<strong>Vie</strong> pédagogique 121, novembre-décembre2001Traditionnellement, le rationneladministratif <strong>et</strong> les composantestechniques <strong>et</strong> informatiques quisous-ten<strong>de</strong>nt l’organisation scolaired’une école secondaire finissent toujourspar déteindre sur les pratiquespédagogiques privilégiées, en raison<strong>de</strong>s contraintes que c<strong>et</strong>te organisationengendre. Ces contraintes se manifestentsur le plan <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong>sgroupes, <strong>de</strong> la détermination <strong>et</strong> <strong>de</strong>l’agencement <strong>de</strong>s tâches <strong>du</strong> personnelenseignant, <strong>de</strong> l’attribution <strong>de</strong> ces tâches<strong>et</strong> <strong>de</strong>s locaux utilisés. Le spectre <strong>de</strong>l’organisation scolaire apparaît le plussouvent comme quelque chose d’immuable<strong>et</strong> <strong>de</strong> contraignant qui empêch<strong>et</strong>outes formes d’innovations sur les planspédagogique, é<strong>du</strong>catif <strong>et</strong> administratif.À l’école Honoré-Mercier, s’il étaitimpossible d’imputer entièrement leproblème <strong>du</strong> décrochage à <strong>de</strong>s questionsd’organisation scolaire, il fallaitabsolument innover dans ce domaineafin <strong>de</strong> favoriser l’émergence d’unediversité <strong>de</strong> solutions pour contrerc<strong>et</strong>te problématique. D’après les donnéesdont dispose l’école, 42 p. 100<strong>de</strong>s élèves prennent sept ans pour faireleur primaire. De plus, parmi les dix àquinze groupes qui forment la premièresecondaire, il n’en reste que troisà cinq, selon les années, en cinquièmesecondaire. Parmi ces élèves, un peuplus <strong>de</strong> la moitié seulement obtiendrontleur diplôme d’étu<strong>de</strong>s secondaires.La plupart <strong>de</strong>s élèves qui quittentl’école le font en <strong>de</strong>uxième ou en troisièmesecondaire. Devant une telle situation,l’organisation scolaire se <strong>de</strong>vaitd’évoluer à partir d’un rationnel pédagogique,é<strong>du</strong>catif <strong>et</strong> administratif perm<strong>et</strong>tant<strong>de</strong> sortir <strong>de</strong>s ornières quicreusent les contraintes usuelles.D’après ces statistiques, il est évi<strong>de</strong>ntque le décrochage <strong>et</strong> la persévérancescolaires constituaient les <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>sdifficultés auxquelles <strong>de</strong>vaient faireface chaque année les élèves, le personnelscolaire, les parents <strong>et</strong> les partenairessociaux. C’est dans ce contextequ’au cours <strong>de</strong> l’année scolaire 1999-2000 l’équipe-école a amorcé uneréflexion sur l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>s actions entreprisessur le plan pédagogique, é<strong>du</strong>catif<strong>et</strong> administratif pour contrer cesÀ L’ÉCOLE HONORÉ-MERCIER : LE BIG-BANGPÉDAGOGIQUE DE L’ORGANISATION SCOLAIREL’école Honoré-Mercier <strong>de</strong> la Commission scolaire <strong>de</strong> Montréal a mis <strong>de</strong> l’avant un proj<strong>et</strong> pédagogique enmodifiant son utilisation coutumière <strong>de</strong> la sacro-sainte organisation scolaire. Du temps <strong>et</strong> un contexte perm<strong>et</strong>tantau personnel <strong>de</strong> réfléchir dans <strong>et</strong> sur l’action dans une perspective <strong>de</strong> collaboration à caractère é<strong>du</strong>catif avec sespartenaires sociaux. L’occasion <strong>de</strong> réfléchir indivi<strong>du</strong>ellement <strong>et</strong> collectivement en vue <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong>s pratiquespédagogiques, é<strong>du</strong>catives <strong>et</strong> administratives dans un contexte <strong>de</strong> réforme qui n’a rien <strong>de</strong> secondaire.par Clau<strong>de</strong> Daviauéléments problématiques <strong>et</strong> leurs