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Vers un appauvrissement managérialiste des organisations de ...

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<strong>Vers</strong> <strong>un</strong> <strong>appauvrissement</strong> managérialiste <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>organisations</strong>… 53managérialisme, les <strong>organisations</strong> ont tendance à être toujours plus grosses,plus désincarnées, plus abstraites et impersonnelles, ce qui les vi<strong>de</strong> du sens<strong>de</strong> la mission, du sens du travail, du sens <strong>de</strong> l’engagement personnel et <strong><strong>de</strong>s</strong>responsabilités. Et si l’on se trompait lour<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> modèle organisationnelet <strong>de</strong> mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> gestion ?QUELS MODÈLES ORGANISATIONNELS POURLES ORGANISATIONS DE SERVICES HUMAINS COMPLEXES ?Notre imaginaire est peuplé <strong>de</strong> certains archétypes organisationnels dominants,<strong>de</strong> quelques façons légitimes et simplificatrices <strong>de</strong> comprendre l’organisationdu travail collectif. Ces archétypes sont <strong><strong>de</strong>s</strong> modèles mentaux etculturels plus ou moins adéquats selon le travail qu’il faut accomplir, selon lafonction qu’il faut remplir. Le hiérarchisme est l’<strong>un</strong> <strong>de</strong> ces modèles culturelset mentaux dominants (Hood, 1998) que certains ont voulu et souhaitenttoujours implanter avec plus <strong>de</strong> vigueur dans les écoles, dans les hôpitaux,dans les <strong>un</strong>iversités. C’est ce hiérarchisme qui nous fait penser, entre autres,qu’il est évi<strong>de</strong>nt et approprié d’attribuer au conseil d’administration et audirigeant d’<strong>un</strong>e organisation la responsabilité <strong>de</strong> l’accomplissement <strong>de</strong> samission. Le hiérarchisme est <strong>un</strong> élément du managérialisme, <strong>un</strong> courant <strong>de</strong>pensée où les gestionnaires et les techniques managériales sont considéréscomme les éléments centraux du bon fonctionnement <strong>de</strong> toutes les <strong>organisations</strong>.Pour beaucoup <strong>de</strong> gens, la gestion est inconcevable en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> cecadre <strong>de</strong> pensée.Dans cet archétype hiérarchiste, on fait <strong>un</strong>e distinction très nette entrele travail <strong><strong>de</strong>s</strong> gestionnaires et celui <strong><strong>de</strong>s</strong> « exécutants ». Les droits <strong>de</strong> décisionet <strong>de</strong> contrôle sont attribués aux gestionnaires. Comment pourrait-il en êtreautrement ? Les sciences <strong>de</strong> l’organisation ont avancé l’idée que cet archétypen’est relativement efficace que pour les tâches simples qu’<strong>un</strong>e personneseule peut comprendre et superviser (Mintzberg, 1989 ; Donaldson, 2001 ;Grandori, 2001 ; Scott, 2003). L’archétype hiérarchiste doit être complétépar <strong><strong>de</strong>s</strong> mécanismes organisationnels bureaucratiques pour accommo<strong>de</strong>rla gestion à plus gran<strong>de</strong> échelle. La hiérarchie et la supervision directe sontalors complétées par la normalisation <strong><strong>de</strong>s</strong> processus et <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats dutravail à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> règles écrites. La supervision du travail s’appuie dans cecas sur <strong><strong>de</strong>s</strong> plans, <strong><strong>de</strong>s</strong> règlements, <strong><strong>de</strong>s</strong> procédures, <strong><strong>de</strong>s</strong> mesures et <strong><strong>de</strong>s</strong> ciblesquantifiées. Les idées à la mo<strong>de</strong> sur la gestion par résultats et la reddition<strong>de</strong> comptes claire et transparente fondée sur l’imputabilité <strong><strong>de</strong>s</strong> dirigeantset sur <strong><strong>de</strong>s</strong> indicateurs et <strong><strong>de</strong>s</strong> cibles relèvent <strong>de</strong> cet archétype organisationnelqui nous fait voir l’organisation comme <strong>un</strong>e machine.NPS, vol. 22, n o 2

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