br />
Domaine des Lolliets<br />
Raphaël et Guy DUNAND<br />
Tél. : +41-(0)22-756 42 27<br />
Georges THÉVENOZ*<br />
Tél. : +41-(0)22-756 12 00<br />
ATHENAZ (18)<br />
Domaine des Graves<br />
Nicolas CADOUX<br />
Tél. : +41-(0)22-756 28 81<br />
Samuel FERIÈRE*<br />
Tél. : +41-(0)22-756 37 02<br />
LACONNEX (19)<br />
Domaine Jean BATARDON<br />
Tél. : +41-(0)22-756 31 23<br />
Les Vignes du Pêcher<br />
Patrick DAVID<br />
Tél. : +41-(0)22-756 26 40<br />
Château de Laconnex<br />
H. et C. DETHURENS<br />
Tél. : +41-(0)22-756 25 43<br />
Domaine du Bossatier<br />
Maurice LACHAT<br />
Tél. : +41-(0)22-756 25 48<br />
Samuel LÄNG*<br />
Tél. : +41-(0)22-756 33 29<br />
Domaine des Trois-Lacs<br />
Laurent THÉVENOZ<br />
Tél. : +41-(0)22-756 20 34<br />
LULLY (20)<br />
Cave de Lully<br />
Bernard CHARRIÈRE<br />
et Fils<br />
Tél. : +41-(0)22-757 15 89<br />
Domaine des Curiades<br />
J. et C. DUPRAZ<br />
Tél. : +41-(0)22-757 28 15<br />
L. et L. MERMOUD<br />
Tél. : +41-(0)22-757 29 12<br />
Cave des Oulaines<br />
Daniel TREMBLET<br />
Tél. : +41-(0)22-757 61 53<br />
SÉZENOVE (21)<br />
Cave de Sézenove<br />
J. et C. BOCQUET-THONNEY<br />
Tél. : +41-(0)22-757 45 63<br />
Les Grands Buissons<br />
M. et P. FAVRE<br />
Tél. : +41-(0)22-757 10 20<br />
BERNEX (22)<br />
Domaine Beauvent<br />
Bernard CRUZ<br />
Tél. : +41-(0)22-757 11 96<br />
Vignoble de l’État<br />
Tél. : +41-(0)22-757 56 95<br />
André TREMBLET*<br />
Tél. : +41-(0)22-757 39 13<br />
Cave Au Petit-Gris<br />
Denis VIONNET<br />
Tél. : +41-(0)22-757 10 18<br />
14 VINUM emotion GENÈVE
Genf<br />
Lausanne<br />
CARTIGNY (23)<br />
Bâle<br />
Berne<br />
Raymond COCQUIO*<br />
Tél. : +41-(0)22-756 19 14<br />
AIRE-LA-VILLE (24)<br />
C. et V. BOSSON*<br />
Tél. : +41-(0)22-757 61 09<br />
François CHRISTIN<br />
Tél. : +41-(0)22-757 47 83<br />
PERLY (25)<br />
Domaine de Quédan<br />
Xavier BOUVIER<br />
Tél. : +41-(0)22-771 44 68<br />
PLAN-LES-OUATES (26)<br />
Distillerie et Cave<br />
de Saconnex d’Arve<br />
Daniel BRENNER<br />
Tél. : +41-(0)22-771 10 38<br />
LANDECY (27)<br />
Domaine du Grangier<br />
L. et O. BARTHASSAT<br />
Tél. : +41-(0)79-413 55 22<br />
CHARROT (28)<br />
Domaine d’Amoz<br />
Marc BARTHASSAT<br />
Tél. : +41-(0)79-210 22 78<br />
VINUM emotion GENÈVE<br />
Zurich<br />
Rhône<br />
Essertines<br />
Dardagny<br />
1<br />
Dardagny<br />
2<br />
23 Cartigny<br />
16 Avully<br />
18 Athenaz<br />
15 Avusy<br />
CAROUGE (29)<br />
Chouilly<br />
8 Meyrin<br />
6<br />
10 Bourdigny<br />
9 Satigny<br />
Vernier<br />
7<br />
Russin<br />
5 Peissy<br />
3<br />
4 La Plaine<br />
Négociant-producteur<br />
Claude BERTHAUDIN<br />
Tél. : +41-(0)22-732 06 26<br />
TROINEX (30)<br />
La Pierre aux Dames<br />
P. et M. BIDAUX<br />
Tél. : +41-(0)22-784 15 77<br />
VEYRIER (31)<br />
Domaine du Petit-Veyrier<br />
Claude ROSSET<br />
Tél. : +41-(0)22-784 12 54<br />
ENTRE L’ARVE ET LE LAC<br />
COLOGNY (32)<br />
Dom. de la Vigne Blanche<br />
R. et S. Meylan<br />
Tél. : +41-(0)22-736 80 34<br />
CHOULEX (33)<br />
Domaine de Miolan<br />
Bertrand FAVRE<br />
Tél. : +41-(0)79-449 05 74<br />
Les Coudrays<br />
Pierre BAUDET<br />
Tél. : +41-(0)22-750 23 07<br />
Jean RIVOLLET*<br />
Tél. : +41-(0)22-750 17 66<br />
11 Peney<br />
24 Aire-la-Ville<br />
19 Laconnex<br />
17 Soral<br />
22 Bernex<br />
20 Lully<br />
21 Sézenove<br />
Collex-Bossy 13<br />
25 Perly<br />
PRESINGE (34)<br />
Charrot 28<br />
Bellevue<br />
12<br />
Carouge 29<br />
Jean-Marie CHAPPUIS*<br />
Tél. : +41-(0)22-759 11 39<br />
Domaine de l’Abbaye<br />
P. et D. LAESER<br />
Tél. : +41-(0)22-759 17 52<br />
JUSSY (35)<br />
Cave de Jussy<br />
Gas<strong>par</strong> LOUP<br />
Tél. : +41-(0)22-759 16 83<br />
Château du Crest<br />
Tél. : +41-(0)22-759 06 11<br />
Y. et A. MÉVAUX*<br />
Tél. : +41-(0)22-759 14 35<br />
Les Echaux<br />
Olivier PRADERVAND<br />
Tél. : +41-(0)22-759 13 34<br />
MEINIER (36)<br />
Domaine de la Tour<br />
Y. et C. BÉNÉ<br />
Tél. : +41-(0)22-750 22 79<br />
Domaine de Bellebouche<br />
J.J. et R. CHOLLET<br />
Tél. : +41-(0)22-759 15 92<br />
Alexis CORTHAY*<br />
Tél. : +41-(0)22-750 14 75<br />
Marie-Louise et<br />
Sébastien Favre*<br />
Tél. : +41-(0)22-752 11 12<br />
GENÈVE<br />
26 Plan-les-Ouates<br />
27 Landecy<br />
30 Troinex<br />
Céligny 14<br />
Lac Léman<br />
Collogne-Bellerive<br />
39<br />
31 Veyrier<br />
42 Hermance<br />
41 Chevrens<br />
40 Anières<br />
38 Corsier<br />
Meinier<br />
36<br />
Choulex<br />
33<br />
32 Cologny Presinge<br />
34<br />
Arve<br />
Maurice FAVRE*<br />
Tél. : +41-(0)22-759 18 56<br />
GY (37)<br />
Cave de la Chena<br />
Daniel FONJALLAZ<br />
Tél. : +41-(0)22-759 12 18<br />
Domaine du Chambet<br />
G. et M. FONJALLAZ<br />
Tél. : +41-(0)22-759 10 61<br />
Jean-Marc FONJALLAZ*<br />
Tél. : +41-(0)22-759 11 77<br />
CORSIER (38)<br />
Domaine des Groubeaux<br />
Nicolas NEURY<br />
Tél. : +41-(0)79-462 70 93<br />
COLLONGE-BELLERIVE (39)<br />
Fam. PILET- FALQUET*<br />
Tél. : +41-(0)22-752 12 01<br />
ANIÈRES (40)<br />
Domaine de la Côte d’Or<br />
GAVILLET Frères<br />
Tél. : +41-(0)22-751 19 54<br />
Domaine des Ménades<br />
Alain JACQUIER<br />
Tél. : +41-(0)22-751 20 29<br />
37 Gy<br />
35 Jussy<br />
Domaine les Parcelles<br />
Laurent VILLARD<br />
Tél. : +41-(0)22-751 01 20<br />
Domaine Villard & Fils<br />
Philippe VILLARD<br />
Tél. : +41-(0)22-751 25 56<br />
CHEVRENS (41)<br />
Domaine des Champs-Lingot<br />
Claude-Alain CHOLLET<br />
Tél. : +41-(0)22-751 07 25<br />
HERMANCE (42)<br />
Domaine du Manoir<br />
Jaques NAEF<br />
Tél. : +41-(0)22-751 13 20<br />
*Les vignerons<br />
de la Cave de Genève SA,<br />
