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HandicapMarie Clem’spratiqu<strong>en</strong>t l’agriculture biodynamique.Cette activité agricole permet aux compagnonsd’avoir accès à des activités <strong>en</strong> li<strong>en</strong>avec la nature, ce qui leur est très bénéfique,mais permet égalem<strong>en</strong>t une certaineautosuffisance des familles. Souv<strong>en</strong>t,comme <strong>ici</strong> à Taulignan, un atelier detransformation permet de v<strong>en</strong>dre quelquesproduits, un moy<strong>en</strong> de tisser despasserelles avec le voisinage et d’éviterd’être trop isolés : au Béal, ils v<strong>en</strong>d<strong>en</strong>ttous les v<strong>en</strong>dredis dans un de leurs bâtim<strong>en</strong>ts,sinon ils sont prés<strong>en</strong>ts sur le marchéannuel du village. Ils part<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>taussi, au niveau du village, à la fête de lamusique et à l’animation musicale dumarché de Noël.A l’origine du BéalEn 1973, après quatorze années detravail agricole <strong>en</strong> biodynamie et d’accueilfamilial de personnes handicapées dansles Alpes de Haute Prov<strong>en</strong>ce, Richard etMargarethe Hediger découvr<strong>en</strong>t Taulignanet achèt<strong>en</strong>t le Béal. Ils redonn<strong>en</strong>t vieà ces vieux murs <strong>en</strong>dormis et recré<strong>en</strong>tune ferme biodynamique avec leurs amishandicapés ; ils reçoiv<strong>en</strong>t pour cela l’aidede jeunes stagiaires.Gilles a suivi une formation d’architecte<strong>en</strong> Belgique. Il fait un stage chezRichard et Margarethe et découvre ce quepeut apporter de bi<strong>en</strong>faisant et de novateurla r<strong>en</strong>contre d’une agriculture quiveut pr<strong>en</strong>dre soin de la terre avec un travailsocial fondé sur l’<strong>en</strong>traide mutuelleet où une très grande place est donnéeaux arts.Enthousiasmé par cette expéri<strong>en</strong>ce, ilpart faire une formation de trois ans dansles communautés Camphill <strong>en</strong> Ecosse oùil r<strong>en</strong>contre Angela. Au village de Botton,dans le Yorkshire, où sont regroupées sixfermes biodynamiques, il r<strong>en</strong>contreHubert, Tina et leurs <strong>en</strong>fants ainsi queJacqueline. Andréas, qui a créé l’atelierde transformation, arrive aussi très tôt auBéal suivi quelques années plus tard deJoël et Hélène, de Philippe et Régine etleurs <strong>en</strong>fants.En 1977, Richard et Margarethe pr<strong>en</strong>drontleur retraite et ce sont leurs amishandicapés, tel Bertrand, 67 ans aujourd’hui,qui, à leur tour, accueill<strong>en</strong>t cesjeunes idéalistes pour continuer à développerl’impulsion si originale de cettefamille.Les démarches administratives permett<strong>en</strong>taprès trois années, d’obt<strong>en</strong>ir lestatut de foyer de vie dans le cadre desinnovations sociales.Au départ, l’expéri<strong>en</strong>ce est <strong>en</strong>cadréepar un institut médico-éducatif local. Endécembre 1980, à l’unanimité, les représ<strong>en</strong>tantsdes administrations concernéesleur accord<strong>en</strong>t leur indép<strong>en</strong>dance et leurconfiance. Depuis, les relations avec lesadministrations drômoises ont toujoursété constructives, mais malgré cela, leBéal n’a pas fait boule de neige.La formation d’architecte de Gilles vaaider à la rénovation harmonieuse deslieux. Des chantiers vont se succéder jusqu’àce jour. Le bâtim<strong>en</strong>t principal <strong>en</strong>Marie Clem’spierres, un austère moulinage de soie, estrénové avec la pose de balcons <strong>en</strong> bois.D’autres bâtim<strong>en</strong>ts sont adaptés pouraccueillir les familles élargies, chacuned’elles comportant <strong>en</strong>viron une douzainede personnes : les par<strong>en</strong>ts, les <strong>en</strong>fants, lescompagnons et de jeunes volontaires. Dessalles communes sont mises <strong>en</strong> placepour les différ<strong>en</strong>tes activités. Enfin, à l’extérieur,tout un travail est fait sur le paysagepour développer une agriculture biodynamique,notamm<strong>en</strong>t une plantationimportante de haies avec des espèces trèsdiversifiées. Le résultat est d’une trèsgrande beauté.Danielle, originaire du Nord, est installéedans la région depuis que son pèrea déménagé pour des raisons de santé.Elle est directrice d’un grand établissem<strong>en</strong>taccueillant des personnes portantde très lourds handicaps, près de Nyons.Elle trouve alors son travail trop loin duterrain. Lorsqu’elle découvre l’exist<strong>en</strong>cedu Béal à côté de chez elle, elle postulepour y travailler… et pour y vivre. Pourelle, c’est un changem<strong>en</strong>t d’approche de lavie avec des personnes handicapées : lavie domestique commune crée un pont<strong>en</strong>tre tous, permet de compr<strong>en</strong>dre quel’on peut faire des choses <strong>en</strong>semble et lesvivre <strong>en</strong>semble. Ici, les compagnons ontune reconnaissance à part <strong>en</strong>tière au seinde la famille et au sein de la ferme.P<strong>en</strong>dant près de vingt ans, de nombreuxprojets se développ<strong>en</strong>t autour descinq familles élargies qui accueill<strong>en</strong>t 23compagnons. En 1999, voyant que l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tde nouvelles familles se fait rare,SILENCE N°3396Octobre 2006


