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Fiche 1 - Haut-Commissariat de la république en Polynésie française

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HAUT-COMMISSARIAT DE LA REPUBLIQUEEN POLYNESIE FRANÇAISEFICHES<strong>Fiche</strong> 1 : Le cimetière<strong>Fiche</strong> 2 : Les concessions funéraires<strong>Fiche</strong> 3 : Les funérailles<strong>Fiche</strong> 4 : Les inhumations<strong>Fiche</strong> 5 : Les exhumations-DIPAC - BP 115 - 98713 Papeete – Tél. : (689) 50 60 74 – Télécopie : (689) 50 60 78 – www.polynesie-francaise.pref.gouv.fr


HAUT-COMMISSARIAT DE LA REPUBLIQUEEN POLYNESIE FRANÇAISE<strong>Fiche</strong> 1 : Le cimetièreLe maire, ou à défaut le haut commissaire, doit pourvoir d’urg<strong>en</strong>ce à ce que toute personne décédéesoit inhumée décemm<strong>en</strong>t 1 sans qu’aucune distinction ou prescription particulière pour <strong>de</strong>s motifsreligieux ou issue <strong>de</strong>s circonstances qui ont accompagné le décès du défunt ne soit établie lors <strong>de</strong>sfunérailles 2 .Cette reconnaissance du droit à <strong>la</strong> sépulture oblige ainsi les maires 3 à consacrer à l’inhumation <strong>de</strong>sdéfunts un ou plusieurs terrains spécialem<strong>en</strong>t aménagés à cet effet. Toutefois, les communesdispos<strong>en</strong>t d’un dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> dix ans à compter <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>trée <strong>en</strong> vigueur <strong>de</strong> l’ordonnance du 5 octobre 2007soit jusqu’au 5 octobre 2017 pour r<strong>en</strong>dre effective ces dispositions.Dès lors, toute personne ayant droit à une sépulture <strong>de</strong> famille, justifiant d’un domicile 4 ou décédéesur le territoire d’une commune peut prét<strong>en</strong>dre à être inhumée au sein du cimetière communal 5 .Il résulte que le cimetière prés<strong>en</strong>te trois caractéristiques ess<strong>en</strong>tielles : il doit être public, obligatoireet neutre.Hormis le cas <strong>de</strong>s sépultures instituées sur <strong>de</strong>s propriétés privées, le cimetière fait parti <strong>de</strong>sdép<strong>en</strong>dances du domaine public 6 <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne publique dont il relève et si le plus souv<strong>en</strong>t il s’agit<strong>de</strong> cimetières communaux, mais <strong>de</strong>s cimetières intercommunaux peuv<strong>en</strong>t être gérés dans le cadred’un établissem<strong>en</strong>t public intercommunal ou dans le cadre d’un accord <strong>en</strong>tre chaque communeconcernée 7 .Si le maire dispose <strong>de</strong> nombreuses prérogatives <strong>en</strong> <strong>la</strong> matière comme d’assurer <strong>la</strong> police ducimetière et <strong>de</strong>s funérailles 8 , sa gestion relève <strong>de</strong> <strong>la</strong> compét<strong>en</strong>ce du conseil municipal et répond àune réglem<strong>en</strong>tation spécifique 9 .I- Institution et gestion du cimetière communalLe cimetière est un lieu public civil 10 où il est interdit <strong>de</strong> faire apparaître dans les partiescommunes 11 une quelconque spécificité re<strong>la</strong>tive aux différ<strong>en</strong>tes confessions, seules les tombespeuv<strong>en</strong>t faire apparaître <strong>de</strong>s signes particuliers propres à <strong>la</strong> religion <strong>de</strong> chaque défunt 12 .1 article L 2213-7 du CGCT2 article L 2213-9 du CGCT3 article L 2223-1 du CGCT.4 La notion <strong>de</strong> domicile s’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d au s<strong>en</strong>s <strong>la</strong>rge et trouve égalem<strong>en</strong>t à s’appliquer lorsque <strong>de</strong>s personnes ont étédomiciliées au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune durant une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> leur vie.5 article L-2223-3 du CGCT6 CE, 28juin 1935, Marecar ; les cimetières sont <strong>de</strong>s ouvrages publics.7 RM JOAN Q, 4 déc989, p. 5345.8 article L 2213-8 du CGCT99 CE, 20 janvier 1984, Association consistoriale israélite <strong>de</strong> Marseille c/ Me Rouquette10 Le principe <strong>de</strong> non-discrimination consacrée par <strong>la</strong> loi re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> liberté <strong>de</strong>s funérailles <strong>en</strong> 1887 n’a cep<strong>en</strong>dant pasété confirmé par l’ext<strong>en</strong>sion <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi concernant <strong>la</strong> séparation <strong>de</strong>s Eglises et <strong>de</strong> l’Etat <strong>en</strong> Polynésie française.11 La stricte neutralité s’impose à l’ Administration pour l’organisation et le fonctionnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s services publics et pourles monum<strong>en</strong>ts publics sur lesquels il est interdit d’apposer tout signe ou emblème religieux.1


Toutefois, si <strong>la</strong> création <strong>de</strong> cimetières confessionnels est interdite, le maire dispose <strong>de</strong> toute <strong>la</strong><strong>la</strong>titu<strong>de</strong> pour créer <strong>de</strong>s « carrés confessionnels 13 » au sein <strong>de</strong>s cimetières communaux 14 permettant,<strong>de</strong> ce fait, d’accé<strong>de</strong>r aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s particulières <strong>de</strong>s familles 15 .Cep<strong>en</strong>dant, le cimetière doit rester consacré <strong>en</strong> priorité aux inhumations <strong>en</strong> service ordinaire cequi implique qu’un nombre suffisant <strong>de</strong> terrains doit être gratuitem<strong>en</strong>t mis à <strong>la</strong> disposition <strong>de</strong>sfamilles pour une durée minimum <strong>de</strong> cinq ans, <strong>la</strong> concession <strong>de</strong>meurant l’exception.1. Les conditions <strong>de</strong> création, d’ agrandissem<strong>en</strong>t et d’aménagem<strong>en</strong>t du cimetièreLes cimetières ainsi que l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s constructions immobilières et leurs accessoires 16constitu<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s ouvrages publics et les dommages qui leurs sont imputables relèv<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> catégorie<strong>de</strong>s dommages <strong>de</strong> travaux publics 17 .Les règles re<strong>la</strong>tives ses conditions <strong>de</strong> création et d’agrandissem<strong>en</strong>t sont i<strong>de</strong>ntiques 18 et permett<strong>en</strong>t<strong>de</strong> définir l’autorité compét<strong>en</strong>te pour l’instituer.a) Autorités compét<strong>en</strong>tesLa légis<strong>la</strong>tion funéraire impose une réglem<strong>en</strong>tation qui diffère selon le lieu d’imp<strong>la</strong>ntation ducimetière, et <strong>la</strong> décision re<strong>la</strong>tive à sa création ou à son agrandissem<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>d <strong>la</strong> forme :- Soit d’une délibération du conseil municipal pour :- les communes non urbaines ;- les communes qui déci<strong>de</strong>nt d’imp<strong>la</strong>nter leur cimetière hors du périmètre d’agglomération ;- les communes qui souhait<strong>en</strong>t imp<strong>la</strong>nter leur cimetière à l’intérieur du périmètred’agglomération mais à plus <strong>de</strong> 35 mètres <strong>de</strong>s habitations.- Soit d’une autorisation du haut commissaire 19 :- lorsque le cimetière doit être imp<strong>la</strong>nté au sein du périmètre d’agglomération 20 à moins <strong>de</strong> 35mètres <strong>de</strong>s habitations <strong>de</strong> <strong>la</strong> communes urbaine.Dans le cas où <strong>la</strong> délibération du conseil municipal nécessite une autorisation du haut commissaire,<strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> doit être transmise au chef <strong>de</strong> subdivision administrative accompagnée obligatoirem<strong>en</strong>t- d’un p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> situation faisant apparaître les habitations ainsi que les puits et toute autreconstruction ;- d’une notice <strong>de</strong> prés<strong>en</strong>tation du projet accompagné d’un p<strong>la</strong>n d’aménagem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s constructions<strong>en</strong>visagées ;12 article L 2223-12 du CGCT13 Le maire, et lui seul, peut <strong>en</strong> vertu <strong>de</strong> ses pouvoirs <strong>de</strong> police déterminer l’emp<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s concessions et doncautoriser les regroupem<strong>en</strong>ts confessionnels <strong>de</strong>s sépultures au sein du cimetière communal. Ce pouvoir propre quiapparti<strong>en</strong>t au maire ne peut être ni délégué au conseil municipal, ni au haut commissaire.14 La création <strong>de</strong> « carrés confessionnels » ne peut avoir lieu que dans l’espace réservées aux concessions et non <strong>en</strong>terrain commun.15 Circ.min. Intérieur n° 75-603, 28 nov. 1975, n° 91-30, 14 février 1991 et circ. NOR/INT/A :08/00038 /C, 19 février2008.16 Chapelle, monum<strong>en</strong>ts y édifiés, sépultures collectives ou <strong>en</strong> élévation dites « <strong>en</strong>feus », …17 CE, 5 mars 1952, Commune <strong>de</strong> Louey.18 RM,JOAN Q, 11 sept.1989,P.4070.19 article L 2223-1 du CGCT20 CE, 23 déc 1887, Toret : « Le périmètre d’une agglomération est le périmètre extérieur <strong>de</strong>s constructions groupées ou<strong>de</strong>s <strong>en</strong>clos qu’ils joign<strong>en</strong>t immédiatem<strong>en</strong>t. »2


- <strong>de</strong> l’état du nombre <strong>de</strong> décès <strong>en</strong>registrés par <strong>la</strong> commune au cours <strong>de</strong>s cinq <strong>de</strong>rnières années ;- d’une étu<strong>de</strong> hydrogéologique du terrain concerné.b) Le choix du terrainLe choix <strong>de</strong>s terrains consacrés aux inhumations reste libre sous réserve que leur surface soit cinqfois plus ét<strong>en</strong>due à celle jugée nécessaire pour y déposer le nombre présumé <strong>de</strong> morts qui peuv<strong>en</strong>t yêtre <strong>en</strong>terrés chaque année 21 .Pour ce faire, lorsque <strong>la</strong> création ou l’ext<strong>en</strong>sion du cimetière justifie un caractère d’utilité publique,l’autorité compét<strong>en</strong>te pourra avoir recours à <strong>la</strong> procédure d’expropriation 22 si les atteintes portées à<strong>la</strong> propriété ou aux sites <strong>en</strong>vironnants ne sont pas trop excessives <strong>en</strong> rapport <strong>de</strong> l’intérêt qu’elleprés<strong>en</strong>te 23 .Toutefois, si après <strong>de</strong>s recherches effectives il s’avère impossible pour <strong>la</strong> commune <strong>de</strong> disposer <strong>de</strong>terrains suffisants sur son territoire pour y créer son cimetière, il peut être établi sur le territoired’une autre commune 24 .Par ailleurs, l’autorité compét<strong>en</strong>te doit toujours veiller dans son choix à ce que les conditionsd’hygiène, <strong>de</strong> sécurité et <strong>de</strong> salubrité publiques soi<strong>en</strong>t respectées notamm<strong>en</strong>t celles liées aux risquesd’inondations. La consultation non obligatoire d’un hydrogéologue dont l’avis reste purem<strong>en</strong>tconsultatif apparaît recommandé 25 .Ainsi, paraiss<strong>en</strong>t plus adaptées les parcelles les moins exposées au soleil, v<strong>en</strong>tilées et non sujettes à<strong>la</strong> stagnation <strong>de</strong>s eaux <strong>en</strong> cas <strong>de</strong> précipitations abondantes. Le maire pouvant interv<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> vertu <strong>de</strong>ses pouvoirs <strong>de</strong> police à ce sujet à tout mom<strong>en</strong>t.c) L’ ossuaire communalL’ossuaire communal correspond à un emp<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>t conv<strong>en</strong>ablem<strong>en</strong>t aménagé et <strong>de</strong>stiné à recevoirles restes mortels exhumés <strong>de</strong>s concessions reprises. Il peut consister <strong>en</strong> un caveau ou une simplefosse.Sa construction est obligatoire pour les communes qui délivr<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s concessions funéraires et doitêtre affecté définitivem<strong>en</strong>t à perpétuité par un arrêté du maire au sein du cimetière 26 .En l’abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> restes retrouvés et pour éviter l’anonymat, les noms <strong>de</strong>s personnes inhuméesdoiv<strong>en</strong>t être consignés dans un registre t<strong>en</strong>u à <strong>la</strong> disposition du public et peuv<strong>en</strong>t être gravés sur unmatériau durable au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> l’ossuaire 27 .d) Le lieu dépôt temporaire <strong>de</strong>s défuntsLe cimetière doit égalem<strong>en</strong>t prévoir un caveau provisoire correspondant à un local prévu pour<strong>en</strong>treposer les cercueils <strong>en</strong> att<strong>en</strong>te d’inhumation 28 .21 article L 2223-1 du CGCT22 CE, 28 juin 1951,Choignes.CAA, Bor<strong>de</strong>aux, 2005. La régu<strong>la</strong>rité <strong>de</strong> <strong>la</strong> procédure d’expropriation <strong>en</strong> matièred’agrandissem<strong>en</strong>t est appréciée par le juge <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie du bi<strong>la</strong>n.23 CE, 31 oct. 1990, Min. Intérieur C/assoc. <strong>de</strong> déf<strong>en</strong>se et <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s collines du Mas B<strong>la</strong>nc <strong>de</strong>s Alpilles.24 CE, 15 mai 1914, Commune <strong>de</strong> Livry25 Voir Problème posé par <strong>la</strong> prés<strong>en</strong>ce d’eaux dans les cimetières, 1 er septembre 2001, carrefourlocal.sénat.fr.26 article L 2223-4 du CGCT27 Q n° 22242 JO Sénat du 1 er mars 200728 article R 2213-29 du CGCT3


Le dépôt <strong>en</strong> caveau provisoire répond aux même conditions <strong>de</strong> dé<strong>la</strong>i qu’<strong>en</strong> matière d’inhumation etne peut avoir lieu :- si le décès s’est produit <strong>en</strong> Polynésie française 24 heures au moins et six jours au plus aprèsle décès ;- si le décès a lieu hors <strong>de</strong> Polynésie française, six jours au plus après l’<strong>en</strong>trée du corps <strong>en</strong>France ;Des dérogations <strong>de</strong> dé<strong>la</strong>i peuv<strong>en</strong>t être accordées par le haut commissaire <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>scirconstances particulières.e) La création <strong>de</strong> carrés confessionnels 29Afin <strong>de</strong> répondre aux att<strong>en</strong>tes religieuses <strong>de</strong>s défunts, le maire peut rassembler les sépultures <strong>de</strong>mêmes confessions au sein <strong>de</strong> « carré confessionnels » ayant pour conséqu<strong>en</strong>ce d’imposer <strong>de</strong> fait<strong>de</strong>s « carrés » perpétuels au sein <strong>de</strong>s cimetières communaux dès lors que les religions <strong>de</strong>s défuntss’oppos<strong>en</strong>t à l’exhumation, <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong> corps voir <strong>la</strong> crémation.Dans cette hypothèse, l’inhumation ne pourra avoir lieu que dans le cadre d’une concession.L’institution <strong>de</strong> ces espaces confessionnels au sein du cimetière ne doit pas être isolé <strong>de</strong>s autresparties par une séparation matérielle <strong>de</strong> quelque nature que ce soit.Toutefois, le maire ne peut déci<strong>de</strong>r sur sa propre initiative du lieu <strong>de</strong> sépulture <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong>confession supposée du défunt 30 , et doit se limiter à <strong>en</strong>registrer le vœu du défunt ou <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong><strong>la</strong> famille à <strong>la</strong>quelle il peut donner suite.Il convi<strong>en</strong>dra alors au maire <strong>de</strong> s’assurer dans les faits <strong>de</strong> <strong>la</strong> confession <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne décédéeconcessionnaire car le regroupem<strong>en</strong>t confessionnel ne se confond pas avec le regroupem<strong>en</strong>tfamiliale 31 .Cep<strong>en</strong>dant, <strong>en</strong> cas <strong>de</strong> contestations le maire doit surseoir à statuer sur les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’autorisationd’inhumation et inviter les parties à saisir le juge civil plutôt que <strong>de</strong> régler les conflits familiaux etrisquer <strong>de</strong>s poursuites pénales pour non-respect <strong>de</strong> <strong>la</strong> volonté du défunt.2. Trans<strong>la</strong>tion et disparition d’un cimetièreLa décision re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> trans<strong>la</strong>tion d’un cimetière relève <strong>de</strong> <strong>la</strong> seule compét<strong>en</strong>ce du conseilmunicipal, à l’exception <strong>de</strong>s cimetières situés dans les communes urbaines et à l’intérieur <strong>de</strong>spérimètres d’agglomération à moins <strong>de</strong> 35 mètres <strong>de</strong>s habitations pour lesquels le haut commissaireest compét<strong>en</strong>t.a) Trans<strong>la</strong>tionLorsqu’un cimetière préexistant est saturé, certaines communes souhait<strong>en</strong>t opérer <strong>la</strong> trans<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>celui-ci, c’est-à-dire le désaffecter et transférer l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s sépultures dans un nouveaucimetière. La trans<strong>la</strong>tion implique donc nécessairem<strong>en</strong>t <strong>la</strong> création d’un nouveau cimetière.29 La circu<strong>la</strong>ire du 19 février 2008 précitée <strong>en</strong>courage officiellem<strong>en</strong>t <strong>la</strong> création <strong>de</strong> carrés confessionnels.30 TA Gr<strong>en</strong>oble, 5 juillet &993, Epoux Darmon.31 Voir circu<strong>la</strong>ire préc.4


La fermeture du cimetière préexistant pourra avoir lieu dès que les nouveaux emp<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>ts sontprêts à recevoir les nouvelles inhumations et impose à ce qu’il reste dans l’état où il se trouve sansque l’on puisse <strong>en</strong> faire usage p<strong>en</strong>dant cinq ans.Toutefois, <strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion tolère que dans les cimetières désaffectés <strong>de</strong>s inhumations puiss<strong>en</strong>tcontinuer à avoir lieu dans les caveaux <strong>de</strong> famille édifiés à concurr<strong>en</strong>ce du nombre <strong>de</strong> p<strong>la</strong>cedisponibles au mom<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> fermeture sous condition que ceux-ci satisfass<strong>en</strong>t les prescriptionslégales d’hygiène et <strong>de</strong> salubrité et que l ‘affectation du sol à un autre usage n’a pas été reconnued’utilité publique 32 .b) Disparition définitive du cimetièrePassé le dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> cinq années, les cimetières désaffectés peuv<strong>en</strong>t être affermés par les communesauxquelles ils apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à condition qu’ils ne soi<strong>en</strong>t qu’<strong>en</strong>sem<strong>en</strong>cés ou p<strong>la</strong>ntés sans qu’il puisseêtre fait aucune fouille ou fondation pour <strong>de</strong>s constructions <strong>de</strong> bâtim<strong>en</strong>ts jusqu’à ce qu’il <strong>en</strong> soitautrem<strong>en</strong>t ordonné par le maire 33 .Ils ne pourront alors être aliénés qu’après un dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> dix années à compter <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnièreinhumation 34 et que tous les restes mortels ai<strong>en</strong>t été transférés. Cette charge qui incombe à <strong>la</strong>commune constitue une dép<strong>en</strong>se obligatoire 35 .Toutefois, il n’est pas imposé à <strong>la</strong> commune d’effectuer le transfert <strong>de</strong>s monum<strong>en</strong>ts funérairesexistants. Les opérations <strong>de</strong> démontage et <strong>de</strong> reconstruction rest<strong>en</strong>t à <strong>la</strong> charge <strong>de</strong>s héritiers ouayants droits 36 mais aucune disposition n’interdit cep<strong>en</strong>dant <strong>la</strong> commune d’ y participer si elle lesouhaite.Lors du dép<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s sépultures <strong>en</strong> terrain commun, le maire peut choisir au mom<strong>en</strong>t <strong>de</strong> leursreprises <strong>de</strong> transférer les restes mortels dans le nouvel ossuaire communal ou <strong>de</strong> faire procé<strong>de</strong>r àleur crémation 37 mais les titu<strong>la</strong>ires <strong>de</strong> concessions funéraires doiv<strong>en</strong>t pouvoir disposer dans l<strong>en</strong>ouveau cimetière d’un emp<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>t égal <strong>en</strong> superficie au terrain qui leur avait été concédé dans lecimetière désaffecté.3. L’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> du cimetièreL’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> du cimetière et les dép<strong>en</strong>ses qui s’y rapport<strong>en</strong>t font égalem<strong>en</strong>t partie <strong>de</strong>s chargesobligatoires 38 qui incomb<strong>en</strong>t à <strong>la</strong> commune et s’appliqu<strong>en</strong>t nécessairem<strong>en</strong>t à <strong>la</strong> clôture <strong>de</strong>scimetières, à <strong>la</strong> reprise <strong>de</strong>s concessions abandonnées ainsi qu’à l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> <strong>de</strong>s parties communesincluant les opérations <strong>de</strong> désherbages, <strong>la</strong> taille <strong>de</strong>s arbres, le ramassage <strong>de</strong>s bacs à déchets, ou<strong>en</strong>core l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> <strong>de</strong>s passages inter-tombes.En revanche, l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> <strong>de</strong>s emp<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>ts concédés apparti<strong>en</strong>t exclusivem<strong>en</strong>t aux concessionnaire,et à leurs ayants droit.32 article L 2223-6 du CGCT33 article L 2223-8 du CGCT34 article L 2223-8 du CGCT35 article L 2321-2, 14 al du CGCT36 CE, 11 décembre 1963, Dame Despax.37 RM n, JOAN, 21 juin 199938 article L 2321-2, 14 al du CGCT5


