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le journal de l'exposition - FRAC Auvergne

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24 Olivier SOULERINNé en France en 1973 - Vit en FranceSans titre (G/lacis vert) - 2007Acier sur tissu quadrillé - 80 x 120 cmCol<strong>le</strong>ction <strong>FRAC</strong> <strong>Auvergne</strong>Acquisition en 2011Olivier Sou<strong>le</strong>rin se définit comme peintremême si ses interventions pictura<strong>le</strong>speuvent être <strong>de</strong> l’ordre, naturel<strong>le</strong>ment, <strong>de</strong>tab<strong>le</strong>aux ou, moins naturel<strong>le</strong>ment, d’objetstridimensionnels qui ne s’accrochent pasau mur, mais se posent au sol [...] Pour nepar<strong>le</strong>r que <strong>de</strong>s tab<strong>le</strong>aux, puisque l’œuvredu <strong>FRAC</strong> <strong>Auvergne</strong> en est un, ceux-ci sont,en général, assez discrets. Les peinturesd’Olivier Sou<strong>le</strong>rin ressemb<strong>le</strong>nt, <strong>de</strong> loin, à<strong>de</strong> tranquil<strong>le</strong>s monochromes aux teintespâ<strong>le</strong>s ou pastels qui ne laissent pastransparaître au visiteur qui déambu<strong>le</strong> enregardant inattentif ce qui est <strong>le</strong>ur projetou propos ou objectif ou raison d’être. Lespeintures d’Olivier Sou<strong>le</strong>rin <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ntà ce qu’on <strong>le</strong>s regar<strong>de</strong> <strong>de</strong> près, <strong>de</strong> trèsprès, d’aussi près qu’il <strong>le</strong>s a lui mêmepeintes, pour voir ce qui s’y joue. Lespeintures d’Olivier Sou<strong>le</strong>rin montrent <strong>le</strong>plus souvent – comme cel<strong>le</strong> du <strong>FRAC</strong><strong>Auvergne</strong> –, un support domestique asseztrivial – du genre serviette ou torchon –sur <strong>le</strong>quel un réseau coloré assez simp<strong>le</strong>a été déposé, réseau qui vient perturber latrame donnée par <strong>le</strong> motif du support et quicrée un troub<strong>le</strong> optique <strong>de</strong> type moirage,<strong>de</strong>ntelure, vibration ou création d’un réseaufantôme… par sa cou<strong>le</strong>ur, sa transparence,son <strong>de</strong>ssin, sa direction. Si <strong>le</strong> processusest simp<strong>le</strong>, <strong>le</strong> résultat étonne par son luxe,par <strong>le</strong> fait qu’un matériau pauvre et qu’unedécision formel<strong>le</strong> aussi simp<strong>le</strong> puissentproduire une comp<strong>le</strong>xité dans la cou<strong>le</strong>ur,l’illusion spatia<strong>le</strong> ou la perturbation <strong>de</strong> larelation entre fond et forme.Les peintures d’Olivier Sou<strong>le</strong>rin font, ainsi,interagir, par un processus déductif, <strong>le</strong>squalités rudimentaires du ready-ma<strong>de</strong> quisert <strong>de</strong> support avec une cou<strong>le</strong>ur-<strong>de</strong>ssinqui n’agit pas comme forme sur un fondmais comme révélateur permettant d’entremê<strong>le</strong>rl’un et l’autre, <strong>de</strong> dévoi<strong>le</strong>r par unesimp<strong>le</strong> adjonction la richesse du peu, <strong>de</strong>laisser entrevoir son potentiel décoratif etesthétique.Cette réf<strong>le</strong>xion se retrouve dans toutes<strong>le</strong>s pièces d’Olivier Sou<strong>le</strong>rin, que ce soitdans <strong>le</strong>s objets cités plus haut ou dans<strong>le</strong>s photographies – dont certaines ont étéréunis dans <strong>le</strong> livre Prises <strong>de</strong> vues édité parla ga<strong>le</strong>rie In Extenso à C<strong>le</strong>rmont-Ferrand.Ces photographies d’espaces urbainssemb<strong>le</strong>nt toutes êtres <strong>de</strong>s peinturestrouvées où la qualité d’une cou<strong>le</strong>ur,la relation entre <strong>de</strong>ux teintes, la formeparticulièrement abstraite d’un motif, laprésence d’une structure géométrique…peuvent bien sûr nourrir la pratiquepictura<strong>le</strong>, mais surtout, montrent que <strong>le</strong>regard d’Olivier Sou<strong>le</strong>rin est un regardpictural, un regard pictural et attentif quisait voir et se saisir <strong>de</strong>s différentes qualités<strong>de</strong>s surfaces du visib<strong>le</strong> offertes par <strong>le</strong>mon<strong>de</strong>. Aussi, la peinture d’Olivier Sou<strong>le</strong>rinn’est pas strictement formaliste – mêmes’il a <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>s accointances avec <strong>le</strong>sartistes que l’on qualifie comme tels – maisest, au contraire, une peinture ouverte sur <strong>le</strong>réel dans une pratique qui permet d’établir<strong>de</strong>s relations phénoménologiques sur <strong>le</strong>sobjets qui nous entourent, <strong>de</strong> tracer <strong>de</strong>sliens secrets, <strong>de</strong>s constructions menta<strong>le</strong>sdans et par <strong>de</strong>s artefacts apparemmentinnocents.Éric Suchère

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