l’équipe fondatrice décide de transformerle projet pour mieux répondre auxbesoins et aux nécessités actuelles. Celapermettrait à une plus jeune équipe d’ouvrirde nouvelles voies avec son géniepropre. De plus jeunes accompagnateurs,qui viv<strong>en</strong>t à l’extérieur, souhait<strong>en</strong>t s’<strong>en</strong>gagerdans ce projet, ils sont donc embauchés.Un processus social <strong>en</strong>richissant semet <strong>en</strong> route <strong>en</strong>tre ceux qui viv<strong>en</strong>t à l’extérieuret ceux qui viv<strong>en</strong>t sur place. Cettetransition est un projet <strong>en</strong> soi et un granddéfi à m<strong>en</strong>er <strong>en</strong>semble.Les communautés Camphill se sontdéveloppées initialem<strong>en</strong>t autour de l’accueild’<strong>en</strong>fants. Quand ceux-ci sont dev<strong>en</strong>usadultes, le terme de “pédagogie curative”mis <strong>en</strong> avant ne semblait plus adapté.Le Béal parle plutôt d’un lieu de viecherchant à favoriser l’autogestion et l’interdép<strong>en</strong>dance<strong>en</strong>tre tous les adultes.Chaque compagnon part<strong>ici</strong>pe aux tâchesdomestiques dans sa famille et s’impliquedans un projet personnel au sein de laferme. Les repas sont préparés <strong>en</strong> commun.L’objectif du Béal de favoriser l’<strong>en</strong>thousiasme,la part<strong>ici</strong>pation, les relationsdans le collectif, les activités différ<strong>en</strong>tes,le passage de la culture à l’agriculture, lepassage de l’individuel au collectif, le passagede la famille à la ferme et au villageextérieur.Les limites du projetL’une des caractéristiques du lieu estdans ce qui le lie aux compagnons. Eneffet celui-ci a été <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t recréé parles compagnons. Ils y ont plongé leursracines. Ils sont chez eux. La plupartcontinueront d’y faire leur vie et d’y trouverle s<strong>en</strong>s de leur vie sauf déplacem<strong>en</strong>t àla demande des familles. Ainsi, quand <strong>en</strong>1977, ils pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t la suite de la premièrefamille installée, celle-ci s’<strong>en</strong> ira… maisles compagnons déjà prés<strong>en</strong>ts resteront,ce qui fait qu’aujourd’hui les plus anci<strong>en</strong>s(3) Les années 70 et 80 ont vu naître de nombreuxprojets dans le cadre de l’innovation sociale. On peutse référer à l’ouvrage de Christian Merley du CREAIRhône-Alpes, Innovation sociale et travail protégé quiprés<strong>en</strong>te <strong>en</strong> profondeur plusieurs projets innovantsdont le Béal.sur place sont des compagnons ! En l’abs<strong>en</strong>cede l’installation de nouvellesfamilles au sein du fonctionnem<strong>en</strong>t de laferme, il n’y a pas d’accueil de nouvellespersonnes : il y a <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne un départet une arrivée tous les quatre ans seulem<strong>en</strong>t.Les compagnons ont aujourd’hui<strong>en</strong>tre 25 et 67 ans. De ce fait, le Béal estsoll<strong>ici</strong>té par un très grands nombre defamilles qui cherch<strong>en</strong>t des alternatives auplacem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> institution de personneshandicapées adultes, alors qu’il n’y a pratiquem<strong>en</strong>taucune <strong>en</strong>trée possible.L’idéal serait que le Béal serve demodèle pour la création d’autres lieux dumême g<strong>en</strong>re, mais comme le signal<strong>en</strong>t lesactuels animateurs du lieu, les conditionsadministratives et la société ont changé.1975 marque l’arrivée des premières loisdéfinissant clairem<strong>en</strong>t le statut de la personnehandicapée. Dans la foulée de ceslois, de nombreux lieux de vie s’ouvr<strong>en</strong>tdans le cadre des innovations sociales (3).Aujourd’hui, les réglem<strong>en</strong>tations administrativesse sont complexifiées à un telpoint que vouloir démarrer un tel projetsur une base collective semble extrême-SILENCE N°3397Octobre 2006


Handicapm<strong>en</strong>t diff<strong>ici</strong>le. Le Béal a été <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avecplusieurs groupes de par<strong>en</strong>ts qui cherchai<strong>en</strong>tà impulser d’autres lieux, maisqui y ont r<strong>en</strong>oncé.Parallèlem<strong>en</strong>t à ces limites, le Béalconstate égalem<strong>en</strong>t une évolution dansles personnes s<strong>en</strong>sibles à la question del’accueil de personnes handicapées. Alorsque dans les années 70, les projets communautairesne faisai<strong>en</strong>t pas peur, aujourd’hui,l’individualisme est plus développé.Même eux ne trouv<strong>en</strong>t plus de famille quivi<strong>en</strong>drait s’installer sur place pour permettred’augm<strong>en</strong>ter l’accueil de compagnonset aucune autre ferme de typeCamphill n’existe <strong>en</strong> France. Pourtant, unprojet collectif est très important dans lesrapports que l’on développe avec les compagnons.Il permet de p<strong>en</strong>ser autrem<strong>en</strong>tqu’<strong>en</strong> individuel, d’être partie pr<strong>en</strong>antedans un collectif, d’être intégré dans ungroupe, de faire des différ<strong>en</strong>ces un art devivre <strong>en</strong>tre tous, familles, compagnons,jeunes stagiaires. Pour donner unexemple, les <strong>en</strong>fants qui ont grandi auBéal ont souv<strong>en</strong>t découvert assez tard,vers 9-10 ans, — par les copains d’école— que leurs “grands frères” étai<strong>en</strong>t perçusde l’extérieur comme des “anormaux”ou des “fous”. Eux ne l’avai<strong>en</strong>t pas ress<strong>en</strong>tiainsi.Des communautés comme celles-ci sesont développées dans certains pays ; il y <strong>en</strong>a près de quarante <strong>en</strong> Grande-Bretagne (4).En France, le Béal constate un manqued’expéri<strong>en</strong>ces alternatives concernant cedomaine car ils sont très soll<strong>ici</strong>tés.Est-ce la communauté qui souv<strong>en</strong>taujourd’hui est connotée négativem<strong>en</strong>t(5) ? Est-ce la complexité administrative,de la commune à l’Etat, qui r<strong>en</strong>d bi<strong>en</strong> desprojets, alternatifs ou non, diff<strong>ici</strong>les àmettre <strong>en</strong> route ?Les “par<strong>en</strong>ts” du Béal pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t del’âge ; les <strong>en</strong>fants de chacun sont aujourd’huiadultes et partis vivre leur vie, lesaccompagnateurs sembl<strong>en</strong>t hésitant àv<strong>en</strong>ir habiter sur les lieux ; des possibilitésd’hébergem<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>tes sont à trouver.Pourtant cette transition est vécuedepuis plus de sept ans par chacuncomme un projet social très créatif et quiinclut tout le monde y compris les compagnonset des part<strong>en</strong>aires de l’aide sociale.De nouvelles voies sont explorées :l’accueil de jour, par exemple.Depuis tr<strong>en</strong>te ans, le monde a beaucoupchangé, la question du vieillissem<strong>en</strong>tn’est pas spécifique au Béal ou aumouvem<strong>en</strong>t Camphill ; c’est un phénomènede société avec de très grandesquestions. De nouveaux besoins demand<strong>en</strong>tde nouvelles réponses ; au Béalcelles-ci dép<strong>en</strong>dront des personnes <strong>en</strong>gagées.Bi<strong>en</strong> des lieux n’ont pas survécu audépart des fondateurs. D’autres se sontmétamorphosés pour répondre de façonnouvelle tout <strong>en</strong> s’appuyant sur lesvaleurs fondam<strong>en</strong>tales de l’institution. Auvue de la beauté de l’expéri<strong>en</strong>ce et deslieux, vo<strong>ici</strong> un défi qui <strong>en</strong> vaut la peine.Michel Bernard ■Ferme Camphill, quartier Béal, 26770 Taulignan,tél : 04 75 53 59 57 ou 04 75 53 55 33.