Néanmoins, face aux outrages du temps, certains emp<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>ts et monum<strong>en</strong>ts édifiés se dégra<strong>de</strong>nt,notamm<strong>en</strong>t pour les concessions abandonnées, ce qui autorise les communes à mettre <strong>en</strong> œuvre <strong>la</strong>procédure <strong>de</strong> reprise légalem<strong>en</strong>t prévue par le CGCT.4. La procédure <strong>de</strong> reprise <strong>de</strong>s tombes <strong>en</strong> terrain communAu terme du dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> rotation minimal <strong>de</strong> 5 ans ou du dé<strong>la</strong>i fixé dans le règlem<strong>en</strong>t intérieur instituélors <strong>de</strong> <strong>la</strong> création du cimetière communal, le conseil municipal dispose <strong>de</strong> <strong>la</strong> faculté <strong>de</strong> pouvoirrepr<strong>en</strong>dre le terrain pour une nouvelle sépulture par un arrêté faisant connaître <strong>la</strong> date à <strong>la</strong>quelle <strong>la</strong>reprise aura lieu et le dé<strong>la</strong>i <strong>la</strong>issé aux familles pour retirer les objets et signes funéraires existantssur ces terrains.Cet arrêté doit être affiché aux portes <strong>de</strong> <strong>la</strong> mairie et du cimetière, publié dans <strong>la</strong> presse et êtr<strong>en</strong>otifié aux membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille. A compter <strong>de</strong> sa publication, les propriétaires d’objetspérissables <strong>en</strong>treposés sur les tombes (couronnes, croix,…) dispos<strong>en</strong>t d’un dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> trois mois pourrepr<strong>en</strong>dre leurs bi<strong>en</strong>s.II- Règlem<strong>en</strong>t intérieur et police du cimetière1. Règlem<strong>en</strong>t intérieur du cimetièreEn vertu <strong>de</strong> ses pouvoirs <strong>de</strong> police générale et spéciale, le maire peut 39 pr<strong>en</strong>dre un règlem<strong>en</strong>tintérieur du cimetière après concertation du conseil municipal afin d’<strong>en</strong> réglem<strong>en</strong>ter l’accès, fixerles horaires d’ouverture et <strong>de</strong> fermeture, prescrire <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong> maint<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> bon état <strong>de</strong>conservation et <strong>de</strong> solidité les monum<strong>en</strong>ts funéraires ou simplem<strong>en</strong>t pour réglem<strong>en</strong>ter lescomportem<strong>en</strong>ts à l’intérieur 40 .Le règlem<strong>en</strong>t doit distinguer c<strong>la</strong>irem<strong>en</strong>t les dispositions qui relèv<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> compét<strong>en</strong>ce du conseilmunicipal <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> police appart<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> propre au maire.En effet, si <strong>la</strong> gestion du domaine public communal nécessite <strong>de</strong>s décisions qui relèv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> principe<strong>de</strong> <strong>la</strong> compét<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l’assemblée municipale, il <strong>en</strong> va différemm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> cimetière <strong>de</strong>puisun r<strong>en</strong>versem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> jurispru<strong>de</strong>nce qui se justifie par <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong> concilier dans un domaines<strong>en</strong>sible ces principes avec ceux les pouvoirs <strong>de</strong> police que déti<strong>en</strong>t le maire.Il résulte que <strong>la</strong> modification d’un règlem<strong>en</strong>t intérieur quel que soit le nom qui lui est donnédoit interv<strong>en</strong>ir sous forme d’arrêté et <strong>de</strong> lui seul. Une délibération qui déci<strong>de</strong>rait d’unnouveau règlem<strong>en</strong>t serait <strong>en</strong>tachée d’incompét<strong>en</strong>ce et donc susceptible d’annu<strong>la</strong>tion 41 .2. Pouvoirs du maire <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> police du cimetièreLe maire doit assurer « <strong>la</strong> police du cimetière et <strong>de</strong>s funérailles 42 ».Ainsi, tous les actes <strong>de</strong> police relèv<strong>en</strong>t <strong>de</strong> sa compét<strong>en</strong>ce exclusive contrairem<strong>en</strong>t à <strong>la</strong> gestion ducimetière qui relève du conseil municipal.39 La commune n’a aucune obligation d’instituer un règlem<strong>en</strong>t municipal <strong>de</strong> cimetière, mais celui-ci peut utilem<strong>en</strong>tcontribuer à prév<strong>en</strong>ir d’év<strong>en</strong>tuels conflits.40 Voir modèle <strong>en</strong> annexe41 Voir à ce sujet <strong>la</strong> procédure <strong>de</strong> modification d’un règlem<strong>en</strong>t intérieur d’un cimetière, www.<strong>la</strong>viecommunale.fr.42 article L 2213-8 et L 2213-9 du CGCT6


A ce titre, il doit veiller à l’application <strong>de</strong> <strong>la</strong> réglem<strong>en</strong>tation <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant toutes les mesures qu’il jugeutiles et opportunes pour faire maint<strong>en</strong>ir le bon ordre et garantir <strong>la</strong> déc<strong>en</strong>ce et <strong>la</strong> neutralité au seindu cimetière communal 43 .A cet effet, il est chargé d’<strong>en</strong> assurer l’hygiène, <strong>la</strong> salubrité, <strong>la</strong> sécurité et <strong>la</strong> tranquillité publiques etne peut établir <strong>de</strong> distinctions pour <strong>de</strong>s motifs religieux <strong>en</strong> ce qui concerne les inhumations oul’aspect extérieur <strong>de</strong>s parties publiques <strong>en</strong> vertu <strong>de</strong> <strong>la</strong> possibilité reconnue aux familles <strong>de</strong> toutes lesreligions à pouvoir s’y faire inhumer.Mais, si le maire déti<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong>rges prérogatives <strong>en</strong> <strong>la</strong> matière, elles ne l’autoris<strong>en</strong>t pas à pouvoirinterv<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> matière d’esthétisme 44 puisque « tout particulier peut sans autorisation faire p<strong>la</strong>cer sur<strong>la</strong> fosse d’un par<strong>en</strong>t ou d’un ami une pierre sépulcrale ou autre signe distinctif <strong>de</strong> sépulture. »Ainsi, le maire ne peut fixer les dim<strong>en</strong>sions maximales <strong>de</strong>s monum<strong>en</strong>ts érigés sur les fosses, limiterle type <strong>de</strong> monum<strong>en</strong>t qui peuv<strong>en</strong>t être p<strong>la</strong>cées sur les tombes 45 ou interdire <strong>la</strong> pose <strong>de</strong> clôture autour<strong>de</strong>s emp<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>ts concédés 46 .Aussi, tant que les monum<strong>en</strong>ts ne mett<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong> péril <strong>la</strong> sécurité <strong>de</strong>s personnes, seules lesinfractions aux règles d’urbanisme interv<strong>en</strong>ant dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> construction du monum<strong>en</strong>tfunéraire autoris<strong>en</strong>t le maire à prononcer par un arrêté motivé l’arrêt <strong>de</strong>s travaux <strong>en</strong> cours 47 .Les mesures prises par le maire au titre <strong>de</strong> <strong>la</strong> police <strong>de</strong>s cimetières doiv<strong>en</strong>t toujours être exercéesdans un but d’intérêt général et font l’objet d’un contrôle approfondi <strong>de</strong> <strong>la</strong> part du juge administratifqui vérifie notamm<strong>en</strong>t l’adéquation <strong>de</strong>s mesures adoptées avec les buts poursuivis.Une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> jurispru<strong>de</strong>nce abondante <strong>en</strong> <strong>la</strong> matière permet <strong>de</strong> mieux i<strong>de</strong>ntifier les possibilités etles limites du maire :a) Police <strong>de</strong> l’hygiène, <strong>de</strong> <strong>la</strong> salubrité et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritéLa responsabilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> cimetière peut être <strong>en</strong>gagée <strong>en</strong> cas <strong>de</strong> manquem<strong>en</strong>taux règles <strong>de</strong> sécurité autorisant le maire à pouvoir :- réglem<strong>en</strong>ter les p<strong>la</strong>ntations d’arbres et imposer une limitation à <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong>s arbustesd’ornem<strong>en</strong>t 48 ;- imposer l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> <strong>de</strong>s concessions qui doiv<strong>en</strong>t être maint<strong>en</strong>ues <strong>en</strong> bon état ;- imposer l’isolem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s cercueils dans les caveaux <strong>de</strong> famille ;- subordonner à une déc<strong>la</strong>ration 49 <strong>en</strong> mairie toute construction <strong>de</strong> monum<strong>en</strong>t funéraire ;- imposer <strong>de</strong>s ordres pour l’emp<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s fosses ;- interdire tout affichage ou autres signes aux murs et portes du cimetière ;- imposer <strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur et <strong>la</strong> hauteur minimale <strong>de</strong> chaque case <strong>de</strong> caveau <strong>en</strong> vue <strong>de</strong> faciliter <strong>la</strong><strong>de</strong>sc<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s cercueils ;- réglem<strong>en</strong>ter ou interdire <strong>la</strong> construction ou l’utilisation <strong>de</strong> caveaux au-<strong>de</strong>ssus du sol(<strong>en</strong>feus) 50 .43 A ce titre, il veille à l’application <strong>de</strong>s lois et décrets et règlem<strong>en</strong>t régissant les cimetières.44 CE, 11 mars 1983, Commune <strong>de</strong> Bures-sur-Yvette45 Ces dispositions val<strong>en</strong>t aussi bi<strong>en</strong> pour les inhumations <strong>en</strong> service ordinaire que pour les inhumations sur les terrainsconcédés, CE, 23 juin 1911, Téoulé et Baux.46 article L 2223-12 du CGCT ;47 CAA, Marseille, 9 juill. 2007.48 CE, 7 janvier 1953, Sieur <strong>de</strong> Saint Mathurin49 mais pas à une autorisation50 Ce, sect, 18 mars 1932, Frédéric Bertrand7


) Police <strong>de</strong> <strong>la</strong> déc<strong>en</strong>ceEn vertu <strong>de</strong> <strong>la</strong> déc<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s cimetières, le maire peut <strong>en</strong> interdire l’accès à toute personne quicommet un acte contraire dû au respect <strong>de</strong>s personnes défuntes comme par exemple :- être vêtu d’une t<strong>en</strong>ue qui porte atteinte au respect dû aux défunts ;- prés<strong>en</strong>ter un état d’ivresse ;- faire pénétrer <strong>de</strong>s chi<strong>en</strong>s ;- fumer ou s’adonner à <strong>de</strong>s chants non liturgiques ;- déposer <strong>de</strong>s ordures ou former à l’intérieur du cimetière un dépôt <strong>de</strong> matériaux funérairescomme <strong>de</strong>s croix, <strong>de</strong>s grilles ou tous autres objets funéraires ;- pénétrer à l’intérieur <strong>en</strong> véhicule automobile ;A cette bonne fin, le maire peut nommer <strong>de</strong>s ag<strong>en</strong>ts chargés <strong>de</strong> <strong>la</strong> gar<strong>de</strong> du cimetière.c) Police du bon ordre et <strong>de</strong> <strong>la</strong> tranquillitéLe mainti<strong>en</strong> du bon et <strong>de</strong> <strong>la</strong> tranquillité autorise le maire à pouvoir :- contrôler les inscriptions p<strong>la</strong>cées sur les pierres tumu<strong>la</strong>ires ou les monum<strong>en</strong>ts funéraires etlégalem<strong>en</strong>t refuser une inscription injurieuse ou irrespectueuse;- fixer les horaires d’ouverture et <strong>de</strong> fermeture du cimetière ;- interdire toute manifestation non re<strong>la</strong>tive aux convois funèbres et aux cérémonies ayant pourobjet le culte <strong>de</strong>s morts ;- refuser l’attribution d’une concession dans un lieu déterminé <strong>en</strong> désignant une autre partiedu cimetière où l’inhumation doit avoir lieu ;- interdire l’usage <strong>de</strong> véhicules trop puissants, d’outil<strong>la</strong>ges mécaniques à proximité immédiate<strong>de</strong>s tombes ou <strong>de</strong> matériaux <strong>de</strong> résistances insuffisantes pour <strong>la</strong> construction ou <strong>la</strong>décoration <strong>de</strong>s tombes ;- réglem<strong>en</strong>ter l’accès <strong>de</strong>s véhicules d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> ;- ordonner <strong>la</strong> suppression <strong>de</strong>s inscriptions funéraires <strong>de</strong> nature à troubler l’ordre.d) Limites du pouvoir <strong>de</strong> police du maireLe maire ne peut pas sans excé<strong>de</strong>r ses pouvoirs :- établir dans le cimetière <strong>de</strong>s distinctions ou <strong>de</strong>s prescriptions particulières à raison <strong>de</strong>scroyances ou du culte du défunt ou <strong>de</strong>s circonstances qui ont accompagné sa mort ;- déterminer les dim<strong>en</strong>sions, <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong>s monum<strong>en</strong>ts funéraires et les ornem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong>décoration 51 sauf pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> sécurité liées au mainti<strong>en</strong> du bon ordre et <strong>de</strong> <strong>la</strong> déc<strong>en</strong>cedu cimetière 52 ;- déterminer trois types <strong>de</strong> monum<strong>en</strong>ts funéraires seulem<strong>en</strong>t 53 ;- déci<strong>de</strong>r que les sépultures <strong>en</strong> terrain commun soit individualisé par un tumulus gazonné 54 ;51 CE, 18 février 1972, Chambre syndicale <strong>de</strong>s <strong>en</strong>treprises artisanales du bâtim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>Haut</strong>e Garonne c/ Commune <strong>de</strong>Toulouse ; <strong>la</strong> loi n° 2008 du 19 décembre 2008 qui institue un nouvel article offrant <strong>la</strong> possibilité au maire <strong>de</strong> pouvoirfixer <strong>de</strong>s dim<strong>en</strong>sions maximales <strong>de</strong>s monum<strong>en</strong>ts érigés sur les fosses n’a pas été ét<strong>en</strong>due à <strong>la</strong> Polynésie française.52 Le maire peut légalem<strong>en</strong>t refuser l’édification d’un monum<strong>en</strong>t qui ne permettrait pas l’<strong>en</strong>trée <strong>de</strong>s cercueils dans lecaveau (CE, 25 juillet 1986, Railhet)53 CE, 18 février 1972, Chambre syndicale <strong>de</strong>s <strong>en</strong>treprises artisanales du bâtim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>Haut</strong>e Garonne c/ Commune <strong>de</strong>Toulouse54 CE, 18 février 1972, Chambre syndicale <strong>de</strong>s <strong>en</strong>treprises artisanales du bâtim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>Haut</strong>e Garonne c/ Commune <strong>de</strong>Toulouse ; Tout particulier peut sans autorisation, faire p<strong>la</strong>cer sur <strong>la</strong> fosse d’un par<strong>en</strong>t ou d’un ami une pierre sépulcraleou autre signe indicatif <strong>de</strong> sépulture (art. L 2223-12 du CGCT)8


- imposer aux concessionnaires l’obligation <strong>de</strong> s’adresser au gardi<strong>en</strong> du cimetière pourl’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> <strong>de</strong>s tombes 55 ;- prescrire l’<strong>en</strong>lèvem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s croix, inscriptions ou emblèmes religieux p<strong>la</strong>cés sur lestombes 56 sauf à <strong>en</strong> démonter une atteinte manifestem<strong>en</strong>t grave à l’ordre public 57 ;- prescrire <strong>la</strong> fermeture du cimetière communal <strong>la</strong> veille et l’avant veille <strong>de</strong> certaines fêtes 58 ;- interdire <strong>de</strong> manière absolue l’<strong>en</strong>trée <strong>de</strong>s véhicules r<strong>en</strong>dant impossible les transportsnécessaires à <strong>la</strong> construction et à l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> <strong>de</strong>s tombes 59 ;- interdire d’<strong>en</strong>tourer les sépultures <strong>en</strong> terrain commun d’une clôture 60 ;- prescrire l’<strong>en</strong>lèvem<strong>en</strong>t d’une pierre sépulcrale p<strong>la</strong>cée sur une fosse avant l’expiration dudé<strong>la</strong>i prévu pour <strong>la</strong> remise <strong>en</strong> service <strong>de</strong> cette fosse 61 ;- apposer <strong>de</strong>s scellés sur un caveau funéraire qui relève <strong>de</strong> <strong>la</strong> seule compét<strong>en</strong>ce du juge ;- pr<strong>en</strong>dre <strong>de</strong>s mesures d’exécution d’office alors que l’urg<strong>en</strong>ce n’est pas établie 62 .III- Droit pénal funéraireLe co<strong>de</strong> pénal réprime trois catégories d’infractions <strong>en</strong> matière d’inhumation et <strong>de</strong> sépulture :1. Les inhumations irrégulièresLe fait <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r ou <strong>de</strong> faire procé<strong>de</strong>r à l’inhumation d’une personne sans aucune autorisationpréa<strong>la</strong>ble <strong>de</strong> l’officier public ou <strong>en</strong> vio<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s dispositions légis<strong>la</strong>tives et réglem<strong>en</strong>taires re<strong>la</strong>tivesaux dé<strong>la</strong>is prévus <strong>en</strong> cette matière constitue une infraction réprimée par une contrav<strong>en</strong>tion <strong>de</strong> 5emec<strong>la</strong>sse 63 .Ces peines s’appliqu<strong>en</strong>t à celui qui a ordonné l’inhumation ainsi qu’au ministre du culte qui y aprocédé 64 . Les personnes morales peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t être déc<strong>la</strong>rées responsables pénalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>cette infraction 65 .Ainsi, <strong>en</strong> cas <strong>de</strong> litige ou <strong>de</strong> doute re<strong>la</strong>tif au mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> sépulture du défunt, le maire doit surseoir auxobsèques et inviter <strong>la</strong> partie <strong>la</strong> plus dilig<strong>en</strong>te à s’adresser à l’autorité judiciaire seule compét<strong>en</strong>tepour statuer du litige.Toutefois, si le défunt a succombé <strong>en</strong> raison d’une ma<strong>la</strong>die infectieuse et que <strong>de</strong> gravesinconvéni<strong>en</strong>ts pour <strong>la</strong> santé publique sont avérés <strong>en</strong> l’abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> caveau provisoire où le corps peutêtre déposé <strong>en</strong> att<strong>en</strong>dant <strong>la</strong> décision, le maire peut prescrire son inhumation immédiate après rapportécrit d’un mé<strong>de</strong>cin.55 CE, 6 décembre 191256 CE,12 janvier 191057 CE, 12 mai 2004, Assoc. Vajra Triomphant58 CE, 29 avril 190459 CE, 19 février 191560 CE, 1 er juillet 192561 CE, 23 juin 191162 CE, 30 mars 1938, Sieur Lancy63 article R 645-6 du co<strong>de</strong> pénal64 Cass. crim. 23 janvier 1914. En l’espèce, un ministre du culte avait procédé à l’inhumation d’une personne décédée à<strong>la</strong> seule vue <strong>de</strong> l’autorisation <strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>t délivrée par le sous-préfet et sans qu’un permis d’inhumer n’ait été délivrépar un officier <strong>de</strong> l’état civil.65 Article 131-41 du co<strong>de</strong> pénal9