Tél. : +41-(0)22-753 11 33.<br />
www.cavedegeneve.ch<br />
15
Sélections<br />
Les Sélections des Vins de Genève sont la<br />
preuve vivante que les communes viticoles<br />
autour de la métropole rhodanienne<br />
produisent quelques-uns des meilleurs<br />
vins de Suisse. L’analyse des productions<br />
présentées montre aussi la direction que<br />
prend la viticulture genevoise. Par exemple,<br />
on note que le nombre de chasselas,<br />
chardonnays et pinots blancs reste stable,<br />
alors que le viognier, mais encore<br />
plus le sauvignon blanc, augmentent de<br />
façon vertigineuse. Dans les vins rouges<br />
les vignerons fondent de grands espoirs<br />
sur les vins de Merlot et de Gamaret.<br />
L’évolution des vins effervescents et des<br />
vins doux est littéralement spectaculaire.<br />
Dans ces deux catégories, le nombre<br />
d’échantillons envoyés au concours a<br />
plus que doublé depuis 2003.<br />
Excellent !<br />
Le concours annuel Sélections des Vins de Genève démontre la grande variété<br />
de vins de pointe que les vignerons genevois sont en mesure de produire<br />
aujourd’hui. En 2007, la <strong>par</strong>ticipation a battu un nouveau record avec 524<br />
vins présentés <strong>par</strong> 63 caves. Voici quatre exemples de vins récompensés.<br />
Claude Ramu fut le premier<br />
à planter le cépage Scheurebe<br />
à Genève.<br />
Sélections des Vins de Genève 2007<br />
Gagnant du Sanglier (récompensant<br />
le plus grand nombre de points sur<br />
l’ensemble des vins présentés)<br />
Scheurebe 2006 Les Eliades<br />
Domaine du Centaure, à Dardagny<br />
Il n’est pas étonnant qu’un Scheurebe obtienne<br />
la meilleure note <strong>par</strong>mi les vins des<br />
Sélections des Vins de Genève. Issu d’un<br />
croisement de Riesling et de Sylvaner, ce<br />
cépage créé <strong>par</strong> le Dr. Georg Scheu, donne<br />
à Genève des vins <strong>par</strong>ticulièrement ronds,<br />
denses et puissants, l’acidité héritée du Riesling<br />
lui procurant de la fraîcheur en plus. Le<br />
Scheurebe 2006 du vigneron Claude Ramu<br />
présente un nez intense, <strong>par</strong>fumé, sur des<br />
arômes de mandarines et d’autres agrumes,<br />
d’abricot et de miel. Le vin avance 13,2 degrés<br />
d’alcool et 4,2 grammes d’acidité. Les<br />
6 grammes de sucre résiduels lui procurent<br />
du charme et du fondant. Claude Ramu a<br />
été séduit <strong>par</strong> ce cépage lors d’un concours<br />
de vins à Stuttgart début des années 80 et il<br />
en planta à Dardagny dès 1984. Son vin plébiscité,<br />
il a continué à agrandir sa surface<br />
en Scheurebe jusqu’à atteindre 1,2 hectare.<br />
Pour le millésime 2007, il a complété pour<br />
la première fois sa gamme <strong>par</strong> un second<br />
Scheurebe, dans une version liquoreuse.<br />
Sélections des Vins de Genève 2007<br />
Prix École Hôtelière de Genève<br />
Syrah 2005<br />
Élevé en fûts de chêne<br />
Cave des Chevaliers, à Soral<br />
La Syrah est sans conteste le cépage emblématique<br />
de la vallée du Rhône, dans des<br />
régions comme Hermitage ou la Côte Rôtie,<br />
mais aussi à Genève, comme le démontre<br />
ce vin expressif du producteur Sébastien<br />
Dupraz. Les vignes élevées pour ce vin sont<br />
exposées sud-ouest, sur une pente présentant<br />
jusqu’à 55 pour cent de déclivité, à<br />
Lully. Elles sont encore jeunes, mais grâce<br />
à une réduction rigoureuse des rendements,<br />
le vigneron de 38 ans récolte tout juste 500<br />
grammes au mètre carré. Le vin, concentré,<br />
affi che 14,8 degrés d’alcool et une structure<br />
tannique corsée et virile. 5,2 grammes<br />
d’acidité lui procurent la fraîcheur nécessaire.<br />
Au nez, ce vin de Syrah présente les caractéristiques<br />
des vins du Rhône, avec des<br />
arômes de cassis, de réglisse, de cuir, d’herbes<br />
aromatiques et une pointe de fumée.<br />
Le vin a fermenté et macéré trois semaines<br />
dans des cuves ouvertes pour ensuite être<br />
élevé 14 mois en barriques. Grâce à son<br />
pH d’à peine 3,15, on peut lui attester un<br />
excellent potentiel de garde.<br />
16 VINUM emotion GENÈVE
Sélections des Vins de Genève 2007<br />
Prix École Hôtelière de Genève<br />
Sauvignon blanc 2006<br />
Château de Laconnex<br />
Le Sauvignon blanc millésime 2006 signé<br />
<strong>par</strong> les frères Hubert et Claude Dethurens<br />
est véritablement exemplaire. Au nez, il<br />
déploie des arômes intenses de sureau, de<br />
cassis et d’asperges ; en bouche, il se présente<br />
<strong>par</strong>ticulièrement rectiligne, croquant<br />
et frais. Grâce à ses modestes 12,5 degrés<br />
d’alcool, il s’avère aussi un vin digeste, vinifi<br />
é sans fermentation malolactique et élevé<br />
en cuve inox. Les frères Dethurens cultivent<br />
un total de 10 hectares de vignes en bordure<br />
de la frontière française. Prévoyants, ils<br />
eurent la sagesse, il y a dix ans, de planter<br />
une <strong>par</strong>celle de 0,3 hectare de Sauvignon<br />
blanc sur un sol de graves. Grâce à un rendement<br />
réduit de 800 grammes au mètre<br />
carré, ils <strong>par</strong>viennent à proposer un sauvignon<br />
qui rappelle, <strong>par</strong> la clarté de sa structure,<br />
les vins de la Loire, et <strong>par</strong> ses arômes<br />
expressifs caractéristiques, des sauvignons<br />
modernes, <strong>par</strong> exemple, les vins que l’on<br />
trouve en Nouvelle-Zélande.<br />
Les frères Hubert et Claude<br />
Dethurens vinifient un Sauvignon<br />
blanc de rêve.<br />
VINUM emotion GENÈVE<br />
Photo : Damaris Betancourt<br />
Avec son Marquis de Coudrée,<br />
Jacques Dupraz réussit une<br />
