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PDF (Intro, Chapitre 1, 2) - Les thèses en ligne de l'INP - Institut ...

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N° d’ordre : 2541Thèseprés<strong>en</strong>téepour obt<strong>en</strong>irLE TITRE DE DOCTEUR DE L’INSTITUT NATIONAL POLYTECHNIQUE DE TOULOUSEÉcole doctorale : Mécanique, énergétique, génie civil et procédéSpécialité : Dynamique <strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>sPar M. REBAÏ MehdiTitre <strong>de</strong> la thèseANALYSE ET MODÉLISATION DEL'ÉCOULEMENT ET DU COLMATAGED'UN FILTRE À AIR PLISSÉSout<strong>en</strong>ue le 13 Novembre 2007 <strong>de</strong>vant le jury composé <strong>de</strong> :M. SCHMITZ Philippe Présid<strong>en</strong>tMM. PRAT Marc Directeur <strong>de</strong> thèseFLETCHER DavidRapporteurGOYEAU B<strong>en</strong>oitRapporteurMEIRELES MartineMembreBACLET R<strong>en</strong>éMembre


Remerciem<strong>en</strong>ts<strong>Les</strong> remerciem<strong>en</strong>ts, par expéri<strong>en</strong>ce personnelle et à <strong>en</strong> juger par le sondage effectué au laboratoire,constitu<strong>en</strong>t la partie la plus lue d’une thèse, juste après le titre et à égalité avec lerésumé <strong>de</strong> la thèse.<strong>Les</strong> remerciem<strong>en</strong>ts sont l’occasion <strong>de</strong> faire le point sur une expéri<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>richissante quereprés<strong>en</strong>te la thèse, aussi bi<strong>en</strong>, du point <strong>de</strong> vue sci<strong>en</strong>tifique, que du point <strong>de</strong> vue humain. Cetteav<strong>en</strong>ture a été facilitée par les différ<strong>en</strong>tes personnes qui ont bi<strong>en</strong> voulu m’accompagner toutau long <strong>de</strong> cette thèse. Je ti<strong>en</strong>s ainsi à remercier Marc Prat, mon directeur <strong>de</strong> thèse, pour lesdiverses idées qu’il a pu apporter lors <strong>de</strong> discussions intéressantes et, cela, tout au long <strong>de</strong> lathèse. Je lui suis égalem<strong>en</strong>t reconnaissant <strong>de</strong> la pati<strong>en</strong>ce qu’il a su montrer tout particulièrem<strong>en</strong>tlors <strong>de</strong> la rédaction.Mes remerciem<strong>en</strong>ts vont égalem<strong>en</strong>t à Philippe Schmitz, qui a accepté <strong>de</strong> prési<strong>de</strong>r le jury <strong>de</strong>ma thèse, et à Martine Meireles, égalem<strong>en</strong>t membre du jury. <strong>Les</strong> différ<strong>en</strong>tes discussions que j’aipu avoir avec eux ont été la source <strong>de</strong> nombreuses idées. M. Meireles m’a par ailleurs permis <strong>de</strong>réaliser à l’ESRF les images <strong>de</strong> média fibreux colmatés obt<strong>en</strong>ues par microtomographie, imagesprés<strong>en</strong>tées dans ce docum<strong>en</strong>t, et malheureusem<strong>en</strong>t pas suffisamm<strong>en</strong>t exploitées, faute <strong>de</strong> temps.Je ti<strong>en</strong>s à remercier D. Fletcher et B. Goyeau, rapporteurs <strong>de</strong> mon travail <strong>de</strong> thèse. Lapertin<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> leurs remarques a permis d’améliorer gran<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t le docum<strong>en</strong>t final.Je n’oublie pas le part<strong>en</strong>aire industriel <strong>de</strong> la thèse : Mecaplast L<strong>en</strong>s. <strong>Les</strong> r<strong>en</strong>contres que j’aipu y faire ont été particulièrem<strong>en</strong>t intéressantes du point <strong>de</strong> vue humain et sur le plan <strong>de</strong> ladécouverte du fonctionnem<strong>en</strong>t d’une <strong>en</strong>treprise. Mes p<strong>en</strong>sées vont tout d’abord aux membres <strong>de</strong>l’équipe Etu<strong>de</strong>s Avancées (Bertrand Colomb, Stéphanie Capo Canizares, Juli<strong>en</strong> Maillet, RonyAkiki, Sylvain Demeulemeester, Jean-Pierre Mimard), avec une m<strong>en</strong>tion spéciale à Stéphaniepour la réalisation <strong>de</strong> toutes les images MEB <strong>de</strong> cette thèse et à Sylvain pour sa participationactive et son expertise <strong>en</strong> média non-tissé. Je p<strong>en</strong>se égalem<strong>en</strong>t au service Laboratoire et plusparticulièrem<strong>en</strong>t à Dany, Bob, Seb, Michel J, Christian et tout l’atelier pour leur ai<strong>de</strong> lors <strong>de</strong>la réalisation <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts essais effectués lors <strong>de</strong> ma thèse. Enfin je suis re<strong>de</strong>vable à R. Bacletd’avoir choisi ma candidature pour ce sujet <strong>de</strong> thèse et d’avoir accepté <strong>de</strong> faire partie <strong>de</strong> monjury et cela malgré les diverg<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> points <strong>de</strong> vue et discussions plus qu’animées que j’ai puavoir avec lui, certaines allant jusqu’à la remise <strong>en</strong> cause du <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir <strong>de</strong> la thèse.Ces années passées à travailler sur ce sujet n’aurai<strong>en</strong>t pu être aussi productives sans l’ambianceépanouissante que j’ai pu trouver à l’IMFT. <strong>Les</strong> nombreuses discussions avec Ka<strong>de</strong>r(B<strong>en</strong>machou), Oxa (rango Laur<strong>en</strong>t) et Franck (Noël) m’ont permis <strong>de</strong> mieux compr<strong>en</strong>dre etappréh<strong>en</strong><strong>de</strong>r le mon<strong>de</strong> fantastique <strong>de</strong>s milieux poreux et plus précisém<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la filtration. Cetteambiance a favorisé le travail et l’échange sci<strong>en</strong>tifique. <strong>Les</strong> pauses café et les repas du midi, avecleurs animations et leurs discussions au langage fleuri, constituai<strong>en</strong>t les mom<strong>en</strong>ts forts <strong>de</strong> la vie<strong>en</strong> collectivité du groupe GEMP permettant <strong>de</strong> se dét<strong>en</strong>dre avant d’être à nouveau confrontéaux problèmes du sujet <strong>de</strong> ma thèse. Je ti<strong>en</strong>s donc à saluer les animateurs, <strong>de</strong> diverses manières,<strong>de</strong> ces mom<strong>en</strong>ts très agréables à l’IMFT : Yvan Aspa, Pauline Assemat, David Bailly, Ian Billanou,Fabi<strong>en</strong> Chauvet, Dami<strong>en</strong> Ch<strong>en</strong>u, Chraibi Hamza,Magali Cochet, Typhaine Coquard, DomCourret, Hossein Davarzani, Hossein Fa<strong>de</strong>i, Fred Frezouls (Flukiger), Farfa (Olivier ), RomainGuibert, Flor<strong>en</strong>t H<strong>en</strong>on, Alexandre Lapène, Antoine Mallet, Laur<strong>en</strong>t Risser, B<strong>en</strong>jamin Palva<strong>de</strong>au,Stéphanie Veran, Ka<strong>de</strong>r B<strong>en</strong>machou, Franck Noël, Xavier Toussaint, ainsi que les stagiairesqui y ont participé.Parmi les différ<strong>en</strong>tes personnes que j’ai côtoyées à l’IMFT, je ti<strong>en</strong>s à saluer mes collègues<strong>de</strong> bureau : Fred, Ian et Fabi<strong>en</strong>. En effet, survivre <strong>en</strong> ma prés<strong>en</strong>ce dans le bureau n’est pasune mince affaire. Ils ont dû subir au quotidi<strong>en</strong> les comptines pour <strong>en</strong>fants, radio F(l)IP et lesi


discussions interminables au goût <strong>de</strong> certains. Il semble que les séquelles laissées à la suite <strong>de</strong> ceséjour, bureau 203, ne puiss<strong>en</strong>t se résorber un jour.Enfin, j’ai pu passer, <strong>en</strong> compagnie <strong>de</strong> ma femme et <strong>de</strong> ma petite famille (Laura et un peuplus tard Naël) <strong>de</strong> très bonnes soirées et week-<strong>en</strong>ds avec Fred, B<strong>en</strong>oit ou Typhaine : merci !Mes par<strong>en</strong>ts ainsi que mes frères occup<strong>en</strong>t une place toute particulière dans mes p<strong>en</strong>sées.Leur prés<strong>en</strong>ce, affection et souti<strong>en</strong> m’ont permis <strong>de</strong> m’épanouir et <strong>de</strong> poursuivre <strong>de</strong> si longuesétu<strong>de</strong>s. Je les remercie égalem<strong>en</strong>t d’avoir participé activem<strong>en</strong>t à chasser les fautes d’orthographeet <strong>de</strong> français qui se sont cachées à mon insu dans le manuscrit permettant à celui-ci d’être unpeu plus lisible, ou moins illisible selon les points <strong>de</strong> vue.Je dédie ma thèse à Kathrin, Laura et Naël qui ont dû supporter les effets négatifs <strong>de</strong> fin <strong>de</strong>thèse : les mauvaises humeurs, l’indisponibilité et les abs<strong>en</strong>ces. Leur prés<strong>en</strong>ce m’a permis, lors<strong>de</strong>s mom<strong>en</strong>ts difficiles <strong>de</strong> la thèse, <strong>de</strong> ne pas perdre pied et <strong>de</strong> rester luci<strong>de</strong> face aux problèmesr<strong>en</strong>contrés. Par leurs paroles (Kathrin), rires et sourires (Laura et Naël), ils m’ont permis <strong>de</strong> meressourcer lors <strong>de</strong>s mom<strong>en</strong>ts les plus difficiles.A toutes ces personnes, et à toutes celles que j’ai pu oublier <strong>de</strong> citer, bi<strong>en</strong> malgré moi,et dont le souv<strong>en</strong>ir surgira dès l’impression <strong>de</strong> ce docum<strong>en</strong>t, j’exprime ma gratitu<strong>de</strong> et mareconnaissance. On a toujours besoin d’autres personnes pour se réaliser. Vous y avez tous,à votre façon, contribué. Je n’ai que rarem<strong>en</strong>t l’occasion <strong>de</strong> témoigner <strong>de</strong> ma gratitu<strong>de</strong>, <strong>de</strong>ma reconnaissance ou tout simplem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> mon affection, c’est pourquoi, je saisis ce mom<strong>en</strong>tprivilégié pour vous <strong>en</strong> faire part.ii


”Ce qui pose problème n’est pas ce que nous ne savons pas,c’est ce que nous t<strong>en</strong>ons pour certain et qui ne l’est pas.””What gets us into trouble is not what we don’t know,it’s what we know for sure that just ain’t so”Mark Twainiii


RésuméL’objectif <strong>de</strong> ce travail <strong>de</strong> thèse est <strong>de</strong> développer un outil <strong>de</strong> calcul numérique permettant<strong>de</strong> prédire le colmatage d’un médium fibreux plissé. Nous nous sommes pour cela appuyé surune approche multi-échelle <strong>en</strong> suivant une démarche par changem<strong>en</strong>ts d’échelle successifs. Nousétudions tout d’abord l’écoulem<strong>en</strong>t sans particules à l’échelle <strong>de</strong>s fibres et du médium puis àl’échelle du pli. Nous développons un modèle d’écoulem<strong>en</strong>t dans le pli <strong>en</strong> nous appuyant sur unehypothèse d’affinité <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong> vitesses et <strong>de</strong> pression.La combinaison d’un modèle <strong>de</strong> colmatage du médium plan et du modèle d’écoulem<strong>en</strong>tdans le pli a permis <strong>de</strong> mettre <strong>en</strong> place un modèle <strong>de</strong> colmatage à l’échelle du médium plissé.L’exploitation du modèle ainsi obt<strong>en</strong>u permet <strong>de</strong> mieux compr<strong>en</strong>dre le colmatage d’un filtreplissé. Il constitue un outil d’ai<strong>de</strong> à la conception <strong>de</strong>vant permettre <strong>de</strong> réduire le nombre d’essaiset donc le temps <strong>de</strong> conception du filtre.Mots-clés: Filtre plissé, filtration <strong>de</strong> l’air, modélisation, colmatageAbstractThe main objective of this work is the <strong>de</strong>velopm<strong>en</strong>t of a numerical tool allowing the predictionof the clogging of a pleated fibrous filter for air filtration. The study is based on a multi-scaleapproach from the fiber scale to the pleated filter scale. The work is divi<strong>de</strong>d into two parts. Thefirst one <strong>de</strong>als with the flow field (without particles) insi<strong>de</strong> the fibrous medium and the pleat.The flow mo<strong>de</strong>l insi<strong>de</strong> a pleat is based on the assumption of a similarity solution. The secondpart is <strong>de</strong>voted to the clogging mo<strong>de</strong>l of a pleated filter, which is obtained by combining theclogging mo<strong>de</strong>l for a flat fibrous media with the flow mo<strong>de</strong>l insi<strong>de</strong> the pleat.Clogging of pleated filter is studied with this mo<strong>de</strong>l, which can also be consi<strong>de</strong>red as acomputational sizing and <strong>de</strong>sign tool. Using the mo<strong>de</strong>l will reduce the number of trials andtherefore the overall time of pleated filter <strong>de</strong>sign.Keywords: pleated filter, air filtration, mo<strong>de</strong>lisation, cloggingv


Table <strong>de</strong>s matières<strong>Intro</strong>ductionNom<strong>en</strong>claturePartie I Hydrodynamique du filtre propre (sans particules) 1<strong>Chapitre</strong> 1Médium Plan1.1 <strong>Intro</strong>duction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31.1.1 Généralités sur les média non-tissés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41.1.2 Média utilisés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81.2 Caractérisation <strong>de</strong>s média fibreux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81.2.1 Structure interne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91.2.2 Perméabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151.3 Choix du modèle <strong>de</strong> perméabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 311.3.1 Aperçu bibliographique sur l’estimation <strong>de</strong> la perméabilité . . . . . . 311.3.2 Comparaisons <strong>de</strong>s modèles aux résultats expérim<strong>en</strong>taux . . . . . . . . 391.3.3 Modèle multi-fibres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 431.4 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45vii


Table <strong>de</strong>s matières<strong>Chapitre</strong> 2Échelle du pli2.1 <strong>Intro</strong>duction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 472.1.1 Prés<strong>en</strong>tation du problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 482.1.2 <strong>Les</strong> différ<strong>en</strong>ts ordres <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 502.2 Modèle d’écoulem<strong>en</strong>t dans les plis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 532.2.1 Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 532.2.2 Résultats expérim<strong>en</strong>taux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 622.2.3 Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t dans les plis à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> Flu<strong>en</strong>t 642.2.4 Modèle d’écoulem<strong>en</strong>t à <strong>de</strong>ux équations pour les grands Reynolds <strong>de</strong>filtration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 772.3 Validation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 862.3.1 S<strong>en</strong>sibilité <strong>de</strong> la solution au maillage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 862.3.2 Vérification du modèle à ouverture uniforme . . . . . . . . . . . . . . 862.3.3 Vérification théorique du modèle à ouverture variable . . . . . . . . . 882.3.4 Validation du modèle à ouverture uniforme par Flu<strong>en</strong>t . . . . . . . . 892.3.5 Validation par Flu<strong>en</strong>t du modèle à ouverture variable . . . . . . . . . 922.3.6 Validation expérim<strong>en</strong>tale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 962.3.7 Conclusion sur la validation <strong>de</strong> l’aéraulique du pli . . . . . . . . . . . 992.4 Exploitation du modèle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1002.4.1 Comparaison <strong>en</strong>tre le modèle à grand Reynolds et le modèle à faibleReynolds . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1002.4.2 Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s paramètres du média plissé sur la chute <strong>de</strong> pression . . 1002.4.3 Influ<strong>en</strong>ce du plissage sur l’écoulem<strong>en</strong>t . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1032.4.4 Recherche <strong>de</strong> la d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> pli optimale . . . . . . . . . . . . . . . . . 1112.4.5 Impact d’une compression variable du médium le long du pli . . . . . 1172.5 Conclusion sur l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’aérodynamique dans un pli . . . . . . . . . . . . . 117viii


Partie II Colmatage 121<strong>Chapitre</strong> 3Médium Plan3.1 <strong>Intro</strong>duction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1233.2 Bibliographie sur le colmatage <strong>de</strong>s média plans . . . . . . . . . . . . . . . . . 1253.2.1 Résultats globaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1253.2.2 Colmatage <strong>en</strong> profon<strong>de</strong>ur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1303.2.3 Colmatage <strong>en</strong> surface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1383.2.4 Modélisation qualitative <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression lors ducolmatage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1423.3 Colmatage médium plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1493.3.1 Protocole expérim<strong>en</strong>tal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1493.3.2 Analyse <strong>de</strong>s images <strong>de</strong> colmatage <strong>de</strong> médium plan . . . . . . . . . . . 1543.3.3 Évolution <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression lors du colmatage . . . . . . . . . . 1683.3.4 Modèle empirique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1703.4 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174ix


Table <strong>de</strong>s matières<strong>Chapitre</strong> 4Colmatage médium plissé4.1 <strong>Intro</strong>duction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1774.1.1 Transport <strong>de</strong>s particules . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1784.1.2 Aperçu bibliographique sur les modèles <strong>de</strong> colmatage <strong>de</strong> médium plissé 1794.2 Modélisation du colmatage du médium plissé . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1804.2.1 Hypothèses <strong>de</strong> travail du modèle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1814.2.2 Équations <strong>de</strong> couplage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1814.3 Comparaison modèle-résultats expérim<strong>en</strong>taux . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1874.3.1 Résultats expérim<strong>en</strong>taux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1874.3.2 Comparaison avec le modèle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1874.4 Analyse <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>dant la phase <strong>de</strong> colmatage . . . . 1924.4.1 Différ<strong>en</strong>ts scénarii <strong>de</strong> colmatage d’un médium plissé à ouverture uniforme1924.4.2 Pli à ouverture variable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1944.4.3 Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la perméabilité du fond <strong>de</strong> pli . . . . . . . . . . . . . . . 1994.5 Conclusion sur l’étu<strong>de</strong> du colmatage d’un pli . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1994.6 Optimisation du nombre <strong>de</strong> plis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2004.6.1 Comparaison <strong>de</strong>s simulations et <strong>de</strong>s résultats expérim<strong>en</strong>taux . . . . . 2014.6.2 Conclusion - optimisation du nombre <strong>de</strong> plis . . . . . . . . . . . . . . 2074.7 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 208x


Conclusion et PerspectivesBibliographie 215AnnexeAnnexe AComparaison <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> perméabilité <strong>de</strong> média fibreuxAnnexe BAffinité <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t dans un pli à ouverture variableAnnexe CVitesse <strong>de</strong> glissem<strong>en</strong>t à l’interface poreux/écoulem<strong>en</strong>t libreAnnexe DInflu<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la porosité sur la chute <strong>de</strong> pression du dépôtxi


Table <strong>de</strong>s matièresxii


<strong>Intro</strong>ductionContexte <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>La pollution s’est imposée comme un sujet <strong>de</strong> préoccupation particulièrem<strong>en</strong>t important. Laprise <strong>de</strong> consci<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la pollution atmosphérique a été peut-être plus précoce que pour les autresformes <strong>de</strong> pollution <strong>en</strong> raison <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ts accid<strong>en</strong>ts. <strong>Les</strong> accid<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> pollution atmosphériquesles plus marquants dat<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la moitié du XXème siècle :– <strong>en</strong> 1930, l’épiso<strong>de</strong> <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> la Meuse (pollution industrielle au SO 2 ) a provoqué aumoins 60 décès.– En 1948, à Donora <strong>en</strong> P<strong>en</strong>nsylvanie, la pollution atmosphérique a <strong>en</strong>traîné 20 décès.– En décembre 1952, l’épiso<strong>de</strong> <strong>de</strong> « smog » londoni<strong>en</strong> s’est accompagné <strong>de</strong> 4000 morts <strong>en</strong>quinze jours, soit cinq fois la moy<strong>en</strong>ne saisonnière.La pollution atmosphérique ne se traduit pas nécessairem<strong>en</strong>t par <strong>de</strong>s morts mais <strong>en</strong>traîneégalem<strong>en</strong>t un accroissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> certaines maladies, dont l’asthme, et les allergies.La pollution <strong>de</strong> l’air a d’autres conséqu<strong>en</strong>ces que celles sur la santé humaine. Elle contribu<strong>en</strong>otamm<strong>en</strong>t à détériorer les bâtim<strong>en</strong>ts. Il <strong>en</strong> résulte <strong>de</strong>s frais importants pour réhabiliter etrénover les bâtim<strong>en</strong>ts et cela indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t du type <strong>de</strong> matériaux dont ils sont constitués.<strong>Les</strong> polluants atmosphériques générés sont divers mais ils peuv<strong>en</strong>t être classés <strong>en</strong> <strong>de</strong>ux catégories: les polluants primaires et les polluants secondaires. Le premier type est émis directem<strong>en</strong>talors que le second type est obt<strong>en</strong>u après différ<strong>en</strong>tes réactions chimiques.Parmi les polluants primaires émis, certains sont <strong>de</strong>s gaz (les oxy<strong>de</strong>s <strong>de</strong> soufres, d’azotes et<strong>de</strong> carbones, ...) et d’autres <strong>de</strong>s aérosols (résidus <strong>de</strong> combustion par exemple).À l’origine, la pollution urbaine était ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t industrielle. Mais avec le déplacem<strong>en</strong>t<strong>de</strong>s usines à l’extérieur <strong>de</strong>s agglomérations, le transport est <strong>de</strong>v<strong>en</strong>u le principal responsable <strong>de</strong>la pollution atmosphérique urbaine. Par ailleurs, la croissance du parc automobile, l’augm<strong>en</strong>tation<strong>de</strong>s distances annuellem<strong>en</strong>t parcourues et la saturation <strong>de</strong>s réseaux urbains sont autant<strong>de</strong> facteurs contribuant à augm<strong>en</strong>ter la part <strong>de</strong> pollution du transport, <strong>en</strong> particulier routier.<strong>Les</strong> chiffres concernant la part du transport sur la pollution urbaine pour 1994, donnés par lerapport parlem<strong>en</strong>taire [101], sont :– 15% <strong>de</strong>s émissions <strong>de</strong> dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> soufre– 58 % <strong>de</strong>s émissions d’oxy<strong>de</strong>s d’azote– 71% du monoxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> carbone– 36% <strong>de</strong>s composés organiques volatilsCeci a conduit le législateur europé<strong>en</strong> à fixer <strong>de</strong>s normes <strong>de</strong> pollution concernant le transportroutier. Différ<strong>en</strong>tes normes Euro ont été mises <strong>en</strong> place. Le tableau 1 illustre la sévérisation <strong>de</strong>la norme.Ces exig<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus importantes nécessit<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s efforts continuels <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>sindustriels du secteur automobile afin <strong>de</strong> diminuer la pollution générée par les véhicules. Le potcatalytique et plus récemm<strong>en</strong>t le filtre à particules <strong>en</strong> sont les résultats.xiii


<strong>Intro</strong>ductionNormes Date d’<strong>en</strong>trée <strong>en</strong> vigueur CO NO xEss<strong>en</strong>ce Gazole Ess<strong>en</strong>ce GazoleEuro I 01/01/1994 2,72 2,72 - -Euro II 01/01/1996 2,2 1,0 - -Euro III 01/01/2001 2,2 0,64 0,15 0,5Euro IV 01/01/2005 1,0 0,5 0,15 0,25Euro V 01/01/2011 1,0 0,5 0,06 0,18Normes HC HC+NO x particulesEss<strong>en</strong>ce Gazole Ess<strong>en</strong>ce Gazole GazoleEuro I - - 0,97 0,97 0,14Euro II - - 0,5 0,7 1 ou 0,9 2 0,08Euro III 0,2 - - 0,56 0,05Euro IV 0,1 - - 0,3 0,025Euro V 0,1 - - 0,23 0,005 3Tab. 1 – Normes Euro - <strong>Les</strong> différ<strong>en</strong>tes valeurs sont indiquées <strong>en</strong> g/km.En plus <strong>de</strong> ces différ<strong>en</strong>tes avancées, <strong>de</strong>s efforts ont été réalisés dans l’optimisation <strong>de</strong> lacombustion <strong>en</strong> améliorant les combustibles (ess<strong>en</strong>ces, diesels, GPL, ...) ou le mélange <strong>de</strong> ceux-ciavant la combustion. Mais pour cela, il est nécessaire que l’apport <strong>en</strong> air dans le moteur soitsuffisant et <strong>de</strong> bonne qualité. Le filtre à air y joue un rôle primordial.Le filtre à airLe schéma 1 représ<strong>en</strong>te la <strong>ligne</strong> d’admission d’air d’une voiture. Son rôle principal est <strong>de</strong>fournir <strong>de</strong> l’air au moteur et pour cela la chute <strong>de</strong> pression <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière doit être la plusfaible possible. Le filtre est un <strong>de</strong>s élém<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> la <strong>ligne</strong> d’admission, et il a pour objectif d’<strong>en</strong>leverles particules <strong>de</strong> l’air afin <strong>de</strong> protéger le moteur. En effet, les particules contribu<strong>en</strong>t à la fois àl’usure du moteur et à une augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la consommation. C’est pourquoi, il est ess<strong>en</strong>tiel <strong>de</strong>pouvoir filtrer correctem<strong>en</strong>t l’air. Cep<strong>en</strong>dant, si un filtre absolu est utilisé pour <strong>en</strong>lever toutesles particules, il <strong>en</strong> résulte une très forte augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression <strong>de</strong> la <strong>ligne</strong> d’admissionayant pour conséqu<strong>en</strong>ce une baisse <strong>de</strong> la performance du moteur et une augm<strong>en</strong>tationsignificative <strong>de</strong> sa consommation. La conception d’un filtre à air répond donc à un compromis<strong>en</strong>tre efficacité <strong>de</strong> filtration et minimisation <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression.<strong>Les</strong> particules que le filtre doit <strong>en</strong>lever <strong>de</strong> l’atmosphère sont <strong>de</strong> tailles et <strong>de</strong> nature variables.La nature <strong>de</strong>s particules varie selon le lieu et la pério<strong>de</strong>. Ainsi, pour un milieu urbain, lesparticules sont <strong>en</strong> partie les rejets d’autres véhicules ou <strong>de</strong>s habitats lors <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s hivernales,c’est à dire <strong>de</strong>s suies. Par contre, à la campagne, cela peut être <strong>de</strong> la terre transportée par lev<strong>en</strong>t ou même <strong>de</strong>s insectes. Il peut égalem<strong>en</strong>t s’agir <strong>de</strong> gouttes d’eau par temps pluvieux.La taille <strong>de</strong>s particules à filtrer sont égalem<strong>en</strong>t très différ<strong>en</strong>tes puisque les insectes ont unetaille <strong>de</strong> l’ordre du millimètre. <strong>Les</strong> plus grosses particules ont une taille comprise <strong>en</strong>tre le micromètreet la c<strong>en</strong>taine <strong>de</strong> microns (sable, sel <strong>de</strong> mer ou particules issues <strong>de</strong> l’érosion) et les pluspetites ont une taille <strong>de</strong> l’ordre du nanomètre (les particules rejetées par les moteurs diesels).1 Injection directe2 Injection indirecte3 Égalem<strong>en</strong>t pour les moteurs ess<strong>en</strong>ces à injection directe fonctionnant <strong>en</strong> mélange pauvrexiv


Fig. 1 – Schéma d’une <strong>ligne</strong> d’admission d’air pour l’automobile.Le moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> filtration le plus communém<strong>en</strong>t utilisé est un filtre <strong>en</strong> matériau fibreux <strong>en</strong> raison<strong>de</strong> son faible coût, <strong>de</strong> la simplicité <strong>de</strong> sa mise <strong>en</strong> œuvre et <strong>de</strong> sa gran<strong>de</strong> capacité à capturer lesparticules. Un médium fibreux peut être caractérisé par :– Sa chute <strong>de</strong> pression à débit donné– Sa capacité qui est la masse <strong>de</strong> particules capturées lors du processus <strong>de</strong> filtration pourune chute <strong>de</strong> pression supplém<strong>en</strong>taire donnée.– Sa pénétration qui se définie comme le ratio <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration aval par la conc<strong>en</strong>trationamont. Celle-ci évolue avec le colmatage.En raison <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>combrem<strong>en</strong>t réduit dans le moteur, le médium fibreux utilisé pour la filtrationest généralem<strong>en</strong>t plissé. Le plissage permet d’augm<strong>en</strong>ter la surface <strong>de</strong> filtration. L’objectifest d’augm<strong>en</strong>ter la capacité du filtre et <strong>de</strong> réduire aussi la chute <strong>de</strong> pression qu’il occasionne.Objectif <strong>de</strong> la thèseNotre objectif est <strong>de</strong> développer un outil <strong>de</strong> calcul numérique permettant <strong>de</strong> prédire le processus<strong>de</strong> filtration d’air à travers un média fibreux plissé. Cet outil d’ai<strong>de</strong> à la conception estdéveloppé afin <strong>de</strong> réduire le temps <strong>de</strong> conception du filtre et notamm<strong>en</strong>t le nombre d’essais. Untrop grand nombre d’essais a pour conséqu<strong>en</strong>ce une perte <strong>de</strong> temps, d’arg<strong>en</strong>t et égalem<strong>en</strong>t unemobilisation humaine importante.Nous avons souhaité une approche multi-échelle <strong>de</strong> ce problème, comme cela est illustrépar la figure 2. Nous pouvons distinguer quatre échelles. La première est celle <strong>de</strong> la fibre et<strong>de</strong>s particules. A cette échelle, l’objectif est principalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> déterminer les mécanismes <strong>de</strong>xv


<strong>Intro</strong>ductioncaptures <strong>de</strong>s particules dans le réseau <strong>de</strong> fibres et au sein du dépôt <strong>en</strong> surface. La secon<strong>de</strong> échelleest celle du milieu poreux. L’objectif principal est ici <strong>de</strong> calculer la perméabilité, sans colmatage,<strong>en</strong> fonction du diamètre <strong>de</strong>s fibres, <strong>de</strong> leur ori<strong>en</strong>tation ainsi que <strong>de</strong> la porosité. Pour la troisièmeéchelle, celle du pli, l’objectif est <strong>de</strong> déterminer l’écoulem<strong>en</strong>t au sein <strong>de</strong>s plis. Enfin, la quatrièmeéchelle est celle du filtre complet qui n’est pas abordée dans ce docum<strong>en</strong>t.Fig. 2 – Représ<strong>en</strong>tation multi-échelle du problème <strong>de</strong> la filtrationIdéalem<strong>en</strong>t, à une échelle donnée, les équations <strong>de</strong> transport sont moy<strong>en</strong>nées, à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>l’opérateur adéquat afin d’obt<strong>en</strong>ir le modèle décrivant le phénomène à une échelle supérieure.Cette métho<strong>de</strong> a déjà été utilisée avec succès pour <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> filtration [98, 8] mais pourune situation plus simple que celle étudiée dans ce travail. Dans notre cas, le passage d’une échelleà une autre ne peut s’effectuer mathématiquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> raison <strong>de</strong> la complex ité <strong>de</strong>s mécanismes<strong>de</strong> capture à l’intérieur et à la surface du milieu poreux. En particulier, nous nous appuyons surun modèle phénoménologique empirique à l’échelle du médium plan.Le docum<strong>en</strong>t est organisé <strong>en</strong> <strong>de</strong>ux parties principales. La première partie est dédiée l’hydrodynamiquedu filtre propre. Cette étape est ess<strong>en</strong>tielle pour pouvoir modéliser le colmatagedu médium plissé <strong>de</strong> façon performante. La secon<strong>de</strong> partie concerne la phase <strong>de</strong> colmatage <strong>de</strong>smédia plans et plissés.Dans la première partie, nous étudierons tout d’abord le médium fibreux, chapitre 1. L’objectifest d’obt<strong>en</strong>ir un modèle qui permette <strong>de</strong> déterminer la chute <strong>de</strong> pression due au médiumplan pour les matériaux fibreux utilisés. Pour cela nous réaliserons une comparaison <strong>en</strong>tre nosrésultats expérim<strong>en</strong>taux à différ<strong>en</strong>ts modèles proposés dans la littérature.Le second chapitre est consacré à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t à l’échelle du pli. L’objectif, àcette échelle, est la mise <strong>en</strong> place d’un modèle semi-analytique qui permette <strong>de</strong> déterminerl’écoulem<strong>en</strong>t dans un pli. En particulier, celui-ci doit pouvoir permettre <strong>de</strong> déterminer localem<strong>en</strong>tla vitesse <strong>de</strong> filtration le long du pli. Pour cela, nous nous appuyons sur <strong>de</strong>s travaux concernantles écoulem<strong>en</strong>ts dans <strong>de</strong>s canaux avec <strong>de</strong>s parois poreuses [119, 120, 132] ainsi que <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>sprécéd<strong>en</strong>tes [7, 98] dont nous repr<strong>en</strong>ons la démarche générale mais que nous ét<strong>en</strong>dons au cas<strong>de</strong>s conditions particulières propres à la filtration d’air (caractérisées par <strong>de</strong>s effets d’inerti<strong>en</strong>ettem<strong>en</strong>t plus marqués dans les plis).La secon<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> ce manuscrit est consacrée au colmatage. Nous étudions, dans le premierchapitre, le colmatage d’un médium plan afin d’obt<strong>en</strong>ir un modèle <strong>de</strong> colmatage que nousxvi


appliquerons localem<strong>en</strong>t pour le colmatage du médium plissé pour un seul type d’aérosol classiquem<strong>en</strong>tutilisé dans les essais <strong>de</strong> qualification <strong>de</strong>s filtres.Dans le second chapitre <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième partie, nous proposons un modéle du colmatage d’unmédium plissé. Pour cela, nous combinons le modèle semi-analytique <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t obt<strong>en</strong>u dansla première partie et le modèle <strong>de</strong> colmatage <strong>de</strong> médium plan. Ces <strong>de</strong>ux modèles sont coupléssous l’hypothèse d’une évolution quasi-stationnaire <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>dant le colmatage.xvii


<strong>Intro</strong>ductionxviii


Nom<strong>en</strong>clatureLettre latine– a ratio <strong>en</strong>tre le rayon <strong>de</strong> la fibre et <strong>de</strong> la cellule– C amont conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong>s particules <strong>de</strong> l’aérosol <strong>en</strong> amont du filtre (kg/m 3 )– C aval conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong>s particules <strong>de</strong> l’aérosol à l’aval du filtre (kg/m 3 )– C n facteur <strong>de</strong> correction <strong>de</strong> Cunnigham (−)– d p diamètre <strong>de</strong>s particules (m)– d f diamètre <strong>de</strong>s fibres (m)– D b coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> diffusion browni<strong>en</strong>ne D b = k BT Cn6πr pµ(m2 /s)– D p diamètre hydraulique d’un canal dans le milieu poreux (m)– e épaisseur du milieux poreux (m)– e d épaisseur du dépôt (m)– F d Force <strong>de</strong> trainée <strong>de</strong> la fibre par unité <strong>de</strong> longueur (Nm −1 )– F di Force <strong>de</strong> trainée <strong>de</strong> la fibre <strong>de</strong> rayon R i par unité <strong>de</strong> longueur (Nm −1 )– G grammage du médium fibreux (g/m 2 )– h(x) <strong>de</strong>mi-ouverture du pli, pour alléger les notations, il sera noté le plus souv<strong>en</strong>t h (m)– h 0 <strong>de</strong>mi-ouverture du pli à l’<strong>en</strong>trée (m)– h s <strong>de</strong>mi-ouverture du pli au fond du pli (m)– k perméabilité (m 2 )– K est le t<strong>en</strong>seur <strong>de</strong> perméabilité– k d perméabilité du dépôt <strong>de</strong> surface (m 2 )– k m perméabilité moy<strong>en</strong>ne du médium (m 2 )– k mi moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> la perméabilité pour l’échantillon i (m 2 )– l 1 longueur du médium plissé (m)– l 2 laize utile (m)– l f longueur <strong>de</strong> fibre par unité <strong>de</strong> volume (m −2 )– l fi longueur <strong>de</strong> la fibre <strong>de</strong> rayon R i par unité <strong>de</strong> volume (m −2 )– L la longueur totale (m) <strong>de</strong> filtration d’un pli. La hauteur du pli est alors : L + 2e (m)– L f longueur <strong>de</strong> la fibre (m)– m masse déposée (g)– m d masse déposée par unité <strong>de</strong> surface (kg/m 2 )– n nombre totale <strong>de</strong> mailles <strong>de</strong> pression (−)– N nombre <strong>de</strong> pli du filtre plissé (−)– p pas <strong>de</strong> plissage (m)– P pression (P a)– ¯P pression adim<strong>en</strong>sionnée– P m est la moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> la pression sur la <strong>de</strong>mi-section h (P a)xix


Nom<strong>en</strong>clatureP m (x) = 1 ∫ h(x)h(x) 0P (x, y)dy.– r p rayon <strong>de</strong>s particules (m)– R rayon <strong>de</strong>s fibre (m)– ˜R est défini par : ˜R = µεk– R m rayon moy<strong>en</strong> <strong>de</strong>s fibres (m)– R i rayon <strong>de</strong>s fibres du type i constituant le médium fibreux (m)– R e rayon <strong>de</strong> fibre équival<strong>en</strong>t pour un médium polydisperse <strong>en</strong> rayon <strong>de</strong> fibres (m)– S Surface <strong>de</strong> filtration (m 2 )– T température (K)– u est le vecteur vitesse (m/s)– u composante longitudinale <strong>de</strong> la vitesse (m/s)– u f vitesse <strong>de</strong> filtration (m/s)– u fm vitesse <strong>de</strong> filtration moy<strong>en</strong>ne (m/s)u fm = 1 ∫ LL 0 u f (x)dx– u g vitesse <strong>de</strong> glissem<strong>en</strong>t (m/s)– ū vitesse adim<strong>en</strong>sionnée– u m moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> la composante longitudinale <strong>de</strong> la vitesse à la section considérée (m/s)∫ hu m (x) = 1 h 0u(x, y)dy– u 0 = u m (x = 0) vitesse moy<strong>en</strong>ne à l’<strong>en</strong>trée du pli (m/s)– v composante transversale <strong>de</strong> la vitesse (m/s)– v m moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> la composante transversale <strong>de</strong> la vitesse (m/s) v m (x) = 1 h– V volume du médium fibreux (m 3 )– x est la coordonnée parallèle à l’axe <strong>de</strong> symétrie du pli (m).– y est la coordonnée perp<strong>en</strong>diculaire à l’axe <strong>de</strong> symétrie du pli (m)– z 0 représ<strong>en</strong>te la distance d’équilibre <strong>de</strong> séparation (m/s)– Z i longueur totale <strong>de</strong> la fibre <strong>de</strong> diamètre R i (m/s)∫ h0v(x, y)dyLettres grecquesxx– α angle <strong>de</strong> la parois du pli par rapport à l’écoulem<strong>en</strong>t– ά est la porosité du dépôt <strong>de</strong> particules autours <strong>de</strong>s fibres (−)– ε porosité du médium fibreux (−)– ε d porosité du dépôt (−)– ε c porosité du dépôt critique à partir <strong>de</strong> laquelle d ∆P∆P 0dε dchange <strong>de</strong> signe (−)– δ = hsh 0– ∆P chute <strong>de</strong> pression du médium plan ou du médium plissé (P a)– ∆P m chute <strong>de</strong> pression due au médium fibreux (P a)– ∆P c chute <strong>de</strong> pression due à l’écoulem<strong>en</strong>t dans le pli (P a)– ∆Pécoulem<strong>en</strong>t chute <strong>de</strong> pression due à la contraction et diverg<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t à l’amontet l’aval du pli (P a)– ∆P 0 chute <strong>de</strong> pression initiale (sans colmatage) (P a)– λ libre parcours moy<strong>en</strong> <strong>de</strong>s molécules (m)– µ viscosité dynamique du flui<strong>de</strong> (P a.s)– Π la pénétration d’une fibre, d’un médium ou d’un filtre (−)– φ la fraction volumique d’un médium (−)– ϕ efficacité d’une fibre, d’un médium ou d’un filtre (−)


– φ la fraction volumique partiel <strong>de</strong>s fibres <strong>de</strong> rayon R i (−)– Ψ la fonction <strong>de</strong> courant (m 2 /s)– ρ masse volumique du flui<strong>de</strong> (kg/m 3 )– ρ p masse volumique <strong>de</strong>s particules (kg/m 3 )– γ = ρ dhdth(t)µ (−)Nombres adim<strong>en</strong>sionnel et constantes physiques– A constante d’Hamaker, A = 10 −19 J– F r nombre <strong>de</strong> Frou<strong>de</strong>– k B ≈ 1, 3807.10 −23 JK −1 la constante <strong>de</strong> Boltzmann– Kn nombre <strong>de</strong> Knuds<strong>en</strong>– N p nombre sans dim<strong>en</strong>sion pour l’efficacité par interception N p = dp2R– P e nombre <strong>de</strong> Peclet <strong>de</strong>s particules dans le pli P e = u 0h 0D b– P e p nombre <strong>de</strong> Peclet <strong>de</strong>s particules dans le milieu fibreux P e p = u f h 0D b– Re Reynolds défini par Re = ρpu fµ– Re 0 Reynolds du pli défini par Re = ρh 0u 0µ– Re f Reynolds <strong>de</strong> la fibre défini par Re f = ρh 0u fmµ– Re w Reynolds <strong>de</strong> filtration défini par Re = ρd f u fεµ– Re ws Reynolds <strong>de</strong> filtration effectif– St nombre <strong>de</strong> Stokes <strong>de</strong>s particules dans le pli– St p nombre <strong>de</strong> Stokes <strong>de</strong>s particules au sein du médium fibreux St p = d2 pρ pu f36µRAutres– L’indice 1 correspond aux variables relatives au pli d’<strong>en</strong>trée et l’indice 2 correspond au pli<strong>de</strong> sortie.– L’indice i indique que la variable se réfère à la maille i du maillage <strong>de</strong> pression.– L’indice i + 1 2 indique que la variable se réfère à la maille i + 1 2du maillage <strong>de</strong> vitesse.– <strong>Les</strong> variables ayant une barre supérieure correspond<strong>en</strong>t aux variables adim<strong>en</strong>sionnées.xxi


Nom<strong>en</strong>claturexxii


Première partieHydrodynamique du filtre propre(sans particules)1


<strong>Chapitre</strong> 1Médium PlanSommaire1.1 <strong>Intro</strong>duction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31.1.1 Généralités sur les média non-tissés . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41.1.2 Média utilisés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81.2 Caractérisation <strong>de</strong>s média fibreux . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81.2.1 Structure interne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91.2.2 Perméabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151.3 Choix du modèle <strong>de</strong> perméabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . 311.3.1 Aperçu bibliographique sur l’estimation <strong>de</strong> la perméabilité . . . . . 311.3.2 Comparaisons <strong>de</strong>s modèles aux résultats expérim<strong>en</strong>taux . . . . . . . 391.3.3 Modèle multi-fibres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 431.4 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 451.1 <strong>Intro</strong>ductionNous procédons pour l’étu<strong>de</strong> du colmatage d’un médium plissé, par une étu<strong>de</strong> à plusieurséchelles. Ce chapitre est consacré à l’étu<strong>de</strong> à l’échelle <strong>de</strong>s fibres et à l’échelle du médium plat.L’objectif <strong>de</strong> ce chapitre est <strong>de</strong> pouvoir prédire l’évolution <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression <strong>en</strong> fonction<strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtration.Nous pouvons dans le cas <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong> nous cont<strong>en</strong>ter <strong>de</strong> résultats expérim<strong>en</strong>taux pourcaractériser le médium. Cep<strong>en</strong>dant, afin <strong>de</strong> pouvoir disposer d’un outil <strong>de</strong> développem<strong>en</strong>t permettant<strong>de</strong> mettre au point un médium fibreux <strong>de</strong> spécifications données, nous avons évaluéplusieurs modèles <strong>de</strong> perméabilité <strong>de</strong> milieux fibreux. Le modèle choisi permet, à partir <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tescaractéristiques du médium <strong>de</strong> déterminer l’évolution <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression <strong>en</strong> fonction<strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtration.Nous allons prés<strong>en</strong>ter dans ce chapitre différ<strong>en</strong>ts résultats affér<strong>en</strong>ts à la caractérisation dumédium fibreux sans colmatage. Nous comm<strong>en</strong>çons par expliquer le procédé <strong>de</strong> fabrication dumédium fibreux, section 1.1.1, puis nous inv<strong>en</strong>torions les média utilisés, section 1.1.2. Nous caractérisons<strong>en</strong>suite qualitativem<strong>en</strong>t la structure <strong>de</strong> ces média par <strong>de</strong>s observations au microscopeélectronique à balayage, section 1.2.1. Nous déterminons expérim<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t dans la section suivante,1.2.2, l’évolution <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtration.À partir <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes informations sur le médium fibreux et <strong>de</strong>s résultats expérim<strong>en</strong>taux,nous choisirons, dans la partie 1.3, un modèle <strong>de</strong> perméabilité. Pour cela, après un aperçu biblio-3


<strong>Chapitre</strong> 1. Médium Plangraphique sur le sujet, nous comparerons différ<strong>en</strong>ts modèles avec les résultats expérim<strong>en</strong>taux,parties 1.3.2 et 1.3.3.1.1.1 Généralités sur les média non-tissés<strong>Les</strong> média utilisés pour les filtres à air automobile font partie <strong>de</strong> la famille <strong>de</strong>s non-tissés.Afin <strong>de</strong> bi<strong>en</strong> appréh<strong>en</strong><strong>de</strong>r les différ<strong>en</strong>tes problèmatiques liées à l’utilisation <strong>de</strong> ce matériau, ilconvi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> prés<strong>en</strong>ter le matériau utilisé ainsi que certains aspects <strong>de</strong>s procédés industriels <strong>de</strong>production.Un matériau non-tissé est, selon les normes ISO 9092 et EN 29092, une feuille manufacturéeconstituée <strong>de</strong> voiles ou <strong>de</strong> nappes <strong>de</strong> fibres ori<strong>en</strong>tées directionnellem<strong>en</strong>t ou au hasard, liées parfriction et/ou cohésion, et/ou adhésion, à l’exclusion du papier et <strong>de</strong>s produits obt<strong>en</strong>us partissages, tricotages, tuftages, couturages incorporant <strong>de</strong>s fils ou filam<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> liage ou feutrés parfoulage humi<strong>de</strong>, qu’ils soi<strong>en</strong>t ou non aiguilletés. L’INDA 1 , quant à elle, définit le non-tissé commeune feuille ou un voile <strong>de</strong> fibres naturelles et/ou <strong>de</strong> fibres ou filam<strong>en</strong>ts manufacturés, exclusionfaite du papier, qui n’ont pas été tissés et qui peuv<strong>en</strong>t être liés <strong>en</strong>tre eux <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>tes façons.L’utilisation <strong>de</strong>s matériaux non-tissés est très variable et se r<strong>en</strong>contre dans différ<strong>en</strong>ts domaines.Ainsi nous les retrouvons pour les :– Produits d’hygiène et <strong>de</strong> propreté : linge <strong>de</strong> table, serviettes, torchons, chiffons, filtres...– Produits à usage sanitaire : usage unique pour soins corporels, couches bébé, serviettespériodiques, incontin<strong>en</strong>ce, etc.– Produits à usage médical : champs opératoires, habits, masques, pansem<strong>en</strong>ts, compresses,etc.– Produit support seul ou incorporé <strong>en</strong> composite : garnitures <strong>de</strong> pavillons, portières, tapis,insonorisation pour l’industrie automobile, revêtem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> sols ou <strong>de</strong> murs pour lebâtim<strong>en</strong>t, supports pour la reliure, le cuir synthétique, etc.– Produits <strong>de</strong> filtration : séparation par échange d’ions et séparation catalytique, industrieagroalim<strong>en</strong>taire, conditionnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’air, sachets <strong>de</strong> thé, infusettes <strong>de</strong> tisanes, sacsaspirateur, etc.– Produits d’étanchéité et <strong>de</strong> r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t : feutres <strong>de</strong> toiture, géotextiles pour le terrassem<strong>en</strong>t,drainage– Produits pour l’agriculture et le jardinage : nappe <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s cultures, <strong>de</strong> capillarité,serres, protège semis et racines– Produits à usage industriel : gaines <strong>de</strong> câbles, membranes <strong>de</strong> haut-parleurs, ant<strong>en</strong>nes paraboliques,matériaux d’<strong>en</strong>duction, matériaux d’âme, abrasifs...– Produits d’emballage et <strong>de</strong> protection : pochettes, <strong>en</strong>veloppes, emballages, sacs à nourriture,t<strong>en</strong>tes...– Produits support d’impression : reproduction <strong>de</strong> tableau, produits pour décoration <strong>de</strong>smurs ou plafonds, ouvrages d’arts, livres pour <strong>en</strong>fants, résistance au mouillé...Ainsi, un non-tissé est constitué ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t par <strong>de</strong>s fibres, et selon le procédé <strong>de</strong> fabrication,<strong>de</strong> polymères et d’adjuvant. <strong>Les</strong> fibres peuv<strong>en</strong>t être d’origines naturelle cellulosique, lesfibres <strong>de</strong> résineux et d’eucalyptus sont <strong>de</strong>s exemples <strong>de</strong> fibres naturelles. <strong>Les</strong> fibres peuv<strong>en</strong>t êtred’origines animale, sous forme <strong>de</strong> poil ou <strong>de</strong> bave. <strong>Les</strong> fibres synthétiques constitu<strong>en</strong>t, à prés<strong>en</strong>t,une gran<strong>de</strong> part <strong>de</strong>s fibres utilisées pour la production <strong>de</strong> non-tissés. Ces fibres sont alors <strong>de</strong>spolymères, dont le polyester et le polyéthylène. Enfin, il existe <strong>de</strong>s non-tissés dont les fibressont d’origines minérales, comme les fibres <strong>de</strong> verre ou l’amiante. Ces différ<strong>en</strong>tes fibres sont très1 Association Américaine <strong>de</strong>s non-tissés4


