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AffichagesLOCAtiOnSLA PLAGNE 4P SUD 04-78-06-03-76VENISE et TOSCANE part loue appts 2/4 ou 6pers tt conft tél 04 73 33 55 95LES ARCS 4/5P STUDIO DU 27/02 AU 06/03650 EUROS TEL 06 63 16 08 66CORSE F2 ET MAISON 6 COUCH 2 SDB CFTTV 15 KM ILE-ROUSSETEL 04 42 73 62 56PERIGORD MAISON TYPIQUE 4/5 PERS.AVRIL A OCT. + MAISON BOIS 2 PERS. JUL-LET-AOUT TEL 05 53 07 12 46SYRIE MEXIQUE LYBIE OUZBEKISTAN VIET-NAM CIRCUITS/COLLEGUE EN ASSO0556856270 chicokids@gmail.com*13 LA CIOTAT LOUE ETE MAISON 4 PERSTERRAS JARD PARK. 06 73 82 92 79VAR T2 5MN MER 2/4P ETE 06 70 04 54 16VAR T3 5 MN MER 2/5P 04 74 00 36 59VENISE et TOSCANE part loue appts tt conf 2/4/6pers Tél 04 73 33 55 95CANAL du MIDI gd gîte conf. 06 86 79 75 33HT SAVOIE VAC FEVRIER COLL LOUEMEUBLE PRO ST SKI 4P TEL 04 50 45 79 2913300 SALON DE PRCE T3 tél : 068633185CORSE SUD MER MAISON 5/10 PERS 495 A1060 EUROS QUINZ.T 06 15 97 59 22LOUE ETE F2 25KM ANNECY 06 03 69 07 92LAVANDOU LOUE T3 BD MER 06 24 55 55 2563 PRES LA BOURBOULE LOC VAC MAISON 4PERS TT CFT T : 04 73 60 51 19 SOIRP e t i t e s a n n o n c e s P e t i t e s a n n o n -(fenêtres sur cours)Hebdomadaire du Syndicat National Unitairedes instituteurs, professeurs des écoles et PEGC128 Bd Blanqui — 75013 ParisTél: 01.44.08.69.30 — e-mail fsc@snuipp.fr• Directeur de la publication: Sébastien Sihr• Rédaction: Marianne Baby, Renaud Bousquet,Lydie Buguet, Laura Cella, Michèle Frémont,Daniel Labaquère, Pierre Magnetto, ArnaudMalaisé, Gilles Moindrot, Jacques Mucchielli,Mathilde Radzion, Sébastien Sihr• Impression SIEP — Bois-le-Roi• Régie publicité: MISTRAL MEDIA,365 rue Vaugirard 75015 PARISTél: 01.40.02.99.00• Prix du numéro: 1 euro — Abonnement 23euros • ISSN 1241 — 0497• CPPAP 0410 S 07284• Adhérent du Syndicat de la Presse SocialeTARIfS 2008 l Pour une ligne de 35 caractères (blancs inclus) — Tarif syndiqué/abonné14 euros TTC — Tarif non syndiqué 23,5 euros TTC l En pavéencadré sans fond couleur — Tarif syndiqué/abonné 20 euros TTC — Tarifnon syndiqué 30 euros TTC la ligne de 35 caractères l En pavé encadré avecfond couleur — Tarif syndiqué/abonné 24 euros TTC Tarif non syndiqué 36euros TTC la ligne de 35 caractères l Renvoyer au <strong>SNUipp</strong> — 128, Bd Blanqui— 75013 ParisKiSAitOu5 e versiontoujours disponibleLe KISAITOU est devenu la référence administrative des instituteurset professeurs des écoles. La nouvelle édition 2007,mise à jour et sensiblement augmentée, complétée par CD-Rom, offre une mine de renseignements originale au niveaude l’Education nationale.Le CD-Rom permet par lien d’obtenir l’intégralité destextes réglementaires et accompagnera tous les enseignantsdans leurs questions concernant leur carrière, les responsabilités,les questions administratives, la vie de l’école…Consultable en ligne sur http://www.snuipp.fr


ActuLa dégringolade du P/E102,5 De 2005 à 2008, le nombre de postes pour100 102 élèves (P/E) a légèrement augmenté.Cette augmentation n'a été acquise que101,5« grâce à » la très forte diminution de la101scolarisation des enfants de 2 ans.100,5Changement de décor brutal à la rentrée2009,100le P/E retrouve le niveau qu'il avait2001 R2002 10 99,5ans R2003auparavant R2004 R2005! Le R2006 P/E R2007 est en R2008 effet passé R2009à 99 5,29 alors qu'il était de 5,35 l'an passé.Le ministère justifie la répartition des dotationsacadémiques, et donc du P/E, par la98,598prise en compte de l'évolution de la démo-PostesElèvesR1999 R2000 R2001 R2002 R2003 R2004 R2005 R2006 R2007 R2008 R2009102,5102101,5101100,5Postes100Elèves99,5Évolution du nombre de postes pour 100 élèves (P/E)5,385,365,345,325,35,285,26Évolution du nombre de postes et d’élèves de 1999 à 20099998,5985,385,365,345,325,35,28R1999 R2000 R2001 R2002 R2003 R2004 R2005 R2006 R2007 R2008 R2009graphie scolaire pondérée par des indicateurssociaux et territoriaux : taux de RMistes, CSPdéfavorisées, chômeurs pour le social ; densitéde la population des 2-16 ans, rural, poids durural isolé pour le territorial.Le P/E varie de 5 (Seine-et-Marne) à 8, 71(Lozère).PostesElèves5,245,225,242000 R2001 R2002 R1998 R1999 R2003R2000 R2004 R2001R2005 R2002 R2003 R2006 R2004 R2007 R2005R2008 R2006 R2009 R2007 R2008 R20095,22Rapport de l'unESCODepuis la crise, moins d'éducation5,26« Suite à la crise financière mondiale,des millions d’enfants vivant dans lespays les plus pauvres de la planète risquentd’être privés d'accès à l’éducation» s'inquiète l'Unesco dans son nouveaurapport mondial 2010 de suivi surl'Éducation pour tous qu'elle vient derendre public en janvier. Alors que72 millions d’enfants dans le monde nesont toujours pas scolarisés, l'organisationinternationale note que « l’effetconjugué du ralentissement de la croissanceéconomique, de l’augmentation dela pauvreté et de la pression accrue surles budgets pourrait venir entamer lesprogrès réalisés au cours des dix dernièresannées ». En effet, depuis 2000, lenombre d’enfants non scolarisés a diminuéde 33 millions et celui des enfantsterminant le cycle primaire a augmenté.En Afrique subsaharienne, le taux d'inscriptionest cinq fois plus élevé que dansles années 1990. Malgré ces avancées,l'éducation pour tous en 2015 ne sera pasatteinte si la crise continue. L'Unescopointe du doigt la baisse des aides depuisla crise. Va-t-on vers une « générationsacrifiée » s'inquiète le rapport. Pourl'éviter, il exhorte les pays riches à augmenterl’aide à des conditions favorablespour éviter de dégrader les budgets despays les plus pauvres.Source : Bilan de la rentrée premier degré public 2009-2010MEn, décembre 2009R1998 R1999 R2000 R2001 R2002 R2003 R2004 R2005 R2006 R2007 R2008 R20098 marsjournée mondiale desfemmesAlors qu’on célèbre les 100 ans de la journée internationalepour les droits des femmes, l’édition2010 aura pour devise « L'égalité des droits,égalité des chances : un progrès pour tous ».D'autres thèmes seront abordés à partir de cettejournée, en particulier la solidarité internationaleet les violences faites aux femmes.Finie la fessée ? !Une proposition de loi a été déposée par des députésUMP dont la pédiatre Edwige Antier pourabolir les châtiments corporels infligés aux enfants: « L'enfant a droit à une éducation nonviolente. Aucun enfant ne peut être soumis à deschâtiments corporels ou à toute forme de violencephysique ».5


6ActuLes langues africainesà l'écoleLes ministres de l'éducation de 26 paysafricains se sont engagés à Ouagadougou,au Burkina Faso, à l'introduction deslangues et cultures africaines dans l'éducationdans chacun de leurs pays.« Convaincus que le recours aux langueset cultures locales contribue à l'accès detous à l'éducation et à la l'amélioration significativede la qualité de l'enseignementet de l'apprentissage », les ministres ontréaffirmé leur engagement aux idéaux del'union africaine.Grande Bretagne :l'école une valeur refugeOutre-Manche, d'après les statistiques duTraining and Development Agency forSchools (TDA), un nombre croissant d'anciensbanquiers, avocats et cadres se reconvertissentdans l'enseignement au pointqu'ils pourraient bientôt constituer l'essentieldu contingent. En 2009, la part des candidatsà la seconde carrière a augmenté de35 %, contre 19 % pour les étudiants et27 % pour les titulaires d'une licence.46 %des français jugent la maternitécomme un frein dans sa carrière.C'est le résultat d'un sondagecommandé par la Halde à l'institutCSA qui lance une campagnede sensibilisation sur les discriminationsliées à la grossesse et à lamaternité.Belgique : un rapportégratigne l'écoleLe service général de l'inspection scolairebelge a rédigé un rapport sur les visites et investigationsmenées par ses agents dans lesécoles (maternelles, primaires, secondaires)au cours de l'année scolaire 2008-2009. Cerapport n'est pas tendre. En résumé, les inspecteursobservent que les réformes restentsouvent sans effet dans les écoles. Ils préconisentde muscler les formations continuéesdes professeurs et de produire des programmesplus clairs.Haïti :reconstruire les écolesPourquoi Solidarité laïques'est-elle mobilisée si rapidementpour Haïti?Depuis 1995, Solidarité laïquea noué un partenariat très importantà Haïti, en particulier àl'ouest, dans la Grand'Anse.C'est en effet un territoire éloignéde la capitale où peud'ONG et d'intervenants extérieurstravaillent mais où lesbesoins sont aussi importantsqu'ailleurs. Solidarité laïquedéfinit ses actions à partir desbesoins que la population exprimeet en partenariat avec« l'inspection académique »locale. Nous intervenons sur tout ce quitouche à l'éducation, et aujourd'hui, après letremblement de terre, les besoins sonténormes.Quelles ont les actions que vous allezmettre en place prioritairement?Nous travaillons sur des projets lourds deréhabilitation d'écoles primaires, sur uncentre de formation professionnelle dans lequelles apprentis participent justement à laréhabilitation des écoles, nous avonsconstruit une école « pilote » et noussommes investis dans la formation des enseignants.Tout cela va se poursuivre. NousRoland Biache estdélégué général deSolidarité laïqueavons beaucoup travaillé avecl'actuel ministre la jeunesse etattendons un premier contactavec le ministre de l'éducationpour nous investir immédiatementdans la reconstructiond'écoles à Port-au-Prince.Depuis le tremblement deterre avez-vous réussi à intervenir?Les premiers jours, nous étionsdans l'inquiétude quant au sortdes partenaires de Solidaritélaïque. Nous avons très vite recueilliplusieurs dizaines demilliers d'euros et effectué unpremier versement à une association qui intervientauprès des « jeunes de la rue ».Nous avons eu depuis les événements, uncontact régulier avec le ministre de la jeunesseà propos d'un centre de réinsertion« de jeunes en difficulté avec la loi », unprojet que nous allons soutenir. Nous lançonsavec beaucoup d'insistance un appel àdons pour que, à côté des nécessaires aidesmédicales, d'eau et de nourriture, de logement,l'éducation ne soit pas oubliée.Propos recueillis parDaniel Labaquèrewww.solidarite-laique.asso.frL'Europe de la pauvretéSelon Eurostat, en 2008, 17 % de la populationde l’UE perçoivent des revenus situésau-dessous du seuil de pauvreté, cedernier pouvant varier d'un État membre àl'autre. Les taux les plus élevés ont été observésen Lettonie (26 %), en Roumanie(23 %), en Bulgarie (21 %) ainsi qu'enGrèce, en Espagne et en Lituanie (20 %),et les plus faibles en République tchèque(9 %), aux Pays-Bas et en Slovaquie(11 %) ainsi qu'au Danemark, en Hongrie,en Autriche, en Slovénie et en Suède(12 %). Le taux est plus élevé chez les enfants(20 %) et les personnes âgées (19 %).Des données matérielles viennent préciserces informations. Ainsi en 2008, 37 % dela population européenne n’avaient pas lesmoyens de partir, chaque année, une semaineen vacances, 10 % de chaufferconvenablement son domicile, 9 % de s’offrirtous les deux jours un repas composéde viande, de poulet ou de poisson et 9 %d’acquérir une voiture personnelle.Lydie Buguet