cuvée genevoise pleine de<br />
charme.<br />
Sélections des Vins de Genève 2007<br />
Prix de la Presse<br />
Marquis de Coudrée 2006<br />
Domaine des Curiades, Lully<br />
À Lully, la famille Dupraz est dans le vin<br />
depuis 1909. Pierre Dupraz père a fi guré<br />
<strong>par</strong>mi les promoteurs d’une nouvelle viticulture<br />
à Genève, rigoureusement orientée<br />
vers la qualité. Avec ses deux fi ls, Jacques<br />
et Christophe, il produit aujourd’hui jusqu’à<br />
13 vins différents sur une surface de 13<br />
hectares. La cuvée Marquis de Coudrée de<br />
la famille Dupraz apporte la preuve qu’il est<br />
possible de produire des assemblages de<br />
vins rouges de tout premier ordre, à condition<br />
de faire ses propres expériences lors de<br />
l’assemblage des vins de base, sans copier<br />
les recettes <strong>par</strong>tout ailleurs sur la planète,<br />
comme l’exemple bordelais. La cuvée Marquis<br />
de Coudrée, nommée ainsi d’après l’ancien<br />
propriétaire du Domaine des Curiades,<br />
est dominée <strong>par</strong> le Merlot, avec un peu de<br />
Cabernet Franc, mais aussi quelques pourcents<br />
de Gamaret et de Pinot noir, garants<br />
du «raffi nement genevois». Il en résulte un<br />
vin rouge classique, au bon potentiel de<br />
garde, à la structure corsée et aux notes de<br />
petits fruits rouges, de poivre, des épices,<br />
du cuir et une touche de sous-bois.<br />
Sébastien Dupraz prouve que<br />
la Syrah peut développer tout<br />
son potentiel à Genève.<br />
17
Innovation<br />
Daniel Santschi, à gauche, et<br />
Bernard Vulliez, ont de quoi être<br />
fiers de la Cave de Genève. Tous<br />
deux dirigent une entreprise<br />
à la pointe de l’innovation.<br />
Une cave pour l’avenir<br />
Le nouveau chai de la Cave de Genève a passé l’épreuve du feu lors<br />
des vendanges 2007. En investissant dans une technologie développée<br />
en matière de vinifi cation, cet acteur de premier plan compte encore<br />
renforcer sa stratégie de qualité.<br />
18 VINUM emotion GENÈVE
Il suffi t de voir le chai pour comprendre<br />
que les 70 vignerons de la Cave de Genève<br />
qui ont porté ce projet de renouveau<br />
n’ont pas donné la priorité à une architecture<br />
ostentatoire et emblématique.<br />
Chaque franc suisse dépensé a été investi<br />
dans une technologie visant à optimiser à<br />
la fois la qualité en matière de vinifi cation<br />
et le fonctionnement de l’entreprise. Une<br />
observation importante : l’ensemble du<br />
bâtiment est climatisé, tout le processus<br />
de fabrication se déroule sur un même<br />
niveau. Les 220 cuves en acier inoxydable<br />
d’une capacité de 1 250 à 50 000 litres<br />
offrent la fl exibilité nécessaire au maître<br />
de chai Yves Kohli, pour procéder dans<br />
une entreprise d’une telle taille aux sélections<br />
des différentes gammes de qualité. À<br />
Satigny, l’ancien chai de vinifi cation offrait<br />
une capacité immense de 18 millions<br />
de litres, le nouveau chai et ses 4,2 millions<br />
de litres de volume de stockage est désormais<br />
conçu pour les nouveaux besoins de<br />
la Cave. «Moins de contenance, mais plus<br />
de possibilité de sélections», avance Daniel<br />
Santschi, le nouveau directeur général de<br />
la Cave de Genève, pour mettre en avant<br />
les avantages du nouveau chai. Il y a vingt<br />
ans, l’entreprise qui était encore organisée<br />
en coopérative produisait principalement<br />
du chasselas et du gamay. Aujourd’hui, la<br />
centaine de vignerons livrant la Cave cultivent<br />
18 cépages différents.<br />
VINUM emotion GENÈVE<br />
La Cave de Genève a le vent en poupe<br />
avec ses nouvelles cuvées de caractère.<br />
Il n’y a pas que l’infrastructure qui ait été<br />
entièrement rénovée, les vins de la Cave<br />
de Genève présentent, eux aussi, un visage<br />
entièrement nouveau. Deux lignes fortes<br />
ont pu être établies : «Les Personnalités»,<br />
qui correspondent à des vins gourmands<br />
pour tous les jours, avec une typicité de<br />
cépage très nette, et «Les Découvertes»,<br />
une palette de spécialités.<br />
Une collection Philippe Chevrier<br />
La gamme «Les Vins de Philippe Chevrier»<br />
créée en 2004 s’avère <strong>par</strong>ticulièrement<br />
prestigieuse. Elle a été lancée <strong>par</strong> le<br />
chef cuisinier vedette de Genève en collaboration<br />
avec le vigneron expérimenté<br />
Nicolas Bonnet et la Cave de Genève. Dans<br />
son domaine de Châteauvieux, Philippe<br />
Chevrier continue d’ailleurs à maintenir<br />
souverainement depuis plusieurs années<br />
ses 19 points au Gault-Millau. Cette collection<br />
propose un gamay de vieilles vignes,<br />
ainsi qu’une cuvée rouge pleine de<br />
fi nesse et de caractère. Dans le segment<br />
des effervescents, où la Cave de Genève<br />
dispose déjà d’une produit leader nommé<br />
le Baccarat Brut, on trouve aussi de belles<br />
surprises. Récemment, la Cave de Genève<br />
a lancé un effervescent de prestige à base<br />
de Sauvignon blanc et de Chardonnay,<br />
produit selon la méthode champenoise.<br />
La Cave de Genève vinifi e toujours le produit<br />
d’une récolte d’environ 400 hectares,<br />
ce qui représente plus de 30 pour cent de<br />
la surface du vignoble genevois. Par le passé,<br />
des volumes encore plus importants<br />
pesaient sur les épaules des responsables<br />
comme une lourde hypothèque. Avec une<br />
nouvelle technologie de vinifi cation, une<br />
nouvelle stratégie de qualité et un nouveau<br />
management, la Cave de Genève<br />
prouve aujourd’hui qu’être de grande<br />