1.1. <strong>Intro</strong>ductionvariables <strong>de</strong> par leurs propriétés physiques, chimiques, diamètre et formes.Il existe plusieurs procédés industriels pour fabriquer un matériau non-tissé. Cep<strong>en</strong>dant, ilest possible <strong>de</strong> diviser le processus <strong>en</strong> trois étapes. La première étape consiste à fabriquer unvoile. La fabrication <strong>de</strong> ce voile peut-être réalisée selon plusieurs procédés :– La voie sèche (drylaid). Elle regroupe le cardage (drylaid car<strong>de</strong>d), illustré sur la figure 1.1,et un procédé aérodynamique (Airlaid), illustré sur la figure 1.2. Pour le processus parcardage, les fibres sont acheminées à la car<strong>de</strong> qui est constituée par un rouleau principalet plusieurs rouleaux satellites hérissés <strong>de</strong> pointes. La métho<strong>de</strong> aérodynamique disperseles fibres puis les transporte dans un flux d’air. Ce procédé permet d’utiliser une gran<strong>de</strong>variété <strong>de</strong> fibres, homogènes ou <strong>en</strong> mélanges.– La voie humi<strong>de</strong> ou voie papetière (Wetlaid). Le procédé est similaire à celui utilisé pourle papier. <strong>Les</strong> fibres sont mélangées et dispersées dans <strong>de</strong> l’eau pour former une pâte. Lapâte est <strong>en</strong>suite transportée et séchée sur une toile d’égoutage, comme le montre la figure1.3.– La voie fondue (Spunlaid) regroupe <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong> différ<strong>en</strong>tes. La première est l’extrusion,figure 1.4. Durant ce processus, la matière première, sous forme <strong>de</strong> granules, est fonduepuis passe par <strong>de</strong>s filières pour former <strong>de</strong>s fils. Ceux-ci vont être réfroidis par <strong>de</strong> l’air froi<strong>de</strong>t étirés pour être déposés sur un tapis. La secon<strong>de</strong> métho<strong>de</strong> est l’extrusion par soufflage(Metlblown), figure 1.5. À la sortie <strong>de</strong>s filières, le fil est étiré par soufflage d’air chaud,avant d’être réfroidi par <strong>de</strong> l’air. Cette technique permet d’obt<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>s fibres <strong>de</strong> plus faiblediamètre.Fig. 1.1 – Procédé par cardage.Processus <strong>de</strong> fabrication du voile par voie sèche.Fig. 1.2 – Procédé aérodynamique.Le voile ainsi obt<strong>en</strong>u possè<strong>de</strong> une faible résistance mécanique. C’est pourquoi, diverses métho<strong>de</strong>ssont utilisées pour consoli<strong>de</strong>r le voile et le traiter selon les nécessités <strong>de</strong> son utilisation.Plusieurs processus <strong>de</strong> consolidation exist<strong>en</strong>t :– La consolidation chimique, figure 1.6. Cette technique utilise un ag<strong>en</strong>t liant sous formeliqui<strong>de</strong> et son application peut se faire par imprégnation <strong>en</strong> faisant passer le voile par unbain ou par pulvérisation par l’intermédiaire <strong>de</strong> buses. Enfin, l’ag<strong>en</strong>t liant peut être déposépar <strong>en</strong>duction. L’<strong>en</strong>semble, voile et liant, est <strong>en</strong>suite séché pour que la consolidation soiteffective.– La consolidation thermique. Elle se sert <strong>de</strong> la propriété <strong>de</strong> certaines fibres à fondre. Certainesfibres sont ainsi spécifiquem<strong>en</strong>t créées à cet effet. C’est le cas <strong>de</strong>s fibres bicomposantesà structure âme-peau. Sous l’effet <strong>de</strong> la chaleur, la peau fond alors que l’âme <strong>de</strong> la5


<strong>Chapitre</strong> 1. Médium PlanFig. 1.3 – Procédé par voie humi<strong>de</strong>.Fig. 1.4 – Procédé par extrusion.Fig. 1.5 – Procédé par extrusion et soufflage.Processus <strong>de</strong> fabrication du voile par voie fondue.6


1.1. <strong>Intro</strong>ductionfibre n’est pas modifiée. La fusion <strong>de</strong> la peau et sa consolidation lors du refroidissem<strong>en</strong>t vapermettre <strong>de</strong> lier les fibres <strong>en</strong>tre elles. <strong>Les</strong> différ<strong>en</strong>ts procédés <strong>de</strong> chauffage utilisés sont lefour à air chaud, par contact à air chaud, par <strong>de</strong>s calandres chauffées, illustré par la figure1.8, ou <strong>en</strong>core par un système <strong>de</strong> chauffage haute fréqu<strong>en</strong>ce.– La consolidation mécanique, égalem<strong>en</strong>t désignée par aiguilletage. Dans ce cas, l’<strong>en</strong>chevêtrem<strong>en</strong>t<strong>de</strong>s fibres est réalisé <strong>en</strong> utilisant <strong>de</strong>s aiguilles ou <strong>de</strong>s barbes, comme le montre lafigure 1.7.– La consolidation hydraulique (Spunlace), figure 1.7. Cette technique repose sur l’utilisation<strong>de</strong>s jets d’eau haute pression qui traverse le voile. <strong>Les</strong> fibres sont alors <strong>en</strong>chevêtrées. Aupréalable, le voile est humidifié afin d’éviter toute formation <strong>de</strong> poche d’air dans le voile.Le voile repose, lors <strong>de</strong> ce processus, sur <strong>de</strong>s tambours perforés et <strong>en</strong> dépression, ce quipermet d’évacuer l’eau <strong>en</strong> excès. Par la suite, le voile consolidé est séché par aspiration etséchage.Imprégnation par un bain.Pulvérisation par <strong>de</strong>s buses.Fig. 1.6 – Consolidation chimique.Consolidation par aiguilletage.Consolidation par jet d’eau.Aiguille agrandie permettant <strong>de</strong> mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce les <strong>en</strong>coches.Fig. 1.7 – Consolidation par liage mécanique.7


<strong>Chapitre</strong> 1. Médium PlanFig. 1.8 – Consolidation thermique par calandrage.1.1.2 Média utilisés<strong>Les</strong> média que nous considérons dans cette étu<strong>de</strong> sont constitués <strong>de</strong> fibres synthétiques etobt<strong>en</strong>us tout d’abord par un cardage. Le procédé <strong>de</strong> fabrication contribue à a<strong>ligne</strong>r les fibresdans la même direction. Plusieurs couches sont superposées. <strong>Les</strong> fibres sont quasim<strong>en</strong>t toutesparallèles <strong>en</strong>tre elles dans la nappe. Celles-ci sont <strong>en</strong>suite <strong>en</strong>chevêtrées, par aiguilletage, et ori<strong>en</strong>tées,pour une partie d’<strong>en</strong>tre elles, perp<strong>en</strong>diculairem<strong>en</strong>t à l’écoulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> filtration. Ce processusest commun à quasim<strong>en</strong>t tous les média que nous avons étudiés expérim<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t.<strong>Les</strong> média sans liage thermiques sont monocouches. Ils sont désignés par N953, N946,ANT 150 et A320HZD. Chacun <strong>de</strong> ces média est constitué par un seul diamètre <strong>de</strong> fibre. Leurscaractéristiques sont regroupées dans le tableau 1.1. Nous y précisons le diamètre <strong>de</strong>s fibres ainsique le grammage, c’est à dire la masse du médium fibreux par unité <strong>de</strong> surface.N953 N946 ANT150 A320HZDDiamètre <strong>de</strong>s fibres <strong>en</strong> µm 27 27 19 29Grammage <strong>en</strong> kg/m 2 0,247 0,259 0,163 0,355Tab. 1.1 – Caractéristiques <strong>de</strong>s média fibreux sans liage thermiqueD’autres média subiss<strong>en</strong>t un traitem<strong>en</strong>t supplém<strong>en</strong>taire : le liage thermique. C’est le cas <strong>de</strong>smédia N687 et N937 constitués <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> fibre <strong>de</strong> diamètre distinct. Le premier type<strong>de</strong> fibre est mono-composant et constitue 50% du nombre <strong>de</strong> fibres. Le second type <strong>de</strong> fibre estbi-composant, permettant ainsi le liage thermique.Nous avons aussi étudié un médium obt<strong>en</strong>u par un procédé <strong>de</strong> consolidation hydraulique(Spunlace) : DEAT EX. Il est constitué <strong>de</strong> fibres mono-composantes et bicomposantes <strong>de</strong> diamètrediffér<strong>en</strong>t. En plus du liage par jet d’eau, il subit égalem<strong>en</strong>t un liage thermique.<strong>Les</strong> caractéristiques <strong>de</strong> ces trois <strong>de</strong>rniers média sont répertoriées dans le tableau 1.2.1.2 Caractérisation <strong>de</strong>s média fibreuxDans cette partie, nous nous intéresserons à la structure <strong>de</strong>s média fibreux et nous caractériseronsexpérim<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t l’évolution <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong>8


1.2. Caractérisation <strong>de</strong>s média fibreuxN687 N937 DEATEXDiamètre <strong>de</strong>s fibres <strong>en</strong> µm 17,4 et 21,0 17,4 et 21,0 12,2 et 14,2Grammage <strong>en</strong> kg/m 2 0,162 0,195 0,190Epaisseur <strong>en</strong> mm 1,45 1,91 1,27Porosité 0,919 0,926 0,891Tab. 1.2 – Caractéristique <strong>de</strong>s média fibreux avec liage thermiquefiltration. Ce travail est effectué afin <strong>de</strong> disposer <strong>de</strong>s données permettant la comparaison avecdivers modèles <strong>de</strong> perméabilité.1.2.1 Structure interneOri<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s fibresCoupe transversale d’un médium aiguilletéavec liage thermiqueCoupe transversale d’un médium aiguilletésans liage thermiqueFig. 1.9 – Arrangem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s fibres au sein d’un médium fibreux aiguilleté<strong>Les</strong> images obt<strong>en</strong>ues à l’ai<strong>de</strong> du microscope électronique à balayage permett<strong>en</strong>t d’étudierla structure <strong>de</strong>s média fibreux. Nous avons représ<strong>en</strong>té, pour les différ<strong>en</strong>tes images, le s<strong>en</strong>s <strong>de</strong>l’écoulem<strong>en</strong>t. Nous avons ainsi étudié la structure <strong>de</strong>s média fibreux aiguilletés (liage mécanique)avec et sans liage thermique. <strong>Les</strong> conséqu<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> l’aiguilletage sont observables sur les différ<strong>en</strong>tesimages obt<strong>en</strong>ues par le microscope électronique à balayage, figures 1.9 et 1.10. <strong>Les</strong> fibres sontori<strong>en</strong>tées parallèlem<strong>en</strong>t à la surface du médium, comme nous pouvons le constater sur les coupes9


<strong>Chapitre</strong> 1. Médium Planréalisées sur les <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> médium fibreux, figure 1.9. Ceci est dû à une étape particulière duprocessus <strong>de</strong> fabrication : le cardage. Néanmoins, nous pouvons voir, dans les zones d’aiguilletage,correspondant à la zone d’impact <strong>de</strong> l’aiguille lors du processus <strong>de</strong> consolidation du voile, queles fibres ont un a<strong>ligne</strong>m<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>t, elles sont perp<strong>en</strong>diculaires à l’écoulem<strong>en</strong>t. Des traces <strong>de</strong>l’aiguilletage sont visibles sur la vue <strong>de</strong> la surface du médium montrée sur la figure 1.10.Le nombre <strong>de</strong> coup d’aiguille par unité <strong>de</strong> surface, c’est à dire la d<strong>en</strong>sité d’aiguilletage, estimportant puisque nous avons pour les media N687 et N937 3 coups par mm 2 , cf. tableau 1.3.Le diamètre <strong>de</strong>s aiguilles utilisées est variable mais est <strong>en</strong> général compris <strong>en</strong>tre 1, 55 et 0, 70mm.Ainsi, dans le cadre <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong>, nous ne pouvons pas négliger les fibres perp<strong>en</strong>diculaires àl’écoulem<strong>en</strong>t.Type <strong>de</strong> média N687-N937 N946 N953 ANT150 A320HZDD<strong>en</strong>sité d’aiguilletagepar cm 2 300 150 160/110 105/135 150Tab. 1.3 – Nombre <strong>de</strong> coups d’aiguilles par unité <strong>de</strong> surface lors du processus <strong>de</strong> consolidationmécanique pour les media fibreux utilisés lors <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong>.Fig. 1.10 – Vue <strong>de</strong> la surface d’un médium fibreux aiguilletéNous avons aussi observé la structure d’un médium obt<strong>en</strong>u par jet d’eau et liage thermique,figure 1.11. Nous pouvons remarquer à la surface du médium <strong>de</strong>s traces parallèles. Ceci constituela différ<strong>en</strong>ce ess<strong>en</strong>tielle que nous avons observé avec le médium auguilleté. Afin <strong>de</strong> mieux les voir,nous les avons <strong>en</strong>cadrées sur l’image 1.11(a). C’est le liage par jet d’eau qui est responsable <strong>de</strong> cestraces. Nous avons <strong>en</strong>suite réalisé <strong>de</strong>s observations selon une coupe parallèle et perp<strong>en</strong>diculaireà ces traces, respectivem<strong>en</strong>t AA’ et BB’ sur l’image 1.11(a).Nous pouvons voir sur la coupe AA’, image 1.11(b), que les fibres sont globalem<strong>en</strong>t parallèles<strong>en</strong>tre elles. Cep<strong>en</strong>dant, sur la coupe BB’, image 1.11(c), nous pouvons voir l’impact <strong>de</strong>s jetsd’eau sur la structure du médium fibreux. Une partie <strong>de</strong>s fibres est alors ori<strong>en</strong>tée parallèlem<strong>en</strong>t10


1.2. Caractérisation <strong>de</strong>s média fibreux(a) Vue <strong>de</strong> la surface du médium(b) Vue selon la coupe AA’(c) Vue selon la coupe BB’Fig. 1.11 – Images par microscopie électronique du médium DEAT EX consolidé par liagethermique et jet d’eau.11


<strong>Chapitre</strong> 1. Médium Planà l’écoulem<strong>en</strong>t. De ce point <strong>de</strong> vue, les différ<strong>en</strong>ts média aiguilletés ont la même structure. Nousn’avons pas vu <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ce sur l’impact du liage thermique <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>ts média ayantsubit cette opération.Diamètre <strong>de</strong>s fibresL’analyse <strong>de</strong>s images nous a permis <strong>de</strong> déterminer le diamètre <strong>de</strong>s fibres utilisées, voir parexemple la figure 1.12, et les différ<strong>en</strong>ts types <strong>de</strong> fibres utilisés. Nous avons <strong>en</strong>suite comparéces résultats à ceux obt<strong>en</strong>us <strong>en</strong> utilisant le titrage <strong>de</strong>s fibres, tableau 1.4. Le Tex est l’uniténormalisée internationale <strong>de</strong> titrage <strong>de</strong>s fils et filés. Il représ<strong>en</strong>te le poids <strong>en</strong> grammes <strong>de</strong> 1000m <strong>de</strong> fil. Le dTex représ<strong>en</strong>te le poids <strong>en</strong> grammes <strong>de</strong> 10000 m <strong>de</strong> fil. Le diamètre <strong>de</strong>s fibres estdéterminé à partir <strong>de</strong> la masse volumique du matériau constituant la fibre et du titrage.Fig. 1.12 – Visualisation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> fibres au sein du médium thermolié N687.Type <strong>de</strong> média N687-N937 DEAT EX N946 N953 ANT 150 A320HZDmonocomposantebicomposanteTitrage(dT ex) 3,3 4,8 1,7 2,2 6,7 6,7 3,3 17Diamètre(µm) 17,4 21,0 12,2 14,2 24,9 24,9 17,4 39,6Diamètre par MEB(µm) 19,0 22,0 11,6 15,1 27,4 26,9 19,0 29,3Écart-type(µm) X X 0,7 1,5 3,3 1,4 1,3 5,4Tab. 1.4 – Titrage et diamètres <strong>de</strong> fibres utilisées pour les médiaNous observons que le diamètre évalué grâce au microscope électronique à balayage et par letitrage <strong>de</strong>s fibres donne un résultat très proche pour quasim<strong>en</strong>t tous les média. En effet, l’écart<strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux est inférieur à 10%, excepté pour le média A320HZD dont l’écart est supérieurà 25%.Le liage thermique, images <strong>de</strong> la figure 1.13, contribue à assurer une cohésion du matériaumais aussi à modifier le diamètre <strong>de</strong>s fibres. Nous observons <strong>de</strong> nombreux agglomérats <strong>de</strong> fibresaprès le liage.Pour résumer, les différ<strong>en</strong>ts média fibreux avec aiguilletage sont constitués par <strong>de</strong>s fibresori<strong>en</strong>tées perp<strong>en</strong>diculairem<strong>en</strong>t à l’écoulem<strong>en</strong>t. C’est le processus <strong>de</strong> fabrication– le cardage – quicontribue à ori<strong>en</strong>ter les fibres dans cette direction. Cep<strong>en</strong>dant, un nombre non négligeable <strong>de</strong>12


1.2. Caractérisation <strong>de</strong>s média fibreuxFig. 1.13 – Illustration du liage thermique dans un médium fibreux aiguilleté composé <strong>de</strong> fibresmono et bi-composantes.13


<strong>Chapitre</strong> 1. Médium Planfibres ori<strong>en</strong>tées parallèlem<strong>en</strong>t à l’écoulem<strong>en</strong>t existe <strong>en</strong> raison <strong>de</strong> l’aiguilletage ou du liage par jetd’eau. Il est probable que ceci soit responsable <strong>de</strong> zones d’écoulem<strong>en</strong>t préfér<strong>en</strong>tiel.Le second processus <strong>de</strong> liage employé est le liage thermique. Nous avons pu voir sur les imagesl’apparition d’agglomérats <strong>de</strong> fibres, contribuant à modifier le diamètre <strong>de</strong>s fibres.Porosité <strong>de</strong>s médiaDans cette partie, nous allons déterminer la porosité ε <strong>de</strong>s média fibreux utilisés. La porositéd’un matériau est définie comme le ratio du volume <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> au sein <strong>de</strong> ce matériau par rapportau volume total du matériau. Le complém<strong>en</strong>taire <strong>de</strong> la porosité est la fraction volumique <strong>de</strong> laphase soli<strong>de</strong> : φ. Il représ<strong>en</strong>te le rapport du volume <strong>de</strong> matériau par le volume total.Nous avons mesuré l’épaisseur <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts média fibreux à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’appareil représ<strong>en</strong>tésur le schéma 1.14. Une pression <strong>de</strong> 1kP a est exercée sur une surface <strong>de</strong> 20cm 2 . L’épaisseur estdéterminée après stabilisation <strong>de</strong> la mesure. En comparaison, la pression que subit le médiumfibreux, lors <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> chute <strong>de</strong> pression, est au maximum <strong>de</strong> 200P a, voire 300P a. Un effet<strong>de</strong> compression du médium, <strong>en</strong> raison <strong>de</strong> la pression supérieure à celle exercée lors <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong>perméabilité, est donc possible.Fig. 1.14 – Schéma <strong>de</strong> l’appareil utilisé pour mesurer l’épaisseur <strong>de</strong>s médium fibreux<strong>Les</strong> média utilisés sont tous constitués <strong>de</strong> polyester, <strong>de</strong> masse volumique ρ f = 1, 38g/cm 3 =1380kg/m 3 . Il est alors possible <strong>de</strong> déterminer le volume <strong>de</strong> fibres V f dans le médium à partir<strong>de</strong> la masse <strong>de</strong> l’échantillon m f :V f = m fρ fLe volume total est déterminé par : V total = Se, avec S la surface <strong>de</strong> l’échantillon et e sonépaisseur. Nous <strong>en</strong> déduisons la porosité ε du médium fibreux :14ε = 1 − m fSeρ f


1.2. Caractérisation <strong>de</strong>s média fibreuxEn notant dm f , <strong>de</strong>, dS et dφ les erreurs <strong>de</strong> mesure respectives sur la masse, l’épaisseur,la surface <strong>de</strong> l’échantillon et la fraction volumique <strong>de</strong> fibres, nous pouvons alors déterminerl’incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> mesure sur la fraction volumique <strong>de</strong> fibres :dφφ = dm fm f+ dh h + dS fS fAinsi l’erreur sur la porosité dε, est : dε = dφ<strong>Les</strong> échantillons <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts média fibreux ont tous été découpés selon un patron <strong>de</strong> formecarrée afin qu’ils ai<strong>en</strong>t la même dim<strong>en</strong>sion. L’incertitu<strong>de</strong> sur la mesure sur chacun <strong>de</strong>s côtés<strong>de</strong> l’échantillon est ±1mm. L’épaisseur <strong>de</strong>s média a été mesurée <strong>en</strong> plusieurs zones. L’épaisseurmoy<strong>en</strong>ne est 1, 45mm, 1, 92mm et 1, 24mm avec un écart-type <strong>de</strong> 0, 02mm, 0, 04mm et 0, 03mmpour les média N687, N937 et DEAT EX respectivem<strong>en</strong>t. Nous avons choisi <strong>de</strong> ret<strong>en</strong>ir l’écarttypecomme incertitu<strong>de</strong>, l’incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’appareil <strong>de</strong> mesure, ±0, 01mm, étant inférieure àl’écart-type.L’incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> mesure sur la masse, due à l’appareil, est <strong>de</strong> ±0, 0001g.<strong>Les</strong> différ<strong>en</strong>ts résultats sont représ<strong>en</strong>tés dans les tableaux 1.5, 1.6 et 1.7.1.2.2 PerméabilitéL’objectif <strong>de</strong> cette partie est <strong>de</strong> déterminer l’évolution <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>la vitesse <strong>de</strong> filtration. Pour cela, nous comm<strong>en</strong>cerons par donner <strong>de</strong>s ordres <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>tsparamètres physiques caractérisant l’écoulem<strong>en</strong>t dans le milieux poreux. Nous prés<strong>en</strong>tons<strong>en</strong>suite le dispositif expérim<strong>en</strong>tal utilisé pour notre étu<strong>de</strong>, puis les résultats expérim<strong>en</strong>taux.<strong>Les</strong> résultats expérim<strong>en</strong>taux vont permettre <strong>de</strong> déterminer l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong> filtrationet <strong>de</strong> la porosité sur la chute <strong>de</strong> pression du médium. L’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong> filtrationva nous permettre <strong>de</strong> déterminer si le médium est homogène à l’échelle du pli. L’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>la porosité va nous permettre, lors <strong>de</strong> la comparaison avec <strong>de</strong>s modèles existants, partie 1.3, <strong>de</strong>pouvoir déterminer celui qui convi<strong>en</strong>t le mieux.Enfin, nous prés<strong>en</strong>terons les résultats pour <strong>de</strong>s média fibreux <strong>en</strong> série. Ceux-ci sont utiliséspar les industriels dans le but d’améliorer les performances <strong>de</strong>s média fibreux.Ordres <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s paramètres physiquesPour caractériser le régime d’écoulem<strong>en</strong>t autour <strong>de</strong>s fibres, il est usuel <strong>de</strong> considérer le nombre<strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong>s fibres, Re f . Le Reynolds <strong>de</strong> fibre est défini par :Re f = ρd f u fεµAvec :– ρ la masse volumique du flui<strong>de</strong>. Pour l’air, ρ ≈ 1, 16kg/m 3– µ la viscosité dynamique du flui<strong>de</strong>. Pour l’air, µ ≈ 1, 983.10 −5 P a.s.– ε la porosité du milieu poreux. L’ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la porosité est ε ≈ 0, 9– d f le diamètre <strong>de</strong>s fibres. Pour les média étudiés, celui-ci est compris <strong>en</strong>tre d f = 15µm etd f = 30µm.– u f la vitesse <strong>de</strong> filtration. La plus haute vitesse <strong>de</strong> filtration moy<strong>en</strong>ne est u f = 0, 65m/set la vitesse <strong>de</strong> filtration moy<strong>en</strong>ne nominale u f ≈ 0, 45m/s. Ces valeurs sont préconiséespar les industriels.15


<strong>Chapitre</strong> 1. Médium PlanÉchantillon 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10Épaisseur(mm) 1,46 1,42 1,44 1,43 1,45 1,41 1,44 1,40 1,44 1,43Écart-type 0,01 0,02 0,02 0,03 0,02 0,02 0,03 0,01 0,02 0,03épaisseur(mm)Masse(g) 4,121 4,133 4,090 4,418 4,133 4,386 3,987 4,118 4,085 4,399Erreur sur la 0,001 0,001 0,001 0,001 0,001 0,001 0,001 0,001 0,001 0,001masse(g)Surface(cm 2 ) 260,8 260,8 260,8 260,8 260,8 260,8 260,8 260,8 260,8 260,8Erreur6,5 6,5 6,5 6,5 6,5 6,5 6,5 6,5 6,5 6,5Surface(cm 2 )φ 0,078 0,081 0,079 0,086 0,079 0,087 0,077 0,082 0,079 0,085ε 0,922 0,919 0,921 0,914 0,921 0,913 0,923 0,918 0,921 0,915dφ 0,003 0,003 0,003 0,003 0,004 0,003 0,003 0,003 0,003 0,003Échantillon 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20Épaisseur(mm) 1,46 1,41 1,47 1,47 1,47 1,49 1,50 1,50 1,46 1,46Écart-type 0,03 0,03 0,02 0,02 0,03 0,02 0,02 0,02 0,02 0,02épaisseur(mm)Masse(g) 4,055 4,256 4,271 4,351 4,231 4,661 4,314 4,567 4,275 4,344Erreur 0,001 0,001 0,001 0,001 0,001 0,001 0,001 0,001 0,001 0,001masse(g)Surface(cm 2 ) 260,8 260,8 260,8 260,8 260,8 260,8 260,8 260,8 260,8 260,8Erreur6,5 6,5 6,5 6,5 6,5 6,5 6,5 6,5 6,5 6,5Surface(cm 2 )φ 0,077 0,084 0,081 0,082 0,080 0,087 0,080 0,084 0,081 0,083ε 0,923 0,916 0,919 0,918 0,920 0,913 0,920 0,916 0,919 0,917dφ 0,004 0,003 0,003 0,003 0,003 0,003 0,003 0,003 0,003 0,003Échantillon 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30Épaisseur(mm) 1,46 1,45 1,46 1,45 1,45 1,45 1,45 1,42 1,44 1,43Écart-type 0,02 0,02 0,02 0,02 0,02 0,02 0,03 0,03 0,02 0,02épaisseur(mm)Masse(g) 4,234 4,379 4,067 4,373 4,071 4,154 4,031 4,228 3,953 4,352Erreur 0,001 0,001 0,001 0,001 0,001 0,001 0,001 0,001 0,001 0,001masse(g)Surface(cm 2 ) 260,8 260,8 260,8 260,8 260,8 260,8 260,8 260,8 260,8 260,8Erreur6,5 6,5 6,5 6,5 6,5 6,5 6,5 6,5 6,5 6,5Surface(cm 2 )φ 0,080 0,084 0,077 0,084 0,078 0,080 0,077 0,083 0,076 0,084ε 0,920 0,916 0,923 0,916 0,922 0,920 0,923 0,917 0,924 0,916dφ 0,003 0,003 0,003 0,003 0,003 0,003 0,003 0,003 0,004 0,003Tab. 1.5 – Porosité <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts échantillons du médium N687.16


1.2. Caractérisation <strong>de</strong>s média fibreux6,5 6,5 6,5 6,5 6,5 6,5 6,5 6,5 6,5Échantillon 1 2 3 4 5 6 7 8 9Épaisseur 1,94 1,95 1,97 1,92 1,92 1,95 1,867 1,88 1,89moy<strong>en</strong>ne <strong>en</strong>mmÉcart-type <strong>de</strong> 0,04 0,07 0,07 0,07 0,05 0,07 0,05 0,09 0,08l’épaisseur <strong>en</strong>mmMasse 5,293 5,174 5,345 5,010 5,074 5,211 4,821 5,007 4,952moy<strong>en</strong>ne<strong>en</strong> gErreur sur la 0,001 0,001 0,001 0,001 0,001 0,001 0,001 0,001 0,001masse <strong>en</strong> gSurface <strong>en</strong> cm 2 260,8 260,8 260,8 260,8 260,8 260,8 260,8 260,8 260,8Écart-type <strong>en</strong>cm 2φ 0,075 0,074 0,075 0,072 0,073 0,074 0,072 0,074 0,073ε 0,925 0,926 0,925 0,928 0,927 0,926 0,928 0,926 0,927dφ 0,003 0,005 0,005 0,005 0,004 0,004 0,004 0,005 0,005Tab. 1.6 – Porosité <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts échantillons du médium N937.2,4 2,4 2,4 2,4 2,4 2,4 2,4 2,4Échantillon 1 2 3 4 5 6 7 8Épaisseur 1,21 1,27 1,20 1,25 1,25 1,21 1,23 1,28moy<strong>en</strong>ne <strong>en</strong>mmÉcart-type <strong>de</strong> 0,03 0,02 0,02 0,04 0,04 0,04 0,02 0,02l’épaisseur <strong>en</strong>mmMasse 2,696 2,783 2,644 2,739 2,703 2,672 2,790 2,812moy<strong>en</strong>ne<strong>en</strong> gErreur sur la 0,001 0,001 0,001 0,001 0,001 0,001 0,001 0,001masse <strong>en</strong> gSurface <strong>en</strong> cm 2 145,5 144,9 145,5 144,9 144,9 146,4 146,1 146,4Erreur sur lasurface <strong>en</strong> cm 2φ 0,111 0,110 0,109 0,109 0,108 0,110 0,112 0,109ε 0,889 0,890 0,891 0,891 0,892 0,890 0,888 0,891dφ 0,005 0,003 0,004 0,006 0,006 0,005 0,004 0,004Tab. 1.7 – Porosité <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts échantillons du médium DEATEX.17


<strong>Chapitre</strong> 1. Médium PlanLe Reynolds <strong>de</strong> la fibre est : Re f ≈ 1, 27, pour u f = 0, 65m/s et d f = 30µm, Re f ≈ 0, 87,pour u f = 0, 45m/s et d f = 30µm et Re f ≈ 0, 44, pour u f = 0, 45m/s et d f = 15µm.Pour un Reynolds <strong>de</strong> fibre faible, les effets d’inertie sont négligeables et la loi <strong>de</strong> Darcy permet<strong>de</strong> décrire l’évolution <strong>de</strong> la pression <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la vitesse dans le milieu poreux. Dans le casd’un écoulem<strong>en</strong>t unidirectionnel, la loi <strong>de</strong> Darcy permet d’écrire :∆Pe= µ k u foù k est la perméabilité du médium. Nous pouvons voir que la chute <strong>de</strong> pression, ∆P , varielinéairem<strong>en</strong>t avec la vitesse <strong>de</strong> filtration. Pour évaluer la chute <strong>de</strong> pression, il suffit <strong>de</strong> déterminerla perméabilité du médium ainsi que son épaisseur.Cep<strong>en</strong>dant, lorsque le nombre <strong>de</strong> Reynolds augm<strong>en</strong>te, il y a une transition <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>tlinéaire, qui suit la loi <strong>de</strong> Darcy, vers un écoulem<strong>en</strong>t non-linéaire, qui suit la loi <strong>de</strong> Forchheimer.Cette transition est progressive. Dulli<strong>en</strong> [36], pages 244, s’appuie sur les travaux <strong>de</strong> Schei<strong>de</strong>ggerpour donner un intervale <strong>de</strong> Reynolds compris <strong>en</strong>tre 0,1 et 75 à partir duquel la loi <strong>de</strong> Darcyn’est plus valable. Selon Nield et Bejan [90], pages 9-11, la transition a lieu pour un Reynoldscompris <strong>en</strong>tre 1 et 10. Nous pouvons donc dire que la relation débit/chute <strong>de</strong> pression est, pourla plupart <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> vitesses <strong>de</strong> filtration et <strong>de</strong> tailles <strong>de</strong> fibres, considérées dans notre étu<strong>de</strong>comme linéaire. Pour les plus gran<strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> Reynolds, l’étu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale permettra <strong>de</strong>conclure sur le régime <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t.Il est intéressant <strong>de</strong> noter qu’il existe actuellem<strong>en</strong>t un <strong>en</strong>gouem<strong>en</strong>t pour les fibres nanométriques[12, 62, 102, 104]. En effet, la capacité d’une fibre à capturer une particule <strong>de</strong> taille donnée,augm<strong>en</strong>te lorsque le diamètre <strong>de</strong>s fibres diminue. Or, <strong>en</strong> raison <strong>de</strong>s avancées techniques ainsi que<strong>de</strong>s exig<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus fortes <strong>de</strong>s normes à satisfaire, la réalisation <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> médiumfibreux est tout à fait possible et pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t intéressante. Dans ce cas, pour un diamètre <strong>de</strong>fibre <strong>de</strong> d f ≈ 500nm, le Reynolds <strong>de</strong> fibre est : Re f ≈ 0, 02, pour u f = 0, 65m/s.Il convi<strong>en</strong>t aussi <strong>de</strong> s’intéresser aussi au nombre <strong>de</strong> Knuds<strong>en</strong> <strong>de</strong>s fibres :Kn = λ d foù λ est le libre parcours moy<strong>en</strong> <strong>de</strong>s molécules. En effet, <strong>en</strong> raison <strong>de</strong>s tailles très petites mises<strong>en</strong> jeu, il est possible que celui-ci ne soit plus négligeable <strong>de</strong>vant la taille <strong>de</strong>s fibres. Des effetsliés au glissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t autour <strong>de</strong>s fibres doiv<strong>en</strong>t être pris <strong>en</strong> compte [17], pages 60-62. Le libre parcours moy<strong>en</strong> dans l’air est λ ≈ 0, 065µm. À titre d’exemple, nous obt<strong>en</strong>ons :Kn ≈ 2, 2.10 −3 , pour d f = 30µm et Kn ≈ 4, 3.10 −3 , pour d f = 15µm.Dans le cas <strong>de</strong>s fibres <strong>de</strong> taille micrométrique, le nombre <strong>de</strong> Knuds<strong>en</strong> est donc faible etles effets <strong>de</strong> glissem<strong>en</strong>t à la surface <strong>de</strong> ces fibres pouv<strong>en</strong>t être négligés. Par contre, pour lesnanofibres, le nombre <strong>de</strong> Knuds<strong>en</strong> est, Kn ≈ 0, 13 pour d f = 500nm. <strong>Les</strong> effets <strong>de</strong> glissem<strong>en</strong>tdoiv<strong>en</strong>t alors être pris <strong>en</strong> compte pour ce type <strong>de</strong> fibre, [17] pages 60-62.Le banc <strong>de</strong> mesureLa figure 1.15 montre le schéma du dispositif expérim<strong>en</strong>tal utilisé pour déterminer la perméabilité<strong>de</strong>s média fibreux.Le débit d’air est assuré par un système aspirant. La mesure <strong>de</strong> la différ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> pression, auxbornes du média fibreux, est réalisée à l’ai<strong>de</strong> d’un manomètre différ<strong>en</strong>tiel dont l’incertitu<strong>de</strong> surla mesure est inférieure à 4%. <strong>Les</strong> pressions mesurées sont les pressions <strong>de</strong> paroi <strong>en</strong> amont et <strong>en</strong>aval du porte-échantillon.18


1.2. Caractérisation <strong>de</strong>s média fibreuxFig. 1.15 – Le banc <strong>de</strong> perméabilitéLe débit est mesuré par un débitmètre massique thermique. Celui-ci possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux capteurs<strong>de</strong> température <strong>en</strong> amont et <strong>en</strong> aval d’une résistance chauffante. La différ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> température<strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t permet <strong>de</strong> déterminer le débit massique. Cep<strong>en</strong>dant, le calculateur donne ledébit volumique pour les Conditions Normales <strong>de</strong> Température et <strong>de</strong> Pression, soit pour unepression 1atm et une température T = 0 o C. Il est donc nécessaire <strong>de</strong> connaître les conditionsatmosphériques lors <strong>de</strong>s mesures afin <strong>de</strong> déterminer le débit volumique. L’incertitu<strong>de</strong> sur lamesure du débit par le débitmètre est inférieure à 2%.Porte-échantillonsNous avons utilisé <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> porte-échantillon lors <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> perméabilité. Le premier,représ<strong>en</strong>té sur la figure 1.16 permet <strong>de</strong> mesurer la perméabilité <strong>de</strong>s média sans compression.Le second, représ<strong>en</strong>té sur la figure 1.17 permet <strong>de</strong> compresser l’échantillon uniformém<strong>en</strong>t àl’épaisseur désirée. Pour cela, nous utilisons <strong>de</strong>s cales préalablem<strong>en</strong>t calibrées.L’intérêt du second type <strong>de</strong> porte-échantillon est d’obt<strong>en</strong>ir l’évolution <strong>de</strong> la perméabilité <strong>en</strong>fonction <strong>de</strong> la porosité du médium fibreux. Ces résultats seront comparés à ceux déjà disponiblesdans la littérature(modèle théorique et empirique). Cep<strong>en</strong>dant, <strong>en</strong> raison <strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong> grillespermettant une compression uniforme du médium fibreux, cf. figure 1.17, la surface <strong>de</strong> filtrationn’est pas connue. Nous avons déterminé celle-ci par ajustem<strong>en</strong>t avec les résultats obt<strong>en</strong>us à l’ai<strong>de</strong>du premier porte échantillon.Afin d’assurer l’étanchéité du banc, les parties du porte-échantillon <strong>en</strong> contact avec le porteéchantillonou le banc sont recouvertes <strong>de</strong> néoprène.Nous avons calibré <strong>en</strong> l’absc<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> média fibreux les différ<strong>en</strong>ts portes-échantillons à différ<strong>en</strong>tsdébits. Le tableau 1.8 récapitule ces résultats pour le premier type <strong>de</strong> porte-échantillon, et letableau 1.9, pour le second type <strong>de</strong> porte-échantillon.Nous utilisons le porte-échantillon <strong>de</strong> type 1, pour étudier l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong> filtrationsur la perméabilité. <strong>Les</strong> surfaces <strong>de</strong> filtration sont 5cm 2 , 20cm 2 , 50cm 2 et 100cm 2 .19


<strong>Chapitre</strong> 1. Médium PlanFig. 1.16 – Le premier porte-échantillon du banc <strong>de</strong> perméabilitéFig. 1.17 – Le second porte-échantillon du banc <strong>de</strong> perméabilitéLe porte échantillon <strong>de</strong> type 2 permet <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> perméabilité pour différ<strong>en</strong>tescompressions du médium fibreux. Afin d’assurer une compression uniforme, nous utilisons unegrille. Une partie <strong>de</strong> la surface du médium est donc recouverte par la grille. La comparaison avecles résultats du porte-échantillon <strong>de</strong> type 1 ont permis <strong>de</strong> déterminer sa surface.Procédure d’essai<strong>Les</strong> différ<strong>en</strong>tes étapes <strong>de</strong> la mesure <strong>de</strong> la perméabilité et <strong>de</strong> la porosité avec le premier porteéchantillonsont les suivantes :1. L’échantillon est découpé selon un patron.2. L’échantillon est pesé pour déterminer son grammage, G. C’est à dire la masse par unité<strong>de</strong> surface.3. Mesure <strong>de</strong> l’épaisseur du média.4. Le porte-échantillon est placé dans le banc d’essai à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sauterelles, voir le schéma1.15, page 19.5. Mesure <strong>de</strong> la température et <strong>de</strong> la pression atmosphérique.6. Mesure <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression aux bornes du porte-échantillon pour différ<strong>en</strong>tes valeurs <strong>de</strong>débit volumique.<strong>Les</strong> différ<strong>en</strong>tes étapes <strong>de</strong> la mesure <strong>de</strong> la perméabilité et <strong>de</strong> la porosité avec le <strong>de</strong>uxièmeporte-échantillon sont les suivantes :201. L’échantillon est découpé selon un patron.2. L’échantillon est pesé pour déterminer son grammage.


Débitchute <strong>de</strong> pressionvolumique<strong>en</strong> P a<strong>en</strong> m 3 /h Surface Surface Surface Surface5cm 2 20cm 2 50cm 2 100cm 21 0 0 0 02 2 0 0 03 4 0 0 04 12 0 0 05 15 0 0 06 19,5 0 0 07 25 1 0 08 34 1,5 0 09 44 2 0 010 53 2,5 0 011 63 3 0 012 76 4 0 013 86 5 0 014 106 5,5 0 015 122 6,5 0 016 139 8,5 0 017 156 12 0 018 176 14 0 019 193 15 0 020 215 16 1 01.2. Caractérisation <strong>de</strong>s média fibreuxTab. 1.8 – chute <strong>de</strong> pression <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drée par le porte-échantillons <strong>de</strong> type 1 <strong>en</strong> fonction du débitvolumique3. <strong>Les</strong> différ<strong>en</strong>tes hauteurs <strong>de</strong> cales vont être choisies <strong>en</strong> fonction du grammage du média.4. L’échantillon est mis <strong>en</strong> place dans le porte-échantillon avec les cales choisies.5. Serrage le plus uniforme possible <strong>de</strong>s vis du porte-échantillon.6. Le porte-échantillon est placé dans le banc d’essai à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sauterelles, voir le schéma1.15, page 19.7. Mesure <strong>de</strong> la température et <strong>de</strong> la pression atmosphérique.8. Mesure <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression aux bornes du porte-échantillon pour différ<strong>en</strong>tes valeurs <strong>de</strong>débit volumique.Résultats expérim<strong>en</strong>tauxLa chute <strong>de</strong> pression, ∆P <strong>en</strong> pascal, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtration u f , pour lesdiffér<strong>en</strong>ts média fibreux avec liage thermique est représ<strong>en</strong>tée sur la figure 1.18. <strong>Les</strong> graphiques<strong>de</strong> gauche représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les résultats pour tous les échantillons <strong>de</strong> chaque média. <strong>Les</strong> graphiques<strong>de</strong> droite représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les résultats expérim<strong>en</strong>taux pour un échantillon <strong>en</strong> particulier ainsi quela régression linéaire obt<strong>en</strong>ue pour ces résultats. Nous pouvons voir que l’évolution <strong>de</strong> la chute<strong>de</strong> pression est globalem<strong>en</strong>t linéaire par rapport à la vitesse <strong>de</strong> filtration sur toute la plage <strong>de</strong>mesure.21


<strong>Chapitre</strong> 1. Médium PlanMédium N687Médium N937Médium DEAT EXFig. 1.18 – Évolution <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression, ∆P <strong>en</strong> Pa, <strong>de</strong> média fibreux plans <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>la vitesse <strong>de</strong> filtration u f <strong>en</strong> m/s.22


chute <strong>de</strong> pression 1 2 3 4P aDébit massiquem 3 /h 4,35 6,20 8,41 11,101.2. Caractérisation <strong>de</strong>s média fibreuxTab. 1.9 – chute <strong>de</strong> pression <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drée par le porte-échantillons <strong>de</strong> type 2 <strong>en</strong> fonction du débitvolumiqueAinsi, pour les vitesses étudiées, les effets inertiels sont négligeables. Nous pouvons alorsutiliser la loi <strong>de</strong> Darcy :∆Pe= µ k∆P est la chute <strong>de</strong> pression <strong>de</strong> part et d’autre du milieu poreux, e son épaisseur, µ la viscositédynamique du flui<strong>de</strong>, Q le débit massique, S la surface <strong>de</strong> filtration et k est la perméabilité dumilieux poreux.Soit :k = µeQ(1.2)S∆PComme, nous l’avons précisé précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t, dans la partie 1.2.2, le débit mesuré est massiquemais l’appareil <strong>de</strong> mesure indique le débit volumique correspondant aux CNTP. Nous déduisonsalors le débit volumique réel :Q = ρ 0ρ Q 0Avec :– Q le débit volumique dans les conditions <strong>de</strong> pression et <strong>de</strong> température <strong>de</strong> l’essai.– ρ 0 la masse volumique pour les CNTP.– Q 0 le débit volumique indiqué par l’appareil <strong>de</strong> mesure.En supposant que l’air se comporte comme un gaz parfait, nous avons alors : ρ = P RT , avecR = 287.06J.kg −1 .K −1 , P la pression, <strong>en</strong> P a, et T la température, <strong>en</strong> K, <strong>de</strong> l’air p<strong>en</strong>dant lesconditions d’essais. Soit, avec ρ 0 = 1, 29kg.m −3 , nous obt<strong>en</strong>ons la perméabilité du milieu poreux,à partir <strong>de</strong>s paramètres mesurés :QS(1.1)La vitesse <strong>de</strong> filtration est déterminée par :k = 371, 17 µeQ 0TP S∆P(1.3)u f = Q S = 371, 17Q 0TP SL’incertitu<strong>de</strong> sur la mesure <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtration est comprise <strong>en</strong>tre 4 et 7%, selon lasurface <strong>de</strong> filtration choisie tandis que l’incertitu<strong>de</strong> sur la mesure <strong>de</strong> perméabilité dk est donnéepar :dkk = <strong>de</strong>e + dQ 0+ dT Q 0 T + dP P + d∆P∆P + dS S(1.4)23


<strong>Chapitre</strong> 1. Médium PlanPerméabilité <strong>de</strong>s média avec liage thermiqueNous avons comm<strong>en</strong>cé notre étu<strong>de</strong> par la caractérisation <strong>de</strong>s média fibreux avec liage thermique.Ceux-ci possèd<strong>en</strong>t <strong>de</strong>ux diamètres <strong>de</strong> fibres différ<strong>en</strong>ts, comme nous pouvons le voir dansle tableau 1.4. <strong>Les</strong> diamètres <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> fibres utilisées sont cep<strong>en</strong>dant relativem<strong>en</strong>tproches, aussi bi<strong>en</strong> pour les média N687, N937 que pour le médium DEAT EX. <strong>Les</strong> résultats<strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> perméabilité, par échantillon, <strong>de</strong> ces différ<strong>en</strong>ts média fibreux sont regroupéesdans les tableaux 1.10, 1.12 et 1.12.Échantillon 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10Perméabilité(µm 2 ) 361 365 364 350 354 329 370 351 375 343Erreurperméabilité(µm 2 )37 38 34 45 32 30 37 33 35 31Échantillon 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20Perméabilité(µm 2 ) 353 363 349 347 352 329 351 338 351 324Erreurperméabilité(µm 2 )33 33 31 31 37 32 36 31 32 37Échantillon 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30Perméabilité(µm 2 ) 371 351 385 354 364 397 367 350 378 338Erreurperméabilité(µm 2 )33 37 33 36 39 33 33 37 32 32Tab. 1.10 – Perméabilité <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts échantillons du médium N687.Échantillon 1 2 3 4 5 6 7 8 9Perméabilité(µm 2 ) 399 396 393 429 438 414 438 410 390Erreurperméabilité(µm 2 )48 53 52 60 54 56 53 60 55Tab. 1.11 – Perméabilité <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts échantillons du médium N937.Échantillon 1 2 3 4 5 6Perméabilité(µm 2 ) 108 107 107 106 108 105Erreurperméabilité(µm 2 )13 18 13 13 13 12Tab. 1.12 – Perméabilité <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts échantillons du médium DEATEX.Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong> filtration Nous avons mesuré la perméabilité pour différ<strong>en</strong>tessurface <strong>de</strong> filtration : 5cm 2 , 20cm 2 , 50cm 2 et 100cm 2 . Nous avons réalisé ces mesures pour 30échantillons différ<strong>en</strong>ts pour le médium N687.<strong>Les</strong> résultats figur<strong>en</strong>t sur les graphiques 1.19. Sur le graphique 1.19(a), nous avons représ<strong>en</strong>téla perméabilité pour une surface donnée <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’échantillon considéré, N. Cette perméabilitéest divisée par la perméabilité k mi qui est la moy<strong>en</strong>ne pour l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s surfaces pource même échantillon.Le graphique 1.19(b) représ<strong>en</strong>te la perméabilité pour une surface donnée <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>24


1.2. Caractérisation <strong>de</strong>s média fibreuxl’échantillon considéré, N. Cette perméabilité est divisée par la perméabilité moy<strong>en</strong>ne du médium,k m .(a) Adim<strong>en</strong>sionnem<strong>en</strong>t par la perméabilité moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong>l’échantillon k mi(b) Adim<strong>en</strong>sionnem<strong>en</strong>t par la perméabilité moy<strong>en</strong>ne dumédium, k mFig. 1.19 – Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la surface sur perméabilitéNous constatons que les résultats sont indép<strong>en</strong>dants <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong> filtration puisque lerapport <strong>en</strong>tre la perméabilité par surface <strong>de</strong> filtration, k, avec la perméabilité moy<strong>en</strong>ne du mêmeéchantillon k mi est compris <strong>en</strong>tre 0, 9 et 1, 1. Par ailleurs, pour quasim<strong>en</strong>t tous les échantillons,ce rapport est compris <strong>en</strong>tre 0, 95 et 1, 05. À prés<strong>en</strong>t, si nous nous intéressons au ratio avec laperméabilité moy<strong>en</strong>ne du médium, k m , nous avons une dispersion plus importante <strong>de</strong>s résultats.Cep<strong>en</strong>dant, cela ne dép<strong>en</strong>d pas <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong> filtration et, pour quasim<strong>en</strong>t tous les échantillons,ce ratio est compris <strong>en</strong>tre 0, 9 et 1, 1. Nous avons reporté dans le tableau 1.13 la perméabilitémoy<strong>en</strong>ne pour le médium N687 ainsi que l’écart type <strong>de</strong>s mesures adim<strong>en</strong>sionnées par k m .Surface <strong>de</strong> filtration 100, 50, 20 et 5cm 2 100cm 2 50cm 2 20cm 2 5cm 2Perméabilité moy<strong>en</strong>ne sur 356 361 358 351 353tous les échantillons(µm 2 )Écart-type divisé par k 0,087 0,063 0,096 0,102 0,088kk m1,000 1,016 1,005 0,987 0,993Tab. 1.13 – Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong> passage sur la mesure <strong>de</strong> la perméabilitéAinsi, nous n’avons pas d’écart significatif <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>ts résultats obt<strong>en</strong>us. C’est pourquoi,nous allons considérer le milieux poreux étudié comme homogène à l’échelle <strong>de</strong>s surfacesconsidérées.Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la porosité Afin d’étudier la perméabilité <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la porosité, nousavons utilisé le second type <strong>de</strong> porte échantillon. Comme nous l’avons précisé précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t,nous avons comparé les résultats obt<strong>en</strong>us pour les <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> porte échantillon, figure 1.20.Le meilleur accord <strong>en</strong>tre les résultats du premier type et second type <strong>de</strong> porte échantillonest obt<strong>en</strong>u pour une surface <strong>de</strong> filtration <strong>de</strong> 50cm 2 . Cep<strong>en</strong>dant, un léger écart subsiste <strong>en</strong>tre les<strong>de</strong>ux résultats, il est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 10%. En t<strong>en</strong>ant compte <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> liée aux mesures, iln’y a pas <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> résultats <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux portes échantillons.<strong>Les</strong> média N687 et N937 possèd<strong>en</strong>t le même type <strong>de</strong> fibre et processus <strong>de</strong> fabrication. Ils nediffèr<strong>en</strong>t que par leur épaisseur et grammage, comme l’indique le tableau 1.2, page 9. C’est pour25


