L'IMPARTIAL / JEUDI 8 FÉVRIER 2007 2 - Arcinfo.ch
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Zoom<strong>L'IMPARTIAL</strong> / <strong>JEUDI</strong> 8 <strong>FÉVRIER</strong> <strong>2007</strong><br />
HAUTE ÉCOLE ARC<br />
Le relief peut-il valoir<br />
une clause d’exception?<br />
Sous la pression des mesures<br />
d’économies dictées par la<br />
Confédération, la Haute Ecole-<br />
Arc est contrainte de<br />
réorganiser ses filières.<br />
Demain à Neu<strong>ch</strong>âtel, le<br />
Comité stratégique reprendra<br />
ce dossier extrêmement <strong>ch</strong>aud<br />
pour les cantons du Jura, de<br />
Berne et de Neu<strong>ch</strong>âtel. La<br />
redistribution des cartes remet<br />
en jeu le fragile équilibre des<br />
régions périphériques.<br />
SANTI TEROL<br />
Trois mille Chaux-de-<br />
Fonniers dans la rue qui<br />
réclament un hôpital et<br />
des lieux de formation<br />
pour leurs jeunes. Les instances<br />
du Jura bernois qui contestent<br />
la solution avancée par le<br />
Conseil d’Etat neu<strong>ch</strong>âtelois –<br />
un site mais deux espaces<br />
dans notre canton – pour redéfinir<br />
les implantations de la<br />
Haute Ecole Arc. Le gouvernement<br />
bernois qui ne fait pas<br />
mystère de son opposition à la<br />
variante neu<strong>ch</strong>âteloise... La répartition<br />
des ri<strong>ch</strong>esses comme<br />
celle des infrastructures pose<br />
problème dans le canton de<br />
Neu<strong>ch</strong>âtel, mais également à<br />
l’é<strong>ch</strong>elle transjurassienne.<br />
La polémique que les directeurs<br />
de l’instruction publique<br />
des trois cantons devront aplanir<br />
concerne spécifiquement<br />
l’emplacement de l’ingénierie<br />
de la HE-Arc. La filière est<br />
trop petite avec ses 350 élèves<br />
(elle comptait encore 450 étudiants<br />
voici à peine cinq ans).<br />
Pour tou<strong>ch</strong>er les subventions<br />
de la Confédération – 15 000<br />
francs par élève –, elle devrait<br />
accueillir 500 élèves au minimum.<br />
D’où le compromis admis<br />
par nos voisins bernois et<br />
jurassiens d’une site unique à<br />
Neu<strong>ch</strong>âtel avec deux antennes<br />
à Delémont et Saint-Imier. La<br />
proposition neu<strong>ch</strong>âteloise, le<br />
mois dernier, de conserver le<br />
site de Neu<strong>ch</strong>âtel pour la filière<br />
santé et de confier l’ingénierie<br />
à La Chaux-de-Fonds<br />
fait évidemment tousser les<br />
partenaires au sein du Comité<br />
stratégique.<br />
Le maire de Saint-Imier Stéphane<br />
Boillat n’exclut pas de<br />
nouveaux efforts «pour autant<br />
Toujours le même regard<br />
Sylvie Perrinjaquet se<br />
rendra les mains vides, ou<br />
presque, à la séance du<br />
Comité stratégique. La <strong>ch</strong>effe<br />
du Département de l’éducation<br />
neu<strong>ch</strong>âtelois connaît certes les<br />
réserves émises par ses<br />
partenaires mais elle n’en a<br />
pas pris acte officiellement.<br />
«Le conseil d’Etat n’a pas<br />
modifié son appréciation. Je<br />
vais le signifier lors de cette<br />
réunion», indique-t-elle. Le<br />
bras de fer entre les trois<br />
ministres de l’éducation risque<br />
donc de s’intensifier, puisque<br />
«je vais rappeler que nous<br />
misons sur deux espaces:<br />
(DAVID MARCHON)<br />
JEAN STUDER<br />
«La Chaux-de-Fonds offre des garanties»<br />
Jean Studer n’arrive pas à croire à la survie de trois écoles d’ingénieurs<br />
situées sur un axe Bienne-Neu<strong>ch</strong>âtel-Yverdon. Aux yeux du Conseil d’Etat,<br />
La Chaux-de-Fonds offre davantage de garantie, a-t-il répété mardi soir... à<br />
La Chaux-de-Fonds! /sdx<br />
SPÉCIALISATION DE POINTE Le canton de Neu<strong>ch</strong>âtel invoque son tissu industriel régional pour installer la filière<br />
ingénierie à La Chaux-de-Fonds plutôt qu’un site unique à Neu<strong>ch</strong>âtel. (PHOTO HE-ARC)<br />
SYLVIE PERRINJAQUET demande<br />
