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Fiche métier - MIP de Louhans

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Quelque soit le conseiller, les jeunes sontsuivis régulièrement en entretien ou partéléphone. « Les accompagnementss’inscrivent dans la durée, la solution estrarement immédiate, surtout lorsque lesproblématiques sont nombreuses. Il faut <strong>de</strong> lapatience et <strong>de</strong> la persévérance aussi bienpour le jeune que pour le conseiller, dit ensouriant Gaspard. On se fixe ensemble <strong>de</strong>sobjectifs à atteindre, qu’ils soient personnelsou professionnels, et <strong>de</strong>s échéances. Il peuts’agir d’aller à la MIFE se renseigner sur <strong>de</strong>smétiers, téléphoner à un centre <strong>de</strong> formation,contacter <strong>de</strong>s professionnels, aller vers lesautres, gérer son budget, prendre <strong>de</strong>scontacts avec <strong>de</strong>s administrations… Toutdépend du jeune. Pour une jeune fille trèstimi<strong>de</strong>, on s’était fixé ensemble commeobjectif qu’elle sorte <strong>de</strong> chez elle pour aller àla boulangerie. Je ne laisse pas le jeune livré àlui-même. On établit une sorte <strong>de</strong> contratmoral, nous prenons <strong>de</strong>s engagementsréciproques : je lui donne certainesinformations, je me renseigne et lui s’engageà faire certaines démarches.Lorsqu’un jeune cherche un lieu <strong>de</strong> stage,j’insiste pour que ce soit lui qui appellel’employeur. Je ne veux pas le faire à sa place,même si cela peut paraitre plus simple. Il doitse rendre compte <strong>de</strong>s exigences du mon<strong>de</strong> dutravail et <strong>de</strong>s co<strong>de</strong>s à respecter. C’estd’ailleurs assez drôle : lorsque j’explique aujeune qu’il va <strong>de</strong>voir passer l’appel pendant ladurée <strong>de</strong> notre entretien, en général il blêmit.Je fais le point avec lui pour le conseiller sur lamanière <strong>de</strong> se présenter, je l’encourage. Biensouvent, il me met <strong>de</strong>hors pour se sentir plusà l’aise. Et quelques minutes plus tard, ilressort souriant, car fier <strong>de</strong> lui. »Gaspard nous explique qu’il accompagneaussi <strong>de</strong>s jeunes à l’extérieur. « J’aiaccompagné une jeune en centre-ville pourqu’elle démarche <strong>de</strong>s salons <strong>de</strong> coiffure pourfaire un stage, voire plus tard un contratd’apprentissage. Je suis resté en retrait, prêt àintervenir si elle avait besoin. Mon ai<strong>de</strong> ne selimite pas aux murs <strong>de</strong> mon bureau, même sije regrette d’avoir <strong>de</strong> moins en moins le tempsd’aller sur le terrain. »Lorsque Gaspard revoit le jeune, il revientsur le précé<strong>de</strong>nt entretien et les objectifsfixés. « Les jeunes ont tendance à sedémobiliser et à s’essouffler en coursd’accompagnement. Il faut les ai<strong>de</strong>r à seremotiver, quitte à se répéter souvent.J’essaie <strong>de</strong> trouver le bon équilibre pour nepas trop intervenir en lui laissant une placed’acteur dans son projet. Parfois, j’ai besoin<strong>de</strong> recadrer. Je leur dis clairement lorsque jene suis pas d’accord avec eux, je ne vais pastoujours dans leur sens. Il faut parfoisramener le jeune à la réalité. Les jeunes ontl’air d’apprécier ce type <strong>de</strong> relation basée surla franchise et l’honnêteté. Ils savent que jesuis toujours disponible, mais qu’ils doiventrespecter certaines règles comme, parexemple, celle <strong>de</strong> respecter les horaires. Ilsretrouveront ce type d’exigences plus tard enentreprise. »Gaspard apporte <strong>de</strong>s conseils pour les CV,les lettres <strong>de</strong> motivation, les formations…« J’ai<strong>de</strong> le jeune à prendre conscience <strong>de</strong> sonpotentiel, à trouver sa voie. Pour cela, j’utilise<strong>de</strong>s dispositifs tels que les stages enentreprises, les contrats aidés, les CIVIS… J’aireçu une jeune maman qui était sousl’emprise <strong>de</strong> son compagnon qui lui disaitqu’elle ne valait rien. Elle avait totalementperdue confiance en elle. J’ai essayé <strong>de</strong>valoriser avec elle son rôle <strong>de</strong> maman, sescompétences et ses projets. On a mis en placeun stage, trouvé une solution pour sesproblèmes <strong>de</strong> gar<strong>de</strong> et <strong>de</strong> mobilité. »Les projets <strong>de</strong>s jeunes évoluent souvent encours d’accompagnement, rien n’est jamaisfigé. « L’idée <strong>de</strong> départ peut être très éloignéedu projet final. Une jeune peut avoir très envie<strong>de</strong> <strong>de</strong>venir coiffeuse, puis, au moment <strong>de</strong>partir en stage, changer complètement d’avis.Certains ne se fixent sur rien et passent d’unprojet à un autre. C’est parfois très frustrant,mais ce sont les aléas <strong>de</strong> l’accompagnement.C’est une phase d’exploration et <strong>de</strong> travail surle projet qui est nécessaire. Parfoisl’accompagnement est