(4) Dans plusieurs pays, des communautés Camphilloffr<strong>en</strong>t à des étudiants du monde <strong>en</strong>tier des formationsde trois ou quatre ans. En Ecosse par exemple,ces formations se font <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec l’universitéd’Aberde<strong>en</strong> et donn<strong>en</strong>t lieu à des diplômes reconnus.(5) Ces limites s’observ<strong>en</strong>t dans nombre d’autresdomaines que l’on p<strong>en</strong>se par exemple à la vogue del’habitat sain qui, <strong>en</strong> France, ne concerne pratiquem<strong>en</strong>tque des maisons individuelles.DRSILENCE N°3398Octobre 2006


Marie Clem’sA gauche, le plus anci<strong>en</strong> bâtim<strong>en</strong>t, à droite le plus réc<strong>en</strong>t.La Fondation Saint-GeorgesLes exemples d’alternatives au placem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> institution des handicapés sont plusfréqu<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> Allemagne, Grande-Bretagne etSuisse qu’<strong>en</strong> France. Vo<strong>ici</strong> un exemple <strong>en</strong> Suisse.Le c<strong>en</strong>tre Perceval <strong>en</strong> Suisse romandefonctionne <strong>en</strong> mode communautaireavec <strong>en</strong>fants et adultes dans lamouvance reliée au mouvem<strong>en</strong>t Camphill.Mais que faire des <strong>en</strong>fants quand ilsgrandiss<strong>en</strong>t ? Comme <strong>en</strong> France, il existebeaucoup moins de structures pouradultes que pour <strong>en</strong>fants et de nombreuxpar<strong>en</strong>ts, vieillissants, se retrouv<strong>en</strong>t avecleurs <strong>en</strong>fants à dom<strong>ici</strong>le, faute d’unaccueil possible. Le c<strong>en</strong>tre Percevalaccueille aujourd’hui 150 <strong>en</strong>fants et unesoixantaine d’adultes, mais cela reste insuffisantdu côté des adultes.A l’initiative de par<strong>en</strong>ts d’<strong>en</strong>fantsvivant à Perceval, une réflexion s’est <strong>en</strong>gagéeau début des années 80 qui a conduità la création d’une fondation. Celle-ci apu acheter à côté d’Yverdon une fermeavec un terrain de 45 000 m 2 . Un c<strong>en</strong>tred’accueil pour adultes handicapés aouvert <strong>en</strong> 1985, initialem<strong>en</strong>t avec quatrefamilles qui vivai<strong>en</strong>t sur place et la possibilitéd’accueillir 19 compagnons. Destravaux d’agrandissem<strong>en</strong>t ont eu lieu surle premier site et une deuxième ferme aété achetée <strong>en</strong>suite à Les Bioles, àConcise, une commune voisine. Aujourd’hui,il y a 41 places internes et 7 placesexternes, des compagnons qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tpart<strong>ici</strong>per aux différ<strong>en</strong>tes activités, maisqui ne viv<strong>en</strong>t pas sur place, ayant leurfamille à proximité. Certains compagnonssont là depuis le début.De nombreusesactivitésDans la première ferme ont été aménagésune grande salle pour les différ<strong>en</strong>tesactivités culturelles, les spectacles,des ateliers notamm<strong>en</strong>t pour le tissage, lapoterie, le travail du rotin (fabrication dechaises), un atelier de développem<strong>en</strong>tpersonnel avec notamm<strong>en</strong>t la fabricationde bougies, l’utilisation de plantes aromatiques…et quelques appartem<strong>en</strong>ts. Lebâtim<strong>en</strong>t le plus anci<strong>en</strong> est de 1742. Unnouveau bâtim<strong>en</strong>t a été <strong>en</strong> 1992 pour unepremière ext<strong>en</strong>sion. De nouveaux bâtim<strong>en</strong>tsont vu le jour <strong>en</strong>fin <strong>en</strong> 2005, cesderniers intégrant les dernières techniquesde l’habitat sain. Ces derniers ontpermis de laisser plus de place pour l’administration,d’avoir un pôle médical pluscomplet avec la possibilité d’accueillir desthérapeutes qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t exercer surplace, d’avoir une cafétéria avec… la premièretélévision collective, une cuisinec<strong>en</strong>trale, une bibliothèque. Ceci devraitpermettre de passer à 60 compagnons. Lepôle thérapeutique a été p<strong>en</strong>sé poursuivre le vieillissem<strong>en</strong>t des compagnons.Tout autour des bâtim<strong>en</strong>ts, on trouvede larges espaces de maraîchage et desserres avec une autoproduction delégumes biologiques cultivés <strong>en</strong> biodynamie.Les surfaces cultivées fluctu<strong>en</strong>t selonl’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t des compagnons. A certainespériodes, de la v<strong>en</strong>te vers l’extérieurest parfois organisée.SILENCE N°3399Octobre 2006


HandicapLa deuxième ferme a des animaux.Six-sept veaux et quelques cochons sontdestinés à la viande qui est autoconsommée(deux fois par semaine). Deux chevauxsont prés<strong>en</strong>ts : l’un pour faire del’hippothérapie, l’autre comme cheval detrait. Pour élever ces animaux, il y aquelques champs de grandes cultures.Cette deuxième ferme accueille 14 compagnons.Une activité de construction <strong>en</strong>pierres sèches constitue l’une des originalitésdu lieu : ces constructions se font <strong>en</strong>dehors de la fondation pour des commandespublics ou privées.Les activités évolu<strong>en</strong>t au fil des ans <strong>en</strong>fonction des besoins.Au fil des années, le développem<strong>en</strong>tde la zone urbaine a rattrapé la premièreferme qui se trouve aujourd’hui <strong>en</strong>cercléepar une zone commerciale. Un deschamps étant peu cultivé, un projet est <strong>en</strong>discussion pour essayer d’y faire un lotissem<strong>en</strong>tavec un mixage social, lequelpourrait se faire par l’ouverture du pôlethérapeutique vers l’extérieur. Un