conséquencessur l’environnement <strong>de</strong>sélèves <strong>et</strong> <strong>du</strong> personnel. C<strong>et</strong>te réflexions’inscrivait dans une perspective d’appropriation<strong>de</strong> la réforme <strong>du</strong> curriculumà venir au secondaire.Une transformation <strong>de</strong> l’organisationscolaire pouvant faciliter l’adoption <strong>de</strong>pratiques pédagogiques, é<strong>du</strong>catives <strong>et</strong>administratives adaptées s’est amorcéeprogressivement au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnièresannées. Par exemple, on plaçait<strong>de</strong>ux groupes d’élèves suivant le mêmecours dans <strong>de</strong>s locaux voisins pourperm<strong>et</strong>tre un travail en « coenseignement»; ou encore on planifiait <strong>de</strong>uxpério<strong>de</strong>s consécutives pour un mêmecours. Ces modifications dans l’organisationscolaire ont contribué progressivementà faire évoluer la perception<strong>du</strong> personnel <strong>de</strong> l’école quant à lafonction <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te organisation scolaire<strong>et</strong> à la possibilité <strong>de</strong> l’utiliser pourassurer un meilleur service aux élèves.À partir <strong>de</strong> la juxtaposition <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>uxchangements à une réflexion amenéepar un enseignant, M. Gilles Charr<strong>et</strong>te,sur la réorganisation <strong>du</strong> temps d’enseignement,le proj<strong>et</strong> a pris son envol.DE LAREFONTE DE L’HORAIREET DU CALENDRIER SCOLAIREÀUNPROJET PÉDAGOGIQUEL’idée initiale <strong>de</strong> l’enseignant, qui proposaitun proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> réaménagement <strong>de</strong>l’horaire <strong>et</strong> <strong>du</strong> calendrier scolaire à sescollègues, était <strong>de</strong> « se donner <strong>du</strong> tempsprofessionnel » pour assurer l’encadrement<strong>et</strong> le suivi <strong>de</strong>s élèves. On peutconsidérer la réflexion inhérente àc<strong>et</strong>te initiative comme la premièrepierre d’assise <strong>du</strong> proj<strong>et</strong> pédagogiquequi en a découlé. La secon<strong>de</strong> pierred’assise correspondait au vol<strong>et</strong> pédagogique<strong>du</strong> proj<strong>et</strong> consistant à utiliserune partie <strong>du</strong> temps disponible pourréfléchir sur les actions entreprisesdans une perspective d’agir réflexif,d’objectivation <strong>de</strong>s pratiques pédagogiques,é<strong>du</strong>catives <strong>et</strong> administrativesexistantes <strong>et</strong> <strong>de</strong> préparation à la réforme<strong>du</strong> curriculum. La troisième pierred’assise était la présence <strong>de</strong> l’élèveauprès <strong>de</strong> partenaires sociaux, dans uncontexte extrascolaire, afin <strong>de</strong> donner<strong>du</strong> sens à ses apprentissages scolaires.Photo : Denis GaronSE DONNER DU TEMPSPROFESSIONNEL POUR DESACTIONS D’ENCADREMENTET DE SUIVIL’axe principal <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te première pierred’assise était constitué <strong>du</strong> besoin <strong>et</strong> <strong>du</strong>désir <strong>de</strong> concevoir un mécanismeadministratif qui, sur le plan <strong>de</strong> l’organisationscolaire, favoriserait la concertationentre les intervenants relativementà l’encadrement <strong>et</strong> au suivi <strong>de</strong>sélèves. C<strong>et</strong>te concertation pouvait s<strong>et</strong>ra<strong>du</strong>ire par un accroissement <strong>du</strong>travail d’équipe pour ce qui est <strong>de</strong>smatières ou <strong>de</strong>s classes, ou une continuitédans les interventions é<strong>du</strong>cativesentre les divers agents d’é<strong>du</strong>cation,notamment un suivi <strong>de</strong>s r<strong>et</strong>ards <strong>et</strong> <strong>de</strong>sabsences auprès <strong>de</strong>s élèves concernés.Par