2. Les atteintes au respect dû aux mortsLe légis<strong>la</strong>teur punit non seulem<strong>en</strong>t les atteintes portées aux tombeaux, sépultures ou monum<strong>en</strong>tsédifiés à <strong>la</strong> mémoire <strong>de</strong>s morts, mais égalem<strong>en</strong>t tout acte qui t<strong>en</strong>d directem<strong>en</strong>t à violer le respect dûaux morts 66 .Lorsque ces infractions ont été commises à raison <strong>de</strong> l’appart<strong>en</strong>ance ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> non-appart<strong>en</strong>ance,vraie ou supposée, <strong>de</strong>s personnes décédées à une ethnie, une nation, une race ou une religiondéterminée, <strong>la</strong> peine est aggravée 67 .Les bijoux et autres objets trouvés dans <strong>de</strong>s caveaux, <strong>de</strong>s cercueils, <strong>de</strong>s fosses communes et <strong>de</strong>sconcessions non r<strong>en</strong>ouvelées ne doiv<strong>en</strong>t pas être considérées comme <strong>de</strong>s choses volontairem<strong>en</strong>tabandonnées.Ainsi, les fossoyeurs qui s’appropri<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s objets commett<strong>en</strong>t le délit <strong>de</strong> vol par personne chargéed’une mission <strong>de</strong> service public.L'accomplissem<strong>en</strong>t volontaire d'un acte portant directem<strong>en</strong>t atteinte au respect dû aux mortscaractérise l'élém<strong>en</strong>t int<strong>en</strong>tionnel <strong>de</strong>s délits <strong>de</strong> vio<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> sépultures et d'atteintes à l'intégrité <strong>de</strong>scadavres 68 .Tomb<strong>en</strong>t sous le coup <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi, non seulem<strong>en</strong>t l’auteur principal mais égalem<strong>en</strong>t les coauteurs oucomplices.3. Le recel <strong>de</strong> cadavreLe fait <strong>de</strong> receler un cadavre d’une personne victime d’un homici<strong>de</strong> ou décédée <strong>de</strong>s suites <strong>de</strong>viol<strong>en</strong>ces est égalem<strong>en</strong>t réprimé par le co<strong>de</strong> pénal 69 .66 Article 225-17 du co<strong>de</strong> pénal ; 1an d’emprisonnem<strong>en</strong>t et une am<strong>en</strong><strong>de</strong> <strong>de</strong> 15 000 euros67 Article 225-18 du co<strong>de</strong> pénal ; 2 à 5 ans d’emprisonnem<strong>en</strong>t et 75 000 euros d’am<strong>en</strong><strong>de</strong>68 Cass, ch crim, 25 oct. 2000, n° 00-82.152.69 Article 434-710


HAUT-COMMISSARIAT DE LA REPUBLIQUEEN POLYNESIE FRANÇAISE<strong>Fiche</strong> 2 : Les concessions funérairesLors du décès d’un proche, les héritiers qui souhait<strong>en</strong>t fon<strong>de</strong>r une sépulture particulière doiv<strong>en</strong>tgénéralem<strong>en</strong>t payer le prix <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>terrem<strong>en</strong>t et <strong>la</strong> réservation d’un emp<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>t dans un cimetière sile défunt n’avait pris aucune disposition <strong>de</strong> son vivant.Ainsi, si l’ét<strong>en</strong>due du cimetière le permet 1 , les personnes <strong>en</strong> charge <strong>de</strong> pourvoir aux funéraillespeuv<strong>en</strong>t alors acquérir une concession funéraire 2 , c'est-à-dire un droit d’occupation du domainepublic, dont <strong>la</strong> jouissance est accordée spécifiquem<strong>en</strong>t pour installer sa sépulture, celle <strong>de</strong> sa familleou <strong>de</strong>s personnes nommém<strong>en</strong>t désignées pour une durée temporaire ou plus rarem<strong>en</strong>t perpétuelle.Le plus souv<strong>en</strong>t, il s’agit d’un terrain nu, libre <strong>de</strong> tout restant mortuaire sur lequel les bénéficiairespeuv<strong>en</strong>t faire creuser à leurs frais un caveau, poser une stèle, édifier une tombe, mais il peutégalem<strong>en</strong>t s’agir <strong>de</strong>s cases <strong>de</strong> columbarium réservées au dépôt d’urnes.Il revi<strong>en</strong>t alors généralem<strong>en</strong>t au maire sur délégation du conseil municipal d’établir uneconv<strong>en</strong>tion 3 ou un arrêté m<strong>en</strong>tionnant explicitem<strong>en</strong>t toutes les caractéristiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> concessionfunéraire accordée qui ne <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>dra effective qu’après recouvrem<strong>en</strong>t préa<strong>la</strong>ble du prix fixé 4 par leconseil municipal.Les différ<strong>en</strong>tes catégories <strong>de</strong> concessions funéraires instituées par <strong>la</strong> loi ont pour effet <strong>de</strong>règlem<strong>en</strong>ter les autorisations d’inhumation. Ainsi, les emp<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>ts concédés peuv<strong>en</strong>t l’être soit àtitre individuel permettant l’inhumation exclusive <strong>de</strong> son titu<strong>la</strong>ire, soit à titre familial visant àregrouper les personnes défuntes unies par les li<strong>en</strong>s du sang ou <strong>en</strong>core à titre collectif permettant lesregroupem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> personnes défuntes nommém<strong>en</strong>t désignées à l’acte par son titu<strong>la</strong>ire.Cep<strong>en</strong>dant, si le bénéficiaire d’une concession a droit à une paisible possession <strong>de</strong> son terrain quilui accor<strong>de</strong> <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> pouvoir <strong>la</strong> transmettre par voie <strong>de</strong> succession ou <strong>de</strong> donation, il ne peut<strong>en</strong> aucun cas <strong>la</strong> cé<strong>de</strong>r à titre onéreux, les concessions funéraires étant hors commerce.Ni précaire, ni révocable 5 , <strong>la</strong> concession funéraire octroie à son titu<strong>la</strong>ire un régime très protecteurqui s’appar<strong>en</strong>te à un quasi droit <strong>de</strong> propriété, confiant <strong>de</strong>s prérogatives et <strong>de</strong>s obligationsparticulières tant à <strong>la</strong> commune qu’au titu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> <strong>la</strong> concession qui poursuiv<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s logiquesdiverg<strong>en</strong>tes.1 article L 2223-1 du CGCT2 Il <strong>en</strong> résulte que les concessions funéraires sont <strong>de</strong>s contrats administratifs par détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi. Il <strong>en</strong> va <strong>de</strong>même pour les contrats portant occupation <strong>de</strong>s cases d’un columbarium.3 La conv<strong>en</strong>tion doit être établit <strong>en</strong> trois exemp<strong>la</strong>ires, un pour chaque partie contractante et un <strong>de</strong>stiné aux archivescommunales.4 article L 2223-15 du CGCT, le conseil municipal détermine le prix <strong>de</strong>s concessions par délibération, et applique untarif différ<strong>en</strong>cié pour chaque catégorie <strong>de</strong> concession qui peut être modulé selon les avantages procurés par chaqueemp<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>t.5 CE, 2 octobre 1955, Delle Meline1


Sources <strong>de</strong> nombreux conflits <strong>en</strong>tre les communes et leurs administrés, les concessions funérairesfont souv<strong>en</strong>t l’objet d’interrogations que les réc<strong>en</strong>tes jurispru<strong>de</strong>nces et nombreuses réponsesministérielles essai<strong>en</strong>t d’éc<strong>la</strong>irer.I- Caractères généraux <strong>de</strong>s concessions funérairesLe droit à <strong>la</strong> sépulture a été r<strong>en</strong>du obligatoire à toutes les communes <strong>de</strong> Polynésie française 6dans le cadre <strong>de</strong> l’exercice <strong>de</strong> leurs compét<strong>en</strong>ces. Toutefois, le co<strong>de</strong> général <strong>de</strong>s collectivitésterritoriales accor<strong>de</strong> un dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> dix ans pour mettre <strong>en</strong> œuvre ces nouvelles dispositions à compter<strong>de</strong> l’<strong>en</strong>trée <strong>en</strong> vigueur <strong>de</strong> l’ordonnance du 5 octobre 2007 soit jusqu’au 5 octobre 2017.1. La délivrance <strong>de</strong>s concessionsa) Institution <strong>de</strong>s concessionsLe droit à <strong>la</strong> sépulture obligatoire est à distinguer du droit à concession qui reste subordonné à <strong>la</strong>condition que l’ét<strong>en</strong>due <strong>de</strong>s cimetières le permette 7 . La création <strong>de</strong>s concessions est doncfacultative pour <strong>la</strong> commune.Il apparti<strong>en</strong>t au conseil municipal 8 <strong>de</strong> choisir librem<strong>en</strong>t s’il déci<strong>de</strong> ou non <strong>de</strong> prévoir que certainesparcelles du cimetière soi<strong>en</strong>t cédées afin d’instituer <strong>de</strong>s sépultures particulières sans pouvoirtoutefois <strong>en</strong> imposer le régime exclusif.En effet, une personne qui remplit les conditions visées au CGCT 9 doit toujours pouvoir êtreinhumée <strong>en</strong> service ordinaire 10 , c'est-à-dire <strong>en</strong> terrain commun mis gratuitem<strong>en</strong>t à <strong>la</strong> disposition par<strong>la</strong> commune pour une durée limitée <strong>de</strong> rotation <strong>de</strong> cinq années minimum.Dans cette optique, il est admis que le conseil municipal puisse accor<strong>de</strong>r <strong>la</strong> possibilité aux héritiers<strong>de</strong> <strong>la</strong> personne inhumée <strong>de</strong> transformer <strong>la</strong> sépulture <strong>en</strong> service ordinaire <strong>en</strong> concession funéraire.b) Les conditions d’octroi d’une concessionL’attribution d’une concession funéraire n’est possible que pour les personnes physiques et estdélivrée par le maire qui a reçu délégation du conseil municipal 11 , au nom <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune sur <strong>la</strong><strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s intéressés.Il apparti<strong>en</strong>t au maire <strong>de</strong> définir l’emp<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> chaque concession qui n’est pas t<strong>en</strong>u d’accor<strong>de</strong>rl’emp<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>t souhaité par le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur 12 . Cep<strong>en</strong>dant l’erreur qui résulte <strong>de</strong> <strong>la</strong> concession d’unemp<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>t déjà attribué quelques années auparavant à une autre famille constitue une empriseirrégulière.6 article L 2223-1 du CGCT7 article L 2223-13 du CGCT8 La délibération du conseil municipal doit justifier que l’ét<strong>en</strong>due du cimetière communal permet toujours d’y effectuer<strong>de</strong>s inhumations <strong>en</strong> service ordinaire <strong>en</strong> annexant un état <strong>de</strong>s lieux précisant <strong>la</strong> capacité du cimetière, <strong>la</strong> répartition <strong>en</strong>tresépultures communes et sépultures privatives, nombre <strong>de</strong> décès annuel, effectif <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion, etc.…9 article L 2223-3 du CGCT10 article L 2213-7 du CGCT11 article L 2122-22 alinéa 8 ; CAA <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux, 18/11/2008. Le maire doit avoir reçu une délégation expresse duconseil municipal. Tant que <strong>la</strong> délégation subsiste, le conseil municipal ne peut délivrer <strong>de</strong>s autorisations individuelles.En revanche, <strong>la</strong> délégation ne doit pas avoir une portée trop générale <strong>la</strong>issant les règles générales <strong>de</strong> délivrance et <strong>de</strong>reprise à l’appréciation du maire qui <strong>de</strong>meur<strong>en</strong>t <strong>la</strong> compét<strong>en</strong>ce du conseil municipal.12 CE, 28 janvier 1925, Valès.2


Le droit d’obt<strong>en</strong>ir une concession funéraire dans le cimetière communal résulte <strong>de</strong> <strong>la</strong> jurispru<strong>de</strong>nceadministrative et non <strong>de</strong>s conditions posées par le droit à une inhumation au cimetière communalposées à l’article L 2223-3 du CGCT.Ainsi, <strong>de</strong>s communes octroi<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s concessions à <strong>de</strong>s personnes ne bénéficiant d’aucun droit àinhumation.L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> jurispru<strong>de</strong>nce permet <strong>de</strong> distinguer <strong>de</strong>ux régimes <strong>de</strong> conditions d’octroi à concessionqui diffèr<strong>en</strong>t selon qu’il s’agit d’une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> initiale ou d’une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> émanant d’une personnedéjà bénéficiaire d’une concession funéraire au sein du cimetière communal.- Cas d’une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> initialePuisqu’aucune disposition légale cont<strong>en</strong>ue dans le CGCT 13 n’impose <strong>de</strong> conditions aux personnespouvant bénéficier d’une concession au sein d’une commune, à partir du mom<strong>en</strong>t où <strong>la</strong> communea décidé <strong>de</strong> recourir à <strong>la</strong> technique <strong>de</strong> <strong>la</strong> concession funéraire, chaque citoy<strong>en</strong> apparaît libre<strong>de</strong> pouvoir choisir <strong>la</strong> commune qu’il affectionne afin d’y être inhumer.Néanmoins, toutes les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> concession ne peuv<strong>en</strong>t être satisfaites compte t<strong>en</strong>u <strong>de</strong> l’espacedisponible ce qui autorise le maire à pouvoir refuser l’attribution d’une concession pour <strong>de</strong>s motifs<strong>de</strong> police du cimetière (tels le manque <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ce 14 ou liés à <strong>de</strong>s risques <strong>de</strong> troubles à l’ordre public)ou <strong>en</strong>core parce que le requérant prés<strong>en</strong>te une insuffisance <strong>de</strong> li<strong>en</strong> avec <strong>la</strong> commune.Ainsi, l’attribution d’une concession peut être légalem<strong>en</strong>t refusée au requérant qui n’est pasdomicilié dans <strong>la</strong> commune 15 . Les conditions imposées par le conseil municipal peuv<strong>en</strong>t êtreégalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core plus restrictives <strong>en</strong> précisant que le fait qu’un habitant possè<strong>de</strong> unepropriété dans <strong>la</strong> commune ne suffit pas à lui autoriser une concession 16 .Toutefois, si les maires ont toujours eu t<strong>en</strong>dance à vouloir réserver les p<strong>la</strong>ces à leurs habitants, lejuge administratif a été am<strong>en</strong>é à sanctionner les abus <strong>de</strong>s pratiques <strong>de</strong>s communes qui instituai<strong>en</strong>tun « droit d’<strong>en</strong>trée » 17 <strong>en</strong> augm<strong>en</strong>tant le prix <strong>de</strong>s concessions pour les personnes non domiciliées surson territoire et a conduit plus généralem<strong>en</strong>t, <strong>la</strong> jurispru<strong>de</strong>nce à interdire au maire <strong>de</strong> pouvoir refuserdiscrétionnairem<strong>en</strong>t toute attribution <strong>de</strong> concession.Ainsi, le maire qui refuse <strong>de</strong> délivrer une concession selon les modalités prescrites par le conseilmunicipal 18 commet un excès <strong>de</strong> pouvoir dès lors que l’autorisation <strong>de</strong>s concessions a été décidée etque <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce nécessaire existe.A ce titre, les usagers qui se verrai<strong>en</strong>t opposer un refus non fondé bénéfici<strong>en</strong>t d’une forte protection.Outre le fait que <strong>la</strong> décision est susceptible d’annu<strong>la</strong>tion <strong>en</strong>gageant <strong>la</strong> responsabilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> communequi peut se voir condamnée à in<strong>de</strong>mniser le préjudice moral et matériel, le juge administratifn’hésite pas adresser une injonction <strong>de</strong> délivrance <strong>de</strong> concession à <strong>la</strong> commune.13 article L 2223-13 du CGCT Cet article ne précise pas quelles sont les personnes auxquelles est ouverte cettepossibilité.14 CE, 26 octobre 1994, Melle Arii15 CE, 19 décembre 1994, M<strong>en</strong>nessier-l’H<strong>en</strong>oret16 CE 12 novembre 1992, Commune <strong>de</strong> Conceveureux17 La création par le conseil municipal d’un droit d’<strong>en</strong>trée pour les personnes décédées hors <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune, sansdomicile dans cette commune, ni droit à une sépulture <strong>de</strong> famille est illégale (CE, 10 décembre 1969, Commune <strong>de</strong>Nerville-<strong>la</strong>-forêt.18 Au regard notamm<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s dispositions prévues dans le règlem<strong>en</strong>t intérieur du cimetière3


- Cas d’une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> émanant d’un bénéficiaire d’une concession funéraire déjà attribuéeLe fait qu’une personne soit bénéficiaire d’une concession familiale ouvre droit à obt<strong>en</strong>ir un<strong>en</strong>ouvelle concession tant pour le fondateur que pour ses asc<strong>en</strong>dants et <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>dants 19 sous réservequ’ils n’ont pas été explicitem<strong>en</strong>t exclus au bénéfice <strong>de</strong> <strong>la</strong> concession par son titu<strong>la</strong>ire.Par conséqu<strong>en</strong>t, le maire ne saurait refuser une concession au seul motif que le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur <strong>en</strong>bénéficie déjà une.Dès lors, le maire se trouve dans une situation <strong>de</strong> compét<strong>en</strong>ce liée et ne pourra légalem<strong>en</strong>t refuserl’attribution d’une nouvelle concession qu’au motif d’un manque <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ces disponibles.- Importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> superficie <strong>de</strong>mandéeC<strong>la</strong>ssiquem<strong>en</strong>t, le juge administratif sanctionne le maire qui refuse <strong>de</strong> délivrer une concessionfunéraire pour <strong>de</strong>s motifs autres que le manque d’espace disponible, l’insuffisance <strong>de</strong> li<strong>en</strong> du<strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur avec <strong>la</strong> commune, l’abs<strong>en</strong>ce actuelle <strong>de</strong> <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>dance.Toutefois, une jurispru<strong>de</strong>nce réc<strong>en</strong>te a admis d’y ajouter le motif <strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> superficie<strong>de</strong>mandée.Le maire peut donc légalem<strong>en</strong>t refuser d’accor<strong>de</strong>r <strong>la</strong> superficie <strong>de</strong>mandée par le concessionnaire sicette <strong>de</strong>rnière est trop excessive par rapport à <strong>la</strong> superficie susceptible d’accueillir <strong>de</strong> nouvellessépultures alors même que <strong>de</strong>s espaces <strong>de</strong>meurai<strong>en</strong>t disponibles 20 .c) Le droit à inhumation d’après l’acte <strong>de</strong> concessionL’acte <strong>de</strong> concession détermine <strong>la</strong> ou les personnes qui y seront inhumées selon <strong>la</strong> volonté duconcessionnaire. Si <strong>la</strong> concession est aménagée <strong>en</strong> caveau, le droit à l’inhumation est limité aunombre <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ces dans le caveau, sauf réunion <strong>de</strong> corps.Il existe trois types <strong>de</strong> concession, qui peut être individuelle, collective ou familiale.La concession individuelle n’autorise que l’inhumation du titu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> <strong>la</strong> conv<strong>en</strong>tion.La concession collective n’autorise que les inhumations pour les personnes nommém<strong>en</strong>t désignées àl’acte. Ainsi, l’erreur autorisant l’inhumation d’un tiers dans <strong>la</strong> concession d’une autre personne 21<strong>en</strong>gage <strong>la</strong> responsabilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune.Il apparti<strong>en</strong>t donc au maire <strong>de</strong> vérifier lors <strong>de</strong> chaque <strong>de</strong>man<strong>de</strong> que <strong>la</strong> personne concernée est bi<strong>en</strong>celle inscrite sur l’acte <strong>de</strong> concession, et dans <strong>la</strong> négative, il doit s’opposer à l’inhumation dans <strong>la</strong>concession collective 22 .Dans le cas d’une sépulture <strong>de</strong> famille, le principe est que <strong>la</strong> concession passe aux héritiers du sangles plus proches et <strong>en</strong> état d’indivision perpétuelle, ce qui implique que le droit à l’inhumations’ét<strong>en</strong>d naturellem<strong>en</strong>t à son titu<strong>la</strong>ire mais aussi aux membres <strong>de</strong> sa famille comme les asc<strong>en</strong>dants,<strong>de</strong>sc<strong>en</strong>dants, alliés 23 , conjoint, <strong>en</strong>fants du conjoint et <strong>en</strong>fants adoptifs.19 CE, 5 décembre 1997, Commune <strong>de</strong> Bachy.20 CE, 25 juin 2008, Schiocchet21 CE, 29 mai 1970, Clém<strong>en</strong>t.22 RM n° 22890, JOAN 23 juillet 1990, p. 3531.23 Personne qui possè<strong>de</strong> un li<strong>en</strong> d’alliance, c’est à dire un li<strong>en</strong> juridique unissant chacun <strong>de</strong>s époux aux par<strong>en</strong>ts <strong>de</strong>l’autre (époux et beaux-par<strong>en</strong>ts) ou <strong>en</strong> ligne col<strong>la</strong>térale (l’époux et ses beaux-frères et belles-sœurs)4