ostéopathes’est installé sur place au printemps2006 avec une activité tournée vers lafondation et des consultations extérieures.D’autres devrai<strong>en</strong>t suivre.ComplexitéadministrativeMarie Clem’sLe lieu est géré financièrem<strong>en</strong>t par lafondation, une structure juridique où seretrouv<strong>en</strong>t les par<strong>en</strong>ts et des représ<strong>en</strong>tantsdu secteur social. Les activités duc<strong>en</strong>tre ont, p<strong>en</strong>dant longtemps, étéconçues avec une direction collégiale,sans hiérarchie. En grossissant, cela amontré ses limites, avec notamm<strong>en</strong>t desproblèmes de coordination <strong>en</strong>tre les activités.Sous la pression de l’Etat, depuis2005, alors qu’il y avait 39,5 postes pour<strong>en</strong>viron 50 personnes (donc avec pas malde temps partiel), il a été décidé de nommerun directeur pour coordonner letout. Par rapport aux conv<strong>en</strong>tions collectives,les salariés font deux heures de pluspar semaine consacré à la gestion collective,aux “cercles de décision”, ceci afin degarder la structure la plus horizontalepossible. Il existe un “collège des compagnons”qui fait régulièrem<strong>en</strong>t des propositions.Marie Clem’sSILENCE N°33910Octobre 2006


Marie Clem’s Marie Clem’sUn modèle à suivreComme pour le Béal dans la Drôme,la Fondation Saint-Georges croule sousles demandes des par<strong>en</strong>ts suisses, maiségalem<strong>en</strong>t français (la frontière n’est pastrès loin). Eux aussi ont essayé à plusieursreprises d’aider des par<strong>en</strong>ts à seregrouper pour créer leur propre structure.Des projets ont été poussés assez loin,notamm<strong>en</strong>t dans le Jura français, maissans succès pour le mom<strong>en</strong>t. C’est pourtantbi<strong>en</strong> cela qu’il faut essayer de concrétisercar avec une soixantaine de compagnonset presqu’autant de personnels, lastructure d’Yverdon ne peut plus guère sedévelopper. Reste à franchir les nombreuxobstacles : la route est longue pouraccueillir correctem<strong>en</strong>t nos compagnons.MB ■Fondation Saint-Georges, Campagne Saint-Georges,CH 1400 Yverdon-les-Bains,tél : 00 41 (0)24 445 23 33.Fondation Saint-Georges, Les Bioles, CH 1426Concise, tél : 00 41 (0)24 447 07 50.Marie Clem’sComme <strong>en</strong> d’autres lieux, la t<strong>en</strong>dancecommunautaire est à la baisse et commechaque famille ne peut accueillir qu’unmaximum de 8 compagnons, il a fallu <strong>ici</strong>,comme au Béal, mettre <strong>en</strong> place d’autresformes d’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t. Pour remplacerune famille — avec deux par<strong>en</strong>ts — pardes salariés, il faut créer 4,25 emplois !Certains salariés habit<strong>en</strong>t sur place, maisne sont pas forcém<strong>en</strong>t des familles aveccompagnons. Une douzaine de salariéssont là depuis de le début.L’évolution des c<strong>en</strong>tres d’accueil pouradultes handicapés doit égalem<strong>en</strong>t suivrel’évolution des handicaps. Du fait desavortem<strong>en</strong>ts sélectifs, certains handicapssont moins prés<strong>en</strong>ts ; du fait de la dégradationdes conditions de vie, d’autres sont<strong>en</strong> pleine expansion (les autistes <strong>en</strong> particulier).Alors que dans le temps l’espérancede vie des personnes handicapées étaitfaible, aujourd’hui elle est s<strong>en</strong>siblem<strong>en</strong>t lamême que celles des autres, et dans lesinstitutions on trouve aujourd’hui quatreadultes pour un <strong>en</strong>fant.Du fait de l’augm<strong>en</strong>tation du nombrede personnes à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> charge, lesaides cantonales et fédérales ne suffis<strong>en</strong>tplus à payer les prises <strong>en</strong> charge par lesinstitutions… et actuellem<strong>en</strong>t les par<strong>en</strong>ts,<strong>en</strong> Suisse, doiv<strong>en</strong>t financer <strong>en</strong>viron untiers du prix. Actuellem<strong>en</strong>t, un compagnoncoûte 360 FS par jour (240 €). Soitun coût pour la famille de l’ordre de3600 FS par mois (2400 € !). Cela fait quel’on retrouve dans les institutions privéescomme celle-ci des <strong>en</strong>fants de par<strong>en</strong>tsassez riches. Il y a là une contradictionpuisque si les cantons et l’Etat pr<strong>en</strong>aittout <strong>en</strong> charge, cela coûterait moins cherque le placem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> institution psychiatriquedu fait de l’autoproduction alim<strong>en</strong>tairequi couvre une partie des besoins etdes v<strong>en</strong>tes d’artisanat qui permettequelques <strong>en</strong>trées d’arg<strong>en</strong>t.La fondation Saint-Georges part<strong>ici</strong>peau mouvem<strong>en</strong>t anthroposophe notamm<strong>en</strong>tpar des échanges au niveau de laformation, par son mode de fonctionnem<strong>en</strong>t,par le choix de son agriculture. Ellea bénéf<strong>ici</strong>é de prêts financiers par un systèmed’<strong>en</strong>traide <strong>en</strong>tre institutions. Maiselle reste totalem<strong>en</strong>t indép<strong>en</strong>dante administrativem<strong>en</strong>t.SILENCE N°339 N°336 Octobre Juin 200611DRDes murs<strong>en</strong> pierre sècheTierry Carbonell est originaire du sud-estde la France où il appris la restaurationdes restanques, ces terrasses <strong>en</strong> pierre sèchedes zones méditerrané<strong>en</strong>nes. Vivant et travaillantà la fondation Saint-Georges, il aréussi à passer des accords de part<strong>en</strong>ariatavec des associations comme le WWF, Fondsmondial pour la nature, pour restaurer lesterrasses dans des zones à l’écosystème fragile.Tout autour d’Yverdon, les vignes sontsouv<strong>en</strong>t cultivées <strong>en</strong> terrasses, aujourd’huisouv<strong>en</strong>t bétonnées. Avec des compagnons,il propose des techniques simples et peu coûteusesde restauration qui sont de plus parfaitem<strong>en</strong>técologiques. Il a récemm<strong>en</strong>t publiéun ouvrage sous forme de conte qui racontela vie d’un restaurateur de murs <strong>en</strong> pierresèche : Qu<strong>en</strong>tin la broussaille, publié auxéditions de l’Escarboucle, case postale 894,CH 1401 Yverdon-les-Bains.