<strong>Chapitre</strong> 1. Médium PlanSurface <strong>de</strong> filtration fixée à 25cm 2 pour le <strong>de</strong>uxième type <strong>de</strong> porte-échantillon.Surface <strong>de</strong> filtration fixée à 50cm 2 pour le <strong>de</strong>uxième type <strong>de</strong> porte-échantillon.Fig. 1.20 – Perméabilité k <strong>en</strong> µm 2 du médium N937, pour différ<strong>en</strong>tes compressions et pour les<strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> porte-échantillon, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la porosité ε du médium.Surface <strong>de</strong> filtration fixée à 50cm 2 pour le <strong>de</strong>uxième type <strong>de</strong> porte-échantillon.Fig. 1.21 – Perméabilité k <strong>en</strong> µm 2 du médium N937 et N687 <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la porosité ε dumédium.26


1.2. Caractérisation <strong>de</strong>s média fibreuxcette raison que les résultats expérim<strong>en</strong>taux sont confondus, comme le montre le graphique 1.21.Il représ<strong>en</strong>te l’évolution <strong>de</strong> la perméabilité, k <strong>en</strong> µm 2 , <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la porosité du médium ε.En adim<strong>en</strong>sionnant la perméabilité <strong>de</strong>s média par le carré du rayon <strong>de</strong>s fibres, nous obt<strong>en</strong>onsune courbe unique d’évolution <strong>de</strong> la perméabilité <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la porosité. Étant donné que lesmédia proposés, N687, N937 et DEAT EX possèd<strong>en</strong>t <strong>de</strong>ux types différ<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> diamètre <strong>de</strong> fibrequi sont cep<strong>en</strong>dant relativem<strong>en</strong>t proches, nous pouvons t<strong>en</strong>ter d’adim<strong>en</strong>sionner la perméabilité<strong>en</strong> utilisant un rayon <strong>de</strong> fibre moy<strong>en</strong> [78]. <strong>Les</strong> résultats sont regroupés sur le graphique 1.22.Surface <strong>de</strong> filtration fixé à 50cm 2 pour le <strong>de</strong>uxième type <strong>de</strong> porte-échantillon.Fig. 1.22 – Perméabilité k <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts média thermoliés adim<strong>en</strong>sionné par le carré du rayonmoy<strong>en</strong> <strong>de</strong>s fibres R m <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la porosité ε du médium.À même porosité, la perméabilité du médium DEAT EX est légèrem<strong>en</strong>t inférieure à celle<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux autres média. Nous ne sommes pas <strong>en</strong> mesure <strong>de</strong> donner <strong>de</strong>s explications <strong>de</strong> cet écart.Celui-ci peut être dû au choix du rayon <strong>de</strong>s fibres pour l’adim<strong>en</strong>sionnem<strong>en</strong>t. Il peut aussi êtredu au processus <strong>de</strong> fabrication différ<strong>en</strong>t. <strong>Les</strong> images obt<strong>en</strong>ues par le microscope électronique àbalayage, 1.9 page 9, 1.10 page 10 pour les média aiguilletés et les images 1.11 page 11 pour lemédium avec liage par jet d’eau montr<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> structures.Le liage thermique peut aussi contribuer à l’écart observé. En effet, nous avons observé <strong>de</strong>sagglomérats <strong>de</strong> fibres pour le médium N687, comme le montre les images 1.13 page 13, que nousn’avons pas observé pour le médium DEAT EX.Perméabilité <strong>de</strong>s média sans liage thermiqueL’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s média sans liage thermique prés<strong>en</strong>te l’avantage d’étudier <strong>de</strong>s média ayant undiamètre <strong>de</strong> fibre quasim<strong>en</strong>t monodisperse et n’ayant pas subit <strong>de</strong> liage thermique. En effet, leliage thermique a pour effet d’agglomérer les fibres <strong>en</strong>tre elles, comme le montr<strong>en</strong>t les images1.13 page 13. La distribution <strong>en</strong> taille <strong>de</strong>s fibres au sein du médium <strong>en</strong> est modifiée. <strong>Les</strong> caractéristiques<strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts média utilisés sont résumées dans les tableaux 1.1 page 8 et 1.4 page12.Le graphique 1.23 représ<strong>en</strong>te la perméabilité <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts média fibreux <strong>en</strong> µm 2 <strong>en</strong> fonction<strong>de</strong> la porosité. <strong>Les</strong> média N953 et N946 sont représ<strong>en</strong>tés, sur le graphique 1.23, <strong>en</strong> rose et vertrespectivem<strong>en</strong>t. <strong>Les</strong> résultats obt<strong>en</strong>us, pour ces <strong>de</strong>ux média, form<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> une courbe continue<strong>en</strong> raison du même diamètre <strong>de</strong> fibre. Le médium A320HZD a un diamètre <strong>de</strong> fibre supérieur <strong>de</strong>6%. Nous pouvons constater que les résultats du médium, A320HZD, <strong>en</strong> bleu sur le graphique,sont quasim<strong>en</strong>t sur la même courbe que pour les média précéd<strong>en</strong>ts, N953 et N946. Nous pouvonsnéanmoins distinguer une perméabilité du médium A320HZD très légèrem<strong>en</strong>t supérieure à celle27


<strong>Chapitre</strong> 1. Médium PlanSans les incertitu<strong>de</strong>s sur la mesureAvec les incertitu<strong>de</strong>s sur la mesureFig. 1.23 – Perméabilité <strong>de</strong>s média sans liage thermique <strong>en</strong> µm 2 <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la porosité<strong>de</strong>s média N953 et N946. Par contre, si nous pr<strong>en</strong>ons <strong>en</strong> compte l’incertitu<strong>de</strong> liée aux mesures,il est difficile d’affirmer qu’ils ne font pas partie <strong>de</strong> la même courbe.En revanche, le médium ANT 150 possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fibres dont le diamètre est significativem<strong>en</strong>tinférieur à ceux <strong>de</strong>s média précéd<strong>en</strong>ts, puisque le diamètre est <strong>de</strong> 19, 1µm. <strong>Les</strong> résultats pource médium sont représ<strong>en</strong>tés <strong>en</strong> rouge sur le graphique. Nous remarquons qu’il ne forme pasune courbe continue avec les autres média, même <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte l’incertitu<strong>de</strong> liée auxmesures.En adim<strong>en</strong>sionnant la perméabilité <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts média par le carré du rayon <strong>de</strong>s fibres, nousobt<strong>en</strong>ons les graphiques 1.24.Sans les incertitu<strong>de</strong>s sur la mesureAvec les incertitu<strong>de</strong>s sur la mesureFig. 1.24 – Perméabilité <strong>de</strong>s média sans liage thermique adim<strong>en</strong>sionnée par le rayon <strong>de</strong>s fibres<strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la porosité<strong>Les</strong> résultats sont indép<strong>en</strong>dants du diamètre <strong>de</strong>s fibres. Tous les média, y compris A320HZDet ANT 150, form<strong>en</strong>t une unique courbe. Le graphique 1.25 représ<strong>en</strong>te ainsi la perméabilitéadim<strong>en</strong>sionnée <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la porosité pour l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s média étudiés.La courbe <strong>de</strong> perméabilité <strong>de</strong>s média avec liage thermique, adim<strong>en</strong>sionnée par le rayon aucarré <strong>de</strong>s fibres <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la porosité, se superpose égalem<strong>en</strong>t à la courbe obt<strong>en</strong>ue pour lesmédia fibreux sans liage thermique. Cela indique que le liage thermique a une faible influ<strong>en</strong>cesur la perméabilité comparativem<strong>en</strong>t aux incertitu<strong>de</strong>s sur les mesures que nous avons.28


1.2. Caractérisation <strong>de</strong>s média fibreuxSans les incertitu<strong>de</strong>s sur la mesureAvec les incertitu<strong>de</strong>s sur la mesureFig. 1.25 – Perméabilité <strong>de</strong>s média avec et sans liage thermique adim<strong>en</strong>sionnée par le rayon <strong>de</strong>sfibres <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la porosité.Perméabilité <strong>de</strong> média bicouchesNous prés<strong>en</strong>tons dans cette section les résultats concernant les média bicouches. Il est usueld’utiliser <strong>de</strong>s média ayant <strong>de</strong>ux, voire plus, couches différ<strong>en</strong>tes. Cela permet d’augm<strong>en</strong>ter ladurée <strong>de</strong> vie du médium fibreux <strong>en</strong> retardant l’apparition du dépôt <strong>de</strong> surface. La couche quiest <strong>en</strong> contact direct avec la poussière est définie comme la couche ”air sale”. Celle-ci possè<strong>de</strong>,<strong>en</strong> général, <strong>de</strong>s fibres <strong>de</strong> diamètre globalem<strong>en</strong>t plus important et une porosité égalem<strong>en</strong>t plusgran<strong>de</strong> que la moy<strong>en</strong>ne. Il <strong>en</strong> résulte une perméabilité plus gran<strong>de</strong>. Cep<strong>en</strong>dant, l’efficacité estmoindre puisque, plus le diamètre <strong>de</strong> la fibre est grand et plus l’efficacité <strong>de</strong> capture <strong>de</strong> la fibrediminue [17], pages 73-119. Par ailleurs, augm<strong>en</strong>ter la porosité diminue la conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> fibreset par conséqu<strong>en</strong>ce la probabilité pour une particule <strong>de</strong> r<strong>en</strong>contrer une fibre.La secon<strong>de</strong> couche, appelée ”air propre”, est caractérisée par un diamètre <strong>de</strong> fibre ainsiqu’une porosité inférieurs aux valeurs moy<strong>en</strong>nes du médium fibreux. Cela permet d’augm<strong>en</strong>terl’efficacité du médium. De plus, comme elle reçoit moins <strong>de</strong> particules grâce à la couche air sale,le colmatage <strong>en</strong> profon<strong>de</strong>ur est prolongé. <strong>Les</strong> performances globales du médium fibreux sont ainsiaméliorées.L’objectif est <strong>de</strong> déterminer la perméabilité <strong>de</strong> ces média à partir <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong>chacune <strong>de</strong>s couches dont il est composé.Nous considérons <strong>de</strong>ux couches successives <strong>de</strong> médium fibreux homogènes d’épaisseur e 1 et e 2respectivem<strong>en</strong>t. La perméabilité <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong> ces couches est k 1 et k 2 . Nous faisons l’hypothèseque l’interface <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux couches n’<strong>en</strong>traîne pas <strong>de</strong> chute <strong>de</strong> pression supplém<strong>en</strong>taire. Lachute <strong>de</strong> pression totale, ∆P t , est alors :∆P t = ∆P 1 + ∆P 2 (1.5)En utilisant la loi <strong>de</strong> Darcy, pour chacune <strong>de</strong>s couches ainsi que pour le médium, nousobt<strong>en</strong>ons alors, à partir <strong>de</strong> l’équation (1.5) :e tk t= e 1k 1+ e 2k 2⇔ k t = e tk 1 k 2e 1 k 2 + e 2 k 1(1.6)Exprimant les caractéristiques du médium bicouches à partir <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong> chacune<strong>de</strong>s couches.29


<strong>Chapitre</strong> 1. Médium PlanPour vali<strong>de</strong>r la relation (1.6), nous avons superposé <strong>de</strong>ux couches <strong>de</strong> médium fibreux dont lescaractéristiques sont connues, DEAT EX et N937, et réalisé <strong>de</strong>s mesures du médium bicouchesainsi obt<strong>en</strong>u.<strong>Les</strong> différ<strong>en</strong>tes valeurs <strong>de</strong> perméabilité sont regroupées dans le tableau 1.14.Type <strong>de</strong> médium N687 N937 DEAT EX DEAT EX-N937Perméabilité <strong>en</strong> m 2 3, 56 10 −10 4, 12 10 −10 1, 07 10 −10 1, 93 10 −10Tab. 1.14 – Perméabilité <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts média étudiésLa comparaison <strong>en</strong>tre les résultats expérim<strong>en</strong>taux et la prédiction donnée par l’équation (1.6)est montrée sur la figure 1.26. Le graphique 1.26 représ<strong>en</strong>te l’évolution <strong>de</strong> la pression, ∆P <strong>en</strong>P a, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtration, u f <strong>en</strong> m/s, pour différ<strong>en</strong>ts échantillons. Nous avonsaussi représ<strong>en</strong>té, <strong>en</strong> trait discontinu, l’évolution <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression déterminée à partir <strong>de</strong>l’équation (1.6) et la loi <strong>de</strong> Darcy. L’épaisseur choisie est l’épaisseur totale du médium, c’est àdire la somme <strong>de</strong>s épaisseurs <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux couches.Fig. 1.26 – Évolution <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression, ∆P <strong>en</strong> P a, pour un médium bicouche <strong>en</strong> fonction<strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtration, u f <strong>en</strong> m/s.À partir <strong>de</strong>s valeurs moy<strong>en</strong>nes <strong>de</strong> la perméabilité et <strong>de</strong>s écart-types, obt<strong>en</strong>us précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t,nous avons déterminé un <strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la perméabilité du médium bicouche. Nous avonsreprés<strong>en</strong>té <strong>de</strong>s résultats à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> trait <strong>en</strong> pointillé marron sur le graphique 1.26.La comparaison <strong>en</strong>tre l’évolution <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression obt<strong>en</strong>ue expérim<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t et lesrésultats obt<strong>en</strong>us <strong>en</strong> déterminant la perméabilité selon l’équation (1.6), montre un bon accord. Laperméabilité obt<strong>en</strong>ue expérim<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t, est k t = 192, 6µm 2 . La valeur obt<strong>en</strong>ue par la formule(1.6) est k tthéorique = 191, 6µm 2 .Par ailleurs, lorsque nous t<strong>en</strong>ons compte <strong>de</strong> l’écart-type sur les valeurs <strong>de</strong> la perméabilité <strong>de</strong>chacune <strong>de</strong>s couches, nous obt<strong>en</strong>ons un <strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> tous les résultats expérim<strong>en</strong>taux.Ainsi, si nous pouvons déterminer la perméabilité d’un médium fibreux monocouche, nouspouvons déterminer la perméabilité d’un médium bicouche et plus généralem<strong>en</strong>t d’un médiummulticouche à condition toutefois <strong>de</strong> connaître l’épaisseur et la porosité (ou grammage) <strong>de</strong> chacune<strong>de</strong>s couches.En pratique l’utilisateur <strong>de</strong> la relation (1.6) se heurte à une difficulté. En effet lors <strong>de</strong> leurfabrication, les nappes <strong>de</strong>s milieux bicouches subiss<strong>en</strong>t généralem<strong>en</strong>t un étirem<strong>en</strong>t. Il <strong>en</strong> résulte30


1.3. Choix du modèle <strong>de</strong> perméabilitéun grammage et une épaisseur totale du bicouche différ<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> la simple somme <strong>de</strong>s grammages et<strong>de</strong>s épaisseurs <strong>de</strong> chacunes <strong>de</strong>s couches. En d’autres termes, on ne connait <strong>en</strong> fait pas l’épaisseuret le grammage respectif <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>s couches une fois celles-ci mises <strong>en</strong> place dans le bicouche.1.3 Choix du modèle <strong>de</strong> perméabilitéIl existe un nombre significatif <strong>de</strong> modèles permettant <strong>de</strong> prédire la perméabilité d’un milieufibreux. Nous allons tout d’abord prés<strong>en</strong>ter différ<strong>en</strong>ts modèles <strong>de</strong> perméabilité, puis les confronteraux résultats expérim<strong>en</strong>taux.1.3.1 Aperçu bibliographique sur l’estimation <strong>de</strong> la perméabilitéLa perméabilité d’un milieux fibreux dép<strong>en</strong>d <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>tes caractéristiques. Dans le cas d’unmédium fibreux mono-disperse, il est <strong>en</strong> général possible d’adim<strong>en</strong>sionner la perméabilité parle carré du rayon <strong>de</strong>s fibres. Cette perméabilité adim<strong>en</strong>sionnée, ¯k, ne dép<strong>en</strong>d alors que <strong>de</strong> laporosité [17], pages 29 à 72.Nous allons prés<strong>en</strong>ter, dans cette partie, différ<strong>en</strong>ts modèles permettant <strong>de</strong> déterminer laperméabilité adim<strong>en</strong>sionnée ¯k <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la porosité, ε et év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’ori<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>sfibres par rapport à l’écoulem<strong>en</strong>t.Dans l’aperçu bibliographique <strong>de</strong>stiné à déterminer la perméabilité <strong>de</strong> milieu monodisperse<strong>en</strong> diamètre <strong>de</strong> fibre, nous désignerons la perméabilité adim<strong>en</strong>sionnée par k afin d’alléger lesnotations.fibre mono-disperseApproche expérim<strong>en</strong>tale Le modèle que Davies [29], cité par Thomas et al. [122], Bergmanet al. [9] ou <strong>en</strong>core par Jackson et James [60], a proposé est un modèle empirique qui s’appuie surun grand nombre <strong>de</strong> résultats expérim<strong>en</strong>taux pour <strong>de</strong>s média fibreux placés dans un écoulem<strong>en</strong>td’air. <strong>Les</strong> fibres utilisées sont, <strong>en</strong>tre autres, <strong>de</strong>s fibres <strong>de</strong> coton, <strong>de</strong> laine <strong>de</strong> verre, capoc, duvet.Pour ces matériaux, le diamètre <strong>de</strong>s fibres était compris <strong>en</strong>tre 0, 8µm et 40µm. L’auteur préciseque la formule ne convi<strong>en</strong>t pas pour <strong>de</strong>s écoulem<strong>en</strong>ts dont le Reynolds est supérieur à 1.4k =, pour 0, 006 < φ < 0, 3 ⇔ 0, 7 < ε < 0, 99464φ 3 2 (1 + 56φ 3 )où φ est la fraction volumique <strong>de</strong> fibre du milieu poreux. Nous avons alors : φ = 1 − ε.Par la suite, Rahli et al. [107] se sont aussi intéressés à la perméabilité <strong>de</strong> milieux fibreux.Ils ont étudiés <strong>de</strong>s milieux poreux constitués par un empilem<strong>en</strong>t aléatoire <strong>de</strong> fibres rigi<strong>de</strong>s. Leurétu<strong>de</strong> a permis <strong>de</strong> déterminer l’impact du rapport d’aspect <strong>de</strong>s fibres. Pour un rapport d’aspectL fd fsupérieure à 25, la contribution <strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong> bases <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t inférieure à 2%. L f représ<strong>en</strong>tela longueur <strong>de</strong> la fibre. Au-<strong>de</strong>là, la perméabilité est indép<strong>en</strong>dante du rapport d’aspect <strong>de</strong>s fibres.Dans cette configuration, c’est la surface latérale <strong>de</strong> la fibre qui contribue à la perméabilité dumilieu. Par ailleurs, une loi empirique déterminant l’évolution <strong>de</strong> la perméabilité <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>la porosité est déterminée pour <strong>de</strong>s porosités comprises <strong>en</strong>tre 0,35 et 0,9 :k =250ε 6φ 2 (3, 6 + 56, 4ε) 2 31


<strong>Chapitre</strong> 1. Médium PlanApproche Cellulaire Afin <strong>de</strong> déterminer la perméabilité <strong>de</strong> milieu fibreux, un certain nombre<strong>de</strong> modèles analytiques considér<strong>en</strong>t que le milieu fibreux est composé par un <strong>en</strong>semble <strong>de</strong> cellulesunitaires cont<strong>en</strong>ant une fibre. Ainsi, au lieu d’étudier l’écoulem<strong>en</strong>t dans l’<strong>en</strong>semble du milieufibreux, il suffit <strong>de</strong> s’intéresser à l’écoulem<strong>en</strong>t dans une cellule unitaire. L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>tdans une cellule unitaire permet <strong>de</strong> déduire la perméabilité du médium poreux. Cette approche aété choisie par <strong>de</strong> nombreux auteurs, dont, Happel [52], Kuwabara [72], Drummond et Tahir [34],Sangani et Acrivos [114]. La différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre ces modèles est ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t due aux conditionsaux limites imposées à la cellule unitaire, ainsi qu’à la géométrie <strong>de</strong> celle-ci. Nous prés<strong>en</strong>teronsplus <strong>en</strong> détail, dans la suite <strong>de</strong> ce docum<strong>en</strong>t, les modèles <strong>de</strong> Happel et <strong>de</strong> Kuwabara. Celapermettra <strong>de</strong> mieux compr<strong>en</strong>dre par la suite le modèle <strong>de</strong> milieu effectif.(a) Écoulem<strong>en</strong>t perp<strong>en</strong>diculaire à la fibre(b) Écoulem<strong>en</strong>t parallèle à la fibreFig. 1.27 – Représ<strong>en</strong>tation d’une cellule unitaire.La cellule unitaire étudiée dans le cas <strong>de</strong> Kuwabara et Happel est représ<strong>en</strong>tée par la figure1.27(a) dans le cas d’écoulem<strong>en</strong>t perp<strong>en</strong>diculaire aux fibres, et par la figure 1.27(b) pour le cas<strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t parallèle aux fibres. Le nombre <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong> la fibre est faible, c’est pourquoi,un écoulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Stokes est considéré dans la cellule unitaire. Le rayon <strong>de</strong> la cellule unitaire,aR, dép<strong>en</strong>d <strong>de</strong> la porosité du milieu fibreux. Pour un arrangem<strong>en</strong>t régulier <strong>de</strong> fibre, le coeffici<strong>en</strong>ta dép<strong>en</strong>d <strong>de</strong> la porosité, soit : a = √ 1φ. Par la suite, nous verrons, pour les modèles <strong>de</strong> milieueffectif, que le coeffici<strong>en</strong>t a peut être évalué selon plusieurs métho<strong>de</strong>s.<strong>Les</strong> conditions aux limites sont les suivantes :– Condition <strong>de</strong> non-glissem<strong>en</strong>t à la surface <strong>de</strong> la fibre. Pour, le cas <strong>de</strong>s nano-fibres, où l<strong>en</strong>ombre <strong>de</strong> Knuds<strong>en</strong> n’est plus négligeable, <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> glissem<strong>en</strong>t peuv<strong>en</strong>t être utilisées[17] pages 29–72.– À la surface <strong>de</strong> la fibre, la composante normale <strong>de</strong> la vitesse est nulle.– À la frontière <strong>de</strong> la cellule unitaire, la condition est différ<strong>en</strong>te selon le modèle choisi. Eneffet, il n’y a, a priori, pas <strong>de</strong> conditions physiques qui puiss<strong>en</strong>t être appliquées aisém<strong>en</strong>t :321. Happel : les contraintes tang<strong>en</strong>tielles sont nulles2. Kuwabara : la vorticité est nulle


1.3. Choix du modèle <strong>de</strong> perméabilitéPour résoudre l’équation <strong>de</strong> Stokes pour <strong>de</strong>s fibres perp<strong>en</strong>diculaires à l’écoulem<strong>en</strong>t, figure1.27(a), les auteurs ont recourt à la fonction <strong>de</strong> courant Ψ. Ainsi, l’équation <strong>de</strong> Stokes <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t :∇ 4 Ψ = 0 (1.7)La fonction <strong>de</strong> courant Ψ = ( Ar + B r + Cr ln r + Dr3) sin θ, est solution <strong>de</strong> l’équation 1.7 etles constantes A, B, C et D sont déterminées grâce aux conditions aux limites et la condition <strong>de</strong>conservation du débit à travers la cellule. On obti<strong>en</strong>t ainsi :HappelKuwabaraJA − 1 a 4 −11−a2J 21+a 4 2a 21 aB 42a2J 2 −11+a 4 4a 2JC J JD − 1 12J − 1 J(1+a 4 )42a 2 −1 (lnJ ln a + 1 2 − a41+a a −34 4 + 1 − 1 ) −1()a 2 4a 4ak 24ln a + 1 2 −( a4 a 21+a 4 4 ln a −34 + 1 − 1 )((a 2 4a 4 )k pour a 2 = 1 1φ 4φ− 1 2 ln φ + 1 φ 2 −1 124φ− 1 2 ln φ − 3 4 + φ − φ241+φ 2 )À partir <strong>de</strong> l’expression <strong>de</strong> la pression, nous pouvons déduire F d la force <strong>de</strong> trainée par unité<strong>de</strong> longueur <strong>de</strong> fibre. Celle-ci est alors reliée à la chute <strong>de</strong> pression pour un médium d’épaisseure, et une longueur l f <strong>de</strong> fibre par unité <strong>de</strong> volume par [17, 52, 72] :∆P = F d l f e =φeπR 2 F d (1.8)Pour une fibre parallèle à l’écoulem<strong>en</strong>t, l’équation adim<strong>en</strong>sionnelle <strong>de</strong> Stokes s’écrit, grâceaux différ<strong>en</strong>tes symétries du problème, sous la forme suivante :dpdz = d2 u zdr 2 + 1 du zr drLa résolution <strong>de</strong> l’équation ci-<strong>de</strong>ssus permet d’écrire, <strong>en</strong> t<strong>en</strong>ant compte <strong>de</strong>s conditions auxlimites :Le gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> pression s’écrit alors :r 2 − 1 − 2a ln ru z =2a ( 2 34 − 1 + 1 − ln a )a 2 4a 4dpdz = 2a ( 2 34 − 1 + 1 − ln a )a 2 4a 4avec z, la coordonnée dans le s<strong>en</strong>s <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t, parallèle à la fibre.Nous <strong>en</strong> déduisons alors la perméabilité adim<strong>en</strong>sionnelle pour un média fibreux dont les fibressont parallèles à l’écoulem<strong>en</strong>t :k = a22(ln a − 3 4 + 1 a 2 − 14a 4 )Avec a = 1 √ φ, nous <strong>en</strong> déduisons alors la perméabilité.(1.9)33


<strong>Chapitre</strong> 1. Médium Plank = 12φ(− 1 2 ln φ − 3 )4 + φ − φ24(1.10)Il est intéressant <strong>de</strong> noter que dans le cas d’un écoulem<strong>en</strong>t parallèle aux fibres, les modèles<strong>de</strong> Kuwabara et <strong>de</strong> Happel donn<strong>en</strong>t le même résultat, contrairem<strong>en</strong>t au cas précéd<strong>en</strong>t.Fig. 1.28 – Exemple <strong>de</strong> cellule utilisée par Sanganis et Acrivos [114] et Drummond et Tahir [34]<strong>Les</strong> cellules utilisées dans les modèles précéd<strong>en</strong>ts sont <strong>de</strong>s cellules <strong>de</strong> types cylindriques. Or,la juxtaposition <strong>de</strong> cellules cylindriques laisse <strong>de</strong>s espaces vi<strong>de</strong>s où l’écoulem<strong>en</strong>t du flui<strong>de</strong> n’estpas déterminé. C’est pourquoi, <strong>de</strong>s cellules permettant une représ<strong>en</strong>tation plus fidèle du milieu,comme le montre la figure 1.28, ont été considérées.Drummond et Tahir [34] ont déterminé la perméabilité <strong>de</strong> plusieurs structures <strong>de</strong> médiafibreux. Dans le cas d’écoulem<strong>en</strong>t parallèle à la fibre, trois types <strong>de</strong> structure ont été déterminés.<strong>Les</strong> résultats obt<strong>en</strong>us sont :()– Cellule carrée k = 14φ− ln φ − 1, 476 + 2φ − φ22 + O(φ4 )()– Cellule hexagonale k = 14φ− ln φ − 1, 130 + 2φ − φ22 + O(φ3 )()– Cellule triangle équilatérale k = 14φ− ln φ − 1, 498 + 2φ − φ22 + O(φ6 )Une formule plus générale, pour un écoulem<strong>en</strong>t parallèle aux fibres a été proposée :k = 1)(− ln φ + K + 2φ − φ24φ2 + O(φ4 ) k dép<strong>en</strong>d <strong>de</strong> la géométrie choisie.Dans le cas d’un écoulem<strong>en</strong>t perp<strong>en</strong>diculaire aux fibres, et pour une cellule carrée, ils obti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tle résultat suivant :34k = 1 (− ln φ − 1, 476 + 2φ − 1, 774φ 2 + O(φ 3 ) )8φ


1.3. Choix du modèle <strong>de</strong> perméabilitéSanganis et Acrivos [114] résolv<strong>en</strong>t les équations <strong>de</strong> Stokes pour une cellule carrée et hexagonalepour un écoulem<strong>en</strong>t perp<strong>en</strong>diculaire(aux fibres.)– Cellule carrée : k = 18φ− ln φ − 1, 476 + 2φ − 1, 774 φ22 + 4, 076φ3 + O(φ 4 )()– Cellule hexagonale k = 18φ− ln φ − 1, 490 + 2φ − φ22 + O(φ4 )Modèle <strong>de</strong> Spielman et Gor<strong>en</strong>, Approximation <strong>de</strong>s Milieux EffectifsDans les modèles <strong>de</strong> cellule unitaire, l’écoulem<strong>en</strong>t autour d’une fibre est déterminé afin d’<strong>en</strong>déduire la perméabilité du milieu fibreux. Or, ces modèles ne pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong> compte l’influ<strong>en</strong>ce<strong>de</strong> l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t (autres fibres) sur l’écoulem<strong>en</strong>t autour d’une fibre.<strong>Les</strong> modèles que nous allons prés<strong>en</strong>ter dans cette partie vont pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte l’influ<strong>en</strong>ce<strong>de</strong>s autres fibres par l’intermédiaire <strong>de</strong> l’équation <strong>de</strong> Brinkman [78] adim<strong>en</strong>sionnée. L’influ<strong>en</strong>ce<strong>de</strong>s fibres voisines sur l’écoulem<strong>en</strong>t est prise <strong>en</strong> compte <strong>en</strong> ajoutant un terme supplém<strong>en</strong>taire àl’équation <strong>de</strong> Stokes : ∇ ¯P = ∇ 2 ū − α 2 ū, où α = R √k. k représ<strong>en</strong>te la perméabilité associée auxfibres voisines.Nous allons prés<strong>en</strong>ter <strong>de</strong>ux modèles <strong>de</strong> perméabilité qui repos<strong>en</strong>t sur cette équation : lemodèle <strong>de</strong> Spielman et Gor<strong>en</strong> pour les milieux fibreux [118] et le modèle basé sur l’approximation<strong>de</strong>s milieux effectifs (EMA), proposé par Li et Park [78].Le modèle <strong>de</strong> Spielman et Gor<strong>en</strong> est un cas particulier du modèle EMA. Nous prés<strong>en</strong>teronsdonc le modèle EMA pour le cas d’un écoulem<strong>en</strong>t parallèle ainsi que pour la cas d’un écoulem<strong>en</strong>tperp<strong>en</strong>diculaire aux fibres.Fig. 1.29 – Représ<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la cellule pour le modèle EMA.La figure 1.29, représ<strong>en</strong>te la géométrie représ<strong>en</strong>tative du modèle EMA. Dans la proximité <strong>de</strong>la fibre, nous avons un écoulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Stokes. Dans cette zone, les autres fibres du milieu poreuxn’ont pas d’influ<strong>en</strong>ce sur l’écoulem<strong>en</strong>t. Dans la zone plus éloignée, pour r > aR, les autres fibresinflu<strong>en</strong>t sur l’écoulem<strong>en</strong>t. Elles sont considérées interv<strong>en</strong>ir comme un milieu poreux qui possè<strong>de</strong>une perméabilité. L’équation <strong>de</strong> Brinkman est alors utilisée.Le coeffici<strong>en</strong>t a peut être déterminé par plusieurs métho<strong>de</strong>s :– a dép<strong>en</strong>d directem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la porosité du milieu, par exemple a = 1 √ φ35


<strong>Chapitre</strong> 1. Médium Plan– Pour les faibles porosités, l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s fibres voisines n’est pas représ<strong>en</strong>tée uniquem<strong>en</strong>tpar la porosité. Dodd et al. [33] ont pris <strong>en</strong> compte cet aspect (cité par Li et Park [78]).– a=1 correspond au modèle <strong>de</strong> Spielman et Gor<strong>en</strong>.La transition <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux types d’écoulem<strong>en</strong>t est réalisée grâce à la continuité <strong>de</strong>s vitesseset <strong>de</strong>s contraintes tang<strong>en</strong>tielles et normales.Fibres parallèles à l’écoulem<strong>en</strong>t Il est nécessaire <strong>de</strong> résoudre l’équation <strong>de</strong> Brinkman pour¯r > a, avec ¯r = r R, pour un écoulem<strong>en</strong>t parallèle à la fibre. Soit, après adim<strong>en</strong>sionnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>svariables :(1 d¯r dū )= d ¯P¯r d¯r d¯r d¯z + α2 ū (1.11)où les variables avec une barre sont adim<strong>en</strong>sionnées : ū = u u fet ¯P = Rµu fPLa résolution <strong>de</strong> l’équation différ<strong>en</strong>tielle (1.11) permet <strong>de</strong> déterminer la vitesse :ū = CI 0 (α 2 ‖¯r) + DK 0(α 2 ‖¯r) − 1 α 2 ‖I 0 et K 0 sont les fonctions <strong>de</strong> Bessels modifiées à l’ordre 0 <strong>de</strong> première et secon<strong>de</strong> espècerespectivem<strong>en</strong>t et α ‖ = 1k ‖.Pour 1 < ¯r < a, nous avons :ū = ¯r24d ¯Pd¯z+ A ln ¯r + BA, B, C et D sont <strong>de</strong>s constantes d’intégration. Celles-ci sont déterminées grâces aux conditionsaux limites <strong>en</strong> ¯r = 1, ¯r = a et pour la limite <strong>en</strong> ¯r <strong>en</strong> l’infini. Voir <strong>de</strong> Li et Park [78] pourplus <strong>de</strong> détails.Il est possible alors <strong>de</strong> déduire la force <strong>de</strong> trainée F d , par unité <strong>de</strong> longueur, <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>tsur le cylindre :¯F d = 2π dū∣d¯rLa chute <strong>de</strong> pression est alors reliée à F d comme pour les milieux cellulaires, voir équation(1.8). Ainsi, l’expression <strong>de</strong> la perméabilité d’un médium avec les fibres parallèles à l’écoulem<strong>en</strong>ts’écrit :∣r=1d ¯Pd¯z(11 − 1 ) ()1=2 1 − ε α‖2 − 1 4 + a24 − a22 ln a α ‖ aK 1 (α ‖ a)K 0 (α ‖ a) + α ‖ aK 1 (α ‖ a) ln a + a22(1.12)Nous obt<strong>en</strong>ons ainsi une fonction implicite <strong>de</strong> la perméabilité, avec K 1 est la fonction <strong>de</strong>Bessel modifiée à l’ordre 1 <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> espèce. Le cas <strong>de</strong> Spielman et Gor<strong>en</strong> correpond au casparticulier a = 1. Dans ce cas, l’equation (1.12) se simplifie pour donner :11 − ε = 2K 1(α ‖ )α ‖ K 0 (α ‖ )(1.13)36


1.3. Choix du modèle <strong>de</strong> perméabilitéFibres perp<strong>en</strong>diculaires à l’écoulem<strong>en</strong>t Comme pour le modèle cellulaire, la fonction <strong>de</strong>courant est déterminée pour l’écoulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Stokes et l’écoulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Brinkman. Pour 1 < ¯r a :Ψ 2 =[¯r − Ā ]r + Bα ⊥K 1 (α ⊥¯r) sin θA, B, C et D sont <strong>de</strong>s constantes d’intégration. Celles-ci sont déterminées grâces aux conditionslimites <strong>en</strong> ¯r = 1, ¯r = a et pour la limite <strong>en</strong> ā∞. Voir Li et Park [78] pour les détails.La force <strong>de</strong> traînée par unité <strong>de</strong> longueur, adim<strong>en</strong>sionnée par µu f , est alors donnée par :F d⊥ =∫ 2π0(σ¯r¯r |¯r=1cos θ − σ¯rθ |¯r=1sin θ)dθ = 4πDoù D est la constante définie précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t.On aboutit ainsi à une fonction implicite <strong>de</strong> la perméabilité pour <strong>de</strong>s fibres perp<strong>en</strong>diculairesà l’écoulem<strong>en</strong>t :α 2 ⊥ = 4(1 − ε)α ⊥QAvec :[(−2α2⊥ a 2 + 3a 4 α⊥ 2 + 16a2 − α⊥2 )K1 (α ⊥ a) + 8a 3 α ⊥ K 0 (α ⊥ ) ] (1.14)Q = ( 16α ⊥ a 2 ln a − α 3 ⊥ ln a + α3 ⊥ a4 ln a − α 3 ⊥ a4 − α 3 ⊥ + 2a2 α 3 ⊥)K1 (α ⊥ a)+ ( −α 2 ⊥ + 16a2 + 4α 2 ⊥ a4 ln a − α 2 ⊥ a4 + 4α 2 ⊥ a2) K 0 (α ⊥ a)(1.15)Pour a = 1 (modèle <strong>de</strong> Spielman et Gor<strong>en</strong>) l’équation (1.14) se simplifie pour donner :( )1α⊥ 2 = 4(1 − ε) 2 α2 ⊥ + α K 1 (α ⊥ )⊥K 0 (α ⊥ )Ecoulem<strong>en</strong>t dans un milieu fibreux tridim<strong>en</strong>sionnel(1.16)À partir <strong>de</strong>s résultats obt<strong>en</strong>us pour un écoulem<strong>en</strong>t bidim<strong>en</strong>sionnel, il est possible <strong>de</strong> déterminerl’écoulem<strong>en</strong>t pour une structure tridim<strong>en</strong>sionnelle par superposition du fait <strong>de</strong> la linéarité <strong>de</strong>séquations <strong>de</strong> Stokes et <strong>de</strong> Brinkman. Ainsi, Jackson et James [60] ont déterminé la perméabilité<strong>de</strong> milieux fibreux tridim<strong>en</strong>sionnels à partir <strong>de</strong>s modèles bidim<strong>en</strong>sionnels <strong>de</strong> Drummond et Tahir[34]. Li et Park [78] propos<strong>en</strong>t une approche semblable.Higdon et al. [53] se sont intéressés aux écoulem<strong>en</strong>ts dans <strong>de</strong>s milieux fibreux particulierset calcul<strong>en</strong>t la perméabilité à partir <strong>de</strong> simulations numériques sur <strong>de</strong>s géométries tridim<strong>en</strong>sionnelles.L’arrangem<strong>en</strong>t tridim<strong>en</strong>sionnel <strong>de</strong>s fibres est représ<strong>en</strong>té dans un cube. <strong>Les</strong> différ<strong>en</strong>tesgéométries étudiées sont :– Cubique simple– Cubique c<strong>en</strong>trée– Cubique face c<strong>en</strong>tréeUne approche différ<strong>en</strong>te <strong>de</strong> toutes ces métho<strong>de</strong>s est l’approche <strong>de</strong> Lattice-Boltzman. De nombreusesétu<strong>de</strong>s pour déterminer la perméabilité <strong>de</strong> médium fibreux et le colmatage <strong>de</strong> médiumfibreux ont utilisé cette métho<strong>de</strong> [47, 48, 74, 130].37


<strong>Chapitre</strong> 1. Médium PlanFibres polydisperse<strong>Les</strong> modèles basés sur une approche cellulaire ou sur l’approximation <strong>de</strong>s milieux effectifsdétermin<strong>en</strong>t la perméabilité d’un milieu monodisperse <strong>en</strong> taille <strong>de</strong> fibres. Or la plupart <strong>de</strong>s médiasont polydisperses <strong>en</strong> diamètre <strong>de</strong> fibre.L’approche choisi par Bergman et al. [10] ou Li et Park [78], pour déterminer la perméabilité<strong>de</strong> tel milieux, est semblable à celle utilisée pour un milieu monodisperse. Ils détermin<strong>en</strong>t laforce <strong>de</strong> trainée, par unité <strong>de</strong> longueur, pour chacun <strong>de</strong>s diamètres <strong>de</strong> fibres pour <strong>en</strong> déduire laforce totale.Il est possible d’utiliser les différ<strong>en</strong>ts modèles <strong>de</strong> perméabilité, cellulaires ou EMA, pourdéterminer la force <strong>de</strong> trainée. Cela revi<strong>en</strong>t dans ce cas à considérer que les différ<strong>en</strong>tes catégories<strong>de</strong> fibres ont une contribution indép<strong>en</strong>dante les unes <strong>de</strong>s autres. L’exemple choisi par Bergmanet al. [9] va permettre <strong>de</strong> l’illustrer. L’indice 1 désignera le premier type <strong>de</strong> fibre et l’indice 2 lesecond. À partir <strong>de</strong> l’équation (1.8), nous obt<strong>en</strong>ons :∆P = l f1 F d1 e + l f2 F d2 e = ∆P 1 + ∆P 2Il est possible <strong>de</strong> décomposer la chute <strong>de</strong> pression <strong>en</strong> une contribution <strong>de</strong>s fibres 1 et d’unecontribution <strong>de</strong>s fibres 2, soit respectivem<strong>en</strong>t ∆P 1 et ∆P 2 . Le médium est équival<strong>en</strong>t à <strong>de</strong>uxmédia fibreux <strong>en</strong> série. Chacun <strong>de</strong> ces média possè<strong>de</strong> la même épaisseur et la fraction volumiquepartielle φ i . Si nous avons, φ 1 = φ 2 = 0, 5, si l’hypothèse d’additivité <strong>de</strong> la contribution <strong>de</strong>chacune <strong>de</strong>s couches est exacte, alors, la fraction volumique totale du médium serait φ = 1. Cemédium est imperméable, et la chute <strong>de</strong> pression est celui <strong>de</strong> la pression atmosphérique. Parcontre, aucun <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux média <strong>en</strong> série n’est imperméable. La chute <strong>de</strong> pression totale est alorsla somme <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong> ces média.Bergman et al. [9, 10] et Li et Park [78] ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t compte <strong>de</strong> l’interaction <strong>de</strong>s fibres <strong>en</strong>treelles. Bergman et al. propos<strong>en</strong>t d’augm<strong>en</strong>ter la fraction volumique par le rapport l fl fi, avec l f quidésigne la longueur <strong>de</strong> fibre par unité <strong>de</strong> volume, soit :∆P = ∑ ( )l fel fi F di φ ilifiIl est possible <strong>de</strong> déterminer le rayon R e équival<strong>en</strong>t dans le cas du modèle <strong>de</strong> Davies :Avec :φ 3 2R 2 e=( ∑iφ iR 2 i) 1 ( )2∑ φ iR iiφ = ∑ iφ i et l f = ∑ il fiLi et Park [78] détermin<strong>en</strong>t la force totale <strong>de</strong> traînée. La force <strong>de</strong> traînée est calculée selonle modèle EMA. La prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong> l’interaction <strong>de</strong>s autres fibres est intrinsèque à cetteapproche. Elle intervi<strong>en</strong>t par la résolution d’une équation implicite <strong>de</strong> la perméabilité. Ainsi, lesauteurs détermin<strong>en</strong>t la force totale <strong>de</strong> trainée :∫F t = Sel f (R)F d (a, R, k)dRavec k la perméabilité du milieu fibreux. La force <strong>de</strong> trainée par unité <strong>de</strong> longueur dép<strong>en</strong>d durayon <strong>de</strong> la fibre, R, du ratio a <strong>en</strong>tre le rayon <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>veloppe avec le rayon <strong>de</strong> la fibre, et <strong>de</strong> la38


1.3. Choix du modèle <strong>de</strong> perméabilitéperméabilité du milieux poreux. <strong>Les</strong> auteurs font l’hypothèse que le ratio a est le même pourtous les diamètres <strong>de</strong> fibres.Dans le cas <strong>de</strong> fibres perp<strong>en</strong>diculaires à l’écoulem<strong>en</strong>t, les auteurs trouv<strong>en</strong>t :∫ +∞1k = 4(1 − ε) 0l f (R)D(R, k, a)dR∫ +∞(1.17)0l f (R)R 2 dRavec : D = α [(Q −2α 2 a 2 + 3a 4 α 2 + 16a 2 − α 2) K 1 (αa) + 8a 3 αK 0 (α) ] et α = √ R k.Pour une configuration où les fibres ont un rayon proche, il est possible d’utiliser le rayonmoy<strong>en</strong> <strong>de</strong>s fibres, R m . L’équation (1.17) <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t :Rm2 (k ≈ 4(1 − ε)D a, R )m√k1.3.2 Comparaisons <strong>de</strong>s modèles aux résultats expérim<strong>en</strong>tauxComparaison avec les modèles pour <strong>de</strong>s structures tridim<strong>en</strong>sionnelles<strong>Les</strong> média dont nous disposons ont une structure tridim<strong>en</strong>sionnelle, comme l’ont montréles images 1.9, 1.10 et 1.11 respectivem<strong>en</strong>t aux pages 9,11 et 10. Nous comparons les résultatsexpérim<strong>en</strong>taux aux modèles <strong>de</strong> Davies, James et Jackson, Rahli et al. et Ford et Higdon, surles courbes <strong>de</strong> la figure 1.30. <strong>Les</strong> résultats <strong>de</strong> Higdon et Ford figur<strong>en</strong>t sur le graphique par lesdésignations : FCC (cubique à faces c<strong>en</strong>trées), BCC (cubique c<strong>en</strong>tré) et SC (cubique primitif).Sans les incertitu<strong>de</strong>s sur la mesureAvec les incertitu<strong>de</strong>s sur la mesureFig. 1.30 – Comparaison <strong>en</strong>tre résultats expérim<strong>en</strong>taux et prédictions <strong>de</strong>s modèles pour milieuxfibreux isotropes.La comparaison <strong>de</strong>s résultats expérim<strong>en</strong>taux aux différ<strong>en</strong>ts modèles <strong>de</strong> perméabilités montreque le modèle <strong>de</strong> Rahli et al. donne les résultats les plus proches. Le modèle <strong>de</strong>meure dans lamarge d’incertitu<strong>de</strong> pour une porosité comprise <strong>en</strong>tre 0, 81 et 0, 90. Cep<strong>en</strong>dant, <strong>en</strong> <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> cetteporosité, le modèle n’est pas satisfaisant. <strong>Les</strong> autres modèles <strong>de</strong> perméabilité ne convi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas.Le modèle <strong>de</strong> perméabilité proposé par Jackson et James pour un médium isotrope est lacomposition d’un modèle avec fibres parallèles et d’un autre modèle avec fibres perp<strong>en</strong>diculairesà l’écoulem<strong>en</strong>t. Ce modèle ne convi<strong>en</strong>t pas.L’estimation <strong>de</strong> la perméabilité pour un milieu isotrope est obt<strong>en</strong>ue <strong>en</strong> appliquant un principe<strong>de</strong> superposition r<strong>en</strong>du possible par la linéarité <strong>de</strong>s équations <strong>de</strong> Stokes et <strong>de</strong> Brinkman. Ainsi,pour une fibre ayant un angle γ avec l’écoulem<strong>en</strong>t, schéma 1.31, la force <strong>de</strong> traînée, par unité <strong>de</strong>longueur s’écrit sous la forme suivante :39


<strong>Chapitre</strong> 1. Médium PlanF d (γ) = F d⊥ (γ) sin γ + F d‖ (γ) cos γ (1.18)Fig. 1.31 – Décomposition <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t pour une fibre n’étant ni perp<strong>en</strong>diculaire ni parallèleà l’écoulem<strong>en</strong>tSi nous connaissons la distribution <strong>de</strong> probabilité, p(γ), <strong>de</strong> l’angle <strong>en</strong>tre une fibre et l’écoulem<strong>en</strong>tpour un milieu fibreux, nous obt<strong>en</strong>ons la force <strong>de</strong> traînée moy<strong>en</strong>ne, F dm , par unité <strong>de</strong>longueur. Pour cela, on utilise l’équation (1.18) :F dm =∫ π20F d (γ)p(γ)dγ (1.19)Dans le cas d’un milieu fibreux isotrope, on déduit <strong>de</strong> l’équation (1.19) et <strong>de</strong> p(γ) la perméabilitéà partir <strong>de</strong> celles correspondant à <strong>de</strong>s écoulem<strong>en</strong>ts perp<strong>en</strong>diculaires et parallèles auxfibres. Soit :1k = 13k ‖+ 23k⊥(1.20)C’est pour cette raison que nous comparons les résultats expérim<strong>en</strong>taux aux modèles <strong>de</strong>perméabilité avec fibres parallèles et perp<strong>en</strong>diculaires à l’écoulem<strong>en</strong>t dans les <strong>de</strong>ux sections ci<strong>de</strong>ssous.Nous déterminerons <strong>en</strong>suite la perméabilité d’un médium isotrope, à partir <strong>de</strong>s modèles<strong>de</strong> perméabilités précéd<strong>en</strong>ts, et nous les comparerons aux résultats expérim<strong>en</strong>taux.Comparaison avec les modèles pour fibres parallèles à l’écoulem<strong>en</strong>tLa figure 1.32 représ<strong>en</strong>te l’évolution <strong>de</strong> la perméabilité adim<strong>en</strong>sionnée par le carré du rayonk<strong>de</strong>s fibres, , <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la porosité, ε. Tous les résultats expérim<strong>en</strong>taux ainsi que lesR 2différ<strong>en</strong>ts modèles avec écoulem<strong>en</strong>t parallèle aux fibres sont représ<strong>en</strong>tés.<strong>Les</strong> modèles <strong>de</strong> Spielman et Gor<strong>en</strong> et EMA sont les seuls qui ont une perméabilité supérieureà celle <strong>de</strong>s résultats expérim<strong>en</strong>taux. <strong>Les</strong> autres modèles prédis<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s perméabilités inférieuresà celles obt<strong>en</strong>ues expérim<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t.Le modèle EMA donne <strong>de</strong>s résultats compris dans la marge d’incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s résultats expérim<strong>en</strong>tauxpour quasim<strong>en</strong>t toute la gamme <strong>de</strong> porosité. <strong>Les</strong> modèles <strong>de</strong> Kuwabara-Happel etDrummond et Tahir sont dans la marge d’incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s mesures pour une porosité comprise<strong>en</strong>tre 0, 85 et 0, 94. Cep<strong>en</strong>dant, cela n’a aucune justification physique, puisque les images dumicroscope électronique à balayage ont montré qu’une part importante <strong>de</strong>s fibres sont perp<strong>en</strong>diculairesà l’écoulem<strong>en</strong>t. Or, la perméabilité d’un médium avec <strong>de</strong>s fibres perp<strong>en</strong>diculaire est plusfaible qu’un médium dont les fibres sont parallèles à l’écoulem<strong>en</strong>t. Ainsi, un médium composéd’un mélange <strong>de</strong> fibres parallèles et perp<strong>en</strong>diculaires <strong>de</strong>vrait avoir une perméabilité plus faiblequ’un médium dont les fibres sont toutes parallèles à l’écoulem<strong>en</strong>t.40