taille peut aussi présenter des avantages,<br />
ce qui n’est pas pour déplaire aux Genevois<br />
car, si leur Cave se porte bien, toute la<br />
viticulture genevoise en profi tera.<br />
Les nouvelles installations permettent<br />
une meilleure sélection et une<br />
vinification plus rapide du vin.<br />
19
Maturité<br />
Lorsque les vignerons ouvrent leur réserve<br />
personnelle et qu’ils débouchent<br />
quelques raretés, les langues se délient.<br />
Car le vin refl ète toujours l’époque à<br />
laquelle il a été produit. Ainsi, les vins<br />
genevois des années 90 relatent l’ambiance<br />
de renouveau des débuts. Alors<br />
qu’au<strong>par</strong>avant les cépages Chasselas et<br />
Gamay étaient prédominants, dans ces<br />
années-là, les vignerons se focalisèrent<br />
progressivement sur leurs spécialités et<br />
Un coureur de fond<br />
qui a du charme<br />
Les temps modernes de la viticulture genevoise ont débuté dans les années 1990.<br />
Grâce à l’introduction de nouveaux cépages, à une réduction rigoureuse des<br />
rendements et à un travail de vinifi cation individuel, la région a pu produire<br />
des vins de pointe, qui n’ont rien perdu de leur charme.<br />
leurs sélections. En prenant exemple sur<br />
la Bourgogne, ils commencèrent à vinifi<br />
er des chardonnays et des pinots noirs<br />
en barrique, et les sauvignons blancs<br />
jouirent à ce moment-là d’une popularité<br />
grandissante.<br />
Aujourd’hui, les vignerons ont gagné en<br />
confi ance et ne perçoivent plus leur région<br />
de production de Genève comme<br />
un territoire isolé, mais comme <strong>par</strong>tie<br />
intégrante d’un plus vaste espace articulé<br />
autour du Rhône. Désormais, on n’hésite<br />
plus à planter des variétés comme le Viognier<br />
et la Syrah. La culture bordelaise,<br />
avec ces cépages fétiches que représentent<br />
le Merlot, le Cabernet Sauvignon et<br />
le Cabernet Franc n’est pas négligée pour<br />
autant. Quant à la variété Gamaret, qui<br />
résulte d’un croisement de Gamay et du<br />
cépage blanc Reichensteiner, elle produit<br />
des vins très fruités qui sont promus nouvelle<br />
spécialité genevoise.<br />
20 VINUM emotion GENÈVE
Un an après, tout recommence<br />
Après des années de surplace, tout est <strong>par</strong>u<br />
soudain réalisable. Seulement, les producteurs<br />
doivent trouver le juste milieu entre<br />
tradition et innovation. Car dans le vin, le<br />
succès ne peut s’obtenir qu’avec une vue<br />
à long terme. Il faut déjà au moins trois<br />
ans pour obtenir une première récolte<br />
de nouveaux plants, et le maître de chai<br />
doit se montrer d’une extrême prudence.<br />
De nouvelles expériences tentées au moment<br />
de la macération sur pellicules lors<br />
de la vinifi cation des vins rouges, ou une<br />
fermentation malolactique dans la vinifi -<br />
cation des vins blancs, ou encore l’utilisation<br />
de barriques, peuvent transformer le<br />
caractère d’un vin de façon irrémédiable.<br />
Une fois mis en bouteille, impossible de<br />
lui apporter des corrections. Le vin est<br />
«fi ni» et le vigneron doit attendre un an<br />
avant de réajuster le style de son produit.<br />
Le plus étonnant en dégustant les vins<br />
des années 90, c’est que ces nouvelles<br />
créations de l’époque présentent en général<br />
un très bon potentiel de garde et se<br />
boivent avec beaucoup de plaisir malgré<br />
les années passées en bouteille, et cela<br />
autant chez les vins blancs que chez les<br />
vins rouges.<br />
Ils détiennent la clef du coffre<br />
aux trésors des vins.<br />
De gauche à droite : Jean-Pierre Pellegrin,<br />
du Domaine Grand’ Cour, Luc Mermoud, René<br />
Desbaillets, du Domaine des Abeilles d’Or,<br />
Thierry Anet, du Domaine Les Vallières,<br />
Émilienne Hutin, du Domaine Les Hutins,<br />
Jacques Dupraz, du Domaine des Curiades,<br />
Luc Dubouloz, du Château du Crest et Roger<br />
Burgdorfer, du Domaine du Paradis.<br />
VINUM emotion GENÈVE<br />
15.5 points<br />
Dix genevois de grande longévité<br />
Aligoté 1990<br />
Luc et Liliane Mermoud, à Lully<br />
Le cépage de Bourgogne Aligoté produit des vins<br />
à boire, faciles d’accès. En 1990, un millésime exceptionnel,<br />
Luc Mermoud a attendu la fi n octobre<br />
pour rentrer ses raisins à 97 degrés Oechslé. Ce<br />
vin a conservé toute sa puissance, sa vivacité, et<br />
présente des expressions aromatiques secondaires<br />
très marquées, évoquant quelque peu un vin<br />
jaune. Pour les amateurs de ce type de vin.<br />
17 points<br />
Chardonnay 1997<br />
Domaine Les Hutins, à Dardagny<br />
Alors que ce millésime était plutôt diffi cile, voilà<br />
un chardonnay au raffi nement bourguignon et<br />
au caractère minéral qui a très bien vieilli. Au<br />
nez, arômes de fruits mûrs sans notes madérisées.<br />
En bouche, équilibré, avec beaucoup de fi nesse et<br />
de fondant. Malgré l’élevage en barrique, la note<br />
boisée n’est plus perceptible.<br />
16 points<br />
Sauvignon blanc 1998<br />
Domaine Grand’ Cour, à Peissy<br />
Un vin à la fois puissant et complexe. Au nez,<br />
les notes minérales se marient aux notes boisées<br />
épicées. On remarque aussi des arômes d’abricot<br />
et de fumée. Malgré ses 103 degrés Oechslé à la<br />
récolte et une vinifi cation en barrique neuve avec<br />
fermentation malolactique, ce vin s’avère toujours<br />
équilibré, grâce à sa juteuse acidité.<br />
17 points<br />
Gewürztraminer passerillé 1992<br />
Luc et Liliane Mermoud, à Lully<br />
Robe jaune foncé; nez aux arômes intenses<br />
d’abricot, de pêche, de pétales de rose et d’orange;<br />