Mais ce principe n’est pas absolu <strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>s que le titu<strong>la</strong>ire d’une telle concession peut <strong>en</strong> disposerà sa guise, soit <strong>en</strong> désignant lui-même ceux <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> sa famille qui pourront y avoir leursépulture, soit <strong>en</strong> conférant à l’un <strong>de</strong> ses héritiers le soin <strong>de</strong> désigner les personnes auxquellesapparti<strong>en</strong>dra le droit d’inhumation dans <strong>la</strong> concession, soit <strong>en</strong>core <strong>en</strong> excluant certains membres <strong>de</strong>sa famille 24 , par exemple par més<strong>en</strong>t<strong>en</strong>te familiale ou <strong>en</strong>core parce que le nombre <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ce estlimité.Aussi, si l’on souhaite faire bénéficier d’une concession familiale les membres d’un couple mêmemarié il convi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> veiller lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> rédaction <strong>de</strong> <strong>la</strong> conv<strong>en</strong>tion qui porte attribution <strong>de</strong> <strong>la</strong>concession à stipuler conjointem<strong>en</strong>t le nom <strong>de</strong> M. et Mme dont les membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille serai<strong>en</strong>texclus au cas d’omission ce qui s’avérerait être le cas <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>fant né d’un précé<strong>de</strong>nt lit d’unconjoint.D’autre part, malgré le caractère familial <strong>de</strong> <strong>la</strong> concession, le fondateur <strong>de</strong> <strong>la</strong> concession peutautoriser soit <strong>de</strong> son vivant, soit par testam<strong>en</strong>t, l’inhumation dans sa concession d’une personneétrangère 25 à sa famille mais unie à elle par <strong>de</strong>s li<strong>en</strong>s étroits d’affection ou <strong>de</strong> reconnaissance 26 .Le titu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> <strong>la</strong> concession se positionne donc comme le régu<strong>la</strong>teur du droit à être inhumé dans saconcession. Le maire ne peut s’opposer à sa volonté sauf pour <strong>de</strong>s motifs tirés <strong>de</strong> l’intérêt général 27 .En raison <strong>de</strong> <strong>la</strong> responsabilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune <strong>en</strong> matière d’inhumation et sous ces réserves, il estrecommandé au maire quand <strong>la</strong> personne à inhumer n’est pas incontestablem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille <strong>de</strong> nepas autoriser l’inhumation sans que soit justifiée le droit du défunt à une sépulture dans <strong>la</strong>concession et, lorsque celle-ci est indivise, sans le cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> tous les ayants droit.Par conséqu<strong>en</strong>t, <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>dants remplissant les conditions précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t exposées ont un droitégal à l’utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> sépulture, ce qui toutefois peut poser problème pour l’attribution <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>de</strong>rnière p<strong>la</strong>ce disponible lorsqu’il n’y a pas eu antérieurem<strong>en</strong>t une conv<strong>en</strong>tion à ce sujet.Il ne semble pas exister <strong>de</strong> jurispru<strong>de</strong>nce sur ce point précis et on ne peut que conseiller aux<strong>de</strong>sc<strong>en</strong>dants concernés soit <strong>de</strong> dégager <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ces supplém<strong>en</strong>taires par réduction <strong>de</strong> corps, soit <strong>de</strong>trouver un accord <strong>en</strong>tre eux ou év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t faire trancher leur différ<strong>en</strong>d par le juge.d) Erreur d’inhumation et responsabilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> communeLes erreurs d’inhumation <strong>en</strong>traîn<strong>en</strong>t <strong>la</strong> responsabilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune.Ainsi, sont constitutifs d’une emprise irrégulière :- l’inhumation d’un tiers dans <strong>la</strong> concession d’une autre personne ;- l’attribution d’une concession déjà octroyée et ses conséqu<strong>en</strong>ces comme le fait d’ôter lesmonum<strong>en</strong>ts funéraires construits et <strong>de</strong> disperser les restes mortels.Mais, lorsque <strong>la</strong> concession dans <strong>la</strong>quelle a été inhumée par erreur une personne étrangère n’a pas<strong>en</strong>core été utilisée, le concessionnaire ne peut exiger à <strong>la</strong> commune le mainti<strong>en</strong> <strong>de</strong> sa concession. Il24 RM n° 47006, JOAN du 26 octobre 1992, P. 4919.25 Voir notamm<strong>en</strong>t le cas <strong>de</strong>s <strong>en</strong>fants faa’amu <strong>en</strong> Polynésie française26 CE, 11 octobre 1957, Consorts Hérail ; CE 4 mars 1991, Argouet c/ Argouet, consacre l’autorisation d’inhumer unepersonne étrangère à <strong>la</strong> famille dans une concession familiale seulem<strong>en</strong>t si TOUS les co-titu<strong>la</strong>ires <strong>de</strong> <strong>la</strong> concession ontdonné leur accord. Le défaut d’accord fon<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’exhumation d’un étranger à une famille.27 CE, 11 octobre 1957, Consorts Hérails5


ne peut qu’obt<strong>en</strong>ir l’offre d’un terrain équival<strong>en</strong>t et s’il refuse, il ne peut obt<strong>en</strong>ir que <strong>de</strong>s dommageset intérêts.2. Durée, r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t et conversion <strong>de</strong>s concessionsa) La duréeQuatre catégories <strong>de</strong> concessions funéraires ont été instituées par <strong>la</strong> loi et se caractéris<strong>en</strong>t selon leurdurée :- temporaire : <strong>de</strong> 5 à 15 ans maximum ;- tr<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire : <strong>de</strong> 30 ans maximum ;- cinquant<strong>en</strong>aire : <strong>de</strong> 50 ans maximum ;- perpétuelle : durée illimitée.Le conseil municipal n’a pas l’obligation <strong>de</strong> ret<strong>en</strong>ir l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s catégories instituées 28 et peutchoisir <strong>de</strong> n’<strong>en</strong> proposer qu’une ou <strong>de</strong>ux, voire même <strong>de</strong> constituer plusieurs c<strong>la</strong>sses <strong>de</strong> concessionstemporaires (dix et quinze ans) ou <strong>en</strong>core <strong>de</strong> rev<strong>en</strong>ir sur ces choix.De même, une commune qui a créé <strong>de</strong>s concessions d’une certaine catégorie peut déci<strong>de</strong>r <strong>de</strong> ne plus<strong>en</strong> accor<strong>de</strong>r, mais sa décision ne vaut que pour l’av<strong>en</strong>ir et n’affecte pas les concessions accordéesantérieurem<strong>en</strong>t.b) Les ayants droit et le r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> concessionLorsqu’une concession vi<strong>en</strong>t à expiration après <strong>la</strong> mort du fondateur décédé, le Conseil d’Etat aposé le principe selon lequel elle doit, sur <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du plus dilig<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s héritiers naturels etmoy<strong>en</strong>nant le paiem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>de</strong>vance fixée par le tarif <strong>en</strong> vigueur à <strong>la</strong> date du r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t,être r<strong>en</strong>ouvelée au profit <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>sdits héritiers naturels héritiers.Ce r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t a simplem<strong>en</strong>t pour effet <strong>de</strong> pér<strong>en</strong>niser <strong>la</strong> situation antérieure. Autrem<strong>en</strong>t dit, ler<strong>en</strong>ouve<strong>la</strong>nt ne <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t pas « nouveau et seul concessionnaire », même s’il est seul à payer, il nes’approprie ni le titre <strong>de</strong> concession, ni le caveau, ni le monum<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> concession.- Les obligations <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t et <strong>de</strong> conversion <strong>de</strong>concessionLa principale obligation qui pèse sur <strong>la</strong> commune est <strong>de</strong> <strong>de</strong>voir r<strong>en</strong>ouveler indéfinim<strong>en</strong>t uneconcession funéraire au bénéfice <strong>de</strong> son titu<strong>la</strong>ire ou <strong>de</strong> ses ayants droit au même <strong>en</strong>droit hormis si<strong>de</strong>s motifs d’ordre public justifie un dép<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>t.De même, le conseil municipal ne peut refuser <strong>la</strong> conversion d’une concession <strong>en</strong> une autre pourune plus longue 29 durée si <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> a été effectuée dans les <strong>de</strong>ux ans qui suiv<strong>en</strong>t son expiration 30 ,ou dans les cinq années précé<strong>de</strong>ntes <strong>la</strong> date d’échéance lorsqu’une nouvelle inhumation y a eu lieu.Pour une concession temporaire, <strong>la</strong> commune n’est pas t<strong>en</strong>ue d’accepter le r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t effectuépar un non-héritier mais ri<strong>en</strong> ne lui interdit <strong>de</strong> l’accepter. Ce tiers étranger n’a cep<strong>en</strong>dant aucundroit sur cette concession qui conserve le nom <strong>de</strong> son titu<strong>la</strong>ire.28 article L 2223-14 du CGCT29 article L 2223-16 du CGCT30 article L 2223-15 du CGCT6


Le défaut <strong>de</strong> paiem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> nouvelle re<strong>de</strong>vance dont le prix applicable est celui <strong>en</strong> vigueur au jourdu r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t 31 , autorise le retour du terrain concédé à <strong>la</strong> commune selon <strong>la</strong> procédure <strong>de</strong>reprise décrite ci-après. Il ne peut cep<strong>en</strong>dant être effectif qu’après un dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans révolusaprès l’expiration <strong>de</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> pour lequel le terrain a été concédé.3. Reprise et rétrocession <strong>de</strong>s concessionsLa reprise et <strong>la</strong> rétrocession <strong>de</strong> concession répon<strong>de</strong>nt à l’objectif commun d’assurer une meilleuregestion du cimetière. Ces <strong>de</strong>ux procédures se distingu<strong>en</strong>t selon que l’initiative émane <strong>de</strong> <strong>la</strong>commune ou du titu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> <strong>la</strong> concession.a) Reprise d’une concession par <strong>la</strong> commune- Cas <strong>de</strong>s concessions temporairesLa commune peut repr<strong>en</strong>dre <strong>de</strong>s concessions à durée limitée. Il s’agit <strong>de</strong>s concessions temporaires,tr<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aires, cinquant<strong>en</strong>aires arrivant à échéance et n’ayant fait l’objet d’aucune <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t ou <strong>de</strong> conversion dans les dé<strong>la</strong>is prévus fixés à <strong>de</strong>ux ans. Il est important à noterque le défaut <strong>de</strong> paiem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> nouvelle re<strong>de</strong>vance <strong>en</strong>traîne les mêmes conséqu<strong>en</strong>ces.Dans le cadre <strong>de</strong> ces différ<strong>en</strong>tes hypothèses le maire est autorisé à repr<strong>en</strong>dre le terrain concédé sansavoir l’obligation <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre un arrêté <strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>s, <strong>de</strong> notifier cette reprise à <strong>la</strong> famille 32 ou mêmed’aviser ces <strong>de</strong>rnières <strong>de</strong>s exhumations consécutives aux reprises 33 .Néanmoins, ces concessions ne peuv<strong>en</strong>t être reprises que si <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière inhumation remonte àmoins <strong>de</strong> cinq ans 34 . Si tel n’est pas le cas, <strong>la</strong> sépulture est maint<strong>en</strong>ue, mais l’ex-titu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> <strong>la</strong>concession a perdu tous ses droits contractuels puisque <strong>la</strong> commune est <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ue propriétaire<strong>de</strong>s monum<strong>en</strong>ts, signes funéraires et caveaux (il y a retour dans le domaine privée <strong>de</strong> <strong>la</strong>commune) et repr<strong>en</strong>d ses droits sur l’emp<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>t (retour au domaine public communal).Toutefois, <strong>la</strong> reprise n’est qu’une faculté pour <strong>la</strong> commune et non une obligation.Dans ce cas, les restes mortels <strong>de</strong>s concessions reprises sont alors exhumés et immédiatem<strong>en</strong>t réinhumésdans un reliquaire i<strong>de</strong>ntifié déposé dans l’ossuaire 35 . Le maire peut égalem<strong>en</strong>t faireprocé<strong>de</strong>r à <strong>la</strong> crémation <strong>de</strong>s restes exhumés si aucune disposition testam<strong>en</strong>taire du défunt n’excluaitcette possibilité. Toutefois, l’abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> crématorium sur le territoire r<strong>en</strong>d cette dispositioninapplicable dans les faits.Les noms <strong>de</strong>s personnes pourront ainsi être gravées sur un dispositif établi <strong>en</strong> matériaux durablesau-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> l’ossuaire. A cette fin, les communes doiv<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>ir un registre afin d’y porter les noms<strong>de</strong>s personnes exhumées <strong>de</strong>s concessions même si aucun reste n’a été trouvé.- Cas <strong>de</strong>s concessions perpétuellesContrairem<strong>en</strong>t à leur dénomination, les concessions perpétuelles peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t faire l’objetd’un droit <strong>de</strong> reprise 36 lorsque après une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> tr<strong>en</strong>te ans, elles ont cessé d’être <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ues 37 .31 CE, 21 mai 2007, Pujol.32 CE, 26 juillet 1985, Lefèvre et autres.33 CE, 26 juillet 1985, Commune <strong>de</strong> Levallois-Perret.34 CE, 21 juin 1985, Consorts Fougeroux35 L 2223-4 du CGCT36 L 2223-17 du CGCT.7


Un constat d’état d’abandon doit alors être établi le maire par procès verbal et obligatoirem<strong>en</strong>tporté à <strong>la</strong> connaissance <strong>de</strong>s familles ainsi que du public.Si trois ans après une publicité régulièrem<strong>en</strong>t effectuée, <strong>la</strong> concession n’a toujours pas fait l’objet <strong>de</strong>travaux <strong>de</strong> rénovation, le maire peut alors saisir le conseil municipal qui statue sur l’opportunité <strong>de</strong><strong>la</strong> reprise <strong>de</strong> <strong>la</strong> concession perpétuelle.Après <strong>la</strong> reprise <strong>de</strong> <strong>la</strong> concession, le maire fait exhumer les restes <strong>de</strong>s personnes inhumées qui sontp<strong>la</strong>cés dans un cercueil <strong>de</strong> dim<strong>en</strong>sion appropriée qui peuv<strong>en</strong>t être, soit ré-inhumé immédiatem<strong>en</strong>tdans l’ossuaire communal, soit faire l’objet d’une crémation 38 si le défunt n’avait émis aucuneopposition <strong>de</strong> son vivant.Un arrêté du haut commissariat <strong>en</strong> cours d’é<strong>la</strong>boration doit v<strong>en</strong>ir préciser les conditions danslesquelles sont dressés les procès verbaux constatant l’état d’abandon, les modalités <strong>de</strong> <strong>la</strong> publicitéauprès <strong>de</strong>s familles, les mesures à pr<strong>en</strong>dre par les communes pour conserver les noms <strong>de</strong>s personnesinhumées, etc.…b) Rétrocession <strong>de</strong> concession à <strong>la</strong> commune 39La rétrocession d’une concession est admise par <strong>la</strong> jurispru<strong>de</strong>nce, qui ne <strong>la</strong> considère pas commeune v<strong>en</strong>te mais comme <strong>la</strong> fin à un contrat qui lie le concédant au concessionnaire. Cep<strong>en</strong>dant, leconseil municipal ou le maire sur sa délégation <strong>de</strong>meure libre <strong>de</strong> refuser l’offre <strong>de</strong> rétrocession <strong>de</strong> <strong>la</strong>concession 40 .Sous réserve <strong>de</strong> l’interprétation souveraine <strong>de</strong>s juges, pour être possible <strong>la</strong> procédure <strong>de</strong> rétrocessionexige que <strong>de</strong>ux conditions soi<strong>en</strong>t réunies, à savoir :- <strong>la</strong> concession doit être vi<strong>de</strong> <strong>de</strong> tout corps 41 .- <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> doit émaner du fondateur <strong>de</strong> <strong>la</strong> sépulture 42 , excluant les héritiers <strong>de</strong> <strong>la</strong> concession quirest<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>us <strong>de</strong> respecter le contrat passé par le fondateur <strong>de</strong> <strong>la</strong> sépulture.Ainsi, le titu<strong>la</strong>ire d’une concession peut r<strong>en</strong>oncer à tout droit sur une concession au profit <strong>de</strong> <strong>la</strong>commune contre remboursem<strong>en</strong>t du prix payé <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> durée écoulée.Néanmoins, <strong>la</strong> rétrocession ne doit jamais être une source <strong>de</strong> bénéfice pour son titu<strong>la</strong>ire.4. Les aménagem<strong>en</strong>ts du terrain concédéa) Le droit <strong>de</strong> constructionLe bénéficiaire d’une concession funéraire peut construire sur son terrain <strong>de</strong>s caveaux 43 , <strong>de</strong>smonum<strong>en</strong>ts, ou <strong>de</strong>s tombeaux 44 , faire clôturer sa parcelle 45 ou y effectuer <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntations sans que37 L’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> par une personne étrangère a pour effet <strong>de</strong> faire perdurer <strong>la</strong> concession.38 L 2223-4 du CGCT.39 Voir modèle <strong>de</strong> délibération <strong>de</strong> rétrocession d’une concession funéraire <strong>en</strong> annexe40 Q n° 105031, JOAN, 20 mars 2007 p.2947.41 CE, 30 mai 1962, Dame Cordier42 RM n° 7159, JOAN 2 juillet 2005, p. 6909.43 CE, 8 novembre 1993, Consorts S<strong>en</strong>tille.44 article L 2223-13 du CGCT45 La clôture ne doit cep<strong>en</strong>dant pas gêner <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion dans l’<strong>en</strong>ceinte du cimetière, le maire peut imposer <strong>de</strong>sconditions d’instal<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> clôture.8


ce<strong>la</strong> puisse lui être imposé 46 . Le concessionnaire reste propriétaire <strong>de</strong>s matériaux et autres signesfunéraires p<strong>la</strong>cés sur son terrain ce qui l’autorise à les retirer à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> sa concession.En principe, le droit <strong>de</strong> construction ne peut être limité par l’autorité municipale. Ainsi, les pouvoirs<strong>de</strong> police du maire ne lui permett<strong>en</strong>t pas d’interv<strong>en</strong>ir sur l’esthétisme <strong>de</strong>s monum<strong>en</strong>ts funéraires,d’interdire les emblèmes religieux ou <strong>de</strong> soumettre les constructions à autorisation préa<strong>la</strong>ble et ce,même sur une concession temporaire.Cep<strong>en</strong>dant, <strong>en</strong> cas <strong>de</strong> problème lié à <strong>la</strong> taille <strong>de</strong>s monum<strong>en</strong>ts, le maire peut dans le cadre <strong>de</strong> sespouvoirs <strong>de</strong> police imposer <strong>de</strong>s restrictions 47 pour le mainti<strong>en</strong> du bon ordre et <strong>de</strong> <strong>la</strong> déc<strong>en</strong>ce dans lecimetière.Ainsi, le maire pourra par exemple imposer <strong>de</strong>s conditions à l’instal<strong>la</strong>tion d’une clôture, interdiretoute construction qui r<strong>en</strong>drait impossible une inhumation 48 , préciser les spécifications techniques<strong>de</strong>s caveaux 49 , soumettre à un régime préa<strong>la</strong>ble <strong>de</strong> déc<strong>la</strong>ration 50 <strong>la</strong> construction <strong>de</strong> caveaux,prescrire l’isolem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s cercueils dans les caveaux <strong>de</strong> famille 51 , exiger que l’ouverture <strong>de</strong>s caveauxs’opère par le <strong>de</strong>ssus et non par l’avant, <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r et exiger un é<strong>la</strong>gage ou un abattage <strong>de</strong>sp<strong>la</strong>ntations à hautes tiges 52 sans pouvoir y procé<strong>de</strong>r d’office, fixer une hauteur maximum <strong>de</strong>s arbreset arbustes….Ces aménagem<strong>en</strong>ts au droit <strong>de</strong> construction se justifi<strong>en</strong>t dans le fait qu’un concessionnaire peut agirpour faire cesser le trouble qui serait porté à sa jouissance, soit par <strong>la</strong> commune concédante, soit pard’autres concessionnaires. Une atteinte portée à une concession n’est pas constitutive d’une voie <strong>de</strong>fait ou d’une emprise irrégulière mais d’une faute qui <strong>en</strong>gage <strong>la</strong> responsabilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune.b) Cas <strong>de</strong>s concessions comportant <strong>de</strong>s caveaux d’avanceDans l’optique <strong>de</strong> r<strong>en</strong>dre un service aux familles <strong>en</strong><strong>de</strong>uillées, <strong>de</strong>s concessions peuv<strong>en</strong>t parfois êtreaménagées au préa<strong>la</strong>ble <strong>en</strong> caveaux, <strong>la</strong> charge <strong>de</strong>s travaux rev<strong>en</strong>ant à une <strong>en</strong>treprise qui avancefournitures et services dans l’att<strong>en</strong>te d’un futur acheteur.Si cette pratique est admise <strong>en</strong> vertu <strong>de</strong>s prérogatives importantes dont bénéficie le maire 53 <strong>en</strong>matière <strong>de</strong> domanialité publique par <strong>la</strong> jurispru<strong>de</strong>nce du Conseil d’Etat 54 , le juge vérifie néanmoinsque le nombre d’aménagem<strong>en</strong>ts préfabriqués soit suffisamm<strong>en</strong>t faible afin <strong>de</strong> préserver <strong>la</strong> liberté <strong>de</strong>choix <strong>de</strong>s familles <strong>de</strong> pouvoir refuser <strong>de</strong> tels aménagem<strong>en</strong>ts et acquérir <strong>de</strong>s concessions libres <strong>de</strong>toute construction préa<strong>la</strong>ble.Les familles doiv<strong>en</strong>t toujours avoir <strong>la</strong> faculté <strong>de</strong> pouvoir choisir librem<strong>en</strong>t leur constructeur 55 .46 RM, n° 5976, JOAN du 8/11/1993, p. 3944.47 RM, JOAN 24 mai 199948 CE, 25 juillet 1986, Railhet49 CE, 18 février 1972, Chambre syndicale <strong>de</strong>s <strong>en</strong>treprises artisanales du bâtim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> haute Garonne50 et non d’autorisation51 CE, 7 août 1909, Epoux Bacconet52 CE, 19 avril 1907, Dame <strong>de</strong> Suremain53 Le conseil municipal peut pr<strong>en</strong>dre une délibération qui déci<strong>de</strong> après appel d’offres <strong>la</strong> construction <strong>de</strong> caveaux danscertaines concessions avant l’occupation par les concessionnaires à condition que les constructions <strong>de</strong> caveaux nes’ét<strong>en</strong><strong>de</strong>nt pas à <strong>la</strong> totalité <strong>de</strong>s emp<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>ts prévus par les concessions privées. (CE, 15 décembre 1997, Commune <strong>de</strong>Vitry-sur-Seine)54 CE, 9 juin 1995, Capeb.55 CE, 18 février 1972, Chambre syndicale <strong>de</strong>s <strong>en</strong>treprises artisanales du bâtim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> haute Garonne9


