17.07.2015 Views

journal des auteurs - SACD

journal des auteurs - SACD

journal des auteurs - SACD

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

danse < une société en actionEntretien avec Kataline PatkaïUn langage étrangerIrène Filiberti : Quand vous évoquez votre parcours, vousprécisez que vous étiez scénographe avant d’être chorégrapheet vos premiers projets ont d’emblée pris pour thème une certaine« sex-attitude ». Vos pièces ou performances interrogentl’identité comme genre autant que la présence physique etles stéréotypes. Depuis la fondation de votre compagnie en2002, votre parcours se déploie sur quatre créations, dont ladernière s’intitule Rock Identity. Quelle importance accordezvous à l’écriture ?Kataline Patkaï : Considérer mon travail en termes d’écriture estun fait récent pour moi. J’ai fait mes débuts il y a cinq ans et je n’aipas le parcours classique d’un danseur. Une suite de hasards heureuxm’a conduit vers ces démarches lorsque j’étais en Belgique etque j’ai croisé le travail d’Anne Teresa de Keersmaeker et de HugoDehaes. Puis en France, Joël Borges m’a en quelque sorte repéréeet permis de me développer. Quand j’ai réalisé mes propres projetsj’ai investi le corps et commencé à saisir quelque chose du langagede la danse. Mais jusqu’à maintenant, l’écriture n’était pour moiqu’une manière de mémoriser, une trame très élémentaire. Letravail avec Marie-Jo Fagianelli, l’incroyable qualité de corps et derapport au mouvement qu’elle développe a profondément modifiéce rapport, en se délestant notamment de tout artifice.Au fil <strong>des</strong> projets, le nombre d’interprètes a augmenté, et la nécessitéde l’écriture a pris de l’importance. Comment expliquer, définirle trajet d’un mouvement ? Je n’ai pas seulement besoin de savoirécrire pour transmettre aux autres, mais aussi pour clarifier mesintentions et mon propos. Dans un solo sur les icône rock, j’ai cherchécomment les mouvements pouvaient se succéder, se réinterpréterde manière inconsciente, comment ils pouvaient créer uneattitude. À partir de ces reprises composées de bribes gestuelles,j’ai commencé à écrire et je me suis rendu compte que je cherchaisà tirer mon propos vers une énergie pure, instinctive, c’est devenula base de mon propre travail. Comme je n’ai pas de notions duphrasé, encore moins de répertoire, je fais autrement. Mais je croisque si l’écriture provient d’une succession de mouvements et dequalités, elle est aussi dépendante d’un contexte, d’un univers quilui donne sa direction. Elle change aussi en fonction <strong>des</strong> contraintes,notamment économiques.DR.Dans ce cadre, que peut évoquer pour vous la notion d’auteur ?C’est encore un terme nouveau pour moi. Je pense que cela parlede la propriété de ce qui se fait sur scène. Avant de transmettredu matériel aux interprètes, j’ai d’abord besoin que cela passepar mon corps. Il valide l’origine de quelque chose. Je suis auteur,donc responsable de ce que je montre. Le travail est issu d’uneconstruction collective et il est nécessaire d’être vigilant. On sereconnaît aussi dans les autres, on s’apporte beaucoup. Et pourmoi, cela reste encore une légitimité à construire.Représentation de Sisters - 26, 27 et 28 mai à Montreuil.DR.> Plus d’informations :www.rencontres-choregraphiques.com

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!