en bouche, opulent et puissant. Il possède<br />
encore beaucoup de potentiel. Les raisins ont été<br />
vendangés un peu plus tard que d’habitude puis<br />
concentrés à 180 degrés Oechslé <strong>par</strong> passerillage.<br />
15.5 points<br />
Pinot noir 1998<br />
Domaine des Curiades, à Lully<br />
Robe grenat moyen; nez aux notes de fraises<br />
mûres, de prunes, de confi ture de vieux garçon;<br />
en bouche, corsé et équilibré. Un pinot on ne peut<br />
plus authentique, élevé en cuve inox.<br />
(dégustés en décembre 2007)<br />
15 points<br />
Gamaret et<br />
autres cépages rouges 1999<br />
Les Vallières, à Satigny<br />
Nez de petits fruits rouges mûrs; en bouche, dense<br />
et corsé, sur une acidité vive. Un vin authentique<br />
qui possède un charme ap<strong>par</strong>aissant quelque<br />
peu rustique. L’assemblage est principalement<br />
constitué de Gamaret, mais aussi de 15 pour cent<br />
environ de Cabernet Sauvignon.<br />
15.5 points<br />
Pont des Soupirs 1992<br />
Domaine du Paradis, à Satigny<br />
Nez aux notes d’herbes aromatiques, de petits<br />
fruits rouges et noirs mûrs, de poivre et de sousbois;<br />
en bouche, un vin de poids moyen joliment<br />
équilibré. Une cuvée typiquement genevoise à<br />
base de Cabernet Sauvignon et de Gamaret.<br />
16 points<br />
Merlot 1997<br />
Domaine Grand’Cour, à Peissy<br />
Robe rouge soutenu et dense; au nez, notes<br />
de fruits mûrs, mais également du caramel, de<br />
la fumée et un peu de crème brûlée; en bouche, il<br />
a conservé toute sa fermeté et sa structure. C’est<br />
un vin viril, mais qui sait aussi montrer son côté<br />
fruité et raffi né. Il a été vinifi é à <strong>par</strong>tir de la première<br />
récolte d’une nouvelle <strong>par</strong>celle de Merlot.<br />
16 points<br />
La Douce Noire 1996<br />
Domaine des Abeilles d’Or, à Choully<br />
Robe rubis d’intensité moyenne; au nez, arômes<br />
de petits fruits rouges, de sol forestier, de poivre<br />
et d’épices; en bouche, équilibré, présentant un<br />
beau complexe de fruits et beaucoup de fondant.<br />
Avec le millésime 1996, René Desbaillets a, pour<br />
la première fois, produit sa cuvée de prestige en<br />
assemblant six cépages : Gamaret, Garanoir,<br />
Merlot, Cabernet Sauvignon, Cabernet Franc<br />
et Pinot noir.<br />
15.5 points<br />
Syrah 1999<br />
Domaine des Pendus, à Peney<br />
Nez aux notes de petits fruits rouges, de livèche,<br />
de cuir et de poivre. En bouche, viril, avec de bons<br />
tannins et une acidité présente. Il rappelle les<br />
syrahs du Rhône septentrional, un saint-joseph.<br />
21
Raffiné<br />
Un mariage en rouge et noir<br />
La viticulture genevoise existe depuis<br />
2 000 ans, en revanche, les chocolatiers<br />
ne s’établirent que bien plus tard dans la<br />
métropole rhodanienne. Jacques Foulquier,<br />
confi seur de son état, décida en<br />
1826 de fabriquer du chocolat sur «l’île»<br />
au cœur de Genève, en utilisant la force<br />
motrice du Rhône, puis ce fut au tour de<br />
son gendre, Jean-Samuel Favarger, de reprendre<br />
les rênes de l’affaire qu’il rebaptisa<br />
à son nom. En 1875, celui-ci décida<br />
de s’établir à Versoix où aujourd’hui encore<br />
l’entreprise continue de perpétuer<br />
une longue tradition de chocolats suisses.<br />
Vers la fi n du 19 ème siècle, la maison<br />
Favarger exportait son chocolat jusqu’en<br />
Russie et en Orient, d’anciennes boîtes et<br />
des affi ches colorées évoquant sa riche<br />
histoire sont d’ailleurs précieusement<br />
conservées dans la chocolaterie, dont les<br />
délicieux produits se déclinent en différentes<br />
gammes, comme l’assortiment<br />
de chocolats «Avelines»,<br />
avec des éclats de noisettes et de<br />
fi nes paillettes d’amandes, entre<br />
autres, ou bien la gamme «Nougalines»,<br />
des créations croustillantes<br />
et fondantes.<br />
La santé <strong>par</strong> les polyphénols<br />
Le chocolat et le vin présentent<br />
plusieurs points communs, ils<br />
subissent notamment une phase<br />
de fermentation dans leurs<br />
processus de production. Les<br />
amateurs de vin portent depuis<br />
longtemps une attention toute<br />
<strong>par</strong>ticulière au cépage, à l’aire<br />
de production, au producteur et<br />
L’accord vin rouge et chocolat est devenu le nec plus ultra. Il faut dire<br />
que les vins à la fois fruités et volumineux de la gamme L’Esprit de Genève<br />
se marient étonnamment bien avec les créations chocolatières<br />
de la maison genevoise Favarger.<br />
au millésime, désormais les amateurs de<br />
chocolat commencent eux aussi à considérer<br />
ces facteurs. Depuis peu, les chocolats<br />
millésimés de domaines répertoriés<br />
d’Amérique centrale et d’Amérique latine<br />
sont en vogue. La graine de cacao et<br />
le grain de raisin auraient tous deux des<br />
effets bénéfi ques sur l’organisme, car en<br />
les consommant régulièrement, le vin et<br />
le chocolat protégeraient des maladies<br />
cardiovasculaires et apporteraient à l’organisme<br />
les polyphénols agissant sur la<br />
prévention de l’obstruction des artères.<br />
Il y a peu, on recommandait surtout un<br />
porto tawny avec le chocolat, des muscats,<br />
du banyuls rouge ou du maury du<br />
Roussillon, mais ces dernières années, des<br />
dégustations systématiques ont démontré<br />
que certains vins rouges se marient aussi<br />
à merveille avec le chocolat, en <strong>par</strong>ticulier<br />
À Genève, ville épicurienne, le vin n’est<br />
pas la seule tradition, la fabrication du<br />
chocolat représente aussi une institution.<br />
lorsque la proportion de cacao se situe<br />