ActuGrève et manifestation du21 janvierJouez services publics,résonnez retraitesÀ la question sociale des services publics, l'année2010 voit s'ajouter celle de la réforme des retraitesqui pourrait bien devenir la question majeure desprochaines mobilisations.L'année 2010 a commencé sous le signe desservices publics. Alors que les manifestationsdépartementales, à l'initiative des syndicats,ont réuni, le 21 janvier, des dizaines de milliersde personnes pour les défendre, des étatsgénéraux locaux pour les promouvoir s'organisentun peu partout sur le territoire. Dansl'éducation, la FSU appelle à une manifestationà Paris, le 30 janvier, pour porter les revendicationsde l'école: les postes mais aussila formation, les évaluations, la revalorisation…Ces mobilisations autour des servicespublics trouvent une résonance dans la population.Si l'on en croit le baromètre deconfiance politique réalisé par le CEVIPOFet Sciences Po, les Français ont une imagepositive des services publics. En effet, à laquestion de la confiance faite aux organisationset institutions, celles qui arrivent en têtesont quatre services publics: le CNRS avec90 % de confiance accordée, les hôpitauxavec 86 %, l'école avec 83 %, et l'armée 75 %tandis que les grandes entreprises privées atteignent47 % et les banques 37 %. Du côtédu gouvernement, on peut lui faire confiance,le discours n'a pas changé: il faut réduire lesdépenses. Eric Woerth, ministre du budget, aannoncé ces derniers jours que pour ramenerle déficit à 3 % de PIB en 2013, il fallait gagner5 points de PIB, soit 100 milliardsd'Euros. Si la moitié devrait provenir de recettesfiscales et de la fin de la relance, l'autremoitié devrait être trouvée en réduisant la dépensepublique ou plutôt en la ralentissant.L'assurance santé est citée mais aussi les dépensesdes collectivités territoriales et biensûr de l'État, mais sans accélérer les suppressionsde postes. Merci pour eux!Un sujet pourrait détrôner les services publicsdans les questions débattues les prochainessemaines, c'est bien sûr celui des retraites. LePrésident l'a confirmé sur TF1: « Avant la finde l'année, nous aurons pris les décisionsqu'il faut. » Il n'a échappé à personne que legouvernement privilégiait dans ses réflexionsl'allongement de la période de cotisation ainsique celui de l'âge légal à la retraite fixé à 60ans depuis 1982. De petites phrases engrandes déclarations, des partis politiques auxsyndicats, les positions s'affirment, les argumentss'affûtent. Car le Conseil d'orientationdes retraites a présenté son rapport le 27 janviersur la « faisabilité technique et juridiquedu passage à un régime en points ou encomptes notionnels », perspective rejetée parles syndicats. Et le sujet bien plus encore queles services publics inquiètent les Français.Le sondage Vivavoice lancé par la FSU à laveille de la grève du 21 janvier confirme cettepréoccupation. A la question « pour quelstypes de revendications collectives seriezvousprêt à vous mobiliser dans les mois àvenir? » arrivent en tête des citations les retraitesavec 39 % et les salaires et le pouvoird'achat avec 37 %. Près de 40 % des salariésinterrogés envisagent dans le même sondagede se mobiliser sur ce dossier. Une échéancequi pourrait bien s'avérer nécessaire.Lydie BuguetEn manif à PerpignanUn tiers des enseignants étaient engrève le 21 janvier qui ont pu rejoindreles 114 manifestations organisées partouten France. 15000 personnes ontdéfilé à Paris, 8000 à Marseille, 4000 àLyon, 5000 à Bordeaux et à Nantes,3500 à Rennes et à Bourges, 2000 àLille et à Pau…Marseille, devant l’hôtel de villeVœux d’enseignantspour l’écoleLa campagnede vœux desenseignantspour l’école,lancée par leS N U i p psous formede carte de vœux,s’achèvera le samedi 30 janvier. Lesvœux exprimés par les enseignants serontmis en ligne sur le site du syndicatà partir de la semaine prochaine.www.snuipp.fr7


ActuPiètre menuà la carte81 620 postes créésà la rentrée2010 pour 5 300élèvessupplémentaireset l’équivalentde 3 442 postessupprimés suiteà la disparitiondes PE2. Derrièrela brusqueriedes chiffresnationaux, laréalité dessituationslocales rappellecombien leservice publicd’éducation estmis à mal parles économiesbudgétaires.Comme chaque année, au mois dejanvier, les inspections académiquesont publié la dotation enpostes de chaque département pourla rentrée 2010. Nationalement, les décisionsbudgétaires étaient connues : 1 620créations de postes pour 5 300 élèves supplémentaires.Il faut ajouter à cela la pertenon comptabilisée par le ministère de37,5 % des 9 182 postes de PE2. Cetteperte correspond au volume d’enseignementque ces PE2 effectuent dans lesécoles (décharges de directionavec les stages filés etremplacement de la formationcontinue avec lesstages “3 semaines”). Soit3 442 postes en moins.Nous avons interrogé troisdépartements à caractéristiquesbien différentes : laMeuse, essentiellementrurale, les Yvelines, dans larégion parisienne, et laHaute-Garonne où l’intersyndicalea mis en place un observatoireafin de mesurer au mieux la réalité deschiffres.Par-delà leurs différences, les trois départementsont au moins une cause commune: la non-scolarisation des deux ans. Ilest à l’heure actuelle difficile de faire desprévisions pour la rentrée 2010. Mais lestendances actuelles ne devraient pas êtreinversées, bien au contraire. Dans laMeuse, les moins de trois ans, scolarisésà 60 % il y a dix ans, le sont cette annéeà 27 %. Beaucoup plus importante estleur déscolarisation dans la Haute-Garon-Les troisdépartementsont au moinsune cause commune: la nonscolarisationdes deux ans.ne où l’observatoire chiffre à 9 % à peineles enfants scolarisés à la rentrée 2009alors que le chiffre officiel est de 13,3 %.Soit une différence d'environ 500 élèves.Excusez du peu ! Mais la situation la plusgrave se trouve dans les Yvelines où letaux de scolarisation des deux ans est de6,25 % seulement, alors qu’il était de15 % en 2003. En 2010, d’après les prévisionsde l’IA, il se rapprocherait dangereusementde zéro, à 4,95 %.La Meuse vit à l'heure de laréorganisation de sonmaillage scolaire. Départementrural de moins de200 000 habitants, la Meusecontinue de voir sa populationvieillir et sa démographie,contrairement auxdépartements urbanisés, esten panne. Ici, il y aura 617élèves en moins à la rentrée2010. Depuis longtemps,l'agriculture ne nourrit plusl'économie et l'emploi du département.Avec la logique du non renouvellementd'un fonctionnaire sur deux partant à laretraite, c'est le tertiaire qui est maintenanttouché : suppression de postes à l'hôpitalde Bar-le-Duc ou dans d'autresadministrations comme l'ONF. Mêmel'armée restructure, des casernes étantcondamnées à la fermeture. Dans ce paysage,la dotation ministérielle fait état de3 suppressions de postes d'enseignants àlaquelle s'ajoute la perte sèche des PE2,soit l'équivalent, au total, de 15 postes.Selon le <strong>SNUipp</strong> 55, « on se sent moins


1003 +2950Dotation départementale (postes)32-23858Pas de CalaisSeine-St-DenisPrévisions démographiques (élèves)Hauts-de-Seine+303 NordParis-97451-7Somme1200val-de-MarneAisne10487202Ardennes0 -16val d’Oise Seine Maritime50 Oise38 -290 -277-6-5233-3 MoselleEureMarneCalvados52 1000Bas RhinManche7-617-116435 09 -115 647 YvelinesMeuse Meurtheet-Moselle-108+721 115 15-4582 Orne239 +120 Seine et-59finistère 14+103 23 1024 Marne 8 -14Côtes d’ArmorEssonnevosges280Aube Haute -3-7531515Haut41Ille-etvilaine-2 SartheYonne-239 -2 +4MayenneEure-et-LoirMarne -1122-2 161Rhin-2062-845 690587Haute-SaôneMorbihan-86Loiret-157150 191632+110-178Loire-Loir-et-Cher26-193DoubsAtlantiqueIndre-et- 72-6Côte d’Or14 190102-53Maine-et-LoireLoire1300NièvreTerritoire de Belfort110024 205CherJura0 -69 -96Guadeloupe7-1316IndreSaône-et-Loirevendéevienne-87NC-324 59-571+3945338 -282 AllierDeux- 340 47Sèvres0542 Haute-SavoieMartiniqueCreuse30 39 Ain22+380NCCharente--117 13 440 RhôneMaritime CharentePuy-de-Dôme Loire 42628 340+22,5Haute-vienne-1825263 Savoie-124Réunion+76851651NCDordogne CorrèzeCantal Haute-LoireIsère2-1-7 -28 17 18-10Haute-Gironde-50160 Drôme0AlpesGuyane 47Lozère Ardèche70 20050168 -1810008Lot 10 -2+2Lot-et-203 66+44 AlpesGaronne12 Alpes-de- MaritimesTarn-etAveyronGard+20vaucluse Haute-Provence150 Garonne224 198+46025 505 Tarn-32285Landes 0 120+5 24Bouchesdu-Rhône206varGers Haute750Solde réel des Postes en comptant266la suppression des PE2GaronneHérault-363Pyrénées-Atlantique0290 à -250 à +24 -13Aude-200 +15 61310+5+5-26 à -50 25 à 50Hautes- Ariège 250+100Pyrénées-51 à -75+12951 à 750CorsePyrénées -10+3Orientales-76 à -100+90-100 à plus+290530ActuLes couleurs signalent les 18 départements qui ont a un solde positif (vert) de création de postes après déductionde 37,5 % des postes de PE2 qui manqueront aux écoles. Et les 79 qui ont un solde négatif (orangés).touché que d'autres départements. Maisnotre réalité territoriale est aussi différente» et la même exigence revient sanscesse : comment assurer la présence del'école sur tout le territoire ?Car, avec plus de 95 % des communesayant moins de 2 000 habitants, la Meuseprésente un visage scolaire contrasté,conséquence d’intercommunalités quin'ont pas toujours fait les mêmes choix.Là, de nombreux RPI concentrés sur lechef-lieu de canton. Ailleurs, des RPIéclatés qui subsistent avec 3 à 4 écoles.L'enjeu à venir est donc de maintenirl'offre scolaire alors que, par exemple, lesRASED ne peuvent plus se déplacerdepuis novembre, les enveloppes de fraisde déplacement étant épuisées. Aujourd'hui,les élus et l'IA tentent de reconcentrerces écoles sur un seul pôle. Une...9


Actu...restructuration qui ne pourra pas se faireà moyens constants.Dans les Yvelines, c'est le flou complet.« On n'a, pour l'instant, aucune information» regrette Denis Andréoletty du<strong>SNUipp</strong> 78. Un groupe de travail est programméfin février. Le CTP qui va présenterles mesures de fermetures et d'ouverturesde postes doit se réunir le 11mars. « Tout sera bouclé, insiste Denis,puisqu'à la même période le serveurdépartemental, pour participer au mouvement,sera ouvert ». Seule informationconnue, le département affiche la créationde 21 postes pour 239 élèves supplémentaires.Une dotation en trompe l'œil puisqu'encontre-point, avec la disparition desPE2, c'est l'équivalent de 80 postes d'enseignantqui disparaissent. Pas de quoifaire remonter le rapportProfesseur/Élèves qui avec 5,12 se situeen queue de peloton des 100 départementsfrançais. Il faudra bien rogner surdes moyens existants. Les moins de troisans, quasiment plus scolarisés, ne serontmême plus une variable d’ajustement.Les inquiétudes se portent particulièrementsur les postes RASED qui ne sontpas pourvus faute de départs en formationspécialisée, et surtout sur les postes debrigades qui assuraient les remplacementsou la formation continue. Dansl'éducation prioritaire, très présente dansles villes de Mantes-la-Jolie, de Trappesou des Mureaux, les postes de maîtressurnuméraires qui permettent de travaillerautrement avec les élèves sontdevenus rares. Il faut dire que les seuilspour obtenir une ouverture de poste ontpris de la hauteur : 33 en maternelle, 27en élémentaire.Enfin, il y a de quoi s’interroger sur lacomptabilité de l’administration. Assezpour qu’en Haute-Garonne <strong>SNUipp</strong>,FCPE, CGT-éduc, SE, SGEN, SNESs’associent pour créer l'observatoiredépartemental de l'école publique (ODEP31*). L’idée est de mesurer l'écart entreles bilans académiques d'apparence positiveet la dégradation vécue dans lesécoles. Une enquête en ligne fournitdésormais des données chiffréesconcrètes sur l'état des 828 écoles dudépartement : nombre de classes de plusde 30 élèves, nombre de demi-journéesnon remplacées, nombre de deux ans scolarisés,besoins d'accompagnement nonassurés, etc. Il s'agit d'opposer cette réalitéà une administration qui utilise denombreux subterfuges comptables,comme celui qui consiste à ne plus définirles moyennes d'élèves par classe surune école mais sur un périmètre pluslarge, sur une commune entière, ce quinie les besoins et désavantage le ruraldans ce département aux territoires trèscontrastés. De même le nombre d'écolesprises en charge par le RASED peut s'afficheren augmentation alors même que letemps passé avec les équipes et le nombred'élèves aidés est en nette diminution :moins d'enseignants spécialisés (28 suppressionset 28 en surnuméraire à la rentrée),sur des territoires plus grands,implique une moindre présence…Concernant les remplacements, c'est l'hémorragie: le compteur affiche près de400 demi-journées non remplacées enquelques semaines.Le Comité technique paritaire du 25 janviera rendu son verdict pour la carte scolaire: plus 29 postes pour l'accroissementdémographique dont il faut défalqueraussitôt la valeur de 21,5 postes pour lespertes de décharges assurées jusqu'ici parles PE2. Les surnuméraires des RASEDsont aussi sur la sellette : « Les surnumérairesont vocation à disparaître. On nele fera pas à la hache. Certains sont qualifiés…», dixit le secrétaire général durectorat. L'IA envisage déjà de « geler »12 postes surnuméraires non occupés pardes spécialisés. De toute façon, les arbitragesdépartementaux et le vrai démarragedes opérations de carte scolaire n'aurontlieu qu'après les élections.Michèle frémontJacques MucchielliSébastien Sihr*http://odep31.free.fr.10Bretagne : la bataille des deux ansEn Bretagne le collectif « Maternelle en danger » avait fixé dèsla rentrée 2009 de nouvelles étapes de mobilisation. 15000cartes pétition (voir FSC 329) ont déjà été signées dans lesquatre départements bretons. Et plus de 600 conseils municipauxont voté une délibération demandant le maintien de la scolarisationdes enfants de moins de trois ans. Aujourd'hui lenombre d’enfants de deux ans scolarisés dans l’académie représente11,52 % des enfants scolarisés : 10,39 % dans les Côtesd’Armor,9,1 % en Ille-et-Vilaine, 13,8 % pour le Finistère,13,47 % pour le Morbihan. De fait, les IA ont donné l'ordre dene plus comptabiliser les 2 ans dans les prévisions. Et si leur accueiln'est plus contesté ouvertement, les conditions en sont renduesimpossibles en termes de capacités d'accueil. Courant février,organisations syndicales, associations de parents, représentantspolitiques et élus doivent de nouveau se mobiliser pourque la carte scolaire ne fasse pas compenser la hausse de la démographie,notamment par la diminution de la scolarisation des2 ans…


