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Nouvelles de Chrétienté 77 - Dici

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•La chrétienté au GabonTradition au Gabon. Le soir mêmeMonseigneur reprenait l’aviond’UTA, emportant dans son cœurla grâce <strong>de</strong> St Joseph qui venaitd’accomplir le premier miracle gabonais<strong>de</strong> la Mission Saint Pie X.Nous étions là, dans notre maisonun peu vi<strong>de</strong>, pas très aménagée,bien que les cantines attenduesfussent arrivées et déballéesavec empressement par l’abbé Karlet moi-même… quand le premierGabonais : M. Jean François NKO-GHE, aujourd’hui décédé, noustrouva. Il avait entendu dire quenous étions arrivés ! Comment ? Jen’en sais trop rien, j’ai dû oublier.Il avait cherché, il nous avait trouvésenfin, et il venait offrir ses services.Surtout il voulait savoir oùet quand nous allions célébrer lasainte messe en latin et en grégorien.Nous avions aménagé un petitoratoire dans « l’ancien bureaudu Maire » et c’est là que chaquematin j’offrais les saints mystères.En rentrant chez lui, Jean-FrançoisNKOGHE s’arrêta chez un <strong>de</strong> sesamis, M. Daniel BIBANG – le père<strong>de</strong> notre futur premier prêtre gabonais: l’abbé Médard BIE BIBANG- pour lui raconter sa découverteprovi<strong>de</strong>ntielle. Et c’est ainsi que, <strong>de</strong>bouche à oreille, notre oratoire <strong>de</strong>vinttrop petit et nous dûmes nousinstaller le dimanche dans le salon,et jusque dans la salle à manger. Le29 juin, l’abbé Loïc DUVERGERétait ordonné prêtre à Ecône parMgr LEFEBVRE, et nommé à Libreville.Il arriva le 15 août, frais etdispos, pour exercer son premierapostolat auprès <strong>de</strong>s ouailles gabonaisesqui l’attendaient avec impatience.Puisque notre chapelle dominicalene pouvait plus contenir toutce mon<strong>de</strong>, l’année suivante pour laSemaine Sainte 1987 nous nous installions<strong>de</strong>hors, sous le grand garageet les quelques palmiers. LeCamp De Gaulle <strong>de</strong> l’Armée française,stationnée à Libreville, nousavait prêté <strong>de</strong>s bâches que nousavions tendues avec <strong>de</strong> soli<strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>saccrochées aux cocotiers pournous abriter du soleil et <strong>de</strong> la pluie.Fort heureusement, car la nuit <strong>de</strong>Pâques une véritable tempête avecune pluie torrentielle s’est abattuesur notre pauvre chapelle <strong>de</strong> toilequi avait bien du mal à tenir sousles centaines <strong>de</strong> litres d’eau tombésdu ciel. Sans doute, le démon obligé<strong>de</strong> fuir n’était-il pas content <strong>de</strong>sbaptêmes que nous venions d’administrerà une dizaine d’adultes, premiersfruits <strong>de</strong> notre apostolat. Lebon Dieu nous comblait <strong>de</strong> ses grâces.Que les fidèles étaient heureux<strong>de</strong> retrouver la liturgie catholique !Il fallait les voir et surtout les entendrechanter à gorge déployée legrégorien ! La chaleur à trente <strong>de</strong>gréset la pluie qui tombait ne lesarrêtaient pas, au contraire, ilschantaient, ils priaient <strong>de</strong> plus bellevoulant couvrir le bruit <strong>de</strong>s cataractesdéversant l’eau partout sousnos pieds. La cérémonie terminéenous étions tous trempés par lapluie et ruisselants <strong>de</strong> sueur, maisles cœurs eux aussi ruisselaient <strong>de</strong>la joie <strong>de</strong>s grâces reçues, et nous nevoulions plus en finir avec les alléluias…On eût dit que l’Eglise catholiqueressuscitait au Gabon !Alors l’idée nous vint <strong>de</strong> construireun toit pour remplacer les bâchestrop sensibles au poids <strong>de</strong> la pluieet qu’il fallait <strong>de</strong> toute façon rendreau Camp De Gaulle. M. LubinNTOUTOUME, le propriétaire,fut contacté et donna bien volontiersson accord. Notre projet <strong>de</strong>vaitpar la suite se transformer enune gran<strong>de</strong> église <strong>de</strong> mille placesassises. Le bon Dieu bénissait nosefforts, et le démon n’en était pasheureux.Avec cette foule <strong>de</strong> fidèles etd’enfants qui venaient à nous, etpuis surtout à cause <strong>de</strong>s sacres <strong>de</strong>1988, les évêques gabonais essayèrent,mais en vain, <strong>de</strong> nous fairepartir du Gabon. Mgr NDONG,bien qu’âgé et souffrant, nous soutenaitautant qu’il le pouvait, envenant à nos cérémonies conduitpar un <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> la choralegrégorienne, M. Eugène OKILI,qui avait été autrefois grand séminariste,mais avait dû abandonnerfaute <strong>de</strong> santé suffisante. Ce paroissiensympathique qui fut gouverneur<strong>de</strong> Port Gentil, la capitaleéconomique du pays, faisait tousles jours un quart d’heure <strong>de</strong> méditationen chantant une pièce <strong>de</strong>grégorien dont il ne pouvait plusse passer. Les fidèles, un peu hésitants,étaient rassurés et réconfortéspar la présence à nos messes <strong>de</strong>Mgr NDONG qui eut <strong>de</strong> ce fait à9

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