Ecole du dimancheJeunesAteliers-débatRéflexions bibliquesCulteTémoignagesActions pour tousLes différentesdimensions du partageà la lumière de la BiblePar Daniel HillionResponsable des relations publiques du <strong>SEL</strong>L’étude qu’on va lire se propose de souligner quelques aspects importantsdu thème du partage à la lumière de la Bible. En mettant le partage enrelation ou en opposition avec d’autres questions, nous serons mieux enmesure d’en découvrir les différentes dimensions… pour nous mettre ounous remettre en route dans nos relations quotidiennes.<strong>Partager</strong>,ça change tout !Pour eux,pour nous.Introduction : le fondementpour une pratique chrétiennedu partageOn s’accordera à reconnaître que le partageest une valeur humaine assezconsensuelle : peu, parmi nos contemporains,se déclareraient ouvertement« contre » le partage. Ce qui n’implique paspour autant, bien sûr, que la pratique dupartage suive automatiquement le discoursqui lui est favorable. Que le partage soitune valeur « humaine », que ce soit la« nature » (comme le pensait Jean Calvin)1qui nous enseigne à secourir les pauvres,n’autorise pas les chrétiens à se montrernégligeant à cet égard, bien au contraire ! Ilest préoccupant que certains croyants, parsouci d’être « spirituels » ou de refusertoute forme d’« humanisme » puissent parfoisse montrer moins « humains » queleurs concitoyens non-chrétiens… C’estDieu qui est l’auteur de notrehumanité et c’est lui que noushonorons en nous montrant« humains ».Commençons par poser un fondementnet : c’est notre relation avecDieu et le salut que le SeigneurJésus nous a acquis qui justifie etdonne son sens au partage. C’estprécisément parce que tout ce queje possède me vient de Dieu etparce que c’est Jésus et non pasmoi qui est le centre du monde qu’ilme faut partager avec mon prochainet m’ouvrir à ses besoins.D’autre part, c’est le Saint-Espritqui nous rend capables et désireuxde nous engager dans unedémarche de partage. Celui quiperd de vue la dimension« verticale » de l’existence humainedans son approche du partagerisque de sombrer dans l’utopie,l’angélisme ou l’activisme (et dansles désillusions qui suivent souvent). Lapriorité de la relation avec Dieu, le Père, leFils et le Saint-Esprit est le fondementnécessaire à une pratique chrétienne dupartage.Une action chrétienne dans un monde en détresse
Quelques thèmes en relationou en opposition avec celui dupartagePartage et hospitalitéL’une des formes par excellence du partagedans la Bible est l’hospitalité et cela dès letemps des patriarches. Il s’agit de partagersa table ou sa maison avec celui qui est depassage. Le sens de l’hospitalité était particulièrementmarqué à l’époque biblique.Lot semble préférer que ses filles soientviolées plutôt que de voir les habitants deSodome faire du mal aux anges qu’il aaccueillis chez lui (cf. Genèse 19.8 1 et égalementJuges 19.23-24). Job revendique,comme preuve de sa justice devant Dieu :« L’étranger ne passait pas la nuit dehors,j’ouvrais ma porte au voyageur… » (31.32) 2On peut relever que certains textes lientplus particulièrement l’hospitalité et le partageavec les pauvres : Ésaïe 58.7 qui parled’amener à la maison les pauvres sansabri ; Luc 14.13 qui exhorte à inviter lespauvres lorsque l’on donne un festin.Il faut préciser que si l’hospitalité est manifestementl’une des formes que prennent lepartage et l’amour du prochain dans l’Écriture,l’accent (en particulier dans le NouveauTestament) tombe nettement sur laresponsabilité du chrétien à l’égard de sesfrères et sœurs dans la foi (cf. par exempleHébreux 13.1-2 qui lie « amour fraternel »et « hospitalité »). Un certain type d’hospitalitédoit même être refusé à des hérétiquesnotoires (cf. 2 Jean 10) 3 .droit aux pauvres et que nous serionsinjustes de ne pas leur donner. Certaineslois de l’Ancien Testament prescrivent unesorte de partage : la loi sur le grappillage etle glanage ordonne de laisser une part 4 deson champ et de sa vigne au pauvre (Lévitique19.9-10). Les lois sur la dîme sontintéressantes à relever également, même sil’ensemble des prescriptions sur le sujetest assez complexe et a donné lieu à desinterprétations divergentes (notamment surla question de savoir s’il y avait une seuleou plusieurs dîmes). Sans entrer dans cesdébats on peut en tout cas relever que chacunconsommait une partie de la dîme qu’iloffrait, mais il devait le faire, la troisièmeannée, en partageant avec le lévite, laveuve, l’orphelin et l’étranger (Deutéronome14.22-29 ; cf. Deutéronome 26 qui parleaussi des prémices).Partage et solidaritéLa fameuse collecte envers les chrétienspauvres de Jérusalem est une question departage : « … il s’agit, non de vous exposerà la détresse pour le soulagement desautres, mais de suivre une règle d’égalité :dans la circonstance présente, votre abondancepourvoira à leur indigence… »(2 Corinthiens 8.13)Il y a aussi une solidarité avec le prochain,quel qu’il soit, en raison de l’humanité communeà laquelle chacun a part. Sodome quiavait du pain à satiété et qui ne fortifiait pasla main du pauvre est condamnée pourcela : elle n’a pas profité de son abondancepour partager (Ézéchiel 16.49-50).Les lois sur le partageIl peut y avoir une notion de justice quientre dans celle de partage : chacun doitrecevoir la part qui lui revient. Il est intéressantde relever de quelle manière l’Écrituredétermine ce qui revient à chacun : plusieurscritères entrent en ligne de compte.Dans le partage d’un héritage, la part del’aîné est de droit plus importante que cellede ses frères, même si le père en préfèreun autre (cf. Deutéronome 21.15-17). Parcontre, pour le partage du butin, « la partde celui qui est descendu au combat et lapart de celui qui est resté près desbagages, doivent être les mêmes :ensemble ils partageront. » (1 Samuel30.24)Partage et communionLes thèmes du partage et de la communionsont très proches, d’autant que « communion» est parfois très concret dans le NouveauTestament – au point que le mot grec(communion) est parfois traduit par « partage» dans certaines versions 5 . L’un dessens du mot « communion » est celui de1 Le texte ne dit pas que Lot ait eu raison d’agir ainsi.2 On pourrait prolonger en réfléchissant sur la placede l’étranger dans la loi de Moïse. La manière dont ontraite l’immigrant, celui qui est isolé par rapport à lacommunauté dont il est originaire, a à voir avec laquestion de l’hospitalité.3 On peut discuter sur le sens de l’expression « … ne lerecevez pas dans votre maison. » Elle pourrait désignerl’accueil dans l’Église qui se réunissait dans unemaison. Une chose est claire cependant : l’hospitalité<strong>Partager</strong>,sans limite et sans critère, n’est pas un idéal biblique.On ne partage pas tout avec tout le monde.ça change tout !4 La proportion n’est pas précisée et dépendait sansdoute de la générosité de chacun.Pour eux,La question qui peut se poser est de savoir 5 C’est le cas par exemple en 2 Corinthiens 9.13 que lapour nous. s’il y a une part de nos biens qui revient de Bible en français courant rend par : « Impression- .../...2Une action chrétienne dans un monde en détresse