entre 50 et 75 pour cent. Car si la teneur<br />
en cacao est inférieure à 50 pour cent, la<br />
douceur du chocolat écrase trop le vin,<br />
tandis que lorsque la teneur en cacao dépasse<br />
les 75 pour cent, le vin n’arrive plus<br />
à contrebalancer les notes d’amertume et<br />
le côté un peu tannique du chocolat.<br />
L’Esprit met le cap sur le chocolat<br />
Les vins rouges aux notes de petits fruits<br />
rouges, souples en bouche, aux tannins<br />
tendres et à l’acidité juteuse s’accordent<br />
à merveille avec le chocolat noir. Genève<br />
produit plusieurs vins qui répondent précisément<br />
à ces exigences. Les cuvées de<br />
gamay vieilles vignes présentent cette ampleur<br />
veloutée et ces notes claires de petits<br />
fruits rouges qui permettent un mariage<br />
intéressant avec le chocolat noir à la teneur<br />
en cacao modérée. Quand le taux<br />
passe à 60 pour cent, un gamaret<br />
au fruité puissant constitue généralement<br />
le meilleur choix.<br />
Or, il se trouve que ces deux cépages<br />
typiquement genevois fi -<br />
gurent aux premières loges dans<br />
la gamme de luxe L’Esprit de Genève<br />
lancée en 2004 <strong>par</strong> une douzaine<br />
de vignerons. Les vins de<br />
L’Esprit s’imposent comme une<br />
évidence dans un accord réussi<br />
avec le chocolat noir. Le mariage<br />
sera d’autant plus idéal lorsque<br />
vous laisserez d’abord fondre le<br />
chocolat en bouche, puis vous<br />
prendrez une gorgée de vin une<br />
fois le fondant et le <strong>par</strong>fum du<br />
chocolat répandus en bouche.<br />
22 VINUM emotion GENÈVE
VINUM emotion GENÈVE<br />
Les vins élégants et fruités de<br />
L’Esprit de Genève se marient<br />
harmonieusement avec différents<br />
«crus» de chocolats. Ainsi en<br />
conclurent, de gauche à droite :<br />
Christophe Favarger,<br />
de Chocolat Favarger, le chef<br />
cuisinier Philippe Chevrier,<br />
du Domaine de Châteauvieux,<br />
Daniel Hug, de Chocolat Favarger,<br />
tout comme le vigneron Christian<br />
Guyot, assis au premier plan.<br />
23
Le jury n’a pas ménagé sa peine, puisqu’il<br />
s’agissait de marier treize vins de la gamme<br />
L’Esprit de Genève du millésime 2006 et<br />
cinq chocolats différents de la maison Favarger.<br />
L’effort en valait la peine, car les<br />
dégustateurs ont décelé un nombre réjouissant<br />
d’accords réussis, non seulement<br />
avec du chocolat noir à 70 pour cent, mais<br />
également avec des spécialités de Favarger<br />
comme le Noir Torride, au goût subtil<br />
de pâte de noisettes et d’amandes, le Noir<br />
Earl Grey ou le Noir Orange. Le jury était<br />
composé de Christophe Favarger et Daniel<br />
Hug, de chez Favarger, de Simone de Montmollin,<br />
directrice de l’Union Suisse des<br />
Œnologues, de Christian Guyot, producteur<br />
de L’Esprit de Genève, d’Alicia Mettler et<br />
de Thomas Vaterlaus de chez Vinum. Nous<br />
vous présentons ci-dessous quatre accords<br />
vins et chocolats qu’ils ont trouvés <strong>par</strong>ticulièrement<br />
harmonieux :<br />
Mariage n° 1 :<br />
Avec du Noir Earl Grey<br />
de chez Favarger :<br />
L’Esprit de Genève du Domaine<br />
Villard & Fils, à Anières, est une<br />
cuvée composée à 50 pour cent<br />
de Gamay et à 50 pour cent de<br />
Gamaret, élevée en barrique.<br />
L’acidité fraîche que présente ce vin<br />
se marie justement très bien avec<br />
les notes de thé rafraîchissantes<br />
contenues dans le chocolat.<br />
Photos : VINUM Raffiné<br />
Des accords réussis<br />
Philippe Chevrier, avec du<br />
chocolat Favarger dans une main<br />
et un verre d’Esprit de Genève,<br />
dans l’autre.<br />
Mariage n° 2 :<br />
Avec du Noir Orange<br />
de chez Favarger :<br />
L’Esprit de Genève du Domaine Les<br />
Vallières, à Satigny, est une cuvée<br />
composée à 50 pour cent de Gamay,<br />
37,5 pour cent de Gamaret et 12,5<br />
pour cent de Pinot noir, élevée en<br />
barrique. Ce vin très fruité, <strong>par</strong> son<br />
côté juteux charmant, amortit avec<br />
douceur les arômes d’orange dominants<br />
du chocolat qui l’accompagne.<br />
Mariage n° 3 :<br />
Avec du Noir Torride<br />
de chez Favarger :<br />
L’Esprit de Genève du Domaine<br />
Christian Guyot, à Sézegnin, est une<br />
cuvée composée à 50 pour cent de<br />
Gamay et à 50 pour cent de Gamaret,<br />
élevée en barrique. Ce vin bien<br />
structuré, qui possède de la race et de<br />
la fi nesse, <strong>par</strong>vient admirablement<br />
à créer un équilibre avec le chocolat<br />
noir, dont la noble note amère se<br />
trouve encore accentuée <strong>par</strong> l’ajout<br />
de pâte de noisettes et d’amandes.<br />
Mariage n° 4 :<br />
Avec du Noir Amer<br />
de chez Favarger :<br />
L’Esprit de Genève du Domaine<br />
des Curiades, à Lully, est une cuvée<br />
composée à 60 pour cent de Gamay<br />
et à 40 pour cent de Gamaret, élevée<br />
en barrique. Grâce à son fruité<br />
tendre de framboise et à ses tannins<br />
présents, ce vin complète admirablement<br />
le chocolat noir produit à<br />
<strong>par</strong>tir de 70 pour cent de cacao.<br />
24 VINUM emotion GENÈVE
VINUM emotion GENÈVE<br />
Un plaisir sans frontières<br />
Connaissez-vous la longeole artisanale ?<br />
L’auberge de Choully, un agréable<br />
petit restaurant au cœur du vignoble<br />
genevois, saura satisfaire votre appétit<br />
de connaissances et vous la servira<br />
directement dans l’assiette. Cette saucisse<br />
représente un symbole du patrimoine<br />
culinaire genevois dont les producteurs<br />
ont travaillé d’arrache-pied pour qu’elle<br />
soit estampillée IGP très bientôt ! Pré<strong>par</strong>ée<br />
