10C’était jour de marché ce vendredi4 février au ministère duCommerce. Le patron dudépartement, Amara Touré, estallé faire ses emplettes…d’<strong>info</strong>rmationsà Adjamé et Yopougon.Dans la plus grande communed’Abidjan, au marché du Nouveauquartier, le vendeur de viande,Daniel Tiemtoré, s’est véritablementdéfoulé devant son illustre«client» d’un jour. «Entre l’abattoirde Port-Bouët et ici, nous comptons13 barrages de police. Ces jours-ci,le nombre a baissé à 9», dit-il. Achaque barrage, poursuit-il, le commerçantdoit laisser 500 Fcfa auxforces de l’ordre. Selon le vendeur,les policiers tiennent à ce racket :«Ils ont toujours de la monnaie ànous donner. Quand nous disonsque nous avons un gros billet pourles décourager, ils trouvent la monnaie.Par exemple, quand vous donnez2.000, ils vous remettent 1.500Fcfa. Si c’est 5.000, ils vous remettentexactement 4.500 Fcfa». Pourautant, le boucher n’est pas au boutde ses peines. Chaque matin, il doitpayer une autre taxe, dont seuls lesbénéficiaires en savent la destination.«La police vient nous prendretous les matins, 2.000 Fcfa, en disantque c’est parce que nous sommesde la Communauté économiquedes États de l’Afrique del’ouest (Cedeao)», continue le boucher.Conséquence: le prix du kilogrammede viande est monté à2.000 Fcfa, car les vendeurs sontobligés d’intégrer tous ces coûtsnon économiques dans le prix derevient. Autrement dit, il n’y a pasque la crise que vit le pays qui faitflamber les prix sur les marchés.Prendre le poulsdes réalitésLes tracasseries routières agissentsur tous les prix. Le ministre peutalors constater que seulement quatrepiments sont vendus à 100 Fcfaet un tas de trois oignons à 300Fcfa.Pour sa part, Mlle OpportuneGuédé se plaint d’une augmentationmoyenne de 5.000 Fcfa sur lesÉconomieViande, poisson... Le ministre du Commerce, Amara Touré, s’est rendu ce vendredisur plusieurs marchés pour se rendre compte de la réalité du terrain.Le racket des Forces de l’ordre fait grimperles prixLa viande de bœuf fait partie des denrées dont le prix a connu une flambée.cartons de poissons pris au port.Pour certaines variétés comme lecapitaine, le prix est passé de19.000 à près de 30.000 Fcfa. Faceau ministre, elle indique que lesfournisseurs évoquent la cherté dutransport du poisson en bateau.Toujours dans la commune deYopougon, mais au marché KéitaSiporex 3, le coordonnateur,Moussa Kéita, attire l’attention duministre Touré sur la disponibilitédes camions. Entre les régimes debananes fraîchement descendusd’un camion, il demande à son visiteurde faire en sorte que les commerçantstrouvent une solution auproblème d’acheminement des produitsvivriers des zones de productionvers les centres de commercialisation.Il avance: «Il y a à mangeren Côte d’Ivoire. On ne peut pasavoir faim. Notre seul problème,c’est le camion». Mais surtout, ilsouhaite que tout le gouvernementsuive l’exemple du ministre duCommerce, en venant prendre lepouls des réalités du coût de la vieet de l’organisation des commerçants:«Venez sur le terrain. Ne restezpas dans vos bureaux pour prendredes décisions qui sont loin derépondre aux vraies préoccupations».Avant Yopougon, c’est au marchéGouro d’Adjamé que le ministre arendu visite. A tous ses interlocuteurs,il passe le message du couragepour l’approvisionnement régulierdes marchés. Précisant que legouvernement est soucieux du quotidiendes Ivoiriens : « Nous luttonscontre la cherté de la vie. Nousavons été instruits pour veiller àl’approvisionnement des marchés». Il ajoute que s’il n’y a pas de problèmed’approvisionnement, lescommerçants évoquent les tracasseriesdes forces de défense et desécurité. C’est pourquoi, M. Tourésouligne que la question sera débattueau niveau supérieur avec tousles acteurs, de sorte à permettre à lamarmite de l’Ivoirien de retrouvertoute sa saveur d’antan.ADAMA KONÉFraternité Matin / Samedi 5 - Dimanche 6 février <strong>2011</strong>Menaces de pénurie de carburant et de gazKomoé Kouadio rassureLaboratoire de métrologieLe ministre Attey déçu du chantierTendanceEMPLOI. Le taux de chômagene