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Portraits Famille Hutin Domaine Les Hutins, à Dardagny «À vingt ans, je ne m’intéressais pas beaucoup au vin. Puis, mes trois enfants sont nés, et j’avais autre chose à faire», se souvient Émilienne Hutin, 39 ans. Mais au milieu des années 90, le vin genevois l’attrape dans ses fi lets. Elle suit alors une formation en viticulture et en œnologie à Changins. À présent, aux côtés de son père Jean, elle assume la responsabilité du domaine familial, devenu ces dernières années le symbole de l’essor qualitatif de la viticulture genevoise. Jusqu’au milieu des années 80, les frères Pierre et Jean Hutin commercialisèrent leurs vins ouverts. Aujourd’hui, tous les produits de ce domaine de 20 hectares arrivent sur le marché mis en bouteille. Et quels vins ! Lors du Grand Prix du Vin Suisse 2007, leur Cuvée Bertholier 2005, un assemblage de 70 pour cent de Gamaret, 15 pour cent de Cabernet Sauvignon, 15 pour cent de Merlot et un peu de Syrah, obtient la meilleure note des 1 572 échantillons présentés. Un évènement dans l’histoire de la viticulture genevoise. C’est en 1983 que les deux amoureux des vins de Loire ont ramené à Genève leurs premiers pieds de Sauvignon blanc de Sancerre. En 1987, Louis Serex, à gauche, et son fils André, forment une équipe rodée. ils expérimentèrent la culture du cépage Gamaret. Enfi n, avec le grand millésime 2005, la variété Tempranillo fut plantée en 2000, prouvant sa capacité à exprimer son tempérament espagnol même jusqu’à Genève. Après 45 millésimes consécutifs sur la propriété familiale, Pierre Hutin part à la retraite cette année, à l’âge de 61 ans. Son frère, Jean, issu d’une formation d’acteur effectuée au Canada, s’était d’abord produit en tant que comédien à Strasbourg et à La Chaux-de-Fonds, avant de revenir au domaine familial travailler avec son frère en 1980. À 63 ans, Jean compte bien rester encore quelques années aux côtés de sa fi lle. De quoi nous tenir en haleine ! Famille Serex Domaine Les Vallières, à Satigny Louis Serex, 59 ans, fait partie des personnalités les plus charismatiques de la viticulture genevoise. Que ce soit en tant que vigneron, politicien ou administrateur dans le football, il a toujours le sens de la répartie et de l’humour. André Serex, son fi ls de 31 ans, ne lorgne pas vers ce genre de postes à responsabilités, du moins pas pour l’instant, car dans son temps libre il préfère gratter la guitare dans un groupe de rock. Avant de rejoindre le domaine familial en 2002 et de suivre une formation d’œnologue à Changin, il a étudié la géographie et l’histoire à l’Université de Genève. Aujourd’hui, les tâches dans cette propriété d’une vingtaine d’hectares sont clairement réparties. Louis Serex est en quelque sorte le ministre des affaires étrangères, et son fi ls André s’occupe plutôt des affaires intérieures, avec l’aide de l’œnologue Thierry Anet. Ce modèle d’organisation produit d’excellents résultats, à l’instar de ce Gamay Vieilles Vignes, par exemple, produit à partir de ceps de 30 à 50 ans d’âge, fermenté et macéré dans des fûts de 2 200 litres de la tonnellerie Rousseau. «Un gamay de ce type a vraiment besoin de respirer, sinon, il peut y avoir de la réduction», explique André Serex. Le Viognier, particulièrement net, est lui aussi une icône du Domaine Les Vallières, tout comme Le Matin, un gamaret doux, vinifi é dans le style d’un porto. En 2003, l’année de la canicule, une parcelle donna des raisins de Gamay d’un tel degré de maturité commençant à se fl étrir, que le vin vinifi é séparément ressembla plutôt à un Amarone. Louis et André Serex décidèrent alors d’appeler cette spécialité improvisée : Gamarhône. Aujourd’hui encore, le nom de ce vin impressionnant fait toujours sourire nos deux compères, car une dose d’humour dans le vin, cela ne peut pas faire de mal, n’est ce pas ? 4 VINUM emotion GENÈVE
VINUM emotion GENÈVE Sarah Meylan et son père Roger apportent la bonne ambiance vigneronne au cœur de l’élégante Cologny. Leurs vins de pointe sont toujours le résultat d’un travail d’équipe. Voici Bernard Rochaix, à l’arrière-plan, qui dirige le domaine familial avec sa fille Sandrine, tout à gauche, et son fils Fabien, à droite. Derrière bien des vins prestigieux se cachent une solidarité et une force familiale depuis deux générations. Celiné et Laurent Dugerdil testent ensemble la viticulture biodynamique. Bernard Dugerdil et sa fille Sophie. Lui, s’occupe des vignes, elle, de vinifier le vin. 5
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