avec du porc suisse, un tiers de <strong>par</strong>ties<br />
gélatineuses – la tête et les couennes –,<br />
En explorant le vignoble genevois, on frôle la frontière de la France<br />
dont, heureusement, le charme provincial ne s’est pas arrêté à<br />
la douane. Un art de vivre français qui a infl uencé les tavernes, les<br />
bistrots, cafés et restaurants de toute l’extrémité ouest de la Suisse.<br />
un tiers de viande – les jambonneaux –,<br />
et un tiers de lard, le tout haché au couteau<br />
puis épicé aux graines de fenouil<br />
sauvage, la longeole artisanale demande<br />
impérativement un vin à sa mesure, un<br />
gamay frais, de préférence de vieilles<br />
vignes. Une bouchée, puis une gorgée, et<br />
déjà on succombe au charme si <strong>par</strong>ticulier<br />
de la vie rurale genevoise.<br />
Cette atmosphère de campagne, vous la<br />
trouverez aussi chez le vigneron de pointe<br />
Philippe Villard, dans le centre d’Anières,<br />
À l’auberge Au Renfort, non loin<br />
de la frontière française, Laurent<br />
Garrigues-Monney propose des<br />
spécialités de poisson et de<br />
viande <strong>par</strong>faitement cuisinées.<br />
où vous êtes même invités à vous asseoir<br />
à la table de la maison, car le sympathique<br />
café Le Cottage fait <strong>par</strong>tie intégrante du<br />
domaine. Pour accompagner l’excellent<br />
poulet rôti, on vous servira bien sûr un<br />
non moins excellent Pinot noir maison.<br />
Le pudding de grand-mère<br />
Les villages vignerons comme Choully,<br />
Anières, Sézegnin, Dardagny, Presinge<br />
ont tous des points communs. D’abord,<br />
ils se trouvent loin de la grande ville, au<br />
25
Découverte<br />
Chaque village vigneron<br />
propose sur sa place centrale<br />
une bonne cuisine francogenevoise,<br />
comme ici, le café<br />
Fontaine, à Soral.<br />
De bons bistrots sans<br />
frontières<br />
Le Renfort<br />
Laurent et Martine Garrigues<br />
19, route du Creux-du-Loup<br />
CH-1285 Sézegnin (Athenaz)<br />
Tél. : +41 (0)22 756 12 36<br />
www.renfort.ch<br />
Café Fontaine<br />
59, route de Rougement<br />
CH-1286 Soral<br />
Tél. : +41 (0)22 756 14 21<br />
Auberge de Choully<br />
19, route Crêt-de-Choully<br />
CH-1242 Choully<br />
Tél. : +41 (0)22 753 12 03<br />
www.auberge-de-choully.ch<br />
Café Le Cottage<br />
38, rue Centrale<br />
CH-1247 Anières<br />
Tél. : +41 (0)22 751 16 17<br />
www.lecottage.ch<br />
Café Babel<br />
17, place de Brunes<br />
CH-1257 Bardonnex<br />
Tél. : +41 (0)22 771 04 03<br />
Auberge des Vieux Chênes<br />
121, route de Presinge<br />
CH-1243 Presinge<br />
Tél. : +41 (0)22 759 12 07<br />
fi n fond du terroir genevois, à un jet de<br />
pierre de la frontière française, et ces villages<br />
ont beau être minuscules, on est<br />
certain d’y trouver une auberge sur la<br />
place centrale, un endroit chaleureux où,<br />
certes, l’on peut bien boire, mais aussi<br />
manger une bonne cuisine. «Il ne faut<br />
pas grand-chose pour être heureux. Mais<br />
je ne pourrais pas vivre dans un village<br />
sans auberge», avoue un retraité du coin,<br />
en train de siroter un verre de chasselas à<br />
l’auberge des Vieux Chênes, à Presinge.<br />
Lorsqu’on épluche les menus, ils en disent<br />
long sur l’infl uence de la cuisine<br />
lyonnaise très proche. On retrouve notamment<br />
des spécialités de la capitale des<br />
Gaules comme l’andouillette, le boudin<br />
blanc, la terrine de gibier, le foie gras, le<br />
magret de canard, les rognons de veau<br />
ou le steak tartare. Cette énumération<br />
fournie prouve qu’une excursion dans<br />
le canton de Genève n’est pas vraiment<br />
recommandée aux Weight Watchers et<br />
autres végétariens. Au dessert, le patron<br />
de l’Auberge de Choully ne se prive<br />
d’ailleurs pas d’en remettre une couche<br />
et vous servira une crème de cacao brut<br />
à l’ancienne avec un pudding au chocolat<br />
du temps de grand-mère, évoquant à<br />
chaque cuillerée des souvenirs d’enfance<br />
depuis longtemps oubliés.<br />
Au-delà des frontières artificielles<br />
À l’auberge Au Renfort, à Sézegnin, tout<br />
tourne autour des ardoises qui siffl ent<br />
sous l’effet de la chaleur terminant la<br />
cuisson de la viande. Pour accompagner<br />
ces plats, la patronne, Martine Garrigues-Monney,<br />
propose une sélection<br />
de vins genevois au caractère affi rmé.<br />
Déjà, le nom de Sézegnin possède une<br />
connotation plus française que suisse,<br />
son paysage y est plat, ce qui peut rendre<br />
l’orientation diffi cile en <strong>par</strong>ticulier<br />
la nuit. C’est pourquoi, en continuant<br />
la route ce soir-là, seule la forme et la<br />
couleur du panneau indiquant l’entrée<br />
du village de Soral indique que l’on se<br />
trouve toujours sur le sol genevois.<br />
Arrivé au centre de cette petite bourgade,<br />
les signaux d’une lumière jaune et<br />
un brouhaha indistinct s’échappant de<br />
fenêtres cintrées attirent et rassurent le<br />
voyageur bon vivant. En s’approchant,<br />
on distingue une enseigne ronde verte<br />
qui confi rme la bonne nouvelle. Nous<br />
sommes au café-restaurant Fontaine.<br />
Un endroit <strong>par</strong>fait pour des amateurs<br />
égarés affamés auxquels le patron propose<br />
un pâté en croûte campagnard<br />
maison arrosé d’un gamay du village. À<br />
la table voisine, un client fait remarquer<br />
en riant : «Ce vin provient peut-être du<br />
côté français, car depuis des générations<br />
les vignerons de Soral cultivent aussi des<br />
<strong>par</strong>celles en France, des vins également<br />