ailleurs, l’information auprès <strong>de</strong>sparents pouvait se faire <strong>de</strong> manièreplus soutenue <strong>et</strong> l’appui accordé auxsuppléants était gran<strong>de</strong>ment facilité.Par l’entremise d’une panoplie <strong>de</strong>moyens à la disposition <strong>du</strong> personnel<strong>de</strong> l’école, on visait toujours à contrerle décrochage <strong>et</strong> à susciter la persévérancescolaire.La façon <strong>de</strong> trouver ou <strong>de</strong> récupérer <strong>du</strong>temps pour le transformer en « tempsprofessionnel » consistait essentiellementen une réorganisation <strong>du</strong> tempsalloué pour les cours en fonction <strong>du</strong>nombre <strong>de</strong> pério<strong>de</strong>s dans l’année scolairecombinée à un agencement novateur<strong>de</strong>s journées pédagogiques existantes.Comme dans plusieurs écolesau Québec, l’horaire <strong>de</strong> l’élève contenaitquatre cours <strong>de</strong> 75 minutes parjour à l’intérieur d’un cycle <strong>de</strong> neufjours. Pour les besoins <strong>du</strong> proj<strong>et</strong>, l’horaireest modifié en quatre cours <strong>de</strong>79 minutes à l’intérieur d’un cycle <strong>de</strong>dix-neuf jours. Ce cycle corresponddonc à <strong>de</strong>ux cycles <strong>de</strong> l’ancien système,plus une journée qui est <strong>de</strong>stinéeà <strong>de</strong>s activités professionnelles ou parascolaires.Autrement dit, ces pério<strong>de</strong>s<strong>de</strong> 79 minutes perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> r<strong>et</strong>rancherentre neuf ou dix jours <strong>du</strong> calendrier<strong>de</strong>s élèves sans modifier pourautant le régime pédagogique, dans lamesure où le nombre d’heures <strong>de</strong> coursannuel pour une discipline est respecté.Ces jours ainsi libérés sont utilisés àd’autres fins qu’à <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong>classe ordinaires. De plus, on peut lesmaximiser en les divisant en <strong>de</strong>ux <strong>et</strong> enles agençant avec <strong>de</strong>s journées pédagogiques.Il appartient alors à l’équipeécole<strong>de</strong> les distribuer à l’intérieur <strong>du</strong>calendrier scolaire en tenant compte<strong>de</strong>s journées d’examens ou <strong>de</strong>s congésfériés. Il s’agit ensuite <strong>de</strong> déterminer lecontenu <strong>de</strong>s heures à la fois sur le planprofessionnel (réunions <strong>de</strong> cycle, préparation<strong>de</strong> cours dans une perspectived’interdisciplinarité, appropriation <strong>de</strong>la réforme <strong>du</strong> curriculum, concertationPÉDAGOGIQUE 25
entre les divers agents d’é<strong>du</strong>cation <strong>du</strong>milieu tant à l’intérieur qu’à l’extérieur<strong>de</strong> l’école, <strong>et</strong>c.) <strong>et</strong> sur le plan parascolaire(activités parascolaires, insertionprofessionnelle sous la forme d’unstage, reprises d’examens, activitésd’enrichissement, <strong>et</strong>c.) avec ou sansles partenaires sociaux.SE DONNER DU TEMPSPROFESSIONNEL POUR DESACTIONS PÉDAGOGIQUESCOMMUNESL’axe principal <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te secon<strong>de</strong> pierred’assise était constitué <strong>du</strong> besoin <strong>et</strong> <strong>du</strong>désir <strong>de</strong> concevoir un mécanismefavorisant une concertation entre lesintervenants relativement aux pratiquespédagogiques. C<strong>et</strong>te concertation portaitd’une part sur le fait que l’élève agit<strong>et</strong> se construit dans différents contextesd’apprentissage <strong>et</strong>, d’autre part, sur lanécessaire continuité pédagogique entreles professeurs pour un même élève ouun même groupe, dans la perspectived’une pédagogie différenciée <strong>et</strong>, finalement,sur l’appropriation <strong>du</strong> sens <strong>et</strong> <strong>du</strong>contenu <strong>de</strong> la réforme <strong>du</strong> curriculum