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80 - Chambre de Métiers et de l'Artisanat de Loire-Atlantique

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PortraitFinistérien d’origine, PatrickLE GOFF dit avoir étéformé “sur le toit”. Voici 30ans qu’il coiffe - ou recoiffe- chaumières briéronnes,<strong>de</strong>meures <strong>de</strong> maîtres enrégion parisienne, <strong>et</strong>même <strong>de</strong>s villages entiers<strong>de</strong> la Belle Province, leQuébec.Patrick LE GOFF,chaumier international !>>Il arrive d’un autre chantier, marcel <strong>et</strong> short,barbe naissante, l’œil bleu <strong>de</strong>rrière <strong>de</strong> p<strong>et</strong>iteslun<strong>et</strong>tes cerclées. Planté <strong>de</strong>vant la longère enchantier, il observe le ball<strong>et</strong> bien réglé <strong>de</strong> sonéquipe. Un lot <strong>de</strong> roseaux est hissé le long dutoit, <strong>et</strong> les chaumiers se lancent habilement lesbottes, qu’ils déposent en rangées serrées, <strong>de</strong>droite à gauche, avant <strong>de</strong> les étaler, les fixeravec une bagu<strong>et</strong>te galvanisée <strong>et</strong> <strong>de</strong>s aiguilles,puis en égaliser le bord à la pal<strong>et</strong>te. “Il faut uncoup d’œil, un coup <strong>de</strong> patte ! explique lemaître chaumier. Et au moins trois ans pourfaire un bon artisan ; le métier est très physique,il faut aimer !”.Il y a une dizaine d’années,face à la pénurie <strong>de</strong> chaumiers,l’artisan <strong>et</strong> quelquescollègues créent l’associationANCC*, pour organiser <strong>de</strong>sformations. “Nous sommesseulement quatre formateursen France, <strong>et</strong> plusqu’une cinquantaine d’entreprises, enNormandie, Br<strong>et</strong>agne <strong>et</strong> Brière” déplore lemaître artisan d’art, seul en France dans saspécialité. Plus personne en Camargue, dontle chaume est si cher qu’on l’importe à présent<strong>de</strong> Chine… Ni au Québec, où les chaumièressont pourtant traditionnelles. Ce quivaut à notre chaumier <strong>de</strong> franchir régulièrementl’océan <strong>de</strong>puis quelques années, pourexporter son savoir-faire.24 SEPTEMBRE/OCTOBRE 2008 N°<strong>80</strong>La pose <strong>de</strong> l’ardoise,à côté, c’est <strong>de</strong> larigola<strong>de</strong> !L’AVENTURE CANADIENNE…Un premier contact au Québec, dans les années90, se heurte à <strong>de</strong>s formalités administrativesénormes, malgré le bon vouloir d’unarchitecte local. “En 2000 toutefois, je reçoisune proposition d’une Fondation pour couvriren chaume une grange dans le Charlerois”raconte Patrick LE GOFF, le nez sur lessuperbes photos <strong>de</strong> ses réalisations. “Unchantier <strong>de</strong> 500 m 2 , avec <strong>de</strong> gros moyens !Chaume <strong>de</strong> Camargue, <strong>de</strong>ux mois <strong>de</strong>travail sur place avec <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> mes gars,maison <strong>et</strong> voiture <strong>de</strong> fonction… Belleaventure !”.Depuis, particuliers <strong>et</strong> promoteurs canadienssollicitent régulièrement l’artisan. Il participe à<strong>de</strong>s festivals <strong>de</strong> vieux métiers, à <strong>de</strong>s salons dubâtiment à Montréal, où ses démonstrationsfont forte impression. Il a même monté, il y aquelque temps, un village <strong>de</strong> chaume pour undécor <strong>de</strong> film ! “Il s’agissaitdu long métrage « La nouvelleFrance”, avec Depardieu,gros budg<strong>et</strong>, grosseproduction, avec <strong>de</strong>structiontotale du village en fin<strong>de</strong> tournage !” se souvientle chaumier, admiratif.Entré dans la profession par hasard, grâce àun voisin chaumier, Patrick LE GOFF a eu lachance <strong>de</strong> travailler, comme apprenti, sur latoiture <strong>de</strong> la belle maison d’Éric TABARLY.Peut-être est-ce là qu’il forge vraiment sa motivationpour le métier ? Une motivation <strong>et</strong> unsavoir-faire qu’il va un temps renforcer en Irlan<strong>de</strong>,avant <strong>de</strong> monter son entreprise, puisd’y enrôler son fils aîné <strong>et</strong> bientôt le second.“ Deux gros proj<strong>et</strong>s avec le Canada sontpour l’heure suspendus au cours élevé <strong>de</strong>l’euro... Au moins trois ans <strong>de</strong> travail,puisque nous ne pouvons intervenir qu’à labelle saison !”. Celle <strong>de</strong>s aoûtats, redoutables<strong>et</strong> légions dans le chaume, seul point noirdu métier. Sinon, il faut être sociable – ontravaille en équipe – habile <strong>et</strong> costaud. “La pose<strong>de</strong> l’ardoise, à côté, c’est <strong>de</strong> la rigola<strong>de</strong> !”conclut le chaumier, un rien provocateur.C.F.D.Couverture chaume, Patrick LE GOFFKerbrien - Herbignacwww.patrick-legoff.com> Entreprise créée en 1988> SARL <strong>de</strong>puis 1 an - 4 salariés> CA = 450 000 €> Activité : <strong>80</strong> % en Brière ; le resteailleurs en France <strong>et</strong> au Québec* ANCC : Association Nationale <strong>de</strong>s Couvreurs Chaumiers

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