<strong>Nouvelles</strong> <strong>de</strong> Chrétienté Nº 92Mars - avril 2005•la transpiration intense <strong>de</strong>s corpsfatigués qui seront heureusementbientôt requinqués par une bonnebière fraîche, « la Regab » locale, lerégal gabonais. Eux aussi, une foispar mois, ils se retrouvent avec leuraumônier pour une fervente conférencespirituelle, ce qui leur donneparfois l’occasion <strong>de</strong> remettre « laRegab » <strong>de</strong> trop au casier… O cherlecteur, ne croyez pas que seulsles hommes en usent, vous pouvezsouvent rencontrer <strong>de</strong>vant leurs casesles femmes assises à bavar<strong>de</strong>ravec « la Regab » au pied, le verre àla main. La Regab, c’est la boissonnationale et c’est même une trèsbonne bière.souffrir <strong>de</strong> l’archevêque <strong>de</strong> Libreville,Mgr ANGUILE. Un beaujour, ce <strong>de</strong>rnier ne voulut plus partagerses repas à la même table queson aîné dans l’épiscopat parce qu’ilvenait nous voir et nous soutenait.Faire cela au premier évêque gabonaisétait sans doute le fruit <strong>de</strong> lacharité conciliaire…Petit à petit notre apostolat sestructura. Pour s’occuper <strong>de</strong> la sanctification<strong>de</strong>s dames on les réuniten <strong>de</strong>ux Compagnies, l’une dédiéeà Sainte Anne et l’autre à SainteMarthe. Dans « Sainte Anne » unequarantaine <strong>de</strong> mères <strong>de</strong> famille seretrouvent tous les jeudis après-midi,chez l’une ou chez l’autre, chacuneson tour, aux pieds <strong>de</strong> la statue<strong>de</strong> Notre-Dame <strong>de</strong> Fatima pourprier et chanter <strong>de</strong>s cantiques à laSainte Vierge à l’intention <strong>de</strong> leursenfants et petits-enfants. Ces réunionspermettent <strong>de</strong> toucher tousles quartiers <strong>de</strong> Libreville, amenantà la prière d’autres femmes du voisinage.Un véritable apostolat <strong>de</strong>la prière ! Dans « Sainte Marthe »,une soixantaine <strong>de</strong> dames, qui, enéquipe <strong>de</strong> six ou huit, <strong>de</strong>ux fois parsemaine font le ménage <strong>de</strong> notregran<strong>de</strong> chapelle avec pour but spirituel<strong>de</strong> faire aussi « du ménage »dans leur âme ou dans leur mariage10Baptême dʼenfant, Pâques 2005si besoin était. Un bon coup <strong>de</strong> balaipeut parfois faire fuir la rivale…et remettre le mari dans la bonnevoie. Tous les premiers vendredisdu mois, ces dames charmantes etimposantes reçoivent à « St Pie »(la Mission St Pie X) une instructionspirituelle <strong>de</strong> leur aumônier,le Père Yannick ANDRE, et suiventensuite avec gran<strong>de</strong> dévotionla messe chantée en l’honneur duSacré Cœur.Les hommes, eux, se retrouventdans la Compagnie St Nicolas<strong>de</strong> Flüe, le saint patron <strong>de</strong> la Suissequ’ils ont pour modèle. Ils sontd’abord au service d’ordre <strong>de</strong> notrechapelle qui, les jours <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>sfêtes, débor<strong>de</strong> <strong>de</strong> partout, commecette année à Pâques, où pasmoins <strong>de</strong> 5 200 chrétiens sont venusadorer le Sauveur ressuscité : àla Veillée pascale, avec dix baptêmesd’adultes, et aux quatre messesdu jour dont la <strong>de</strong>rnière fut suivie,à midi, d’une quarantaine <strong>de</strong> baptêmesd’enfants <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> septans. Nos hommes transportent etrangent les bancs <strong>de</strong>s salles <strong>de</strong> classes<strong>de</strong> catéchisme jusqu’à l’église,et les remettent à leur place aprèsles cérémonies. Avec la chaleur humi<strong>de</strong>équatoriale, je ne vous dispas l’effort que cela <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, niL’Association <strong>de</strong> la Ste Familleregroupe les jeunes mariés <strong>de</strong> laMission St Pie X. Quand je dis « lesjeunes mariés », je ne veux pas direnécessairement <strong>de</strong>s jeunes ménages,car il s’agit plus souvent <strong>de</strong> régularisations<strong>de</strong> mariage <strong>de</strong> personnesdéjà retraitées ou qui le serontbientôt. Depuis 19 ans que noussommes implantés au Gabon, nousavons béni une centaine <strong>de</strong> mariages,dont seulement trois « vrais »mariages <strong>de</strong> jeunes qui ne vivaientpas ensemble avant leur mariageet qui n’avaient pas « fait » d’enfant,exception quasi miraculeuseau Gabon. Le mariage est le plusgrand problème africain, spécialementau Gabon où la polygamie, lapolyandrie, le mariage coutumier -avec la dot qui peut se chiffrer parfoisà plusieurs millions <strong>de</strong> francsCFA -, le mariage civil, les fêtesque cela entraîne à chaque fois, lesca<strong>de</strong>aux, les voyages, et les bellesmères…sont autant d’obstacles à laréception <strong>de</strong> la grâce sacramentelledu mariage catholique. Si bien queles jeunes gens, <strong>de</strong>vant <strong>de</strong> telles exigenceset bien souvent désargentés,faute d’avoir un bon métier, viventen concubinage et s’installent ainsidans un esprit d’indépendance,avec ses suites… qui sont souventla cause <strong>de</strong> nombreuses séparationspour le plus grand malheur <strong>de</strong>s enfants.L’association a donc pourbut, non seulement d’encadrer spi-