àvenir en ce qui concerne l’interdisciplinarité.On visait toujours à contrerle décrochage <strong>et</strong> à susciter la persévérancescolaire. Le point <strong>de</strong> référence<strong>de</strong> ces actions pédagogiques était constituépar cinq principes pédagogiquesprivilégiés dans le proj<strong>et</strong> é<strong>du</strong>catif :1. L’objectif <strong>de</strong> la formation en é<strong>du</strong>cationest d’amener la personne à développerson agir plutôt que d’imiterun ensemble <strong>de</strong> gestes idéals.2. C’est à partir <strong>de</strong> l’agir d’une personneque s’effectue tout nouveau développement<strong>de</strong> c<strong>et</strong> agir.3. La capacité d’une personne à adapterson agir aux trois environnements(personnel, physique <strong>et</strong> social) sedéveloppe par la confrontation à <strong>de</strong>sproblèmes, qui amènent c<strong>et</strong>te personneà trouver diverses solutions.4. L’apprentissage passe par la prise <strong>de</strong>conscience <strong>de</strong> son agir <strong>et</strong> <strong>de</strong> seseff<strong>et</strong>s sur son environnement.5. L’intérêt ainsi que le désir d’apprendre<strong>et</strong> <strong>de</strong> développer ses habil<strong>et</strong>éssont suscités par la naissanced’un sentiment <strong>de</strong> compétence <strong>et</strong> parla prise <strong>de</strong> conscience <strong>de</strong> la signifiance<strong>de</strong>s situations d’apprentissage.SE DONNER DU TEMPSPROFESSIONNEL POUR FOURNIRAUX ÉLÈVES DES OCCASIONSD’ACCUMULER DES ACQUISEXPÉRENTIELSL’axe principal <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te troisième pierred’assise était constitué <strong>du</strong> besoin <strong>et</strong> <strong>du</strong>désir <strong>de</strong> concevoir un mécanisme perm<strong>et</strong>tantà l’élève <strong>de</strong> s’engager activementdans un stage ou un travail <strong>de</strong>recherche ou d’enrichissement, ou untravail communautaire, <strong>et</strong> ce, par l’entremised’un proj<strong>et</strong> personnel ou collectif,issu d’une concertation entre lesintervenants <strong>de</strong> l’école <strong>et</strong> les partenairessociaux. C<strong>et</strong>te concertation pouvaitse tra<strong>du</strong>ire par exemple par uneoffre <strong>de</strong> stage ou <strong>de</strong> travail communautaireperm<strong>et</strong>tant à l’élève <strong>de</strong> donner <strong>du</strong>sens à ses apprentissages scolaires <strong>et</strong>suscitant son intérêt pour la poursuite<strong>de</strong> ses étu<strong>de</strong>s. Par ailleurs, la continuitéé<strong>du</strong>cative entre l’école <strong>et</strong> ses partenairessociaux perm<strong>et</strong>tait d’offrir unsoutien <strong>et</strong> <strong>de</strong> valoriser le milieu pour lapoursuite <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s.BALISES POUR L’ÉLABORATIONDU PROJET PÉDAGOGIQUELa conception <strong>et</strong> la mise en place d’unproj<strong>et</strong> pédagogique comme celui <strong>de</strong>l’école Honoré-Mercier <strong>et</strong> son actualisationpour une secon<strong>de</strong> année, ne selimitent pas à <strong>de</strong>s considérations techniquesou syndicales, ou encore à <strong>de</strong>squestions <strong>de</strong> gestion <strong>du</strong> personnel. Pourtous les acteurs concernés, la compréhension<strong>et</strong> l’engagement liés auproj<strong>et</strong>, qui prend forme par l’agir <strong>de</strong>chacun, sont évolutifs. Ces <strong>de</strong>ux élémentssont proportionnels à la prise <strong>de</strong>conscience effectuée par chacun à traversl’exercice <strong>de</strong> son rôle.Pour objectiver c<strong>et</strong> agir indivi<strong>du</strong>el, collectif<strong>et</strong> même institutionnel, cinqbalises <strong>de</strong> l’ordre <strong>du</strong> développement<strong>de</strong> l’agir humain vers l’autonomie onttranscendé toutes les actions <strong>et</strong> lesintentions