Les prix <strong>de</strong> v<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s concessions aménagées <strong>en</strong> caveaux ne doiv<strong>en</strong>t pas conduire à un quelconqueproduit financier pour <strong>la</strong> commune. Contrairem<strong>en</strong>t aux concessions, ces caveaux sont soumis à <strong>la</strong>TVA qui doit être retracée dans le budget annexe 56 .c) Le particu<strong>la</strong>risme <strong>de</strong>s <strong>en</strong>feusPour faire face au manque d’espace dans les cimetières <strong>de</strong>s communes, il s’est développé <strong>la</strong>pratique <strong>de</strong> construction <strong>de</strong>s <strong>en</strong>feus qui sont <strong>de</strong>s sépultures <strong>en</strong> élévation. En vertu <strong>de</strong> ses pouvoirsgénéraux, le maire est fondé à autoriser <strong>de</strong> telles constructions comme il peut les interdire mais il nedoit cep<strong>en</strong>dant pas ét<strong>en</strong>dre cette interdiction aux tombeaux existants et déjà utilisés saufcirconstances spéciales impliquant <strong>la</strong> nécessité absolue d’une telle mesure.Cep<strong>en</strong>dant, les <strong>en</strong>feus doiv<strong>en</strong>t être autorisés qu’à titre exceptionnel et à condition <strong>de</strong> ne pasprés<strong>en</strong>ter un risque pour <strong>la</strong> santé publique.Toute extraction <strong>de</strong> cercueil ou <strong>de</strong> restes mortels d’un <strong>en</strong>feu qui nécessite l’ouverture d’un caveauau-<strong>de</strong>ssus du sol est une exhumation.5. Entreti<strong>en</strong> <strong>de</strong>s concessionsL’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> <strong>de</strong>s emp<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>ts concédés apparti<strong>en</strong>t exclusivem<strong>en</strong>t aux concessionnaires, et à leursayants droit et peuv<strong>en</strong>t pour ce faire avoir recours à un <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eur privé sans que le maire puisseles obliger d’avoir recours aux services du fossoyeur communal 57 .Dans cette optique, le maire peut prescrire par arrêté, que tous les terrains concédés <strong>de</strong>vront être<strong>en</strong>tret<strong>en</strong>us par les concessionnaires, les monum<strong>en</strong>ts maint<strong>en</strong>us par eux <strong>en</strong> bon état <strong>de</strong> conservationet que toute pierre tumu<strong>la</strong>ire tombée ou brisée <strong>de</strong>vra être relevée et remise <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce par leconcessionnaire dans le dé<strong>la</strong>i d’un mois 58 .Toutefois, le maire ne peut y procé<strong>de</strong>r d’office, il doit utiliser <strong>la</strong> procédure <strong>de</strong> <strong>la</strong> sanction pénalepour vio<strong>la</strong>tion d’un règlem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> police 59 .6. Responsabilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune <strong>de</strong>s dommages subis par les sépultures privéesLes monum<strong>en</strong>ts funéraires érigés sur les terrains concédés sont <strong>de</strong>s bi<strong>en</strong>s privés et il apparti<strong>en</strong>t àleurs propriétaires <strong>de</strong> souscrire <strong>de</strong>s polices d’assurance qui couvr<strong>en</strong>t leur responsabilité civile du fait<strong>de</strong> ces constructions et <strong>de</strong>s dommages qui pourrai<strong>en</strong>t être subis par une sépulture.Ainsi, les frais <strong>en</strong>gagés pour <strong>la</strong> réparation <strong>de</strong>s monum<strong>en</strong>ts funéraires <strong>en</strong>dommagés du faitd’intempéries sont normalem<strong>en</strong>t à <strong>la</strong> charge du concessionnaire dès lors que <strong>la</strong> responsabilité <strong>de</strong> <strong>la</strong>commune n’est pas <strong>en</strong>gagée 60 .Toutefois, le ministère <strong>de</strong> l’économie et <strong>de</strong>s finances 61 accor<strong>de</strong> <strong>la</strong> possibilité aux collectivitéslocales à ai<strong>de</strong>r les particuliers à assurer <strong>la</strong> réparation <strong>de</strong> stèles <strong>en</strong>dommagées.56 Q n° 19744, JOAN 15 février 1999, p. 949.57 CE, 29 avril 1904, Sieur Adam58 Ce, 19 février 1915, Govin et Bouchet59 CE, 11 juillet 1913, Demoiselle <strong>de</strong> Chasteigner, Dame Mure et Sieur Favreau60 Lettre <strong>de</strong> M. le ministre <strong>de</strong> l’Intérieur du 28 avril 200061 RM à Q n ° 42289 du 9 octobre 2000. « les collectivités locales qui ont bénéficiés <strong>de</strong> nombreuses subv<strong>en</strong>tions <strong>de</strong>l’Etat peuv<strong>en</strong>t ai<strong>de</strong>r les particuliers à assurer <strong>la</strong> réparation <strong>de</strong>s stèles <strong>en</strong>dommagées »10


II-La transmission <strong>de</strong>s concessionsLa connaissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> réglem<strong>en</strong>tation <strong>en</strong> vigueur <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> transmission <strong>de</strong> concession estess<strong>en</strong>tielle pour le maire qui, saisi d’une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’inhumation dans le cimetière communal, sedoit <strong>de</strong> vérifier et <strong>de</strong> respecter les droits <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s personnes 62 .En outre, lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> délivrance d’une concession funéraire, les services municipaux doiv<strong>en</strong>t informerson titu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transmission ou <strong>de</strong> son r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t afin que ce <strong>de</strong>rnier puisse <strong>en</strong>informer ses héritiers.Tout titu<strong>la</strong>ire d’une concession funéraire peut cé<strong>de</strong>r ses droits sur <strong>la</strong> sépulture à un autrebénéficiaire, soit par voie successorale, c’est à dire lorsque le concessionnaire est décédée, soit pardonation du vivant du titu<strong>la</strong>ire. Mais jamais à titre onéreux puisque les concessions sont horscommerce.1. La transmission par successionLes règles juridiques re<strong>la</strong>tives à <strong>la</strong> transmission d’une concession funéraire par voie successoralediffèr<strong>en</strong>t selon que l’on est <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce d’une c<strong>la</strong>use testam<strong>en</strong>taire ou pas.a) La transmission sans testam<strong>en</strong>t- En prés<strong>en</strong>ce d’héritiersLes nombreux arrêts r<strong>en</strong>dus <strong>en</strong> <strong>la</strong> matière font <strong>de</strong>s concessions un objet particulier dans <strong>la</strong>transmission du patrimoine et dérogatoire au droit commun.La transmission d’une concession collective ne soulève pas <strong>de</strong> difficulté puisque par définition sontitu<strong>la</strong>ire dispose <strong>de</strong> toutes les facultés <strong>de</strong> réguler le droit à l’inhumation.Les concessions <strong>de</strong> famille justifi<strong>en</strong>t le caractère spécifique <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> transmission <strong>de</strong> <strong>la</strong>sépulture <strong>en</strong> cas <strong>de</strong> décès. En l’abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> toute disposition testam<strong>en</strong>taire expresse, <strong>la</strong> concessionfunéraire est <strong>la</strong>issée <strong>en</strong> <strong>de</strong>hors du partage, elle <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre un état d’indivision perpétuelle, p<strong>la</strong>ce leconjoint survivant 63 sur <strong>la</strong> même ligne que les héritiers <strong>de</strong> sang et écarte le légataireuniversel 64 .L’objectif est <strong>de</strong> préserver le caveau familial ainsi que ses ayants droits 65 qui ne peuv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> êtreexclus sauf si une c<strong>la</strong>use testam<strong>en</strong>taire expresse le précise.En d’autres termes, un maire ne peut s’opposer à l’inhumation d’un héritier par le sang ou<strong>en</strong>core <strong>de</strong> son conjoint au sein d’une concession familiale indivise qui ne fait l’objet d’aucunec<strong>la</strong>use testam<strong>en</strong>taire particulière et ce même si l’un <strong>de</strong>s héritiers s’y opposepersonnellem<strong>en</strong>t 66 .62 Q n° 47006, 26 oct 1992, JO, P. 4919.63 CE, 11 octobre 1957, Consorts Hérail ; le conjoint survivant doit être considéré comme faisant partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille duconcessionnaire.64 Chaque co-indivisaire dispose d’une quote-part sur <strong>la</strong> concession. Chacun est donc <strong>en</strong> mesure <strong>de</strong> pouvoir pr<strong>en</strong>dre <strong>de</strong>smesures permettant <strong>de</strong> garantir l’intégrité <strong>de</strong> <strong>la</strong> succession. RM, 23 mars 1977, JOAN p. 1275.65 Exclus les héritiers col<strong>la</strong>téraux <strong>de</strong>s titu<strong>la</strong>ires décédés qui n’ont pas <strong>la</strong> qualité d’héritier ou bénéficié d’une donationexpresse <strong>de</strong> <strong>la</strong> concession (RM, n° 46115, JOAN du 8 juin 1992, p ; 2595).66 CA Bourges, 22 mars 1911.11


Ainsi, dans le cadre d’une concession <strong>de</strong> familiale, un droit <strong>de</strong> sépulture est reconnu :- au concessionnaire ;- à ses asc<strong>en</strong>dants ;- à ses <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>dants (<strong>en</strong>fants, petits-<strong>en</strong>fants et leurs conjoints) ;- aux <strong>en</strong>fants adoptifs (adoption simple ou plénière mais pas aux <strong>en</strong>fants faa’amu), leursconjoints, leurs <strong>en</strong>fants ainsi que les conjoints <strong>de</strong> ceux-ci ;- au conjoint survivant ;- aux personnes alliées du concessionnaire bi<strong>en</strong> qu’elles ne soi<strong>en</strong>t pas par<strong>en</strong>tes ;- En l’abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>danceDans le cas où une personne décé<strong>de</strong>rait sans <strong>en</strong>fant, <strong>la</strong> concession revi<strong>en</strong>t aux héritiers les plusdirects par le sang, mais doit toujours être <strong>la</strong>issée hors partage. Elle passe donc aux héritiers <strong>en</strong> étatd’indivision perpétuelle et chaque co-propriétaire est t<strong>en</strong>u <strong>de</strong> respecter le droit <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>scohéritiers.b) La transmission par voie testam<strong>en</strong>taireLa concession funéraire peut faire l’objet d’un legs par voie testam<strong>en</strong>taire si un acte spécifique estétabli par notaire du vivant du titu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> <strong>la</strong> concession. Le bénéficiaire peut être soit un tiers, soitun membre <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille du titu<strong>la</strong>ire.- Cas où le légataire universel est étranger à <strong>la</strong> famille.S’il est admis par les tribunaux, que le légataire universel puisse être étranger à <strong>la</strong> famille, ces<strong>de</strong>rniers limit<strong>en</strong>t cette opportunité aux concessions n’ayant fait l’objet d’aucune utilisation etrefus<strong>en</strong>t <strong>en</strong> principe qu’une concession utilisée soit transmise.Dans cette optique, il est admis que l’attribution du legs d’une concession à un étranger puisse fairel’objet d’une action <strong>en</strong> nullité lorsqu’elle est contraire à l’ordre public.- Cas où le légataire universel est membre <strong>de</strong> <strong>la</strong> familleLe titu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> <strong>la</strong> concession peut disposer <strong>de</strong> celle-ci par testam<strong>en</strong>t <strong>en</strong> léguant par une dispositionexpresse sa concession à l’un <strong>de</strong> ses héritiers par le sang.Conformém<strong>en</strong>t à une jurispru<strong>de</strong>nce constante <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour <strong>de</strong> cassation, <strong>la</strong> sépulture peut êtretransmise à un légataire qui peut l’utiliser pour y déposer les corps <strong>de</strong> défunts étrangers à <strong>la</strong> famille.Toutefois, ce même légataire ne pourra cé<strong>de</strong>r à son tour <strong>la</strong> concession à <strong>de</strong>s étrangers sauf accord<strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille.2. La transmission par donation 67Les concessions ne peuv<strong>en</strong>t faire l’objet <strong>de</strong> donations que si elles sont perpétuelles 68 et peuv<strong>en</strong>tavoir comme bénéficiaire soit un tiers, soit un membre <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille.L’acte <strong>de</strong> donation doit être établi <strong>de</strong>vant notaire, puis un acte <strong>de</strong> substitution doit être conclu <strong>en</strong>trele donateur, le maire et le nouveau concessionnaire.67 Q n° 11263, JO Sénat, 9 Août 1990, p1751 ; RM, JO Sénat, 27 juin 1991,p.132968 RM 7 mars 1983, JOAN Q,28 mars 1983.12


a) Cas d’une donation au profit d’un tiersLa donation au bénéfice d’une personne étrangère à <strong>la</strong> famille n’est possible que pour une sépulturequi n’a pas <strong>en</strong>core été utilisée. Il faut donc exclure <strong>la</strong> concession ayant déjà fait l’objet d’uneinhumation <strong>de</strong> corps suivi d’une exhumation.Le maire ne peut s’opposer à <strong>la</strong> donation hormis pour <strong>de</strong>s motifs d’intérêt public.b) Cas d’une donation au profit d’un <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>dant mais non-héritierSi <strong>la</strong> concession a déjà été utilisée, <strong>la</strong> donation ne peut avoir lieu qu’<strong>en</strong> faveur d’un héritier parle sang. Ce <strong>de</strong>rnier aura alors <strong>la</strong> faculté <strong>de</strong> désigner les personnes qui pourront y être inhumées 69 .D’autre part, une donation n’est possible qu’au bénéfice <strong>de</strong> personnes physiques prohibant <strong>de</strong> ce faitles donations <strong>de</strong> concessions funéraires au bénéfice d’œuvres caritatives. Une association cultuell<strong>en</strong>e peut ainsi ni acquérir ni recevoir <strong>en</strong> donation <strong>de</strong>s concessions funéraires afin d’inhumer <strong>de</strong>sprêtres.3. Le cas particulier <strong>de</strong> l’échangeL’échange d’une concession contre une autre est possible. Cep<strong>en</strong>dant, il semblerait que le conseilmunicipal ne puisse pas accepter d’échanger une concession pour une concession pour une moindredurée. En effet, une telle opération apparaît dans ce cas être à but lucratif.III Tarifs <strong>de</strong>s concessions funérairesa) PrincipeLes concessions sont accordées moy<strong>en</strong>nant le versem<strong>en</strong>t d’un capital dont le montant est fixé parle conseil municipal. Le prix <strong>de</strong> <strong>la</strong> concession est celui fixé à <strong>la</strong> date <strong>de</strong> son attribution et <strong>en</strong>fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> superficie exacte qu’elle occupe 70 .Le tarif dans une même catégorie et pour une même superficie doit être le même pour tous. Il nepeut pas être plus élevé pour les concessionnaires qui n’ont pas leur domicile dans <strong>la</strong> commune 71 .Une circu<strong>la</strong>ire du ministère <strong>de</strong> l’intérieur du 9 août 1974 précise que pour déterminer les bases <strong>de</strong>leurs tarifs, les conseils municipaux peuv<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>ir compte :- <strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion ;- <strong>de</strong> l’aisance re<strong>la</strong>tive <strong>de</strong>s habitants ;- <strong>de</strong>s tarifs <strong>de</strong>s localités voisines <strong>de</strong> même importance ;- <strong>de</strong> l’ét<strong>en</strong>due du cimetière.b) Le coût <strong>de</strong>s concessions- Délimitation du coût69 CCass, 6 mars 1973, Sieur Billod contre Mund70 article L 2223-15 du CGCT71 avis du Conseil d’Etat du 10 février 183513


Le coût <strong>de</strong>s concessions compr<strong>en</strong>d le prix du terrain et le cas échéant le prix du caveau, qui est fixéselon le prix du marché conclu pour <strong>la</strong> construction sans que <strong>la</strong> commune puisse <strong>en</strong> tirer unquelconque bénéfice, les droits <strong>de</strong> timbres ou d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t, et év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong>mutation applicables aux concessions perpétuelles.- Attribution du produit <strong>de</strong>s concessionsLa délibération du conseil municipal doit préciser expressém<strong>en</strong>t <strong>la</strong> répartition du prix <strong>de</strong> <strong>la</strong>concession et indiquer le mom<strong>en</strong>t où ce prix doit être acquitté même si <strong>en</strong> principe le prix est payéquand <strong>la</strong> concession est accordée.En effet, certaines communes <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt une taxe à chaque inhumation nouvelle effectuée sur leterrain concédé. La légalité <strong>de</strong> cette pratique a été admise par <strong>la</strong> jurispru<strong>de</strong>nce qui l’assimile à unere<strong>de</strong>vance pour service r<strong>en</strong>due à <strong>la</strong> condition qu’elle soit instituée au préa<strong>la</strong>ble par le conseilmunicipal 72 .Le produit <strong>de</strong>s concessions est une recette non fiscale <strong>de</strong> <strong>la</strong> section <strong>de</strong> fonctionnem<strong>en</strong>t du budget 73dont l’intégralité doit être versé à <strong>la</strong> caisse du receveur municipal pour l’établissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong>concession.c) Les concessions gratuitesEn principe, il est interdit aux communes <strong>de</strong> pouvoir accor<strong>de</strong>r gratuitem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s concessions 74 .Cep<strong>en</strong>dant, trois exceptions autoris<strong>en</strong>t cette pratique :- à titre <strong>de</strong> reconnaissance publique pour <strong>de</strong>s personnes illustres ou qui ont r<strong>en</strong>du <strong>de</strong>s servicesémin<strong>en</strong>ts à <strong>la</strong> commune 75 .- aux soldats morts pour <strong>la</strong> France. Il s’agit <strong>de</strong> concessions strictem<strong>en</strong>t personnelles, lesmembres <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille du soldat n’ayant aucun droit à y être inhumés sauf s’ils acquièr<strong>en</strong>t <strong>la</strong>concession. Ces concessions peuv<strong>en</strong>t être accordées à titre d’hommage public par le conseilmunicipal.- à toute personne qui aurait du pouvoir bénéficier d’inhumation <strong>en</strong> service ordinairelorsque ce<strong>la</strong> n’a pas été possible faute <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ce pour une durée <strong>de</strong> cinq ans.L’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> <strong>de</strong>s concessions gratuites incombe soit à <strong>la</strong> commune, soit à <strong>la</strong> famille.Il apparaît souhaitable que le maire appelle le conseil municipal à se prononcer sur cet aspect car sil’assemblée s’<strong>en</strong>gage à <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir ces concessions, elle ne pourra, par <strong>la</strong> suite et <strong>en</strong> cas <strong>de</strong>néglig<strong>en</strong>ce procé<strong>de</strong>r à <strong>la</strong> reprise <strong>de</strong> celle-ci dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> procédure <strong>de</strong>s concessions <strong>en</strong> étatd’abandon.En revanche, si l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> incombe à <strong>la</strong> famille, <strong>la</strong> concession pourra faire l’objet d’une procédure<strong>de</strong> reprise.72 CE, 18 janvier 1929, Barbé73 article L 2332- 2 4°74 article L 2223-15 du CGCT75 décret du 30 mai 192114