1.3. Choix du modèle <strong>de</strong> perméabilitéSans les incertitu<strong>de</strong>s sur la mesureAvec les incertitu<strong>de</strong>s sur la mesureFig. 1.32 – Comparaison <strong>en</strong>tre résultats expérim<strong>en</strong>taux et modèles <strong>de</strong> perméabilité <strong>de</strong> médiumdont les fibres sont parallèles à l’écoulem<strong>en</strong>t.Comparaison avec les modèles pour fibres perp<strong>en</strong>diculaires à l’écoulem<strong>en</strong>tLa figure 1.33 représ<strong>en</strong>te l’évolution <strong>de</strong> la perméabilité adim<strong>en</strong>sionnée par le carré du rayonk<strong>de</strong>s fibres, , <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la porosité, ε. Tous les résultats expérim<strong>en</strong>taux ainsi que lesR 2différ<strong>en</strong>ts modèles avec écoulem<strong>en</strong>t perp<strong>en</strong>diculaire aux fibres sont représ<strong>en</strong>tés.Sans les incertitu<strong>de</strong>s sur la mesureAvec les incertitu<strong>de</strong>s sur la mesureFig. 1.33 – Comparaison <strong>en</strong>tre résultats expérim<strong>en</strong>taux et modèles <strong>de</strong> perméabilité <strong>de</strong> médiumdont les fibres sont perp<strong>en</strong>diculaires à l’écoulem<strong>en</strong>t.Tous les modèles prédis<strong>en</strong>t une perméabilité inférieure à celle <strong>de</strong>s résultats expérim<strong>en</strong>taux,conformém<strong>en</strong>t aux att<strong>en</strong>tes. Cep<strong>en</strong>dant, les valeurs <strong>de</strong> perméabilité <strong>de</strong>s modèles sont beaucoupplus faibles que les résultats expérim<strong>en</strong>taux. Et cela bi<strong>en</strong> que la plupart <strong>de</strong>s fibres composantles média fibreux soi<strong>en</strong>t perp<strong>en</strong>diculaires à l’écoulem<strong>en</strong>t.Comparaison avec les modèles pour média fibreux isotropes<strong>Les</strong> modèles EMA et Spielman et Gor<strong>en</strong> avec les fibres parallèles et perp<strong>en</strong>diculaires àl’écoulem<strong>en</strong>t permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong> donner un <strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s résultats expérim<strong>en</strong>taux. C’est pourquoi,nous construisons les modèles <strong>de</strong> perméabilité isotrope, basé sur les modèles EMA et Spielmanet Gor<strong>en</strong>, selon la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Jackson et James [60] et Li et Park [78]. Le graphique 1.34représ<strong>en</strong>te les <strong>de</strong>ux modèles cités précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t, ainsi que le modèle <strong>de</strong> Rahli et al. pour lescomparer aux résultats expérim<strong>en</strong>taux. Nous avons égalem<strong>en</strong>t représ<strong>en</strong>té le modèle <strong>de</strong> Spielman41


<strong>Chapitre</strong> 1. Médium Planet Gor<strong>en</strong> <strong>en</strong> le modifiant légèrem<strong>en</strong>t. Nous avons modifié le rayon <strong>de</strong>s fibres <strong>en</strong> le surévaluant<strong>de</strong> 12%.Sans les incertitu<strong>de</strong>s sur la mesureAvec les incertitu<strong>de</strong>s sur la mesureFig. 1.34 – Comparaison <strong>en</strong>tre résultats expérim<strong>en</strong>taux et modèles <strong>de</strong> perméabilité <strong>de</strong> médiumdont les fibres ont une ori<strong>en</strong>tation isotrope.La comparaison <strong>en</strong>tre les modèles <strong>de</strong> perméabilité et les résultats expérim<strong>en</strong>taux montre quele modèle <strong>de</strong> Rahli et al. est mieux adapté aux résultats expérim<strong>en</strong>taux que le modèle EMAou <strong>en</strong>core <strong>de</strong> Spielman et Gor<strong>en</strong>. Cep<strong>en</strong>dant, <strong>en</strong> augm<strong>en</strong>tant le rayon <strong>de</strong>s fibres <strong>de</strong> 12% pour lemodèle <strong>de</strong> Spielman et Gor<strong>en</strong>, nous obt<strong>en</strong>ons un meilleur accord avec les résultats expérim<strong>en</strong>taux.Le modèle <strong>de</strong>meure dans la marge d’incertitu<strong>de</strong> pour une porosité comprise <strong>en</strong>tre 0, 84 et 0, 94,c’est à dire dans toute la gamme <strong>de</strong> porosité <strong>de</strong>s média fibreux utilisés sans compression. Lemodèle ainsi proposé est <strong>en</strong> accord avec les résultats expérim<strong>en</strong>taux sur une plus gran<strong>de</strong> gamme<strong>de</strong> porosité que le modèle <strong>de</strong> Rahli et al. Nous <strong>de</strong>vons cep<strong>en</strong>dant noter que pour une porosité<strong>de</strong> 0, 45, aucun <strong>de</strong>s modèles pour un médium fibreux avec une ori<strong>en</strong>tation tridim<strong>en</strong>sionnelle <strong>de</strong>sfibres ne convi<strong>en</strong>t.Nous avons selectionné un modèle <strong>de</strong> perméabilité pour les média fibreux monodisperse <strong>en</strong>diamètre. Le domaine <strong>de</strong> porosité est compatible avec le domaine <strong>de</strong> porosité utilisée pour lafiltration automobile, c’est à dire <strong>en</strong>tre 0, 85 et 0, 95. Nous pouvons donner quelques élém<strong>en</strong>tspour expliquer les écarts existant <strong>en</strong>tre les modèles et les résultats expérim<strong>en</strong>taux :– Hétérogénéité du médium : <strong>Les</strong> mesures <strong>de</strong> perméabilités avec plusieurs tailles d’échantillonont montré que la taille <strong>de</strong>s hétérogénéités était inférieure à 5cm 2 . Cep<strong>en</strong>dant, la taille <strong>de</strong>shétérogénéités peut être inférieure à 5cm 2 et avoir néanmoins un impact sur la perméabilité.– Anisotropie : les milieux étudiés ont à priori une structure anisotrope, cf. image du microscopeélectronique à balayage 1.9 page 9 et 1.11 page 11. Même si l’aiguilletage limitel’effet <strong>de</strong> l’anisotropie, <strong>de</strong>s résultats obt<strong>en</strong>us suggèr<strong>en</strong>t que les milieux étudiés ne sont pascomplétem<strong>en</strong>t assimilables à <strong>de</strong>s milieux isotropes.– Aiguilletage : <strong>Les</strong> média que nous avons utilisé sont liés mécaniquem<strong>en</strong>t par aiguilletageou jet d’eau. Ainsi, <strong>en</strong> plus <strong>de</strong>s fibres qui ont un a<strong>ligne</strong>m<strong>en</strong>t parallèle à l’écoulem<strong>en</strong>t,il est possible que <strong>de</strong>s zones d’écoulem<strong>en</strong>t préfér<strong>en</strong>tiel soi<strong>en</strong>t créées, contribuant ainsi àaugm<strong>en</strong>ter la perméabilité du médium.Il convi<strong>en</strong>t à prés<strong>en</strong>t <strong>de</strong> généraliser les résultats au cas <strong>de</strong> médium polydisperse <strong>en</strong> diamètre<strong>de</strong> fibres. En effet, la plupart <strong>de</strong>s média fibreux sont composés <strong>de</strong> plusieurs diamètres <strong>de</strong> fibres.42


1.3. Choix du modèle <strong>de</strong> perméabilité1.3.3 Modèle multi-fibresComme nous v<strong>en</strong>ons <strong>de</strong> le voir, nous avons un modèle <strong>de</strong> perméabilité satisfaisant pour uneporosité comprise <strong>en</strong>tre 0, 85 et 0, 95 dans le cas <strong>de</strong> médium fibreux monodisperse <strong>en</strong> diamètre.Cep<strong>en</strong>dant, la plupart <strong>de</strong>s média possèd<strong>en</strong>t au moins <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> fibre dont le diamètre <strong>de</strong>sfibres est très différ<strong>en</strong>t. C’est pourquoi, il est nécessaire <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte la distribution <strong>en</strong>taille <strong>de</strong>s fibres, comme cela est proposé par Li et Park [78]. Nous utilisons leurs résultats pourune distribution discrète <strong>en</strong> taille <strong>de</strong> fibres.Soit F di la force <strong>de</strong> traînée par unité <strong>de</strong> longueur exercée sur la fibre <strong>de</strong> rayon R i . Alors, laforce <strong>de</strong> traînée totale exercée par l’écoulem<strong>en</strong>t sur les fibres, F t , est alors déterminée par :F t = ∑ iZ i F di (1.21)avec Z i , la longueur totale <strong>de</strong>s fibres <strong>de</strong> diamètres R i . Or, nous pouvons déterminer Z i à partir<strong>de</strong> la fraction volumique, φ i :Z i = V tφ iπR 2 i, où V t est le volume total du médium fibreuxLa force totale exercée par le flui<strong>de</strong> sur l’<strong>en</strong>sembles <strong>de</strong>s fibres s’écrit alors :F t = V t∑iφ iπRi2 F diLa chute <strong>de</strong> pression qui comp<strong>en</strong>se la force exercée par le flui<strong>de</strong> sur les fibres est donnéeepar :− ∆Pe= F tV t= ∑ iφ iπR 2 iF di (1.22)Nous déduisons <strong>de</strong> l’équation 1.22 la perméabilité d’un médium fibreux polydisperse <strong>en</strong> diamètre<strong>de</strong> fibres avec une répartition discrète <strong>en</strong> diamètre :1k = 1µu f∑iφ iπRi2 F diL’expression <strong>de</strong> F di dép<strong>en</strong>d du modèle <strong>de</strong> perméabilité choisi. Comme le modèle <strong>de</strong> Spielmanet Gor<strong>en</strong> a donné les meilleurs résultats, nous allons utiliser ce modèle pour déterminer laperméabilité <strong>de</strong> fibres perp<strong>en</strong>diculaires et parallèles à l’écoulem<strong>en</strong>t. Nous déterminons <strong>en</strong>suite,à partir <strong>de</strong> k ⊥ et <strong>de</strong> k ‖ , la perméabilité pour un milieu isotrope.Pour les fibres perp<strong>en</strong>diculaires à l’écoulem<strong>en</strong>t, nous avons [78] :F di⊥ = µπu f(α i⊥K 1 (α i⊥ )K 0 (α i⊥ ) + 2α2 i ⊥)(1.23)Avec α 2 i ⊥= R2 ik ⊥.En combinant les équations (1.22) et (1.23), nous obt<strong>en</strong>ons l’équation 1.24. La résolution <strong>de</strong>cette équation permet <strong>de</strong> déterminer la perméabilité d’un médium fibreux dont les fibres sontpolydisperses <strong>en</strong> diamètre <strong>de</strong> fibre et perp<strong>en</strong>diculaires à l’écoulem<strong>en</strong>t :43


<strong>Chapitre</strong> 1. Médium PlanEchantillon 26Tous les échantillonsFig. 1.35 – Évolution <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression, ∆P <strong>en</strong> Pa, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtrationpour le médium N687.1= ∑ k ⊥i⎛( ⎞φ K Rii1⎝4 √ ( ) + 2 φ i√ ⎠ (1.24)R i k⊥K Ri 0 √k⊥ k⊥√k⊥)Dans le cas <strong>de</strong> fibres parallèles à l’écoulem<strong>en</strong>t, nous obt<strong>en</strong>ons :( )2 ∑ φ√ K 1 √R iik‖kR ‖ ( ) = 1 (1.25)i i rK i 0 √k‖Nous déterminons <strong>en</strong>suite la perméabilité pour un milieu isotrope à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’équation (1.20),soit :1k = 2 + 13k ⊥ 3k ‖Echantillon 4Tous les échantillonsFig. 1.36 – Évolution <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression, ∆P <strong>en</strong> Pa, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtrationpour le médium N937.44


1.4. ConclusionEchantillon 3Tous les échantillonsFig. 1.37 – Évolution <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression, ∆P <strong>en</strong> Pa, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtrationpour le médium DEAT EX.Avec les équations (1.24) et (1.25), nous avons déterminé la perméabilité d’un médium fibreuxpolydisperse <strong>en</strong> diamètres <strong>de</strong> fibres avec une répartition discrète, dans le cas d’un écoulem<strong>en</strong>tperp<strong>en</strong>diculaire et parallèle aux fibres, respectivem<strong>en</strong>t. Nous déduisons la perméabilité d’unmédium fibreux isotrope par la même métho<strong>de</strong> que précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t pour le modèle monodisperse<strong>en</strong> diamètres <strong>de</strong> fibres.Nous pouvons à prés<strong>en</strong>t confronter le modèle aux résultats expérim<strong>en</strong>taux. Nous les comparonsaux média suivant : N687, N937 et DEAT EX qui sont tous les trois polydisperses <strong>en</strong>diamètre <strong>de</strong>s fibres. Nous avons représ<strong>en</strong>té sur les graphiques 1.35, 1.36 et 1.37, l’évolution <strong>de</strong>la chute <strong>de</strong> pression <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtration.Nous pouvons voir que la comparaison <strong>en</strong>tre le modèle et les résultats expérim<strong>en</strong>taux donne<strong>de</strong> bons résultats.1.4 ConclusionLe microscope électronique à balayage a permis d’analyser la structure interne <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tsmédia fibreux étudiés. Ainsi, une fraction importantes <strong>de</strong>s fibres, à l’origine perp<strong>en</strong>diculairesà l’écoulem<strong>en</strong>t, se retrouv<strong>en</strong>t alignée parallèlem<strong>en</strong>t à l’écoulem<strong>en</strong>t sous l’effet <strong>de</strong> l’aiguilletageou <strong>de</strong> jets d’eau haute pression. La localisation <strong>de</strong> ces fibres est la différ<strong>en</strong>ce majeure <strong>en</strong>tre unmédium avec aiguilletage et liage par jet d’eau. Dans un premier cas, celles-ci sont ”aléatoirem<strong>en</strong>t”réparties dans le médium alors que dans le second cas, les jets d’eau form<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s sillons à sasurface.<strong>Les</strong> images obt<strong>en</strong>ues par microscopie électronique ont permis aussi <strong>de</strong> mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>cel’impact du liage thermique sur la structure d’un médium fibreux. La température élevée àlaquelle est soumis le médium fibreux fait fondre la gaine <strong>de</strong>s fibres bi-composantes. <strong>Les</strong> fibres<strong>en</strong> contact avec la gaine se retrouv<strong>en</strong>t alors liées <strong>en</strong>tre elles. Nous avons pu aussi observer laformation d’agglomérat <strong>de</strong> plusieurs fibres, contribuant ainsi à augm<strong>en</strong>ter le diamètre <strong>de</strong>s fibres.<strong>Les</strong> mesures <strong>de</strong> perméabilité <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts média fibreux, aussi bi<strong>en</strong> sans qu’avec liage thermique,ont tout d’abord permis <strong>de</strong> mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce que les effets inertiels <strong>de</strong>meur<strong>en</strong>t faiblespour la gamme <strong>de</strong> vitesse qui nous intéresse et pour les différ<strong>en</strong>ts média fibreux que nous avonsétudiés. C’est pourquoi, nous avons utilisé la loi <strong>de</strong> Darcy.Ces mesures indiqu<strong>en</strong>t que la perméabilité adim<strong>en</strong>sionnée par le carré du rayon <strong>de</strong>s fibres ne45


<strong>Chapitre</strong> 1. Médium Plandép<strong>en</strong>d que <strong>de</strong> la porosité.La comparaison <strong>de</strong> nos résultats expérim<strong>en</strong>taux avec les principaux modèles <strong>de</strong> perméabilité<strong>de</strong> milieux fibreux proposés dans la littérature conduit à la conclusion que c’est celui <strong>de</strong> Spielmanet Gor<strong>en</strong>, avec ajustem<strong>en</strong>t, qui représ<strong>en</strong>te le mieux nos résultats. Il est à noter que le modèle<strong>de</strong> Spielman et Gor<strong>en</strong> utilisé correspond à un milieu fibreux isotrope, une structure différ<strong>en</strong>te<strong>de</strong>s média fibreux étudiés caractérisée, comme nous l’avons vu, par une prédominance <strong>de</strong> fibresperp<strong>en</strong>diculaire à l’écoulem<strong>en</strong>t et perturbées par l’effet <strong>de</strong> l’aiguilletage. Celui-ci est à l’origne<strong>de</strong> l’ori<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> fibres parallèlem<strong>en</strong>t à l’écoulem<strong>en</strong>t et à l’apparition <strong>de</strong> chemins préfér<strong>en</strong>tiels.La d<strong>en</strong>sité d’aiguilletage importante expliquerait alors pourquoi nos média se comport<strong>en</strong>t <strong>en</strong>moy<strong>en</strong>ne plutôt comme un médium fibreux isotrope.46


<strong>Chapitre</strong> 2Échelle du pliSommaire2.1 <strong>Intro</strong>duction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 472.1.1 Prés<strong>en</strong>tation du problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 482.1.2 <strong>Les</strong> différ<strong>en</strong>ts ordres <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 502.2 Modèle d’écoulem<strong>en</strong>t dans les plis . . . . . . . . . . . . . . . . . . 532.2.1 Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 532.2.2 Résultats expérim<strong>en</strong>taux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 622.2.3 Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t dans les plis à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> Flu<strong>en</strong>t 642.2.4 Modèle d’écoulem<strong>en</strong>t à <strong>de</strong>ux équations pour les grands Reynolds <strong>de</strong>filtration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 772.3 Validation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 862.3.1 S<strong>en</strong>sibilité <strong>de</strong> la solution au maillage . . . . . . . . . . . . . . . . . 862.3.2 Vérification du modèle à ouverture uniforme . . . . . . . . . . . . . 862.3.3 Vérification théorique du modèle à ouverture variable . . . . . . . . 882.3.4 Validation du modèle à ouverture uniforme par Flu<strong>en</strong>t . . . . . . . 892.3.5 Validation par Flu<strong>en</strong>t du modèle à ouverture variable . . . . . . . . 922.3.6 Validation expérim<strong>en</strong>tale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 962.3.7 Conclusion sur la validation <strong>de</strong> l’aéraulique du pli . . . . . . . . . . 992.4 Exploitation du modèle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1002.4.1 Comparaison <strong>en</strong>tre le modèle à grand Reynolds et le modèle à faibleReynolds . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1002.4.2 Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s paramètres du média plissé sur la chute <strong>de</strong> pression . 1002.4.3 Influ<strong>en</strong>ce du plissage sur l’écoulem<strong>en</strong>t . . . . . . . . . . . . . . . . . 1032.4.4 Recherche <strong>de</strong> la d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> pli optimale . . . . . . . . . . . . . . . . 1112.4.5 Impact d’une compression variable du médium le long du pli . . . . 1172.5 Conclusion sur l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’aérodynamique dans un pli . . . . . 1172.1 <strong>Intro</strong>ductionL’étu<strong>de</strong> du colmatage d’un filtre plissé <strong>en</strong> matériau fibreux nécessite, au préalable, <strong>de</strong> déterminerle comportem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> celui-ci sans particules. En effet, la connaissance <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t dansle médium plissé va permettre <strong>de</strong> déterminer la trajectoire <strong>de</strong>s particules. Puis, le couplage avecle modèle <strong>de</strong> colmatage permettra par la suite <strong>de</strong> déterminer l’évolution <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression47


<strong>Chapitre</strong> 2.Échelle du plilors <strong>de</strong> la phase <strong>de</strong> colmatage. Ainsi, l’objectif principal <strong>de</strong> ce chapitre est <strong>de</strong> mettre <strong>en</strong> place unmodèle qui puisse restituer fidèlem<strong>en</strong>t l’écoulem<strong>en</strong>t à cette échelle. Il est impératif que ce modèlepuisse permettre <strong>de</strong> déterminer localem<strong>en</strong>t la vitesse <strong>de</strong> filtration et <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte lagéométrie d’un pli à section variable. Ces <strong>de</strong>ux caractéristiques sont importantes dans l’optique<strong>de</strong> la modélisation <strong>de</strong> la phase <strong>de</strong> colmatage du pli.Un autre aspect intéressant sur le plan industriel est <strong>de</strong> pouvoir prédire la chute <strong>de</strong> pression<strong>de</strong>s filtres : cela permet d’<strong>en</strong> optimiser la conception. En effet, l’<strong>en</strong>combrem<strong>en</strong>t du filtre est unecontrainte importante pour la filtration automobile. L’espace moteur disponible est <strong>de</strong> plus <strong>en</strong>plus réduit et le volume attribué à un filtre n’est pas considéré comme primordial. C’est pourquoi,pour un <strong>en</strong>combrem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> filtre et un débit donné, il est important <strong>de</strong> déterminer la géométriepermettant d’optimiser la chute <strong>de</strong> pression du médium sans colmatage et avec colmatage.Dans ce chapitre consacré à l’échelle du pli, nous nous intéresserons à ces différ<strong>en</strong>ts aspects.Nous comm<strong>en</strong>çons par déterminer les conditions d’écoulem<strong>en</strong>t dans le pli, section 2.1.2, <strong>en</strong> déterminant<strong>en</strong>tre autres le nombre <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t.Nous faisons <strong>en</strong>suite un inv<strong>en</strong>taire <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>s utilisées pour déterminer le comportem<strong>en</strong>td’un médium plissé ainsi que les caractéristiques <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t dans un canal poreuxavec vitesse pariétale uniforme, section 2.2.1. Cette <strong>de</strong>rnière étu<strong>de</strong> montre que pour unécoulem<strong>en</strong>t dans un canal avec aspiration/injection pariétale uniforme, il existe <strong>de</strong>s solutionsanalytiques affines.C’est pourquoi nous chercherons à déterminer dans la section 2.2.3 si l’écoulem<strong>en</strong>t est affinedans le cas <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux canaux couplés avec ouverture uniforme ou variable du pli. Un résultatpositif va nous permettre la mise <strong>en</strong> place d’un modèle semi-analytique d’écoulem<strong>en</strong>t dans le pli(cf. section 2.2.4).Après la validation du modèle semi-analytique que nous prés<strong>en</strong>tons, section 2.3, à la fois parnos résultats expérim<strong>en</strong>taux et par nos calculs réalisés à l’ai<strong>de</strong> du co<strong>de</strong> commercial Flu<strong>en</strong>t, nousutiliserons le modèle pour caractériser l’écoulem<strong>en</strong>t dans un pli. Cela consiste, tout d’abord <strong>en</strong>la comparaison <strong>de</strong> notre modèle à <strong>de</strong>s modèles précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t établis. Nous étudions <strong>en</strong>suitel’influ<strong>en</strong>ce du plissage, <strong>en</strong> particulier <strong>en</strong> comparant un pli à ouverture uniforme et à ouverturevariable. Enfin, nous déterminons l’optimum <strong>en</strong> nombre <strong>de</strong> plis pour un filtre propre par <strong>de</strong>smétho<strong>de</strong>s analytiques et par l’utilisation <strong>de</strong> notre modèle. Le nombre optimum <strong>de</strong> plis correspondau nombre <strong>de</strong> plis qui minimise la chute <strong>de</strong> pression du médium plissé.2.1.1 Prés<strong>en</strong>tation du problèmeAfin <strong>de</strong> se familiariser avec l’objet <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>, nous avons représ<strong>en</strong>té sur la figure 2.1,quelques média plissés utilisés pour la filtration <strong>de</strong> l’air, dans les automobiles. <strong>Les</strong> filtres àair sont souv<strong>en</strong>t constitués <strong>de</strong> panneaux filtrants, mais certains peuv<strong>en</strong>t aussi avoir la forme<strong>de</strong> cartouche. <strong>Les</strong> filtres sont très variés aussi bi<strong>en</strong> par leur taille et que par leur forme. Celadép<strong>en</strong>d ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la place disponible dans le moteur et du débit d’air nécessaire. Pourun panneau rectangulaire, nous définissons la laize, l 2 sur le schéma, qui correspond à la largeurdu panneau filtrant, et sa longueur, l 1 .Afin <strong>de</strong> maint<strong>en</strong>ir la forme du pli tout au long du processus <strong>de</strong> filtration, il est usuel <strong>de</strong>réaliser un embossage sur le médium à plisser. Une partie du médium est déformée <strong>de</strong> telle sorteà avoir <strong>de</strong>s bosses à sa surface. Après le plissage, les bosses vont garantir aux plis une ouvertureconstante tout au long du processus <strong>de</strong> filtration. Sur l’image du panneau filtrant, <strong>en</strong> bas àgauche <strong>de</strong> la figure 2.1, on peut observer <strong>de</strong>s <strong>ligne</strong>s horizontales correspondant à l’embossage.Nous avons représ<strong>en</strong>té schématiquem<strong>en</strong>t, figure 2.2, un pli vu <strong>de</strong> profil. La hauteur du pliest L + 2e sur le schéma, L correspondant à la longueur <strong>de</strong> filtration. Cette <strong>de</strong>rnière a une48


2.1. <strong>Intro</strong>ductionFig. 2.1 – Photographies <strong>de</strong> filtres à air pour l’automobile.49


<strong>Chapitre</strong> 2.Échelle du plivaleur comprise <strong>en</strong>tre 20mm et 60mm. Le pas <strong>de</strong> plissage est désigné par p sur ce même schéma.Le plissage est cep<strong>en</strong>dant le plus souv<strong>en</strong>t caractérisé par la d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> plissage <strong>en</strong> nombre <strong>de</strong>plis pour 100mm. <strong>Les</strong> d<strong>en</strong>sités <strong>de</strong> plissage sont généralem<strong>en</strong>t comprises <strong>en</strong>tre 8 et 16 plis pour100mm. Il <strong>en</strong> résulte une <strong>de</strong>mi-ouverture au début du pli, h 0 sur le schéma, comprise <strong>en</strong>tre 0, 5et 2mm. Nous désignerons, dans la suite du docum<strong>en</strong>t, la <strong>de</strong>mi-ouverture du fond du pli par h set par h l’ouverture du pli.Fig. 2.2 – Schéma d’un pli<strong>Les</strong> débits volumiques observés dans un filtre sont compris <strong>en</strong>tre 120 et 520m 3 /h. Actuellem<strong>en</strong>t,la surface <strong>de</strong> filtration <strong>de</strong>s média plissés est déterminée <strong>de</strong> telle sorte que la vitesse <strong>de</strong>filtration moy<strong>en</strong>ne soit comprise <strong>en</strong>tre 0, 25m/s et 0, 5m/s. Un nombre optimum <strong>de</strong> plis peutêtre alors défini pour un volume donné <strong>de</strong> pli, c’est à dire lorsque les longueurs l 1 , l 2 et L sontimposées. Cet optimum est différ<strong>en</strong>t selon la métho<strong>de</strong> choisie pour le définir. Il correspond aunombre <strong>de</strong> plis pour lequel nous avons le minimum <strong>de</strong> perte <strong>de</strong> pression du médium plissé dansle cas d’un filtre propre. Cela correspond à un compromis <strong>en</strong>tre l’augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la surface<strong>de</strong> filtration, résultant <strong>en</strong> une vitesse <strong>de</strong> filtration moy<strong>en</strong>ne plus faible, et le plissage qui a pourconséqu<strong>en</strong>ce une augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la perte <strong>de</strong> pression dans le pli. Du point <strong>de</strong> vue industriel,c’est le nombre optimum <strong>de</strong> pli pour le colmatage qui est le plus intéressant. Nous abor<strong>de</strong>rons cesujet dans la partie consacrée au colmatage. Le nombre optimum <strong>de</strong> plis est alors défini commele nombre <strong>de</strong> plis pour lequel la capacité du filtre est maximale, pour une perte <strong>de</strong> pression supplém<strong>en</strong>tairedonnée par rapport à la perte <strong>de</strong> pression initiale, c’est à dire la chute <strong>de</strong> pressioncorrespondant au filtre propre.2.1.2 <strong>Les</strong> différ<strong>en</strong>ts ordres <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>urNombres <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>tUne caractérisation qualitative du problème physique qui nous concerne passe par une analyse<strong>de</strong> certains nombres adim<strong>en</strong>sionnels.50


2.1. <strong>Intro</strong>ductionLe nombre <strong>de</strong> Reynolds moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> filtration, Re w , est particulièrem<strong>en</strong>t important. Celui-cia été défini par Berman [11] dans le cas d’écoulem<strong>en</strong>t dans <strong>de</strong>s canaux poreux. Re w va nouspermettre <strong>de</strong> caractériser l’écoulem<strong>en</strong>t dans les plis. Le vecteur vitesse <strong>de</strong> filtration est ori<strong>en</strong>técomme indiqué sur le schéma 2.2. Ainsi, pour le pli d’<strong>en</strong>trée (aspiration pariétale), le Reynolds<strong>de</strong> filtration est positif. Par contre, le Reynolds <strong>de</strong> filtration est négatif pour le pli <strong>de</strong> sortie(injection pariétale).Nous définissons égalem<strong>en</strong>t le nombre <strong>de</strong> Reynolds du pli Re 0 à partir <strong>de</strong> la vitesse moy<strong>en</strong>neà l’<strong>en</strong>trée du pli.Re w = ρu f mh 0µRe 0 = ρu 0h 0µavec ρ la masse volumique du flui<strong>de</strong> et µ sa viscosité dynamique. h 0 est la <strong>de</strong>mi-ouverture <strong>de</strong>l’<strong>en</strong>trée du pli, figures 2.2 et 2.3 ; u fm représ<strong>en</strong>te la vitesse <strong>de</strong> filtration moy<strong>en</strong>ne et u 0 la vitesseà l’<strong>en</strong>trée du pli.Dans le cas d’une aspiration pariétale, le Reynolds <strong>de</strong> filtration estDans le cas <strong>de</strong> la filtration <strong>de</strong> l’air, nous avons typiquem<strong>en</strong>t :– 100 < Re 0 < 2500– 20 < |Re w | < 175Ces valeurs sont particulièrem<strong>en</strong>t élevées comparativem<strong>en</strong>t à la filtration <strong>de</strong> l’huile [8, 7],pour lesquelles, le nombre <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong> filtration est proche <strong>de</strong> l’unité.Écoulem<strong>en</strong>t dans le médium fibreuxNous allons comparer le gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> pression au sein du médium fibreux selon la direction xau gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> pression selon la direction y, cf figure 2.3, c’est à dire ∂P∂x / ∂P∂y. Un ratio très petit<strong>de</strong>vant 1 <strong>de</strong> ∂P∂x / ∂P∂ysignifie que l’écoulem<strong>en</strong>t a lieu principalem<strong>en</strong>t dans la direction y.Fig. 2.3 – Schéma d’un <strong>de</strong>mi-canal avec <strong>de</strong>s parois poreuses et à ouverture uniforme.Pour avoir un ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur, nous faisons l’hypothèse que la vitesse <strong>de</strong> filtration estuniforme le long du pli. Le <strong>de</strong>mi-canal <strong>en</strong> question est représ<strong>en</strong>té sur le schéma 2.3. Dans ce cas,le gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> pression est déterminé analytiquem<strong>en</strong>t dans le pli d’<strong>en</strong>trée [119] :∂P∂x = µ h 3 (h 0 u 0 − u fm x)C, avec : C ≈ Re w051


<strong>Chapitre</strong> 2.Échelle du pliNous <strong>en</strong> déduisons le gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> pression dans le milieu poreux, dans la longueur du pli.Par ailleurs, le gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> pression ∂P∂yest déterminé par la loi <strong>de</strong> Darcy, soit :Des équations précéd<strong>en</strong>tes, nous déduisons :∂P∂y = µ k u f m∂P∂x /∂P ∂y = (h 0u 0 − u fm x) Re wkh 3 0 u f mLa valeurs la plus élevée <strong>de</strong> ce rapport est <strong>en</strong> x = 0, soit :∂P∂x /∂P ∂y = Re wku 0h 2 0 u f mComme la totalité <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t passe dans le pli <strong>de</strong> sortie, un bilan <strong>de</strong> masse permetud’écrire dans le cas d’un pli à ouverture uniforme : 0u fm= L h 0. Nous obt<strong>en</strong>ons ainsi l’expressiondu rapport <strong>de</strong>s gradi<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> pression dans le milieu poreux :∂P∂x /∂P ∂y = Re wkLh 3 0Pour que l’écoulem<strong>en</strong>t dans le milieu poreux ait lieu ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t dans la direction perp<strong>en</strong>diculaireà l’interface milieu libre/poreux, le rapport précéd<strong>en</strong>t doit être petit <strong>de</strong>vant 1. Nousavons :– k ≈ 10 −10 m 2– Re w ≈ 50– L ≈ 10 −2 m– h 0 ≈ 10 −3 mSoit :∂P∂x /∂P ∂y ≈ 5.10−2La valeur obt<strong>en</strong>ue est faible <strong>de</strong>vant 1 pour les paramètres choisis. Cep<strong>en</strong>dant, ∂P∂x / ∂P∂ypeut nepas être négligeable <strong>de</strong>vant 1. . C’est ainsi le cas pour k = 3, 5.10 −10 m 2 et Re w = 100, puisquedans ce cas, ∂P ≈ 0, 35. C’est pourquoi, dans la partie consacrée à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>tdans un pli à l’ai<strong>de</strong> d’un outil <strong>de</strong> CFD (page 74), nous nous sommes intéressé <strong>en</strong>tre autres àl’écoulem<strong>en</strong>t au sein du milieu poreux. Nous avons cherché à déterminer si l’écoulem<strong>en</strong>t restebi<strong>en</strong> unidirectionnel dans le médium fibreux.∂x / ∂P∂yAutres hypothèses simplificatricesUn écoulem<strong>en</strong>t est considéré incompressible si le nombre <strong>de</strong> Mach défini comme le rapport<strong>en</strong>tre d’une vitesse caractéristique <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t et la célérité du son est très petit <strong>de</strong>vant1. Dans notre cas, le nombre <strong>de</strong> Mach est M = u 0c≈ 0, 02. Nous pouvons donc considérerl’écoulem<strong>en</strong>t comme incompressible.L’impact <strong>de</strong> l’embossage sur la répartition <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t est étudié par Del Fabbro [45]. <strong>Les</strong>résultats montre que celui-ci n’a pas d’impact sur la chute <strong>de</strong> pression du média plissé. En effet,la répartition <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t dans le médium plissé, déterminée expérim<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t, montre quela répartition <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t est id<strong>en</strong>tique au niveau <strong>de</strong> l’embossage et <strong>en</strong> <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l’embossage.Une étu<strong>de</strong> supplém<strong>en</strong>taire a été réalisée par CFD grâce au logiciel CFX [43]. <strong>Les</strong> calculs ont été52


2.2. Modèle d’écoulem<strong>en</strong>t dans les plisréalisés pour <strong>de</strong>s géométries bi et tridim<strong>en</strong>sionelles. <strong>Les</strong> résultats ont montré qu’une géométrie<strong>en</strong> <strong>de</strong>ux dim<strong>en</strong>sions représ<strong>en</strong>te correctem<strong>en</strong>t le comportem<strong>en</strong>t du médium plissé du point <strong>de</strong>vue <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression totale ainsi que <strong>de</strong> la répartition <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t, comparativem<strong>en</strong>taux résultats expérim<strong>en</strong>taux. <strong>Les</strong> simulations réalisées <strong>en</strong> trois dim<strong>en</strong>sions n’ont pas montré unediffér<strong>en</strong>ce significative avec le cas bidim<strong>en</strong>sionnel. En s’appuyant sur ces <strong>de</strong>ux résultats, il paraîtdonc raisonnable <strong>de</strong> considérer un modèle bidim<strong>en</strong>sionnel.Nous supposons, dans le cadre <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>, que l’écoulem<strong>en</strong>t à l’interface milieu poreux/écoulem<strong>en</strong>tlibre adhère à la paroi (<strong>en</strong> effet, dans la plus part <strong>de</strong>s applications, l’impact duglissem<strong>en</strong>t associé à la nature poreuse <strong>de</strong> l’interface est faible).Nous supposerons que l’écoulem<strong>en</strong>t dans le pli est symétrique (voir [18, 22] pour <strong>de</strong>s d’écoulem<strong>en</strong>tsnon symétriques).2.2 Modèle d’écoulem<strong>en</strong>t dans les plis2.2.1 BibliographieDiffér<strong>en</strong>tes approches <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t dans un média plisséPlusieurs approches ont été développées pour déterminer l’écoulem<strong>en</strong>t au sein d’un médiumplissé. La plupart du temps, l’objectif est juste <strong>de</strong> déterminer l’évolution <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression<strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtration.Del Fabbro et al. [45, 43] se sont appuyés sur une étu<strong>de</strong> expérim<strong>en</strong>tale. Ils ont proposé lacorrélation empirique donné par l’équation (2.1) :( )() 0,7∆P (L + 2e)e 460 µ0,7( µee ˜Ru= 1 + 2 ˜Rfmp 2 .10e 2 ˜R )0,7 ( L+2ep ) 2log(1+ L+2e 1eRe)(2.1)Où :– ∆P est la chute <strong>de</strong> pression– u fm est la vitesse <strong>de</strong> filtration moy<strong>en</strong>ne– e est l’épaisseur du médium fibreux– L + 2e est la hauteur du pli– ˜R = µεk, où k est la perméabilité, µ la viscosité dynamique et ε la porosité– p est le pas <strong>de</strong> plissage– Re est le nombre <strong>de</strong> Reynolds défini par : Re = ρpu fmµCe modèle empirique permet <strong>de</strong> déterminer la chute <strong>de</strong> pression du médium plissé <strong>en</strong> fonction<strong>de</strong>s caractéristiques du médium et <strong>de</strong> la géométrie du pli. La comparaison <strong>en</strong>tre le modèleet les résultats expérim<strong>en</strong>taux, figure 2.4, montre un bon accord aussi bi<strong>en</strong> pour les filtres àhaute efficacité, utilisé dans le nucléaire, et les filtres automobiles. L’inconvéni<strong>en</strong>t <strong>de</strong> ce type<strong>de</strong> démarche est qu’il est dangereux d’utiliser la corrélation proposée <strong>en</strong> <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s plages <strong>de</strong>valeurs ayant servi à l’ajustem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s paramètres interv<strong>en</strong>ant dans la corrélation.Ils ont, par ailleurs, étudié expérim<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t la répartition <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t au sein du pli.Pour cela, ils ont eu recourt à un traceur non colmatant. La répartition <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t dans lepli est déduite <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> particules fluoresc<strong>en</strong>tes déposées au sein du médium. Dansce but, le pli a été subdivisé <strong>en</strong> trois zones différ<strong>en</strong>tes comme cela est illustré dans le schéma 2.5.<strong>Les</strong> résultats montr<strong>en</strong>t que l’écoulem<strong>en</strong>t est très différ<strong>en</strong>t selon le type <strong>de</strong> filtre étudié. Pourun filtre à haute efficacité, la vitesse <strong>de</strong> filtration est quasim<strong>en</strong>t uniforme le long du pli. Toutefois,pour les plus gran<strong>de</strong>s vitesses <strong>de</strong> filtrations, une légère variation apparaît le long du pli. Pour53


<strong>Chapitre</strong> 2.Échelle du plia. Filtre très haute efficacité b. Filtre automobileFig. 2.4 – Évolution <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression ∆P <strong>en</strong> P a <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtrationu fm <strong>en</strong> m/s pour le modèle et les résultats expérim<strong>en</strong>taux <strong>de</strong> Del Fabbro [43].Fig. 2.5 – Subdivision d’un <strong>de</strong>mi-pli <strong>en</strong> trois zones par Del Fabbro et al.54


2.2. Modèle d’écoulem<strong>en</strong>t dans les plisles filtres automobiles la vitesse <strong>de</strong> filtration varie le long du pli quelque soit la vitesse <strong>de</strong>filtration moy<strong>en</strong>ne considérée. L’écoulem<strong>en</strong>t passe ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t par le Creux et dans unemoindre mesure par la Bosse (cf. figure 2.5).Ch<strong>en</strong> et al. [24] ont étudié l’écoulem<strong>en</strong>t dans <strong>de</strong>s média plissés <strong>en</strong> résolvant les équations<strong>de</strong> Navier-Stokes dans le gaz et les équations <strong>de</strong> Darcy-Lapwood-Brinkman (2.2) pour le milieuporeux. <strong>Les</strong> auteurs considèr<strong>en</strong>t que la vitesse <strong>de</strong> glissem<strong>en</strong>t à l’interface <strong>en</strong>tre le milieu poreuxet le flui<strong>de</strong> n’est pas nulle. Il <strong>en</strong> résulte une diminution <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression associée àl’écoulem<strong>en</strong>t dans le pli.(ρε 2 u ∂u∂x + v ∂u )= − ∂P∂y ∂x − µ k u + µ ( ∂ 2 )uε ∂x 2 + ∂2 u∂y 2Nassehi et al. [89], Wakeman et al. [123] ont aussi étudié l’écoulem<strong>en</strong>t dans un médiumplissé <strong>en</strong> résolvant les équations par une métho<strong>de</strong> d’élém<strong>en</strong>ts finis. Nassehi et al. prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tune approche par élém<strong>en</strong>ts finis pour modéliser la transition d’un écoulem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre un domaineporeux, gouverné par l’équation <strong>de</strong> Darcy et un domaine flui<strong>de</strong>, où l’écoulem<strong>en</strong>t est gouverné parles équations <strong>de</strong> Stokes. La démarche est similaire à celle adoptée pour la filtration membranaire[88].Wakeman et al. ont par ailleurs étudié l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la compression d’un médium <strong>en</strong> fibre <strong>de</strong>verre dans le cas <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t d’un liqui<strong>de</strong> dans une cartouche. Des mesures <strong>de</strong> perméabilité dumilieu fibreux sont réalisées pour différ<strong>en</strong>tes vitesses <strong>de</strong> filtration, permettant ainsi <strong>de</strong> déterminerla courbe <strong>de</strong> perméabilité <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression. Ils détermin<strong>en</strong>t empiriquem<strong>en</strong>tl’évolution <strong>de</strong> la perméabilité <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la pression. Trois phases sont alors distinguées :1. Le médium n’est pas <strong>en</strong>core compressé, la perméabilité reste constante.(2.2)2. Le médium est compressé, la perméabilité évolue alors <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la pression. <strong>Les</strong>différ<strong>en</strong>tes mesures expérim<strong>en</strong>tales sont approchées par une loi <strong>en</strong> puissance.3. Le médium est à son taux <strong>de</strong> compression maximum et la perméabilité n’évolue plus.Ces lois sur l’évolution <strong>de</strong> la perméabilité sont couplées avec le modèle d’écoulem<strong>en</strong>t afin <strong>de</strong>déterminer le comportem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la cartouche. La comparaison avec les résultats expérim<strong>en</strong>tauxmontre un meilleur accord <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte la loi d’évolution <strong>de</strong> la perméabilité avec lacompression.Une métho<strong>de</strong> par domaine fictif est utilisée pour modéliser l’exist<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> plusieurs domainesayant <strong>de</strong>s propriétés physiques différ<strong>en</strong>tes. Cette métho<strong>de</strong> permet <strong>de</strong> modéliser l’écoulem<strong>en</strong>t danstout le domaine par un unique système d’équations, Navier-Stokes-Brinkman (2.4) :∇ · u = 0 (2.3)Navier-Stokes{ }} {−∇ · (˜µ∇u) + (ρu∇)u + ˜µ ˜K{ }} {−1u + µ∇ 2 u −∇P =} {{ }˜fLoi <strong>de</strong> Darcy-Brinkman<strong>Les</strong> termes comportant <strong>de</strong>s til<strong>de</strong>s ont <strong>de</strong>s valeurs différ<strong>en</strong>tes selon l’<strong>en</strong>droit du domaineconsidéré. Dans le milieu poreux, les coeffici<strong>en</strong>ts sont choisis pour obt<strong>en</strong>ir l’équation <strong>de</strong> Brinkman,et dans la zone <strong>de</strong> flui<strong>de</strong>, le système se réduit alors aux équations <strong>de</strong> Navier-Stokes. Khadraet al. [67] ont ainsi mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce que cette métho<strong>de</strong> permet <strong>de</strong> simuler correctem<strong>en</strong>t lesécoulem<strong>en</strong>ts dans les domaines cont<strong>en</strong>ant <strong>de</strong>s zones poreuses et <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> flui<strong>de</strong>s libres dansle cas <strong>de</strong> nombres <strong>de</strong> Reynolds modérés. Iliev et al. [58] ont utilisé cette métho<strong>de</strong>, couplée à unerésolution par volumes-finis, pour étudier l’écoulem<strong>en</strong>t dans un ”filtre” à huile.(2.4)55


<strong>Chapitre</strong> 2.Échelle du pliLe Fraunhoffer <strong>Institut</strong>e utilise égalem<strong>en</strong>t une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> milieu fictif pour déterminer l’écoulem<strong>en</strong>tdans un pli [129]. L’écoulem<strong>en</strong>t est modélisé par l’équation <strong>de</strong> Brinkman (2.5) :∇P = − ˜K −1 ˜µu + µ∇ 2 u (2.5)Il est à noter que cette étu<strong>de</strong> est réalisée dans le cadre d’une approche multi-échelle <strong>de</strong> laproblématique du colmatage d’un médium fibreux plissé. Ainsi, l’échelle considérée est l’échellemacroscopique. L’échelle microscopique est celle d’un réseau <strong>de</strong> quelques fibres. À cette échelle,l’objectif est <strong>de</strong> déterminer, toujours par simulation numérique, la perméabilité du réseau <strong>de</strong>fibres, puis son évolution p<strong>en</strong>dant la phase <strong>de</strong> colmatage par <strong>de</strong>s particules [74]. <strong>Les</strong> résultatsobt<strong>en</strong>us à cette échelle sont alors intégrés à l’échelle <strong>de</strong> toute l’épaisseur du médium. Le colmatage<strong>de</strong> celui-ci s’appuie sur les résultats <strong>de</strong> l’échelle inférieure. Nous abor<strong>de</strong>rons cela plus <strong>en</strong> détaildans la partie consacrée au colmatage. L’objectif, par la suite sera <strong>de</strong> réaliser le couplage avec lemodèle d’écoulem<strong>en</strong>t dans le médium plissé. Cep<strong>en</strong>dant, l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t avec l’équation<strong>de</strong> Stokes dans la partie flui<strong>de</strong> ne convi<strong>en</strong>t pas lorsque les effets inertiels ne sont plus négligeables,comme cela est le cas dans la filtration <strong>de</strong> gaz.La détermination <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>ts au sein <strong>de</strong>s plis, par simulations numériques, aussi bi<strong>en</strong> àpartir <strong>de</strong> discrétisation <strong>de</strong> type volume finis qu’élém<strong>en</strong>t finis, permet <strong>de</strong> caractériser <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>tl’écoulem<strong>en</strong>t dans les plis. Par contre, l’utilisation <strong>de</strong> cet outil, pour réaliser une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> s<strong>en</strong>sibilitéest consommatrice <strong>en</strong> temps <strong>de</strong> calcul et <strong>en</strong> temps <strong>de</strong> préparation <strong>de</strong>s calculs. En effet, il estnécessaire <strong>de</strong> réaliser un nouveau maillage pour chaque modification géométrique. Par ailleurs,déterminer l’évolution p<strong>en</strong>dant la phase <strong>de</strong> colmatage est délicate à mettre <strong>en</strong> place. En effet,lors du colmatage d’un médium plissé, il apparaît assez rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t un dépôt <strong>de</strong> surface quimodifie la géométrie du pli d’<strong>en</strong>trée et donc l’écoulem<strong>en</strong>t dans le pli. Il <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t alors nécessaire<strong>de</strong> modifier le maillage dans le pli d’<strong>en</strong>trée afin <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte l’évolution <strong>de</strong> la géométrie.Un modèle empirique, comme celui proposé par Del Fabbro [45, 43], permettant <strong>de</strong> déterminerl’évolution <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression, puis du colmatage du médium plissé a une limitationintrinsèque. En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> calages, ou bi<strong>en</strong> pour <strong>de</strong> nouveaux matériaux, ri<strong>en</strong> negarantit que le modèle puisse prédire fidèlem<strong>en</strong>t la chute <strong>de</strong> pression. De plus, il ne donne pasaccès aux champ <strong>de</strong> vitesse à l’intérieure <strong>de</strong>s plis. À cela, il faut ajouter que l’écoulem<strong>en</strong>t n’estpas uniforme dans le pli, par conséqu<strong>en</strong>t, le dépôt formé, n’est pas non plus uniforme [7, 98, 96].<strong>Les</strong> caractéristiques <strong>de</strong> perméabilité et <strong>de</strong> hauteur du milieux poreux formant le pli ne sontplus les mêmes le long du pli. Or, le modèle <strong>de</strong> chute <strong>de</strong> pression empirique a été calé pour <strong>de</strong>spropriétés uniformes du milieu poreux. C’est pourquoi, il paraît intéressant d’établir un modèlesimplifié qui puisse décrire l’écoulem<strong>en</strong>t dans le médium plissé dans le but d’éviter la lour<strong>de</strong>urredhibitoire <strong>de</strong>s calculs directs CFD tout <strong>en</strong> proposant une approche bi<strong>en</strong> plus physique qu’unerecherche <strong>de</strong> corrélation.Modèles d’écoulem<strong>en</strong>t dans le pliPlusieurs travaux ont établi <strong>de</strong>s modèles simplifiés d’écoulem<strong>en</strong>t dans un médium plissé. Lepoint commun <strong>de</strong> tous ces modèles est la simplification <strong>de</strong>s équations <strong>de</strong> conservations <strong>de</strong> lamasse et <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> mouvem<strong>en</strong>t pour obt<strong>en</strong>ir un système d’équations <strong>en</strong> une dim<strong>en</strong>sion.Pour cela, une hypothèse sur la structure <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t au sein du pli d’<strong>en</strong>trée et <strong>de</strong> sortie,voir figure 2.6, est nécessaire. <strong>Les</strong> modèles se différ<strong>en</strong>ci<strong>en</strong>t selon les simplifications et hypothèseschoisies.Raber [106] a proposé un <strong>de</strong>s premiers modèles d’écoulem<strong>en</strong>t et <strong>de</strong> colmatage <strong>de</strong> médiumplissé. Pour cela, il fait l’hypothèse que la composante longitudinale (c’est à dire le long du pli)<strong>de</strong> la vitesse est uniforme pour le pli d’<strong>en</strong>trée et sinusoïdale pour le pli <strong>de</strong> sortie. <strong>Les</strong> équations56