d’action. Ces balises sontindépendantes <strong>de</strong>s finalités initiales <strong>du</strong>proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’appropriation <strong>de</strong> laréforme qui est sur la planche à <strong>de</strong>ssin<strong>du</strong> ministère <strong>de</strong> l’É<strong>du</strong>cation. Il va <strong>de</strong>soi qu’elles ne sont pas exhaustives <strong>et</strong>ne sont que <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> repère perm<strong>et</strong>tantd’interpréter la construction<strong>de</strong> la réalité inhérente à l’agir <strong>de</strong>s différentsacteurs au cours <strong>de</strong> la réalisation<strong>du</strong> proj<strong>et</strong>. Elles constituent enquelque sorte une lun<strong>et</strong>te d’approchequi perm<strong>et</strong> d’interpréter la réalité <strong>de</strong>son école, sa réalité comme apprenant<strong>et</strong> comme agent <strong>de</strong> changement <strong>et</strong>d’évolution dans le domaine <strong>de</strong> l’é<strong>du</strong>cation.L’ordre <strong>de</strong> présentation <strong>de</strong> cesbalises n’a pas d’importance.La première <strong>de</strong>s cinq balises est forméepar la définition <strong>et</strong> la mise en place<strong>du</strong> contexte <strong>du</strong> proj<strong>et</strong>, par exempleune appropriation adaptée <strong>de</strong> laréforme <strong>du</strong> curriculum qui prend enconsidération la problématique <strong>du</strong>décrochage scolaire dans le milieu,pour ensuite déterminer la responsabilité<strong>et</strong> le rôle <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s acteurs.Photo : Denis GaronDans la perspective selon laquelle lebut <strong>de</strong> la formation est d’amener unepersonne à développer son agir plutôtque d’imiter un ensemble <strong>de</strong> gestesidéal, comme il est mentionné dans leproj<strong>et</strong> é<strong>du</strong>catif qui est actuellement envoie <strong>de</strong> réécriture, l’équipe-école aprécisé, en le construisant progressivement,le contexte d’évolution <strong>de</strong>sélèves, <strong>de</strong>s membres <strong>du</strong> personnel <strong>et</strong><strong>de</strong>s partenaires sociaux avec lesquelselle intervient. On a fait place à unevision d’équipe élargie, <strong>de</strong> telle manièreque tous les agents d’é<strong>du</strong>cation qui interviennentà différents titres à l’écolesoient partie prenante au proj<strong>et</strong> d’unemanière active, collégiale <strong>et</strong> consensuelle.L’ouverture aux partenaires sociaux <strong>et</strong>à la communauté environnante estapparue essentielle. On se doit égalementd’associer à ce proj<strong>et</strong> tant lesélèves que les parents, <strong>et</strong> ce, dès ledépart. Chaque agent d’é<strong>du</strong>cation doitse sentir engagé par son agir à l’égard<strong>du</strong> proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> son école que va légitimerson conseil d’établissement <strong>et</strong> approuverson groupe d’appartenance oud’instances <strong>de</strong> représentation.La <strong>de</strong>uxième balise est formée par lanécessité <strong>du</strong> connu pour se dirigervers l’inconnu. Pour y arriver, il faut sedonner <strong>du</strong> temps <strong>et</strong> <strong>de</strong>s moyens pourréfléchir indivi<strong>du</strong>ellement <strong>et</strong> collectivementsur les actions à entreprendredans le cadre d’une construction collective<strong>de</strong> la dynamique <strong>du</strong> proj<strong>et</strong> pédagogiqueenvisagé.Dans la perspective selon laquelle c’està partir <strong>de</strong> l’agir d’une personne ques’effectue tout nouveau développement<strong>de</strong> c<strong>et</strong> agir, comme le mentionne leproj<strong>et</strong> é<strong>du</strong>catif, l’équipe-école élargie afait le bilan <strong>du</strong> contexte é<strong>du</strong>catif, pédagogique<strong>et</strong> administratif antérieur