HAUT-COMMISSARIAT DE LA REPUBLIQUEEN POLYNESIE FRANÇAISE<strong>Fiche</strong> 3 : Les funéraillesLes funérailles doiv<strong>en</strong>t se dérouler conformém<strong>en</strong>t aux vœux <strong>de</strong>s défunts 1 puisque tout majeur oumineur émancipé <strong>en</strong> état <strong>de</strong> tester <strong>en</strong> justice a le droit <strong>de</strong> régler les conditions <strong>de</strong> ses funérailles,notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ce qui concerne le caractère civil ou religieux à leur donner et le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> sasépulture 2 .A défaut, il apparti<strong>en</strong>t à <strong>la</strong> personne <strong>en</strong> charge <strong>de</strong> pouvoir aux funérailles 3 d’organiser les obsèquesdu défunt.Dès lors, quand une personne décè<strong>de</strong>, il est indisp<strong>en</strong>sable d’accomplir certaines formalitésadministratives pour pouvoir procé<strong>de</strong>r à son inhumation ou à sa crémation.Ainsi, les opérations funéraires consécutives au décès rest<strong>en</strong>t <strong>en</strong> raison <strong>de</strong> leur nature soumises àl’autorisation préa<strong>la</strong>ble <strong>de</strong> l’autorité <strong>de</strong> police incarnée par le maire 4 ou à défaut le haut commissaire.Toutefois, <strong>en</strong> cas <strong>de</strong> contestation ou <strong>de</strong> conflit <strong>en</strong>tre les membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille ou les proches dudéfunt, le maire doit surseoir à <strong>la</strong> remise <strong>de</strong>s autorisations administratives dans l’att<strong>en</strong>te d’unedécision <strong>de</strong> justice 5 .I – Les démarches administratives obligatoiresa) La constatation du décèsHabituellem<strong>en</strong>t, <strong>la</strong> constatation du décès est établie sur les lieux du décès par un mé<strong>de</strong>cin qui l’atteste<strong>en</strong> dressant un certificat <strong>de</strong> décès.Ce docum<strong>en</strong>t est nécessaire pour effectuer <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration <strong>de</strong> décès auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> mairie, transporter lecorps vers une chambre mortuaire ou funéraire, effectuer les soins <strong>de</strong> conservations, et permettre àl’officier d’état civil du lieu du décès <strong>de</strong> dresser l’acte <strong>de</strong> décès qui permettra aux familles d’obt<strong>en</strong>irle permis d’inhumer nécessaire pour pouvoir procé<strong>de</strong>r aux obsèques.Toutefois, <strong>de</strong>s circonstances particulières exig<strong>en</strong>t l’accomplissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> formalités supplém<strong>en</strong>taires :1 Toute personne qui donne aux funérailles un caractère contraire à <strong>la</strong> volonté du défunt ou d’une décisionjudiciaire dont elle a eu connaissance <strong>en</strong>court une peine <strong>de</strong> 6 mois d’emprisonnem<strong>en</strong>t et 7500 euros d’am<strong>en</strong><strong>de</strong>.2 Loi du 15 novembre 1887 ét<strong>en</strong>due à <strong>la</strong> Polynésie française a consacré <strong>la</strong> liberté <strong>de</strong>s funérailles permettant <strong>de</strong> choisir<strong>en</strong>tre inhumation et crémation.3 Ccass, civ, 14 mai 1992 : Un <strong>en</strong>fant doit payer les frais d’obsèques si les bi<strong>en</strong>s du défunts n’y suffis<strong>en</strong>t pas, et ce mêmes’il a r<strong>en</strong>oncé à <strong>la</strong> succession <strong>de</strong> ses par<strong>en</strong>ts.4 article L 2213-8 du CGCT : <strong>la</strong> police <strong>de</strong>s funérailles apparti<strong>en</strong>t au maire.5 article R 221-7 du Co<strong>de</strong> l’organisation judiciaire ; La décision du juge est susceptible d’appel <strong>de</strong>vant le premierprési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> cour d’appel dans les 24 heures. La décision doit être notifiée au maire <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville dans <strong>la</strong>quelle lesfunérailles ont lieu.


- lorsque le décès n’est pas découvert immédiatem<strong>en</strong>t ou si les circonstances <strong>de</strong> celui-ci sontdouteuses, un officier <strong>de</strong> police assisté d’un docteur <strong>en</strong> mé<strong>de</strong>cine ou <strong>en</strong> chirurgie doit se r<strong>en</strong>dreauprès du défunt et dresser un procès-verbal où doiv<strong>en</strong>t être consignés l’i<strong>de</strong>ntité du défunt, l’état ducadavre et les circonstances du décès 6 .- lorsque le décès parait résulter d’une ma<strong>la</strong>die suspecte dont <strong>la</strong> protection <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé publique exige<strong>la</strong> vérification, le haut commissaire peut, sur avis conforme et motivé <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mé<strong>de</strong>cins, prescriretoutes les constations et prélèvem<strong>en</strong>ts nécessaires <strong>en</strong> vue <strong>de</strong> rechercher les causes 7 .- si les circonstances <strong>de</strong> lieu n’autoris<strong>en</strong>t pas <strong>la</strong> prés<strong>en</strong>ce immédiate d’un mé<strong>de</strong>cin comme dans lesîles éloignées, le personnel <strong>de</strong> santé 8 est habilitée à pouvoir dresser un acte <strong>de</strong> cause <strong>de</strong> décès.Le certificat <strong>de</strong> décès conti<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>tes rubriques qui permett<strong>en</strong>t à l’officier d’état civil d’autoriserou <strong>de</strong> refuser certaines opérations funéraires. Ainsi, selon les modèles <strong>en</strong> vigueur, il précise :- les obstacles à l’inhumation 9 ;- les obstacles aux soins du corps, à son transport ou sa crémation ;- l’obligation <strong>de</strong> mise <strong>en</strong> bière immédiate, dans un cercueil simple ou hermétique 10 ;- les obstacles au don du corps ;- les prélèvem<strong>en</strong>ts à effectuer <strong>en</strong> vue <strong>de</strong> rechercher <strong>la</strong> cause du décès ;- <strong>la</strong> prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> prothèse fonctionnant au moy<strong>en</strong> d'une pile 11 ;- les date, lieu, signature et cachet du mé<strong>de</strong>cin.b) La déc<strong>la</strong>ration du décèsLa déc<strong>la</strong>ration du décès peut être faite par un par<strong>en</strong>t du défunt mais égalem<strong>en</strong>t par toute autrepersonne qui possè<strong>de</strong> tous les r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts utiles du défunt 12 .Le déc<strong>la</strong>rant <strong>de</strong>vra donc être muni :- du certificat médical constatant le décès ;- d’une pièce d’i<strong>de</strong>ntité personnelle ;- d’une pièce d’i<strong>de</strong>ntité ou du livret <strong>de</strong> famille du défunt.Cette déc<strong>la</strong>ration doit être faite dans les 24 heures à compter du décès (hors dimanche et jour férié).Au vu du certificat <strong>de</strong> décès, l’officier d’état civil <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune du lieu <strong>de</strong> décès dresse l’acte <strong>de</strong>décès qui permettra à l’officier d’état civil du lieu d’inhumation <strong>de</strong> délivrer un permis d’inhumer.c) L’acte <strong>de</strong> décès6 article 81 du Co<strong>de</strong> civil7 article R 2213-19 du CGCT8 Voir délibération n° 83-79 du 28 avril 1983 re<strong>la</strong>tive à l’établissem<strong>en</strong>t du certificat <strong>de</strong> cause <strong>de</strong> décès ou <strong>de</strong> cause <strong>de</strong>décès périnatal complété par <strong>la</strong> délibération n° 97-144 APF du 13 août 1997. Le personnel <strong>de</strong> santé est désigné parl’officier d’état civil suivant l’ordre prescrit par <strong>la</strong> délibération : le mé<strong>de</strong>cin traitant, le mé<strong>de</strong>cin, l’infirmière, <strong>la</strong> sagefemme, l’adjointe <strong>de</strong> soins, l’auxiliaire <strong>de</strong> santé publique, le chargé <strong>de</strong> poste <strong>de</strong> secours <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> section<strong>de</strong> commune. Un modèle type est joint <strong>en</strong> annexe I et II <strong>de</strong> <strong>la</strong> délibération précitée.9 Cas <strong>de</strong> morts viol<strong>en</strong>tes ou suspectes exigeant par exemple l’interv<strong>en</strong>tion du mé<strong>de</strong>cin légiste10 Pour les pathologies l’exigeant comme <strong>la</strong> variole, le choléra, le charbon, les fièvres hémorragiques virales, <strong>la</strong> rage, <strong>la</strong>peste, le SIDA, etc….11 Toute prothèse doit être ôtée avant <strong>la</strong> crémation.12 article 78 du Co<strong>de</strong> civil


L’acte <strong>de</strong> décès doit être signé par le déc<strong>la</strong>rant et l’officier d’état civil qui y m<strong>en</strong>tionne au vu <strong>de</strong>sr<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts délivrés :- le jour, l’heure et le lieu du décès ;- les prénoms, nom, date et lieu <strong>de</strong> naissance, profession et domicile <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne décédée ;- les prénoms, noms et professions et domiciles <strong>de</strong> ses pères et mères ;- les prénoms, nom <strong>de</strong> l’époux, si <strong>la</strong> personne était mariée, veuve ou divorcée ;- les prénoms, age et profession et domicile du déc<strong>la</strong>rant et s’il y lieu, son li<strong>en</strong> <strong>de</strong> par<strong>en</strong>té avecle défunt.En revanche, les circonstances du décès ne doiv<strong>en</strong>t pas y être stipulées.Le décès doit alors être m<strong>en</strong>tionné <strong>en</strong> marge <strong>de</strong> l’acte <strong>de</strong> naissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne décédée 13 .d) La fermeture du cercueilLa fermeture du cercueil est autorisée par le maire <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune du lieu du décès ou lorsque uneautorisation <strong>de</strong> transport a été délivrée, par le maire du lieu <strong>de</strong> dépôt du corps sur prés<strong>en</strong>tation d’uncertificat <strong>de</strong> décès attestant que le décès n’a pas posé <strong>de</strong> problème médico-légal.L’autorisation est établie sur papier libre et sans frais sur prés<strong>en</strong>tation du certificat <strong>de</strong> décès 14 .e) Le permis d’inhumerLe permis d’inhumer est délivré par le maire du lieu d’inhumation sur production <strong>de</strong> l’acte <strong>de</strong> décèset à <strong>la</strong> condition cumu<strong>la</strong>tive que l’autorisation <strong>de</strong> fermeture du cercueil ait été donnée 15 .II- Les opérations funérairesa) Transport <strong>de</strong>s corps avant mise <strong>en</strong> bière- Dispositions généralesLe transport du corps d’une personne décédée sans cercueil vers sa rési<strong>de</strong>nce, celle d’un membre <strong>de</strong>sa famille, une chambre funéraire ou un lieu <strong>de</strong> culte type « Fare putuputuraa » ne peut avoir lieuque dans un véhicule spécialem<strong>en</strong>t aménagé et réservé aux transports mortuaires 16 et est subordonnéà l’autorisation préa<strong>la</strong>ble du maire <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune où le corps est <strong>en</strong> dépôt.Pour ce faire, <strong>la</strong> personne ayant qualité pour pouvoir aux funérailles 17 doit adresser une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> aumaire qui vérifie que toutes les obligations légis<strong>la</strong>tives 18 ai<strong>en</strong>t été accomplies et que toutes lesautorisations administratives 19 ai<strong>en</strong>t été accordées avant <strong>de</strong> délivrer son autorisation.13 article 79 du Co<strong>de</strong> civil14 article R 2213-17 du CGCT15 article R 2213-31 du CGCT16 article R 2213-7 du CGCT ; Les véhicules funéraires doiv<strong>en</strong>t remplir les caractéristiques règlem<strong>en</strong>taires selon <strong>la</strong>légis<strong>la</strong>tion locale.17 La personne doit justifier dans sa <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> son état civil ainsi que <strong>de</strong> son domicile et procé<strong>de</strong>r à <strong>la</strong> reconnaissancepréa<strong>la</strong>ble du corps <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne décédée.18 article 78 et suivantes du Co<strong>de</strong> civil19 Accord écrit du mé<strong>de</strong>cin, et/ou du directeur <strong>de</strong> l’établissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> santé


Ainsi, le maire ne pourra autoriser un transport <strong>de</strong> corps avant mise <strong>en</strong> bière sur l’opposition dumé<strong>de</strong>cin motivée par <strong>de</strong>s justifications médico-légales, si le défunt était atteint d’une ma<strong>la</strong>diecontagieuse 20 , ou <strong>en</strong>core si l’état du corps n’autorise pas un tel transport 21 .Quand le corps n’a subi aucun soin <strong>de</strong> conservation, le transport ne peut interv<strong>en</strong>ir au-<strong>de</strong>là d’unmaximum <strong>de</strong> 24 H 00 à compter du décès et porté à 48 H 00 s’il existe <strong>de</strong>s soins et compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>timpérativem<strong>en</strong>t les dimanches et jours fériés.Le maire <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune du lieu <strong>de</strong> décès adresse sans dé<strong>la</strong>i au maire <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune où le corps esttransporté un avis m<strong>en</strong>tionnant l’autorisation qu’il délivre 22 .Le transport <strong>de</strong> défunt hors <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune du lieu <strong>de</strong> décès est soumis à l’i<strong>de</strong>ntification et <strong>la</strong>surveil<strong>la</strong>nce <strong>de</strong> fonctionnaires 23 qui appos<strong>en</strong>t, un bracelet d’i<strong>de</strong>ntité plombé 24 au défunt, un visa surl’autorisation <strong>de</strong> transport et y m<strong>en</strong>tionne l’heure du départ. Il y est précisé l’i<strong>de</strong>ntification et <strong>la</strong>signature du fonctionnaire <strong>de</strong> police <strong>en</strong> charge <strong>de</strong> l’opération, l’indication et le sceau du serviceauquel il apparti<strong>en</strong>t ainsi que l’i<strong>de</strong>ntité du défunt. A l’arrivée, l’état du bracelet est vérifié etl’autorisation <strong>de</strong> transport est prés<strong>en</strong>tée pour y m<strong>en</strong>tionner l’heure d’arrivée.Dans le cas où l’autorisation n’est pas délivrée, le corps ne pourra être transporté qu’après mise <strong>en</strong>bière 25 .- Dispositions particulières concernant les personnes décédées dans un établissem<strong>en</strong>thospitalier public ou privé 26 .La réglem<strong>en</strong>tation locale préexistante <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> corps sans mise <strong>en</strong> bière adopte <strong>de</strong>sconditions particulières plus restrictives dans l’hypothèse où les personnes sont décédées dans unétablissem<strong>en</strong>t hospitalier public ou privé.Ainsi, le dé<strong>la</strong>i d’autorisation <strong>de</strong> transport est écourté à 18 h 00 au lieu <strong>de</strong> 24 h 00 et <strong>la</strong> distanceterrestre à parcourir est limitée à 150 km. De même, les opérations <strong>de</strong> surveil<strong>la</strong>nce ne pourront avoirlieu que par un commissaire <strong>de</strong> police, <strong>de</strong> l’ag<strong>en</strong>t <strong>en</strong> faisant fonction, ou <strong>en</strong>core <strong>de</strong> son délégué dansles communes ayant pour effet d’exclure <strong>de</strong>s compét<strong>en</strong>ces du maire <strong>la</strong> responsabilité <strong>de</strong> cesopérations.b) Les opérations <strong>de</strong> mou<strong>la</strong>geIl ne peut être procédé au mou<strong>la</strong>ge d’un corps sans l’autorisation préa<strong>la</strong>ble du maire <strong>de</strong> <strong>la</strong> communeoù a lieu le décès et avant l’expiration d’un dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> 24 h 00 <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration du décès à <strong>la</strong>mairie 27 .20 Ma<strong>la</strong>dies contagieuses dont <strong>la</strong> liste est définie arrêté du ministre chargé <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé et concerne le choléra, fièvre jaune,typhus, typhoï<strong>de</strong>, grippe infectieuse, septicémie, puerpérale, poliomyélite, les fièvres hémorragiques virales, <strong>la</strong> peste, <strong>la</strong>variole et autres orthopoxiviroses, grippe aviaire,etc..21 art. R 2213-9 du CGCT ; « L’officier d’état civil peut fon<strong>de</strong>r sa décision…. sur <strong>la</strong> base du seul certificat <strong>de</strong> décès »,RM du 21 avril 2003.22 article R 2213-10 du CGCT23 article R 2213- 46 du CGCT. Ces opérations ouvr<strong>en</strong>t droit à vacations. Les fonctionnaires habilités sont ceuxm<strong>en</strong>tionnés à l’art L 2213-4 du CGCT et concerne les fonctionnaires sous <strong>la</strong> responsabilité et désignées par le chef <strong>de</strong>circonscriptions, autrem<strong>en</strong>t dit le commissaire <strong>de</strong> police dans les communes dotées d’une police d’Etat. Dans les autrescommunes ou les communes ayant fait l’objet d’une conv<strong>en</strong>tion, les opérations sont sous <strong>la</strong> responsabilité du maire.24 Le modèle doit être agrée par le ministère <strong>de</strong> l’intérieur.25 article R 2213-12 du CGCT26 I<strong>de</strong>m ; Délibération n° 91-58 AT du 18 avril 1991re<strong>la</strong>tive au transport <strong>de</strong> corps avant mise <strong>en</strong> bière d’une personnedécédée dans un établissem<strong>en</strong>t d’hospitalisation public ou privée.27 article R 2213-5 du CGCT