HandicapNils Christie est militant anarchiste<strong>en</strong> Norvège. Il a découvert il y aune vingtaine d’années l’exist<strong>en</strong>cede cinq villages expérim<strong>en</strong>taux dans l<strong>en</strong>ord du pays qui accueill<strong>en</strong>t ce que nousnommons des “handicapés” et que dansces villages on appelle des personnes“extra-ordinaires”. Depuis, il a décidé depart<strong>ici</strong>per à cette av<strong>en</strong>ture <strong>en</strong> s’y investissantet aujourd’hui dans un livre fort intéressant,il témoigne de ce mode de vie.Après quelques portraits montrant ladiversité des personnes prés<strong>en</strong>tes, il abordela question de l’organisation de ces villagesdont certains compt<strong>en</strong>t plus d’unec<strong>en</strong>taine de personnes. Il rappelle laconstitution des villages : “Le but des villagesconsiste à créer des formes socialesqui pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t autant soin de l’individu que dela communauté. Ici viv<strong>en</strong>t des personnesdont les capacités et les handicaps sont différ<strong>en</strong>ts.Toutes sortes de personnes, avectoutes sortes de caractéristiques différ<strong>en</strong>tes,doiv<strong>en</strong>t recevoir la possibilité de part<strong>ici</strong>perà la vie commune, les termes pati<strong>en</strong>ts et personnelssoignants ne convi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas”. Lesdifficultés sont multiples lorsque l’onveut ainsi éviter de classifier les g<strong>en</strong>s.Comm<strong>en</strong>t faire pour gérer l’arg<strong>en</strong>t deceux qui <strong>en</strong> reçoiv<strong>en</strong>t — ceux jugés par lasociété inaptes à vivre de leur travail — etceux qui n’<strong>en</strong> ont pas forcém<strong>en</strong>t et quipeuv<strong>en</strong>t aussi vivre avec eux ? Comm<strong>en</strong>tfaire vivre <strong>en</strong>semble ceux qui ne pourrai<strong>en</strong>tpas vivre ailleurs aussi librem<strong>en</strong>t deceux qui peuv<strong>en</strong>t s’<strong>en</strong> aller s’ils le désir<strong>en</strong>t? Qui peut conduire une voiture ? Utiliserun téléphone ? L’auteur constate avecbonheur que plus les personnes rest<strong>en</strong>tlongtemps et plus le besoin de créer desDes personnesextraordinairesMême si l’auteur peut être rétic<strong>en</strong>t pourun discours né dans une mouvance religieuse,Nils Christie, dans son livre, montre quele travail fait avec les handicapés m<strong>en</strong>tauxpar le mouvem<strong>en</strong>t Camphill prés<strong>en</strong>teune importante avancée.catégories diminue… pour ne plus êtretous que des villageois. Cette sortie progressivedes catégories sociales est <strong>en</strong>opposition avec la vision simplificatriceusuelle de l’Etat.Nils Christie raconte avec humour lavie quotidi<strong>en</strong>ne <strong>en</strong>tre villageois et notamm<strong>en</strong>tl’empressem<strong>en</strong>t de certains jeunesbénévoles à vouloir aider les handicapés…ce qui provoque un certains rejetsde ceux qui ont l’habitude de vivre<strong>en</strong>semble, les jeunes bénévoles se retrouvantalors obligés d’aller pr<strong>en</strong>dre leurrepas tout seuls… dev<strong>en</strong>ant les handicapésdu village ! L’anci<strong>en</strong>neté de l’expéri<strong>en</strong>ce(depuis une cinquantaine d’années)a permis de constater que pourqu’un équilibre se fasse dans une maisonoù vit une “famille”, il faut qu’il y ait unegrande hétérogénéité. S’il y a trop de comportem<strong>en</strong>tsid<strong>en</strong>tiques, la maison s’appauvritet les conflits apparaiss<strong>en</strong>t. Peutêtreune recette à repr<strong>en</strong>dre dans nos initiativesalternatives : <strong>en</strong> cas de t<strong>en</strong>sion,diversifions-nous !Nils Christie relève aussi la demandede plus de solitude de la part des nouveauxarrivés. C’est que la vie <strong>en</strong> “famille”ne permet pas de se cacher et nécessite ungrand niveau d’honnêteté. Là aussi, onpeut transposer à la société : si nousétions moins isolés, nous serions moinsdans le simulacre et l’hypocrisie. La vie defamille n’empêche pas l’intimité et l’auteuravoue ne pas connaître grand chosedes av<strong>en</strong>tures amoureuses sûrem<strong>en</strong>t existantes<strong>ici</strong> comme ailleurs.DRDe chacun selonses moy<strong>en</strong>s, à chacunselon ses besoinsLa vie avec des personnes différ<strong>en</strong>tesrejoint le débat sur les technologies :l’Etat pour des raisons d’hygiène veutimposer aux villages des machinescomme les lave-vaisselle. Depuis vingtans, les villages refus<strong>en</strong>t à l’exception descafétérias ouvertes aux visiteurs. En effet,faire la vaisselle est pour certaines personnesun excell<strong>en</strong>t moy<strong>en</strong> de part<strong>ici</strong>perà la vie collective. Parfois le seul. La questionse pose pour tous les outils : les villagesdispos<strong>en</strong>t de bras et les outils tu<strong>en</strong>tle travail accessible au plus grandnombre. De même les villages cultiv<strong>en</strong>tleurs fruits et légumes <strong>en</strong> agriculture bio-SILENCE N°33912Octobre 2006


DRlogique (biodynamique même chez lesanthroposophes), un respect qui s’appliqueaussi bi<strong>en</strong> au sol qu’à ceux qui lecultiv<strong>en</strong>t.Se pose la question des activités. Leménage occupe une part importante dansla vie de tous, il est suivi d’activités <strong>en</strong>atelier et d’activités culturelles. Comm<strong>en</strong>tsont-ils rémunérés pour ce “travail” ?Personne ne l’est. Chacun travaille <strong>ici</strong>“selon ses moy<strong>en</strong>s” pour le bi<strong>en</strong> de tous.Cela ne r<strong>en</strong>d pas pour autant les villagesautarciques. Ils bénéf<strong>ici</strong><strong>en</strong>t des aidessociales versées aux structures d’accueildes personnes handicapées. Les diversesactivités ne produis<strong>en</strong>t qu’<strong>en</strong>viron 10% del’arg<strong>en</strong>t nécessaire aux villages. Tout l’arg<strong>en</strong>test géré <strong>en</strong> commun. Les bénévolesqui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t sur place sont logés, nourriset dispos<strong>en</strong>t d’arg<strong>en</strong>t pour leurs loisirs(<strong>en</strong>viron 100 € par mois). Même si l’arg<strong>en</strong>test à la disposition de tous, l’auteurobserve une certaine austérité et unesous-consommation qui fait que l’arg<strong>en</strong>treste <strong>en</strong> partie sur un compte commun. Iln’y a aucun li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre cet arg<strong>en</strong>t et le travailque l’on fait. Chacun peut demanderà <strong>en</strong> bénéf<strong>ici</strong>er s’il a un projet “selon sesbesoins”. L’arg<strong>en</strong>t excéd<strong>en</strong>taire a toujoursDRété utilisé jusqu’à