2.2. Modèle d’écoulem<strong>en</strong>t dans les plisFig. 2.6 – Schéma d’un pli<strong>de</strong> conservation <strong>de</strong> la masse et <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> mouvem<strong>en</strong>t sont alors corrigées pour t<strong>en</strong>ircompte du profil <strong>de</strong> vitesse. L’auteur a considéré comme négligeables les effets <strong>de</strong> la viscosité.Dans son cas, le nombre <strong>de</strong> Reynolds du pli, Re 0 , est supérieur à 2000 pour un débit volumique<strong>de</strong> 3400m 3 /h et le nombre <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong> filtration, Re w , est aux al<strong>en</strong>tours <strong>de</strong> 100 pour 17 pliset 50 pour 22 plis.L’écoulem<strong>en</strong>t dans le milieu poreux est supposé perp<strong>en</strong>diculaire à la surface du médium etle couplage est réalisé par la loi <strong>de</strong> Darcy-Forchheimer. Cep<strong>en</strong>dant, <strong>en</strong> raison <strong>de</strong>s faibles vitesses<strong>de</strong> filtration, les termes inertiels sont très faibles.L’auteur prés<strong>en</strong>te égalem<strong>en</strong>t un modèle <strong>de</strong> colmatage du médium plissé. Celui-ci sera prés<strong>en</strong>tédans la partie du manuscrit, consacrée au colmatage.À l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> son modèle, Raber obti<strong>en</strong>t numériquem<strong>en</strong>t un nombre <strong>de</strong> plis optimal avec et sanscolmatage. Cet optimum est alors différ<strong>en</strong>t sans et avec colmatage : 17 et 22 plis respectivem<strong>en</strong>t.Il a aussi déterminé l’évolution <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtration le long du pli <strong>en</strong> fonction du nombre<strong>de</strong> plis. Celle-ci perd <strong>en</strong> homogénéité quand l’espacem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s plis diminue.Cep<strong>en</strong>dant, la plupart <strong>de</strong>s modèles pour l’écoulem<strong>en</strong>t dans un médium plissé font l’hypothèseque la composante longitudinale <strong>de</strong> la vitesse est un polynôme d’ordre 2 pour le pli d’<strong>en</strong>trée et<strong>de</strong> sortie [19, 131, 75]. L’intérêt du modèle <strong>de</strong> Lücke et Fissan [75] est <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte uneouverture variable <strong>de</strong> pli, alors que le modèle <strong>de</strong> Yu et Goulding [131] n’est vali<strong>de</strong> que pour lesplis d’ouverture uniforme.À partir <strong>de</strong> cette hypothèse, et par un procédé <strong>de</strong> prise <strong>de</strong> moy<strong>en</strong>ne sur la section du pli, Yuet Goulding [131] ainsi que Lücke et Fissan [75] détermin<strong>en</strong>t les équations différ<strong>en</strong>tielles régissantl’écoulem<strong>en</strong>t dans chacun <strong>de</strong>s plis. Le couplage, <strong>en</strong>tre le pli d’<strong>en</strong>trée et <strong>de</strong> sortie, est réalisé grâceà la loi <strong>de</strong> Darcy.Yu et Goulding ont déterminé un nombre optimum <strong>de</strong> plis, sans colmatage, différ<strong>en</strong>t selonles caractéristiques <strong>de</strong> plissage et du médium fibreux. Par contre, le nombre optimum <strong>de</strong> plis estindép<strong>en</strong>dant <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtration, tout du moins pour les débits considérés. De plus, la chute<strong>de</strong> pression d’un médium plissé <strong>de</strong>meure linéaire dans le domaine <strong>de</strong> vitesses <strong>de</strong> filtration étudié.Ce résultat est <strong>en</strong> contradiction avec d’autres résultats [45], pour lesquels le nombre optimum<strong>de</strong> plis varie avec la vitesse <strong>de</strong> filtration.Lücke et Fissan [75] valid<strong>en</strong>t leur modèle <strong>en</strong> le comparant aux résultats <strong>de</strong> Berman [11], pour57


<strong>Chapitre</strong> 2.Échelle du pliune vitesse <strong>de</strong> filtration uniforme et à ceux <strong>de</strong> Pui et al. dans le cas <strong>de</strong> pli à ouverture uniforme.Le modèle est <strong>en</strong> bon accord avec Berman et Pui et al. et prédit le même optimum que Pui et al..De plus, une validation expérim<strong>en</strong>tale a été réalisée avec <strong>de</strong>s filtres commerciaux. La géométrie<strong>de</strong>s plis est déterminée par analyse optique. La comparaison avec les résultats expérim<strong>en</strong>tauxmontre un bon accord. Cep<strong>en</strong>dant, un écart apparaît pour les plus gran<strong>de</strong>s vitesses <strong>de</strong> filtration.Pour ces vitesses <strong>de</strong> filtration, le Reynolds <strong>de</strong> filtration est <strong>en</strong>virons 100.Caesar et Schroth [19] compar<strong>en</strong>t l’impact <strong>de</strong> plis à ouverture uniforme et variable sur lachute <strong>de</strong> pression d’un médium plissé. Ils pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong> compte l’élargissem<strong>en</strong>t et la contraction<strong>de</strong> l’air avant et après les plis. <strong>Les</strong> équations régissant l’écoulem<strong>en</strong>t dans le pli sont donnéespar les équations <strong>de</strong> Navier-Stokes prises au c<strong>en</strong>tre du pli. Par symétrie du problème, les composantesnormales <strong>de</strong> la vitesse sont nulles. De ce fait, ces termes sont négligés, alors qu’uneprise <strong>de</strong> moy<strong>en</strong>ne sur l’ouverture du pli aurait pris <strong>en</strong> compte cette contribution. La composantelongitudinale est supposée parabolique dans la section du pli. Il <strong>en</strong> résulte :dPdx= −2, 25ρududx − 12µ uh 2 (z) + 1, u5µd2 dx 2Une comparaison <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux géométries montre que le pli à ouverture variable a une chute<strong>de</strong> pression moins importante que celle du pli à ouverture uniforme, à même d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> plissageet hauteur <strong>de</strong> pli.Oxarango et al. [97, 98, 96] ont une approche id<strong>en</strong>tique à Yu et Goulding et Lücke et Fissan :les équations <strong>de</strong> Navier-Stokes sont moy<strong>en</strong>nées sur la <strong>de</strong>mi-ouverture du canal/pli. Oxarangoet al. et B<strong>en</strong>machou et al. [8, 7] obti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t ainsi un système d’équations à une dim<strong>en</strong>sion.L’originalité <strong>de</strong>s travaux, par rapport aux précéd<strong>en</strong>tes étu<strong>de</strong>s, est liée à l’hypothèse sur le profil<strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t. En effet, au lieu <strong>de</strong> faire l’hypothèse d’un écoulem<strong>en</strong>t dont la composantelongitudinale est un polynôme d’ordre 2, ceux-ci font l’hypothèse d’un écoulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Berman[11]. Le couplage, <strong>en</strong>tre le pli d’<strong>en</strong>trée et <strong>de</strong> sortie est déterminé par la loi <strong>de</strong> Darcy. La vitesse<strong>de</strong> filtration locale est donc déterminée par la différ<strong>en</strong>ce locale <strong>de</strong> pression <strong>en</strong>tre le pli d’<strong>en</strong>tréeet <strong>de</strong> sortie. Une validation à l’ai<strong>de</strong> du logiciel Flu<strong>en</strong>t est réalisée pour vérifier le profil <strong>de</strong> vitesseet <strong>de</strong> pression. En se basant sur les travaux <strong>de</strong> Brady [16], ils ont évalué la limite supérieure <strong>de</strong>validité du modèle <strong>en</strong> terme du nombre <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong> filtration à Re w ≈ 6. Oxarango et al.se sont intéressés à l’écoulem<strong>en</strong>t dans un filtre à particules constitué par un réseau <strong>de</strong> canaux àsection carré <strong>en</strong> parallèle avec <strong>de</strong>s parois poreuses et B<strong>en</strong>machou et al. [8, 7] se sont intéressésaux écoulem<strong>en</strong>ts dans les plis d’une cartouche cylindrique pour la filtration liqui<strong>de</strong>. En raison<strong>de</strong> la géométrie cylindrique <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière, les équations ont été développées pour un pli àouverture variable.Écoulem<strong>en</strong>t dans <strong>de</strong>s canaux parallèles avec aspiration/injection pariétaleNous v<strong>en</strong>ons <strong>de</strong> voir qu’un certain nombre <strong>de</strong> travaux se sont intéressés à la modélisation<strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t dans <strong>de</strong>s filtres plissés. Raber fait l’hypothèse d’un écoulem<strong>en</strong>t uniforme pourle pli d’<strong>en</strong>trée et sinusoïdale pour le pli <strong>de</strong> sortie. D’autres font l’hypothèse d’un écoulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>Poiseuille aussi bi<strong>en</strong> pour le pli d’<strong>en</strong>trée et <strong>de</strong> sortie [75, 19, 131]. D’autres auteurs [98, 96, 8, 7]ont utilisé les résultats <strong>de</strong> Berman [11]. Ce <strong>de</strong>rnier ayant déterminé l’écoulem<strong>en</strong>t dans un canalayant <strong>de</strong>s parois poreuses avec une vitesse pariètale uniforme. Berman montre égalem<strong>en</strong>t que sesrésultats analytiques t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t vers un écoulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> type Poiseuille lorsque la vitesse pariétaleest nulle. Il est donc indisp<strong>en</strong>sable <strong>de</strong> s’intéresser à la structure <strong>de</strong>s écoulem<strong>en</strong>ts dans les médiaplissés, afin <strong>de</strong> définir et <strong>de</strong> caractériser l’écoulem<strong>en</strong>t dans les plis.58


2.2. Modèle d’écoulem<strong>en</strong>t dans les plisL’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t au sein <strong>de</strong> canaux ou tubes ayant une frontière poreuse regroupe bi<strong>en</strong><strong>en</strong>t<strong>en</strong>du la filtration automobile avec les filtres à particules, à huile mais aussi le domaine <strong>de</strong>smoteurs <strong>de</strong> fusée et <strong>de</strong> missiles ou <strong>en</strong>core <strong>de</strong>s systèmes biologiques, la filtration membranaire.Une première approche <strong>de</strong> la compréh<strong>en</strong>sion <strong>de</strong> ces phénomènes est réalisée <strong>en</strong> étudiant <strong>de</strong>ssystèmes avec aspiration ou injection pariétale uniforme. Il n’est pas étonnant, dès lors quel’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t dans <strong>de</strong>s canaux ou tubes avec aspiration ou injection pariétale aitsuscité un intérêt. Ainsi, <strong>de</strong>s travaux aussi bi<strong>en</strong> théoriques, notamm<strong>en</strong>t avec la recherche <strong>de</strong>solutions analytiques affines et l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> leur stabilité, qu’expérim<strong>en</strong>taux ont été réalisés. Lapartie expérim<strong>en</strong>tale cherche à étudier la structure <strong>de</strong> ces écoulem<strong>en</strong>ts, <strong>en</strong>tre autres, la transitiond’un écoulem<strong>en</strong>t laminaire vers un écoulem<strong>en</strong>t turbul<strong>en</strong>t.Étant donnée que nous avons un nombre <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong> filtration élevé, nous allons nousintéresser aux différ<strong>en</strong>tes problématiques <strong>de</strong> ces écoulem<strong>en</strong>ts. Nous comm<strong>en</strong>cerons par la recherche<strong>de</strong> solutions affines dans un canal avec aspiration ou injection pariètale uniforme. Puisnous nous intéresserons à la stabilité <strong>de</strong> telles solutions. Nous évoquerons, pour le troisièmepoint, les comparaisons <strong>de</strong>s solutions affines avec <strong>de</strong>s résultats expérim<strong>en</strong>taux et simulationsnumériques. Enfin, <strong>en</strong> raison du nombre <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong> canal élevé, nous terminerons par latransition <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t vers un écoulem<strong>en</strong>t turbul<strong>en</strong>t.Solutions affines pour un écoulem<strong>en</strong>t avec apiration/injection pariètale Berman [11]a été l’un <strong>de</strong>s premiers à déterminer analytiquem<strong>en</strong>t, par un développem<strong>en</strong>t asymptotique pourles faibles Reynolds <strong>de</strong> parois, Re w , une solution affine <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t dans un canal avecaspiration et injection pariétale uniforme. Lorsque le Reynolds <strong>de</strong> parois, Re w , t<strong>en</strong>d vers 0, lasolution ainsi obt<strong>en</strong>ue t<strong>en</strong>d vers un écoulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Poiseuille, comme le montre l’équation 2.6.Berman a choisi une configuration symétrique pour le pli avec une condition <strong>de</strong> non glissem<strong>en</strong>tà la paroi. <strong>Les</strong> Reynolds <strong>de</strong> parois positifs correspond<strong>en</strong>t à une aspiration pariétale, et pour lesReynolds <strong>de</strong> parois négatifs à une injection.<strong>Les</strong> composantes longitudinales et transversales <strong>de</strong> la vitesse ainsi que le champ <strong>de</strong> pressionpour le modèle <strong>de</strong> Berman sont donnés par :u(¯x, ȳ) = 3 2 (1 − ȳ2 ) ( 1 − Rew420 (2 − 7ȳ2 − 7ȳ 4 ) ) u m (x)v(¯x, ȳ) = ( ȳ2 (3 − ȳ2 ) − Rew280 ȳ(2 − 3ȳ2 + ȳ 6 ) ) u fP (¯x, ȳ) − P (0, ȳ) = µ (h 0u0¯x − u f2 ¯x2) ( −3 + 8135 Re )(2.6)wu m (x) est la composante longitudinale moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> la vitesse, u f est la vitesse <strong>de</strong> filtration.x et y sont les coordonnées longitudinales et transversales. h 0 est la <strong>de</strong>mi-ouverture du canal.Nous avons ¯x = x h 0et ȳ = y h 0. Et nous définissons u 0 = u m (0).De même, Yuan [132] s’est intéressé à l’étu<strong>de</strong> d’écoulem<strong>en</strong>t dans <strong>de</strong>s canaux avec injectionpariétale mais pour les grand Reynolds <strong>de</strong> filtration Re w . Une solution analytique a été déterminéesous l’hypothèse d’un écoulem<strong>en</strong>t laminaire. La composante longitudinale <strong>de</strong> la vitesse estune fonction sinusoïdale. <strong>Les</strong> équations décrivant l’écoulem<strong>en</strong>t sont :f(y) ={sin πy2h 0+ 1[πRe w 4()sin πy2h 0− πy2h 0cos πy2h 0∣ (∣ln ∣tan πy ∣∣ ∫πy2h4h 0+00) ]}θsin θ dθ − A y π πyh 0 4cos2h 0A = ∫ π2 θ0 sin θdθ − 1 ≈ 0, 83193u(x, y) = f ′ (y)u m (x)v(x, y) = f(y)u fP (x, y) − P (0, y) = µ xh 0(u 0 h 0− u ( ) ( )f x 2 π 22 h)4 − 2,049Re wRe w(2.7)59


<strong>Chapitre</strong> 2.Échelle du pliPar la suite, Terrill [120] a complété le travail <strong>de</strong> Yuan [132]. <strong>Les</strong> résultats <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier correspond<strong>en</strong>t<strong>en</strong> fait à la solution interne du développem<strong>en</strong>t asymptotique. Terrill propose la solutionexterne du développem<strong>en</strong>t asymptotique. Par ailleurs, Terrill travailla aussi sur la recherche<strong>de</strong> solution analytique pour un écoulem<strong>en</strong>t dans <strong>de</strong>s canaux bidim<strong>en</strong>sionnels avec aspirationpariétale uniforme pour les grands nombres <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong> filtration [119]. La composante longitudinale<strong>de</strong> la vitesse est dans ce cas quasim<strong>en</strong>t uniforme sur toute la section du canal, avecune décroissance expon<strong>en</strong>tielle <strong>en</strong> proximité <strong>de</strong> la paroi.Stabilité <strong>de</strong>s solutions affines Durlofsky et Brady [38] se sont intéressés à la stabilité <strong>de</strong>ssolutions analytiques dans <strong>de</strong>s canaux, aussi bi<strong>en</strong> pour l’injection que pour l’aspiration. L’étu<strong>de</strong>qu’ils ont m<strong>en</strong>ée montre que les solutions analytique obt<strong>en</strong>ues, pour un canal avec aspirationou injection pariétale uniforme, sont <strong>de</strong>s branches stables <strong>de</strong> solution sur toute la gamme <strong>de</strong>Reynolds <strong>de</strong> filtration Re w . D’autres branches <strong>de</strong> solutions ont aussi été déterminées. L’analyse<strong>de</strong> leurs stabilité a aussi été étudiée par la suite [46, 68, 27].Chellam et Liu [22] ont poursuivi l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la stabilité <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> incluant les effetsd’une vitesse <strong>de</strong> glissem<strong>en</strong>t pour <strong>de</strong>s tubes et <strong>de</strong>s canaux bidim<strong>en</strong>sionnels. <strong>Les</strong> courbes <strong>de</strong> stabilitésont alors translatées mais leur stabilité n’<strong>en</strong> est pas modifiée. Pour mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce l’impact<strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> glissem<strong>en</strong>t sur l’écoulem<strong>en</strong>t dans un canal avec aspiration pariétale uniforme, ilsdéfiniss<strong>en</strong>t Re T le nombre <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong> filtration pour lequel le gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> pression change<strong>de</strong> signe. Ce Reynolds <strong>de</strong> transition est intéressant du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> la filtration membranaire,puisqu’il met <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce la transition d’une situation favorable, avec un gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> pressionnégatif, à une situation défavorable. Ainsi, lorsque le coeffici<strong>en</strong>t <strong>de</strong> glissem<strong>en</strong>t φ augm<strong>en</strong>te, leReynolds <strong>de</strong> transition Re T diminue.Comparaison <strong>de</strong>s solutions affines à <strong>de</strong>s résultats expérim<strong>en</strong>taux et simulations numériquesRaithby et Knuds<strong>en</strong> [108] ont réalisé <strong>de</strong>s simulations numériques par résolution <strong>de</strong>séquations <strong>de</strong> Navier-Stokes dans un canal avec aspiration et injection pariétale uniforme. Ilsont déterminé, numériquem<strong>en</strong>t, la distance d’établissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t dans un canal avecinjection pariétale. <strong>Les</strong> résultats montr<strong>en</strong>t que la distance d’établissem<strong>en</strong>t diminue avec l’augm<strong>en</strong>tationdu Reynolds <strong>de</strong> filtration, cep<strong>en</strong>dant, une longueur d’établissem<strong>en</strong>t minimal l e a étéétablie àleRe 0≈ 0, 02. Au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> cette distance, l’écoulem<strong>en</strong>t est très proche <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>tpleinem<strong>en</strong>t développé.Ils se sont aussi intéressés à un écoulem<strong>en</strong>t avec aspiration pariétale uniforme. <strong>Les</strong> résultatsnumériques montr<strong>en</strong>t alors que l’écoulem<strong>en</strong>t gar<strong>de</strong> la mémoire du profil imposé <strong>en</strong> <strong>en</strong>trée. Cerésultat est valable pour les différ<strong>en</strong>ts profils <strong>de</strong> vitesse imposés <strong>en</strong> <strong>en</strong>trée, dont le profil <strong>de</strong>vitesse uniforme. Une partie <strong>de</strong> ces résultats a été comparée à <strong>de</strong>s résultats expérim<strong>en</strong>taux pourun Reynolds <strong>de</strong> filtration compris <strong>en</strong>tre 10 et 20. <strong>Les</strong> résultats expérim<strong>en</strong>taux montr<strong>en</strong>t quel’écoulem<strong>en</strong>t gar<strong>de</strong> un profil <strong>de</strong> vitesse quasim<strong>en</strong>t uniforme. La comparaison avec les résultatsnumériques montre égalem<strong>en</strong>t un bon accord.Ce résultat est comparable à ceux <strong>de</strong> Brady [16] pour <strong>de</strong>s canaux <strong>de</strong> longueur finie. Il aainsi comparé les solutions analytiques affines aux résultats numériques avec un profil <strong>de</strong> vitesseuniforme <strong>en</strong> <strong>en</strong>trée du canal. En augm<strong>en</strong>tant le nombre <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong> filtration Re w , alors,l’effet <strong>de</strong>s conditions imposées <strong>en</strong> <strong>en</strong>trée se propage <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus profondém<strong>en</strong>t dans le canal.Ainsi, à partir d’un nombre <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong> filtration Re w égale à 25, l’accord <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t bon<strong>en</strong>tre la solution analytique et le calcul numérique. Le profil uniforme est <strong>en</strong> fait solution affinedans le cas <strong>de</strong>s grands Reynolds <strong>de</strong> paroi pour l’aspiration. Il réalise la même étu<strong>de</strong> pour unprofil d’<strong>en</strong>trée parabolique. Dans ce cas, il y a peu <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre le calcul numérique et60


2.2. Modèle d’écoulem<strong>en</strong>t dans les plisles solutions analytiques pour Re w < 6. Au <strong>de</strong>là, le gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> pression est très différ<strong>en</strong>t <strong>de</strong>la solution analytique affine. Ce <strong>de</strong>rnier résultat a permis à Oxarango et B<strong>en</strong>machou et al. <strong>de</strong>définir un Reynolds <strong>de</strong> filtration limite pour leur modèle.Transition vers un écoulem<strong>en</strong>t turbul<strong>en</strong>t La transition laminaire-turbul<strong>en</strong>t est un autreaspect important <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t dans les canaux avec vitesse pariétale. En effet, <strong>en</strong>raison du nombre <strong>de</strong> Reynolds du canal élevé Re 0 , dans le cas <strong>de</strong> la filtration <strong>de</strong> l’air l’écoulem<strong>en</strong>tpour un canal avec parois imperméables est turbul<strong>en</strong>t. Il est donc intéressant <strong>de</strong> déterminer sil’écoulem<strong>en</strong>t pariétal est un facteur retardant ou générateur <strong>de</strong> la transition vers un écoulem<strong>en</strong>tturbul<strong>en</strong>t.<strong>Les</strong> résultats expérim<strong>en</strong>taux prés<strong>en</strong>tés par Raithby et Knuds<strong>en</strong> [108], montr<strong>en</strong>t que l’écoulem<strong>en</strong>t,dans un canal avec aspiration uniforme reste laminaire pour <strong>de</strong>s nombres Reynolds <strong>de</strong>pli allant jusqu’à 14000 et un nombre <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong> filtration compris <strong>en</strong>tre 10 et 20. Poureux, la transition vers un écoulem<strong>en</strong>t turbul<strong>en</strong>t est ainsi retardée. <strong>Les</strong> perturbations donnantnaissance à la turbul<strong>en</strong>ce sont emm<strong>en</strong>ées à travers les parois poreuses ce qui retar<strong>de</strong> la transitionvers un écoulem<strong>en</strong>t turbul<strong>en</strong>t. De plus, ceux-ci précis<strong>en</strong>t que Huesman et Eckert ont montréexpérim<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t, pour le cas <strong>de</strong> l’injection, que la transition vers un écoulem<strong>en</strong>t turbul<strong>en</strong>tétait retardée par la prés<strong>en</strong>ce d’un écoulem<strong>en</strong>t pariétal.Écoulem<strong>en</strong>t dans <strong>de</strong>s canaux non-symétriques L’écoulem<strong>en</strong>t dans <strong>de</strong>s canaux non-symétriquesa fait aussi l’objet d’étu<strong>de</strong>s. Ainsi, Chellam et Liu [22] ont déterminé numériquem<strong>en</strong>tl’écoulem<strong>en</strong>t dans un canal avec vitesse pariétale le long d’une paroi du canal, l’autre étantimperméable. Bujurke et al. [18] ont considéré que chacune <strong>de</strong>s parois peut avoir une vitessepariétale différ<strong>en</strong>te. Trois configurations différ<strong>en</strong>tes sont alors mises <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce et pour chacune<strong>de</strong> ces configurations, ils détermin<strong>en</strong>t la solution par un développem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> série.– Injection pour les <strong>de</strong>ux parois mais à <strong>de</strong>s vitesses différ<strong>en</strong>tes– Aspiration pour les <strong>de</strong>ux parois mais à <strong>de</strong>s vitesses différ<strong>en</strong>tes– Injection pour une paroi et aspiration pour l’autreConclusion En résumé <strong>de</strong> ce que nous savons <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t dans un pli pour la configurationqui nous intéresse (grands nombres <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong> filtration), on peut noter :– Dans le cas d’un écoulem<strong>en</strong>t dans un canal avec une vitesse pariètale uniforme, il existe <strong>de</strong>ssolutions affines <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t aussi bi<strong>en</strong> pour l’aspiration que pour l’injection. Dans lecas <strong>de</strong>s faibles nombres <strong>de</strong> Reynolds, cet écoulem<strong>en</strong>t est quasim<strong>en</strong>t parabolique. Par contre,pour les grands nombres Reynolds <strong>de</strong> filtration, l’écoulem<strong>en</strong>t est quasim<strong>en</strong>t uniforme dansle pli d’<strong>en</strong>trée et sinusoïdal dans le plis <strong>de</strong> sortie.– <strong>Les</strong> solutions obt<strong>en</strong>ues pour les grands nombres <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong> filtration aussi bi<strong>en</strong> pourl’aspiration (profil <strong>de</strong> vitesse “uniforme”) que pour l’injection pariètale (profil <strong>de</strong> vitesse“sinusoïdal”) sont <strong>de</strong>s solutions stables.– Par ailleurs, dans le cas d’une aspiration pariétale uniforme , <strong>de</strong>s calculs numériques pourun canal <strong>de</strong> longueur fini avec un grand nombre <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong> filtration, ont montré unbon accord avec la solution affine. Il <strong>en</strong> est <strong>de</strong> même pour les résultats expérim<strong>en</strong>tauxobt<strong>en</strong>us égalem<strong>en</strong>t dans la même configuration.– L’injection et l’aspiration pariétale retar<strong>de</strong> la transition vers un écoulem<strong>en</strong>t turbul<strong>en</strong>t.61


<strong>Chapitre</strong> 2.Échelle du pli2.2.2 Résultats expérim<strong>en</strong>tauxDans cette section, nous prés<strong>en</strong>tons nos résultats <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> chute <strong>de</strong> pression à traversles média plissés. Ces résultats permetteront <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r ultérieurem<strong>en</strong>t les résultats obt<strong>en</strong>us parle modèle que nous proposons dans la section 2.2.4 page 77.Le banc <strong>de</strong> mesureType <strong>de</strong> Nombre D<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> Hauteur Longueur Laize Épaisseur Perméabilitéplissage <strong>de</strong>smédium <strong>de</strong> plis plis/100mm plis <strong>en</strong> mm <strong>en</strong> mm <strong>en</strong> mm <strong>en</strong> mm <strong>en</strong> µm 233 8 25 412 18016 8 51 200 180N687 33 12 25 275 180 1,45 35616 12 51 133 18033 16 25 206 18016 16 51 100 18017 8 55 220 8922 11 55 220 89N1209 26 12 55 220 89 2,84 22831 14 55 220 8935 16 55 220 89Tab. 2.1 – Caractéristiques <strong>de</strong>s média plissés étudiésLa chute <strong>de</strong> pression <strong>de</strong>s média plissés est déterminée à l’ai<strong>de</strong> du dispositif expérim<strong>en</strong>tal représ<strong>en</strong>tésur la figure 2.7. Le banc, <strong>de</strong> section rectangulaire, est relié à un système d’acquisition. Lapression statique <strong>de</strong> paroi est mesurée <strong>en</strong> amont et aval <strong>de</strong> l’échantillon. Pour cela, un orifice estaménagé au c<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>s quatres parois <strong>en</strong> amont et aval du porte-échantillon.La différ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> pression aux bornes du diaphragme permet <strong>de</strong> déterminer le débit massique.<strong>Les</strong> conditions atmosphériques sont mesurées afin <strong>de</strong> déterminer précisém<strong>en</strong>t la masse volumiqueet la viscosité <strong>de</strong> l’air, ce qui permet d’obt<strong>en</strong>ir le débit volumique <strong>de</strong> l’air.Nous mesurons tout d’abord la chute <strong>de</strong> pression du support du médium plissé seul sur laplage <strong>de</strong> débit étudié. Ensuite, le médium plissé est fixé sur le porte-échantillon afin <strong>de</strong> réaliser lesmesures <strong>de</strong> chute <strong>de</strong> pression <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant soin <strong>de</strong> prév<strong>en</strong>ir toute possibilité <strong>de</strong> fuite préjudiciableà la mesure. Par la suite, les mesures <strong>de</strong> pression et <strong>de</strong> débit sont réalisées après stabilisation <strong>de</strong>l’écoulem<strong>en</strong>t.Lors <strong>de</strong>s mesures expérim<strong>en</strong>tales, la pression, <strong>de</strong> part et d’autre du médium plissé, se stabilised’autant plus difficilem<strong>en</strong>t que le débit est important. Cela contribue à augm<strong>en</strong>ter l’incertitu<strong>de</strong>sur la mesure. <strong>Les</strong> valeurs indiquées sur les graphiques sont les valeurs moy<strong>en</strong>nes <strong>de</strong> la pression.Nous n’avons pas r<strong>en</strong>contré cette difficulté lors <strong>de</strong> la mesure <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression du support.L’incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> mesure due au manomètre est au plus <strong>de</strong> ±2%.<strong>Les</strong> essais ont été réalisés sur <strong>de</strong>s média plissés sans embossage. Cela nous a permis <strong>de</strong> nepas avoir d’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> celui-ci sur l’écoulem<strong>en</strong>t. Pour les débits importants, il a été observé,<strong>en</strong> l’absc<strong>en</strong>ce d’embossage, la déformation du médium plissé. Celui-ci se déforme <strong>en</strong> raison dudiffér<strong>en</strong>tiel <strong>de</strong> pression important et il <strong>en</strong> résulte un écrasem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> celui-ci et la ”fermeture” <strong>de</strong>splis avec pour conséqu<strong>en</strong>ce une augm<strong>en</strong>tation plus rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression. Ce phénomène62


2.2. Modèle d’écoulem<strong>en</strong>t dans les plisFig. 2.7 – Banc <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression du média plisséa été constaté visuellem<strong>en</strong>t et dès sa constatation, les essais <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> chute <strong>de</strong> pression ontété arrêtés. Ce phénomène apparait plus facilem<strong>en</strong>t pour les média ayant une gran<strong>de</strong> d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong>plissage et hauteur <strong>de</strong> pli.Résultats expérim<strong>en</strong>tauxNous avons regroupé les caractéristiques <strong>de</strong>s média plissés dans le tableau 2.1. Ces résultatsexpérim<strong>en</strong>taux ont permis <strong>de</strong> mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s caractéristiques du médiumplissé sur la chute <strong>de</strong> pression.Nous avons représ<strong>en</strong>té, sur les graphiques 2.8 et 2.9 l’évolution <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression totaledu médium plissé, ∆P , <strong>en</strong> pascal <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtration moy<strong>en</strong>ne, u fm , <strong>en</strong> m/s.Le graphique 2.8 compare différ<strong>en</strong>ts média plissés avec la même hauteur <strong>de</strong> pli, ici 51mm, mais<strong>de</strong>s d<strong>en</strong>sités <strong>de</strong> plissage différ<strong>en</strong>ts, soit 8, 12 et 16 plis pour 100mm. <strong>Les</strong> résultats expérim<strong>en</strong>tauxmontr<strong>en</strong>t que plus la d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> plissage est élevée, et plus la chute <strong>de</strong> pression associée, à mêmevitesse <strong>de</strong> filtration moy<strong>en</strong>ne, est importante.Sur le graphique 2.9 nous nous intéressons à l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la hauteur <strong>de</strong> pli. La d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong>plissage est <strong>de</strong> 12 plis pour 100mm pour <strong>de</strong>ux hauteurs <strong>de</strong> pli : 25 et 51mm. Plus la hauteur <strong>de</strong>splis est importante, et plus la chute <strong>de</strong> pression associée est importante.Ainsi, plus le plissage du médium est important (<strong>en</strong> augm<strong>en</strong>tant la valeur <strong>de</strong> L ou <strong>en</strong> diminuantcelle <strong>de</strong> p) et plus la chute <strong>de</strong> pression associée, à même vitesse <strong>de</strong> filtration moy<strong>en</strong>ne, estimportante. Ce résultat est similaire à celui <strong>de</strong> Del Fabbro [43].Par ailleurs, les figures 2.8 et 2.9, montr<strong>en</strong>t dans ce domaine <strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong> filtration moy<strong>en</strong>ne,une évolution quadratique <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression du médium plissé <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong>filtration moy<strong>en</strong>ne.63


<strong>Chapitre</strong> 2.Échelle du pliFig. 2.8 – Chute <strong>de</strong> pression ∆P <strong>en</strong> Pa <strong>en</strong> fonction<strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtration moy<strong>en</strong>ne u fm <strong>en</strong>m/s. Pour une même hauteur <strong>de</strong> pli : 51mm.Fig. 2.9 – Chute <strong>de</strong> pression <strong>en</strong> ∆P <strong>en</strong> Pa <strong>en</strong>fonction <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtration moy<strong>en</strong>ne u fm<strong>en</strong> m/s. Pour une même d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> plissage : 12plis pour 100mm.2.2.3 Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t dans les plis à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> Flu<strong>en</strong>tL’analyse bibliographique a permis <strong>de</strong> mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce que la plupart <strong>de</strong>s modèles d’écoulem<strong>en</strong>tdans les média plissés font l’hypothèse d’un écoulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> type Poiseuille ou Berman[11]. Or, les calculs préliminaires, réalisées dans la partie 2.1.2, page 50, montre que le nombre<strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong> filtration Re w est compris <strong>en</strong>tre 20 et 200. Pour cette gamme <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong>filtration, et pour un écoulem<strong>en</strong>t avec vitesse pariétale uniforme, l’écoulem<strong>en</strong>t possè<strong>de</strong> un profil<strong>de</strong> vitesse uniforme pour le pli d’<strong>en</strong>trée <strong>en</strong> filtration d’air (aspiration), et sinusoïdale pour celui<strong>de</strong> sortie (injection).Cep<strong>en</strong>dant, dans un filtre plissé, <strong>en</strong> raison du couplage <strong>en</strong>tre les plis d’<strong>en</strong>trée et <strong>de</strong> sortie et<strong>de</strong> la valeur élevée du nombre <strong>de</strong> Reynolds du pli, Re 0 , la vitesse <strong>de</strong> filtration n’est pas uniformele long du pli. Plusieurs auteurs ont mis cela <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce aussi bi<strong>en</strong> expérim<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t [44] quepar calcul numérique [8, 7, 98, 96, 106]. Il est donc important <strong>de</strong> déterminer si l’écoulem<strong>en</strong>tgar<strong>de</strong> bi<strong>en</strong> son affinité pour les grands nombres <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong> filtration et malgré <strong>de</strong>s vitesses<strong>de</strong> filtration non-uniformes.Nous avons utilisé pour cela le logiciel <strong>de</strong> CFD Flu<strong>en</strong>t. l’objectif n’est pas <strong>de</strong> prédire précisém<strong>en</strong>tla chute <strong>de</strong> pression d’un médium plissé mais <strong>de</strong> vérifier uniquem<strong>en</strong>t la cohér<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>treles résultats expérim<strong>en</strong>taux et ceux <strong>de</strong> Flu<strong>en</strong>t. C’est pourquoi, nous avons volontairem<strong>en</strong>t utiliséune géométrie simplifiée du médium plissé sous Flu<strong>en</strong>t.Par la suite, les résultats <strong>de</strong> la CFD serviront d’outil <strong>de</strong> validation du modèle, partie 2.3.4page 89 et 2.3.5 page 92. À partir <strong>de</strong>s résultats expérim<strong>en</strong>taux nous avons facilem<strong>en</strong>t accès à lachute <strong>de</strong> pression totale d’un médium plissé. Par contre, <strong>de</strong>s informations fondam<strong>en</strong>tales pour lavalidation du modèle, telle que l’évolution <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtration le long du pli, sont difficilesà déterminer expérim<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t. C’est pourquoi, le logiciel Flu<strong>en</strong>t est un outil intéressant pourcette partie du travail.La première étape du travail avec le logiciel Flu<strong>en</strong>t consiste à vérifier que les résultats obt<strong>en</strong>uspar le logiciel sont cohér<strong>en</strong>ts avec les résultats expérim<strong>en</strong>taux, partie 2.2.3 page 66. La secon<strong>de</strong>étape, consiste à vérifier l’affinité <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t dans le pli d’<strong>en</strong>trée et <strong>de</strong> sortie, partie 2.2.3page 68, pour un pli à ouverture uniforme, et pour la partie 2.2.3 page 76 pour un pli à ouverturevariable. L’affinité <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t nous permet <strong>de</strong> mettre <strong>en</strong> place le modèle d’écoulem<strong>en</strong>t dansle pli, partie 2.2.4 page 77, <strong>en</strong> se basant sur cette hypothèse.64


2.2. Modèle d’écoulem<strong>en</strong>t dans les plisVérifier l’affinité <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t est une étape cruciale pour permettre <strong>de</strong> mettre <strong>en</strong> placele modèle simplifié d’écoulem<strong>en</strong>t dans les plis pour la filtration <strong>de</strong> gaz.Géométries utilisées et maillagePour l’étu<strong>de</strong> sur Flu<strong>en</strong>t, nous avons utilisé différ<strong>en</strong>tes géométries. Nous avons comm<strong>en</strong>cé par<strong>de</strong>s plis à ouverture uniforme avec différ<strong>en</strong>tes longueurs et d<strong>en</strong>sités <strong>de</strong> plis. Nous avons choisiégalem<strong>en</strong>t d’imposer un fond <strong>de</strong> pli imperméable dans un premier cas, et poreux dans un secondcas. Cela permet <strong>de</strong> t<strong>en</strong>ir compte <strong>de</strong> la compression du médium lors du plissage. La géométriedu pli est représ<strong>en</strong>té sur la figure 2.10.Fig. 2.10 – Géométrie d’un pli à section uniforme et bord arrondi.<strong>Les</strong> calculs ont été réalisés aussi pour une géométrie à ouverture variable, figure 2.11 et 2.12.Fig. 2.11 – Géométrie d’un pli à ouverture variable avec bord droit.Fig. 2.12 – Géométrie d’un pli à ouverture variable avec bord arrondi.<strong>Les</strong> conditions limites imposées sont illustrées sur le schéma 2.13. Nous avons appliqué lesmêmes conditions aux limites pour toutes les géométries :– Droite et Gauche : conditions <strong>de</strong> symétrie. La composante transversale <strong>de</strong> la vitesse,v = 0,ainsi que le gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la composante longitudinale, ∂u∂x, sont nuls dans le plan <strong>de</strong> symétrie.– Sortie : l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s variables a un gradi<strong>en</strong>t nul excepté celui <strong>de</strong> la pression. Cettehypothèse est utilisée pour <strong>de</strong>s écoulem<strong>en</strong>ts pleinem<strong>en</strong>t établis.– Entrée : une vitesse uniforme avec une direction perp<strong>en</strong>diculaire à l’<strong>en</strong>trée.– Parois : imperméables avec une condition <strong>de</strong> non glissem<strong>en</strong>t pour la vitesse.– Interface : aucune condition n’est imposée.– Poreux : le milieu fibreux régi par les équations <strong>de</strong> Darcy.65


<strong>Chapitre</strong> 2.Échelle du pliFig. 2.13 – Schéma représ<strong>en</strong>tant un pli avec ses différ<strong>en</strong>tes limites.Afin d’assurer une bonne converg<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> Flu<strong>en</strong>t, nous avons pris plusieurs précautions. Toutd’abord, pour le maillage du milieu poreux, nous avons pris le soin d’utiliser 15 à 20 mailles surl’épaisseur du milieu poreux. De plus, le maillage a été raffiné à proximité <strong>de</strong> l’interface dans lapartie non-poreuse. En effet, et particulièrem<strong>en</strong>t pour le pli d’<strong>en</strong>trée, le profil transversal <strong>de</strong> lavitesse est uniforme avec une décroissance très rapi<strong>de</strong> <strong>en</strong> proximité <strong>de</strong> la paroi [119]. Il est doncnécessaire <strong>de</strong> raffiner le maillage dans cette zone.Pour être cohér<strong>en</strong>t avec la condition <strong>de</strong> sortie, nous avons pris soin <strong>de</strong> vérifier systématiquem<strong>en</strong>tque l’écoulem<strong>en</strong>t est bi<strong>en</strong> établi <strong>en</strong> sortie. Nous avons aussi vérifié que l’<strong>en</strong>trée est situéesuffisamm<strong>en</strong>t loin du début du pli.Pour les calculs réalisés avec un fond <strong>de</strong> pli poreux, la même perméabilité que dans le reste dumédium plissé est imposée dans la région du fond du pli. Il est à noté que lorsque nous utilisonsun milieu poreux avec Flu<strong>en</strong>t, la matrice à résoudre est alors mal-conditionnée. Il <strong>en</strong> résulteune converg<strong>en</strong>ce difficile, voire impossible. Pour remédier à cette difficulté, un premier calcul esteffectué <strong>en</strong> considérant le fond <strong>de</strong>s plis comme imperméable. La converg<strong>en</strong>ce vers la solution,dans le cas du fond poreux est alors beaucoup plus facile à partir <strong>de</strong> la solution intermédiairecalculée.Comparaison <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> Flu<strong>en</strong>t avec les résultats expérim<strong>en</strong>tauxNous avons comparé l’évolution <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtrationmoy<strong>en</strong>ne pour les résultats expérim<strong>en</strong>taux et <strong>de</strong> Flu<strong>en</strong>t. Ces comparaisons ont été réalisée pourdiffér<strong>en</strong>tes d<strong>en</strong>sités et hauteurs <strong>de</strong> pli, comme le montr<strong>en</strong>t les figures 2.14 et 2.15.La chute <strong>de</strong> pression liée à un écoulem<strong>en</strong>t dans le médium plissé, ∆P total , peut se décomposer<strong>en</strong> contribution liée à l’écoulem<strong>en</strong>t dans le pli, ∆P c , une contribution due à la contraction etl’élargissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> amont et aval du pli, ∆P ecoulem<strong>en</strong>t et une contribution due aupassage du flui<strong>de</strong> à travers le milieu fibreux lui même, ∆P m . Soit : ∆P total = ∆P c +∆P ecoulem<strong>en</strong>t +∆P m .<strong>Les</strong> simulations numériques permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong> comparer la contribution <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pressiondue à la contraction et élargissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t par rapport à la chute <strong>de</strong> pression totaledu médium plissé. Ainsi, dans le cas d’un pli à ouverture uniforme, celle-ci n’est pas négligeablepuisque le rapport ∆P ecoulem<strong>en</strong>t∆P totalest compris <strong>en</strong>tre 0, 15 et 0, 20.En revanche, dans le cas d’un pli à ouverture variable, ∆P ecoulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t négligeable <strong>de</strong>vant∆P total . Dans ce cas le ratio est inférieure à 0, 01 pour les géométries étudiées.66


2.2. Modèle d’écoulem<strong>en</strong>t dans les plisFig. 2.14 – 8 plis pour 100mm, hauteur <strong>de</strong>s plis<strong>de</strong> 51mm. CFD avec section <strong>de</strong> pli uniforme.Fig. 2.15 – 12 plis pour 100mm, hauteur <strong>de</strong>splis <strong>de</strong> 25mm. CFD avec section <strong>de</strong> pli uniforme.Fig. 2.16 – 8 plis pour 100mm, hauteur <strong>de</strong>s plis<strong>de</strong> 51mm. CFD avec section <strong>de</strong> pli variable.Comparaison <strong>en</strong>tre les résultats obt<strong>en</strong>us avec Flu<strong>en</strong>t et les résultats expérim<strong>en</strong>taux pour l’évolution<strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression ∆P , <strong>en</strong> pascal, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtration moy<strong>en</strong>ne u fm<strong>en</strong> m/s.67


<strong>Chapitre</strong> 2.Échelle du pliAffinité <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t pour un pli à ouverture uniformeNous prés<strong>en</strong>tons, tout d’abord, les résultats pour les plis à ouverture uniforme, figure 2.10,aussi bi<strong>en</strong> avec un fond imperméable que poreux. Afin <strong>de</strong> mieux compr<strong>en</strong>dre la démarche, nousavons représ<strong>en</strong>té, sur la figure 2.17, un résultat <strong>de</strong> calcul obt<strong>en</strong>u à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> Flu<strong>en</strong>t. Celui-cireprés<strong>en</strong>te les vecteurs vitesses, pour les plis d’<strong>en</strong>trée et <strong>de</strong> sortie, pour différ<strong>en</strong>tes sections.Nous avons représ<strong>en</strong>té, pour les <strong>de</strong>ux graphiques, la composante longitudinale <strong>de</strong> la vitesse. Legraphique <strong>de</strong> gauche représ<strong>en</strong>te l’écoulem<strong>en</strong>t dans le pli d’<strong>en</strong>trée et celui <strong>de</strong> droite, pour le pli<strong>de</strong> sortie.Fig. 2.17 – Composante longitudinale <strong>de</strong> la vitesse pour différ<strong>en</strong>tes sections du médium plissé.Dans la suite du docum<strong>en</strong>t, la coordonnée transversale Y est adim<strong>en</strong>sionnée par la <strong>de</strong>miouvertureh 0 . <strong>Les</strong> composantes longitudinales, u et transversales v <strong>en</strong> m/s <strong>de</strong> la vitesse sontadim<strong>en</strong>sionnées par leurs valeurs moy<strong>en</strong>nes, u m et v m sur la section considérée. Nous prés<strong>en</strong>teronségalem<strong>en</strong>t les résultats concernant la pression <strong>en</strong> l’adim<strong>en</strong>sionnant par sa valeur moy<strong>en</strong>ne surla section considérée. La superposition <strong>de</strong>s courbes, après adim<strong>en</strong>sionnem<strong>en</strong>t, indique que lavariable considérée est affine. Nous vérifierons cette propriété pour les composantes <strong>de</strong> la vitesseset pour la pression.Nous prés<strong>en</strong>tons tout d’abord les résultats <strong>de</strong>s calculs réalisés pour un médium plissé <strong>de</strong>51mm <strong>de</strong> hauteur <strong>de</strong> plis et <strong>de</strong> d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> plissage 8 plis pour 100mm. <strong>Les</strong> caractéristiques dumédium poreux sont celles du N687, voir tableau 2.1 page 62. La vitesse moy<strong>en</strong>ne à l’<strong>en</strong>tréedu pli est u 0 = 2, 46m/s, ce qui donne un nombre <strong>de</strong> Reynolds du pli Re 0 ≈ 450 pour unevitesse moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> filtration u fm = 0, 16m/s, soit Re w ≈ 30. <strong>Les</strong> composantes longitudinales àdiffér<strong>en</strong>tes sections du pli, pour les plis d’<strong>en</strong>trée et <strong>de</strong> sortie, sont représ<strong>en</strong>tées sur la figure 2.18.<strong>Les</strong> courbes sont proches et quasim<strong>en</strong>t superposées indiquant par ce fait que l’écoulem<strong>en</strong>t estquasim<strong>en</strong>t affine pour le pli d’<strong>en</strong>trée comme pour le pli <strong>de</strong> sortie.68


2.2. Modèle d’écoulem<strong>en</strong>t dans les plisa. Pli d’<strong>en</strong>trée. b. Pli <strong>de</strong> sortie.Fig. 2.18 – Composante longitudinale <strong>de</strong> la vitesse, u, adim<strong>en</strong>sionnée par la vitesse moy<strong>en</strong>ne,u m , pour différ<strong>en</strong>tes valeurs <strong>de</strong> x = 5, 10, 15, 20, 25, 30, 40 et 45mm <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la largeurdu pli y, adim<strong>en</strong>sionnée par h 0 . Le nombre <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong> filtration est Re w = 24, la vitessemoy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> filtration est u fm = 0, 13m/s pour un médium plissé <strong>de</strong> 51mm <strong>de</strong> hauteur <strong>de</strong> pli etune d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> 8 plis pour 100mm.a. Pli d’<strong>en</strong>trée. b. Pli <strong>de</strong> sortie.Fig. 2.19 – Composante transversale <strong>de</strong> la vitesse, v, adim<strong>en</strong>sionnée par la vitesse moy<strong>en</strong>ne, v m ,pour différ<strong>en</strong>tes valeurs <strong>de</strong> x = 5, 10, 15, 20, 25, 30, 40 et 45mm <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la largeur du pli y,adim<strong>en</strong>sionnée par h 0 . Le nombre <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong> filtration est Re w = 24, la vitesse moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong>filtration est 0, 13m/s pour un médium plissé <strong>de</strong> 51mm <strong>de</strong> hauteur <strong>de</strong> pli et un pas <strong>de</strong> plissage<strong>de</strong> 8 plis pour 100mm.69