devrait pas beaucoupbaisser cette année en France.Mais certains secteurs serontépargnés. Les embauches vontainsi s’accélérer dans les grandesbanques françaises. Selondes chiffres compilés par LesEchos et publiés mercredi,14.500 personnes seront ainsirecrutées en <strong>2011</strong>, contre15.420 l’année dernière. LeCrédit Agricole va embaucher7.200 personnes.CHÔMAGE. Le taux de chômageofficiel des Etats-Unisest tombé à 9% en janvier, sonplus bas niveau depuis avril2009 selon le rapport mensueldu gouvernement sur l'emploi.Par rapport à décembre, lechômage a reculé officiellementde 0,4 point, alors que laprévision médiane des analystesdonnait une remontée dutaux, à 9,5%.Le rapport montrecependant une hausse plusmodeste de la proportion desactifs employés:Il avait la mine défaite à la fin de lavisite du chantier de constructiondu laboratoire de métrologie. Leministre de l’Industrie et du développementdu secteur privé,Philippe Attey, n’a pas caché mercredisa déception:«C’est une impression de désolationaprès la visite du futur site de celaboratoire de contrôle de la fiabilitéde tous les appareils de mesure». En effet, c’est un chantier à l’abandonqui s’offre au visiteur, dansle quartier de Williamsville extension,à l’entrée de la communed’Abobo. La porte principale en ferextensible a été emportée, toutcomme des carreaux et bien d’autresmatériaux. Pourtant, les travauxsemblent avancés, avant leur arrêt. «C’est depuis 1998 que les travauxont commencé et tout a été pillé », adit M. Attey. En face du futur laboratoire,les murs de l’administrationaussi sont restés bloqués à environdeux mètres.Le sentiment de désolation duministre est renforcé par le spectacled’abandon observé la veille, lors dela visite de Côte d’Ivoire ingeneering(ex-Palmindustrie), spécialiséedans la construction des huileries.Aussi, a-t-il promis de rendre compteau gouvernement afin que despistes de solutions soient trouvées.En attendant, il a déclaré qu’il estbon d’avoir de nouveaux bâtimentsmais qu’il n’est pas mauvais d’adopterune culture de la maintenance.C’est-à-dire, faire en sorte queles biens existants aient une duréede vie et une fonctionnalité raisonnables.Tout n’a pas été négatif cemercredi. En effet, bien avant lechantier du laboratoire de métrologie,M. Attey s’est rendu à l’aéroportd’Abidjan dans les locaux dulaboratoire aéronautique, acquis parl’État de Côte d’Ivoire, après la dissolutiond’Air Afrique. Là-bas, leministre a pu visiter les différentsateliers qui permettent aujourd’hui àla Côte d’Ivoire d’assurer la maintenancedes roues des avions.ADAMA KONÉLes effets des sanctions prises parl’Union européenne et les Etats-Unis contre des personnalités etentreprises économiques ivoiriennes,depuis la proclamationdes résultats du second tour de l’électionprésidentielle, commencentà se faire sentir, a confirmé vendredi,à son cabinet, le ministre desMines et de l’Energie du gouvernementAké N’Gbo, AugustinKouadio Komoé. “Les sanctionsprises par les Etats-Unis et l’Unioneuropéenne contre la Sir, Pétroci etle port d’Abidjan, les empêchant decommercer avec des sociétés originairesde ces pays, ont pour conséquencede mettre ces sociétés ivoiriennesdans l’impossibilité d’acheterdes produits pétroliers brutset du gaz butane pour lesquels ellessont tributaires de l’extérieur. Enoutre, les mêmes sanctions, notammentcelles prises contre le Portautonome d’Abidjan, détournentcertains navires originaires despays de l’Ue du port d’Abidjan.Cette situation fait planer sur notrepays une réelle menace de pénurieen produits pétroliers blancs(essence, gazoil, etc.) et en gazbutane. Mais le gouvernement apris des dispositions pour jugulercet étouffement», a déclaréAugustin Kouadio Komoé, dans unentretien avec la presse. Si, pourl’approvisionnement régulier dumarché national en produits pétroliersblancs, le ministre s’est montrérassurant, il s’est montré moinsoptimiste, du reste, à court terme,en ce qui concerne le gaz butane.Pénuerie de gazà court termeSans ambages, il a déclaré que lepays pourrait connaître une pénuriede ce produit