maint<strong>en</strong>ant pour aider àla création de nouveaux villages et pouraccueillir plus de monde. Ce mode de viecollectif est particulièrem<strong>en</strong>t peu onéreuxet place le village <strong>en</strong> position de force faceaux institutions. Dans le village où il ahabité longtemps, l’auteur note que l’Etatverse 30 salaires qui <strong>en</strong> fait permett<strong>en</strong>td’accueillir 45 personnes “ordinaires”.Dans un chapitre complet, NilsChristie s’attache à décrypter les rythmesde vie, au niveau de la journée, de lasemaine, de l’année. Il décrit les célébrationsque propos<strong>en</strong>t les anthroposophesqui <strong>en</strong>glob<strong>en</strong>t des activités “laïques” plutôtculturelles et d’autres franchem<strong>en</strong>t“religieuses” avec notamm<strong>en</strong>t des lecturesde la bible. S’il a un regard critique surcette question religieuse, il note que celapermet d’aborder bi<strong>en</strong> des questions sousune forme différ<strong>en</strong>te que les traditionnellesréunions de travail. Il montre aussicomm<strong>en</strong>t ce rythme est perturbé par lasociété qui <strong>en</strong>toure les villages avecnotamm<strong>en</strong>t le désir des “ordinaires”d’avoir des week-<strong>en</strong>d de deux jours et dessoirées libres, ce que ne souhaitai<strong>en</strong>t pasles “extra-ordinaires”, ceux-ci souhaitantun rythme plus étalé dans la semainepour disposer de plus de temps pour discuter<strong>en</strong>tre villageois.Nils Christie.Une certaine formede communismeNils Christie p<strong>en</strong>se que l’on retrouvedans les idées originales de Steiner, le fondateurde l’anthroposophie, la vision d’uncommunisme actif dans le bon s<strong>en</strong>s ducommunisme initial : le développem<strong>en</strong>td’une vie commune, avec des décisionscollectives. Cela se traduit par la mise <strong>en</strong>place d’une vie communautaire marquéehistoriquem<strong>en</strong>t par tout le mouvem<strong>en</strong>tchréti<strong>en</strong>. Il s’étonne par contre de lacroyance <strong>en</strong> la réincarnation, mais trouvel’idée bi<strong>en</strong> pratique pour faire passerl’idée que nos différ<strong>en</strong>ces physiques n’ontpas beaucoup d’importance, seul compt<strong>en</strong>otre “âme”. Dans un milieu où les analphabètessont nombreux, l’auteur soulignel’importance des démarches intellectuelles: réunions, séminaires, voyages,échanges avec d’autres villages…Mais alors qui décide de tout cela ?L’<strong>en</strong>semble des villages est géré par unefondation ayant à sa tête un conseil dedirection où l’on retrouve des représ<strong>en</strong>tantsdes villages, des par<strong>en</strong>ts, mais égalem<strong>en</strong>tdes personnes extérieures. Dans lesfaits, ce conseil essaie de pr<strong>en</strong>dre le minimumde décisions, laissant le soin àchaque village de régler ses problèmes. Ceconseil de direction sert surtout d’interlocuteurpour les institutions. C’est plus auniveau des villages que se pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t réellem<strong>en</strong>tles décisions, lesquelles sont discutéespréalablem<strong>en</strong>t dans des groupesconcernés par la question débattue avantde v<strong>en</strong>ir devant une assemblée villageoiseoù tout le monde est prés<strong>en</strong>t et peut interv<strong>en</strong>ir.L’auteur note que cette forme d’autogestionest quand même structuréedans la mesure où l’expéri<strong>en</strong>ce des plusanci<strong>en</strong>s a son importance. Il note égalem<strong>en</strong>tdes formes de pouvoirs plus futiles :solidarité au sein d’une même maison,différ<strong>en</strong>ce d’appréciation des plus anci<strong>en</strong>sselon qu’ils sont <strong>en</strong>core actifs ou demandeursde soins ; influ<strong>en</strong>ce importante desfemmes. Du fait du partage des tâches etde l’abs<strong>en</strong>ce de hiérarchie dans l’organisation,l’auteur constate que ces pouvoirsréels sont toutefois beaucoup moins différ<strong>en</strong>ciésque dans la société classique. Enl’abs<strong>en</strong>ce de déplacem<strong>en</strong>ts verticaux (personn<strong>en</strong>e monte <strong>en</strong> grade), on observe parcontre de nombreux déplacem<strong>en</strong>ts horizontaux<strong>en</strong>tre les maisons, <strong>en</strong>tre les villageset même internationalem<strong>en</strong>t. C’estun moy<strong>en</strong> de résoudre des conflits. Lescadeaux de la Saint-Nicolas, sont aussi unmoy<strong>en</strong> de faire passer des messages.L’auteur conclut son livre par un rappeldes t<strong>en</strong>tatives de désinstitutionalisationet pose la question de savoir si lemouvem<strong>en</strong>t Camphill y est parv<strong>en</strong>u : lesvillages échapp<strong>en</strong>t-ils à la ghettoïsationdes handicapés ? Ce livre passionnantpeut <strong>en</strong> tout cas y contribuer.MB ■Au-delà de la solitude et des institutions,communautés extraordinairespour personnes extraordinaires,Nils Christie,éd. ACL BP 1186, 69202 Lyon cedex 1,tél : 04 78 29 28 26,septembre 2005, 168 p. 14 €.SILENCE N°339 13Octobre 2006


AlternativesPetite phrase“P<strong>en</strong>ser est dangereux,ne pas p<strong>en</strong>ser l’est <strong>en</strong>core plus”Hannah Ar<strong>en</strong>dt.La Nefprête auxparticuliersJusqu’à maint<strong>en</strong>ant, les particulierspouvai<strong>en</strong>t avoir un comptecourant,un compte-épargne à lasociété financière la Nef, sociétécoopérative qui pratique la transpar<strong>en</strong>cedans tous ses mouvem<strong>en</strong>tsd’arg<strong>en</strong>t. Mais les prêtsétai<strong>en</strong>t réservés aux <strong>en</strong>trepriseset aux associations.Depuis septembre,laNef a obt<strong>en</strong>ul’autorisationdela Banquede France d’accorder des prêtsaux particuliers dans deuxdomaines : Nef immo est un prêtimmobilier destiné à financerl’achat, la construction ou larénovation de logem<strong>en</strong>t individuelou collectif utilisant des matériauxécologiques ; Nef Eco estun prêt destiné à financer desinvestissem<strong>en</strong>ts dans le domainedes économies d’énergie et desénergies r<strong>en</strong>ouvelables. La Nef,114, boulevard du 11 novembre,69626 Villeurbanne cedex,tél : 0811 90 11 90.La Nef peutelledev<strong>en</strong>irune banque ?L’idée d’une banque alternativeremonte aux années 70. En1979, l’association la Nef voitle jour pour réfléchir à cette idée.Dix ans plus tard se met <strong>en</strong> placela société financière la Nef quidans un premier temps collectede l’épargne et prête à des projetscollectifs. Pour s’ouvrir pluslargem<strong>en</strong>t aux particuliers,la Nef passe alors un accord avecle Crédit coopératif permettantd’offrir de nouveaux services (descompte-courants notamm<strong>en</strong>t).Aujourd’hui, un débat animeles sociétaires : pour