ActuÉvaluations CM2Remise à plat nécessaireLe Snuipp propose au conseil des maîtres designer une motion pour une remise à plat dudispositif.«Remettre à plat le dispositif actueld'évaluation CM2 et CE1 ». C'estla demande que continuent de formulerle <strong>SNUipp</strong>, le SE et le SGEN, alors que,mi-janvier, les 790000 élèves de CM2ont passé des épreuves un peu remaniées( codage, contenu des items). Objet de lacontestation, la confusion quant aux finalitésde l'évaluation n'est toujours paslevée. Nathalie Mons, spécialiste del'éducation a livré un avis éclairant: « Leproblème des évaluations actuelles estqu'elles visent plusieurs objectifs qui nesont pas facilement compatibles. Ellessont censées, tout d'abord, servir aux enseignantspour diagnostiquer les difficultésde leurs élèves, mais le fait de les administreren milieu d'année leur faitperdre une partie de leur sens. Elles visentaussi à renseigner sur le niveau nationaldes acquis des élèves et, dans cecas-là, il serait plus logique de les fairepasser en fin d'année. Et sur un échantillond'élèves seulement » (1) . Alors queles enseignants vont engager la correctiondes épreuves, le <strong>SNUipp</strong> met à leurdisposition un diaporama (2) qu'ils pourrontutiliser lors de la communicationdes résultats aux familles concernées. Deplus, il appelle à anonymer les remontéesà l’administration de ces mêmes résultatset à signer une motion en conseil desmaîtres (voir ci-dessous).Le processus d'évaluation est loin d'êtreréussi, et donc naturellement l'adhésiondes enseignants loin d'être totale. En témoigne,l'incident disproportionné et arbitraireintervenu en Haute-Vienne. Unenseignant qui avait choisi de faire passerles tests pendant le temps de l’aidepersonnalisée, par petits groupes, les étalantainsi sur 3 semaines, s'est vu, dansun premier temps, suspendu de sonposte. Après une intervention du <strong>SNUipp</strong>auprès du ministre et une mobilisationrapide de la communauté éducative dansle département, l'IA a levé la suspensionde l'enseignant. Ce dernier a réintégré saclasse en début de semaine dernière. Unretour à la raison dont ferait bien des'inspirer le ministère pour suspendre etdonc revoir son dispositif d'évaluation.Pour le bien des élèves, des enseignantset du système. Sébastien Sihr(1): Le Monde du 21 janvier(2): site du snuipp.frtransmettre… une motionLe <strong>SNUipp</strong> propose aux conseils des maîtres de faire remonter une motion au ministèrecar « malgré les modifications apportées, le protocole ne permet pas de clarifierles objectifs, ne fournit pas d’informations suffisamment précises pour la régulationdes apprentissages dans les classes et n’aide pas à la communication avecles parents » Avec cette initiative, les enseignants ont l'occasion de se manifesteren demandant une remise à plat du dispositif actuel. Le temps d’une concertationdoit permettre de construire de véritables outils d’évaluation utiles aux enseignantset aux élèves. Le syndicat rappelle aussi son refus de « toute publication école parécole des résultats ». Les motions sont à envoyer aux sections départementales du<strong>SNUipp</strong>. Ainsi collectées, elles seront adressées au ministère.Brochurepour l'allemandLa semaine dernière, « l'allemand, passeportpour l'avenir », la nouvelle brochurede promotion de l'allemand, a été diffuséeà 1,6 millions d'exemplaire pour informerles élèves et les familles sur les raisonsd'apprendre l'allemand. Cette opérations'inscrivait dans le cadre de la « journéefranco-allemande », fixée au 22 janvierdepuis 2003. Selon le ministère, « l'allemandconnaît un regain d'attractivité etenregistre une progression régulière depuis2007 pour les collégiens, du fait notammentdes classes bilingues ». Parcontre, en primaire, la situation est inverse.Depuis 2000, le nombre d'élèves pratiquantl'allemand a baissé de 10 % pouratteindre 8,7 % en 2008-2009.Le « carnaval des bébésà la consigne » !Le 6 février, le collectif « Pas de bébés àla consigne » organise une nouvelle manifestation.Depuis le printemps 2009, ildéfend l’amélioration et le développementdes modes d’accueil et la scolarisationdes jeunes enfants et s’oppose auxdifférentes mesures qui convergent versune dégradation des dispositifs existants.Pour alerter, entre autres, sur la chutedrastique de la scolarisation des moins de3 ans et sur la défense des postes en maternellelors des opérations de carte scolaire,il appelle à marcher le 6 février àParis, le long de la coulée verte, de laMairie du 12ème, avenue Daumesnil, jusqu'àla Bastille.numérique rural :candidatures retenuesÀ ce jour, 4552 écoles ont été retenuesdans le cadre du plan numérique rural.Elles sont consultables sur le site EducnetCette opération qui prévoyait l’équipementde 5 000 écoles situées dans lescommunes de moins de 2 000 habitants aobtenu une rallonge pour 1 700 écolessupplémentaires. Ces dernières devraientêtre connues dans les prochaines semaines.11


ActuÉlections de parents :enfin les résultatsLe ministère aura mis plus de trois mois àpublier les résultats des élections de parentsdes 16 et 17 octobre derniers. Dansle primaire, 4417347 parents ont votépour élire leurs représentants dans lesconseils d’écoles. Le taux de participationatteint 43,55 %, en baisse de 0,81 % parrapport à l’an dernier. Si les listes localesremportent plus de trois quarts des suffrages,la Fcpe reste la principale fédérationde parents (18,92 %) loin devant laPeep (3,10 %). Dans le second degré, laFcpe est largement en tête avec 50,68 %des suffrages devant la Peep (11,50 %) etles listes locales (29,89 %).Emplois de vie scolairenouveaux contrats12Revalorisationannonces reportéesCe devait être en janvier, ce sera finalementpour février. Le ministère a repousséd'un mois ces annonces concernant lesmesures censées revaloriser les enseignants.Celles-ci ne devraient concernerqu'entre 15 et 25 % des enseignants, ceuxqui sont en début de carrière. L'écart dépenddes choix du gouvernement sur lemontant des heures supplémentaires... cequi ne concernera les enseignants du premierdegré qu'à la marge. Pour les nouveauxrecrutés, la hausse salariale parrapport aux actuels débutants ne devraitpas dépasser 130 euros mensuels pour le1er échelon. L'augmentation pour lesautres enseignants ( peut-être jusqu'aux T7) devrait se situer entre 40 et 8 eurosmensuels suivant l'échelon...Enquête surl'éducation prioritaireOù en est-on de l'éducation prioritaire 3ans après la « relance » initiée par l'ancienministre Gilles De Robien? C'estl'objet de l'enquête que lance le <strong>SNUipp</strong>à l'attention des enseignants exerçant enRAR ( réseau ambition réussite) et RRS (Réseau de réussite scolaire). Le questionnairequi ne prendra que quelques minutesest disponible sur le site su<strong>SNUipp</strong>. À vos claviers. Le syndicat souhaiteprésenter les résultats fin mars.Le contrat unique d'insertion, créé par laloi du 1er décembre 2008 relatif au RSA,va pouvoir être mis en place dans l'éducationnationale selon les prescriptions indiquéesdans une note de la DGESCO du14 janvier à l'adresse des recteurs et inspecteursd'académie. Il concerne notammentles personnels sur des emplois devie scolaire (EVS) lors de nouvelles embauchesou du renouvellement descontrats. En effet le contrat d'avenir(CAV) ayant été abrogé en janvier 2010,cette nouvelle forme contractuelle de droitprivé modifie le contrat d'accompagnementà l'emploi et se nommera CAE-CUIdans le secteur non marchand. Les changementssont relatifs puisque les bénéficiairessont les mêmes et que la possibilitéd'avoir un contrat à durée indéterminéen'est pas accordée à l'éducation nationale,allant ainsi à l'encontre des déclarationsdu président de la République*: « l'Étatne peut pas dire aux entreprises “Faitesdes CDI plutôt que des CDD” et proposerdes contractuels ». La durée variera de 6mois minimum à 24 mois maximum. Ladurée de travail hebdomadaire est de20 heures, qui pourront être modulées« sur tout ou partie de la période couvertepar le contrat » ; cette modulation doitfigurer au contrat. Le dispositif prévoit unrenforcement de l'accompagnement avecun référent pour le suivi du parcours et untuteur désigné par l'employeur et dont lerôle reste à définir. L'accès à une formationde professionnalisation à hauteur de80 heures devrait être confirmé.Michelle frémont*TF127 janvier2010Détachement vers le second degrénouvelles possibilitésLe ministère vient de publier une note de service dans le but d'augmenter les possibilitésde détachement des personnels du premier degré vers le second degré, même immédiatement,car il faut « gérer les surnombres budgétaires du premier degré dans unsouci de logiques de mutualisation ». Les procédures ordinaires sont maintenues, détachementà la demande du fonctionnaire, conditions de diplôme, réintégration possibledans les 5 ans, mais deux assouplissements sont prévus : contraintes de calendrier,conditions de diplôme du moment qu’il existe une « identicité » de missions.Pour le <strong>SNUipp</strong>, la nécessaire mobilité ne peut être un outil de gestion qui ne viseraitqu’à pallier l’insuffisance des recrutements. Il rappelle que le détachement est une démarchevolontaire.


ActuEntrée dans le métiermesure transitoire…Prise de conscience du ministre ? Les stagiaires ne peuventpas entrer seul(e)s et sans préparation dans le métier.« Je vous informe que, « dans toute la mesuredu possible », les professeurs desécoles stagiaires qui prendront leurs fonctionsà la prochaine rentrée scolaire devrontpouvoir faire classe jusqu'aux vacancesde Toussaint en présence d'enseignantsexpérimentés qui pourront leur apporteraide et conseils ». Voici ce qu'écritLuc Chatel en réponse à une interpellationdu <strong>SNUipp</strong> qui n'a cessé de dénoncer le faitque les stagiaires nommés dans une classedès la rentrée 2010 le soient en pleine responsabilité.C'est pourquoi il demande toujoursle maintien de l'année de PE2. Si cetteréponse est favorable pour les reçus auconcours, de fait sa mise en oeuvre se faitdans un climat d'incertitude et sans préparation.Rien n'est réglé de l'aveu même ducabinet du ministre.Les stagiaires seront-ils pour deux mois ensurnombre dans une école, puis affectés surun poste ? Ou bien affectés sur un poste bénéficieront-ilsde l'accompagnement d'unenseignant libéré provisoirement... Sansconsigne claire, les scénarii risquent d'êtretrès divers. Tout aussi préoccupante, laconception de la formation implicite : laformation professionnelle se suffirait d'uncompagnonnage d' « enseignants expérimentés» et d'une simple mise en situation? Un tiers du temps de travail de l'annéestagiaire, environ 12 semaines, doit êtreconsacré à la « formation continuée » : querecouvre cette notion ? Quelles modalités? Quels contenus ? Quel sera le rôle desmaîtres formateurs ? Il ne faudrait pas queles deux mois de pratique plus ou moins accompagnéesoient décomptés de cette formation.Pour le <strong>SNUipp</strong>, la réponse ministérielleest trop évasive. Outre le fait que« cette réforme-là » ne convient pas, samise en oeuvre concrète et ses conséquencesn'ont absolument pas été réfléchies.Le ministre semble venir de serendre compte publiquement, y compris enintroduisant la notion de « pratique accompagnée», que dans l'intérêt des élèvescomme des stagiaires, ces derniers ne peuventcommencer à enseigner seuls!Michèle frémontFormation des enseignantsAbandon de la réforme et reprise des négociationsLa pétition La formation des enseignants : un investissement pour l'avenir, à l'initiativede la Coordination nationale formation des enseignants, est soutenue par la FSUet ses syndicats nationaux. Le <strong>SNUipp</strong> invite à relayer massivement cette pétition partous les moyens dans les écoles. Les signataires (déjà plus de 15000) demandent augouvernement de ne plus considérer la formation des enseignants« comme un fardeau pour le budget de la nation mais comme un investissementpour l'avenir ». La communauté éducative – universités, parentsd'élèves, enseignants et étudiants – est unanime: il faut vraimentune tout autre réforme.http://www.100000voixpourlaformation.org/Élections iuFMla FSu en têteDes élections partielles ou générales sesont tenues dans quasiment tous lesIUFM pour renouveler les conseilsd’école. La FSU obtient la majorité absoluedans 16 d’entre eux, la majoritérelative dans 2, arrive en seconde positionà Rennes-Brest et Lille et en troisièmeposition dans à Strasbourg et à laRéunion. Au final, la FSU obtient 54sièges sur les 103 en jeu lors de cesélections marquées par une forte chutede participation qui pourrait atteindre50 %.Remplacementlogiques opposéesDeux cents enseignants et parentsd’élèves de Seine-Saint-Denis ont manifestémercredi 20 janvier devant leministère pour dénoncer les conditionscalamiteuses du remplacement dans ledépartement. Les demandes de la délégationpour améliorer cette situation,recrutement de 450 enseignants et ouvertureimmédiate de la liste complémentaire,ont été rejetées par le ministère.Il leur préfère l’utilisation desstages 108 h prévus par la réforme dela formation des maîtres et le recours àl’embauche de contrats à durée déterminéepour couvrir les besoins aux momentsles plus difficiles. Des solutionsqui éclairent celles proposées par LucChatel dans les médias où il préconisait« des partenariats avec Pôle emploi, enmobilisant ici ou là de jeunes retraitésde l'éducation nationale ou en travaillantavec des étudiants qui ne sontpas encore admis aux concours ». Le<strong>SNUipp</strong> demande au contraire des recrutementsd’enseignants titulaires à lahauteur des besoins, notamment enSeine-Saint-Denis où les carences deremplacement sont avérées .13