auproj<strong>et</strong>. C’est à partir <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te évaluationcontextualisée <strong>de</strong>s besoins <strong>et</strong> <strong>de</strong>s centresd’intérêt <strong>de</strong>s enfants que l’on pouvaitalors donner une couleur locale auxcomposantes pédagogiques, é<strong>du</strong>catives<strong>et</strong> administratives <strong>du</strong> proj<strong>et</strong> pédagogiquemis en branle. Ce bilan exige <strong>du</strong>temps <strong>de</strong> réflexion.La troisième balise est constituéepar l’adaptation ou l’éclatement <strong>de</strong> lasacro-sainte organisation scolaire.Dans la perspective selon laquelle lacapacité d’une personne à adapter sonagir aux trois environnements (personnel,physique <strong>et</strong> social) se développepar la confrontation à <strong>de</strong>s problèmes,qui amènent c<strong>et</strong>te personne à trouverdiverses solutions, comme il est indiquédans le proj<strong>et</strong> é<strong>du</strong>catif, il <strong>de</strong>venaitnécessaire <strong>de</strong> rem<strong>et</strong>tre en question uneorganisation scolaire immuable endépit <strong>de</strong>s problèmes qu’elle tendait àperpétuer. La plupart <strong>du</strong> temps, l’écoleest structurée en fonction <strong>de</strong> c<strong>et</strong>teorganisation scolaire, alors que cela<strong>de</strong>vrait être carrément le contraire.L’école <strong>de</strong>vait sortir <strong>de</strong>s ornières creuséespar les contraintes d’organisationscolaire. Le proj<strong>et</strong> pédagogique ne doitpas être limité par une contrainteinformatique ou administrative. Il n’y apas <strong>de</strong> solution miracle, mais, pour réaliserun tel proj<strong>et</strong>, il importe <strong>de</strong> faire unelecture différente <strong>de</strong> la réalité usuelle.Déjà <strong>de</strong> nombreuses écoles explorent<strong>de</strong> nouvelles façons <strong>de</strong> faire sur le plan<strong>de</strong> l’organisation scolaire par exempleen prévoyant <strong>de</strong>ux pério<strong>de</strong>s consécutivesen français <strong>de</strong> cinquième secondaire,afin que les élèves se familiarisentVIE 26 <strong>Vie</strong> pédagogique 121, novembre-décembre2001
- Page 3 and 4: Numéro 121Novembre-décembre 2001R
- Page 5 and 6: Après leurs collègues du primaire
- Page 7 and 8: formation, l’échec de l’école
- Page 9 and 10: et son manche, le marteau permet de
- Page 11 and 12: l’innovation sera plus grande. L
- Page 13 and 14: un objet d’analyse et de théoris
- Page 15 and 16: au grand dam de tous ceux qui nousa
- Page 17 and 18: M me Crevier en favorise l’emploi
- Page 19 and 20: «Si la réforme n’avait pas ét
- Page 21 and 22: L’école secondaire du Tournesola
- Page 23: par la suite. Le premier est assez
- Page 27 and 28: Un terrain aussi fertile pour lapé
- Page 29 and 30: C’estun directeur d’école enth
- Page 31 and 32: Le milieu scolaire en général et
- Page 33 and 34: QUAND ENSEIGNEMENTRIME AVEC CHANGEM
- Page 35 and 36: début de l’année, il n’en res
- Page 37 and 38: Vie pédagogique 121, novembre-déc
- Page 39 and 40: commencer un nouveau livre, elle le
- Page 41 and 42: 2. favoriser les processus de réso
- Page 43 and 44: de lui. Et une préparation minutie
- Page 45 and 46: conscience que le temps appartient
- Page 47 and 48: au Régime pédagogique ne sont pas
- Page 49 and 50: 2. DANS QUELLE MESURE LESOBJECTIFS
- Page 51 and 52: que le Ministère a dû y renoncer
- Page 53 and 54: évolution, pas une révolution »,
- Page 55 and 56: EN CONCLUSIONPour clore cette table
- Page 57 and 58: leurs outils d’évaluation desapp
- Page 59 and 60: Le grand projet que représentel’
- Page 61 and 62: Lorsque, dans une école, quelqu’
- Page 63 and 64: le plaçant dans un contexte quidon
- Page 65 and 66: ce qui sera publié dans le journal
- Page 67 and 68: notions à travailler, et, surtout,
- Page 69 and 70: entre les lignesBROUHAHA AUTOUR DE
- Page 71 and 72: Histoire de rireChers lecteurs et l