commercialisés avec l’appellation Genève<br />
juridique AO». Assis dans ce chaleureux<br />
troquet côté suisse, à manger un pâté en<br />
croûte à la française et à boire un gamay<br />
de Genève peut-être bien issus de raisins<br />
ayant mûri sur le sol français, on réalise<br />
la preuve qu’à Genève, décidément, il n’y<br />
a pas de frontières.<br />
26 VINUM emotion GENÈVE
Les fêtes du vin<br />
à Genève en 2008<br />
Le samedi 24 mai 2008<br />
«Journée caves ouvertes» dans tout le vignoble.<br />
Les producteurs ouvrent leurs caveaux aux visiteurs.<br />
Outre la possibilité de déguster leurs vins, beaucoup<br />
de domaines proposent un programme gastronomique<br />
et culturel supplémentaire varié.<br />
Infos : www.lesvinsdegeneve.ch<br />
Les 20 et 21 septembre 2008<br />
Comme tous les ans à la mi-septembre, les vignerons<br />
de Genève célèbrent leur grande fête des vendanges dans<br />
le pittoresque village vigneron de Russin, au cœur de la<br />
région du Mandement. Un grand choix de vins genevois est<br />
proposé, et d’autres spécialités encore. Avec un défi lé.<br />
Le samedi 8 novembre 2008<br />
Saint Martin à Peissy<br />
Pour la 12 ème année consécutive, les vignerons du village<br />
de Peissy honorent saint Martin et le vin nouveau. Vous<br />
pourrez <strong>par</strong>ticiper à des dégustations avec la légendaire<br />
présence de saint Martin et de son âne.<br />
Du 27 au 29 novembre 2008<br />
Barkavin<br />
Lors de cette manifestation, organisée <strong>par</strong> le vigneron<br />
Claude-Alain Chollet d’Anières, une douzaine de producteurs<br />
genevois proposent leurs vins à la dégustation<br />
à bord du bateau «Henry Dunant».<br />
INFORMATIONS<br />
Genève Tourisme<br />
18, rue du Mont-Blanc<br />
CH-1201 Genève<br />
Tél. : +41 (0)22 909 70 00<br />
Fax : +41 (0)22 909 70 11<br />
www.geneve-tourisme.ch<br />
info@geneve-tourisme.ch<br />
OPAGE<br />
Office de Promotion<br />
des Produits Agricoles<br />
de Genève<br />
109, chemin du Pont<br />
du Centenaire<br />
CH-1228 Plan-les-Ouates<br />
Tél. : +41 (0)22 388 71 55<br />
Fax : +41 (0)22 388 71 58<br />
www.opage.ch<br />
info@opage.ch<br />
AGVEI<br />
Association genevoise<br />
des vignerons et encaveurs<br />
indépendants<br />
Céline Dugerdil, secrétaire<br />
104, route de la Plaine<br />
CH-1237 Avully<br />
Tél. : +41 (0)22 756 25 22<br />
agvei@bluewin.ch<br />
VINUM emotion GENÈVE<br />
La Cave de Genève<br />
CH-1242 Satigny<br />
Tél. : +41 (0)22 753 11 33<br />
www.cavedegeneve.ch<br />
AVIGE<br />
Association des viticulteurs<br />
indépendants genevois<br />
Daniel Sulliger, Président<br />
15, rue des Sablières<br />
CH-1217 Meyrin<br />
Tél. : +41 (0)22 939 03 10<br />
La Clé des Vignes<br />
Les Amis des Vins de Genève<br />
Roger Pfet, Président<br />
Case postale 491<br />
CH-1211 Genève 4<br />
L’Académie du Cep<br />
Suzanne Hauck<br />
53, route de Chêne<br />
CH-1208 Genève<br />
Vino Bus<br />
Promenade en car à travers<br />
les montagnes suisses<br />
Rail Route Voyages SA<br />
68, route du Nant d’Avril<br />
CH-1214 Vernier<br />
Tél. : +41 (0)22 753 12 66<br />
rrv@bluewin.ch<br />
Fin mai, rendez-vous caves ouvertes chez les vignerons.<br />
Photo : Heinz Hebeisen<br />
La fête des vendanges à Russin<br />
se déroule tambour battant.<br />
Où passer la nuit ?<br />
Outre la production de vin, les<br />
domaines viticoles ou des fermes<br />
avoisinantes louent des chambres<br />
aux visiteurs.<br />
Pierre et Elisabeth<br />
Schüpbach<br />
40, route de Lullier<br />
CH-1254 Jussy<br />
Tél. : +41 (0)22 759 13 71<br />
Fernand et Lisette Pittet<br />
34, chemin de la Croix-de-Plomb<br />
CH-1281 Russin<br />
Tél. : +41 (0)22 754 12 37<br />
Pierre et Margrit Forestier<br />
100, route de Bellegarde<br />
CH-1284 Chancy<br />
Tél. : +41 (0)22 756 18 25<br />
Philippe et Christine Bersier<br />
440, route du Mandement<br />
CH-1283 Dardagny<br />
Tél. : +41 (0)22 754 13 95<br />
Jean et Françoise Rivollet<br />
190, route de Choulex<br />
CH-1244 Choulex<br />
Tél. : +41 (0)22 750 17 66<br />
Barkavin où l’on déguste sur l’eau.<br />
Bernard et Florence Vuillez<br />
6, route de Champvigny<br />
CH-1242 Bourdigny<br />
Tél. : +41 (0)22 753 10 85<br />
Famille Odette Favre<br />
17, chemin des Grands-Buissons<br />
CH-1233 Sézenove<br />
Tél. : +41 (0)22 757 28 36<br />
Raymond et Anna Chollet<br />
45, route de Bellebouche<br />
CH-1252 Meinier<br />
Tél. : +41 (0)22 751 20 57<br />
Ours<br />
Édition : Intervinum AG<br />
Klosbachstrasse 85<br />
CH-8032 Zurich<br />
Tél. : +41-(0)44-268 52 40<br />
Fax : +41-(0)44-268 52 05<br />
info@vinum.ch, www.vinum.info<br />
Rédaction : Thomas Vaterlaus<br />
Photos : Heinz Hebeisen, Thomas<br />
Vaterlaus, Régis Colombo/diapo.ch<br />
Coordination : Alicia Mettler<br />
Traduction : Jérôme Yager, Sophie Babin<br />
Adaptation : Marie-Hélène Mondary<br />
Correction : Jean-Claude Scheder<br />
PAO : Bruno Meier<br />
Lithographie : Franz Basler<br />
Imprimerie : Zollikofer AG, CH-9001 St. Gall<br />
Ce numéro spécial est le fruit<br />
de la collaboration de l’Offi ce de promotion<br />
des produits agricoles de Genève (OPAGE)<br />
et de la rédaction de VINUM.<br />
Photo : Heinz Hebeisen<br />
27
Les Vins de Genève connaissent, depuis près de 20 ans, un rayonnement extraordinaire grâce à l’<strong>amour</strong> et au<br />
perfectionnisme que les vignerons genevois portent à leurs créations.<br />
Bienvenue dans l’univers de ces vins au caractère unique, appréciés <strong>par</strong> de nombreux connaisseurs et régulièrement<br />
primés lors de prestigieux concours.<br />
PAR AMOUR<br />
www.lesvinsdegeneve.ch