DossierEstime de soiC’est tout bénef’14L’estime de soiest un desleviers de laréussitescolaire, unebonne raisonparmi d’autresd’en faire undes enjeux despratiques et dela relationenseignantélève.Dossier réalisé parLydie BuguetPierre MagnettoArnaud MalaiséSébastien Sihr«Les élèves venant de l’étrangersont toujours surpris qu’on utiliseassez facilement l’adjectif« nul » dans le système scolairefrançais. Cette pratique dévalorisante trèsancienne à un effet traumatisant alors qued’autres pays évaluent les élèves par rapportà leurs propres progrès ». Cette petite phraselâchée par Christian Baudelot et RogerEstablet lors de l’Université d’automne du<strong>SNUipp</strong> au mois d’octobre dernier, souligneen peu de mots deux des leviersqui influent sur le sentimentd’estime de soi des élèves: lemaître quand il prononce lasentence stigmatisante, le systèmequi par sa nature élitiste autoriseune telle sanction.Pourtant, la simple mise enœuvre du socle commun devraitconduire à la mise en valeurdes élèves. Le pilier 6 portantsur les compétences socialeset civiques appelle à desattitudes respectueuses de soi et des autres etréclame des capacités à faire valoir son pointde vue, à négocier, à rechercher le consensusou évaluer les conséquences de ses actes. Lepilier 7 sur l’autonomie et l’initiative considèrepour sa part que l’école doit apporter àl’élève motivation, confiance en soi, désir deréussir et de progresser. Autant d’objectifsdifficiles à atteindre si la classe ne permet pasà l’élève de se sentir en sécurité.Les études internationales PISA et PIRLSqui établissent des comparaisons entre paysmontrent le côté stigmatisant de l’école en« cette confiancene dépend pasexclusivement del’élève, maiségalement destypes de dispositifspédagogiques misen place par lesenseignants »France. Nombre d’élèves y ont une imagedévalorisée d’eux-mêmes. En cause, les « filièresdiscrètes » qui se traduisent par desformes de regroupements des élèves par niveauxhomogènes, ou encore le redoublement,une quasi-exception culturelle française,la notation et le classement qui conduisentà comparer les élèves entre eux (lire p 18). Lesociologue Pierre Merle (L’élève humilié,Puf) voit dans ces pratiques « le produit del’idéologie scolaire du classement qui autorisela mise en exergue del’élève jugé faible et incapable».L’estime de soi est d’autantplus nécessaire qu’elleconstitue un facteur de réussitescolaire. C’est ce quesouligne l’enseignant-chercheurde l’Université deLouvain Benoît Galandpour qui « les élèves qui ontconfiance se fixent des objectifsd’apprentissage plus élevés, cherchentdavantage à comprendre en profondeur et àdonner du sens à ce qu’ils étudient, gèrentmieux leur temps de travail, se laissent moinsdistraire de leurs objectifs et persévèrent plusface à des difficultés » (1) . Et le chercheur derejoindre la remarque des deux sociologuessur les « nuls »: « cette confiance ne dépendpas exclusivement de l’élève, mais égalementdes types de dispositifs pédagogiques mis enplace par les enseignants et des messagescommuniqués par les parents ».Les enseignants ne sont pas étrangers au phé-


nomène. Le professeur de mathématiquesAndré Antibi a mis en évidence, dans sestravaux, « la constante macabre » qui lespousse malgré eux à donner un pourcentagea minima de mauvaises notes, générantperte de confiance et démotivation (lire cidessous).Une démotivation que les maîtresspécialisés tentent de retourner en travaillantd’abord sur l’estime de soi, justement,comme l’explique RoselindeNivaggioni, maître G à Paris (lire p 17).une démarche d’ouverture, comme le montrentEsther Hamel et Dany Dauphin, enseignantesau Mans qui collaborent sur cettequestion avec Céline Pénelet et ClaraDaviet du Comité départemental d’éducationpour la santé de la Sarthe (lire p 16 et17).Et puis, au-delà des pratiques, le souci de lamise en confiance de l’élève doit être detous les instants, et ce dès la maternelle quiest l’école où l’enfant apprend à être élève.C’est ce que souligne la psychologueAgnès Florin (lire p 19): « il convient d’êtreattentif au regard que l’on porte à l’enfantcar c’est à partir de là qu’il construit de laconfiance ou qu’il se sent compétent. Or, lescompétences des enfants sont celles que lesadultes sont prêts à leur reconnaître. À euxdonc de valoriser là où chacun progresse ».(1): Réussite scolaire et estime de soi, Benoît Galand,scienceshumaines n° 5, Octobre-Novembre 2006,L’école en question.Mais comment anticiper la démotivation etaider l’enfant à construire une estime de soiavant de devoir la reconstruire? La questionest d’autant moins simple que la formationinitiale tout autant que la formation continue,apportent peu de solutions aux enseignants.Ces dernières résident dans les pratiques.Céline Buchs, maître d’enseignementet de recherche en sciences de l’éducationà Genève (lire p 16) en voit au moinsdeux: le travail en petits groupes et l’instaurationd’une démarche coopérative et nonpas compétitive entre les élèves. Les pratiquespassent aussi par un travail en équipe,L’influence de l’évaluation et des notesL’évaluation et les notes qui peuvent en découler influent sur l’estime de soi des élèves.André Antibi a montré l’existence d’une « constante macabre », un terme qui correspondau pourcentage quasi constant d’élèves devant être en situation d’échec pour la crédibilitéde l’évaluation. L’évaluation engendre ainsi « une perte de confiance, une démotivation,un sentiment d’injustice dû à un travail non récompensé, du stress à l’école et égalementà la maison entre les parents et les enfants à propos des notes obtenues ». Le statut del’erreur est ainsi questionné. Doit-elle être une faute sanctionnée par une mauvaise note ouservir de base à une remédiation ultérieure? En fonction de la réponse apportée, elle engendreraou non une dévalorisation de l’estime de soi des élèves. Plus globalement,Delphine Martinot, professeure de psychologie sociale, invite à « aider les élèves à dissocierleur estime de soi dans le domaine scolaire de leurs performances scolaires ».15


DossierEnseig16Plus heureux moins nombreux?Et si le travail en groupe restreint contribuait à améliorer les compétences psychosocialesdes élèves. C'est ce qu'on est tenté de penser à la lecture des premières enquêtespubliées. Celle du <strong>SNUipp</strong> révèle que l'aide personnalisée a un effet positifsur la motivation des élèves (pour 70 % des enseignants), et sur les résultats scolaires(pour 50 %) . Le ministère, de son côté, parle d'efficacité en termes d'attitudesdes élèves « la motivation, la confiance en soi, le comportement dans la classe ».Cette impression est-elle juste? Pour Agnès Florin, le petit groupe, s’il permet uneindividualisation des relations interpersonnelles, ne peut se suffire à lui-même etpose la question des pratiques qui y ont cours. Les CP à effectifs réduits ont montréles limites, explique-t-elle, de la seule problématique des effectifs sans un travail surles options pédagogiques. Céline Buchs, maître d'enseignement et de recherches ensciences de l'éducation à l'université de Genève, a étudié le travail en groupes et lesinteractions entre pairs. Interrogée sur l'effet de ces dispositifs sur l'estime de soi,elle observe que le travail en petits groupes est bénéfique quand il est structuré. Lesrecherches sur ces questions ont même montré que les effets positifs du travail enpetits groupes ne sont pas les mêmes quand ils ont lieu dans une démarche compétitive,individuelle ou coopérative. Pour cette dernière, la chercheuse cite des bénéficesplus grands dans le domaine des efforts vers la réussite, dans celui des relationssociales et individuelles et dans ceux de la santé, de l'estime de soi. Faire travaillerles enfants à une même tâche tout en montrant l'intérêt de la participation dechacun, voilà quelques conditions sans lesquelles le travail en petits groupes peutrester une interaction agréable et sereine mais sans effet durable sur l'image que lesélèves ont d'eux-mêmes.tL'école Michel Angedu Mans participe depuis5 ans au projet deprévention des conduitesaddictives initié parl'iREPS* de nantes.Connaître ses qualités,ses compétences, dire sesémotions, communiquer,autant d'objectifs travaillésà l'aide d'animatrices.ous les jeudis pendant 6 semaines, lesdeux classes de CM1 de l'école Michel-Angeparticipent à une séquence « émotions ».Pendant une heure, accompagnés de leursenseignantes Esther Hamel et Dany Dauphinainsi que de Céline Pénelet et Clara Daviet,chargées de mission du Comité départementald'éducation pour la santé (CODES) de laSarthe, l'occasion leur est donnée de définirles émotions, de les appréhender, d'en parler.Les objectifs sont de « développer saconnaissance de soi, ses potentiels de communication,sa créativité, son rapport actif àl'environnement ». Ils ont été définis dans lecadre du projet de prévention primaire desconduites addictives en milieu scolaire(PPCA) financé par le conseil régional desPays de Loire. « Ce projet se situe dans uncadre large d'éducation à la santé qu'on cantonnetrop souvent aux soins », expliqueGilles Rouby, directeur de l'école qui insistesur l'importance du travail avec les partenairesdont fait partie le CODES. Cette écolesituée en Réseau de réussite scolaire bénéficiede ces animations pour la 5ème annéeconsécutive. « Les enfants sont suivis par cohortesur trois années, du CE2 au CM2, avecchaque fois des thématiques différentes »,explique encore le directeur. Cette annéedonc, les émotions. « Nous travaillons enamont avec les enseignantes », raconte ClaraDaviet qui intervient dans la classe de Dany.« Nous sommes force de proposition maisnous essayons d'être au plus prês des intérêtsqu'elles expriment. ». L'accent a été mis,cette année, sur la littérature jeunesse avec la


ner à l’estime« Lors de ces séances on quitte la logique du résultat juste et on laissela place au discours libre »réalisation d'un corpus de textes en commun,support aux travaux des séances et trace dansla classe du projet en cours. Pendant ladeuxième séance, les élèves d'Esther ont étéamenés à réagir à des phrases en choisissantpar un code couleur l'émotion ressentie.« Les enfants se sont rendus compte qu'ils nepercevaient pas tous les choses de la mêmemanière, une façon de les amener à respecterce que les autres ressentent » commenteCéline qui animait la séance. Elle poursuit:« Pendant ces séances on positionne lesélèves en tant qu'individus ». En CE2, les enfantsavaient travaillé sur la connaissance desoi, la valorisation individuelle. « On a trouvénos qualités », se souvient Ahmed, élèvede la classe d'Esther, qui raconte l'arbre àqualités réalisé à partir de toutes les qualitésdécouvertes chez soi et chez ses camarades.Une autre élève cite, elle, la recherchedes compétences et celle qu'elle avait miseen avant: la fabrication d'un livre. Des souvenirsbien ancrés qui disent l'intérêt qu'ontmontré les enfants à entrer dans ce type dedémarche. « J'ai bien aimé les séances etmaintenant, je sais comment baisser ma colère,je me suis rendu compte que j'avaisplein de qualités » lit-on sur la feuille biland'une des classes. Pour les enseignantes, l'intérêtva au-delà. « La gestion des émotionsc'est le quotidien de la classe mais ce type deprojet permet de prendre le temps de mettreles mots, de dépasser le « c'est bien, c'estmal, c'est nul » et de dire ce qu'on ne prendpas toujours le temps d'exprimer au sein dela classe » dit Esther Hamel qui participe àcette expérience pour la 1ère fois. Danyajoute que ce type d'intervention lui donneune autre vision des enfants et dynamise lesrelations dans le groupe. Une tonalité positiveque confirment les deux animatrices duCODES qui laissent dans toutes les écolesoù elles passent la trace des séances mises enplace pour que, l'année d'après, les enseignantspuissent prolonger cette action et l'offrirà une autre cohorte. Difficile dans l'emploidu temps contraint de l'école maisCéline reste positive: « je pense qu'une foisque les enseignants ont participé à ce projet,ils ne sont plus les mêmes, ils gardent une attentionparticulière pour l'estime de soi deleurs élèves. »*Instance régionale d'éducation et de promotion de lasantéRééducation: « untravail sur l’identitéautour d’un projetpour grandir »Pour Roselinde Nivaggioni, maître G àParis, la construction de l’estime de soiest « une des facettes des élèves qui requiertl’attention des rééducateurs ».Dans le cadre d’une prise en charge,elle passe par « un travail sur l’identitéautour d’un projet pour grandir ».Roselinde met en garde « attention,cela ne se résume pas à valoriserconstamment les élèves, mais passe parle respect du cadre et des règles ». Ellepropose des outils qui, par le biais dujeu, permettent aux enfants accueillisde « jouer un personnage capable dedépasser leur problématique ». Ces outilssont variés et peuvent prendre laforme de pâte à modeler, de marionnettes,de textes et de dessins ou dejeux de société. Ce dernier outil, avecla finalité « perdre-gagner » associéeaux jeux, permet d’aborder la peur del’échec pour des enfants pouvant être« terrorisés par le regard et le jugementdes autres, dès la maternelle ».Par exemple, pour une petite fille « enrupture » et refusant tout travail scolaire,une dizaine de séances basées sur lejeu lui ont offert la possibilité d’exprimerdes choses nécessaires à sa remiseau travail scolaire. Si elle poursuit letravail de rééducation en créant unehistoire autour du thème de la fugueliée à son parcours de migration complexe,elle s’intègre en classe où elledéveloppe un fort potentiel scolaire. Àl’opposé de cette petite fille, d’autresélèves « fragilisés » montrent une forteinhibition. Roselinde cite l’exempled’un enfant adopté en crise d’identitépermanente. Elle lui a offert la possibilitéde travailler avec des marionnetteset des personnages de conte. Cet élèvea pu ainsi « mettre à plat sa violence etse construire une image positive, uneimage sûre de lui-même ».17