deux espaces. (DAVID MARCHON)<br />
l’ingénierie et les arts appliqués dans le Haut, la santé dans le<br />
Bas», insiste-t-elle. Sylvie Perrinjaquet veut par ailleurs éviter<br />
de braquer les projecteurs sur Neu<strong>ch</strong>âtel. «Nous ne remettons<br />
pas en cause les instituts et laboratoires des autres régions.»<br />
Une remarque qui laisse penser que l’antenne bernoise de<br />
Saint-Imier pourrait subsister en dépit de sa proximité avec La<br />
Chaux-de-Fonds. Les séances risquent de se multiplier avant<br />
d’arriver à un accord. /ste<br />
«Des efforts<br />
sont encore<br />
imaginables,<br />
pour autant qu’un<br />
lieu de formation<br />
soit garanti<br />
à Saint-Imier»<br />
Stéphane Boillat,<br />
maire de Saint-Imier<br />
Le délai pour conduire la<br />
réflexion sur l’avenir de la HE-<br />
Arc court jusqu’à la fin de<br />
l’année. Heureusement, car «il<br />
faudrait un miracle pour qu’une<br />
solution se dégage demain»,<br />
présage Bernhard Pulver. Le<br />
conseiller d’Etat bernois n’est<br />
pas dupe, l’entier de la<br />
négociation est à reprendre<br />
pour assurer, comme <strong>ch</strong>acun le<br />
désire, la pérennité de<br />
l’institution transcantonale.<br />
Diplomate, le directeur de<br />
l’instruction publique bernoise<br />
reste convaincu que <strong>ch</strong>acun<br />
des trois cantons est en<br />
mesure «de lâ<strong>ch</strong>er quelque<br />
<strong>ch</strong>ose.» Lui-même étudierait<br />
d’autres possibilités pour le site<br />
de Saint-Imier, pour autant que<br />
l’effort neu<strong>ch</strong>âtelois soit<br />
équitable.<br />
Néanmoins, le ministre Vert<br />
admet que l’offre des<br />
Jurassiens et des Bernois<br />
qu’un lieu de formation soit garanti<br />
à Saint-Imier». Le président<br />
du comité directeur de la<br />
Haute école spécialisée de Suisse<br />
occidentale (HES-SO) attend les<br />
nouvelles propositions qui pourraient<br />
se dégager du Comité<br />
stratégique. Entre-temps, il ne<br />
peut qu’espérer que la Confédération<br />
admette que la particularité<br />
géographique de l’Arc jurassien<br />
lui vaille une dérogation.<br />
Or, «la marge de manœuvre<br />
n’est pas immense», juge-t-il. «Le<br />
cadre normatif à respecter limite<br />
la marge d’imagination.» /STE<br />
deviendrait caduque si «l’intérêt<br />
cantonal neu<strong>ch</strong>âtelois devait<br />
être prépondérant» dans ce<br />
dossier. Aussi espère-t-il que<br />
<strong>ch</strong>acun jouera cartes sur table<br />
dans le but bien compris, «de<br />
placer la pérennité de la HE-Arc<br />
au centre des préoccupations».<br />
Commentaire<br />
STÉPHANE DEVAUX<br />
ne.canton@lexpress.<strong>ch</strong><br />
Une exclusivité<br />
à faire valoir<br />
Le Conseil d’Etat neu<strong>ch</strong>âtelois apprécie le<br />
cadeau de ses voisins jurassiens et bernois:<br />
l’implantation sur son sol du site de la Haute<br />
Ecole Arc. Mais il ne lui plaît qu’à moitié. Un<br />
site, soit, mais sur deux espaces. D’accord pour<br />
l’économie et la santé à Neu<strong>ch</strong>âtel. Pour<br />
l’ingéniérie et les arts appliqués, ce sera La<br />
Chaux-de-Fonds. Le cœur du tissu industriel des<br />
Montagnes, comme il aime à le définir.<br />
Voilà où on en est. Et voilà où risquent de<br />
camper les trois partenaires si on s’en tient à ce<br />
raisonnement. Pendant ce temps, autour de l’Arc<br />
jurassien – mais au sein même de la HES de<br />
Suisse occidentale –, le campus d’Yverdon va<br />
continuer de croître et de lui faire de l’ombre.<br />
Faut-il donc s’obstiner à voir la sauvegarde de<br />
la filière ingéniérie sous le seul angle de la<br />
localisation de l’école? Pas sûr du tout. On<br />
s’explique: l’atout majeur de cette région, c’est<br />
l’infiniment petit. Les microte<strong>ch</strong>niques. Les<br />
nanote<strong>ch</strong>nologies. C’est cette carte de visite<br />
qu’elle doit exhiber en priorité. Or, que peut-elle<br />