<strong>Chapitre</strong> 2.Échelle du pliPour le pli d’<strong>en</strong>trée, la composante longitudinale <strong>de</strong> la vitesse est quasim<strong>en</strong>t uniforme sur lasection. Par contre, l’écoulem<strong>en</strong>t dans le pli <strong>de</strong> sortie est très différ<strong>en</strong>t du pli d’<strong>en</strong>trée.La composante transversale <strong>de</strong> la vitesse, adim<strong>en</strong>sionnée par v m , la vitesse transversalemoy<strong>en</strong>ne pour la section considérée, est représ<strong>en</strong>tée sur la 2.19. <strong>Les</strong> différ<strong>en</strong>tes courbes sontà nouveau superposées aussi bi<strong>en</strong> pour le pli d’<strong>en</strong>trée que <strong>de</strong> sortie : l’écoulem<strong>en</strong>t est affine.En augm<strong>en</strong>tant la vitesse <strong>de</strong> filtration moy<strong>en</strong>ne, u fm = 0, 56m/s, nous observons une perted’affinité <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t dans le pli <strong>de</strong> sortie, figures 2.20 et 2.21. Le Reynolds du pli correspondantest Re 0 ≈ 1576 pour un Reynolds <strong>de</strong> filtration Re w ≈ 102. Dans la <strong>de</strong>uxième moitié ducanal, l’écoulem<strong>en</strong>t est quasim<strong>en</strong>t affine comme le montre le graphique <strong>de</strong> la figure 2.22. Il <strong>en</strong>est <strong>de</strong> même pour le graphique <strong>de</strong> droite qui représ<strong>en</strong>te la composante transversale <strong>de</strong> la vitessepour X supérieur à 25mm, toujours pour le pli <strong>de</strong> sortie.a. Pli d’<strong>en</strong>trée. b. Pli <strong>de</strong> sortie.Fig. 2.20 – Composante longitudinale <strong>de</strong> la vitesse, u, adim<strong>en</strong>sionnée par la vitesse moy<strong>en</strong>ne,u m , pour différ<strong>en</strong>tes valeurs <strong>de</strong> x = 5, 10, 15, 20, 25, 30, 40 et 45mm <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la largeurdu pli y, adim<strong>en</strong>sionnée par h 0 . Le nombre <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong> filtration est Re w = 102, la vitessemoy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> filtration est 0, 56m/s pour un médium plissé <strong>de</strong> 51mm <strong>de</strong> hauteur <strong>de</strong> pli et un pas<strong>de</strong> plissage <strong>de</strong> 8 plis pour 100mm.L’image 2.23, représ<strong>en</strong>tant les vecteurs vitesse au début du pli <strong>de</strong> sortie, permet <strong>de</strong> compr<strong>en</strong>drela perte d’affinité <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t. Il existe une zone <strong>de</strong> recirculation qui affecte le débutdu pli d’<strong>en</strong>trée, le milieu poreux ainsi que l’écoulem<strong>en</strong>t dans le pli <strong>de</strong> sortie. La géométrie,comportant un angle droit, est semble-t-il à l’origine <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> recirculation et <strong>de</strong> la perted’affinité <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t. Pour éviter l’effet <strong>de</strong> cette singularité géométrique peu représ<strong>en</strong>tatrice<strong>de</strong>s plis réels, nous avons étudié l’écoulem<strong>en</strong>t pour une géométrie avec <strong>de</strong>s bords arrondis, schéma2.24.Nous avons réalisé les simulations pour les mêmes caractéristiques <strong>de</strong> médium, <strong>de</strong> plissage etd’écoulem<strong>en</strong>t que précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t, mais <strong>en</strong> considérant <strong>de</strong>s bordures arrondies. Le fond <strong>de</strong>s plisest poreux avec la même perméabilité et épaisseur que le reste du médium. Nous obt<strong>en</strong>ons alorsles graphiques 2.25 pour les composantes longitudinales <strong>de</strong> la vitesse, et les graphiques 2.26 pourles composantes transversales.Toutes les courbes sont quasim<strong>en</strong>t superposées pour le pli d’<strong>en</strong>trée, l’écoulem<strong>en</strong>t est doncaffine. Pour le pli <strong>de</strong> sortie, hormis les trois premières courbes, elles sont toutes superposées.70


2.2. Modèle d’écoulem<strong>en</strong>t dans les plisa. Pli d’<strong>en</strong>trée. b. Pli <strong>de</strong> sortie.Fig. 2.21 – Composante transversale <strong>de</strong> la vitesse, v, adim<strong>en</strong>sionnée par la vitesse moy<strong>en</strong>ne, v m ,pour différ<strong>en</strong>tes valeurs <strong>de</strong> x = 5, 10, 15, 20, 25, 30, 40 et 45mm <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la largeur du pli y,adim<strong>en</strong>sionnée par h 0 . Le nombre <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong> filtration est Re w = 102, la vitesse moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong>filtration est 0, 56m/s pour un médium plissé <strong>de</strong> 51mm <strong>de</strong> hauteur <strong>de</strong> pli et un pas <strong>de</strong> plissage<strong>de</strong> 8 plis pour 100mm.a. Pli <strong>de</strong> sortie. b. Pli <strong>de</strong> sortie.Fig. 2.22 – Composante longitudinale, u, et transversale, v, <strong>de</strong> la vitesse adim<strong>en</strong>sionnée parla vitesse moy<strong>en</strong>ne, u m et v m , <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la largeur du pli y, adim<strong>en</strong>sionnée par h 0 , pourx = 25, 30, 40 et 45mm. Le nombre <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong> filtration est Re w = 102, la vitesse moy<strong>en</strong>ne<strong>de</strong> filtration est 0, 56m/s pour un médium plissé <strong>de</strong> 51mm <strong>de</strong> hauteur <strong>de</strong> pli et un pas <strong>de</strong> plissage<strong>de</strong> 8 plis pour 100mm.71


<strong>Chapitre</strong> 2.Échelle du pliFig. 2.23 – Vecteur vitesse dans le médium plissé pour une géométrie avec bord droit et fond<strong>de</strong> pli imperméable. Nous observons une zone <strong>de</strong> recirculation au début <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>trée du pli quiaffecte l’écoulem<strong>en</strong>t dans le milieu poreux et le pli <strong>de</strong> sortie. Médium plissé N687, hauteur <strong>de</strong>pli 51mmm et d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> plissage 8plis/100mm. Vitesse <strong>de</strong> filtration moy<strong>en</strong>ne u fm = 0, 56m/s,Re 0 = 1576 et Re w = 102, u 0 = 8, 62m/s.a. Fond <strong>de</strong>s plis imperméable. b. Fond <strong>de</strong>s plis poreux.Fig. 2.24 – Représ<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> fond <strong>de</strong>s plis. <strong>Les</strong> calculs sont réalisés pour <strong>de</strong>uxconfigurations différ<strong>en</strong>tes. La figure <strong>de</strong> gauche représ<strong>en</strong>te le schéma dans le cas <strong>de</strong> fond <strong>de</strong> pliimperméable.72


2.2. Modèle d’écoulem<strong>en</strong>t dans les plisComme le fond <strong>de</strong> pli est poreux, le profil <strong>de</strong> vitesse dans le pli <strong>de</strong> sortie est uniforme <strong>en</strong> X =0mm. Puis, après une distance d’établissem<strong>en</strong>t l’écoulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t affine (profil sinusoïdal).Nous avons égalem<strong>en</strong>t représ<strong>en</strong>té les résultats théoriques <strong>en</strong> trait plein qui correspond, rappelonsle, à une vitesse <strong>de</strong> filtration uniforme le long du pli. Pour le pli d’<strong>en</strong>trée, nous nousappuyons sur les résultats <strong>de</strong> Terrill [119] pour déterminer le profil théorique. Et, pour le pli<strong>de</strong> sortie, sur les résultats <strong>de</strong> Yuan [133] et Terrill [120]. Le profil est déterminé <strong>en</strong> utilisant leReynolds <strong>de</strong> filtration moy<strong>en</strong> Re w .La comparaison <strong>en</strong>tre le profil théorique et les résultats numériques donne <strong>de</strong>s résultats trèssatisfaisants.a. Pli d’<strong>en</strong>trée. b. Pli <strong>de</strong> sortie.Fig. 2.25 – Composante transversale <strong>de</strong> la vitesse, v, adim<strong>en</strong>sionnée par la vitesse moy<strong>en</strong>ne, v m ,pour différ<strong>en</strong>tes valeurs <strong>de</strong> x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la largeur du pli y, adim<strong>en</strong>sionnée par h 0 . La vitessemoy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> filtration est 0, 56m/s, pour un Reynolds <strong>de</strong> filtration, Re w = 84 pour un médiumplissé <strong>de</strong> 51mm <strong>de</strong> hauteur <strong>de</strong> pli et 8 plis pour 100mm.a. Pli d’<strong>en</strong>trée. b. Pli <strong>de</strong> sortie.Fig. 2.26 – Composante transversale <strong>de</strong> la vitesse, v, adim<strong>en</strong>sionnée par la vitesse moy<strong>en</strong>ne, v m ,pour différ<strong>en</strong>tes valeurs <strong>de</strong> x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la largeur du pli y, adim<strong>en</strong>sionnée par h 0 . La vitessemoy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> filtration est 0, 56m/s pour un Reynolds <strong>de</strong> filtration Re w = 84 et un médium plissé<strong>de</strong> 51mm <strong>de</strong> hauteur <strong>de</strong> pli et 8 plis pour 100mm.La pression pour le pli d’<strong>en</strong>trée et <strong>de</strong> sortie est représ<strong>en</strong>tée sur la figure 2.27. La pression estaffine et uniforme sur toute la section, aussi bi<strong>en</strong> pour le pli d’<strong>en</strong>trée et <strong>de</strong> sortie.73


<strong>Chapitre</strong> 2.Échelle du plia. Pli d’<strong>en</strong>trée. b. Pli <strong>de</strong> sortie.Fig. 2.27 – Pression P adim<strong>en</strong>sionnée par P m , la pression moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> la section, pour différ<strong>en</strong>tesvaleurs <strong>de</strong> x <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la largeur du pli y, adim<strong>en</strong>sionnée par h 0 . La vitesse moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong>filtration est 0, 56m/s pour un Reynolds <strong>de</strong> filtration est Re w = 102 et un médium plissé <strong>de</strong>51mm <strong>de</strong> hauteur <strong>de</strong> pli et un pas <strong>de</strong> plissage <strong>de</strong> 8 plis pour 100mm.Le calcul d’ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur dans la partie 2.1.2, page 50 a mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce que l’écoulem<strong>en</strong>tpeut-être unidirectionnel dans le milieu poreux. Cep<strong>en</strong>dant, dans certains cas le calcul <strong>de</strong>s ordres<strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur ne nous permet pas <strong>de</strong> conclure. C’est pourquoi, nous allons étudier cela à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>Flu<strong>en</strong>t. Nous avons considéré que celui-ci est isotrope, et nous pouvons vérifier si l’écoulem<strong>en</strong>test unidirectionnel pour les configurations prises <strong>en</strong> compte. Pour cela, nous comparons la vitess<strong>en</strong>ormale à l’interface milieu poreux/gaz pour chacune <strong>de</strong>s interfaces. Nous avons représ<strong>en</strong>té cesrésultats sur la figure 2.28, pour une une d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> plis <strong>de</strong> 8 pour 100mm, 51mm <strong>de</strong> hauteur <strong>de</strong>pli et une vitesse moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> filtration u fm = 0, 56m/s, soit Re w = 102. <strong>Les</strong> <strong>de</strong>ux courbes sontsuperposées sur quasim<strong>en</strong>t toute la longueur du milieu poreux. Nous <strong>en</strong> déduisons, par conservation<strong>de</strong> la masse, que l’écoulem<strong>en</strong>t au sein du médium fibreux, est quasim<strong>en</strong>t unidirectionnel.Par ailleurs, la visualisation <strong>de</strong>s <strong>ligne</strong>s <strong>de</strong> courants dans le médium poreux, toujours dans lamême configuration, figure 2.29, confirme ce résultat.a. Fond <strong>de</strong>s plis imperméable. b. Fond <strong>de</strong>s plis poreux.Fig. 2.28 – Vitesse normale <strong>en</strong> m/s à l’interface milieux poreux/gaz pour le pli d’<strong>en</strong>trée et <strong>de</strong>sortie le long du pli <strong>en</strong> mm.L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t à l’ai<strong>de</strong> du logiciel Flu<strong>en</strong>t pour <strong>de</strong>s plis à ouverture uniforme a mis<strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce une affinité raisonnable <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t aussi bi<strong>en</strong> pour le pli d’<strong>en</strong>trée que pour74


2.2. Modèle d’écoulem<strong>en</strong>t dans les plisFig. 2.29 – Lignes <strong>de</strong> courant pour le médium plissé à ouverture uniforme avec fond <strong>de</strong> pliimperméable et avec fond <strong>de</strong> pli poreux (même perméabilité et épaisseur que le reste du médium).Médium plissé avec 8 plis pour 100mm et 51 mm <strong>de</strong> hauteur <strong>de</strong> pli. La vitesse <strong>de</strong> filtrationmoy<strong>en</strong>ne est u fm = 0, 56m/s soit, Re w = 102.75


<strong>Chapitre</strong> 2.Échelle du plile pli <strong>de</strong> sortie. L’écoulem<strong>en</strong>t dans le pli d’<strong>en</strong>trée est quasim<strong>en</strong>t uniforme et pour le pli <strong>de</strong>sortie, sinusoïdale. Ces résultats sont similaires aux résultats théoriques obt<strong>en</strong>ues dans le casd’écoulem<strong>en</strong>t dans <strong>de</strong>s canaux avec une vitesse pariètale, d’injection et d’apiration, uniforme.Une perte d’affinité est observée, dans le cas <strong>de</strong> bord à angle droit, lorsque la vitesse <strong>de</strong> filtrationaugm<strong>en</strong>te, <strong>en</strong> raison <strong>de</strong> l’apparition <strong>de</strong> zones <strong>de</strong> recirculation.L’utilisation <strong>de</strong> bords arrondis, plus réaliste que la géométrie précéd<strong>en</strong>te, permet <strong>de</strong> retar<strong>de</strong>rl’apparition <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> recirculation à l’<strong>en</strong>trée du pli. Ces recirculations sont responsables <strong>de</strong>la perte d’affinité <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t.L’étu<strong>de</strong> dans un pli à ouverture uniforme, à l’ai<strong>de</strong> du logiciel Flu<strong>en</strong>t, montre que l’écoulem<strong>en</strong>test raisonnablem<strong>en</strong>t affine aussi bi<strong>en</strong> dans le pli d’<strong>en</strong>trée que dans le pli <strong>de</strong> sortie. Celui-ci alocalem<strong>en</strong>t la même structure qu’un écoulem<strong>en</strong>t dans un canal avec vitesse pariétale uniforme.La composante longitudinale <strong>de</strong> la vitesse a un profil uniforme pour l’aspiration (pli d’<strong>en</strong>trée) etsinusoïdale pour l’injection (pli <strong>de</strong> sortie). Par ailleurs, nous avons pu vérifier que l’écoulem<strong>en</strong>test unidirectionnel, et perp<strong>en</strong>diculaire à l’interface dans le milieu fibreux.Affinité dans un canal à section variablePour <strong>de</strong>s plis à ouverture uniforme, nous avons mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce l’affinité <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t aussibi<strong>en</strong> pour les plis d’<strong>en</strong>trée que <strong>de</strong> sortie. Cep<strong>en</strong>dant, la géométrie d’un médium plissé est pluscomplexe. Le plus souv<strong>en</strong>t, le pli a une ouverture variable, comme cela est illustré par les figures2.11 et 2.12, page 65. Il est donc important <strong>de</strong> réaliser une étu<strong>de</strong> sur l’affinité <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>tpour cette configuration <strong>de</strong> pli.Dans ce but nous avons aussi réalisé une étu<strong>de</strong> similaire à celle <strong>de</strong>s plis à ouverture uniformepour <strong>de</strong>s bords arrondis avec et sans fond poreux. Deux géométries ont été étudiées. Toutes les<strong>de</strong>ux ont la même d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> plissage et hauteur <strong>de</strong> pli, par contre, pour la première, δ = 0, 8et la secon<strong>de</strong> δ = 0, 2, où δ est défini comme le rapport <strong>de</strong> l’ouverture du pli au fond du pli parl’ouverture du pli à l’<strong>en</strong>trée, δ = hsh 0, cf figure 2.2 page 50.<strong>Les</strong> résultats obt<strong>en</strong>us étant très voisins <strong>de</strong> ceux obt<strong>en</strong>us dans le cas <strong>de</strong>s plis droits et permettantégalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> conclure à une affinité tout à fait raisonnable <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t, ils sontprés<strong>en</strong>tés dans l’annexe B.Conclusion sur l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>tÀ l’ai<strong>de</strong> d’un logiciel <strong>de</strong> CFD, Flu<strong>en</strong>t, nous avons étudié l’écoulem<strong>en</strong>t dans <strong>de</strong>s média plissés.L’étu<strong>de</strong> a été effectuées pour <strong>de</strong>s média plissés ayant une ouverture uniforme ou une ouverturevariable pour différ<strong>en</strong>tes vitesses <strong>de</strong> filtration.Afin <strong>de</strong> s’assurer <strong>de</strong> la cohér<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s résultats du logiciel <strong>de</strong> CFD, nous avons tout d’abordcomparé les résultats <strong>de</strong>s simulations, pour <strong>de</strong>s plis <strong>de</strong> géométrie simplifiée, aux résultats expérim<strong>en</strong>taux.La comparaison a montré un accord raisonnable <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression totale à traversle médium plissé aussi bi<strong>en</strong> pour un géométrie à ouverture uniforme qu’une géométrie à sectionvariable.Nous avons pu constater que la chute <strong>de</strong> pression est une fonction quadratique <strong>de</strong> la vitesse<strong>de</strong> filtration. Cela est dû aux effets inertiels qui ne sont pas négligeables à l’intérieur <strong>de</strong>s plis. Deplus, les résultats ont fait aussi apparaître une chute <strong>de</strong> pression significative due à la contractionet la diverg<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s <strong>ligne</strong>s <strong>de</strong> courant <strong>en</strong> <strong>en</strong>trée et sortie du médium plissé pour un pli à ouvertureuniforme. Pour certains <strong>de</strong>s calculs, elle représ<strong>en</strong>te <strong>en</strong>tre 10 et 20% <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression totale.Par contre, pour les média plissés à ouverture variable, cette chute <strong>de</strong> pression est négligeable.76


2.2. Modèle d’écoulem<strong>en</strong>t dans les plisEnfin, le résultat le plus important <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> concerne l’affinité <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t pourles plis d’<strong>en</strong>trée et <strong>de</strong> sortie. L’écoulem<strong>en</strong>t est trouvé très raisonnablem<strong>en</strong>t affine aussi bi<strong>en</strong> pourun pli à ouverture uniforme que variable. Par ailleurs, l’écoulem<strong>en</strong>t possè<strong>de</strong> la même structureque pour <strong>de</strong>s canaux à hauteur uniforme avec aspiration uniforme [119], pour le pli d’<strong>en</strong>trée, età injection uniforme [120, 133], pour le pli <strong>de</strong> sortie.Ces résultats sont particulièrem<strong>en</strong>t importants puisqu’ils nous permett<strong>en</strong>t la mise <strong>en</strong> placedu modèle simplifié d’écoulem<strong>en</strong>t pour médium plissé prés<strong>en</strong>té ci-<strong>de</strong>ssous.2.2.4 Modèle d’écoulem<strong>en</strong>t à <strong>de</strong>ux équations pour les grands Reynolds <strong>de</strong>filtrationEn raison du Reynolds <strong>de</strong> filtration élevé, les modèles proposés dans la littérature [8, 75, 97,98, 131] ne convi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas.Il parait donc nécessaire <strong>de</strong> mettre au point un modèle adapté aux nombres <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong>filtration élevés caractéristiques <strong>de</strong> notre application. Pour cela, nous procédons selon la mêmemétho<strong>de</strong> qu’Oxarango et al. [98] et B<strong>en</strong>machou et al. [8]. <strong>Les</strong> équations sont moy<strong>en</strong>nées sur la<strong>de</strong>mi-ouverture du pli puis, nous utilisons les solutions analytiques <strong>de</strong> Terrill [119, 120] pourdévelopper les équations à une dim<strong>en</strong>sion.Nous avons vu, à l’ai<strong>de</strong> du logiciel Flu<strong>en</strong>t et par une analyse dim<strong>en</strong>sionnelle, que l’écoulem<strong>en</strong>tdans le milieu poreux est perp<strong>en</strong>diculaire à l’interface. Nous utiliserons cette hypothèse pourdéterminer par la loi <strong>de</strong> Darcy la vitesse <strong>de</strong> filtration locale <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la différ<strong>en</strong>ce locale <strong>de</strong>pression <strong>en</strong>tre les plis d’<strong>en</strong>trée et <strong>de</strong> sortie. Cette approche nous permet <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> comptela non-uniformité <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtration le long du pli.Équations généralesNous adoptons les notations suivantes :– x est la coordonnée (m) parallèle à l’axe <strong>de</strong> symétrie du pli.– y est la coordonnée (m) perp<strong>en</strong>diculaire à l’axe <strong>de</strong> symétrie du pli.– e est l’épaisseur du médium fibreux (m).– L est la longueur totale (m) <strong>de</strong> filtration. La hauteur du pli est alors : L + 2e– h est la <strong>de</strong>mi-section du canal (m). Dans le cas d’un pli à section variable, h dép<strong>en</strong>d <strong>de</strong> x.– u est le vecteur vitesse.– u est la composante longitudinale <strong>de</strong> la vitesse (m/s).– v est la composante transversale <strong>de</strong> la vitesse (m/s).– P est la pression (P a).– u m est la moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> la composante longitudinale <strong>de</strong> la vitesse (m/s) sur la <strong>de</strong>mi-section∫ h(x)0u(x, y)dy.h. Soit : u m (x) = 1h(x)– P m est la moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> la pression (P a) sur la <strong>de</strong>mi-section h. Soit :∫ h(x)0P (x, y)dy.P m (x) = 1h(x)– L’indice 1 correspond aux variables relatives au pli d’<strong>en</strong>trée et l’indice 2 correspond au pli<strong>de</strong> sortie.– <strong>Les</strong> variables ayant une barre supérieure correspond<strong>en</strong>t aux variables adim<strong>en</strong>sionnées.<strong>Les</strong> équations <strong>de</strong> Navier-Stokes s’écriv<strong>en</strong>t :<strong>Les</strong> hypothèses suivantes sur l’écoulem<strong>en</strong>t :∇.u = 0 (2.8)ρ (u.∇) u = −∇P + µ∇ 2 u (2.9)77


<strong>Chapitre</strong> 2.Échelle du pli– L’écoulem<strong>en</strong>t est laminaire dans le canal. Cette hypothèse est raisonnable pour le Reynolds<strong>de</strong> canal considéré si nous nous appuyons sur les résultats m<strong>en</strong>tionnés précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t dansla partie 2.2.1, page 53.– L’écoulem<strong>en</strong>t est symétrique.– La perméabilité du médium est homogène le long du pli, sauf év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t au fond <strong>de</strong>splis.– La variation <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtration est suffisamm<strong>en</strong>t l<strong>en</strong>te le long du pli pour considérerun pli comme une succession <strong>de</strong> canaux <strong>de</strong> ”petite” taille ayant une vitesse <strong>de</strong> filtrationuniforme.– La composante longitudinale <strong>de</strong> la vitesse est nulle sur les parois poreuses.<strong>Les</strong> conditions aux limites obt<strong>en</strong>ues à partir <strong>de</strong>s hypothèses sont :En introduisant les variables suivantes :{ u(x, ±h) = 0, v(x, 0) = 0∂uv(x, ±h) = ±u f ,∂y (x, 0) = 0 (2.10)ū = u u 0, ¯v = v u 0, ¯P =Pρu 2 0, ¯x = x h , ȳ = y h , Re w = ρu f hµ , Re 0 = ρu 0hµ<strong>Les</strong> équations (2.8) et (2.9) se mett<strong>en</strong>t sous la forme :∇.ū = 0 (2.11)(ū.∇) ū = −∇ ¯P + 1Re 0∇ 2 ū (2.12)Compte t<strong>en</strong>u <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> la section précéd<strong>en</strong>te, nous faisons aussi l’hypothèse d’unécoulem<strong>en</strong>t affine. En suivant la même démarche que Terrill ceci conduit à écrire les composantes<strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t sous la forme suivante :{ ū(¯x, ȳ) = ūm (¯x)f ′ (ȳ)¯v(¯x, ȳ) = RewRe 0f(ȳ)<strong>Les</strong> conditions limites <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t alors :{ f(0) = 0, f ′′ (0) = 0f ′ (1) = 0, f(1) = 1(2.13)(2.14)L’aspiration pariétale correspond à Re w < 0 et une injection pariètale à Re w > 0.Pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> clarté, nous comm<strong>en</strong>cerons par traiter les équations régissant un canaldroit puis nous généraliserons l’étu<strong>de</strong> au cas d’un pli à ouverture variable.Pli à ouverture uniforme78Nous utilisons les équations (2.13) dans les équations (2.11) et (2.12). Nous obt<strong>en</strong>ons :dū md¯x + Re wRe 0= 0 (2.15)[ (f′ ) 2 − f ′′ f]ū mdū md¯x + ∂ ¯P∂¯x − 1Re 0f ′ d2 ū md¯x 2 − 1Re 0f ′′′ ū m = 0 (2.16)


2.2. Modèle d’écoulem<strong>en</strong>t dans les plisa m (x) = 1 h∫ h0a(x, y)dy et ā m (¯x) = 1¯h∫ ¯h0ā(¯x, ȳ)dȳ (2.17)Afin <strong>de</strong> s’affranchir <strong>de</strong> la variable ȳ, tout <strong>en</strong> conservant ses différ<strong>en</strong>tes contributions, nousutilisons un opérateur <strong>de</strong> prise <strong>de</strong> moy<strong>en</strong>ne, équation (2.17). L’équation (2.16) <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t alors :∫ 10( (f′ ) 2 − f f)′′ dȳ 1 dū 2 m2 d¯x + d ¯P md¯x − 1 (f(1) − f(0)) d2 ū mRe 0 d¯x 2 − 1 (f ′′ (1) − f ′′ (0) ) ū m = 0Re 0∫ 10⇔( )f ′2 − f ′′ f dȳ 1 dū 2 m2 d¯x + d ¯P md¯x − 1 d 2 ū mRe 0 d¯x 2 − 1 f ′′ (1)ū m = 0 (2.18)Re 0Afin <strong>de</strong> déterminer les équations régissant l’écoulem<strong>en</strong>t dans les plis d’<strong>en</strong>trée et <strong>de</strong> sortie,il est nécessaire d’évaluer la fonction f ainsi que l’intégrale ∫ ( )10f ′2 − f ′′ f dȳ dans le cas <strong>de</strong>l’aspiration et <strong>de</strong> l’injection.Pli à ouverture variableNous utilisons les résultats <strong>de</strong> (2.13) dans les équations (2.11) et (2.12). Contrairem<strong>en</strong>t aucas précéd<strong>en</strong>t, l’adim<strong>en</strong>sionnem<strong>en</strong>t est réalisé avec h 0 . Nous avons donc :ū = u u 0, ¯v = v u 0, ¯p =pρu 2 0, ¯x = x h 0, ȳ = y h 0, Re w = ρu f h 0µ , Re 0 = ρu 0h 0µ , ¯h = h h 0<strong>Les</strong> composantes du vecteur vitesse <strong>de</strong> l’équation (2.13) s’écriv<strong>en</strong>t alors :⎧( )⎨ ū(¯x, ȳ) = ū m (¯x)f ′ ȳ¯h(¯x) ) (2.19)⎩ ¯v(¯x, ȳ) = RewRe 0fÀ partir <strong>de</strong>s équations (2.19), on a :( )∂ūȳ∂¯x = f ′ dūm¯h(¯x) d¯x − ȳ¯h∂¯v= 1¯h( )Re w ȳf ′∂ȳ Re 0¯h(¯x)(ȳ¯h(¯x)(d¯h ȳd¯x f ′′ ¯h(¯x))ū m (2.20)(2.21)En remplaçant ces équations dans l’équation <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong> la masse (2.15), nous obt<strong>en</strong>ons:( ) ȳf ′ dūm¯h(¯x) d¯x − ȳ ( )d¯h ȳ¯h d¯x f ′′ ū m + 1¯h( )Re w ȳf¯h(¯x)′ = 0 (2.22)Re 0¯h(¯x)Nous appliquons l’opérateur <strong>de</strong> prise <strong>de</strong> moy<strong>en</strong>ne à l’équation (2.22), pour obt<strong>en</strong>ir l’équation<strong>de</strong> conservation <strong>de</strong> la masse pour un pli à hauteur variable :dū md¯x + 1¯h(¯x)d¯hd¯xūm + 1¯hRe wRe 0= 0 (2.23)79


<strong>Chapitre</strong> 2.Échelle du pliLa métho<strong>de</strong> est id<strong>en</strong>tique pour déterminer l’équation <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> mouvem<strong>en</strong>t.Nous obt<strong>en</strong>ons à partir <strong>de</strong> l’équation (2.12), l’équation suivante :[∫1 1 ( ) ] dūf ′2 − f ′′ 2f dz m2 0d¯x + d ¯P md¯x − 1 f ′′ (1) ūmRe 0¯h 2 (¯x) − 1 d 2 ū mRe 0 d 2¯x+ 1 [∫ 1 ( ) ]f ′2 − 2f ′′ d¯hf dz2 01¯h d¯xū2 m − 2 1 d¯h dū mRe 0¯h d¯x d¯x− 1 1 d 2¯hRe 0¯h d¯x 2 ūm − 1 (1 d¯hRe 0¯h 2 2 + f ′′ (1) − 2 d¯h )ū m = 0 (2.24)(¯x) d¯xd¯xDans le cas ¯h(¯x) = 1 l’équation (2.24) se simplifie pour donner l’équation (2.18) relative àl’écoulem<strong>en</strong>t dans un canal à hauteur uniforme.Équations dans le pli d’<strong>en</strong>tréeÀ partir <strong>de</strong>s équations (2.8) et (2.9), Terrill obti<strong>en</strong>t le système d’équations différ<strong>en</strong>tiellessuivant pour une vitesse <strong>de</strong> filtration uniforme le long du canal :{∂ 2 ¯P∂¯x∂ȳ= 0[ ]f ′′′ + Re w (f ′ ) 2 − ff ′′ (2.25)= csteDans le cas <strong>de</strong>s grands Reynolds <strong>de</strong> filtration, pour l’aspiration pariétale, Terrill obti<strong>en</strong>talors :f = 1 + 1Re f 11w−1 1 + f(Re w−1) 2 2 + f(Re w−1) 3 3z = 1 − ȳf 1 (z) = 1 − e −Rewz − Re w zf 2 (z) =f 3 (z) = ( − 1 2 Re2 wz 2 − 3Re w z ) e −Rewz + 3Rew(1−z−e−Rewz )Re w−1e −Rewz ( − 1 8 Re w 4 z 4 − 3 2 Re w 3 z 3 − 8Re 2 w z 2 − 22Re w z )+ 1 4 e−2Rewz + RewRe wz−1( 11−11z2− 11e −Rewz) (2.26)Pour déterminer les différ<strong>en</strong>ts termes <strong>de</strong> l’équation (2.18), nous utilisons les résultats (2.26).Au premier ordre 1, nous obt<strong>en</strong>ons :∫ 10( )f ′2 − f ′′ 1f dȳ = −Re w − 1∫ 10f ′′1 dȳ (2.27)Nous obt<strong>en</strong>ons alors, après un développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Taylor et utilisation <strong>de</strong> l’équation <strong>de</strong> conservation<strong>de</strong> la masse (2.15), l’équation <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> mouvem<strong>en</strong>t pour le plid’<strong>en</strong>trée :− 1 d 2 ū mRe 0 d¯x 2 + d ¯P md¯x = 0 (2.28)1Nous réalisons cette fois-ci un développem<strong>en</strong>t à l’ordre 2 <strong>en</strong>Re w−1, pour obt<strong>en</strong>ir :∫ 10( )f ′2 − f ′′ 1f dȳ = −Re w − 1∫ 10f ′′1 dȳ +∫1 1(Re w − 1) 20[f ′21 − f ′′2 − f ′′1 f 1 ]dȳ (2.29)Ce qui nous permet <strong>de</strong> déterminer par un développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Taylor l’équation <strong>de</strong> conservation<strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> mouvem<strong>en</strong>t à l’ordre 2 :80


2.2. Modèle d’écoulem<strong>en</strong>t dans les plis1 dū 2 m2 d¯x − 2 ū m − 1 d 2 ū mRe 0 Re 0 d¯x 2 + d ¯P md¯x = 0 (2.30)<strong>Les</strong> équations à une dim<strong>en</strong>sion régissant l’écoulem<strong>en</strong>t d’un canal droit avec aspiration pariétalesont donc :{dū m1d¯x + Rew 1Re 0= 012−dū 2 m 1d¯x 1 d 2 ū m1Re 0 d¯x 2 2Re 0ū m1 + d ¯P m1d¯x= 0Pour un pli à ouverture variable, nous avons <strong>de</strong>s termes supplém<strong>en</strong>taires à déterminer dus àl’évolution <strong>de</strong> la géométrie du pli. Nous procédons selon la même métho<strong>de</strong> que précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t.Nous obt<strong>en</strong>ons ainsi, à l’ordre 2, les résultats suivants :[1 − 12¯h(1 +( ) 2)]d¯h dū 2 md¯x d¯x + 1¯h− 1¯h2− 2 1Re 0¯h[3d¯hd¯x 2 − 1¯h[1¯h + 1 +Re 0d¯hd¯x(1 +( d¯hd¯x( ) 2)]d¯hū 2 md¯x]d2¯h ¯hd¯x 2 ū m) 2+dū md¯x − 1 d 2 dū mRe 0 d¯x 2 + d ¯P md¯x = 0 (2.31)<strong>Les</strong> équations à une dim<strong>en</strong>sion régissant l’écoulem<strong>en</strong>t du canal d’<strong>en</strong>trée dans le cas d’uneouverture variable sont :⎧[ ( ( ) )] 2⎪⎨ 1 − 1 1 + d¯h12¯h 1 d¯xdū 2 m 1d¯x + ¯h 1 d¯h 11 d¯xdū m1d¯x + ¯h 1 d¯h 11 (¯x) d¯x ūm 1+ ¯h 1 Re w1[( 132(1 − ¯h 1 + d¯h11 d¯x) 2)]ū 2 m 1Re 0= 0⎪⎩− 1¯h 2 11Re 0[¯h 1 + 1 +(d¯h1d¯x) 2+ ¯h1d 2¯h 1d¯x 2 ]ū m1− 2 1 d¯h 1 dū m1Re 0 ¯h 1 d¯x d¯x − 1 d 2 ū m1Re 0 d¯x 2+ d ¯P m1d¯x= 0Équations dans le pli <strong>de</strong> sortieLe système d’équations du canal avec injection pariétale est id<strong>en</strong>tique au système d’équationavec aspiration pariétale (2.25), seule la valeur <strong>de</strong> Re w est différ<strong>en</strong>te avec Re w < 0.Nous rappelons que Yuan [133] a résolu l’équation pour les grand Reynolds dans le cas <strong>de</strong>l’injection. Cep<strong>en</strong>dant, il n’a trouvé que la solution externe du développem<strong>en</strong>t asymptotique <strong>en</strong>Re w . Terrill [120] a trouvé la solution interne <strong>de</strong> ce développem<strong>en</strong>t asymptotique. La solutionexterne du développem<strong>en</strong>t asymptotique réalisé pour Re w → −∞ est :f(ȳ) = f 0 (ȳ) + εf 1 (ȳ)f 0 (ȳ) = sin ( πȳ)2(sinπȳ2 − πȳ2f 1 (ȳ) = π 4ε = − πA = ∫ π20) ∣ ∣ln ∣tan πȳ4πȳcos ∣ ( ∫ ) + π2 ȳ θ20 sin θ dθ − Aȳ π4 cos π 2 ȳ (2.32)θsin θ dθ − 12Re wPour un développem<strong>en</strong>t à l’ordre 1, nous obt<strong>en</strong>ons :81


<strong>Chapitre</strong> 2.Échelle du pli∫ 10( )f ′2 − f ′′ f dȳ =∫ 10(f′′0 − f ′′0 f 0)dȳ + ε∫ 10(f′0 f ′ 1 − f ′′0 f 1 − f ′′1 f 0)dȳ (2.33)En utilisant ces résultats dans le système d’équation (2.25), nous obt<strong>en</strong>ons alors, pour undéveloppem<strong>en</strong>t à l’ordre 1 l’équation <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> mouvem<strong>en</strong>t suivante :− π 8dū 2 md¯x + π γū m − 1 d 2 ū m2Re 0 Re 0 d¯x 2 + d ¯P md¯x = 0 (2.34)γ est une constante déterminée numériquem<strong>en</strong>t : γ ≈ 0, 8251. <strong>Les</strong> équations à une dim<strong>en</strong>sionrégissant l’écoulem<strong>en</strong>t du canal <strong>de</strong> sortie peuv<strong>en</strong>t alors s’écrire :{dū m2d¯x + Rew 2π 28Re 0= 0dū 2 m 2d¯x + π2Re 0γū m2 − 1 d 2 ū m2Re 0+ d ¯P 2d¯x 2 d¯x= 0Dans le cas d’une ouverture variable, nous avons <strong>de</strong>s termes supplém<strong>en</strong>taires. En procédantpar une métho<strong>de</strong> semblable à celle du pli d’<strong>en</strong>trée, nous obt<strong>en</strong>ons les équations régissant l’écoulem<strong>en</strong>tdans le pli <strong>de</strong> sortie. Soit :⎧⎪⎨⎪⎩[+ 1 1 π 2Re 0 ¯h 2 42( (d¯h2d¯xdū m2d¯x + 1d¯h 2d¯x ūm 2+ 1¯h 2Re w2Re 0= 0¯h 2 (¯x)π 2 dū 2 m 28 d¯x − 1 d 2 ū m2Re 0+ d ¯P m2d¯x 2 d¯x+ 3π2 1 d¯h 216 ¯h 2 d¯x ū2 m 2− 2 1 d¯h 2 dū m2Re 0 ¯h 2 d¯x d¯x) 2+ 1)− ¯h 2d 2¯h 2d¯x 2]+ π ¯h 2 2 γ ū m2 = 0Couplage <strong>en</strong>tre le pli d’<strong>en</strong>trée et le pli <strong>de</strong> sortieLe couplage <strong>en</strong>tre le pli d’<strong>en</strong>trée et le pli <strong>de</strong> sortie est réalisé avec les hypothèses suivantes :– L’écoulem<strong>en</strong>t au sein du médium poreux est perp<strong>en</strong>diculaire à sa surface. L’écoulem<strong>en</strong>tdans la direction x est négligé.– L’écoulem<strong>en</strong>t est stationnaire dans le milieu poreux.– L’écoulem<strong>en</strong>t dans le milieu poreux est régit par la loi <strong>de</strong> Darcy :∇P = µ k u (2.35)La pression est quasim<strong>en</strong>t uniforme dans la section du pli, nous pouvons alors écrire ∆P (x) =P 1 (x, h) − P 2 (x, h) = P m1 (x) − P m2 (x). En adim<strong>en</strong>sionnant l’équation (2.35), et <strong>en</strong> l’intégrantsur l’épaisseur e du médium poreux, nous obt<strong>en</strong>ons :Re w ¯Pm1 −= Re ¯P m20¯kRe 0 ēavec ē = eh 0et ¯k = k . <strong>Les</strong> équations <strong>de</strong> couplage adim<strong>en</strong>sionnées sont alors les suivantes :h 2 0{Rew = Re w1 = −Re w2Re w¯Pm1 −Re 0= Re 0¯k ¯P m2ēNous obt<strong>en</strong>ons ainsi le système d’équations pour le système pli d’<strong>en</strong>tré, pli <strong>de</strong> sortie et lemilieu poreux dans le cas d’un pli à ouverture uniforme avec h 1 = h 2 :82


2.2. Modèle d’écoulem<strong>en</strong>t dans les plisOu <strong>en</strong>core :⎧⎪⎨⎪⎩⎧⎪⎨⎪⎩− π 8− π 81 dū 2 m 12 d¯x − 1d 2 ū m1Re 0− 2d¯x 2Re w1Re 0dū 2 m 2d¯x + π2Re 0γū m2 − 1Re 0d 2 ū m21 dū 2 m 12 d¯x − 1dū m1d¯xd 2 ū m1Re 0− 2d¯x 2 dū m2d¯xdū 2 m 2d¯x + π2Re 0γū m2 − 1Re 0d 2 ū m2d¯x 2dū m1d¯x + Rew 1Re 0= 0Re 0ū m1 + d P ¯ m1d¯x= 0¯Pm1 −− Re 0¯k ¯P m2ē= 0dū m2d¯x − Rew 1+ d P ¯ m2d¯x 2Re 0= 0d¯x= 0+ Re 0¯k ¯P m1 − ¯P m2ē= 0Re 0dū m1 + d P ¯ m1d¯x= 0− Re 0¯k ¯P m1 − ¯P m2ē= 0+ d ¯P m2d¯x= 0Pour le pli à section variable, nous obt<strong>en</strong>ons le système suivant :⎧[ ( ( ) )] 21 − 1 1 + d¯h12¯h 1 d¯xdū m1d¯x + ¯h 1 d¯h 11 (¯x) d¯x ūm 1+ 1[(dū 2 m 1d¯x + ¯h 1 d¯h 1 31 d¯x 2(1 − ¯h 1 + d¯h11 d¯x¯Pm1 −Re ¯h 1 0¯k ¯P m2ē) )] 2= 0ū 2 m 1(2.36)(2.37)⎪⎨⎪⎩π 28dū 2 m 2d¯x − 1− 1¯h 2 11Re 0[¯h 1 + 1 +(d¯h1d¯x) 2+ ¯h1d 2¯h 1d¯x 2 ]ū m1dū m1d¯x − 1Re 0d 2 ū m1− 2 1 d¯h 1Re 0 ¯h 1 d¯xdū m2d¯x + ¯h 12 (¯x)d 2 ū m2Re 0+ 3π2 1 d¯h 2d¯x 2 16 ¯h 2 d¯x ū2 m 2− 2 1 d¯h 2[ ( Re 0 ¯h 2 d¯x( ) ) 2+ 1 1 π 2 d¯h2Re 0 ¯h 2 4 d¯x + 1 − ¯h d 2¯h 2 2 d¯x 22+ d P ¯ m1d¯x 2d¯x= 0d¯h 2d¯x ūm 2− ¯h 1 ¯Pm1 −Re20¯k ¯P m2e= 0dū m2d¯x+ d ¯P m2d¯x]+ π ¯h 2 2 γ ū m2 = 0(2.38)Conditions limitesLa filtration est réalisée à débit constant, c’est pourquoi, nous imposons comme conditiond’<strong>en</strong>trée le débit. En sortie, nous imposons une pression <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce.Lors du plissage du médium fibreux celui-ci est compressé. N’ayant pas d’information surl’impact exact <strong>de</strong> la compression, nous avons étudié <strong>de</strong>ux configurations :– Le fond <strong>de</strong>s plis est imperméable. <strong>Les</strong> conditions aux limites sont alors ū m1 (0) = 1,ū m1 (¯L) = 0, ū m2 (0) = 0 et ¯P m2 (¯L) = 0– Le fond <strong>de</strong>s plis est poreux. <strong>Les</strong> conditions limites sont alors : ū m1 (0) + ū m2 (0) = 1,ū m1 (¯L) + ū m2 (¯L) = 1, ¯Pm2 (¯L) = 0. Nous utilisons la loi <strong>de</strong> Darcy pour déterminer lesautres termes : ū m2 (0) ainsi que ū m1 (¯L). On peut noter qu’il est possible d’appliquer uneépaisseur et une perméabilité pour le fond <strong>de</strong>s plis différ<strong>en</strong>tes <strong>de</strong> celles du reste du médiumfibreux.Discrétisation <strong>de</strong>s équations et métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> résolutionConcernant la discrétisation, nous utiliserons une métho<strong>de</strong> aux différ<strong>en</strong>ces finies et un schémaamont pour les dérivées d’ordre 1 [1]. Le maillage <strong>de</strong> la vitesse est décalé par rapport à celui <strong>de</strong>la pression [1], comme cela est illustré sur la figure 2.30.83


<strong>Chapitre</strong> 2.Échelle du pliFig. 2.30 – Schéma <strong>de</strong> discrétisation84


2.2. Modèle d’écoulem<strong>en</strong>t dans les plisQue ce soit pour le pli d’<strong>en</strong>trée ou le pli <strong>de</strong> sortie, l’équation <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong> la quantité<strong>de</strong> mouvem<strong>en</strong>t s’écrit sous la forme suivante dans le cas d’un pli à ouverture uniforme :A dū2 mdx + Bū m − 1 d 2 ū mRe 0 dx 2 + d ¯P mdx = 0L’équation <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong> la masse est <strong>de</strong> la forme :D dū mdx ± C( ¯P m1 − ¯P m2 ) = 0Soit alors les fonctions g 1 , g 2 , g 3 et g 4 définies par :g 1 (ū m1 , ¯P 1 , ū m2 , ¯P m2 ) = dū m 1dx ± E( ¯P m1 − ¯P m2 ) (2.39)g 2 (ū m1 , ¯P 1 , ū m2 , ¯P m2 ) = A dū2 m 1dx + B 1ū m1 − C 1ū m1 + d ¯P m1Re 0 Re 0 dx(2.40)g 3 (ū m1 , ¯P 1 , ū m2 , ¯P m2 ) = dū m 2dx ± E( ¯P m1 − ¯P m2 ) (2.41)g 4 (ū m1 , ¯P 1 , ū m2 , ¯P m2 ) = A dū2 m 2dx + B 2ū m2 − C 2ū m2 + d ¯P m2Re 0 Re 0 dx(2.42)La mise <strong>en</strong> œuvre <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Newton-Raphson consiste à déterminer ū m1 , ¯P m1 , ū m2 et¯P m2 qui annul<strong>en</strong>t les fonctions g 1 , g 2 , g 3 et g 4 . Pour cela, il est nécessaire <strong>de</strong> calculer les dérivées.La discrétisation <strong>de</strong> ces équations nous permet d’écrire le système suivant :⎧2A 1 ū m1i+12δū m1i+12−δū m1i−12δx+ B 1 δū m1i+12− 1Re 0δū m1i+32+δū m1i−12−2δū m1i+12δx 2+ δ ¯P m1i+1 −δ ¯P m1iδx= A 1ū 2 m 1i+ i2−ū 2 m 1i− i2δx+ B 1 ū m1i+12⎪⎨−C 1ū m1i+32+ū m1i−12−2ū m1i+12δx 2 +D 1δū m1i+i2−δū m1i−i2δx± C 1 (δ ¯P m1i − δ ¯P m2i ) = D 1ū m1i+12−ū m1i−12δx± C( ¯P m1i − ¯P m2i )¯P m1i+1 − ¯P m1iδx2A 2 ū m2i+12δū m2i+12−δū m2i−12δx+ B 2 δū m2i+12− 1Re 0δū m2i+32+δū m2i−12−2δū m2i+12δx 2+ δ ¯P m2i+1 −δ ¯P m2iδx= A 2ū 2 m 2i+ i2−ū 2 m 2i− i2δx+ B 2 ū m2i+12⎪⎩−C 2ū m2i+32+ū m2i−12−2ū m2i+12δx 2 +¯P m2i+1 −P 2iD 2δū m2i+i2−δū m2i−i2δx± C 2 (δ ¯P m1i − δ ¯P m2i ) = D 2ū m2i+12−ū m2i−12δx± C( ¯P m1i − ¯P m2i )(2.43)<strong>Les</strong> inconnues sont δU 1i+ 12, δU 2i+ 12, δP 1i , δP 2i . Ces inconnues sont déterminées par la résolutiondu système d’équations linéaires (2.43) à l’ai<strong>de</strong> d’une métho<strong>de</strong> ditrecte. <strong>Les</strong> variables sontalors déterminées itérativem<strong>en</strong>t :⎧⎪ ⎨⎪ ⎩ū n+1m 1= ū n m 1− δū m1¯P 1 n+1 = ¯P m n 1− δ ¯P m1ū n+1m 2= ū n m 2− δū m2¯P n+1m 2= ¯P n m 2− δ ¯P m285δx


<strong>Chapitre</strong> 2.Échelle du pliNous procédons itérativem<strong>en</strong>t pour déterminer la vitesse et la pression dans le pli d’<strong>en</strong>tréeet <strong>de</strong> sortie. Le critère d’arrêt <strong>de</strong> ce système itératif est une très faible variation d’une itérationà une autre. L’exposant n correspond aux valeurs <strong>de</strong> l’itération actuelle et n + 1 à l’itérationsuivante. Pour le modèle à ouverture variable, la procédure est rigoureusem<strong>en</strong>t la même.2.3 Validation2.3.1 S<strong>en</strong>sibilité <strong>de</strong> la solution au maillageNous avons réalisé une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> s<strong>en</strong>sibilité au maillage. Pour cela, nous avons déterminéla différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> pourc<strong>en</strong>tage <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression totale adim<strong>en</strong>sionnée par rapport à unechute <strong>de</strong> pression <strong>de</strong> référ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> fonction du nombre <strong>de</strong> mailles utilisées. Dans le premier cas,nous avons pris 2000 mailles comme référ<strong>en</strong>ce et 2500 dans le second cas. Nous prés<strong>en</strong>tons <strong>de</strong>uxconfigurations distinctes : 51 mm <strong>de</strong> hauteur <strong>de</strong> pli et une d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> 12 plis/100mm ainsi que25 mm <strong>de</strong> hauteur <strong>de</strong> pli et une d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> 8 plis/100mm.<strong>Les</strong> résultats sont représ<strong>en</strong>tés sur les graphiques 2.31. Le graphique représ<strong>en</strong>te la différ<strong>en</strong>ce<strong>en</strong> pourc<strong>en</strong>tage par rapport au maillage le plus fin <strong>en</strong> fonction du nombre <strong>de</strong> mailles par <strong>de</strong>mi-pli.Fig. 2.31 – Différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> % <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression totale <strong>en</strong> fonction du nombre <strong>de</strong> mailleN b . Le premier graphique est pour une hauteur <strong>de</strong> pli <strong>de</strong> 51 mm et une d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> plissage <strong>de</strong>12 plis/100mm et le second pour une hauteur <strong>de</strong> pli <strong>de</strong> 25mm et une d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> plissage <strong>de</strong> 8plis/100mm. La vitesse <strong>de</strong> filtration moy<strong>en</strong>ne est <strong>de</strong> 0,6m/s.Re 0 = 775, 6 et Re w = 84.2Par la suite, nous avons utilisé un maillage avec 200 ou 300 mailles, selon les circonstances.Il permet un bon compromis <strong>en</strong>tre le nombre <strong>de</strong> maille et le temps <strong>de</strong> calcul. En effet, pour c<strong>en</strong>ombre <strong>de</strong> mailles, l’écart par rapport au maillage référ<strong>en</strong>ce est inférieur à 0,16%.2.3.2 Vérification du modèle à ouverture uniformeAfin d’obt<strong>en</strong>ir une première validation du modèle ainsi obt<strong>en</strong>u, nous l’avons tout d’abordcomparé aux résultats théoriques <strong>de</strong> Terrill[119].¯P (¯x) = ¯P (0) + 1 (t2¯L − Re )w ¯L2 ū 22 Re 0 Rem(¯x)086La constante t dép<strong>en</strong>d <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t et pr<strong>en</strong>d les valeurs suivantes :