DossierL'effet papillonLes enquêtes internationales révèlent que les élèvesfrançais manquent notamment de confiance en eux.Serait-ce là, une des conséquences de la conceptionet de l'organisation de notre système scolaire ?18Du stress et peud’amour de l’écoleLa seconde enquête l’Afev* réalisée en 2009auprès d’élèves de quartiers populaires scolarisésen primaire et au collège et suivis parun étudiant de l’association corrobore les résultatsde la première. L’amour de l’école estfragile, 18 % « n’aiment pas trop aller àl’école », 10 % « pas du tout » et 39 % « aimentun peu y aller ». L’école est un importantesource de stress, ils sont plus du tiers(36 %) à déclarer qu’ils « ont parfois, voiresouvent, mal au ventre avant d’aller à l’écoleou au collège ».RedoublementnéfasteLe redoublement jugé comme « entamantl’estime de soi, fondamentale dans la motivation» par Serge Boimare, psychopédagogue,est encore très prégnant en France. À l’âgede 15 ans, 38 % des élèves ont au moins uneannée de retard contre 13 % en moyennepour les pays de l’Ocde et 5 % en Finlande.Que faire alors quand les enseignantsavouent parfois être en panne d’alternativesréelles ? Plus de vingt ans après sa mise enplace, la politique des cycles censée prendreen compte la diversité des rythmes d’apprentissagereste très insuffisante. Pour expliquerque des « projets pédagogiques de cycles »dans le cadre d’un travail d’équipe ont dumal à émerger, Bruno Suchaut, chercheur àl’IREDU avance une hypothèse: « l’insuffisancede mesures d’accompagnement, notammenten termes de formation initiale etcontinue des enseignants »Les évaluations internationales convergent.Que ce soient à travers PISA pourles élèves de 15 ans ou PIRLS pour lesélèves de CM1, c'est le climat scolairequi est montré du doigt en France.Conséquence, les élèves français fontpreuve de beaucoup moins d'assuranceet portent un regard moins positif surleurs compétences scolaires que leursautres camarades des pays de l'OCDE.Ainsi, selon PISA, dans le domainescientifique, il apparaît que les élèvesfrançais préfèrent s'abstenir de répondreplutôt que de risquer de se tromper. Onretrouve dans PIRLS un trait déjà misen évidence dans PISA. Beaucoupd’élèves ont une image dévaloriséed 'eux-mêmes. C'est le cas en lecture quibénéficie d'une image plus positivequ'ailleurs, mais pour laquelle la perceptionqu'ont les élèves français de leurscapacités de lecteurs est plutôtmauvaise: ils estiment que lire leur estdifficile, qu'ils ont des difficultés decompréhension, que les autres élèves dela classe lisent mieux et plus vite.Seulement un tiers des élèves (36 %) jugentqu'ils lisent bien contre 49 %ailleurs selon PIRLS.Faut-il voir dans ces tendances un effetsystème? Oui, si l'on observe l'organisationdes parcours scolaires. Ces mêmesenquêtes internationalesont en effet misen lumière que laFrance, sous couvertd'un tronc commun,s'était dotée de filièresdiscrètes ausein de l'école. Lessociologues ChristianBaudelot et RogerEstablet évoquent laconstitution de« groupes de niveauxau sein des classes »qui, selon les études,accroissent les inégalités scolaires entreles élèves, notamment à travers lesimages que peuvent avoir les élèves deleurs compétences. De plus, le systèmefrançais apparaît surtout centré sur lacompétitivité. En témoignent la pratiquedu redoublement et ses effets sur l'estimede soi des élèves ( voir ci-contre) oula logique du classement qui consiste làencore, selon les deux sociologues, àétablir « la valeur de l'élève par comparaisonavec les résultats des autresélèves » quand d'autres systèmes scolairesévaluent « les élèves par rapportà leurs propres progrès ».Autre réalité, la personnalité globale desélèves est peu prise en compte par l'écolefrançaise. Au contraire, d'autres yportent une attention particulière. C'estle cas du Québec qui, depuis plusieursannées, a construit des outils à destinationdes enseignants afin de donner auxélèves du primaire des moyens concretspour « construire l'estime de soi et développerleurs compétences sociales ».Les enseignants formés à ces approchestravaillent dès la maternelle sur la préventiondes conflits en aidant les enfantsà mettre en mots leurs émotions enabordant ainsi le sentiment de confiancede soi mais aussi de respect et de reconnaissanced'autrui.


« Être soucieux dela personnalité de l’enfant »Pour Agnès Florin, l’école devrait se montrer plus attentive au développementde la personne, à ses émotions, ses états mentaux.Estime de soi, confiance en soi, relation auxautres, ces notions ont-elles un effet sur lesapprentissages?De nombreuses études ont montré depuislongtemps que les performances des élèvesne s’expliquaient pas seulement par desopérations cognitives mais aussi par l’effetde nombreuses variables telles que la motivation,les relations avec les enseignants etles pairs, l’estime de soi, l’espérance deréussite. Toutes ces dimensions assez disparatesrenvoient en fait à ce que l’on appelledes compétences conatives. Celles-ci créentune dynamique motivationnelle qui affectedirectement le degré d’implication d’unélève dans une tâche scolaire. Les comparaisonsinternationales sont venues nousalerter sur le fait que nous prenions globalementpeu en compte ces dimensions alorsqu’au contraire, d'autres pays se montrentplus soucieux du développement de la personnalitéglobale de l’enfant.Pourquoi notre système sous estime-t-ilcette question?En France, notre école apparaît avant toutcentrée sur les notions de performances àpartir de conceptions assez traditionnellesdes apprentissages. Notre système a un aspectélitiste favorisant le repérage et la sélectiondes meilleurs et ce de manière précoce.Dès cinq ans, un quart des élèves quenous avons interrogés manquent deconfiance en eux, voire sont capables de seclasser par rapport à leurs camarades, alorsqu'en maternelle, la note n’a pas cours. Celasignifie que parfois des regards, des évaluationsimplicites et explicites renvoyés auxenfants peuvent avoir un impact dévalorisantsur leur propre personne. Très tôt, il estdonc nécessaire d’être attentif à ces malaisesavant qu’ils ne génèrent de la difficultéscolaire.Quelles sont ces attentions?Lorsque les personnes ont le sentiment quece qu’elles font n’a pas d’effet sur leur environnement,elles se découragent. Ce queles chercheurs appellent « la résignationapprise » entraîne des performances encoreplus faibles. Il convient donc d’être attentifau regard que l’on porte à l’enfant car c’està partir de là qu’il construit de la confianceou qu’il se sent compétent. Or, les compétencesdes enfants sont celles que lesadultes sont prêts à lui reconnaître. À euxdonc de valoriser là où chacun progresse.De même, il est important de développer enclasse la compréhension des états mentauxd'autrui: prendre conscience que l’autre ades désirs, des savoirs, qu’il ressent deschoses quand l'autre agit. Cela passe par untravail de verbalisation des émotions aussibien dans la relation entre les enfantsqu’entre enfants et adultes. C’est loin d’êtreinutile puisqu’on touche aux apprentissagessociaux, langagiers et de communication.Au Québec, ces pratiques sont courantes,les enseignants disposant d’outils pédagogiquesdans ce domaine.Travailler sur ces dimensions conativespeut-il aussi aider des élèves en difficultésscolaires?Dans l’académie de Nantes, un programmemené auprès des classes de sixième a permisde remobiliser les élèves en difficultéface à l’écrit. Cela passait par de l’autoévaluation,les élèves notant ce qu’ilsavaient appris, ce qu’ils pensaient faire laséance prochaine et leur sentiment personnel.Idem pour les enseignants dans leurperception de la conduite de la séance. On atravaillé aussi sur l’erreur, non comme fautemais comme moyen de progresser.À partir de ces approches, il a été possibled’ajuster la demande aux capacités individuellesdes élèves en leur permettant defaire l’expérience de la réussite. En cassantainsi la spirale du découragement, nousavons noté des effets positifs, non seulementsur les attitudes des élèves face àl’écrit, mais aussi sur leur production écrite.Entretien avecAgnès FlorinProfesseure de psychologie de l’enfant etde l’éducation à l’université de Nantes.Auteure, avec P. Vrignaud, de Réussir àl’école: les effets des dimensions conativesen éducation, Rennes : PressesUniversitaires de Rennes, (2007).Comment faire pour que ces questions pénètrentun peu mieux la culture professionnelledes enseignants?Nous manquons de supports pédagogiquesdans ce domaine mais aussi de formationinitiale et continue. Il faudrait proposer uneformation suffisante en psychologie du développement,dans les approches cognitivesdes apprentissages et les aspects tels que lamotivation, la construction de l'identité etde la personnalité, en dynamique de groupeet gestion des conflits. Cela sera-t-il présentdans les nouveaux masters de la formationdes maîtres? De plus, les enseignants disentressentir une certaine solitude face à leurspropres difficultés avec les élèves. Dansd’autres métiers - du secteur de la santé parexemple - il existe des réunions périodiquesdes professionnels, dites de régulation, pourdiscuter des problèmes vécus dans l'exercicedu métier. Ne pourrait-on pas égalementl’envisager pour les enseignants?19


MétierMÉDiASSemaine de la presseet des médias dansl'écoleLa 20ème Semaine de la presse et desmédias dans l'école se tient du 23 au28 mars sur le thème « Une info, desmédias ». Les inscriptions sont possiblesjusqu'au 7 février à minuit.S'inscrire sur le site du Clemiwww.clemi.org/« Aujourd’hui, malgré lamultiplication des comparaisonsinternationales (commel’épreuve internationale PiSAou celle de PiRLS ndlr) aucunélément ne prouve que l’écolese dirige vers un unique modèlemondial. »Alain Bouvier, professeur des universitéset membre du Haut conseil de l’éducationÉtuDEJumeaux séparéset réussite scolaireD'après une étude néerlandaise qui asuivi l'évolution de 2003 paires de jumeauxnés entre 1986 et 1993 et ce jusqu'à12 ans, les séparer à l'école n'a pasd'impact sur leurs résultats scolaires.70 % d'entre eux avaient été dans lamême classe au cours de leur scolaritéet 9 % pendant une partie de leur scolaritéseulement. Aucun écart significatifdans leurs résultats scolaires n'a étérelevé.tECHnOLOGiELe doigt dans l’engrenagePour la seconde année, les écoles duFinistère peuvent mettre « le doigtdans l'engrenage ». Ce projet « vise àdévelopper l'enseignement de la technologieà l'école, dans le cadre d'unedémarche d'investigation scientifique »explique Gaëlle Dauphin, enseignanteressource en sciences. Les classes sontinvitées à concevoir et réaliser un objettechnologique au budget maximum de5 euros qui doit « créer un mouvement». En cycle 1, il doit faire du bruitcomme la voiture de l’école de Park anBreac’h à Rosporden qui se déplacegrâce à un ballon. En cycle 2, il doitutiliser l’électricité comme les bateauxélectriques de l’école Saint-Maudet deClohars-Carnoët. Enfin en cycle 3, ildoit utiliser l’énergie solaire comme le« treuil solaire » de l’école deLeurgadoret à Coray, un objet présentéaprès avoir expérimenté différents projets.Pour Gaëlle Dauphin, ce projetpermet de « développer la formationdes enseignants en matière de démarched’investigation et de démarchetechnologique, mais également de développerles compétences des élèves enmatière de représentation et de savoirfairespécifiques à la technologie ».Après avoir bénéficié de la possibilitéd’une journée de formation spécifiqueet de prêt de matériel par l’inspectionLittÉRAtuRE DE JEunESSEtapuscritsacadémique, les enseignants des 50classes inscrites cette année réaliserontleur projet au cours du second trimestre.En fin d’année, les élèves présenterontleur travail autour d’une rencontrecommune à toutes les classes.Qui n’a pas souhaité avoir un tapuscrit? Vous savez, ce sont les reproductionsintégrales du texte seul d'albums ou de romans illustrésparfois si utiles pour pouvoir les travailler avec sa classe. Sur le sitede l’inspection académique de l’Eure-et-Loir, c’est maintenant possible.Le groupe départemental « Maîtrise de la langue » met enligne les tapuscrits d’une cinquantaine de petites merveilles de lalittérature jeunesse.http://www.ac-orleans-tours.fr/ia28/pedagogie/MDL/menu+tapuscrits.html20


LAnGuES RÉGiOnALES« La caminada de lobeton »Ce sont 5 conseillers pédagogiques duGard, de l'Hérault, de l'Aude et deLozère qui, chaque année, concoctentun projet pédagogique académiqued'occitan. Un projet qui s'affiche linguistiqueet culturel, interdisciplinaire,fédérateur. Pour servir de support auprojet, un conte est créé, accompagnéd'un album, d'une BD et d'un CD. Lesenseignants, de la maternelle au CM2,trouvent sur le CD l'enregistrement duconte, avec des annexes, des chants,des légendes, ainsi qu'une banqued'idées de mises en place didactiques etde prolongements culturels. Cetteannée, le conte (Lobeton, un loup végétarien)permet au renard et au lièvrede l'histoire de traverser l'Occitanie enCOnCOuRSAngoulême et laBD scolaireayant pour mission de réaliser le plusbeau carnet de voyage, un allant versl'Espagne, l'autre vers l'Italie. Marc-André Jullian, conseiller pédagogiqueoccitan dans le Gard, défend le projetavec enthousiasme: « les enseignantsse passionnent, le projet leur plaît car illeur permet de faire découvrir l'environnementà partir d'itinéraires de culture». Car cette année, c'est bien autourde l'art et la culture que les élèves sontemmenés, au détour des légendes, del'architecture, des peintres célèbres…et dans un esprit d'ouverture européenne.Rien que dans le Gard, pour cette annéescolaire, ce sont 69 écoles, 134 classeset plus de 3050 élèves qui sont inscritsdans le projet. Au terme de l'année,« les Encontradas » permettront auxclasses participantes de se rencontrer.À cette occasion, un jury déterminerale gagnant du concours du plus beaucarnet de voyage. Sur le web, on trouvetoutes les informations nécessaireset en particulier « lo libreton, la BD elos documents pedagogics ». Trop tropfacile, l'occitan!Le Festival international de la BD d'Angoulêmeouvre ses portes du 29 janvier au 1er février. Àcette occasion un concours est organisé pour lesscolaires de la maternelle à la terminale. Lesélèves doivent réaliser une bande dessinée sur lethème de leur choix. Réalisée en une ou plusieursplanches, selon l’âge de l’élève, la bandedessinée doit être construite à partir d’un scénariocohérent. Tous les outils graphiques peuventêtre utilisés. Les planches devront être envoyéesau plus tard le 1er mars. Des fiches conseils* consacrées au scénario, au dessin,aux cadrages et accessoires et à la narration ont été mises en ligne pour aider à laréalisation des planches.*http://www.caisse-epargne.fr/mecenat_concours_avoscrayons_fichecons.aspx«SJoseph noussePortraiti le francique ne fait pas partie du hit paradedes langues régionales », depuis 2005son enseignement est assuré au sein del’éducation nationale, « l’aboutissement d’une longuebataille de conviction envers les autorités académiques». Enseignant itinérant depuis cette date,Joseph Nousse* initie les élèves du canton de Sierckles-Bains,le pays des trois frontières entre le nord dela Moselle, le Luxembourg et l’Allemagne, au franciqueou « platt ». Cette langue, qui était celle desFrancs, est parlée par 200000 à 300000 locuteursdans la moitié de la Moselle. Elle se décompose entrois, le mosellan, le rhénan et le luxembourgeois.Seule cette dernière composante, minoritaire enFrance mais langue officielle du voisin Luxembourg,est enseignée à 600 élèves du CP à la terminale. SiJoseph a appris le français en entrant à l’école à 6ans, le francique n’est plus considéré actuellementcomme une langue maternelle enFrance. Il « reste néanmoins un fortsubstrat dans la population », renforcépar l’attrait envers cette languepour les 90000 travailleurs frontaliersvivant en France et travaillant auLuxembourg. En plus de Joseph, quiy consacre l’intégralité de son service,deux enseignants pratiquent desinitiations, une journée par semaine,en dehors de leur école ainsi qu’uneintervenante extérieure. « Il reste unMétieritinérant depuis2005, il initie lesélèves du « pays destrois frontières » aufranciqueluxembourgeois.« Cettelangue, quiétait celledes Francs,est parléepar 200 à300 000locuteurs »problème important, le francique n’a pas les mêmesdroits que les autres langues », à l’entrée au collège,il est proposé seulement comme option de langue etculture régionale. Cela ne l’empêche pas d’être choisipar 20 % des élèves du collège de Sierck-les-Bains.Joseph réclame « une véritable continuité pédagogique» pour une langue « germanique qui permetune ouverture sur d’autres langues comme l’anglaisou l’allemand ». Et le dispositif actuel reste fragile,« mon poste est juste un moyen provisoire reconduitd’année en année ».Arnaud Malaisé* Il est auteur de Plattagonie… ou le pays des langues tranchées(en diffusion associative: 10 € franco de port à "Réseau 3R, 6 placede l'église 57100 Thionville)21