dev<strong>en</strong>ir unevraie banque, la Nef doit êtreintégrée dans une structure àl’assise financière plus vaste.Deux solutions : soit r<strong>en</strong>forcerle part<strong>en</strong>ariat avec le Créditcoopératif soit quitter cette associationpour se tourner vers unprojet europé<strong>en</strong> <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avecd’autres initiatives similaires.Des contacts <strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>s ont étépris avec Triodos, une banquehollandaise déjà prés<strong>en</strong>te danscinq pays et qui souhaite se développer<strong>en</strong> France, qui intervi<strong>en</strong>tdans les mêmes domaines quela Nef mais avec un fonctionnem<strong>en</strong>tmoins coopératif. Soit uneassociation avec Banca Etica <strong>en</strong>Italie ou le projet FIARE <strong>en</strong>Espagne dont les structures sontplus proches de celles de la Nef,mais avec des objectifs légèrem<strong>en</strong>tdiffér<strong>en</strong>ts. Pour <strong>en</strong> débattre,la Nef organise un débat avec sessociétaires le samedi 9 décembre,à Paris.RelacsRelacs est le Réseau des lieuxassociatifs de création et de solidarité.On y trouve des lieuxcomme le CICP à Paris, leChi<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t à Orléans, la maisondes droits de l’homme à Limoges,la maison de la nature et de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tà Lilles, la maisonde la solidarité à Poitiers, la maisondes femmes à Montreuil, laPasserelle à Paris, Trait-d’Unionà Saintes… Relacs organise uner<strong>en</strong>contre de ces lieux et d’autreslieux amis au CICP, 21 ter, rueVoltaire, Paris 11 e , le samedi21 octobre pour adopterIEESDSDev<strong>en</strong>ez colporteursde la décroissanceCouches culottes lavablesun manifeste pour la déf<strong>en</strong>sedes lieux associatifs. Ce manifestedénonce la baisse des aides financièresde l’Etat, mais égalem<strong>en</strong>tla multiplication des règlem<strong>en</strong>tsqui r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus diff<strong>ici</strong>lesle mainti<strong>en</strong> <strong>en</strong> vie de lieuxcollectifs associatifs.Pour <strong>en</strong> savoir plus : Relacs,37, rue Frédéric-Mistral,87100 Limoges,tél : 05 55 35 81 24.François Schneider a traversé la France p<strong>en</strong>dant une bonne année,accompagné de Jujube, fidèle ânesse. Cela vous a fait rêver ?Alors pourquoi ne pas <strong>en</strong> faire autant, à votre rythme, dans les paysagesde votre choix ? Pour discuter et se former et dev<strong>en</strong>ir ainsicolporteurs de la décroissance, une r<strong>en</strong>contre est organisée du 1 erau 5 novembre à Gaillac (Tarn) <strong>en</strong> collaboration avec le ROCADE,Réseau des objecteurs de croissance pour l’après-développem<strong>en</strong>t.Le programme est évolutif et dép<strong>en</strong>dra <strong>en</strong> grande partie de ce quechacun voudra y mettre. ROCADE, Association Solidarité, BP 52,81602 Gaillac cedex, tél : 05 63 41 01 14.François Schneider et l’ânesse Jujube sur les chemins de la décroissance <strong>en</strong> 2004.Un bébé, avant deux ans et demi, va produire près d’une tonnede couches sales qui, si elles sont jetables, seront incinérées ou<strong>en</strong>fouies. Cela coûte aux par<strong>en</strong>ts un budget moy<strong>en</strong> de 1800 € (<strong>en</strong>tre550 € et 5000 €). A ce coût s’ajoute celui payé par les impôts pour lagestion des déchets soit <strong>en</strong>tre 82 et 91 € par bébé. Les couches culottesjetables conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>ts produits chimiques qui peuv<strong>en</strong>t provoquerdes allergies. L’alternative est dans la couche culotte lavable. Leprix de revi<strong>en</strong>t pour un bébé est alors de 550 à1300 € selon que vous choisissez des langes à plier oudes couches prêtes à porter (prix d’achat + <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>+ lavage). Les couches lavables ne conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t aucunesubstance allergisante, elles s’adapt<strong>en</strong>t mieux à lamorphologie de l’<strong>en</strong>fant, elles sont sur place (pasbesoin de p<strong>en</strong>ser à aller <strong>en</strong> racheter), elles sont <strong>en</strong> textilesbio. Elles ne produis<strong>en</strong>t pas de déchets, se lav<strong>en</strong>t<strong>en</strong> machine… Afin de diminuer les quantités dedéchets ménagers, des communes comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t à subv<strong>en</strong>tionnerleur utilisation (Londres donne 80 €,Huld<strong>en</strong>berg <strong>en</strong> Belgique 100 €). Il existe maint<strong>en</strong>ant toutun réseau de v<strong>en</strong>te de ces couches. Pour <strong>en</strong> savoir plus, le CNIIDvi<strong>en</strong>t de publier un excell<strong>en</strong>t quatre pages sur le sujet que l’on peutdemander à : CNIID, 21, rue Alexandre-Dumas, 75011 Paris,tél : 01 55 78 28 60B E L G I Q U ENature& ProgrèsL’associationd’agriculture biologiqueNature &Progrès organisedes journéesportes ouvertes le7 octobre dansses locaux, l’occasiond’y découvrirle nouveau jardin pédagogiquebio mis <strong>en</strong> place depuis juindernier. Nature & Progrès, 520,rue de Dave, 5100 Jambes,tél : 081 32 30 58.I L E - D E - F R A N C ETerres fertilesLancé <strong>en</strong> début d’année, le projetTerres fertiles se proposaitde réunir des coopérateurs ausein d’une société civile pour ledéveloppem<strong>en</strong>t d’une agriculturedurable <strong>en</strong> Ile-de-France (voirn°329). Il fallait trouver145 000 € pour acheterun premier lot de terres à Saclay<strong>en</strong> vue de la création d’uneAmap. L’objectif a été dépassé<strong>en</strong> trois mois avec plus de 1200souscripteurs et déjà 180 000 €disponibles. Ceci devrait permettred’aider à lancer un deuxièmeprojet dans la région.SCDAD-IDF, 15, alléede Chartres, 91370 Verrièresle-Buisson,site :terresfertiles-idf.org.SILENCE N°33914Octobre 2006