faire de mieux, dans ce domaine, que de former<br />
les spécialistes de demain? Ceux d’ici, comme<br />
elle le fait déjà, et ceux d’ailleurs, ce qu’elle a<br />
bien plus de peine à faire. Que ne dit-on pas,<br />
aujourd’hui, sur son incapacité à drainer des<br />
étudiants d’autres horizons, plus prompts à<br />
rallier d’autres contrées, réputées moins austères?<br />
Moins austères ou bêtement plus accessibles. Et<br />
concurrentes, comme Yverdon. Eliminer ce<br />
risque de concurrence en s’assurant une forme<br />
d’exclusivité dans le «micro» et le «nano», en<br />
persuadant les autres acteurs romands qu’on y<br />
est les meilleurs, quitte à les laisser, eux, sa<br />
partager les autres spécialités de l’ingéniérie,<br />
est-ce à ce point irréaliste? C’est en tout cas une<br />
piste qu’il vaut la peine d’étudier.<br />
C’est aussi, et surtout, un sacré atout pour<br />
convaincre Berne que son savoir-faire, distinct de<br />
ses voisins, est irremplaçable. Qu’il soit dispensé<br />
à La Chaux-de-Fonds, à Neu<strong>ch</strong>âtel ou à Saint-<br />
Imier devient presque secondaire. /sdx<br />
La Haute Ecole Arc en <strong>ch</strong>iffres<br />
● Arts appliqués Formation de base: 72 étudiants. Formation continue:<br />
5. Tous à La Chaux-de-Fonds. Total: 77.<br />
● Gestion Formation de base: 334 étudiants (68 à Delémont, 266 à<br />
Neu<strong>ch</strong>âtel). Formation postgrade. 141. Formation continue: 90,<br />
uniquement à Neu<strong>ch</strong>âtel. Total: 565.<br />
● Ingéniérie Formation de base: 444 étudiants (270 au Locle, 12 à<br />
Delémont, 162 à Saint-Imier). Formation postgrade: 20, au Locle.<br />
Total: 464.<br />
● Santé Formation de base: 284 étudiants (87 à Delémont, 197 à<br />
Neu<strong>ch</strong>âtel). Formation postgrade: 107 (27 à Delémont, 80 à<br />
Neu<strong>ch</strong>âtel. Total: 391.<br />
● Répartition (1) A la rentrée académique, le19 septembre 2006,<br />
l’ensemble de la HE Arc comptait 1497 étudiants, dont 1134 en<br />
formation de base, 268 en formation postgrade et 95 en formation<br />
continue. Soit, par canton, 1141 à Neu<strong>ch</strong>âtel (trois sites), 194 dans<br />
le Jura et 162 dans le canton de Berne (un site <strong>ch</strong>acun).<br />
● Répartition (2) En formation de base, l’ingéniérie représente 40%<br />
des effectifs, l’économie 29%, la santé 25%, les arts appliqués 6%.<br />
/sdx<br />
La concurrence d’Yverdon pourrait devenir féroce<br />
BERNHARD PULVER croit aux vertus<br />
du compromis. (DAVID MARCHON)<br />
Dans le cas contraire, l’intérêt<br />
du canton de Berne diminuerait<br />
sérieusement. Dans l’ombre de<br />
La Chaux-de-Fonds, Saint-Imier<br />
pourrait entrer dans le giron de la<br />
Fa<strong>ch</strong>ho<strong>ch</strong>s<strong>ch</strong>ule bernoise. Ce que<br />
jusqu’à présent Bernhard Pulver<br />
veut éviter. Toutefois, le<br />
responsable bernois de<br />
l’éducation ne peut voir<br />
s’éteindre l’antenne de Saint-<br />
Imier et envoyer les étudiants du<br />
Jura bernois à La Chaux-de-<br />
Fonds dès la première année de<br />
formation. «Payer pour la HE-Arc<br />
sans rien avoir à Saint-Imier? Je<br />
ne sais pas ce qu’en dirait mon<br />
Grand Conseil», s’amuse-t-il en<br />
connaissant par avance la<br />
réponse. Par contre, Bernhard<br />
Pulver ne se hasarde pas à un<br />
pronostic sur l’avenir en cas<br />
d’entêtement au Château. «Le<br />
canton de Neu<strong>ch</strong>âtel prend peutêtre<br />
un risque. A tout vouloir<br />
gagner aujourd’hui, il court le<br />
danger de tout perdre dans le<br />
futur». L’allusion est à peine<br />
voilée: si l’offre neu<strong>ch</strong>âteloise<br />
venait à pâtir d’une faiblesse<br />
dans ses infrastructures ou d’une<br />
taille jugée trop modeste, la<br />
concurrence d’Yverdon pourrait<br />
devenir féroce sur le mar<strong>ch</strong>é de<br />
la formation. /ste<br />
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