2.3. Validation( )– Dans le cas <strong>de</strong>s grands Re w d’injection : t = π 24 − 2.049Re wRe w– Dans le cas <strong>de</strong>s grands Re w d’aspiration :( ) 2 ()t = Re Rew653w Re w−11 +(Re w−1)− 2 2(Re w−1)+ . . . Re 3 wFig. 2.32 – Pression adim<strong>en</strong>sionnée, P, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la distance <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>trée adim<strong>en</strong>sionnéeX. Comparaison <strong>en</strong>tre le modèle et les résultats théoriques <strong>de</strong> Terrill dans le cas <strong>de</strong>s grandsReynolds d’aspiration et d’injection pour Re 0 = 1200 et Re w = 150. <strong>Les</strong> résultats théoriquessont représ<strong>en</strong>tés par les <strong>ligne</strong>s bleues, et les résultats du modèle par <strong>de</strong>s carrés violets.Fig. 2.33 – Pression adim<strong>en</strong>sionnée, P, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la distance <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>trée adim<strong>en</strong>sionnéeX. Comparaison <strong>en</strong>tre le modèle et les résultats théoriques <strong>de</strong> Terrill dans le cas <strong>de</strong>s grandsReynolds d’aspiration et d’injection pour Re 0 = 1800 et Re w = 50. <strong>Les</strong> résultats théoriques sontreprés<strong>en</strong>tés par les <strong>ligne</strong>s bleues, et les résultats du modèle par <strong>de</strong>s carrés violets.Nous avons donc imposé une vitesse <strong>de</strong> filtration uniforme pour le canal avec injection etaspiration pariétale. Dans le cas <strong>de</strong> l’aspiration pariétale, la vitesse moy<strong>en</strong>ne du canal doittoujours être supérieure à zéro. Ceci impose une longueur maximale <strong>de</strong> canal L max qui dép<strong>en</strong>d<strong>de</strong> l’aspiration considérée.La comparaison pour la pression adim<strong>en</strong>sionnée le long du canal <strong>en</strong>tre le modèle et lesrésultats théoriques est montrée sur les figures 2.32 et 2.33. Étant donnée que nous avons utiliséun développem<strong>en</strong>t asymptotique à l’ordre 1 pour le pli <strong>de</strong> sortie, et à l’ordre 2 pour le plid’<strong>en</strong>trée, les résultats montr<strong>en</strong>t que les développem<strong>en</strong>ts ont été réalisés à <strong>de</strong>s ordres suffisants. Ilest intéressant <strong>de</strong> noter qu’avec un développem<strong>en</strong>t asymptotique à l’ordre 1 pour le pli d’<strong>en</strong>trée<strong>en</strong> situation d’aspiration pariétale, un écart significatif avec les résultats théoriques est obt<strong>en</strong>uscomme le montre la figure 2.34.87


<strong>Chapitre</strong> 2.Échelle du pliFig. 2.34 – Pression adim<strong>en</strong>sionnée, P , <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la distance <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>trée adim<strong>en</strong>sionnée x.Comparaison <strong>en</strong>tre le modèle et les résultats théoriques <strong>de</strong> Terrill dans le cas <strong>de</strong>s grands pourRe 0 = 1200 et Re w = 1502.3.3 Vérification théorique du modèle à ouverture variableNous avons vérifié que la conservation <strong>de</strong> la masse est bi<strong>en</strong> respectée pour <strong>de</strong>s canaux àouverture variable avec aspiration ou injection pariétale constante. Dans ce cas, nous pouvonsdéterminer analytiquem<strong>en</strong>t la moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> la composante longitudinale <strong>de</strong> la vitesse :a. Pli d’<strong>en</strong>trée. b. Pli <strong>de</strong> sortie.Fig. 2.35 – Evolution <strong>de</strong> la vitesse moy<strong>en</strong>ne dans le pli u m , adim<strong>en</strong>sionnée par u 0 , <strong>en</strong> fonction<strong>de</strong> la distance <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>trée du pli, X adim<strong>en</strong>sionnée par h 0 .dū md¯x + 1¯h(¯x)d¯hd¯xūm + 1¯hRe wRe 0= 0La résolution <strong>de</strong> cette équation différ<strong>en</strong>tielle, sous l’hypothèse que ¯h est une fonction linéaire<strong>de</strong> ¯x et que Re w est constant le long <strong>de</strong> la paroi, nous donne :ū m (¯x) = ¯h(0)¯h(¯x) − Re w ¯xRe 0¯h(¯x)Nous avons comparé cette solution analytique <strong>de</strong> ū m aux résultats obt<strong>en</strong>us par le modèlesemi-analytique prés<strong>en</strong>tés dans ce docum<strong>en</strong>t. <strong>Les</strong> graphiques <strong>de</strong> la figure 2.35 représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t la88


2.3. Validationcomposante longitudinale <strong>de</strong> la vitesse moy<strong>en</strong>ne, adim<strong>en</strong>sionnée par u 0 , <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la distanceà l’<strong>en</strong>trée du pli, adim<strong>en</strong>sionnée par h 0 . Nous rappelons que u 0 est la vitesse moy<strong>en</strong>ne à l’<strong>en</strong>tréedu pli d’<strong>en</strong>trée et h 0 l’ouverture à l’<strong>en</strong>trée du pli d’<strong>en</strong>trée. Le graphique <strong>de</strong> gauche représ<strong>en</strong>te lepli d’<strong>en</strong>trée, avec aspiration. Le Reynolds <strong>de</strong> filtration est Re w = 120 pour un Reynolds <strong>de</strong> pli,Re 0 = 800. La longueur adim<strong>en</strong>sionnée maximale pour le pli d’<strong>en</strong>trée est alors L max = 6, 67 etla variation <strong>de</strong> la section, dhdx = 1, 5.10−2 , soit δ = 0, 75 dans cette configuration.<strong>Les</strong> résultats analytiques et semi-analytiques sont confondus.2.3.4 Validation du modèle à ouverture uniforme par Flu<strong>en</strong>tNous utilisons à prés<strong>en</strong>t le logiciel Flu<strong>en</strong>t <strong>en</strong> tant qu’outil <strong>de</strong> validation du modèle. En effet,comme nous l’avons précisé précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t, il possè<strong>de</strong> l’avantage, par rapport aux résultatsexpérim<strong>en</strong>taux, <strong>de</strong> permettre la détermination <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtration le long dupli. C’est le paramètre clef <strong>de</strong> l’aérodynamique pour la modélisation du colmatage. En effet, <strong>en</strong>anticipant sur le colmatage, les particules suiv<strong>en</strong>t les <strong>ligne</strong>s <strong>de</strong> courants. Il est donc primordial <strong>de</strong>s’assurer que le modèle restitue bi<strong>en</strong> l’évolution <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtration le long du pli. Dans unpremier temps, nous allons vali<strong>de</strong>r le modèle à ouverture uniforme, puis dans un second tempsle modèle à ouverture variable.Nous avons comparé les résultats du modèle avec ceux <strong>de</strong> Flu<strong>en</strong>t pour différ<strong>en</strong>tes valeurs <strong>de</strong>vitesse <strong>de</strong> filtration. Nous prés<strong>en</strong>terons les résultats pour <strong>de</strong>ux configurations différ<strong>en</strong>tes : avecun fond <strong>de</strong> pli imperméable, et avec un fond poreux ayant la même perméabilité que le reste dumédium fibreux.<strong>Les</strong> calculs que nous allons comm<strong>en</strong>ter ont été réalisés pour un médium plissé <strong>de</strong> 51mm <strong>de</strong>hauteur <strong>de</strong> pli et une d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> 8 plis pour 100mm et une vitesse moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> filtration <strong>de</strong>u fm = 0, 56m/s.La figure 2.36 représ<strong>en</strong>te l’évolution <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtration, u f <strong>en</strong> m/s, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> ladistance <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>trée du pli, x <strong>en</strong> mm. Nous constatons un bon accord <strong>en</strong>tre les résultats <strong>de</strong> notremodèle avec fond <strong>de</strong> pli imperméable et ceux <strong>de</strong> Flu<strong>en</strong>t pour x > 5mm.Dans le cas du fond poreux, le graphique <strong>de</strong> droite <strong>de</strong> la figure 2.36, nous montre que l’accord<strong>en</strong>tre Flu<strong>en</strong>t et le modèle persiste.a. Fond imperméable b. Fond poreuxFig. 2.36 – Evolution <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtration, u f <strong>en</strong> m/s, le long du pli x <strong>en</strong> mm. Pourune d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> plissage <strong>de</strong> 8 plis pour 100mm, une hauteur <strong>de</strong> pli <strong>de</strong> 51mm et une vitesse <strong>de</strong>filtration moy<strong>en</strong>ne u fm = 0, 56m/s, soit Re w = 102 pour une vitesse <strong>de</strong> pli u 0 = 8, 63m/s, soitRe 0 = 1576.89


<strong>Chapitre</strong> 2.Échelle du plia. Fond <strong>de</strong>s plis imperméable b. Fond <strong>de</strong>s plis poreuxFig. 2.37 – Evolution <strong>de</strong> la pression dans le pli d’<strong>en</strong>trée et <strong>de</strong> sortie, ∆P <strong>en</strong> P a, le long du plix <strong>en</strong> mm. Pour une d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> plissage <strong>de</strong> 8 plis pour 100mm, une hauteur <strong>de</strong> pli <strong>de</strong> 51mmet une vitesse <strong>de</strong> filtration moy<strong>en</strong>ne u fm = 0, 56m/s, soit Re w = 102 pour une vitesse <strong>de</strong> pliu 0 = 8, 63m/s, soit Re 0 = 1576.Si nous nous intéressons, à prés<strong>en</strong>t, à l’évolution <strong>de</strong> la pression dans le pli d’<strong>en</strong>trée et <strong>de</strong>sortie, cf. graphiques <strong>de</strong> la figure 2.37, nous remarquons un écart <strong>en</strong>tre Flu<strong>en</strong>t et notre modèleau début du pli d’<strong>en</strong>trée. Au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> x = 5mm, la courbe représ<strong>en</strong>tant la pression du pli d’<strong>en</strong>tréedéterminée par notre modèle semble évoluer parallèlem<strong>en</strong>t à la courbe <strong>de</strong> pression du pli d’<strong>en</strong>tréedéterminée par Flu<strong>en</strong>t. Nous observons égalem<strong>en</strong>t un décalage <strong>en</strong>tre la pression du pli <strong>de</strong> sortieévaluée par notre modèle semi-analytique et celle évaluée par Flu<strong>en</strong>t. Néanmoins, les courbesreprés<strong>en</strong>tant la pression dans le pli <strong>de</strong> sortie sembl<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t parallèles <strong>en</strong>tre elles pour unegran<strong>de</strong> partie du pli.Afin <strong>de</strong> s’assurer que les courbes représ<strong>en</strong>tant la pression le long du plis d’<strong>en</strong>trée et déterminéespar notre modèle semi-analytique et par Flu<strong>en</strong>t sont bi<strong>en</strong> parallèles, nous nous intéressons àl’évolution du gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> pression le long du pli d’<strong>en</strong>trée. Nous comparons égalem<strong>en</strong>t le gradi<strong>en</strong>t<strong>de</strong> pression le long du pli <strong>de</strong> sortie évalué par notre modèle et par Flu<strong>en</strong>t.a. Fond <strong>de</strong>s plis imperméable b. Fond <strong>de</strong>s plis poreuxFig. 2.38 – Gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> pression dP , <strong>en</strong> P a/mm, le long du pli (x <strong>en</strong> mm) pour une d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> 8plis pour 100mm et une hauteur <strong>de</strong> 51mm. La vitesse <strong>de</strong> filtration moy<strong>en</strong>ne, est u fm = 0, 56m/s,soit Re w = 102 pour une vitesse <strong>de</strong> pli u 0 = 8, 63m/s, soit Re 0 = 1576.90


2.3. ValidationLa comparaison <strong>de</strong> l’évolution du gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> pression dans le pli d’<strong>en</strong>trée et <strong>de</strong> sortie, figure2.38, <strong>en</strong>tre le modèle et Flu<strong>en</strong>t, confirme notre analyse sur l’évolution <strong>de</strong> la pression dans le plid’<strong>en</strong>trée et <strong>de</strong> sortie. Pour le pli <strong>de</strong> sortie, les <strong>de</strong>ux courbes sont confondues sur quasim<strong>en</strong>t toutela longueur à l’exception du fond du pli.Pour le pli d’<strong>en</strong>trée, la courbe déterminée par le modèle est confondue avec celle <strong>de</strong> la CFD,hormis la zone proche <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>trée du pli, x < 5mm ici. Ce qui confirme le fait que les courbes <strong>de</strong>pression du modèle et <strong>de</strong> Flu<strong>en</strong>t, pour le pli d’<strong>en</strong>trée sont bi<strong>en</strong> parallèles <strong>en</strong>tre elles.a. Fond Imperméable. b. Fond poreux.Fig. 2.39 – Evolution <strong>de</strong> la composante longitudinale sur l’axe <strong>de</strong> symétrie, u(x, 0) <strong>en</strong> m/s, <strong>en</strong>fonction <strong>de</strong> la distance <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>trée du pli, x <strong>en</strong> mm pour une d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> plissage <strong>de</strong> 8 plis pour100mm et une hauteur <strong>de</strong> pli <strong>de</strong> 51mm. La vitesse <strong>de</strong> filtration moy<strong>en</strong>ne est u fm = 0, 56m/s,soit Re w = 102 pour une vitesse frontale u 0 = 8, 63m/s, soit Re 0 = 1576.Comme nous avons un bon accord <strong>en</strong>tre le modèle et Flu<strong>en</strong>t pour la vitesse <strong>de</strong> filtration,alors, par conservation <strong>de</strong> la masse, nous <strong>de</strong>vrions avoir toujours avoir un bon accord concernantl’évolution du débit le long du pli, dans chacun <strong>de</strong>s plis. Par contre, ri<strong>en</strong> n’indique que la vitesse,au c<strong>en</strong>tre du pli par exemple, soit la même. C’est pourquoi, nous avons comparé la composantelongitudinale <strong>de</strong> la vitesse sur l’axe <strong>de</strong> symétrie, pour le pli d’<strong>en</strong>trée et <strong>de</strong> sortie, <strong>en</strong>tre le modèleet la CFD.<strong>Les</strong> résultats <strong>de</strong> la comparaison sont montrés sur la figure 2.39. Nous pouvons remarquer unbon accord, aussi bi<strong>en</strong> dans le cas du fond <strong>de</strong>s plis imperméables que poreux.Par ailleurs, pour les fonds <strong>de</strong> plis poreux, l’écoulem<strong>en</strong>t qui passe par le fond du pli <strong>de</strong>sortie est faible comparativem<strong>en</strong>t au débit total. Il représ<strong>en</strong>te 2% et 7% <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t totalpour respectivem<strong>en</strong>t notre modèle et pour Flu<strong>en</strong>t. Par contre, l’écoulem<strong>en</strong>t dans le fond du plid’<strong>en</strong>trée est nettem<strong>en</strong>t plus important puisqu’il représ<strong>en</strong>te, respectivem<strong>en</strong>t pour notre modèle etpour Flu<strong>en</strong>t 18, 9% et 16, 6%.Nous pouvons aussi comparer ces résultats à ceux obt<strong>en</strong>us par Del Fabbro[43]. Elle détermineexpérim<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t la répartition <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t dans le média plissé <strong>en</strong> utilisant un aérosolfluoresc<strong>en</strong>t. Pour la filtration automobile, les résultats expérim<strong>en</strong>taux et les résultats <strong>de</strong> CFX ontmontré que la vitesse <strong>de</strong> filtration n’est pas uniforme et que l’écoulem<strong>en</strong>t passe majoritairem<strong>en</strong>tdans le “Creux” du pli, cf. figure 2.5, page 54. Ceci est conforme aux résultats obt<strong>en</strong>us avec notremodèle.91


<strong>Chapitre</strong> 2.Échelle du pli2.3.5 Validation par Flu<strong>en</strong>t du modèle à ouverture variableAfin <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r le modèle d’écoulem<strong>en</strong>t pour un pli à ouverture variable, nous avons comparéle modèle à Flu<strong>en</strong>t. Cette comparaison est réalisée dans le cas <strong>de</strong> fond imperméable et un fondporeux ayant la même perméabilité que le reste du médium plissé. <strong>Les</strong> résultats prés<strong>en</strong>tés ici,ont été obt<strong>en</strong>us pour le médium plissé N687, son épaisseur est e = 1, 45mm et sa perméabiliték = 356µm 2 . La d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> plissage est <strong>de</strong> 8 plis pour 100mm, une hauteur <strong>de</strong> pli <strong>de</strong> 51mm etpour δ = hsh 0= 0, 8, cf. figure 2.53 parge 103. <strong>Les</strong> résultats pour δ = 0, 2 ne sont pas prés<strong>en</strong>tés <strong>en</strong>raison <strong>de</strong> vitesses <strong>de</strong> glissem<strong>en</strong>t à la surface du médium fibreux obt<strong>en</strong>ues pour les simulations surFlu<strong>en</strong>t. En effet, celles-ci sont trop importantes pour qu’elles soi<strong>en</strong>t physiquem<strong>en</strong>t acceptables,comme cela a été souligné dans la partie 2.2.3, page 76.a. Fond <strong>de</strong>s plis imperméable b. Fond <strong>de</strong>s plis poreuxFig. 2.40 – Evolution <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtration u f <strong>en</strong> m/s le long du pli, x <strong>en</strong> mm. La vitesse<strong>de</strong> filtration moy<strong>en</strong>ne est u fm ≈ 0, 39m/s, soit Re w ≈ 60 pour une vitesse <strong>de</strong> pli u 0 ≈ 7, 1m/s,soit Re 0 ≈ 1097.Vitesse <strong>de</strong> filtration L’évolution <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtration le long du pli, pour le cas <strong>de</strong> fond<strong>de</strong> pli poreux et imperméable, est représ<strong>en</strong>tée sur la figure 2.40. Nous pouvons constater unbon accord, pour les <strong>de</strong>ux configurations, <strong>en</strong>tre le modèle et Flu<strong>en</strong>t. L’écart le plus significatifapparaît aux <strong>de</strong>ux extrémités du pli.Pression Si nous nous intéressons à l’évolution <strong>de</strong> la pression, figure 2.41, nous pouvons remarquerque la pression du pli d’<strong>en</strong>trée, calculée par Flu<strong>en</strong>t évolue différemm<strong>en</strong>t <strong>de</strong> celle évaluéepar notre modèle pour x < 3mm. Cep<strong>en</strong>dant, pour x > 4mm, l’évolution <strong>de</strong> la pression dupli d’<strong>en</strong>trée est la même pour notre modèle et pour Flu<strong>en</strong>t : les <strong>de</strong>ux courbes représ<strong>en</strong>tant lapression le long du pli selon x sembl<strong>en</strong>t parallèles.Pour le pli <strong>de</strong> sortie, les courbes représ<strong>en</strong>tant la pression le long du pli <strong>de</strong> sortie pour notremodèle et pour Flu<strong>en</strong>t sembl<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t parallèle.Afin <strong>de</strong> vérifier que l’évolution <strong>de</strong> la pression est la même, malgré l’écart <strong>de</strong> pression dans lepli d’<strong>en</strong>trée <strong>en</strong>tre le modèle et les résultats <strong>de</strong> Flu<strong>en</strong>t, nous nous sommes intéressés à l’évolutiondu gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> pression dans le pli d’<strong>en</strong>trée et <strong>de</strong> sortie. La figure 2.42 représ<strong>en</strong>te ainsi l’évolutiondu gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> pression, <strong>en</strong> P a/mm, pour le pli d’<strong>en</strong>trée et <strong>de</strong> sortie. Le graphique a représ<strong>en</strong>teun pli avec un fond imperméable et le b celui avec fond poreux.La différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre le modèle et la CFD, à proximité <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>trée du pli, subsiste. Par contreau <strong>de</strong>là <strong>de</strong> cette zone, ici x = 5mm, les courbes du modèle et <strong>de</strong> la CFD sont confondues.92


2.3. Validationa. Fond <strong>de</strong>s plis imperméable b. Fond <strong>de</strong>s plis poreuxFig. 2.41 – Evolution <strong>de</strong> la pression P <strong>en</strong> P a le long du pli (x <strong>en</strong> mm). La vitesse <strong>de</strong> filtrationmoy<strong>en</strong>ne est u fm ≈ 0, 39m/s, soit Re w ≈ 60. La vitesse à l’<strong>en</strong>trée du pli est u 0 ≈ 7, 1m/s, soitRe 0 ≈ 1097.a. Fond <strong>de</strong>s plis imperméable b. Fond <strong>de</strong>s plis poreuxFig. 2.42 – Evolution du gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> pression dP <strong>en</strong> P a/mm le long du pli, x <strong>en</strong> mm. Lavitesse <strong>de</strong> filtration moy<strong>en</strong>ne est u fm ≈ 0, 39m/s, soit Re w ≈ 60. La vitesse à l’<strong>en</strong>trée du pli estu 0 ≈ 7, 1m/s, soit Re 0 ≈ 1097.93


<strong>Chapitre</strong> 2.Échelle du pliDans le cas <strong>de</strong> fond <strong>de</strong> pli poreux, une légère différ<strong>en</strong>ce apparaît à la proximité du fond du pli.L’écoulem<strong>en</strong>t dans le fond poreux du pli est représ<strong>en</strong>té sur le graphique 2.43. Une partie <strong>de</strong>l’écoulem<strong>en</strong>t passe par le coin arrondi, ce qui n’est pas le cas du modèle.Fig. 2.43 – Vecteur vitesse dans la zone du fond du pli d’<strong>en</strong>trée, avec un fond poreux. Lavitesse <strong>de</strong> filtration moy<strong>en</strong>ne est u fm ≈ 0, 39m/s, soit Re w ≈ 60. La vitesse à l’<strong>en</strong>trée du pli estu 0 = 7, 1m/s, soit Re 0 ≈ 1097.L’évolution du gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> pression pour le pli <strong>de</strong> sortie, aussi bi<strong>en</strong> dans le cas <strong>de</strong> fondimperméable que poreux, est la même pour le modèle et Flu<strong>en</strong>t sur quasim<strong>en</strong>t toute la longueurdu pli. Cep<strong>en</strong>dant, un écart apparaît <strong>en</strong> proximité du fond du pli.a. Fond Imperméable. b. Fond poreux.Fig. 2.44 – Evolution <strong>de</strong> la vitesse au c<strong>en</strong>tre du pli, u(x, 0) <strong>en</strong> m/s, le long du pli, x <strong>en</strong> mm,pour une d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> plissage <strong>de</strong> 8 plis pour 100mm, une hauteur <strong>de</strong> pli <strong>de</strong> 51mm avec δ = 0, 2.La vitesse <strong>de</strong> filtration moy<strong>en</strong>ne est u fm ≈ 0, 39m/s, soit Re w ≈ 60. La vitesse à l’<strong>en</strong>trée du pliest u 0 ≈ 7, 1m/s, soit Re 0 ≈ 1097.Vitesse au c<strong>en</strong>tre du pli Nous comparons à prés<strong>en</strong>t la composante longitudinale <strong>de</strong> la vitesseau c<strong>en</strong>tre du pli pour le pli d’<strong>en</strong>trée et <strong>de</strong> sortie. <strong>Les</strong> calculs sont réalisés pour un fond <strong>de</strong> pliporeux et imperméable<strong>Les</strong> résultats sont prés<strong>en</strong>tés sur les graphiques <strong>de</strong> la figure 2.44. <strong>Les</strong> graphiques représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tl’évolution <strong>de</strong> la composante longitudinale <strong>de</strong> la vitesse au c<strong>en</strong>tre du pli, u(x, 0) <strong>en</strong> m/s, <strong>en</strong>fonction <strong>de</strong> x <strong>en</strong> mm, pour le pli d’<strong>en</strong>trée et <strong>de</strong> sortie. Le modèle est <strong>en</strong> accord avec Flu<strong>en</strong>taussi bi<strong>en</strong> pour le pli d’<strong>en</strong>trée que le pli <strong>de</strong> sortie, et cela pour la configuration avec un fondimperméable et avec un fond poreux.94


2.3. Validationa. Fond Imperméable. b. Fond poreux.Fig. 2.45 – Isovaleur <strong>de</strong> la pression au début du pli d’<strong>en</strong>trée. Calculs réalisés à l’ai<strong>de</strong> du logicielFlu<strong>en</strong>t. Pour une d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> plissage <strong>de</strong> 8 plis pour 100mm et une hauteur <strong>de</strong> pli <strong>de</strong> 51mm avecδ = 0, 8.a. Fond Imperméable.b. Fond poreux.Fig. 2.46 – Vecteurs vitesse dans la zone proche <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>trée du pli. Calculs réalisés à l’ai<strong>de</strong> dulogiciel Flu<strong>en</strong>t. Pour une d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> plissage <strong>de</strong> 8 plis pour 100mm et une hauteur <strong>de</strong> pli <strong>de</strong>51mm avec δ = 0, 8. La vitesse <strong>de</strong> filtration moy<strong>en</strong>ne est u fm ≈ 0, 39m/s, soit Re w ≈ 60. Lavitesse à l’<strong>en</strong>trée du pli est u 0 = 7, 1m/s, soit Re 0 ≈ 1097.95


<strong>Chapitre</strong> 2.Échelle du pliPour la configuration avec fond <strong>de</strong> pli poreux, nous observons égalem<strong>en</strong>t un accord <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>otre modèle et la CFD sur le débit traversant les fonds <strong>de</strong>s plis d’<strong>en</strong>trée et <strong>de</strong> sortie. Ainsi,pour δ = 0, 8, nous avons respectivem<strong>en</strong>t pour le modèle et la CFD, 1, 3% et 6, 5% du débit quipasse par le fond du pli <strong>de</strong> sortie. Nous obt<strong>en</strong>ons 16, 3% et 15, 9% du débit totale qui passe parle fond du pli d’<strong>en</strong>trée pour respectivem<strong>en</strong>t notre modèle et Flu<strong>en</strong>t.La visualisation <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t, obt<strong>en</strong>u par Flu<strong>en</strong>t, nous permet <strong>de</strong> mieux compr<strong>en</strong>dre lesraisons <strong>de</strong> l’écart <strong>en</strong>tre notre modèle et Flu<strong>en</strong>t pour x < 5mm. <strong>Les</strong> iso-valeurs <strong>de</strong> pressions, figure2.45, nous montr<strong>en</strong>t que la pression n’est pas uniforme dans la première partie du pli d’<strong>en</strong>trée.Ainsi, contrairem<strong>en</strong>t à l’hypothèse <strong>de</strong> notre modèle, l’écoulem<strong>en</strong>t n’est pas <strong>en</strong>core pleinem<strong>en</strong>tétabli au début du pli d’<strong>en</strong>trée. La figure 2.46, représ<strong>en</strong>tant les vecteurs vitesses dans cette zone,confirme ce résultat. Cep<strong>en</strong>dant, assez rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t, l’écoulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t parfaitem<strong>en</strong>t établi,comme le montre les vecteurs <strong>de</strong> vitesses <strong>de</strong> la figure 2.46.Une autre limitation du modèle est due au rapport important <strong>en</strong>tre la vitesse <strong>de</strong> filtration et lavitesse moy<strong>en</strong>ne dans le pli. En effet, le modèle fait l’hypothèse que l’écoulem<strong>en</strong>t est significatif(comparé à la vitesse <strong>de</strong> filtration) dans le pli. Or, au début du pli <strong>de</strong> sortie et à la fin dupli d’<strong>en</strong>trée dans le cas <strong>de</strong> fond d’un pli imperméable, la vitesse moy<strong>en</strong>ne dans le pli est faiblecomparativem<strong>en</strong>t à la vitesse <strong>de</strong> filtration. Lorsque le fond <strong>de</strong>s plis possè<strong>de</strong> la même perméabilitéque le reste du médium, ceci n’est vrai que pour le début du pli <strong>de</strong> sortie.En conclusion, les résultats obt<strong>en</strong>us lors <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières parties montr<strong>en</strong>t que, pour unpli à ouverture uniforme ou variable, notre modèle est <strong>en</strong> accord avec les simulations réaliséessous Flu<strong>en</strong>t. L’étape <strong>de</strong> validation qui suit est la confrontation aux résultats expérim<strong>en</strong>taux.2.3.6 Validation expérim<strong>en</strong>taleNous avons réalisé les calculs <strong>de</strong> chute <strong>de</strong> pression à l’ai<strong>de</strong> du modèle semi-analytique pourles média plissés utilisés lors <strong>de</strong>s essais. <strong>Les</strong> média plissés utilisés sont référ<strong>en</strong>cés dans le tableau2.1 page 62 et sur le tableau 2.2.D<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> plissage hauteur <strong>de</strong>s plis Longueur Largeur épaisseur perméabiliténombre <strong>de</strong> plis/100mm <strong>en</strong> mm <strong>en</strong> mm <strong>en</strong> mm <strong>en</strong> mm <strong>en</strong> µm 28 55 220 8910 55 220 89 2,84 22812 55 220 89Tab. 2.2 – Caractéristiques <strong>de</strong>s média plissés N1209<strong>Les</strong> résultats sont illustrés par les courbes 2.47 et 2.48. Ces graphiques représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t l’évolution<strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression totale <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la vitesse moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> filtration. La courbe <strong>en</strong>trait plein représ<strong>en</strong>te le modèle semi-analytique avec le fond <strong>de</strong>s plis poreux ayant la mêmeperméabilité et épaisseur que le reste du médium. La secon<strong>de</strong> courbe, <strong>en</strong> pointillé, représ<strong>en</strong>tele modèle semi-analytique avec le fond <strong>de</strong>s plis imperméable. <strong>Les</strong> résultats expérim<strong>en</strong>taux sontreprés<strong>en</strong>tés par <strong>de</strong>s carrés rouges.Pour toutes les figures, les résultats expérim<strong>en</strong>taux sont <strong>en</strong>cadrés par les <strong>de</strong>ux extrema : fond<strong>de</strong> pli poreux et fond <strong>de</strong> pli imperméable. Ils mett<strong>en</strong>t aussi <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce une gran<strong>de</strong> s<strong>en</strong>sibilité dumédium plissé à la perméabilité du fond <strong>de</strong>s plis. Par exemple, pour le médium plissé <strong>de</strong> 12 plispour 100mm et une hauteur <strong>de</strong> pli <strong>de</strong> 51mm, l’écart <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux modèles (fond <strong>de</strong> pli poreuxet fond <strong>de</strong> pli imperméable) est supérieur à 750P a pour une vitesse <strong>de</strong> filtration, u f = 0, 8m/s96


2.3. Validation8 plis pour 100mm et 25mm <strong>de</strong> hauteur <strong>de</strong> pli. 8 plis pour 100mm et 51mm <strong>de</strong> hauteur <strong>de</strong> pli.12 plis pour 100mm et 25mm <strong>de</strong> hauteur <strong>de</strong>pli.12 plis pour 100mm et 51mm <strong>de</strong> hauteur <strong>de</strong>pli.16 plis pour 100mm et 25mm <strong>de</strong> hauteur <strong>de</strong>pli.16 plis pour 100mm et 51mm <strong>de</strong> hauteur <strong>de</strong>pli.Fig. 2.47 – Évolution <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression ∆P <strong>en</strong> P a <strong>de</strong>s média plissés N687 <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>la vitesse moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> filtration u fm <strong>en</strong> m/s pour les résultats expérim<strong>en</strong>taux et le modèle avecfond imperméable ou fond poreux.97


<strong>Chapitre</strong> 2.Échelle du pliD<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> plissage 8 plis/100mm et 55mm <strong>de</strong>hauteur <strong>de</strong> pli.D<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> plissage 10 plis/100mm et 55mm<strong>de</strong> hauteur <strong>de</strong> pli.D<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> plissage 12 plis/100mm et 55mm<strong>de</strong> hauteur <strong>de</strong> pli.Fig. 2.48 – Évolution <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression ∆P <strong>en</strong> P a <strong>de</strong>s média plissés N1209 <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>la vitesse moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> filtration u fm <strong>en</strong> m/s pour les résultats expérim<strong>en</strong>taux et le modèle avecfond imperméable ou fond poreux.98


2.3. Validationalors que la chute <strong>de</strong> pression est comprise <strong>en</strong>tre 400 et 500P a pour le modèle à fond <strong>de</strong> pliporeux.a. Hauteur <strong>de</strong> pli 51mm. b. Hauteur <strong>de</strong> pli 25mm.Fig. 2.49 – Évolution <strong>de</strong> la pression, ∆P , <strong>en</strong> P a, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la vitesse moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> filtrationu fm , <strong>en</strong> m/s pour le médium plissé N687 avec une d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> 8 plis pour 100mm.Si nous ajustons la perméabilité du fond <strong>de</strong>s plis, courbe <strong>en</strong> pointillé marron sur la figure 2.49,nous obt<strong>en</strong>ons un très bon accord <strong>en</strong>tre le modèle et les résultats expérim<strong>en</strong>taux. Cet ajustem<strong>en</strong>test réalisé pour <strong>de</strong>s média plissés ayant une d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> 8 plis pour 100mm. La hauteur <strong>de</strong> pli est<strong>de</strong> 25mm pour le graphique a, avec un ajustem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la perméabilité du fond <strong>de</strong>s pli à 142µm 2 .Le graphique b représ<strong>en</strong>te les résultats pour une hauteur <strong>de</strong> pli à 25mm avec un ajustem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>la perméabilité du fond <strong>de</strong>s plis à 285µm 2 . Nous n’avons pas modifié l’épaisseur du médium dufond <strong>de</strong>s plis, soit 1, 45mm. Ainsi, <strong>en</strong> modifiant la perméabilité du fond du pli, cf figure 2.24page 72, le modèle et les résultats expérim<strong>en</strong>taux sont <strong>en</strong> très bon accord.2.3.7 Conclusion sur la validation <strong>de</strong> l’aéraulique du pliLa validation <strong>de</strong> l’aéraulique du pli est une étape déterminante pour la suite <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>.En effet, pour pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte le colmatage du médium plissé, il est nécessaire <strong>de</strong> connaîtrela répartition <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t au sein du pli d’<strong>en</strong>trée. Celle-ci va conditionner le transport <strong>de</strong>sparticules lors <strong>de</strong> la phase <strong>de</strong> colmatage. C’est la raison pour laquelle, nous avons apporté uneatt<strong>en</strong>tion particulière à la validation du modèle d’écoulem<strong>en</strong>t.Tout d’abord, nous avons comparé le modèle aux résultats analytiques, dans le cas <strong>de</strong> vitesse<strong>de</strong> filtration uniforme, pour le modèle à ouverture uniforme. Dans ce cas, les solutions analytiquesont précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t été mises <strong>en</strong> place par Yuan [133] et Terrill [119, 120]. Cela nous a permis <strong>de</strong>vérifier que l’ordre du développem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Re w était suffisant pour l’étu<strong>de</strong> choisie.Nous avons <strong>en</strong>suite comparé le modèle aux résultats obt<strong>en</strong>us par l’intermédiaire <strong>de</strong> Flu<strong>en</strong>t.Plusieurs configurations ont été choisies pour cette étape. Ce travail <strong>de</strong> confrontation du modèleaux résultats <strong>de</strong> Flu<strong>en</strong>t a été m<strong>en</strong>é pour <strong>de</strong>s plis à ouverture uniforme et variable et dans chacun<strong>de</strong> ces cas avec un fond <strong>de</strong> pli imperméable ou poreux. Pour ces configurations, la vitesse <strong>de</strong>filtration prédite par le modèle et celle prédite par Flu<strong>en</strong>t sont <strong>en</strong> bon accord. Il <strong>en</strong> est <strong>de</strong> mêmepour l’évolution <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes caractéristiques <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t, comme le gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> pressionou la composante longitudinale <strong>de</strong> la vitesse sur l’axe <strong>de</strong> symétrie, dans le pli d’<strong>en</strong>trée et <strong>de</strong>sortie.Enfin, nous avons confronté les résultats expérim<strong>en</strong>taux au modèle. Cette confrontation met<strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce que le modèle semi-analytique permet d’<strong>en</strong>cadrer les résultats expérim<strong>en</strong>taux. En99


<strong>Chapitre</strong> 2.Échelle du plieffet, ceux-ci sont <strong>en</strong>cadrés par les résultats avec fond <strong>de</strong> pli imperméable et fond <strong>de</strong> pli poreuxayant la même perméabilité que le reste du médium. Le processus <strong>de</strong> plissage <strong>de</strong>s média fibreuxpermet d’éclairer ce résultat. Lors <strong>de</strong> ce processus, un marquage du fond <strong>de</strong>s plis est réaliséafin <strong>de</strong> faciliter le plissage. Celui-ci est réalisé <strong>en</strong> chauffant et compressant le médium fibreux.Il <strong>en</strong> résulte une perméabilité et une épaisseur différ<strong>en</strong>te pour le fond <strong>de</strong>s plis qui sont toutes<strong>de</strong>ux plus faibles que pour le médium plan. La résistance du médium fibreux est alors plusgran<strong>de</strong>. Cep<strong>en</strong>dant, il est difficile <strong>de</strong> caractériser ces zones. C’est pourquoi, nous avons étudié<strong>de</strong>ux configurations extrémales, permettant d’avoir un <strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t du système réel : la premièreconsidère le fond <strong>de</strong>s plis imperméables, et la secon<strong>de</strong> que le fond <strong>de</strong>s plis est poreux ayant lamême épaisseur et perméabilité que le médium non compressé. Lorsque nous étudions l’évolution<strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux configurations extrémales du pli <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong>filtration moy<strong>en</strong>ne, nous obt<strong>en</strong>ons un <strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s résultats expérim<strong>en</strong>taux. Il est intéressant<strong>de</strong> remarquer une gran<strong>de</strong> s<strong>en</strong>sibilité à la perméabilité du fond <strong>de</strong>s plis, puisque l’écart <strong>en</strong>tre ces<strong>de</strong>ux configurations extrémales peut atteindre 90%.En ajustant la perméabilité du fond <strong>de</strong>s plis, nous avons pu reproduire fidèlem<strong>en</strong>t l’évolutionexpérim<strong>en</strong>tale <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtration.Ces différ<strong>en</strong>tes étapes nous ont permis <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r le modèle. Il est donc possible, à prés<strong>en</strong>t,<strong>de</strong> réaliser une étu<strong>de</strong> plus approfondie <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> ce modèle.2.4 Exploitation du modèle2.4.1 Comparaison <strong>en</strong>tre le modèle à grand Reynolds et le modèle à faibleReynoldsPrécé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t, un modèle a été mis <strong>en</strong> place pour les faibles nombres <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong> filtration[7,96]. Il est intéressant, à prés<strong>en</strong>t, <strong>de</strong> comparer les résultats fournis par notre modèle àgrand Reynolds <strong>de</strong> filtration à ceux que l’on obti<strong>en</strong>t avec le modèle pour les faibles Reynolds <strong>de</strong>filtration dans le domaine <strong>de</strong>s grands Reynolds <strong>de</strong> filtration Re w .Pour cela, nous allons utiliser les résultats obt<strong>en</strong>us par Flu<strong>en</strong>t comme référ<strong>en</strong>ce. L’évolution<strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtration ainsi que celle <strong>de</strong> la pression <strong>de</strong>s plis d’<strong>en</strong>trée et <strong>de</strong> sortie le long du pliconstitu<strong>en</strong>t les principaux élém<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> comparaison.Nous avons considéré <strong>de</strong>s écoulem<strong>en</strong>ts pour un médium plissé <strong>de</strong> d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> plissage 8 plispour 100mm et une hauteur <strong>de</strong> pli <strong>de</strong> 51mm, pour <strong>de</strong>ux nombres <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong> filtration :Re w = 15 et Re w = 73. Dans chacun <strong>de</strong> ces cas, il est évi<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t heureux <strong>de</strong> constater que lemodèle à grand Reynolds, développé ici, est plus adapté dans cette configuration, que le modèleà faible Reynolds, modèle pour lequel, les auteurs ont estimé qu’il n’était valable qu’<strong>en</strong> <strong>de</strong>ssousdu nombre <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong> filtration maximal Re w ≈ 6.Lorsque nous nous intéressons à l’évolution du gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> pression dans les plis d’<strong>en</strong>trée et <strong>de</strong>sortie, figures 2.51, nous observons qu’il n’y a pas <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ce pour le pli <strong>de</strong> sortie. L’évolutiondu gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> pression est id<strong>en</strong>tique pour les modéles à faible Reynolds, grand Reynolds etFlu<strong>en</strong>t. Par contre, l’évolution du gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> pression dans le pli d’<strong>en</strong>trée dép<strong>en</strong>d du modèle.Le modèle à grand Reynolds est le plus proche <strong>de</strong>s résultats obt<strong>en</strong>us par CFD. Le gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong>la pression est plus faible que dans le cas du modèle à faible Reynolds.2.4.2 Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s paramètres du média plissé sur la chute <strong>de</strong> pressionNous désirons à prés<strong>en</strong>t compr<strong>en</strong>dre l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la perméabilité k, <strong>de</strong> l’épaisseur e et <strong>de</strong>la longueur du pli L sur la chute <strong>de</strong> pression du médium plissé. Cette <strong>de</strong>rnière est une fonction100


2.4. Exploitation du modèleD<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> plissage 8 plis/100mm, hauteur <strong>de</strong>plis 51mm. Vitesse <strong>de</strong> filtration moy<strong>en</strong>ne u fm =0, 08m/s, soit Re w = 15.D<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> plissage 8 plis/100mm, hauteur <strong>de</strong>plis 51mm. Vitesse <strong>de</strong> filtration moy<strong>en</strong>ne u fm =0, 40m/s, soit Re w = 73.Fig. 2.50 – Comparaison <strong>en</strong>tre les modèles à faible Reynolds et à grand Reynolds avec lesrésultats obt<strong>en</strong>us sous Flu<strong>en</strong>t.Pli d’<strong>en</strong>trée, 8 plis pour 100mm et hauteur <strong>de</strong>plis 51mm. u fm = 0, 08m/s, soit Re w = 15.Pli <strong>de</strong> sortie, 8 plis pour 100mm et hauteur <strong>de</strong>plis 51mm. u fm = 0, 08m/s, soit Re w = 15.Pli d’<strong>en</strong>trée, 8 plis pour 100mm et hauteur <strong>de</strong>plis 51mm. u fm = 0, 40m/s, soit Re w = 73.Pli <strong>de</strong> sortie, 8 plis pour 100mm et hauteur <strong>de</strong>plis 51mm. u fm = 0, 40m/s, soit Re w = 73.Fig. 2.51 – Évolution du gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> pression dP <strong>en</strong> P a.mm−1 le long du pli x <strong>en</strong> mm pour lepli d’<strong>en</strong>trée et <strong>de</strong> sortie.101


<strong>Chapitre</strong> 2.Échelle du pliquadratique <strong>de</strong> la vitesse à l’<strong>en</strong>trée du pli u 0 comme le montre les résultats expérim<strong>en</strong>taux, cf.2.2.2 page 63, ce qui permet d’écrire :∆P = ζu 0 + ξu 2 0 (2.44)où ζ et ξ dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t alors <strong>de</strong>s caractéristiques du médium plissé.Nous avons représ<strong>en</strong>té sur la figure 2.52 la chute <strong>de</strong> pression adim<strong>en</strong>sionnée ∆ ¯P = ∆P <strong>en</strong>ρu 2 0fonction du nombre <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong> pli Re 0 . ∆ ¯P et Re 0 sont représ<strong>en</strong>tés <strong>en</strong> échelle logarithmique.<strong>Les</strong> courbes ont été obt<strong>en</strong>ues pour différ<strong>en</strong>tes valeurs <strong>de</strong> k, e et L.L’adim<strong>en</strong>sionnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’équation (2.44) par ρu 2 0 donne : ∆ ¯P =¯ζRe 0+ ¯ξ, avec ¯ζ = h 0µζ et¯ξ = ξ ρ. Nous observons le même type d’évolution <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression adim<strong>en</strong>sionnée sur lafigure 2.2.2.Par ailleurs, les résultats montr<strong>en</strong>t que tous les systèmes caractérisés par la même valeur <strong>de</strong>Re 0kLeconduis<strong>en</strong>t à la même chute <strong>de</strong> pression sans dim<strong>en</strong>sion.Fig. 2.52 – Chute <strong>de</strong> pression adim<strong>en</strong>sionnée, ∆ ¯P , <strong>en</strong> fonction du Reynolds <strong>de</strong> canal, Re 0 . <strong>Les</strong>résultats sont prés<strong>en</strong>tés <strong>en</strong> échelle logarithmique.kIl faut cep<strong>en</strong>dant noter que lorsque nous augm<strong>en</strong>tons Re 0 e, le modèle prédit unezone <strong>de</strong> recirculation dans le pli <strong>de</strong> sortie à proximité <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>trée. Celle-ci apparaît pour les plusfaibles valeurs <strong>de</strong> résistance du médium fibreux.Le travail <strong>de</strong> Bajura et Jones [2] sur l’écoulem<strong>en</strong>t dans <strong>de</strong>s canaux couplés parallèles permet<strong>de</strong> conforter ce résultat. Ce travail comporte une partie expérim<strong>en</strong>tale et une partie <strong>de</strong> modélisation.Pour une faible résistance hydraulique du système <strong>de</strong> canaux communiquant, ils observ<strong>en</strong>texpérim<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t un très faible écart <strong>en</strong>tre les pressions du pli ”d’<strong>en</strong>trée” et <strong>de</strong> ”sortie”, avecpour conséqu<strong>en</strong>ce une vitesse <strong>de</strong> filtration au début du canal d’<strong>en</strong>trée très faible, peut-être mêm<strong>en</strong>égative. Le phénomène prédit par le modèle, avec une recirculation dans le pli <strong>de</strong> sortie est doncphysiquem<strong>en</strong>t acceptable.Dans ce cas, l’hypothèse d’un profil sinusoïdal <strong>de</strong> la composante longitudinale <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>tdans le pli <strong>de</strong> sortie n’est plus vérifiée. En effet, au lieu d’avoir une injection pariètale dans lepli <strong>de</strong> sortie, nous avons une aspiration. Or dans ce cas, la composante longitudinale est soituniforme soit un polynôme d’ordre 4 [11, 119, 133].102eL = Rewk


2.4. Exploitation du modèle2.4.3 Influ<strong>en</strong>ce du plissage sur l’écoulem<strong>en</strong>tDans cette partie, nous étudions l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s caractéristiques géométriques du médiumplissé à ouverture variable. Pour cela, nous considérons <strong>de</strong>s média plissés <strong>de</strong> même d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong>plissage et hauteur <strong>de</strong> pli, seul le paramètre δ est différ<strong>en</strong>t. Pour rappel, δ = hsh 0avec h 0 et h ssont représ<strong>en</strong>tées sur la figure 2.53. <strong>Les</strong> différ<strong>en</strong>ts média plissés considérés dans cette sectionsont représ<strong>en</strong>tés à l’échelle sur la figure 2.54. Pour les calculs que nous avons réalisé, nous avonsconsidéré que le débit total traversant le médium était le même.Fig. 2.53 – Schéma d’un pli à ouverture variable avec ces gran<strong>de</strong>urs caractéristiques.La géométrie du pli est caractérisée par les équations suivantes avec les différ<strong>en</strong>ts paramètresgéométriques définis sur la figure 2.53 :⎧⎪⎨⎪⎩p = h s + h e + τp = 2h s + L tan α + τδ =h sh ee = τ cos α(2.45)À partir <strong>de</strong> ce système d’équations, nous déduisons h e , h s et α à partir <strong>de</strong> l, δ, e et L, soit :{(1 − δ)h e = L tan α(2.46)(1 + δ)L sin α + (1 − δ)e − l(1 − δ) cos α = 0La d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> plissage choisie est 8 plis pour 100mm, soit l = 6, 25mm et une hauteur <strong>de</strong> pliL = 51mm pour le média plissé N687. <strong>Les</strong> géométries étudiées sont regroupées dans le tableau2.3.<strong>Les</strong> valeurs adim<strong>en</strong>sionnées sont regroupées dans le tableau 2.4.103


<strong>Chapitre</strong> 2.Échelle du pliFig. 2.54 – Représ<strong>en</strong>tation à l’échelle <strong>de</strong> plis à ouverture variable pour différ<strong>en</strong>tes valeurs <strong>de</strong> δ.De gauche à droite : δ = 1, δ = 0, 8, δ = 0, 6, δ = 0, 4 et δ = 0, 2.dhδdxα <strong>en</strong> <strong>de</strong>gré h e <strong>en</strong> mm h s <strong>en</strong> mm0,2 −6, 65.10 −2 3,80 4,00 0,800,4 −4, 28.10 −2 2,45 3,43 1,370,6 −2, 49.10 −2 1,43 3,00 1,800,8 −1, 12.10 −2 0,64 2,67 2,131,0 0 0,00 2,40 2,40Tab. 2.3 – Caractéristiques <strong>de</strong>s média plissés à ouverture variable.δ L k e0,2 12,025 2.228.10 − 5 0,3630,4 14,023 3.026.10 − 5 0,4230,6 16,033 3.956.10 − 5 0,4830,8 18,015 4, 994.10 − 5 0,5431,0 20,042 6, 181.10 − 5 0,604Tab. 2.4 – Valeurs adim<strong>en</strong>sionnées pour un pli à ouverture variable dans le cas du médium N687avec une d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> plissage <strong>de</strong> 8plis/100mm et une hauteur <strong>de</strong> pli <strong>de</strong> 51mm.104


2.4. Exploitation du modèlea. Pli d’<strong>en</strong>trée. a. Pli <strong>de</strong> sortie.Fig. 2.55 – Évolution <strong>de</strong> la vitesse dans le pli, <strong>en</strong> m.s−1 , pour différ<strong>en</strong>tes valeurs <strong>de</strong> δ pour unmédium plissé <strong>de</strong> même hauteur <strong>de</strong> pli et <strong>de</strong> même d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> plissage <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la distance<strong>de</strong> l’<strong>en</strong>trée du pli, X <strong>en</strong> mm, pour le modèle à fond imperméable. La vitesse <strong>de</strong> filtration moy<strong>en</strong>neest u fm = 0, 6m/s.a. Pli d’<strong>en</strong>trée. b. Pli <strong>de</strong> sortie.Fig. 2.56 – Évolution <strong>de</strong> la vitesse dans le pli, <strong>en</strong> m.s−1 , pour différ<strong>en</strong>tes valeurs <strong>de</strong> δ pour unmédium plissé <strong>de</strong> même hauteur <strong>de</strong> pli et <strong>de</strong> même d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> plissage <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la distance<strong>de</strong> l’<strong>en</strong>trée du pli, X <strong>en</strong> mm, pour le modèle à fond poreux. La vitesse <strong>de</strong> filtration moy<strong>en</strong>ne estu fm = 0, 6m/s.105