Métier«Q22uels sont les mots que nousavons utilisés pour parler des organesgénitaux lors de la dernièreséance?» demande Didier. « Le vagin, lepénis, euh, les deux boules, je me rappelleplus… » répond un élève. Pas de rire dansla classe, à peine un petit sourire, les doigtscontinuent à se lever pour donner les autresmots appris. C'est qu'en CM2 les élèvessont habitués à ces séances d'éducationsexuelle et affective co-animées par DidierGenty (voir ci-contre) et les enseignants decycle 3 de l'école Paul Dottin, située dans leréseau ambition réussite de Bellefontainede Toulouse: un travail sur 6 séances commencécette année à partir d'un « brainstorming» sur le mot « aimer » et du dessinanimé « Le bonheur de la vie ». Les règlessont précises : on ne se juge pas, on ne semoque pas, on ne personnalise pas, on respectepar la suite un principe de discrétion.Après ces rappels de la séance précédente,Didier présente l'activité de la journée, unautre pan de l'éducation à la sexualité, laprise de conscience des stéréotypes. Lesélèves, en groupe, doivent indiquer si desexpressions et des activités leur semblentplus correspondre aux filles, au garçons ouaux deux. Les discussions vont bon train et« faire la vaisselle » finit dans la colonnedes filles même si les deux filles du grouperemarquent d'un air étonné que chez elles« pas dejugement, pasde questiondirecte »c'est leur père qui fait lavaisselle. Sur la coiffure,sur l'habillement, ladiscussion en grandgroupe fait apparaîtreque ce qui « fait bizarre» ne renvoie en fait qu'aux habitudesd'ici et de maintenant. La séance se clôt surle libre-arbitre de chacun.Changement de décor dans le CM2d'Alexis Broudo. Le schéma des organes dereproduction* est collé dans le cahier desciences. Alexis insiste: « Ce sont dessciences, c'est dans le programme ». Cetteannée, il n'a pas organisé de réunion avecles familles et il « sent » des réticences.Pourtant les élèves décrivent sans souci lesdiverses manifestations de la puberté.Quelques demandes de précisions, parexemple sur l'âge d'apparition des spermatozoïdes,laissent apparaître des questionnementsen cours ; une élève ayant évoquél'épilation fait « marche arrière » et ne souhaiteplus préciser sa question. Didier etAlexis distribuent la parole, essaient deÉducationà la sexualité« C'est dans les programmes ! »À toulouse, animations pédagogiques et co-interventionpour aborder un sujet délicat.faire préciser la pensée, reformulent,donnent l'information.Deuxième temps de la séquence,un extrait de « BillyElliot ». La première réflexiond'un élève lance le sujet: « mais çan'a rien à voir avec la sexualité! » C'estl'occasion pour les maîtres de refaire lepoint sur la sexualité, un « ensemble dechoses » qui comprend bien sûr les rapportssexuels, comment on fait pour avoir unbébé, mais aussi l'amour, « ce que l'on ressentdans son coeur », les différences, le fémininet le masculin. Les questionnementstournent autour de l'attitude du père qui refuseque son fils fasse de la danse. lesélèves semblent prendre fait et cause pourBilly et son « envie très forte ». Didier faitréférence au hip hop, aux étoiles des ballets,au grand chorégraphe Sidi LarbiCherkaoui, une référence tout sauf innocentedans ce quartier où la population estmajoritairement d'origine maghrébine.D'ailleurs, Olivier Plateau, enseignant engrande section, à l'école Falcucci dans lemême quartier, justifie avec Alexis l'importanced'aborder toutes ces questions enclasse, à partir des témoignages des adolescentset des adolescentes en souffrance, desdifficultés accrues pour emmener les filles« réinterroger lesquestions desélèves sansforcément donnerde réponse »à la piscine, de l'écart entre« la culture de l'école et cellede la maison ». Olivier a lachance de travailler dans uneécole « un peu en avance » quia mis en place un Café des parents.Il intervient avec le médecin scolairequi peut gérer individuellement la parole decertains petits quand c'est nécessaire et il aorganisé plusieurs rencontres avec les parents.En évacuant au début tout ce quitourne autour du « pipi caca », il permetaux élèves d'entrer sereinement dans les activités,puis il déroule les thèmes à partird'un petit livre qu'il a confectionné: lecorps, les sentiments, la famille, lesbébés…Olivier, comme Alexis ont participé auxanimations pédagogiques de la circonscription(2 fois 3 heures les années précédentes).Les jeux de rôle les ont préparés aucôté déstabilisant, « ça secoue! », et poureux, il est important d'être en position deréinterroger les questions des élèves sansforcément donner de réponse. Ils ont tousbien conscience d'être un peu des précurseurscar l'éducation à la sexualité fait encorepeur à l'éducation nationale.Daniel LabaquèreSciences expérimentales et technologie, CM cycle3,Hachette, 2003


MétierL'éducation à lasexualité ce n'estpas seulement l'étudede la reproduction,mais aussiune réflexion surl'amour et les rapportshumains, unehistoire de culture,de règles sociales,de respect del'autre.Entretien« une éducationsexuelle et affective“de base” pouréviter uneéducation sexuelle“d'urgence”»Pourquoi est-ce important d'avoir une réelleéducation à la sexualité à l'école primaire?Tous les spécialistes sont d'accord pour direqu'une éducation sexuelle et affective « debase », c'est-à-dire débutant le plus tôt possible,est le meilleur moyen pour éviter uneéducation sexuelle « d'urgence », lorsqu'onest en présence de violences sexuelles, degrossesse non désirée et d'IVG, de comportementsà risques, d'infections sexuellementtransmissibles… Au-delà de cet aspect, ils'agit d'une dimension essentielle dans le développementpsycho-affectif des enfants,mais aussi de la société dans laquelle ils vivent:ils voient, ils entendent, ils sentent, ilsse posent des questions, il faut y répondre.Les instructions officielles, les programmes,le socle commun, nous y invitent.Pourtant, peu d'enseignants d'école primairese sentent à l'aise pour aborder cesquestions. Que conseillez-vous ?L'idéal serait une inscription au projet d'école,une action de l'équipe éducative. Jeconseille d'avertir la circonscription, ce quipermet, outre la « caution » de l'IEN, d'obtenirl'aide d'un conseiller pédagogique, dumédecin scolaire, d'une infirmière ou d'unDidier GentyProfesseur des écoles, membre d'ungroupe de formateurs du Serviceacadémique de formation continuequi assure des missions de formationen Éducation affective etsexuelleintervenant extérieur comme quelqu'un duPlanning familial ou d'une association. Lepoint délicat concerne les parents, non paspour leur demander l'autorisation mais pourles informer de ce que l'on va faire, des programmes.On peut, bien sûr, distribuer uneinformation papier mais il vaut mieux les réunirpour que s'expriment les réticenceséventuelles et les rassurer sur le fait quel'école « ne prend pas leur place ». Et puis ilfaut insister sur la nécessité d'une réelle formationdes enseignants. Il vaut mieux aussiintervenir en binôme.En quoi consiste pour vous la formationidéale?Dans le second degré, nous sommes sur desmodules de 3 fois 3 jours… Une formationen éducation à la sexualité est forcément déstabilisante.Elle fait apparaître le malaise dela plupart d'entre nous face à la verbalisationde certains états, comportements, voire détailsphysiologiques. Elle doit obligatoirementtravailler sur les représentations et surla posture de l'adulte, elle doit permettre deréagir à des questions d'élèves, même quandc'est difficile, même quand on ne s'y attendpas. Il faut aussi connaître certains traits dudéveloppement psycho-affectif des enfants.@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@En ligneBO N° 9 du 27 février 2003L'éducation à la sexualité dans lesécoles, les collèges et les lycées« Composante essentielle de la constructionde la personne et de l'éducation ducitoyen », « réflexion sur les dimensionspsychologiques, affectives, sociales, culturelleset éthiques »… La circulaire rappellel'obligation d'assurer « au moins »3 séances annuelles à l'école, au collègeet au lycée. Elle détaille objectifs et miseen œuvre et insiste sur la nécessaire formation(initiale et continue) des personnels.Autres textes et documents sur Eduscol:http://eduscol.education.fr/cid46864/educationsexualite.htmlSocle commun de connaissances et decompétencesPilier 3 (mathématiques et culture scientifique): « reproduction, le corps humainet ses possibilités, responsabilités face àla santé ».Pilier 5 (compétences sociales et civiques): « être éduqué à la sexualité,respect des autres et de l'autre sexe,refus des préjugés et des stéréotypes ».Programmes 2008Cycle 2: « Les élèves repèrent des caractéristiquesdu vivant: naissance,croissance et reproduction ».Cycle 3: « Reproduction de l'Homme etéducation à la sexualité ».En Grande-Bretagne!C'est officiel, avec la réforme qui entreen vigueur, les cours d'éducation sexuellesont obligatoires dès 5 ans.Au Québec!Le document intitulé « L'éducation à lasexualité dans le contexte de la réformede l'éducation » vise les élèves de l'éducationpréscolaire, de l'enseignement primaireet de l'enseignement secondaire.http://www.mels.gouv.qc.ca/DGFJ/csc/promotion/pdf/19-7048.pdfEn Europe!« L'éducation sexuelle a pour principalobjectif de favoriser le respect de soimêmeet d'autrui, d'effectuer des choixavisés en matière d'activité sexuelle etd'acquérir une maturité affective. »http://www.euro.who.int/Document/RHP/SexEd_in_Europe.pdf23


MétierPermutations informatisées: pour rappel,la date limited'enregistrement desdemandes tardivespour rapprochementde conjoint, prise encompte de la naissanced'un enfant et desdemandes d'annulationet de modificationde candidature estfixée au jeudi 4 février2010.Pour cela, il faut téléchargerun formulairede modification oud'annulation sur le sitewww.education.gouv.fr, (rubrique outils dedocumentation et information/ agent del'éducation nationaleet recrutement / personnelde l'éducationnationale du premierdegré: mouvement interdépartemental).Les résultats serontconnus le lundi22 mars 2010.CAPN : la prochaineCAPN devrait se tenirle 23 février 2010.Elle traitera des affectationsen COM et del'avancement des détachésà l'étranger eten COM.Concours écolesfleuries : La Fédérationdes délégués départementauxdel'éducation nationale(DDEN) etl'Office central de lacoopération àl'école (OCCE) organisentleconcours desécoles fleuriesavec le soutien du ministèrede l'éducationnationale. Ceconcours ouvert auxécoles vise le fleurissementet le jardinagecomme des activitéséducatives permettantl'acquisition par lesélèves de connaissanceset de compétencesdans les domainesartistique,scientifique, civique etsocial. « Ces activitéscontribuent à l'ouverturede l'école ou del'établissement surson environnement.Elles peuvent s'inscriredans une démarchecoopérativequi valorise l'autonomieet l'initiative desélèves. »Lu dans le BO Lu dans le BO Lu dans le BO Lu dans leinfos servicesLu dans le BO Lu dans le BO Lu dansLu au BO N° 2 du 14 janvier 2010Activités éducatives : concours des écolesfleuriesFormation continue: action de formationcontinue AEFE- session 2010 – rectificatifdu BO N° 1 du 7 janvierLu au BO N° 3 du 21 janvier 2010Personnels de direction: Inscription sur laliste d’aptitude pour l’accès au grade de personnelde direction de 2ème classe au titrede l’année 2010Détachement: détachement et intégrationdans le corps des personnels de directionpour l’année 2010Personnels de direction: Titularisation au 1-9-2010 des personnels de direction de 1èreet 2ème classes stagiaires depuis le 1-9-2008, et des personnels de direction recrutésaprès inscription sur la liste d’aptitude autitre de 2009Lu dans le BO Lu dans le BO Lu dans le BO LuLu dans le BO Lu dans le BO Lu dansQue stions/Ré ponse s24Comment bénéficier du chèque emploi service universel?Dans le cadre de l'action sociale interministérielle, uneaide financière sous forme de Chèque emploi serviceuniversel (CESU) a été créée pour la garde des enfantsdes agents de l'État. Cette prestation est soumise à conditionsde ressources.Il s'agit d'un titre de paiement préfinancé par l'État quipermet de régler les frais de garde des enfants âgés demoins de leur naissance jusqu'à l'âge de six ans. Vouspouvez directement télécharger le formulaire et obtenirtous renseignements en ligne sur le site: www.cesu-fonctionpublique.fr.Une nouvelle modalité de @CESU électronique a étémise en place pour en faciliter la gestion.Suite à un accident de la circulation alors que je rentraisde l'école, l'administration me dit que l'accidentde service ne peut être invoqué car je me suis arrêtée encours de trajet pour récupérer ma fille chez sa nourrice.Qu'en pensez-vous ?La jurisprudence du Conseil d'état élargit la notion d'accidentde service aux circonstances relevant des “nécessitésessentielles de la vie courante” (Avis du C.E.n° 263312 du 09/02/2005) ; les tribunaux administratifsse conforment à cet avis (exemples de jugements : casd'une enseignante qui interrompt son trajet pour poster sadéclaration d'impôt; cas d'un fonctionnaire qui chercheson enfant chez la nourrice; cas d'un fonctionnaire quifait un détour pour retirer un chéquier à sa banque). Nousconseillons instamment de toujours faire la déclarationd'accident quelles que soient les circonstances (accidentde trajet ou accident même bénin - foulure, entorse etc -survenus à l'école, car on ne peut jamais préjuger dessuites ou aggravations) en alléguant l’imputabilité auservice et en transmettant au plus vite à l'IEN un certificatmédical de son médecin traitant.