Ce dé<strong>la</strong>i peut être réduit et <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> doit être accompagnée d’un certificat médical, constatant que<strong>de</strong>s signes <strong>de</strong> décomposition r<strong>en</strong><strong>de</strong>nt l’opération nécessaire avant les dé<strong>la</strong>is prescrits 28 .c) Les soins <strong>de</strong> conservations 29Les soins <strong>de</strong> conservation d’une personne décédée sont autorisés, soit par le maire <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune oùa lieu le décès, soit par celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune où sont pratiqués ces soins 30 . A <strong>la</strong> vue du certificat <strong>de</strong>décès du défunt 31 <strong>en</strong> vue <strong>de</strong> l’octroi d’autorisation, il sera <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong> produire :- l’expression <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières volontés <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne décédée ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> toute personneayant qualité pour pouvoir aux funérailles 32 .- le mo<strong>de</strong> opératoire <strong>en</strong>visagé, le produit 33 que l’on se propose d’employer, le lieu, l’heure <strong>de</strong>l’opération, ainsi que les référ<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne et <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>treprise qui y procè<strong>de</strong>ra.Les opérations re<strong>la</strong>tives aux soins <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong>s corps sont égalem<strong>en</strong>t soumises à <strong>la</strong>surveil<strong>la</strong>nce <strong>de</strong> fonctionnaires 34 qui dress<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fin d’opération un procès-verbal qui <strong>de</strong>vra êtreadressé au maire ayant autorisé l’opération.d) La mise <strong>en</strong> bièreAvant l’inhumation ou <strong>la</strong> crémation, le corps d’une personne décédée doit être obligatoirem<strong>en</strong>t mis<strong>en</strong> bière. Il n’est admis qu’un seul corps dans chaque cercueil. Toutefois, une exception à ce principeautorise <strong>la</strong> réunion <strong>de</strong> corps <strong>de</strong>s <strong>en</strong>fants mort-nés <strong>de</strong> <strong>la</strong> même mère, ou d’un ou plusieurs <strong>en</strong>fantsmort-nés accompagné <strong>de</strong> leur mère égalem<strong>en</strong>t défunte 35 .S’il y urg<strong>en</strong>ce, l’officier d’état civil doit lorsque le décès est interv<strong>en</strong>u à <strong>la</strong> suite d’une ma<strong>la</strong>diecontagieuse ou épidémique ou <strong>en</strong> cas décomposition rapi<strong>de</strong> prescrire <strong>la</strong> mise <strong>en</strong> bière immédiate.Lorsque le décès parait résulter d’une ma<strong>la</strong>die suspecte dont <strong>la</strong> protection exige <strong>la</strong> vérification, lehaut commissaire peut, sur l’avis écrit et motivé <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mé<strong>de</strong>cins, prescrire toutes les constatationset les prélèvem<strong>en</strong>ts nécessaires <strong>en</strong> vue d’<strong>en</strong> rechercher <strong>la</strong> cause du décès.Si <strong>la</strong> personne décédée était porteuse d’une prothèse, un mé<strong>de</strong>cin atteste <strong>de</strong> <strong>la</strong> récupération <strong>de</strong>l’appareil avant <strong>la</strong> mise <strong>en</strong> bière. Il <strong>en</strong> est <strong>de</strong> même <strong>en</strong> cas <strong>de</strong> crémation.La housse imperméable év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t utilisée pour <strong>en</strong>velopper les corps avant <strong>la</strong> mise <strong>en</strong> bière estfabriquée dans un matériau biodégradable. Elle doit répondre à <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong> composition,<strong>de</strong> résistance et d’étanchéité 36 .28 article R 2213-6 du CGCT29 La technique <strong>de</strong> l’embaumem<strong>en</strong>t d’un cadavre qui consiste à déshydrater le cadavre et à protéger sa conservation parl’emploi <strong>de</strong> matières antiseptiques n’a pas été ret<strong>en</strong>ue comme mo<strong>de</strong> d’inhumation.30 article R 2213-2 du CGCT31 Le certificat <strong>de</strong> décès ne doit pas m<strong>en</strong>tionner d’opposition à ces opérations <strong>de</strong> conservation.32 Cette <strong>de</strong>rnière doit justifier dans <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> son état civil ainsi que <strong>de</strong> son domicile.33 article R 2213- 3 du CGCT. Le produit <strong>de</strong>stiné aux soins <strong>de</strong> conservation doit être agrée par le ministre chargé <strong>de</strong> <strong>la</strong>santé et prés<strong>en</strong>té <strong>en</strong> f<strong>la</strong>cons sertis ou scellés.34 Ces opérations ouvr<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t droit à vacations.35 article R 2213-16 du CGCT36 article R 2213-15 du CGCT


- Caractéristiques réglem<strong>en</strong>taires re<strong>la</strong>tives aux cercueilsLe cercueil nécessaire à <strong>la</strong> mise <strong>en</strong> bière du défunt répond, pour <strong>de</strong>s raisons évi<strong>de</strong>ntes <strong>de</strong> salubritépublique, à <strong>de</strong>s caractéristiques imposées par <strong>la</strong> réglem<strong>en</strong>tation et, peut être :- <strong>en</strong> bois d’au moins 22 mm d’épaisseur avec une garniture étanche fabriquée dans un matériaubiodégradable agrée par le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé ;- <strong>en</strong> bois d’au moins 18 mm après finition avec une garniture étanche biodégradable si <strong>la</strong> durée<strong>de</strong> transport du corps est inférieur à 2 heures prolongé à 4 heures si le corps a reçu <strong>de</strong>s soins<strong>de</strong> conservation ;- tout autre matériau ayant fait l’objet d’un agrém<strong>en</strong>t par le ministre chargé <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé.Des restrictions sont toutefois posées si le cercueil est <strong>de</strong>stiné à <strong>la</strong> crémation. Les garnitures etaccessoires posés à l’intérieur ou à l’extérieur doiv<strong>en</strong>t être exclusivem<strong>en</strong>t composés <strong>de</strong> matériauxcombustibles. Ce mo<strong>de</strong> d’inhumation prohibe tout usage <strong>de</strong> mé<strong>la</strong>nge désinfectant comportant <strong>de</strong> <strong>la</strong>poudre <strong>de</strong> tan ou du charbon pulvérisé 37 .Lorsque le défunt au mom<strong>en</strong>t du décès est atteint d’une ma<strong>la</strong>die contagieuse, a fait l’objet d’un dépôtpour une durée excédant six jours ou sur prescription du haut commissaire, le corps <strong>de</strong>vra être p<strong>la</strong>cédans un cercueil hermétique 38 .Ils doiv<strong>en</strong>t être exclusivem<strong>en</strong>t composés <strong>de</strong> matériau biodégradable et répon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>scaractéristiques particulières <strong>de</strong> résistance et d’étanchéité selon les conditions fixées par arrêté duministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé 39 .Lorsque <strong>la</strong> mort du défunt a été provoquée par une ma<strong>la</strong>die infectieuse, son corps doit êtreimmédiatem<strong>en</strong>t mis <strong>en</strong> bière dans un cercueil métallique <strong>en</strong>touré <strong>de</strong> substances absorbantes etdésinfectantes soudé jusqu’à l’étanchéité. Le cercueil métallique <strong>de</strong>vra être <strong>en</strong>fermé dans une bière<strong>en</strong> bois dur dont les parois auront une épaisseur d’au moins 27 mm d'épaisseur.e) Les transports <strong>de</strong> corps après mise <strong>en</strong> bière- Cas où le transport reste au sein du territoireL’autorisation <strong>de</strong> transport d’une personne défunte mise <strong>en</strong> bière est donnée par le maire <strong>de</strong> <strong>la</strong>commune du lieu <strong>de</strong> fermeture du cercueil 40 . Toutefois, si <strong>la</strong> <strong>de</strong>stination finale du transport est située<strong>en</strong> <strong>de</strong>hors du territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Polynésie française, l’autorisation ne peut être délivrée que par le hautcommissaire 41 .Le transport du défunt doit s’effectuer dans un véhicule répondant aux normes règlem<strong>en</strong>taire et sous<strong>la</strong> surveil<strong>la</strong>nce <strong>de</strong> fonctionnaires habilités à cet effet 42 , désignés soit par le commissaire <strong>de</strong> police si<strong>la</strong> commune est dotée d’une police d’Etat, soit par le maire 43 si <strong>la</strong> commune a fait l’objet d’uneconv<strong>en</strong>tion à cette fin ou ne possè<strong>de</strong> pas <strong>de</strong> police d’Etat sur son territoire.37 article R 2213-25 du CGCT38 article R 2213-26 du CGCT39 article R 2213-27 du CGCT40 article R 2213-21 du CGCT41 article R 2213-22 du CGCT42 article L 2213-14 du CGCT43 Il peut s’agir d’un ag<strong>en</strong>t <strong>de</strong> police municipal délégué par le maire.


Deux cachets <strong>de</strong> cire revêtus du sceau <strong>de</strong> <strong>la</strong> mairie sont apposés au départ sur le cercueil par <strong>de</strong>sfonctionnaires désignés à cet effet 44 qui assist<strong>en</strong>t à <strong>la</strong> levée <strong>de</strong>s corps 45 . A l’arrivée, l’état <strong>de</strong>s scellésdu cercueil est vérifié 46 et l’autorisation régulière <strong>de</strong> transports est délivrée. Un procès-verbal <strong>de</strong>sopérations auxquelles il a été procédé est dressé et transmis au maire <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune concernée(départ et arrivée).Dans l’hypothèse où le défunt doit être inhumé dans un caveau provisoire dans l’att<strong>en</strong>te <strong>de</strong> sasépulture, ces mêmes fonctionnaires doiv<strong>en</strong>t assister aux opérations <strong>de</strong> levée <strong>de</strong> corps etd’inhumation.- Cas où le corps du défunt provi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> France ou d’un DOM-COMDans le cas où le transport <strong>de</strong> corps intervi<strong>en</strong>t alors que <strong>la</strong> mise <strong>en</strong> bière est interv<strong>en</strong>ue à l’étranger,son transit ou son transfert vers le lieu <strong>de</strong> sépulture est autorisé sur prés<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l’accord délivréepar le représ<strong>en</strong>tant consu<strong>la</strong>ire français ou par le délégué du gouvernem<strong>en</strong>t 47 .- Cas où le corps du défunt provi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’étrangerSi <strong>la</strong> mise <strong>en</strong> bière a été effectuée dans un pays étranger 48 , l’autorisation <strong>de</strong> transport s’effectue au vud’un <strong>la</strong>isser passer spécial délivré par l’autorité compét<strong>en</strong>te pour le lieu d’exhumation lorsqu’il s’agit<strong>de</strong> restes inhumés 49 .- Cas où le décès est surv<strong>en</strong>u à bord d’un navire au cours d’un voyage 50Lorsque un décès survi<strong>en</strong>t sur un navire au cours d’un voyage, l’<strong>en</strong>trée du corps sur le Territoire nepeut être autorisé qu’à <strong>la</strong> vue <strong>de</strong> <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration maritime <strong>de</strong> santé établie par le capitaine du navire etév<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t contresignée par le mé<strong>de</strong>cin <strong>de</strong> bord 51 .Dans cette hypothèse, le corps doit être p<strong>la</strong>cé obligatoirem<strong>en</strong>t dans un cercueil hermétique répondantaux conditions règlem<strong>en</strong>taires <strong>en</strong> vigueur 52 .f) Le dépôt temporaireAfin <strong>de</strong> permettre aux familles <strong>de</strong> comm<strong>en</strong>cer à faire leur <strong>de</strong>uil, le cercueil régulièrem<strong>en</strong>t fermé peutêtre autorisé par le maire <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune du lieu <strong>de</strong> dépôt, à être temporairem<strong>en</strong>t 53 déposé dans unédifice cultuel, un dépositoire, à <strong>la</strong> rési<strong>de</strong>nce du défunt ou d’un membre <strong>de</strong> sa famille 54 .A l’expiration <strong>de</strong> <strong>la</strong> durée autorisée <strong>de</strong> dépôt, le corps <strong>de</strong>vra être inhumé.44 Ces opérations ouvr<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t droit à vacations.45 article R 2213-48 du CGCT46 article R 2213-49 du CGCT47 article R 2213-23 du CGCT48 Ce pays doit avoir faire l’objet d’un arrangem<strong>en</strong>t international.49 art. R 2213- 23 du CGCT50 Croisières51 article R 2213-23 du CGCT52 article R 2213-27 du CGCT53 L’autorisation <strong>de</strong> dépôt doit m<strong>en</strong>tionner <strong>la</strong> durée pour <strong>la</strong>quelle elle est octroyée54 article R 2213-29 du CGCT


HAUT-COMMISSARIAT DE LA REPUBLIQUEEN POLYNESIE FRANÇAISE<strong>Fiche</strong> 4 : Les inhumationsLa légis<strong>la</strong>tion autorise <strong>de</strong>ux mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> sépulture possibles pour les personnes décédées,l’inhumation ou <strong>la</strong> crémation 1 qui a lieu <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> volonté du défunt ou <strong>de</strong> sa famille 2 .En cas <strong>de</strong> doute ou désaccord <strong>en</strong>tre les proches <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne décédée, le maire doit surseoir auxobsèques et inviter <strong>la</strong> partie <strong>la</strong> plus dilig<strong>en</strong>te à s’adresser à l’autorité judiciaire seule compét<strong>en</strong>tepour statuer du litige 3 .En effet, toute inhumation irrégulière constitue une infraction réprimée par le co<strong>de</strong> pénal dont lespeines s’appliqu<strong>en</strong>t tant à l’ordonnateur <strong>de</strong> l’inhumation, qu’au ministre du culte qui y a procédé 4Il existe trois catégories d’inhumations possibles et peuv<strong>en</strong>t avoir lieu, soit au sein du cimetièrecommunal, <strong>en</strong> terrain commun ou dans une concession funéraire, soit dans une propriétéparticulière.Si les inhumations répon<strong>de</strong>nt à un corpus <strong>de</strong> règles commun et sont soumises aux pouvoirs <strong>de</strong>police du maire 5 , chaque catégorie suit un régime juridique particulier.I- Dispositions réglem<strong>en</strong>taires communes aux mo<strong>de</strong>s d’inhumation1. ConditionsL’inhumation d’une personne décédée est toujours soumise à l’autorisation du maire du lieu <strong>de</strong>sépulture, que le décès ait eu lieu dans sa commune ou non, et doit faire l’objet d’une <strong>de</strong>man<strong>de</strong>préa<strong>la</strong>ble dûm<strong>en</strong>t signée par <strong>la</strong> personne ayant qualité <strong>de</strong> pourvoir aux funérailles 6 .a) Dispositions généralesLes dispositions légis<strong>la</strong>tives 7 énonc<strong>en</strong>t limitativem<strong>en</strong>t les catégories <strong>de</strong> personnes ayant droit àune sépulture au sein du cimetière communal et concern<strong>en</strong>t toute personne :- décédée sur le territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune quel que soit son domicile ;- domiciliée sur son territoire alors même qu’elle serait domiciliée dans une autrecommune ;1 CE, 29 juillet 2002, M. Michel Leroy ; CE, 6 janvier 2006, Martinot et autres. La conservation par cryogénisationd’une personne défunte n’est pas un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> sépulture légal.2 art. 3 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi sur <strong>la</strong> liberté <strong>de</strong>s funérailles3 art. R 221-7 du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’organisation judiciaire.4 art. R 645-6 du Co<strong>de</strong> pénal.5 L 2213-9 du CGCT6 art. R 2213-31et R 2213-32 du CGCT7 art. L 2223-3 du CGCT1


- non domiciliée ou décédée dans <strong>la</strong> commune mais qui a droit à une sépulture <strong>de</strong> famille.Le maire est donc t<strong>en</strong>u d’accor<strong>de</strong>r l’inhumation et une sépulture à toute personne décédée dèslors qu’elle remplit les conditions imposées par <strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion 8 . Il est dans une situation <strong>de</strong>compét<strong>en</strong>ce liée.A défaut, le haut commissaire s’y substitue sur production <strong>de</strong> l’acte <strong>de</strong> décès et à condition quel’autorisation <strong>de</strong> fermeture sur cercueil ait été délivrée 9 . Cep<strong>en</strong>dant, dans le cas où <strong>la</strong> communedu lieu d’inhumation ne serait pas celle du lieu du décès, le transport du corps doit être autoriséau préa<strong>la</strong>ble par l’autorité compét<strong>en</strong>te.En revanche, si <strong>la</strong> situation du défunt ne remplit pas les conditions précitées, le maire peut refuserl’inhumation dans le cimetière communal, toutefois il reste lié par les délibérations que le conseilmunicipal aurait pu pr<strong>en</strong>dre à ce sujet.Ainsi, « les maires peuv<strong>en</strong>t légitim<strong>en</strong>t refuser une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’inhumation si l’attache avec <strong>la</strong>commune n’est pas prouvée, <strong>en</strong> particulier dans le cadre d’une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> formulée pour uneinhumation dans un espace confessionnel » 10 .b) Statut <strong>de</strong>s fœtus morts-nésAinsi, lorsqu’un <strong>en</strong>fant est décédé avant que sa naissance ai été déc<strong>la</strong>ré à l’état civil, l’officierd’état civil doit établir un acte d’<strong>en</strong>fant sans vie 11 ce qui leur autorise quelque soit l’age ou lepoids <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier à pouvoir bénéficier d’une sépulture au sein du cimetière communal.2. Dé<strong>la</strong>i d’inhumationLes inhumations doiv<strong>en</strong>t avoir lieu (hors dimanche et jours fériés) 12 :- 24 heures au moins et six jours au plus lorsque le décès a lieu sur le territoire ;- 6 jours au plus après l’<strong>en</strong>trée du corps <strong>en</strong> Polynésie si le décès a eu lieu hors du territoire.Toutefois, <strong>de</strong>s dérogations individuelles aux dé<strong>la</strong>is prévus peuv<strong>en</strong>t être autorisées par le hautcommissairesi <strong>de</strong>s circonstances particulières le justifi<strong>en</strong>t 13 .L’inhumation sans cercueil est interdite.II- Les inhumations dans le cimetière communalChaque commune a l’obligation <strong>de</strong> consacrer un ou plusieurs terrains à l’inhumation <strong>de</strong>s défuntsqui peut avoir lieu, soit <strong>en</strong> terrain commun dit <strong>en</strong> service ordinaire et gratuit, soit dans uneconcession funéraire.8 A ce sujet les personnes qui décè<strong>de</strong>nt dans un c<strong>en</strong>tre hospitalier ont droit à une sépulture dans le cimetière <strong>de</strong> <strong>la</strong>commune d’imp<strong>la</strong>ntation <strong>de</strong> ce service. RQ ecr. 14110, JO Ass. Nat, 16 octobre 1989,p 4624.9 art. L 2213-7 du CGCT10 Circu<strong>la</strong>ire du 19 février 2008 du ministère <strong>de</strong> l’intérieur re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> police <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> sépulture, NOR/INTA0800038C.11 art. 79-1 du Co<strong>de</strong> civil ; Ccass, civ , 6 février 2008 ;12 art. R 2213-33 du CGCT13 Un allongem<strong>en</strong>t du dé<strong>la</strong>i peut être octroyé pour permettre aux familles <strong>en</strong> congé au loin <strong>de</strong> rev<strong>en</strong>ir et <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>raux funérailles.2