<strong>Chapitre</strong> 2.Échelle du pli<strong>Les</strong> courbes dans les figures 2.55 et 2.56 nous montr<strong>en</strong>t l’évolution <strong>de</strong> la vitesse dans le plid’<strong>en</strong>trée ainsi que dans le pli <strong>de</strong> sortie pour une même d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> plissage et pour différ<strong>en</strong>tesvaleurs <strong>de</strong> δ. À partir d’une certaine valeur <strong>de</strong> δ, pour cet exemple δ ≤ 0, 4, la moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> lacomposante longitudinale <strong>de</strong> la vitesse du pli d’<strong>en</strong>trée augm<strong>en</strong>te avant <strong>de</strong> diminuer à nouveaule long du pli. Ceci est dû à la géométrie du pli d’<strong>en</strong>trée. En effet, dans ce cas, la diminution <strong>de</strong>l’ouverture du pli est plus rapi<strong>de</strong> que la vitesse <strong>de</strong> filtration, il <strong>en</strong> résulte une augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>la vitesse moy<strong>en</strong>ne dans le pli d’<strong>en</strong>trée.Fig. 2.57 – Fond imperméableFig. 2.58 – Fond poreuxÉvolution <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtration u f , <strong>en</strong> m/s, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la distance <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>trée X du pli<strong>en</strong> mm, pour différ<strong>en</strong>tes valeurs <strong>de</strong> δ pour une d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> 8 plis pour 100mm et une hauteur <strong>de</strong>pli <strong>de</strong> 51mm. La vitesse <strong>de</strong> filtration moy<strong>en</strong>ne est u fm = 0, 6m/s.Le choix <strong>de</strong> la géométrie du pli permet ainsi d’augm<strong>en</strong>ter ou <strong>de</strong> diminuer l’homogénéité <strong>de</strong>la vitesse <strong>de</strong> filtration dans le pli. C’est un paramètre d’optimisation possible pour la phase<strong>de</strong> colmatage. En effet, comme on le verra un écoulem<strong>en</strong>t hétérogène permet d’augm<strong>en</strong>ter letemps <strong>de</strong> colmatage. Cep<strong>en</strong>dant, cela contribue à augm<strong>en</strong>ter la vitesse <strong>de</strong> filtration locale <strong>en</strong>particulier au fond du pli d’<strong>en</strong>trée. L’efficacité <strong>de</strong> capture <strong>de</strong>s particules étant liée à la vitesse <strong>de</strong>filtration, il <strong>en</strong> résulte une diminution <strong>de</strong> l’efficacité, à partir d’une valeur seuil <strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong> lafiltration. Cep<strong>en</strong>dant, la figure 2.54 montre le faible écart <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>tes géométries <strong>de</strong> pli.C’est pourquoi, il est difficile <strong>de</strong> jouer sur cet aspect géométrique <strong>en</strong> pratique. Par ailleurs, nouspouvons noter que la vitesse <strong>de</strong> filtration atteint pour δ = 0, 2 un maximum qui ne coïnci<strong>de</strong> pasau fond du pli.La figure 2.59 représ<strong>en</strong>te la pression P <strong>en</strong> P a le long du pli d’<strong>en</strong>trée et <strong>de</strong> sortie. La valeur<strong>de</strong> la pression à l’ordonnée à l’origine correspond à la chute <strong>de</strong> pression totale du médium plissé.Ainsi, la chute <strong>de</strong> pression totale du média plissé est d’autant plus faible que δ est petit. Eneffet, pour δ = 1, 0, la chute <strong>de</strong> pression totale est <strong>de</strong> 76P a, alors que pour δ = 0, 2, elle est <strong>de</strong>55P a. Il est intéressant <strong>de</strong> noter que ces résultats sur la <strong>de</strong> chute <strong>de</strong> pression, sont conformes àceux obt<strong>en</strong>us par Caesar et Schroth [19].À partir d’une certaine valeur <strong>de</strong> δ, la pression dans le pli d’<strong>en</strong>trée n’a plus une évolutionmonotone par rapport à x mais augm<strong>en</strong>te légèrem<strong>en</strong>t avant <strong>de</strong> diminuer. Le maximum <strong>de</strong> vitesse<strong>de</strong> filtration qui ne coïnci<strong>de</strong> pas avec la fond du pli mais il est atteint avant le fond du pli.106


2.4. Exploitation du modèlea. Pli d’<strong>en</strong>trée. b. Pli <strong>de</strong> sortie.Fig. 2.59 – Évolution <strong>de</strong> la pression dans le pli <strong>en</strong> P a, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la distance <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>tréeX du pli <strong>en</strong> mm, pour différ<strong>en</strong>tes valeurs <strong>de</strong> δ pour une d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> 8 plis pour 100mm et unehauteur <strong>de</strong> pli <strong>de</strong> 51mm et pour un fond <strong>de</strong>s plis imperméable. La vitesse <strong>de</strong> filtration moy<strong>en</strong>neest u fm = 0, 6m/s.a. Pli d’<strong>en</strong>trée. b. Pli <strong>de</strong> sortie.Fig. 2.60 – Évolution <strong>de</strong> la pression dans le pli, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la distance <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>trée X du pli <strong>en</strong>mm, pour différ<strong>en</strong>tes valeurs <strong>de</strong> δ pour une d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> 8 plis pour 100mm et une hauteur <strong>de</strong> pli<strong>de</strong> 51mm et pour un fond <strong>de</strong>s plis poreux. La vitesse <strong>de</strong> filtration moy<strong>en</strong>ne est u fm = 0, 6m/s.107


<strong>Chapitre</strong> 2.Échelle du pliÉvolution <strong>de</strong> la pression dans le pli d’<strong>en</strong>trée pour une vitesse <strong>de</strong> filtration uniformeNous v<strong>en</strong>ons <strong>de</strong> voir l’influ<strong>en</strong>ce du paramètre géométrique δ sur la pression le long du plid’<strong>en</strong>trée. Afin <strong>de</strong> mieux compr<strong>en</strong>dre cette contribution, nous faisons l’hypothèse d’un écoulem<strong>en</strong>tavec vitesse <strong>de</strong> filtration uniforme le long du pli. Cela nous permet <strong>de</strong> déterminer analytiquem<strong>en</strong>tle gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> pression le long du pli d’<strong>en</strong>trée et <strong>de</strong> compr<strong>en</strong>dre, dans un cas simple, l’influ<strong>en</strong>ce<strong>de</strong> δ sur la pression dans le pli d’<strong>en</strong>trée.Nous rappelons l’équation <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> mouvem<strong>en</strong>t (2.31), obt<strong>en</strong>ue dansla partie 2.2.4 :[1 − 12¯h(1 +( ) 2)]d¯h dū 2 md¯x d¯x + 1¯h− 1¯h2[3d¯hd¯x 2 − 1¯h[1¯h + 1 +Re 0− 2 1Re 0¯hd¯hd¯x(1 +( d¯hd¯x( ) 2)]d¯hū 2 md¯x]d2¯h ¯hd¯x 2 ū m) 2+du md¯x − 1 d 2 ū mRe 0 d¯x 2= − d ¯P md¯xDans le cas d’une vitesse <strong>de</strong> filtration uniforme, l’équation <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong> la masse (2.23)se résoud analytiquem<strong>en</strong>t. Nous obt<strong>en</strong>ons alors :ū m (¯x) = 1 (1 − Re )w¯x , avec¯h(¯x) Re ¯h(¯x) = 1 − d¯h0 d¯x ¯xNous pouvons alors déduire les différ<strong>en</strong>tes contributions <strong>de</strong> la vitesse dans l’équation <strong>de</strong>conservation <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> mouvem<strong>en</strong>t. Afin d’alléger les notations, nous omettrons volontairem<strong>en</strong>tles barres horizontales, cep<strong>en</strong>dant, les variables considérées ici, sont toutes adim<strong>en</strong>sionnées.Soit :⎧⎪⎨⎪⎩( )du mdx= − 1 Rewh 2 Re 0+ dhdxd 2 u m= 2 ( Rew+ dh )dx 2 h 3 dx )u 2 m =(1 1 − 2 Rewh 2 Re 0x + Re2 wx 2( Re 2 0 ( )))du 2 mdx= − 2 dhh 3 dx + RewRe 0(1 − x dhdx + RewRe 0(2.47)Connaissant l’évolution <strong>de</strong> la vitesse moy<strong>en</strong>ne dans le pli d’<strong>en</strong>trée ainsi que ses dérivéesrespectives, il est possible <strong>de</strong> déterminer le gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> pression :108


2.4. Exploitation du modèle[dP mdx = 2 h 3 1 − 12h} {{ }C(x)− 1 h 3 [3A(x)( ( ) )] {dh2 [ }} {dh1 +dx dx + Re ( (w dh1 − xRe 0 dx + Re ))]wRe 0} {{ }≥0B(x)(2 − 1 ( ) )] {dh2 [ }} {1 +1 + Re ( )]w Rewx x − 2h dxRe 0 Re 0} {{ } } {{ }D(x)≥0≥0dhdx}{{}0≥00(2.48)Dans l’équation 2.48, les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers termes sont les contributions visqueuses. Nous pouvonsremarquer qu’elles contribu<strong>en</strong>t à augm<strong>en</strong>ter le gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> pression puisqu’elles sont positives.En effet, la conservation <strong>de</strong> la masse implique la relation : RewRe 0= 1 L. De plus, comme nous faisonsl’hypothèse que dhdhdxest constant, alors nous avons :dx = h S−1L. C’est pourquoi :Re w+ dhRe 0 dx = h SL > 0De plus comme x ≤ L, alors 1 − RewRe 0x = 1 − x L ≥ 0.<strong>Les</strong> <strong>de</strong>ux premiers termes du membre <strong>de</strong> droite <strong>de</strong> l’équation (2.48) sont associés aux effetsinertiels. Tous <strong>de</strong>ux, peuv<strong>en</strong>t avoir un signe négatif à partir d’une certaine valeur <strong>de</strong> x. À prés<strong>en</strong>t,analysons ces différ<strong>en</strong>tes contributions. A = dhdx + Rewlinéaire <strong>de</strong> x. Pour x = 0, A(0) = dhdx + RewRe 0que A ≥ 0.( )Le terme B(x) = 1+ RewRe 0x RewRe 0x − 2( )double est L, donc B(x) = 1 + RewRe 0x RewRe 0x − 2 ≥ 0.Etudions à prés<strong>en</strong>t les signes respectifs <strong>de</strong> C(x) et D(x) :D’où :C(x) = 1 − 12h(1 +( ))Re 0(1 − x dhdx + RewRe 0est une fonction> 0. Et pour x = L, alors A = 0. Nous <strong>en</strong> déduisonsest un polynôme du second <strong>de</strong>gré <strong>en</strong> x, dont la racine( ) )dh2≥ 0 ⇔ 1 + 2 dh ( ) dh 2dxdx x − ≥ 0dxC(x) ≥ 0 ⇔ x ≤ 1 2Si on définit β tel que β = ∣ dh∣ , alors :dxC(x) ≥ 0 ⇔ x ≤ 1 2( )dhdx − 1 dhdx( 1β − β )109


<strong>Chapitre</strong> 2.Échelle du pliNous trouvons pour D(x) :( 1β − 2β )D(x) ≥ 0 ⇔ x ≤ 1 3Ainsi, pour un médium plissé ayant une d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> plissage <strong>de</strong> 8 plis pour 100mm et unehauteur <strong>de</strong> pli <strong>de</strong> 51mm, nous obt<strong>en</strong>ons la courbe 2.61. x 1 et x 2 représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les valeurs <strong>de</strong> x,pour lesquelles C(x) et D(x) respectivem<strong>en</strong>t chang<strong>en</strong>t <strong>de</strong> signe.Fig. 2.61 – Evolution <strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong> x l <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> δ pour un médium <strong>de</strong> 8 plis pour 100mmet 51mm <strong>de</strong> hauteur.Nous remarquons, sur le graphique 2.61, que les valeurs x 1 et x 2 sont très rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t inférieuresà la hauteur du pli. Ainsi, pour δ <strong>en</strong> <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 0, 65 pour C et 0, 5 pour D, les valeurspour lesquelles C et D chang<strong>en</strong>t <strong>de</strong> signe sont inférieures à la longueur du pli.a. Vitesse <strong>de</strong> filtration u fm = 0, 45m/s. b. Vitesse <strong>de</strong> filtration u fm = 0, 25m/s.Fig. 2.62 – Évolution du gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> pression du pli d’<strong>en</strong>trée, adim<strong>en</strong>sionné par ρu2 0 , <strong>en</strong> fonction<strong>de</strong> l’abscisse adim<strong>en</strong>sionnée par h 0 , X, d’un médium plissé dans le cas d’une vitesse <strong>de</strong> filtrationuniforme. D<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> 8 plis pour 100mm, hauteur <strong>de</strong> pli 51mm et δ = 0, 5.110


2.4. Exploitation du modèlea. Vitesse <strong>de</strong> filtration u fm = 0, 45m/s. b. Vitesse <strong>de</strong> filtration u fm = 0, 25m/s.Fig. 2.63 – Évolution du gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> pression du pli d’<strong>en</strong>trée, adim<strong>en</strong>sionné par ρu2 0 , <strong>en</strong> fonction<strong>de</strong> l’abscisse adim<strong>en</strong>sionnée par h 0 , X, d’un médium plissé dans le cas d’une vitesse <strong>de</strong> filtrationuniforme le long du pli. D<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> 8 plis pour 100mm, hauteur <strong>de</strong> pli 51mm et δ = 0, 35.Nous avons représ<strong>en</strong>té l’évolution du gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> pression, dPmdxdéterminé analytiquem<strong>en</strong>t,équation (2.48), le long du pli sur les figures 2.62 et 2.63. Ces figures représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t l’évolutiondu gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> pression pour un pli <strong>de</strong> 51mm <strong>de</strong> hauteur <strong>de</strong> pli et 8 plis pour 100mm à partir<strong>de</strong>s caractéristiques du médium N687. La figure 2.62 est obt<strong>en</strong>ue pour δ = 0, 5 et <strong>de</strong>s vitesses<strong>de</strong> filtration moy<strong>en</strong>ne u fm = 0, 45m/s et u fm = 0, 25m/s, soit respectivem<strong>en</strong>t Re w = 82 etRe w = 46. La figure 2.63 est réalisée pour δ = 0, 35 pour les mêmes vitesses <strong>de</strong> filtration.Nous pouvons remarquer que le changem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> signe <strong>de</strong> dPmdxdép<strong>en</strong>d <strong>de</strong> la géométrie du pli.Ce résultat est particulièrem<strong>en</strong>t intéressant, puisque c’est la différ<strong>en</strong>ce locale <strong>de</strong> pression <strong>en</strong>tre lepli d’<strong>en</strong>trée et <strong>de</strong> sortie qui fixe la vitesse <strong>de</strong> filtration. Or une décroissance <strong>de</strong> la pression dansle pli d’<strong>en</strong>trée conduit à une homogénéisation <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t, comme cela est illustré par lesfigures 2.57 et 2.58 pour δ = 0, 4, puis à un déplacem<strong>en</strong>t du maximum <strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong> filtration,pour δ = 0, 2. Celui-ci est alors situé avant le fond du pli. Cela permet <strong>de</strong> compr<strong>en</strong>dre pourquoi,dans certains cas, constatés par les industriels dans le domaine <strong>de</strong> la filtration, la poussière nese dépose pas dans le fond du pli <strong>en</strong> laissant une partie du pli quasim<strong>en</strong>t propre.Il est possible <strong>de</strong> déterminer, analytiquem<strong>en</strong>t pour le cas d’une vitesse <strong>de</strong> filtration uniforme,la géométrie à partir <strong>de</strong> laquelle, le gradi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> pression change <strong>de</strong> signe. Cela permettra <strong>de</strong>dim<strong>en</strong>sionner le médium plissé <strong>de</strong> telle sorte que la totalité du médium plissé serve à la filtration.2.4.4 Recherche <strong>de</strong> la d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> pli optimaleLa recherche <strong>de</strong> la d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> pli optimale d’un médium plissé fait partie <strong>de</strong>s préoccupationsindustrielles. Nous prés<strong>en</strong>terons le modèle analytique <strong>de</strong> Ch<strong>en</strong> et al. [24], et le modèle <strong>de</strong> DelFabbro. Le “modèle” <strong>de</strong> Del Fabbro n’est <strong>en</strong> fait qu’une formule empirique calibrée sur <strong>de</strong>srésultats expérim<strong>en</strong>taux [43, 44].( )() 0,7∆P (L + 2e)e 460 µ0,7( µee ˜Ru= 1 + 2 ˜Rf p 2 .10e 2 ˜R )0,7 ( L+2ep ) 2log(1+ L+2e 1eLe modèle <strong>de</strong> Ch<strong>en</strong> et al. est basé sur les hypothèses suivantes :– écoulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Poiseuille dans le pli d’<strong>en</strong>trée et <strong>de</strong> sortie.– la loi <strong>de</strong> Darcy contrôle la chute <strong>de</strong> pression du milieu poreux.Re)111


<strong>Chapitre</strong> 2.Échelle du pli– la chute <strong>de</strong> pression totale est la somme <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression du milieu poreux et <strong>de</strong>l’écoulem<strong>en</strong>t dans le pli (canal droit).Ils détermin<strong>en</strong>t alors le ratio <strong>en</strong>tre la chute <strong>de</strong> pression dans le canal ∆P c due aux forces <strong>de</strong>viscosités et la chute <strong>de</strong> pression due au médium fibreux ∆P m :∆P c≈ 8k ( ) L 3∆P m eL 2hAinsi, si ∆P m = µek u f m, comme les auteurs le propos<strong>en</strong>t, alors la chute <strong>de</strong> pression totaleest :=∆P c=∆P m { { }} { ( }}) {µe∆P ≈k u 8µ L 3f m+u fm (2.49)L 2hCes auteurs se sont intéressés à <strong>de</strong>s écoulem<strong>en</strong>ts dans <strong>de</strong>s filtres plissés pour <strong>de</strong> faibles vitesses<strong>de</strong> filtration. Dans ce cas, la chute <strong>de</strong> pression du médium plissé dép<strong>en</strong>d linéairem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la vitesse<strong>de</strong> filtration, comme le montre l’équation (2.49).Pour les plus gran<strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> vitesses <strong>de</strong> filtration, la chute <strong>de</strong> pression est <strong>en</strong> fait unefonction quadratique <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtration. En effet, pour les gran<strong>de</strong>s vitesses <strong>de</strong> filtration,ou plus précisém<strong>en</strong>t lorsque le nombre <strong>de</strong> Reynolds est important la transition vers uncomportem<strong>en</strong>t non-linéaire apparaît. Ce comportem<strong>en</strong>t non-linéaire n’est pas dû à la transitionvers un écoulem<strong>en</strong>t turbul<strong>en</strong>t. Si nous analysons le nombre <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong>s fibres, qui peutatteindre une valeur <strong>de</strong> 1,6, l’écoulem<strong>en</strong>t dans le milieu poreux reste laminaire. Si nous nousintéressons à prés<strong>en</strong>t au nombre <strong>de</strong> Reynolds <strong>de</strong>s plis, qui a une valeur comprise <strong>en</strong>tre 100 et2000, l’écoulem<strong>en</strong>t pariétal prévi<strong>en</strong>t l’apparition <strong>de</strong> la turbul<strong>en</strong>ce, comme nous l’avons vu dansl’étu<strong>de</strong> bibliographique. La fin du comportem<strong>en</strong>t linéaire est due aux effets inertiels. L’équation<strong>de</strong> Darcy-Forchheimer, équation (2.50) est alors proposée pour pr<strong>en</strong>dre compte <strong>de</strong> ces effets [90].∆P = γµu fm + βρu 2 f m(2.50)De nombreux travaux ont par la suite t<strong>en</strong>té <strong>de</strong> déterminer si cette loi est vali<strong>de</strong> pour tout ledomaine <strong>de</strong> débit. Ainsi, <strong>de</strong>s suggestions ont été faites pour ajouter un terme cubique <strong>en</strong> vitesseà l’équation, Dulli<strong>en</strong> [36] cite ainsi Polubarinova-Kochina et Irmay. Cep<strong>en</strong>dant, un grand nombre<strong>de</strong> résultats expérim<strong>en</strong>taux sont <strong>en</strong> accord avec l’équation <strong>de</strong> Forchheimer. Ainsi, d’après Dulli<strong>en</strong>[36], l’équation <strong>de</strong> Forchheimer est adéquate pour décrire la physique <strong>de</strong>s écoulem<strong>en</strong>ts dans lesmilieux poreux <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce d’effets d’inerties.C’est la raison pour laquelle, la formule proposée par Ch<strong>en</strong> et al. ne convi<strong>en</strong>t pas pour lesplus gran<strong>de</strong>s vitesses <strong>de</strong> filtrations.Nous allons t<strong>en</strong>ter, à prés<strong>en</strong>t, <strong>de</strong> compr<strong>en</strong>dre plus finem<strong>en</strong>t l’écoulem<strong>en</strong>t dans le pli d’<strong>en</strong>tréeet <strong>de</strong> sortie afin d’améliorer le modèle analytique <strong>de</strong> Ch<strong>en</strong> et al.. Si nous faisons l’hypothèsesimplificatrice d’une vitesse <strong>de</strong> filtration uniforme, alors, l’évolution du débit dans le pli d’<strong>en</strong>tréeet <strong>de</strong> sortie est connue. Des auteurs comme Berman [11], Yuan [133] et Terrill [119, 120] ont déterminél’écoulem<strong>en</strong>t dans cette configuration. Nous allons utiliser ces résultats pour déterminerla chute <strong>de</strong> pression dans le pli ainsi que celle du médium plissé.Plus précisém<strong>en</strong>t, nous déterminons la chute <strong>de</strong> pression totale dans le médium plissé dansle cas <strong>de</strong>s faibles puis <strong>de</strong>s grand Reynolds <strong>de</strong> filtration Re w . Nous désignerons le premier modèlepar modèle <strong>de</strong> Ch<strong>en</strong> et al. modifié et le second par modèle grand Reynolds. Pour les faiblesvaleurs <strong>de</strong> Re w , nous utilisons les résultats <strong>de</strong> Berman pour déterminer la chute <strong>de</strong> pression,∆P B , dans le pli <strong>de</strong> sortie, soit112


2.4. Exploitation du modèle∆P Bt =∆P cB = 9 2 µL2 h 3 u f m+ 24370 ρL2 h 2 u2 f m∆P m{ }} {µek u f m+∆P c{ }} {92 µL2 h 3 u f m+ 24370 ρL2 h 2 u2 f m(2.51)Si nous nous plaçons dans le cas <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> Re w , alors, à partir <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong>Yuan [133] et <strong>de</strong> Terrill [120], nous obt<strong>en</strong>ons :∆P cT≈ 3, 0735µ L2h 3 u f m+ 3π28 ρL2 h 2 u2 f m(2.52)Nous déduisons ainsi la chute <strong>de</strong> pression totale dans le médium plissé, ∆P Bt et ∆P Tt , <strong>en</strong>pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte la contribution du médium poreux :Re w > 0 ∆P Tt ≈ µek u f m} {{ }∆P m∆P cB{ }} {92 µL2 h 3 u f m+ 24370 ρL2 h 2 u2 f m(2.53)+ 3, 0735µ L2h 3 u f m+ π28 ρL2 h 2 u2 f m} {{ }∆P cTL’intérêt <strong>de</strong>s résultats 2.53 est <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte les effets inertiels <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>tcontrairem<strong>en</strong>t au modèle <strong>de</strong> Ch<strong>en</strong> et al..Nous allons comparer les modèles <strong>de</strong> Del Fabbro, Ch<strong>en</strong> et al., ainsi que les <strong>de</strong>ux modèles qu<strong>en</strong>ous proposons aux résultats expérim<strong>en</strong>taux <strong>de</strong> Del Fabbro puis aux notres.a. Filtre à haute efficacité. b. Filtre automobile.Fig. 2.64 – Évolution <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression totale <strong>de</strong> média plissé <strong>en</strong> Pa <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> lavitesse <strong>de</strong> filtration moy<strong>en</strong>ne, u fm <strong>en</strong> m/s, pour les résultats expérim<strong>en</strong>taux <strong>de</strong> Del Fabbro [43].<strong>Les</strong> figures numérotées <strong>de</strong> 2.64 à 2.66 représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t l’évolution <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression, ∆P <strong>en</strong>P a, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtration moy<strong>en</strong>ne u fm . La figure 2.64 correspond aux résultatsexpérim<strong>en</strong>taux <strong>de</strong> Del Fabbro [43] pour les filtres HEPA et automobile. <strong>Les</strong> figures 2.65 et 2.66correspond<strong>en</strong>t à nos résultats expérim<strong>en</strong>taux.Nous pouvons observer sur la figure 2.64 que le modèle empirique <strong>de</strong> Del Fabbro est le mieuxadapté à ses résultats expérim<strong>en</strong>taux. Il apparaît aussi une différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre le modèle <strong>de</strong> Ch<strong>en</strong>113


<strong>Chapitre</strong> 2.Échelle du plia. Hauteur <strong>de</strong> pli 25mm. b. Hauteur <strong>de</strong> pli 51mm.Fig. 2.65 – Évolution <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression totale <strong>de</strong> média plissé, ∆P <strong>en</strong> Pa, <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>la vitesse <strong>de</strong> filtration moy<strong>en</strong>ne, u fm <strong>en</strong> m/s. Le médium N687 est plissé à une d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> 8 plispour 100mm.a. Hauteur <strong>de</strong> pli 25mm. b. Hauteur <strong>de</strong> pli 51mm.Fig. 2.66 – Évolution <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression totale <strong>de</strong> média plissé <strong>en</strong> Pa <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> lavitesse <strong>de</strong> filtration moy<strong>en</strong>ne, u fm <strong>en</strong> m/s. Le médium N687 est plissé à une d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> 12 plispour 100mm.114


2.4. Exploitation du modèleFig. 2.67 – Chute <strong>de</strong> pression ∆P <strong>en</strong> P a du médium plissé <strong>en</strong> fonction du nombre <strong>de</strong> pli N dumédium plissé.et al. et les <strong>de</strong>ux autres modèles proposés. Cep<strong>en</strong>dant, ces modèles rest<strong>en</strong>t très éloignés <strong>de</strong>srésultats expérim<strong>en</strong>taux <strong>de</strong> Del Fabbro.Lorsque nous nous intéressons aux résultats expérim<strong>en</strong>taux obt<strong>en</strong>us lors <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong>, figures2.65 et 2.66, nous remarquons que le modèle <strong>de</strong> Del Fabbro donne dans tous les cas <strong>de</strong>srésultats satisfaisants pour les vitesses <strong>de</strong> filtrations moy<strong>en</strong>nes inférieures à 0, 1m/s. Cep<strong>en</strong>dant,pour les vitesses <strong>de</strong> filtrations supérieures, l’écart <strong>en</strong>tre le modèle et les essais sont trèsimportants.L’écart <strong>en</strong>tre les résultats expérim<strong>en</strong>taux et le modèle <strong>de</strong> Del Fabbro est du à la limite<strong>de</strong> ce modèle empirique pour les vitesses <strong>de</strong> filtration importantes. En effet, pour les gran<strong>de</strong>svitesses <strong>de</strong> filtrations, c’est à dire pour un régime inertiel, la chute <strong>de</strong> pression est une fonctionquadratique <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtration moy<strong>en</strong>ne. Or, si nous étudions limu f →∞ u 2 pour le modèlef<strong>de</strong> Del Fabbro et al., nous obt<strong>en</strong>ons une valeur infinie. Ceci est <strong>en</strong> contradiction avec la loi <strong>de</strong>Darcy-Forchheimer.Le modèle <strong>de</strong> Ch<strong>en</strong> et al. n’est pas non plus adapté à nos résultats expérim<strong>en</strong>taux puisque,pour ce modèle, la chute <strong>de</strong> pression varie linéairem<strong>en</strong>t avec la vitesse <strong>de</strong> filtration moy<strong>en</strong>necontrairem<strong>en</strong>t aux résultats expérim<strong>en</strong>taux.<strong>Les</strong> <strong>de</strong>ux modèles analytiques proposés (modèle <strong>de</strong> Ch<strong>en</strong> et al. modifié et modèle grandReynolds) pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong> compte les effets inertiels. Cela permet à ces <strong>de</strong>ux modèles <strong>de</strong> donner <strong>de</strong>srésultats plus satisfaisants que les modèles <strong>de</strong> Del Fabbro et Ch<strong>en</strong> et al. pour u fm > 0, 1m/s.Nous observons néanmoins <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ces pour les plus gran<strong>de</strong>s vitesses <strong>de</strong> filtration.La comparaison <strong>de</strong>s modèles analytiques et du modèle empirique avec les résultats expérim<strong>en</strong>tauxa montré que la chute <strong>de</strong> pression n’est pas déterminée précisém<strong>en</strong>t par les modèles. Lafaiblesse <strong>de</strong> ces modèles comparées à notre modèle semi-analytique complet peut être égalem<strong>en</strong>tillustré dans l’évaluation <strong>de</strong> la d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> pli optimale.À cette fin, nous avons représ<strong>en</strong>té sur les figures 2.67 et 2.68, la chute <strong>de</strong> pression <strong>en</strong> fonctiondu nombre <strong>de</strong> pli total pour les différ<strong>en</strong>ts modèles ainsi que nos expéri<strong>en</strong>ces. Le filtre est constituépar un médium fibreux N1209, dont les caractéristiques sont données par le tableau 2.2, page 96.La perméabilité du médium fibreux est k = 228µm 2 pour une épaisseur totale <strong>de</strong> e = 2, 85mm.Le panneau filtrant possè<strong>de</strong> une laize utile <strong>de</strong> l 2 = 89mm, une longueur l 1 = 220mm et unehauteur <strong>de</strong> pli L + 2e = 55mm. La figure 2.67 montre les résultats obt<strong>en</strong>us pour un débitQ = 389m 3 /h et la figure 2.68 pour un débit Q = 576m 3 /h.Nous pouvons constater sur les graphiques 2.67 et 2.68 que le modèle semi-analytique avec∆P115


<strong>Chapitre</strong> 2.Échelle du pliFig. 2.68 – Chute <strong>de</strong> pression ∆P <strong>en</strong> P a du médium plissé <strong>en</strong> fonction du nombre <strong>de</strong> pli N dumédium plissé.fond imperméable et fond poreux ayant la même perméabilité que le reste du médium, donneun <strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s résultats expérim<strong>en</strong>taux. De plus, il est important <strong>de</strong> remarquer que nousobt<strong>en</strong>ons la même zone d’optimum <strong>en</strong> nombre <strong>de</strong> pli pour les <strong>de</strong>ux configurations <strong>de</strong> médiumplissé (fond <strong>de</strong> pli poreux et fond <strong>de</strong> pli imperméables). Ceci est particulièrem<strong>en</strong>t intéressant,car, dans la pratique, la perméabilité du fond <strong>de</strong>s plis n’est pas connue.Lorsque nous faisons varier le débit volumique, <strong>de</strong> Q = 389m 3 /h à Q = 576m 3 /h, le nombre<strong>de</strong> plis correspondant au minimum <strong>de</strong> chute <strong>de</strong> pression diminue, passant <strong>de</strong> 15 pli à 8-9 plis. Lefait que le nombre <strong>de</strong> plis dép<strong>en</strong><strong>de</strong> du débit est ici lié à l’influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s effets inerties qui r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>tnon-linéaire la relation <strong>en</strong>tre le débit et la chute <strong>de</strong> pression.La linéarité <strong>de</strong> la dép<strong>en</strong>dance <strong>de</strong> la pression par rapport à la vitesse <strong>de</strong> filtration permetd’expliquer dans ce cas l’indép<strong>en</strong>dance du nombre optimal <strong>de</strong> pli par rapport à la vitesse <strong>de</strong>filtration.Sur les figures 2.67 et 2.68, nous avons représ<strong>en</strong>té le modèle <strong>de</strong> Del Fabbro et al. et lesmodèles analytiques. <strong>Les</strong> courbes <strong>de</strong> gauche représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t l’évolution <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pressiontotale du médium plissé évaluée par ces modèles, le nombre optimum <strong>de</strong> plis correspond auminimum <strong>de</strong> la courbe <strong>de</strong> chute <strong>de</strong> pression.<strong>Les</strong> graphiques <strong>de</strong> droite discrimin<strong>en</strong>t la contribution due à la géométrie employée ∆P c <strong>de</strong>celle due au médium poreux ∆P m , cf équation (2.53) et (2.49). Le nombre optimum <strong>de</strong> pliscorrespond à l’intersection <strong>de</strong> la courbe ∆P m avec la courbe ∆P c .Nous pouvons voir que le modèle <strong>de</strong> Del Fabbro et al. et Ch<strong>en</strong> et al. ne convi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas pourle domaine <strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong> filtration, et/ou pour les média fibreux utilisés. En effet, le minimum <strong>de</strong>la courbe obt<strong>en</strong>ue par le modèle <strong>de</strong> Del Fabbro et al. est obt<strong>en</strong>u pour 47 − 48 plis pour un débitQ = 389m 3 /h contre 8 à 9 plis pour le modèle semi-analytique. Pour un débit Q = 576m 3 /h, lemodèle <strong>de</strong> Del Fabbro et al. obti<strong>en</strong>t un optimum à 46, alors que celui-ci est <strong>en</strong>tre 8 et 9 plis pourle modèle semi-analytique. L’optimum pour le modèle <strong>de</strong> Ch<strong>en</strong> et al. est <strong>de</strong> 31, indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>tdu débit considéré.<strong>Les</strong> <strong>de</strong>ux modèles qui pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong> compte les effets inertiels donn<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s résultats très prochesl’un <strong>de</strong> l’autre. La courbe <strong>de</strong> gauche donne un nombre <strong>de</strong> pli optimum <strong>de</strong> 15 et <strong>en</strong>tre 15 et 16plis respectivem<strong>en</strong>t pour le modèle à grands Reynolds et le modèle Ch<strong>en</strong> et al. modifé pourQ = 389m 3 /h. L’optimum <strong>en</strong> nombre <strong>de</strong> pli <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t 12 et 13 plis dans le même ordre pourun débit Q = 576m 3 /h. <strong>Les</strong> résultats obt<strong>en</strong>us sont plus proches que ceux <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> DelFabbro et al. et Ch<strong>en</strong> et al.. Cep<strong>en</strong>dant, les résultats <strong>de</strong>meur<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>ts <strong>de</strong>s résultats du modèlesemi-analytique, cf. figures 2.67 et 2.68.116


2.5. Conclusion sur l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’aérodynamique dans un pliPour le modèle <strong>de</strong> Ch<strong>en</strong> et al., le nombre optimum <strong>de</strong> plis est 40. Pour le modèle à grandReynolds, il est <strong>de</strong> 14 et 10 − 11 plis respectivem<strong>en</strong>t pour les débit Q = 389m 3 /h et Q =576m 3 /h. Le nombre optimum <strong>de</strong> plis pour le modèle <strong>de</strong> Ch<strong>en</strong> et al. modifié est 15 et 12 plispour respectivem<strong>en</strong>t les débits Q = 389m 3 /h et Q = 576m 3 /h.Même si la prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong> l’inertie <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t permet d’améliorer les résultats,le couplage est trop important pour que nous puissions réaliser un calcul analytique. Ceci estcohér<strong>en</strong>t avec le fait que la vitesse <strong>de</strong> filtration n’est <strong>en</strong> fait pas du tout uniforme dans nossituations. Ainsi, nous avons pu voir que dans le cas <strong>de</strong> modèle linéaire le nombre optimum<strong>de</strong> plis dép<strong>en</strong>d uniquem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la géométrie et <strong>de</strong>s caractéristiques du médium poreux, commel’avait remarqué Yu et Goulding[131]. Par contre, dès que les effets inertiels doiv<strong>en</strong>t être pris<strong>en</strong> compte, l’optimum dép<strong>en</strong>d <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtration et seul notre modèle semi-analytiquepermet <strong>de</strong> prédire correctem<strong>en</strong>t l’optimum.2.4.5 Impact d’une compression variable du médium le long du pliNous nous intéressons, dans cette partie, à l’impact <strong>de</strong> la compression du médium sur l’écoulem<strong>en</strong>tdans le pli. <strong>Les</strong> calculs ont été réalisés pour quatre configurations différ<strong>en</strong>tes. La premièreconfiguration correspond à un médium non compressé, ayant une porosité ε 0 . La secon<strong>de</strong>correspond à un médium compressé uniformém<strong>en</strong>t avec une porosité 0, 95ε 0 . <strong>Les</strong> <strong>de</strong>ux autresconfigurations correspond<strong>en</strong>t à un médium compressé dont la porosité varie linéairem<strong>en</strong>t le longdu pli. Nous désignerons par compression1 celui dont la porosité est maximale au fond du pli etpar compression2, celui dont la porosité est minimal au fond du pli.La perméabilité du médium compressé est déterminée <strong>en</strong> utilisant le modèle <strong>de</strong> perméabilitéproposé précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t dans la partie consacrée à l’échelle du médium fibreux. Le médium sanscompression possè<strong>de</strong> les caractéristiques du N687. L’épaisseur est déduite du grammage dumédium et <strong>de</strong> la porosité <strong>de</strong> celui-ci. Nous avons donc :– ε = ε 0 + ε L−ε 0Lxm– l’épaisseur du médium : e(x) =ρ(1−ε(x))– la perméabilité est déterminée <strong>en</strong> utilisant les résultats sur le médium plan (voir dans lasection 1.3.2 à la page 41).Nous comparons, sur le graphique <strong>de</strong> gauche <strong>de</strong> la figure 2.69, la vitesse <strong>de</strong> filtration pour unecompression uniforme au cas sans compression. Nous pouvons voir que la compression uniform<strong>en</strong>e modifie pas significativem<strong>en</strong>t l’évolution <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtration. Cep<strong>en</strong>dant, elle contribueà uniformiser la vitesse <strong>de</strong> filtration.Le figure 2.69 b montre l’évolution <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtration pour les configurations ayantune porosité variable. Lorsque le médium est compressé au fond du pli, compression2, alors lavitesse <strong>de</strong> filtration est plus homogène que pour un pli sans compression. Par contre, dans laconfiguration opposée, compression1, il n’y a pas <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ce avec le médium non compressé.Ainsi, la compression du médium influe sur la répartition <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t dans le pli selon lemo<strong>de</strong> <strong>de</strong> compression. Si la compression est uniforme ou bi<strong>en</strong>, si la perméabilité est plus faibledans le fond <strong>de</strong>s plis qu’au début <strong>de</strong>s plis, alors l’écoulem<strong>en</strong>t est plus uniforme. Cep<strong>en</strong>dant, dansle cas inverse, où la perméabilité est plus importante dans le fond du pli, il n’y a pas d’influ<strong>en</strong>cesignificative sur l’écoulem<strong>en</strong>t.2.5 Conclusion sur l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’aérodynamique dans un pliL’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’aéraulique d’un pli a mis <strong>en</strong> exergue plusieurs spécificités <strong>de</strong> ce type d’écoulem<strong>en</strong>t.La comparaison <strong>en</strong>tre les résultats obt<strong>en</strong>us avec le logiciel Flu<strong>en</strong>t et les résultats expérim<strong>en</strong>taux117


<strong>Chapitre</strong> 2.Échelle du plia. Sans compression et compression uniforme lelong du pli.b. Sans compression et compression variable lelong du pli.Fig. 2.69 – Évolution <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtration u f <strong>en</strong> m/s le long du pli X <strong>en</strong> mm. Pour 8 plispour 100mm et 51mm <strong>de</strong> hauteur <strong>de</strong> pli. Le médium fibreux est le N687.a mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce qu’une représ<strong>en</strong>tation simplifiée <strong>de</strong> la géométrie du pli r<strong>en</strong>dait compte du comportem<strong>en</strong>t<strong>de</strong> celui-ci. Nous avons mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce que les effets inertiels ne sont pas négligeablesdans le domaine <strong>de</strong> la filtration <strong>de</strong> l’air. Il <strong>en</strong> résulte que la chute <strong>de</strong> pression du médium plisséest une fonction quadratique <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtration moy<strong>en</strong>ne. Cette étu<strong>de</strong> préliminaire avec lelogiciel Flu<strong>en</strong>t a permis <strong>de</strong> déterminer la chute <strong>de</strong> pression due à la contraction <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>tà l’<strong>en</strong>trée et celle due à sa diverg<strong>en</strong>ce à la sortie du pli. Pour un pli à ouverture uniforme ceseffets <strong>de</strong> bord peuv<strong>en</strong>t représ<strong>en</strong>ter jusqu’à 20% <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression totale. En revanche, pourun pli à ouverture variable, ces effets <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t négligeables.Nous savions déjà que pour un écoulem<strong>en</strong>t dans un canal avec vitesse pariétale uniformel’écoulem<strong>en</strong>t est affine. Cet écoulem<strong>en</strong>t est caractérisé par <strong>de</strong>s profils uniformes <strong>en</strong> aspiration[119] et <strong>de</strong>s profils sinusoïdaux dans un canal <strong>en</strong> injection [133, 120].Dans un filtre à air, la vitesse <strong>de</strong> filtration n’est pas uniforme [106, 45]. Notre étu<strong>de</strong> a cep<strong>en</strong>dantmis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce que l’hypothèse d’affinité <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t restait une hypothèse raisonnable.Par ailleurs, nous avons pu vérifier que l’écoulem<strong>en</strong>t possè<strong>de</strong> localem<strong>en</strong>t la même structure quedans le cas d’une vitesse pariétale uniforme.Nous avons pu déterminer, à l’ai<strong>de</strong> du logiciel <strong>de</strong> CFD, d’autres caractéristiques <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>tdans un médium plissé. Ainsi, pour les géométries et les vitesses <strong>de</strong> filtrations considérées,l’écoulem<strong>en</strong>t dans le milieu poreux est globalem<strong>en</strong>t unidirectionnel et perp<strong>en</strong>diculaire à l’interfacedu milieu poreux-gaz.Ces différ<strong>en</strong>ts résultats, nous ont permis la mise <strong>en</strong> place d’un modèle semi-analytique aussibi<strong>en</strong> pour un pli à section uniforme qu’un pli à section variable. En moy<strong>en</strong>nant sur la <strong>de</strong>miouverturedu pli les équations <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong> la masse et <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> mouvem<strong>en</strong>t et<strong>en</strong> nous appuyant sur l’affinité <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t nous avons ainsi obt<strong>en</strong>u un système d’équationscouplées à une dim<strong>en</strong>sion. <strong>Les</strong> équations du pli d’<strong>en</strong>trée et celles du pli <strong>de</strong> sortie sont différ<strong>en</strong>tes<strong>en</strong> raison <strong>de</strong> la différ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> structure <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre le pli d’<strong>en</strong>trée et <strong>de</strong> sortie. Lecouplage <strong>en</strong>tre le pli d’<strong>en</strong>trée et celui <strong>de</strong> sortie se fait par la vitesse <strong>de</strong> filtration qui s’exprime<strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la différ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> pression <strong>en</strong>tre le pli d’<strong>en</strong>trée et <strong>de</strong> sortie par la loi <strong>de</strong> Darcy.La comparaison <strong>en</strong>tre le modèle semi-analytique proposé et les résultats obt<strong>en</strong>us par CFDmontre un bon accord. On peut cep<strong>en</strong>dant noter, une légère différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre le modèle et laCFD au début du pli d’<strong>en</strong>trée, aussi bi<strong>en</strong> pour un pli à ouverture uniforme que variable. Celle-ci118


2.5. Conclusion sur l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’aérodynamique dans un pliest due principalem<strong>en</strong>t à la distance nécessaire pour l’établissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t dans le plid’<strong>en</strong>trée.<strong>Les</strong> résultats expérim<strong>en</strong>taux sont <strong>en</strong>cadrés par le modèle lorsque nous considérons les <strong>de</strong>uxconfigurations suivantes : fond <strong>de</strong> pli imperméable et fond <strong>de</strong> pli poreux ayant la même perméabilitéque le reste du médium. Lors du processus <strong>de</strong> plissage, le médium fibreux est chauffé etcompressé afin <strong>de</strong> faciliter le plissage. Il <strong>en</strong> résulte <strong>de</strong>s perméabilités et épaisseurs plus faiblesque dans le reste du médium fibreux. Il est donc cohér<strong>en</strong>t que les <strong>de</strong>ux configurations choisiesconduis<strong>en</strong>t à un <strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s résultats expérim<strong>en</strong>taux. En ajustant la perméabilité du fond<strong>de</strong>s plis, nous obt<strong>en</strong>ons un très bon accord avec les résultats expérim<strong>en</strong>taux. Ainsi une connaissance<strong>de</strong> la perméabilité et <strong>de</strong> l’épaisseur <strong>de</strong> cette zone <strong>de</strong>vrait permettre <strong>de</strong> déterminer avecprécision l’évolution <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression du médium plissé.La validation du modèle a ainsi mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce une gran<strong>de</strong> s<strong>en</strong>sibilité <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pressiondu médium plissé à la perméabilité du fond <strong>de</strong>s plis. Cela met <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce l’impact du processus<strong>de</strong> plissage du médium sur la chute <strong>de</strong> pression du médium plissé et cela sans changer pourautant la géométrie du pli ni les caractéristiques du médium fibreux.Nous avons comparé le modèle ainsi obt<strong>en</strong>u au modèle à faible nombre <strong>de</strong> Reynolds, <strong>en</strong> ayantcomme référ<strong>en</strong>ce les résultats obt<strong>en</strong>us par CFD. Cette comparaison a montré l’intérêt du modèleà grand Reynolds <strong>de</strong> filtration, par rapport à celui à faible Reynolds, dans le cas <strong>de</strong> la filtration <strong>de</strong>l’air. La comparaison est à l’avantage du modèle à grand Reynolds pour un Reynolds supérieurà 15.L’étu<strong>de</strong> sur la forme du pli a mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce qu’une forme converg<strong>en</strong>te du pli d’<strong>en</strong>trée (plià ouverture variable) contribue à uniformiser la vitesse <strong>de</strong> filtration le long du pli. La chute <strong>de</strong>pression est dans ce cas plus faible que celle d’un pli à section uniforme. Ces résultats sont <strong>en</strong>accord avec les constations obt<strong>en</strong>ues à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> Flu<strong>en</strong>t, et aux résultats, toutes choses égalespar ailleurs, <strong>de</strong> Caesar et Schroth [19]. Cep<strong>en</strong>dant l’écart <strong>en</strong> terme <strong>de</strong> chute <strong>de</strong> pression <strong>en</strong>treles <strong>de</strong>ux géométries, significatif dans le cas d’un fond <strong>de</strong> pli imperméable, est très faible dans lecas d’un fond <strong>de</strong> pli poreux.Le résultat le plus intéressant <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> sur l’impact du plissage sur l’écoulem<strong>en</strong>tconcerne l’évolution <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtration le long du pli. Si nous pr<strong>en</strong>ons un pli dont l’ouverturevarie linéairem<strong>en</strong>t, alors, à partir d’une valeur <strong>de</strong> dhdx, le pic <strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong> filtration necoïnci<strong>de</strong> plus avec le fond du pli. Ce maximum est situé avant la fin du pli. Or, si nous anticiponssur le colmatage du médium plissé, pour lequel, les particules suiv<strong>en</strong>t les <strong>ligne</strong>s <strong>de</strong> courants, ledépôt <strong>de</strong> particules le long du pli est directem<strong>en</strong>t corrélé à la répartition <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtration.Ainsi, il <strong>en</strong> résulte une hauteur maximale <strong>de</strong> dépôt située au ”milieu” du pli. Le pli <strong>de</strong>vraitalors se refermer et une partie du pli ne servirait pas au processus <strong>de</strong> filtration.Nous avons étudié la d<strong>en</strong>sité optimale <strong>de</strong> pli minimisant la chute <strong>de</strong> pression pour un <strong>en</strong>combrem<strong>en</strong>tet débit donné à l’ai<strong>de</strong> du modèle semi-analytique obt<strong>en</strong>u. <strong>Les</strong> résultats sont <strong>en</strong>bon accord avec les résultats expérim<strong>en</strong>taux. La zone d’optimum <strong>en</strong> nombre <strong>de</strong> pli est la mêmepour le modèle avec fond imperméable et poreux. Ce résultat permet donc d’obt<strong>en</strong>ir la d<strong>en</strong>sitéoptimale <strong>de</strong> plis pour une géométrie, un médium plan et un débit donné, et cela même si leprocessus <strong>de</strong> plissage change la perméabilité du fond <strong>de</strong>s plis.Nous avons aussi comparé le modèle analytique <strong>de</strong> Ch<strong>en</strong> et al. [24] et <strong>de</strong> Del Fabbro et al.[43] aux résultats du modèle semi-analytique. Le premier modèle ne pr<strong>en</strong>d pas <strong>en</strong> compte leseffets inertiels. Le second modèle, empirique, prédit l’évolution <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> pression pour lesfaibles vitesses <strong>de</strong> filtrations. Par contre, nous avons limu f →∞ u 2 = ∞, ce qui montre la limite <strong>de</strong>fce modèle pour les gran<strong>de</strong>s vitesses <strong>de</strong> filtration. Pour les conditions <strong>de</strong> la filtration automobile,la comparaison <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts modèles a montré que les modèles <strong>de</strong> Ch<strong>en</strong> et al. et Del Fabbro ne∆P119


<strong>Chapitre</strong> 2.Échelle du pliprédis<strong>en</strong>t pas correctem<strong>en</strong>t le nombre <strong>de</strong> plis optimal contrairem<strong>en</strong>t à notre modèle.Pour résumer, nous avons mis <strong>en</strong> place un modèle semi-analytique, qui permet <strong>de</strong> prédirel’écoulem<strong>en</strong>t dans un médium poreux plissé. Nous avons ainsi pu utiliser ce modèle pour déterminerl’impact <strong>de</strong> la géométrie utilisée ainsi que pour rechercher le nombre <strong>de</strong> plis optimum. Cetoutil va surtout nous permettre <strong>de</strong> modéliser le colmatage d’un médium plissé à partir d’unmodèle <strong>de</strong> colmatage <strong>de</strong> médium plan utilisé localem<strong>en</strong>t. En effet, la connaissance <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>tpermet <strong>de</strong> déterminer la trajectoire et la répartition <strong>de</strong>s particules au sein du pli d’<strong>en</strong>trée. Laconnaissance du colmatage du médium plan va permettre alors <strong>de</strong> déterminer l’évolution <strong>de</strong>spropriétés locales du médium poreux(perméabilité, épaisseur et efficacité). Ces propriétés localesvont alors modifier la répartition <strong>de</strong> l’écoulem<strong>en</strong>t au sein du pli.120


Lirela secon<strong>de</strong> partie<strong>de</strong> la thèse

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