MétierLittÉRAtuRE JEunESSE« HAÏti CHERiE »,PREMiERE RÉPuBLiQuE nOiRE !« Haïti chérie », c’est le titre initial d’un roman fort deMaryse Condé. Mais Haïti, si riche historiquement et culturellement,est peu présente dans les livres de jeunesse.Voici donc, à l’heure de ce tragique séisme, quelques références(1) pour faire connaître aux jeunes, au-delà desclichés, cette île glorieuse qui fut la première Républiquenoire et indépendante du monde…Toussaint Louverture et la révolution deSaint Domingue, (BD) P. Briens, ill.N. de Saint-Cyr- Orphie (15 €) 10 ansUne BD à la ligne claire. Le dessin minutieuxrend bien l’atmosphèrede l’île auXVIIIème siècle autemps de l’esclavageet des grandesplantations, etcampe un ToussaintLouverture historiquementcrédible.Cf : Toussaint Louverture, P. Pluchon –Fayard (Ados, adultes).À l’ombre du flamboyant, (Livre+CD)Ch. Grosléziat L. Corvaisier, P. Mindy -Didier 2009 (23,50 €) Dès 4 ans30 comptines et berceuses venues des îlescréoles dont Haïti, roucoulent à l’ombre dece flamboyant. Chaque texte apparaît encréole et en français. La musique joueentre tradition et modernitéet les joyeusesimages de Corvaisiersont des feux d’artificede couleurs éclatantes.Dis-moi des chansonsd’Haïti, (Album+CD)Mimi Barthélemy, ill. Peintres haïtiens(25,90 €) 6 ansNée en Haïti, Mimi Barthélemy, auteure etconteuse renommée, chante le pays de sonenfance en français et créole. Dans cetalbum, illustré de peintures contemporaines,elle chante 15 airs traditionnelsd’Haïti. Derrière les petites histoires deschansons qui racontent la vie quotidienne,on découvre la grandehistoire de l’ile. Cetalbum finance un programmede soins pourles enfants de CitéSoleil, le quartier le plus déshérité de Portau-Princequi, après le séisme, va en avoirbien besoin.L'île de Ti-Jean, (Album + CD audio)E. Trouillot, M. Matheus (CD), ill.S. Mondésir - Dapper 2004 (11 €) 5 ansRomancière etpoète d’Haïti (Cf.Rosalie l'infâme,Ed. Dapper),Evelyne Trouillottrès engagée dansla défense des enfants,écrit aussi deslivres pour la jeunesse, dont ce très belalbum aux lumineuses images. Dans ceconte étiologique emblématique d’Haïti,Ti-Jean, un petit garçon vivant en symbioseavec la nature et ses créatures, réconcilieles divinités de la Terre et de la Mer quidans leur affrontement menaçaient de fairedisparaître son île.Cours de grimpette, M. Barthélemy, ill.I. Schoch – Syros (10,50 €) 5 ansMimi raconte les aventures d’un cabri affaméqui convoite les feuilles inaccessiblesde la cime des arbres. Y a-t-il unesolution à son problème? Une chance,Maître Chat ouvre un cours de grimpette.Notre cabri s’inscrit, mais le Chat doutequ’il puisse grimper aux arbres avec dessabots aussi lisses… C’est sans comptersur l’acharnement de Cabri fasciné par lesfeuilles fraîches qui l’attendent au sommet.Et le lendemain matin, à la surprisegénérale, Cabri est parvenu en haut del’arbre… La capacité d’aller au-delà de seslimites pour assurer sa survie est immense!Cf.: Pourquoi la carapace de la tortue? etLe lion qui avait mauvaise haleine (Seuil,petits contes du tapis) ; Kangio la tortued’Haïti, Crapaud et la clef des eaux(Syros); Tézin (Ibis rouge); La création del’île de la tortue (Harmattan)…Rêves amèrs (Haïti chérie) M. Condé –Bayard (5,80 €) 10 ans (Sélection Cycle3)Maryse Condé, auteure de la Guadeloupe,s'est inspirée d'un fait réel pour écrire cetteterrible histoire qui se passe à Haïti sous ladictature de Papa Doc (1957/71). À 13ans, Rose-Aimée quitte ses parents. Elleva à Port-au-Prince servir une riche famillecontre quelques sous. Elleespère réaliser son rêve: allerà l'école. Mais en fait, elle estcruellement exploitée. Jetéeà la rue, elle décide avec sonamie Lisa de fuir Haïti en bateau,pour la Floride. Le lecteurdécouvre, dans les troisdernières lignes, le sort tragique qui serafait à ces émigrés de la misère. Outre sonaspect documentaire sur Haïti, ce romansocial réaliste et tragique centré sur unehéroïne à laquelle le jeune lecteur peuts'identifier, suscitera de nombreux débatssur la condition des enfants, leurs droits, lerôle de l'école, les pays pauvres, l'émigrationclandestine…Les révoltés de Saint Domingue ( R)B. Solet - Castor Poche (5,70 €) 11 ansEn France, la Révolution a aboli l’esclavage.Mais, rien ne change à Saint-Domingue, où les esclaves sont toujoursmaltraités, humiliés. Mango ne supporteplus cette vie d'asservissement. Il rejointToussaint Louverture et les révoltés, quicombattent pour la liberté de leur peuple.Marie-Claire Plume(1)Certains titres sont épuisés, mais on peut les trouveren occasion sur les sites du net ou en bibliothèque.(2)Cf. sur le site du SNUIPP www.snuipp.fr, uneabondante rubrique complémentaire « Haïti chérie »25


MétierQuelle histoire dela colonisation auprimaire ?« C'est une question qui sembleimportante à aborder rigoureusementet scientifiquement et mes connaissances,mon apport théorique, n'étantpas suffisant de ce niveau-là… Vousredoutez… ? De dire des bêtises ».Cette phrase issue d'un rapport derecherche sur « La colonisation et ladécolonisation dans les apprentissagesscolaires de l'école primaire »* del'équipe de l'INRP sur les enjeux demémoire, dit assez bien les difficultésqui se présentent aux enseignants faceà ces questions. Malgré leurs appréhensions,les enseignants interrogésreconnaissent l'avantage d'intéresserles élèves à ces sujets mais « prioritairementen référence aux finalitésciviques », clés indispensables pourcomprendre la situation actuelle. Lerapport soulève cependant, le mécanismed'assignation identitaire à l'œuvredans les représentations des enseignantsmême s'il a peu d'influence surle contenu des cours. Près d'un tiersdes enseignants interrogés exprime lefait que la leçon permet aux élèves derépondre à la question « qui suisje?». Le rapport dessine deux tendancesdans la forme que prennent lesséances. La première se caractériseraitmajoritairement par des séquencesd'histoire sur la colonisation quireprennent les phases traditionnellementprésentes dans les manuels :causes de l'expansion coloniale, rapportscoloniaux sur place et rapportsavec la métropole. Ce type d'approches'avère en revanche difficile pour ladécolonisation qui ne peut éviter laquestion de la violence de la rupture.La deuxième tendance serait celled'une histoire intégrée dans uneréflexion plus philosophique autour de« moments philo ».http://ecehg.inrp.fr/ECEHGLL'adoption aussia catastrophe haïtiennea jeté un coupde projecteur sur lasituation des enfants enattente d'adoption et lesfuturs parents demandentaujourd'hui une accélérationdes formalités.C'est qu'aujourd'huien France l'adoptionconcerne un enfant sur200. Et tous ces enfantsfranchissent un jour laporte de l'école. Or unequestion est rarementposée dans l'éducationnationale: la situation d'adoption nécessitet-elleune prise une charge particulière?La réponse doit être très nuancée. En effet sil'adoption crée une situation particulière,l'enfant adopté n'est pas un enfant à « traiter» spécialement. Il y a toutes sortes de familles(« traditionnelles », recomposées,monoparentales, mixtes…) et la familleadoptive est une famille comme les autres.La majorité de ces enfants ont une scolariténormale et les parents adoptifs attendentsurtout de l'institution et des enseignantscompréhension et bienveillance par rapportà cette situation. Pour les parents, surtout,« la réussite scolaire est le signe d'uneadoption réussie ». Cependant les parcoursantérieurs des enfants adoptés peuvent parfoiscompliquer les choses.L'adoption est internationale dans 4 cas sur5. L'adaptation varie aussi avec l'âge de l'enfant:61 % sont adoptés à 3 ans ou avant et11 % à plus de 7 ans. Si les difficultés d'unenfant à l'école ne sont pas toutes dues àl'adoption, il ne faut pas les nier non plus.L'abandon a pu créer des troubles de l'attachementet l'inconnu des origines (actuellementde moins en moins associé au secret)engendrer une « peur de savoir ». En fait,indépendamment des aides psychologiquesparfois nécessaires, l'école peut avoir unrôle rassurant et structurant pour peu qu'ellerespecte le cheminement des enfants enlaissant le temps, en adaptant les exigences,voire en aménageant les parcours… tout ense gardant des préjugés.Dans le quotidien de la classe, certaines situations« délicates » peuvent être négociées:fête des mères, travail sur la naissance,l'arbre généalogique, thèmes interculturels…En tout état de cause une sensibilisationdans les écoles est nécessaire. Des modulesprenant cette problématique en comptedevraient être plus largement proposésdans la formation initiale et continue.Bibliographie non exhaustiveMichèle frémont« Au risque de l'adoption », Cécile Delannoy, La découverte 2006 (préfacede Jacques Lévine)« D'où je viens, moi? », Denis Rebondy, Le courrier du livre, 2004« L'adoption », Guide à l'intention des enseignants réalisé par Enfance etFamilles d'Adoption (EFA) sur www.adoptionefa.org26


RéflexionsLe vote des étrangersLa rentrée a été le théâtre d'une nouvelle polémique sur ledroit de vote des étrangers. Les enjeux électoralistes semblentbien avoir pris le pas sur les enjeux démocratiques.L’idée n'est pas neuve et revientrégulièrement dans lavie politique française: donnerle droit de vote aux étrangersaux élections locales. Il aurafallu une petite phrase d'EricBesson, ministre de l'immigration etla réaction de Martine Aubry lors deses vœux pour que la question reviennesur le devant de la scène médiatique.Pour l'un comme pourl'autre on peut s'interroger sur lesmotivations qui président à cettemise en lumière. Et pourtant, cedébat interroge la démocratie française.Depuis 1994, la loi autorise levote des citoyens de l'Union européennerésidant en France aux électionsmunicipales et européennes.Dans plusieurs pays européens, ledébat sur la question a, dès lors, prisune nouvelle tournure, puisque certainsrésidents étrangers avaient désormaisle droit de vote, et pasd'autres. Le Luxembourg, puis laBelgique, et avant eux la Lituanie etla Slovénie, ont donc étendu cedroit, dans des modalités diverses, àtous les résidents étrangers, ce quiétait déjà le cas en Suède, auDanemark, en Finlande et aux Pays-Bas. Maisen France, la frilosité est de mise et ce depuis 30ans. Si la proposition figurait dans les 100 propositionsdu candidat Mitterrand en 1981,chaque début de tentative s'est retrouvé ajournécomme en 2000 quand, alors que l'Assembléenationale avait adopté une proposition de loi desVerts en première lecture sur le droit de vote etl'éligibilité des résidents étrangers aux électionsmunicipales, le texte n'avait même pas atteint leSénat devant le refus de l'opposition d'alors, leRPR. Et depuis 30 ans, les arguments en faveurde ce droit restent les mêmes: les résidents étrangersparticipent au même titre que les citoyensfrançais à la vie économique et sociale du payset bien sûr au même titre que les Européens.Le parti socialiste va donc déposer une propositionde loi sur le droit de vote des étrangers auxélections locales. Et on peut douter de son avenirau vu des réactions des membres de l'UMP. Car,si « à titre personnel » certains membres se disentfavorables, les réactions sont intervenues enrafale pour dire l'opposition de l'UMP à une telleentreprise. La polémique servira-t-elle la causedes étrangers en la matière? Il est étonnant deconstater que les pensées évoluent sur le sujet.D'après un sondage du CSA, 55 % des Françaisse déclarent favorables « à l'extension du droitde vote aux élections locales aux résidents étrangersnon-membres de l'Union européenne vivanten France ». Ils étaient 32 % en 1994 à répondrefavorablement. Si les mentalités évoluent aumême rythme il se pourrait bien que les polémiquesactuelles apparaissent bien pour cequ'elles sont, une instrumentalisation répétée dela situation des étrangers en France.Lydie BuguetLeur avisMartine Aubrypremière secrétaire duParti Socialiste« Le président de la Républiqueavait dit qu'il y était favorable.Eh bien, qu'il la fasse voter, etnous dirons que c'est une loiportée par l'ensemble de laRépublique française »François Fillonpremier ministre« J’y suis totalementdéfavorable parce que j’estimeque le droit de vote estfondamentalement lié à lacitoyenneté. »Sondage CSA« 77 % des personnesfavorables sont dessympathisants de gauche contre28 % de sympathisants dedroite. »LaurentOLiViERmaître de conférences descience politiqueuniversité nancy2« Faisons en sorte que le votedes étrangers ne constitue pasun instrument de politiquemigratoire ou de stratégieélectorale, et ne soit passeulement l'extension d'un droitmais relève aussi d'une politiquede participation citoyenne et endéfinitive d'intégration sociale.Que les ressortissants étrangerspuissent faciliter l'esprit civiquede leurs enfants français, voilàune belle leçon d'identiténationale. »27