dans un avenir proche.Mais cette déficience, espère-til,ne devrait pas excéder trois jours,en raisons des mesures prises par legouvernement pour y faire face.Ces menaces de pénurie vont-ellesinduire un renchérissement du prixau détail de ces produits? Sur cettequestion, Augustin Komoé s’estvoulu très clair. Les prix des produitspétroliers à la pompe sontindexés sur les cours internationauxdu brut. Toutefois, a-t-il souligné,depuis avril 2010, la Côte d’Ivoiresubventionne le prix du gasoil à lapompe afin de maintenir le coût destransports publics à un niveauacceptable pour la population.Cette mesure a coûté, jusqu’à fin2010, la somme de 25 milliards defrancs Cfa à l’Etat.Au total, malgré les difficultés, leministre s’est voulu rassurant, aussibien sur la question de l’approvisionnementdu pays en produitspétroliers que sur l’avenir de la Sir.«La Sir ne fermera pas. (...)Toutsera fait pour la maintenir en fonctionnement»,a-t-il soutenu.Augustin Komoé s’est, en outre,prononcé sur la situation des minesqui sont en exploitation ou eninstance de l’être dans les zonesCno. «Dans l’ouest montagneux, lamine de Ity a rouvert après avoirfermé brièvement. En revanche, àBangolo, Tata steel a suspendul’installation de son matériel d’exploitationde la mine de fer. ABondoukou également, quelquesmines de manganèse ont fermé.Tongon, dans le nord du pays,continue de travailler. Tout celasous surveillance », a-t-il expliqué.La réquisition du centre de dispatchingd’électricité de la Compagnieivoirienne d’électricité (Cie) par legouvernement a été le dernier pointabordé par le ministre. «Nous avonsréquisitionné ce centre de dispatchingparce que c’est le centrenévralgique du système de distributionde l’énergie électrique dansnotre pays. Nous l’avons donc faitpar mesure de sécurité. Nous ignorionsce qu’en feraient ceux quinous combattent s’ils étaient parvenusà mettre la main sur ce centre.a expliqué le ministre AugustinKomoé.DAVID YA
Fraternité Matin / Samedi 5-Dimanche 6 février <strong>2011</strong>RégionsMan Le préfet a annoncé récemment la reouverture des classes,au cours d’une rencontre avec les partenaires locaux du système éducatif.L’école va reprendre ses droits11Nous n’avons pas intérêt à ceque l’école s’arrête.L’ouverture des écoles dans larégion se fera progressivement.Aujourd’hui, nous sommesici pour annoncer la réouverturedes établissements privés confessionnelset laïcs. Ensuite, ce sera letour des établissements scolairespublics. Chers parents d’élèves, élèveset partenaires du système de l’éducationnationale, je tiens égalementà dire ceci : l’année scolaire2010-<strong>2011</strong> aura la même couleurpour tous les enfants ivoiriens partoutsur toute l’étendue du territoirenationale. Du nord au sud, en passantpar le centre et l’ouest », a ditM. Diakité Sidiki, préfet du départementde Man et de la région desMontagnes, pendant la grande réunionde concertation sur l’école.C’était dans la matinée du 31 janvierdernier dans une salle de conférencesde la préfecture de Man archicomble.Au cours de cette rencontre d’<strong>info</strong>rmation,à laquelle ont pris part denombreux élèves et chefs d’établissementsscolaires, il a été annoncéde la reprise des cours dans les écolesde Man. Pour l’heure, exclusivementdans les écoles privées etlaïques. Annonce faite par le préfetet appuyée par M. Ouattara Kolo, leDuékouéresponsable Forces nouvelles chargédes examens et concours. Pendantles échanges, élèves, parents d’élèveset responsables d’organismeshumanitaires (Ocha, Unicef …) ont,tour à tour, émis le vœu de voir laréouverture «immédiate» de tous lesétablissements scolaires de la région,avec pour principal souci « d’éviterune année blanche».Rappelons quedans le courant du mois de novembre,l’école y était déjà partiellementparalysée pour cause de second tourde la présidentielle. Après l’élection,craignant pour leur sécurité, de nombreuxenseignants, stagiaires et titulaires(instituteurs et professeurs)sont venus au sud de la Côted’Ivoire, afin d’y être redéployés.Au terme de la rencontre, le préfetde Man les