1. Inhumation <strong>en</strong> terrain communLa commune a obligation <strong>de</strong> fournir gracieusem<strong>en</strong>t une sépulture pour l’inhumation d’un défuntlorsque qu’aucune disposition <strong>de</strong> son vivant n’a été prise ou que sa famille ne souhaite pasacquérir <strong>de</strong> concession funéraire dès lors qu’il résidait ou est décédé sur son territoire.Aucune nouvelle inhumation ne pourra avoir lieu avant l’expiration du dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> rotation fixée parle règlem<strong>en</strong>t intérieur du cimetière qui ne peut être inférieur à 5 ans.Chaque fosse ne doit cont<strong>en</strong>ir qu’un corps et doit pouvoir être individualisée. Les superpositionsqui peuv<strong>en</strong>t être autorisées sur les terrains concédés sont interdites <strong>en</strong> terrain commun.Sans avoir à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r d’autorisation 14 , chaque personne a le droit <strong>de</strong> p<strong>la</strong>cer sur <strong>la</strong> fosse unepierre sépulcrale ou toute autre signe indicatif <strong>de</strong> sépulture 15 . Seule une déc<strong>la</strong>ration préa<strong>la</strong>ble peutêtre exigée.2. Inhumation dans une concession funéraire 16Les communes peuv<strong>en</strong>t concé<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s terrains aux particuliers qui souhait<strong>en</strong>t acquérir uneconcession lorsque l’ét<strong>en</strong>due <strong>de</strong> leur cimetière le permet. L’instauration <strong>de</strong>s concessions estfacultative pour <strong>la</strong> commune.Ainsi, lorsqu’une personne a pourvu à ses funérailles et bénéficie d’une concession funéraire ousi <strong>la</strong> famille <strong>en</strong> obti<strong>en</strong>t une auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune concernée, toute personne défunte peut y êtreinhumée selon <strong>la</strong> durée fixée.Les services municipaux doiv<strong>en</strong>t procé<strong>de</strong>r à <strong>la</strong> vérification du droit pour le défunt d’être inhumédans <strong>la</strong> concession que lui <strong>de</strong>stine l’organisation <strong>de</strong>s funérailles, notamm<strong>en</strong>t si ce <strong>de</strong>rnier n’<strong>en</strong> estpas le titu<strong>la</strong>ire.III-Les inhumations sur terrains privés1. Conditions d’autorisation à une sépulture sur un terrain privéL’autorisation d’inhumation sur une propriété particulière est permise 17 et relève <strong>de</strong> <strong>la</strong>compét<strong>en</strong>ce exclusive du maire où est située <strong>la</strong> propriété 18 sous réserve que les formalitésre<strong>la</strong>tives à l’autorisation <strong>de</strong> fermeture du cercueil 19 et que les conditions prescrites aux articles 78et suivant du co<strong>de</strong> civil ai<strong>en</strong>t été remplies.Dans une hypothèse favorable, les sépultures peuv<strong>en</strong>t se trouver à moins <strong>de</strong> 35 mètres <strong>de</strong>shabitations dès lors que <strong>la</strong> commune concernée n’a pas le caractère <strong>de</strong> « bourg » ou <strong>de</strong> « ville » 20 .L’inhumation sur <strong>de</strong>s parcelles privées est exclusivem<strong>en</strong>t individuelle et ne confère aucun droitaux autres membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille et ne peut être délivrée du vivant <strong>de</strong>s intéressés 21 . Il apparti<strong>en</strong>t14 CE, 1 er juillet, Bernon15 art. L 2223-12 du CGCT16 Voir fiche n° 2 sur les concessions funéraires17 article L 2223-9 du CGCT ; CE, 21 janv. 1987 : Un refus d’autorisation est soumis à un contrôle du jugeadministratif.18 article R 2213-32 du CGCT19 article R 2213-7 du CGCT20 CE, 21 janvier 19873


donc à l’exécuteur testam<strong>en</strong>taire ou à toute autre personne chargée <strong>de</strong> pourvoir aux funéraillesd’effectuer les démarches auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> mairie.Ainsi, toute autorisation ne peut valoir pour <strong>de</strong>s inhumations ultérieures et être considéréecomme <strong>de</strong>s autorisations à créer <strong>de</strong>s cimetières privés familiaux alors même que le caveau a étéconstruit pour recevoir plusieurs corps.Toutefois, si l’opportunité <strong>de</strong> <strong>la</strong> décision revi<strong>en</strong>t au maire, ce <strong>de</strong>rnier ne peut <strong>en</strong> vertu <strong>de</strong> sespouvoirs <strong>de</strong> police <strong>de</strong>s sépultures imposer <strong>de</strong>s conditions supplém<strong>en</strong>taires non prévues par lestextes ou non justifiées par <strong>de</strong>s considérations d’ordre public 22 .2. Conséqu<strong>en</strong>ces juridiques <strong>de</strong> l’institution d’une sépulture sur une propriété privéeLes conséqu<strong>en</strong>ces juridiques qui découl<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’institution d’une sépulture à domicile sontimportantes et pès<strong>en</strong>t tant sur le maire <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune que sur le propriétaire du lieu <strong>de</strong> sépultureet les <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>dants <strong>de</strong>s défunts inhumés pouvant se révéler être source <strong>de</strong> nombreux conflits lors<strong>de</strong> <strong>la</strong> rev<strong>en</strong>te du bi<strong>en</strong> ou <strong>en</strong> cas <strong>de</strong> partage <strong>en</strong>tre les co-héritiers.a) Caractère particulier <strong>de</strong> <strong>la</strong> sépultureLa sépulture autorisée sur un terrain privé est perpétuelle, inaliénable et incessible 23 ce quiinterdit aux propriétaires du bi<strong>en</strong> immobilier <strong>de</strong> pouvoir exhumer les corps et d’agir sur lemonum<strong>en</strong>t funéraire.Dès lors, les héritiers <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne inhumée dans le lieu privé bénéfici<strong>en</strong>t d’un droit d’accèsperpétuel et ce même si les familles ne sont plus propriétaires du terrain 24 .De plus, <strong>la</strong> servitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> passage automatiquem<strong>en</strong>t instituée ne peut faire l’objet d’aucun contrat<strong>de</strong> v<strong>en</strong>te, <strong>de</strong> prescription ou <strong>de</strong> r<strong>en</strong>onciation <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s héritiers puisqu’elle est horscommerce 25 .Cep<strong>en</strong>dant, <strong>en</strong> cas <strong>de</strong> litiges et <strong>de</strong> troubles importants, le maire ou à défaut le haut commissairepourra faire procé<strong>de</strong>r au transfert <strong>de</strong> <strong>la</strong> sépulture <strong>en</strong> utilisant <strong>la</strong> procédure d’expropriation pourcause d’utilité publique 26 puisque <strong>la</strong> procédure <strong>de</strong> reprise pour signe d’abandon est inopérante surles terrains privés.Dans cette hypothèse, les restes mortels seront alors, soit ré inhumés dans un autre lieu privé, soittransférer au cimetière communal 27 .b) Pouvoir <strong>de</strong> police du maireSoumis à l’autorité du maire, les lieux <strong>de</strong> sépulture autres que les cimetières 28 peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>tfaire l’objet <strong>de</strong> prescriptions particulières mettant ainsi <strong>en</strong> <strong>de</strong>meure le propriétaire à réaliser tousles travaux nécessaires.21 Voir circu<strong>la</strong>ire du ministre <strong>de</strong> l’intérieur du 5 avril 197622 CE, 16 octobre 1931, Persegou ; CE, 12 mai 2004, n° 25334, Association du Vajra Triomphant : le maire peutlégalem<strong>en</strong>t refuser <strong>en</strong> vertu <strong>de</strong> ses pouvoirs <strong>de</strong> police l’inhumation sur une propriété privée au motif quel’inhumation <strong>en</strong> question serait susceptible <strong>de</strong> faire naître d’importants troubles à l’ordre public.23 Cass, civ, 11 avril 1938.24 Cass, 23 janv.188425 art.1128 du co<strong>de</strong> civil « Il n’y a que les choses qui sont dans le commerce qui peuv<strong>en</strong>t faire l’objet <strong>de</strong> conv<strong>en</strong>tion »26 RM n° 22445, JOAN, 27 février 1995,p. 1139..27 Avis CE 17 septembre 1964.4


Ainsi, lorsque ce <strong>de</strong>rnier refuse <strong>de</strong> s’y soumettre et que <strong>la</strong> sépulture prés<strong>en</strong>te par son état undanger pour <strong>la</strong> sécurité et <strong>la</strong> salubrité publiques, le maire peut s’y substituer 29 .De plus, ce <strong>de</strong>rnier doit veiller à ce que toutes les opérations qui pourrai<strong>en</strong>t être effectuées sur <strong>la</strong>sépulture, telles les exhumations et nouvelles inhumations, soi<strong>en</strong>t réalisées conformém<strong>en</strong>t auxdispositions réglem<strong>en</strong>taires.En effet, tout atteinte à une sépulture même involontaire par l’acquéreur du bi<strong>en</strong> immobilier peutêtre constitutive <strong>de</strong> délit <strong>de</strong> vio<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> sépulture 30 .IV-Les inhumations particulières1. Inhumation <strong>de</strong>s personnes indig<strong>en</strong>tesSi les frais <strong>de</strong> sépulture incomb<strong>en</strong>t <strong>en</strong> principe aux héritiers ou à ceux qui sont chargés <strong>de</strong> <strong>la</strong>liquidation <strong>de</strong> <strong>la</strong> succession, il apparti<strong>en</strong>t aux communes <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> charge les obsèques <strong>de</strong>spersonnes indig<strong>en</strong>tes décédées sur son territoire puisque le maire ou à défaut le haut commissairedoit pourvoir d’urg<strong>en</strong>ce à ce que toute personne décédée inhumée décemm<strong>en</strong>t 31 .La commune concernée doit donc se substituer à <strong>la</strong> famille et l’indig<strong>en</strong>t inhumé <strong>en</strong> servicecommun au cimetière communal.Ainsi, lorsque <strong>la</strong> mission <strong>de</strong> service public décrite à l’article L 2223-19 n’est pas assuréedirectem<strong>en</strong>t par <strong>la</strong> commune, celle-ci doit pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> charge les frais d’obsèques <strong>de</strong> cespersonnes.Néanmoins, les frais funéraires qui sont <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ttes <strong>de</strong> succession pourront être prélevés sur l’actifsuccessoral <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne défunte.S’il s’avère insuffisant, le maire a égalem<strong>en</strong>t <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> poursuivre les <strong>en</strong>fants du défuntpour obt<strong>en</strong>ir le recouvrem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s frais <strong>en</strong>gagés <strong>en</strong> <strong>en</strong> dressant état 32 puisque l’obligationalim<strong>en</strong>taire s’ét<strong>en</strong>d aux paiem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong>s frais funéraires <strong>de</strong> l’asc<strong>en</strong>dant ou du <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>dant, mêmedans le cas d’une r<strong>en</strong>onciation à <strong>la</strong> succession 33 .Il est toutefois important <strong>de</strong> porter à <strong>la</strong> connaissance <strong>de</strong>s familles que <strong>la</strong> caisse <strong>de</strong> prévoyancesociale pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> charge les frais funéraires 34 <strong>en</strong> cas <strong>de</strong> décès du bénéficiaire qu’il soit ouvrantdroit, ou ayant droit jusqu'à hauteur <strong>de</strong> 150 000 cfp pour les adultes et les <strong>en</strong>fants <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 12ans et jusqu'à 80 000 cfp pour les <strong>en</strong>fants <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 12 ans.Il suffit alors <strong>de</strong> prés<strong>en</strong>ter à cet organisme <strong>la</strong> facture acquittée établie par <strong>la</strong> société funéraire avecun relevé d'i<strong>de</strong>ntité bancaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne qui a supporté les frais d'obsèques et une copie <strong>de</strong>l'acte <strong>de</strong> décès 35 .28 art. L 2213-10 du CGCT29 RM n° 22445, JOAN, 27 février 1995, p.1140.30 art. 225-17 et 225-18 du Co<strong>de</strong> pénal.31 art. L 2213-7 du CGCT32 Q n° 646333 JO AN, 12 juil. 2005.33 Art. 806 du co<strong>de</strong> civil ; Q n° 02395, JO Sénat, 27 mars 2008, P.618.34 Les frais funéraires correspon<strong>de</strong>nt à <strong>la</strong> fourniture et <strong>la</strong> livraison du cercueil, <strong>la</strong> fourniture <strong>de</strong>s frais décou<strong>la</strong>nt <strong>de</strong>l’application <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> salubrité (g<strong>la</strong>ce carbonique, location <strong>de</strong> lit réfrigérant, embaumem<strong>en</strong>t, <strong>la</strong> mise <strong>en</strong> bière,les frais <strong>de</strong> morgue, les frais <strong>de</strong> portage, ainsi que les frais liés aux démarches administratives).35 Voir site <strong>de</strong> l’Institut territorial <strong>de</strong> <strong>la</strong> consommation www.consommation.pf pour une mise à jour ;5


2. Inhumation <strong>de</strong>s <strong>en</strong>fants mort-nésLes fœtus mort-nés ayant au moins 22 semaines <strong>de</strong> grossesse ou un poids supérieur égal à 500grammes peuv<strong>en</strong>t être <strong>en</strong>registrés à l’état civil et donc inhumés selon les dispositions applicablescommunes.Si <strong>la</strong> situation après 21 semaines <strong>de</strong> grossesse est c<strong>la</strong>ire, le cas <strong>de</strong>s fœtus mort-nés ayant moins <strong>de</strong>22 semaines n’autorise pas expressém<strong>en</strong>t le maire à procé<strong>de</strong>r à l’établissem<strong>en</strong>t d’un acte civil etainsi à pouvoir délivrer le permis d’inhumer.Toutefois, compte t<strong>en</strong>u du caractère douloureux <strong>de</strong> cette situation, <strong>la</strong> pratique administrative<strong>la</strong>isse soin au maire l’opportunité <strong>de</strong> délivrer une autorisation à inhumer lorsque les familles le<strong>de</strong>man<strong>de</strong>.3. Inhumation dans les lieux <strong>de</strong> culteL’inhumation dans les églises, temples, synagogues, hôpitaux ou chapelles publiques estexpressém<strong>en</strong>t interdite hormis au cas <strong>de</strong> circonstances tout à fait exceptionnelles.Ainsi, le maire peut sur avis <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission administrative et à titre d’hommage publicautoriser l’inhumation <strong>en</strong> faveur <strong>de</strong>s fondateurs ou <strong>de</strong>s bi<strong>en</strong>faiteurs d’un hôpital s’ils <strong>en</strong> ontexprimé le souhait 36 .36 art. L 2223-10 du CGCT.6


HAUT-COMMISSARIAT DE LA REPUBLIQUEEN POLYNESIE FRANÇAISE<strong>Fiche</strong> 5 : Les exhumationsL’exhumation est l’opération qui consiste à dép<strong>la</strong>cer un défunt pour le ré-inhumer dans uneautre sépulture ou procé<strong>de</strong>r à sa crémation. Pour répondre à un souci d’hygiène et <strong>de</strong> bonordre, le déroulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> procédure est très réglem<strong>en</strong>té et codifié dans le CGCT 1 .Soumise à autorisation, l’exhumation d’un défunt peut avoir lieu sur l’initiative <strong>de</strong> <strong>la</strong>commune, sur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille ou <strong>en</strong>core sur requête <strong>de</strong> l’autorité judiciaire.I- Les autorisations d’exhumer1. Les exhumations à <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s famillesDans le cas où <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> provi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille, l’autorisation d’exhumer un corps estdélivrée par le maire <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune où doit avoir lieu l’exhumation et doit être faite parle plus proche par<strong>en</strong>t 2 du défunt qui justifie <strong>de</strong> son état civil, <strong>de</strong> son domicile et <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité<strong>en</strong> vertu <strong>de</strong> <strong>la</strong>quelle il formule sa <strong>de</strong>man<strong>de</strong>.En outre, <strong>la</strong> personne qui prés<strong>en</strong>te <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’exhumation <strong>de</strong>vra justifier <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalité duli<strong>en</strong> familial dont elle se prévaut et <strong>de</strong> l’abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> par<strong>en</strong>t plus proche qu’elle. Il convi<strong>en</strong>talors que le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur fournisse un certificat d’hérédité et atteste sur l’honneur qu’iln’existe aucun autre par<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>ant au même <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> par<strong>en</strong>té, ou si c’est le cas, qu’aucund’eux n’est susceptible <strong>de</strong> s’opposer à l’exhumation.Si <strong>la</strong> commune doit s’assurer <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalité du li<strong>en</strong> familial du <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur, elle n’a pasl’obligation <strong>de</strong> vérifier l’exactitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’attestation qui stipule l’abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> plus prochepar<strong>en</strong>t.Toutefois, si <strong>de</strong>s diss<strong>en</strong>sions familiales exist<strong>en</strong>t ou <strong>en</strong> cas <strong>de</strong> doute, il est recommandé aumaire d’agir dans <strong>la</strong> pru<strong>de</strong>nce puisqu’il a l’obligation <strong>de</strong> refuser l’exhumation dès lors qu’il aeu connaissance d’un désaccord exprimé par un ou plusieurs autres par<strong>en</strong>ts du même <strong>de</strong>gré <strong>de</strong>par<strong>en</strong>té et att<strong>en</strong>dre, le cas échéant, que l’autorité judiciaire se prononce à ce sujet 3 .En effet, dans le cadre <strong>de</strong> cette hypothèse, toute exhumation irrégulière induit une faute lour<strong>de</strong>pour le maire <strong>en</strong>gageant <strong>la</strong> responsabilité <strong>de</strong> sa commune 4 .1 Art. R 2213-40 à R 2213-42 du CGCT2 Cette notion n’est pas définie par le CGCT. A titre indicatif et sous réserve <strong>de</strong> l’appréciation <strong>de</strong>s tribunauxl’ordre ret<strong>en</strong>u pour <strong>la</strong> détermination <strong>de</strong> plus proche par<strong>en</strong>t est : le conjoint non séparé (veuf, veuve), les <strong>en</strong>fantsdu défunt, les par<strong>en</strong>ts(père et mère), les frères et sœurs d’après l’instruction générale re<strong>la</strong>tive à l’état civil.3 CE, 9 mai 2005, Rabeau4 CE, 27 avril 1987, Mme Segura1


2. Les exhumations administrativesA l’initiative du maire <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune, les exhumations administratives n’exig<strong>en</strong>t pas <strong>la</strong>prés<strong>en</strong>ce d’un mandataire ou d’un membre <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille et peuv<strong>en</strong>t surv<strong>en</strong>ir dans le cadre <strong>de</strong>quatre hypothèses :- lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> trans<strong>la</strong>tion du cimetière communal ;- <strong>en</strong> cas <strong>de</strong> reprise d’une sépulture <strong>en</strong> terrain commun à l’issu du dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> rotation ;- <strong>en</strong> cas <strong>de</strong> reprise d’une concession arrivée à terme et non r<strong>en</strong>ouvelée ;- <strong>en</strong> cas <strong>de</strong> reprise d’une concession qui a fait l’objet d’un constat d’abandon..Toutefois si <strong>la</strong> prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille n’est pas requise, un fonctionnaire 5 doit assister àl’opération afin <strong>de</strong> veiller au respect <strong>de</strong>s mesures d’hygiène et <strong>de</strong> déc<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l’opération.L’élimination <strong>de</strong>s débris <strong>de</strong>s cercueils exhumés ainsi que tout autre matériau qui ne serait pasvoué à être déposer dans l’ossuaire communal ou <strong>de</strong>stiné à <strong>la</strong> crémation doit être assurer par<strong>la</strong> commune, soit par le biais d’un marché public, soit par son propre personnel.D’autre part, si <strong>de</strong>s bijoux v<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t à être retrouvés sur les défunts, les fossoyeurs ne peuv<strong>en</strong>tles gar<strong>de</strong>r pour eux, <strong>en</strong>trant dans l’indivision successorale, ils sont remis au concessionnairecontre décharge établie par le notaire chargé <strong>de</strong> <strong>la</strong> succession.3. Les exhumations sur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’autorisation judiciairePour répondre à <strong>de</strong>s besoins d’expertises ou déterminer les causes exactes du décès, l’autoritéjudiciaire peut être saisie pour procé<strong>de</strong>r l’autopsie d’une personne défunte.Dans ce cas, l’autorisation d’exhumation est délivrée par le tribunal d’instance sans quel’autorisation du maire ne soit sollicitée 6 et l’opération se déroule selon les prescriptionscommunes.II- Le déroulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s opérations d’exhumationa) Les prescriptions et obligations re<strong>la</strong>tives l’opérationLes personnes <strong>en</strong> charge <strong>de</strong>s opérations doiv<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>dre <strong>de</strong>s précautions d’hygiène 7 ,manipuler et extraire les cercueils selon les modalités prescrites par le ministre chargé <strong>de</strong> <strong>la</strong>santé.Quand le cercueil est trouvé <strong>en</strong> bon état, il ne peut être ouvert que si cinq années se sontécoulées <strong>de</strong>puis le décès, s’il est détérioré, le corps est p<strong>la</strong>cé dans un autre cercueil ou dansune boîte à ossem<strong>en</strong>ts 8 .5 Art. R 2213-51 du CGCT ; L 2213-4 du CGCT6 RM n° 53561, JOAN, 7 déc. 1992, p. 5555.7 Art. R 2213-42 du CGCT8 i<strong>de</strong>m2


Dans les communes dotées d’une police d’Etat, si aucune conv<strong>en</strong>tion n’a été passée <strong>en</strong>trel’Etat et <strong>la</strong> commune, les opérations d’exhumation se déroul<strong>en</strong>t sous <strong>la</strong> responsabilité du chef<strong>de</strong> circonscription, <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce du fonctionnaire <strong>de</strong> police délégué par ses soins 9 .Dans les autres communes, l’opération d’exhumation a lieu sous <strong>la</strong> responsabilité du maire, <strong>en</strong>prés<strong>en</strong>ce du gar<strong>de</strong> champêtre ou d’un ag<strong>en</strong>t <strong>de</strong> police municipale délégué par le maire 10 .b) Le dé<strong>la</strong>iToute opération d’exhumation doit nécessairem<strong>en</strong>t avoir lieu avant 9 heures du matin 11 et peutavoir lieu, <strong>en</strong> principe, sans prescription <strong>de</strong> dé<strong>la</strong>i.Néanmoins, l’exhumation du corps d’une personne atteinte, au mom<strong>en</strong>t du décès, d’unema<strong>la</strong>die contagieuse 12 ne peut être autorisée qu’après l’expiration d’un dé<strong>la</strong>i d’un an àcompter <strong>de</strong> <strong>la</strong> date du décès 13 .c) Les oppositions du MaireLe maire peut pour <strong>de</strong>s motifs tirés du bon ordre ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> salubrité publique opposer un refusà une opération d’exhumation qui doit être motivé.A défaut, l’interdiction d’exhumation se voit être <strong>en</strong>tachée d’illégalité pour excès <strong>de</strong> pouvoir.9 Article L 2213-4 du CGCT10 i<strong>de</strong>m11 Art. R 2213-55 du CGCT12 Liste fixée par le ministre chargé <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé13 Art. R 2213-41 du CGCT3

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