RéflexionsGrandes écolesDémocratisation scolaire en débatL'objectif affiché d'accueillir 30 % de boursiers au sein desgrandes écoles lance le débat sur la démocratisation scolaire. Laréussite de cette dernière se joue aussi bien en amont.28En adressant ses vœux au monde de l'éducationle 11 janvier dernier, le chef del'État a confirmé sa volonté d'ouverturesociale des grandes écoles. Concrètement, legouvernement a clairement demandé à cellesci,d'accueillir 30 % d'étudiants boursiers d'icitrois ans sans pour autant parler de quotas afinde ne pas froisser la Conférence des grandesécoles (CGE) qui s'inquiétait du risque d'unebaisse de niveau. Pour tendre vers ce que chacunappelle dorénavant un objectif, le gouvernementa donc décidé d'agir dans plusieurs directions.Avec sa collègue de l'enseignement supérieurValérie Pécresse, le ministre l'éducation nationale,Luc Chatel, dit avoir demandé à l'inspectiongénérale de l'éducation nationale de« faire des propositions sur les épreuves desconcours, sur la nature des épreuves ». Objetde cet audit, le contenu même des épreuvesentraînerait une certaine discrimination. Mais,le ministre souhaite également agir un peuavant le concours de recrutement aux grandesécoles. Avec six Instituts d'études politiques(IEP) de province, il vient de signer uneconvention-cadre destinée à soutenir et développerun programme commun de démocratisationde leur accès.Une enveloppe de 100000 euros, pour l'annéescolaire 2009-2010, va être affectée à ces sixIEP (Aix-en-Provence, Lille, Lyon, Rennes,Strasbourg et Toulouse) pour soutenir une initiativecommune lancée en 2007 et qui consisteà repérer et aider des lycéens de milieuxmodestes ou boursiers désireux de passer leconcours commun de ces six « Sciences-Po ».Pour le gouvernement, cette conventioncomme d'autres mesures telles que la créationde 20 internats d'excellence d'ici 2012 ou l'ouverturede 100 nouvelles classes préparatoiressont des actions qui visent à assurer la diversitésociale au niveau supérieur.Actuellement, les grandes écoles ne comptentque 22,9 % d'élèves boursiers dont beaucoupviennent des classes moyennes. Plus révélateurest le nombre d’élèves issus des famillesd’ouvriers ou d’employés intégrant cesgrandes écoles. De 29 % dans les années 50, iln’est aujourd’hui que de 9 %. Pour beaucoup,c'est le signe que l'inégalité des chances scolairesse joue avant et pas seulement dans lesgrandes écoles. « Le gouvernement a tort dese focaliser sur les filières d'excellence au lieude réformer l'université » explique MarcelGauchet directeur d’études à l'école auxhautes études en sciences sociales dans unetribune accordée au journal Le Monde. Ilcompare même ce débat à « une goutte d'eaudans la mer » jugeant plus urgent de réformerl'université qui « n'est même plus penséecomme lieu d'accueil pour les meilleurs étudiantsissus des classes populaires ». C'estmême dès l’école primaire que les racinesd’un système éducatif français intrinsèquementségrégatif commencent leurs ramificationsqui s’étendent ensuite jusqu’au collègeet au lycée. Comme le dit le sociologueChristian Baudelot sociologue « La Franceest le pays où l’origine sociale exerce la plusgrande importance dans la réussite scolairedes enfants. » Et si le ministère commençaitson effort de démocratisation par là!Sébastien Sihr


CinÉMAL’AGEnDASGopnik etGinzburgous ce titre d’article à la Beckett, il ya deux beaux rêves de cinéastes. Lesfrères Coen présentent dans A SeriousMan le destin de Larry Gopnik, personnificationde l’homme médiocre, de l’hommedu souterrain comme disaitDostoievski. Et donc de l’homme toutcourt. Confronté à tous les ennuis dansson Minnesota ringard des années cinquante,il cherche un sens, mollement, ilcherche une réponse que personne ne luidonne. Sa femme le largue pour un crétin,ses enfants n’ont aucun charme, rien ne vadans sa vie et tout ce vide donne un filmdrôle, palpitant, où le spectateur rit sanscesse des malheurs de son semblable decelluloïd. Les frères Coen sont de grandscinéastes comiques, leur sens de l’humourest la colonne vertébrale de leurs films.Comme tous les grands comiques, ce sontles plus sérieux des hommes, car, commeils l’ont déclaré, le pauvre Larry Gopnikn’est pas très loin de notre ancêtre Job.Joann Sfar, lui, fait bénéficier sonGainsbourg (Vie Héroïque) de toute l’inspirationde la bande dessinée. La liberté deton, la souplesse de l’imagination des auteursde bande dessinée inspirent très souventde grandes audaces aux cinéastes. Ensoumettant à cette fantaisie la vie du grandGainsbourg, Sfar réalise un film plein degrâce, très fidèle à l’esprit de l’auteur deComic Strip. Le parti pris étant bien defaire de Gainsbourg un héros, le contrairejustement de l’homme du souterrain, unhomme à qui, malgré les souffrances et lesvicissitudes, tout réussit. Il a mal, il setrompe et s’effraie, mais il vit l’amour, lamusique, le goût de la beauté et Sfar, ens’autorisant toutes les libertés formelles etnarratives, ne trahit jamais son modèle.Dans cette très belle galerie de portraits(Fréhel, Gréco, Vian, Brassens, Bardot,Birkin), il accorde une émotion particulièreau beau couple des parents Ginzburg,auquel Serge/Lucien accorda toujours uneimportance primordiale.René MarxLes critiques de cinéma de Fenêtres sur Cours sontsur www.laviedesfilms.com« Roms, tsiganes, gensdu voyages »À l’occasion de la parution du numéro159 de la revue Diversité, le départementVille École Intégration duCNDP organise une journée de débatssur le thème « Roms, Tsiganes etGens du voyage »Le mercredi 3 février de 10 heures à17 heureshttp://www2.cndp.fr/« L’oral en classe delangueet le Cadre européencommun de référencepour les langues »Un stage de réflexion et d’action surl’enseignement des langues, à l’école,dans le secondaire, dans le supérieurorganisé par le GFEN Midi-Pyrénées et le « secteur Langues »du GFEN. Un stage toutes languespour définir les incontournables de laclasse de langue, son organisation,les activités langagières ; repérer lesobstacles et enclencher des dynamiquesde réussite; réfléchir au rôlede l’enseignant.Les 24, 25, 26 février à Pompertuzathttp://www.gfen.asso.fr/activites/langues.htmMuSiQuEGrâceLa musique a toujours joué un rôletrès important dans toutes les confrérieslaïques qu’elles soient chrétiennesou musulmanes. La liturgie quotidienneen grégorien n’était pas à la portéede chacun. Les laudes, écrits en italien,étaient là pour rendre la musique plus accessible.“Doulce mémoire” réunitl’Orient et l’Occident, le monde chrétienet l’islam soufi persan, pour une immersiondans la Renaissance vocale. Un belécho pour deux répertoires lancinants, parfoisrépétitifs jusqu’à la transe.Après dix années de complicité avec lapianiste Hélène Lucas, la mezzo-sopranoKarine Deshayesrassemble les mélodiestardives deGabriel Fauré. Sixmélodies sur les textes d’Albert Samain etLeconte de Lisle suivis du Jardin clos etde La chanson d’Eve sur des poèmes dupoète et dramaturge belge Charles VanLerberghe. Un programme ardu, raffinésans affectation, avec beaucoup de grâce.Laure GandebeufConfréries d’Orient et d’Occident Laudes DoulceMémoire Label Zig- Zag TerritoiresGabriel Fauré Le Jardin clos, La chanson d’Eve,Mélodies Label Zig- Zag Territoires.Le numérique va-t-ilbouleverser les pratiquespédagogiques ?« Sous la poussée irrésistible desévolutions en cours, peut-on imaginerque les pratiques pédagogiquesne changent pas ? Dans une classede plus en plus numérisée, avec desélèves et des professeurs toujoursplus équipés, connectés et acculturés,que va signifier demain « faireclasse »? Les pratiques enseignantesne vont-elles pas être refondées ? Lenumérique n’est-il pas le levier quiva bouleverser l’école comme jamaiselle ne l’a été depuis ses origines ? »Le 10 mars, Grand Amphithéâtre del'ENSAM, Paris 13ehttp://www.editions-retz.com/forum-2010.html29


RéflexionsPeut-on sauver les océans?« Quatre cents bras se sont levés »30Dans votre film, un enfant découvre l’universdes espèces disparues, pourquoi cefilm?C’est une question qu’on peut prêter à l’enfantqui est devant l’océan. Un jour, un enfantm’a demandé « qu’est-ce que c’est lamer, qu’est-ce que c’est l’océan », et je n’aipas su comment répondre. Et tout le filmd’1h43, c’est notre non-réponse à cettequestion. Mais c’est aller au cœur del’océan, c’est aller au milieu des espèces.Ce n’est pas savoir, c’est ressentir. Ressentirce territoire fantastique, sauvage, avec unediversité hallucinante… Comment expliqueravec des mots ce que c’est que l’océan,les 3/5ème de la terre…Cet enfant n’est pas pris par la main, maison peut imaginer qu’il va voir toute lasplendeur, la symphonie sauvage que sontles océans jusqu’à son entrée dans un muséum.Le muséum des espèces disparues,des espèces menacées, des espèces en voiede disparition et, on peut même imaginer, lacohorte qui suit des espèces qui ne saventpas qu’elles prennent un mauvais chemin. Ily a cependant une note d’espérance - et nonpas simplement une volonté d’espérance -parce qu’elle est fondée, parce qu’elle esttangible. Si on le veut tout peut repartir, lavie est là. Si on protège les sanctuaires, si onprotège la mer, la vie repartira toute seule.Est ce que le discours des scientifiques aconditionné votre manière de filmer ?Conditionné non, parce que c’est l’expériencedes terrains. C’est l’océan qui guide.Par contre ils nous ont aidés. Les scientifiquesdu Census of Marine Life(Recensement de la vie marine), le plusvaste programme qui ait jamais été entreprissur la mer pour la connaissance des espècesmarines, qui réunit 80 pays et 2000 chercheursdepuis dix ans de travail, nous ontaidés depuis le début du film et nous accompagnentencore aujourd’hui. Grâce àeux, nous sommes allés voir les espècesdans les meilleurs endroits, aux meilleursmoments. Ils nous ont guidés, ils nous ontoffert toutes leurs connaissances. Puis, toutJacques PerrinLe cinéaste a filmé pendantquatre ans toutes les mersdu globe pour réaliser« Océans » actuellementsur les écrans. Le film a étéchoisi par l’unesco pour lelancement officiel del’année internationale dela biodiversité.d’un coup, nous nous sommes retrouvéssous l’eau.Et là tout a changé. Parce que nos connaissancesne sont qu’une faible partie de la réalitédu monde vivant. On a décrit 250000espèces ? Mais décrire une espèce ce n’estrien, une espèce c’est une relation, une espècene se limite pas à sa forme. Ce sonttoutes les relations qu’elle tisse avec les animauxde la même tribu, avec les autres espèces,avec le milieu. Et il faut être dansl’eau pour le ressentir pleinement. Il n’y aque le film qui peut véritablement en rendrecompte. Alors, la coopération a été intenseavec les scientifiques parce que, à leur tour,ils ont découvert des relations qu’ils n’imaginaientmême pas. Et en voyant les images,certains d’entre eux disaient: « cela fait dixans que je travaille sur cet animal, ça je nel’avais jamais vu! » C’est cela qui est extraordinaire.Nous n’apportons pas de réponses,nous suscitons des questions,chaque réponse amène de nouvelles questions,tout reste à découvrir et c’est cela quiest extraordinaire.Est-ce que vous sentez que les océans sontmenacés ?Bien sûr. Il y a deux scènes sur les deux menacesessentielles qui sont, je crois, assezfrappantes : la surpêche, la façon dont onprélève d’une façon complètement folle, etla pollution. C’est la communauté, c’estchacun, c’est l’ensemble des nations quisont responsables de l’état des océans.Quand on voit le bord de mer, c’est beau,c’est bleu, magnifique. On s’imagine qu’endessous il y a plein de choses. Sauf une, pernicieuse,terrifiante, qui est le cancer de lamer, la pollution. Tout ce qui est freiné dansles nappes phréatiques va dans les rivièreset se jette jusqu’au milieu de l’océan pourl’empoisonner. Voilà les deux aspects négatifs,l’impact de l’homme. Mais on ne finitpas là-dessus. La mer est malade, elle n’estpas à l’agonie. Partout où l’on prend desdispositions, partout où il y a des sanctuaires,la vie est là. On peut donc être optimisteet c’est raisonnable de l’être.Vous avez montré le film à des enfants,quelles ont été leurs réactions ?La salle réunissait quatre cents enfants. À lafin du film, on leur a demandé: « est-ce quequelques-uns d’entre vous ont des questions? » Il y a eu quatre cents bras qui sesont levés. Tous avaient des questions. Euxaussi pensent qu’il n’est pas trop tard. Cen’est pas pour les générations futures qu’onva sauver les océans. C’est maintenant, là,nous, enfants et adultes.Propos recueillis parvéronique Giraud

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