a particulièrement invitésà se tenir prêts pour la repriseeffective des cours dans la région deMan. « Nous avons espoir que trèsbientôt les choses vont rentrer dansl’ordre. Avec elles, l’école. Pourcette raison, je vous demande d’êtremobilisés et prêts pour des sacrificespour la réussite de nos enfants. », aconclu M. Diakité Sidiki.HONORE DROHCORRESPONDANT RÉGIONALLe Rotary veut reconstruire des maisons détruitesSous la houlette du gouverneurdu district 9100, FattalMarwan, le Rotary Club internationala fait mercredi undon en nature d’une valeur dehuit millions de Fcfa aux déplacésde Duékoué. Ce don comprenddes effets vestimentaires,des fournitures scolaires, desjouets, des couvertures, des matelaspour les bébés nés sur le site.Ainsi que des médicaments et desnon vivres. « Nous n’avons pasvoulu offrir des vivres parce queplusieurs organisations l’ont faitavant nous », a souligné Marie-Irène Richmond, Past assistantegouverneur, au nom de l’organisation.Les dons seront remis àCaritas Côte d’Ivoire, le servicesocial de l’Eglise catholique,présente sur tout le territoire dansle cadre d’un partenariat que leRotary a tissé avec elle pourapporter un soutien aux populationssinistrées des différentesrégions du pays. Le gouverneurFattal Marwan qui supervise lesactivités du Rotary dans 14 paysde l’Afrique de l’Ouest, a faitAlépéDes centres d’alphabétisationmenacés de fermetureAAlépé, de nombreuses localitésne jouissent pas encoredes bienfaits de l'école. Pourpallier ce déficit et permettreaux enfants qui y viventd'apprendre à lire et écrire enattendant des lendemainsmeilleurs, des centres d'alphabétisationont été mis en place.Pour cette rentrée scolaire, ilssont au nombre de 16 répartisdans le département. Cependant,au dire de M. Tibé Bi MadouBertin, conseiller en alphabétisationà l'inspection de l'enseignementprimaire, ceux deDaguikoi, Mobiokoi, Awakoi etMonnekoi sont menacés de fermeture.Car, explique-t-il, lesapprenants éprouvent des difficultésà honorer leurs frais deParents d’élèves et organisations humanitaires ont émis le vœux de voir les établissementsscolaires redevenir fonctionnels pour éviter une année blanche.scolarité qui s'élèvent à 10 000Fpar an, soit 1000F par mois."Ceserait vraiment dommage car lespopulations de ces villages sontvéritablement analphabètes etplus de 90% d'entre elles ne s'exprimentpas en français", dit il.Outre cette difficulté majeure, ildéplore que l'éloignement desvillages les uns des autres nefacilite pas un encadrement efficient.Raison pour laquelle M.Tibé Bi souhaite avoir un véhiculepour être plus proche desapprenants. Actuellement, 485personnes se sont inscrites dansles 16 centres d'alphabétisationfonctionnels.BONI AMLAMANCORRESPONDANT LOCALsavoir qu’en plus de ce don, leRotary Club se proposait dereconstruire entre 20 et 30 maisonsdétruites à Duékoué.L’endroit le plus atteint. Où vadémarrer l’élan de solidarité del’organisation qui se rend cesamedi 5 février sur le site.Les raisons du partenariat avecCaritas Côte d’Ivoire ont été évoquéespar M. Fattal Marwan : «Nous sommes une Ong. Nousn’avons pas de critères spécifiquespour rendre service oupour mener une action sur le terrain.Nous avons un budget limitéde huit millions de Fcfa. Nousnous sommes demandé qui estassez expérimenté sur le terrainpour ne pas perdre le temps, pendantque les gens ont besoin denous. C’est pour cela que nousavons décidé de travailler avec laCaritas parce qu’elle a déjà uneexpérience». Caritas a ensuite étéapprochée pour connaître lesbesoins urgents des populationsdéplacées. Selon le père RenéAgbo, directeur national deCaritas Côte d’Ivoire, le constataujourd’hui est que les besoins envivres et non vivres sont plus oumoins satisfaits. L’Eglise restecependant préoccupée par laquestion du retour des déplacésinternes dans leurs maisons quisont pour la plupart détruites.Il a indiqué à ce propos que cesont au total 230 habitations quiont été incendiées, 73 saccagéeset pillées, 57 magasins incendiés,56 pillés et saccagés, trois hôtelspillés, et une pharmacie saccagée.MARIE-ADELE DJIDJÉ