•La chrétienté au Gabonrituellement les vieux « jeunes mariés», mais <strong>de</strong> leur faire prendreconscience que leurs enfants doiventêtre aidés et soutenus par eux,parents, pour que le plus facilementpossible, ils reçoivent, encorejeunes, la grâce du sacrement <strong>de</strong>mariage qui établit la vraie famillesous la paternité divine.Former les intelligences au vraiet au beau, les volontés au bien etau bon, dans la justice, c’est notredéfi et le but <strong>de</strong> notre école primaireSt Joseph <strong>de</strong> Calasanz et du Collège<strong>de</strong> la Merci pour le secondaire.Plus <strong>de</strong> 230 élèves reçoivent chaquejour un enseignement catholiquequi élève leurs âmes vers Dieu grâceaux Pères et à un corps professoralcompétent. Cet enseignementreçu au long <strong>de</strong>s années scolaires,Avec Saint Joseph, nos bienfaiteursseront bientôt sollicités pourle futur projet d’internat que nousdésirons réaliser pour les trois annéesdu <strong>de</strong>uxième cycle qui fontdéfaut à notre secondaire. Le projeten cours d’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>vrait s’étendresur une propriété d’une trentained’hectares et à une soixantaine<strong>de</strong> kilomètres <strong>de</strong> la capitale. Ceterrain parfaitement vierge commela forêt qui l’entoure - c’est direque tout y est à faire -, nous permettrad’établir dans un premiertemps une gran<strong>de</strong> plantation d’unedizaine d’hectares : bananes, manioc,tarots, patates douces, tomates…pour la cantine <strong>de</strong>s élèvesdu Juvénat du Sacré Cœur <strong>de</strong> Librevilleet du futur internat. Dansun <strong>de</strong>uxième temps, nous construironstous les locaux et aménagementsnécessaires à un internat quid’abord recevra les trois classes quinous manquent, puis pourra s’étendreau premier cycle du secondaire.Des salles <strong>de</strong> classes, réfectoires etcuisines, dortoirs et sanitaires, unechapelle et ses annexes, <strong>de</strong>s terrains<strong>de</strong> jeu, <strong>de</strong>s logements diverspour la communauté et pour le personnel…Voilà <strong>de</strong> quoi bien occuperdurant quelques années notrecéleste économe, le bon Saint Joseph! Mais pourquoi cet internat ?leur donnera la maturité suffisantepour un jugement naturellementsain, et fera d’eux, ces hommes virilset vertueux dont notre Gabon atant besoin pour se développer moralementet matériellement dans letemps et dans l’espace en conformitéavec la volonté du Dieu troisfois saint.Deux cent trente élèves ducours préparatoire à la troisièmefréquentent régulièrement le Juvénatdu Sacré Cœur qui regroupeJuvénat du Sacré-Cœurdans sa propriété d’un hectare, aucentre géographique <strong>de</strong> Libreville,les <strong>de</strong>ux entités scolaires <strong>de</strong> notreMission St Pie X.Il manque les classes <strong>de</strong> secon<strong>de</strong>,première et terminale pourachever le cycle <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s secondaires<strong>de</strong> notre externat. C’est notresouci aujourd’hui, souci importantque nous partageons avec lePère Patrick DUVERGER le Directeurdu Juvénat et ses collaborateursqui font tourner l’établissement.De gros investissements ontété faits pour permettre au Juvénatdu Sacré Coeur <strong>de</strong> recevoir jusqu’à300 garçons : 10 salles <strong>de</strong> classesavec tout le mobilier nécessaireainsi que les livres scolaires, les bureauxadministratifs, les dégagements,un préau, <strong>de</strong>s équipementssportifs et sanitaires, le réfectoireet ses cuisines qui donnent plusd’une centaine <strong>de</strong> repas le midi,quatre jours par semaine, le logement<strong>de</strong> la communauté <strong>de</strong>s pèreset <strong>de</strong>s frères, la sacristie avec unechapelle, hélas trop petite, puisqu’ilfaut doubler les cérémonies pourque nos 230 élèves puissent assisterà la sainte messe en semaine. Toutcet ensemble sur plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux millemètres carrés construits neufs, grâceà la générosité inlassable <strong>de</strong> nosamis et bienfaiteurs et à la Maisongénéralice <strong>de</strong> Menzingen.Nous voulons donner Notre-Seigneur Jésus-Christ à cette jeunessegazouillante <strong>de</strong> Libreville,c’est pourquoi nous avons penséd’abord à un externat dans la capitalepour la plus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>senfants et selon les moyens <strong>de</strong>s parents.Mais la ville est la ville, avectoutes ses tentations et « l’abandon» <strong>de</strong>s parents qui travaillent etne sont donc pas à la maison quandles enfants rentrent <strong>de</strong> l’école. L’enfantest abandonné à lui-même, <strong>de</strong>vantla télé, Internet, les jeux vidéo,avec les copains… et les copines,car hélas tout cela existe au Gabon,en sorte qu’en une heure, les septou huit heures passées dans la journéeau Juvénat sont pratiquementréduites à néant. Quel gâchis !Et pourtant les parents finissent11