moins chaotique, enfait tout dépend <strong>de</strong> la façon dont le jeunes’investit. J’ai reçu un jeune, titulaire du BEPAservices aux personnes. Il voulait s’orienterdans la vente. Je lui ai présenté les métiers etles formations. Il a fait quelques stages qui luiont permis <strong>de</strong> réaliser qu’il ne voulait pas faireça. On a alors réfléchi ensemble à un nouveauprojet. Il s’est finalement montré intéressé parle métier d’Ai<strong>de</strong> médico-psychologique. Lesquelques stages qu’il a effectués l’ontconforté dans son idée. Je l’ai orienté vers unpartenaire, l’APP, pour la préparation duconcours d’entrée. Entre temps, il a eu uneproposition d’emploi dans un établissementpour un remplacement en foyerd’hébergement, et, par la suite, peut-être seformer. »Le travail partenarial est très important.Gaspard est en lien avec <strong>de</strong> nombreusesstructures et professionnels : Pôle Emploi,CIO, Assistantes sociales, Educateurs, APP,MIFE, foyer <strong>de</strong> jeunes travailleurs, CAF,structures d’insertion (Le Pont), MDPH ainsique <strong>de</strong> nombreuses entreprises locales … « Jem’appuie beaucoup sur les partenaires pourobtenir <strong>de</strong>s informations et faire bénéficier lesjeunes <strong>de</strong> leurs services. Avec le CIO, nousanticipons les situations d’échec scolaire,avec la MDPH nous montons <strong>de</strong>s dossiers <strong>de</strong>reconnaissance <strong>de</strong> travailleur handicapé... »Gaspard suit plusieurs jeunes issus <strong>de</strong> lacommunauté <strong>de</strong>s gens du voyage. Il a en têtela situation d’un jeune en particulier : « sur leplan culturel, c’est très enrichissant et il fauts’adapter à un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie itinérant souventincompatible avec l’idée d’une stabilitéprofessionnelle. Malgré un parcours chaotiqueprofessionnellement et personnellement, cejeune a suivi une formation <strong>de</strong> cariste pourlaquelle il a fallu trouver un financement. Pourl’instant, il a trouvé une certaine stabilité etest prêt à chercher un emploi. »Un conseiller doit avoir <strong>de</strong> réelles capacitésd’adaptation et d’écoute. Il ne doit jamaistomber dans le jugement. « Sans cela, iln’arrivera pas à nouer une relation <strong>de</strong>confiance avec le jeune. Sans confiance etrespect, l’accompagnement ne sera pas bon. »Les tâches administratives prennent <strong>de</strong> plusen plus <strong>de</strong> temps aux conseillers. Chaquecontact et entretien doivent être notés dansun logiciel propre au réseau <strong>de</strong>s MissionsLocales. « C’est surtout un outil statistique quipermet <strong>de</strong> contrôler la réussite ou non <strong>de</strong> nosobjectifs. C’est assez fastidieux, maisindispensable. Mon collègue <strong>de</strong> régionparisienne tape dans le logiciel pendantl’entretien avec le jeune. Personnellement, jepréfère le faire après. » Gaspard tient aussi undossier personnel et confi<strong>de</strong>ntiel sur chaquejeune suivi. « Dans le logiciel, on note peud’informations. Dans nos dossiers, papiers ouinformatiques, nous sommes plus complets. »Gaspard partage son temps entre lesentretiens individualisés avec les jeunes, lesdémarches administratives et <strong>de</strong>s projetscollectifs. « Les entretiens sont le cœur <strong>de</strong>notre métier, mais notre action ne se limitepas à ça. Nous travaillons en équipe surplusieurs projets collectifs : <strong>de</strong>s clubsthématiques en fonction <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong>sjeunes et un espace <strong>de</strong> socialisation. Achaque projet correspond un objectif. Au-<strong>de</strong>là<strong>de</strong> l’objectif professionnel, la finalité <strong>de</strong> cesactions est <strong>de</strong> permettre aux jeunes <strong>de</strong> serencontrer, <strong>de</strong> créer du lien, <strong>de</strong> développer<strong>de</strong>s compétences psycho-sociales, <strong>de</strong> s’ouvrirsur les autres et sur l’extérieur… Il peut s’agir<strong>de</strong> visites d’entreprises ou <strong>de</strong> CFA, d’ateliersthématiques sur la gestion du budget, laparentalité par exemple… Il est très difficile <strong>de</strong>mobiliser les jeunes sur du collectif, car ilssont dans une démarche individualiste. C’estun défi pour nous. C’est pour cette raison quenous partons toujours <strong>de</strong> sujets concrets. Pourcette rentrée, dans le but <strong>de</strong> les faireparticiper, nous <strong>de</strong>mandons aux jeunes <strong>de</strong>proposer leurs idées. » Gaspard va d’ailleursprofiter <strong>de</strong>s entretiens individuels pourencourager les jeunes à émettre <strong>de</strong>s idées <strong>de</strong>projets. « Parallèlement, nous développonsnos relations avec les entreprises pour créerun réseau. »12 Les fiches métiers <strong>de</strong> la <strong>MIP</strong>… Tel : 03.85.76.08.25… Site web http://www.mip-louhans.asso.fr

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