par amour - Opage

L’AOC
Après des débats très animés,
le règlement de l’AOC Genève
a été finalement imprimé et
introduit en 1988.
Le renouveau grâce à l’AOC
Quelques années auparavant, l’industrie
horlogère genevoise avait apporté la
preuve que les crises peuvent introduire
une phase de renouveau et de croissance.
La viticulture genevoise connut
effectivement un sort similaire. Les turbulences
résultant de la récolte record
de 1982 fi rent comprendre aux producteurs
et à leurs familles qu’il valait mieux
créer un cadre de réglementations leur
garantissant un revenu régulier et solide
sur le long terme. Les coopératives qui
dominaient le marché réclamèrent des
moyens pour mieux piloter leur production.
Quant aux vignerons indépendants
les plus ambitieux, ils souhaitèrent une
stratégie de qualité clairement défi nie.
Les années qui s’ensuivirent jusqu’en
1986, tous les points de vues allant du
type d’encépagement jusqu’à la réduction
des rendements furent examinés
dans des études, des groupes de travail
et des réunions diverses.
«Lors de ces activités, la création de cet
esprit de communauté et de solidarité a
sans doute été plus important que les résultats
concrets obtenus. C’est grâce à cela
qu’est né ce souffl e de renouveau, cette
dynamique et cet enthousiasme, permettant
lors des deux dernières décennies, un
gigantesque bond en avant en matière de
qualité et de variété», explique Nicolas
Bonnet. Ce producteur livre, quant à lui,
du raisin à la Cave de Genève et vinifi e
ses propres vins dans son Domaine de la
Comtesse Eldegarde.
Cinq niveaux de classification
Depuis quelques années, les contours de
l’AOC Genève se sont clarifi és de plus
en plus. À la pointe de la classifi cation
pyramidale, fi gurent actuellement les
21 différents Premiers crus. Chacun de
ces Premiers crus résulte du fruit d’une
initiative commune de plusieurs vignerons
apportant la preuve de la grande
adhésion dont bénéfi cie l’AOC parmi
les producteurs genevois. Les conditions
préalables à la création d’un Premier
cru sont sévères, quand on pense notamment
à la réduction des rendements
à 7 000 litres à l’hectare pour tous les
cépages, à l’exception du Chasselas. Pour
obtenir la dénomination Coteau, les parcelles
choisies doivent obligatoirement
se trouver sur le sommet d’une colline,
pour obtenir la dénomination Côte, il
est exigé que la parcelle soit plantée sur
une pente d’au moins 10 pour cent.
Vient ensuite un second niveau, celui
de l’AOC Régionale, constituée de parcelles
homogènes dans des communes
viticoles souvent très grandes (avec ses
468 hectares, Satigny est la plus grande
commune viticole de Suisse). Lully ou
Bourdigny sont, par exemple, de telles
AOC Régionales. La classifi cation
se poursuit enfi n par deux derniers niveaux,
l’AOC Communale (dont Dardagny,
Satigny, Russin ou Bernex) et l’AOC
Genève. Environ 5 millions de litres de
vins sont aujourd’hui produits sous ces
deux appellations. Les vins commercialisés
sous la mention AO Genève constituent
un cas à part. On retrouve dans
cette catégorie des vins produits par des
vignerons genevois du côté français de
la frontière.
12 VINUM emotion GENÈVE
Photo : Regis Colombo/www.diapo.ch
Photo : Heinz Hebeisen