Décroissance■ Petite phrase. “Depuis l’an 2000, c’est-à-dire <strong>en</strong> cinq ans, nousavons consommé plus d’énergie que p<strong>en</strong>dant les cinquante premièresannées du vingtième siècle”. François Hollande, Canal Plus,15 février 2005.■ Site contaminé. Après un numéro spécial de la revue de droiteextrême Elém<strong>en</strong>ts sur la décroissance, le mouvem<strong>en</strong>t est infiltré parl’extrême droite. Ainsi, sur le site décroissance.info, a priori plutôtd’inspiration libertaire, on peut lire une lettre de François Bousquet,un proche d’Elém<strong>en</strong>ts. On peut aussi voir apparaître des citationsd’Hitler comme “Tout ce qui rampe vers une urne mérite d’être gouvernépar des coups”. Le site fonctionnant sans modérateur, il sembleaujourd’hui pour le moins contaminé…■ Insurrection des consci<strong>en</strong>ces. Alors qu’un débat agite les décroissantssur l’opportunité d’une structure politique telle que le parti pourla décroissance, il est bon de rappeler l’exist<strong>en</strong>ce du MAPIC,Mouvem<strong>en</strong>t de l’appel pour l’insurrection des consci<strong>en</strong>ces, né à la suitede la t<strong>en</strong>tative de candidature de Pierre Rabhi <strong>en</strong> 2002. Ce mouvem<strong>en</strong>ta connu des hauts et des bas, mais il a acquis une certaine maturité surl’approche électorale. Le MAPIC met <strong>en</strong> avant la diversité comme unerichesse plutôt qu’un obstacle à réduire. Chaque groupe est autonomeet, pour ne pas tout recomm<strong>en</strong>cer à zéro, chacun est invité à prés<strong>en</strong>terses initiatives aux autres. Le MAPIC invite chacun “à exercer ses responsabilités”au jour le jour plutôt que d’att<strong>en</strong>dre d’être élu pour lefaire. Il prône la recherche de cohér<strong>en</strong>ce dans les actes quotidi<strong>en</strong>s etl’implication dans des actions collectives, comme les AMAP et différ<strong>en</strong>tesalternatives. On peut <strong>en</strong> savoir plus sur les groupes locaux <strong>en</strong>activité <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant contact avec son secrétariat : MAPIC, BP 40,07140 Les Vans, tél : 04 75 37 06 01.■ Rev<strong>en</strong>u maximal possible. Yves cochet, député Vert, propose delimiter les rev<strong>en</strong>us possibles à 10 SMIC (soit 12 000 € actuellem<strong>en</strong>t) ;Olivier Besanc<strong>en</strong>ot, de la Ligue communiste révolutionnaire, simplefacteur, se cont<strong>en</strong>terait de seulem<strong>en</strong>t 3 SMIC. Rappelons que certainsgrands patrons sont actuellem<strong>en</strong>t rémunérés à plus de 1000 SMIC.Rappelons <strong>en</strong>fin que le Wuppertal Institut, <strong>en</strong> Allemagne, estime quepour rev<strong>en</strong>ir à une empreinte écologique correcte, il faut diviser notrepoids sur la planète par 4 au niveau mondial, soit par 10 dans les paysles plus riches.L I L L EDe l’artdans la soupeLe succès de la fête de la Soupeà Lille a donné <strong>en</strong>vie à la familleMairet d’ouvrir un “bar à soupebio et équitable”. Installé sur laplace du marché de Wazemmes,quartier populaire de Lille.Dominique, le père et B<strong>en</strong>oît, lefils aîné, travaill<strong>en</strong>t à la v<strong>en</strong>teet à l’administration. Sophie travaille<strong>en</strong> cuisine tout <strong>en</strong> se formantdans un BTS hôtellerie etrestauration. Des associationsde financem<strong>en</strong>t solidaire tellesles Cigales ou Autonomie etSolidarité et aussi La Nef ontpart<strong>ici</strong>pé au financem<strong>en</strong>t initialdu projet.De l’Art dans la Soupe permet des<strong>en</strong>sibiliser le public aux produitséquitables et bio. Le projet part<strong>ici</strong>peraégalem<strong>en</strong>t à la vie culturelledu quartier <strong>en</strong> organisant desr<strong>en</strong>contres <strong>en</strong> synergie avec certainsacteurs du quartier :la Maison Folie, la Maison deQuartier et la Ressourcerie…De l”art dans la soupe, 6, placeNouvelle-Av<strong>en</strong>ture 59000 Lille,tél : 03 20 85 86 56.I L L E - E T -V I L A I N EEcologieholistiqueL’association Ecologie pratiquepropose une r<strong>en</strong>contre sur l’écologieholistique animée par ClaireCarré, professeur d’écologie àParis 8, dans le but de transformernos inquiétudes pour lemonde et la Terre <strong>en</strong> <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tcréatif. Cela se passe du 13au 15 octobre à La Guette, prèsde Paimpont. Part<strong>ici</strong>pation libre,D O R D O G N ETerre-<strong>en</strong>jeuxhébergem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> camping gratuit,repas végétari<strong>en</strong> à 2 €. Nombrede part<strong>ici</strong>pants limité à 20.Inscription au 02 99 07 87 83.Jeux d’ArplayArplay est une société créée <strong>en</strong>1999 pour distribuer des jeuxtout public originaux, éducatifset ludiques sur le thème de lanature, de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et dujardin. Elle édite aussi ses propresjeux : d’Hortifolie’s et le Dominodes amis du jardinier. Arplayéditions, 13, rue de Brocéliande,35830 Betton,tél : 02 99 55 77 55.T O U L O U S ELa GlanerieL’association La Glanerie (Groupelocal d’actions novatrices pourl’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t par la réutilisationdes indésirables et <strong>en</strong>combrants),s’est constituée <strong>en</strong>mars 2003 pour faire la promotiondu principe des recycleries,comme il <strong>en</strong> existe déjà unevingtaine <strong>en</strong> France, permettantun taux de réutilisation de 82 %des déchets collectés : c’est unmoy<strong>en</strong> efficace de faire fondre nospoubelles. Pour le mom<strong>en</strong>t, l’associationdispose d’un local où elleremet <strong>en</strong> état, à son échelle, desobjets à l’abandon. Elle organisechaque année <strong>en</strong> mai une “faitesde la récup” où, avec l’aide d’artistes,les part<strong>ici</strong>pants sont invitésà se lancer dans le réemploi desdéchets. La Glanerie, 2, cheminLapujade, 31200 Toulouse,tél : 05 61 26 83 40.Terre-<strong>en</strong>jeux est un lieu quipropose depuis 2004 uneinformation ludique et pédagogiqueautour des questions <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>talesactuelles. Le lieuest géré par la famille Lussignyet propose notamm<strong>en</strong>t une mallette pédagogique sur l’habitat sain <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t conçue comme une maisonde poupée. Le lieu est lui-même restauré <strong>en</strong> matériaux sains avec récupération des eaux de pluie et alim<strong>en</strong>tationd’une mare, chemin de découverte. On peut y découvrir des livres et des objets issus du commerceéquitable, des produits écologiques. Cinq espaces propos<strong>en</strong>t des réflexions sur le fonctionnem<strong>en</strong>t de notreplanète, les risques naturels, les li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre l’activité humaine et le réchauffem<strong>en</strong>t climatique, les comportem<strong>en</strong>tsécologiques et l’écoconstruction. Le lieu reçoit des scolaires tout au long de l’année.Terre-<strong>en</strong>jeux, La Crouzette, 24250 Castelnaud-la-Chapelle, tél : 05 53 29 27 43.DRAlternativesM A N C H EEcotaupiL’association Ecotaupia vu le jour <strong>en</strong> janvier 2005pour mettre <strong>en</strong> symbiose l’habitat,l’homme et son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t àl’aide de moy<strong>en</strong>s écologiques etde techniques de construction naturelles.Après la construction d’ungîte écologique, elle poursuit sesactivités <strong>en</strong> proposant des stagesdans différ<strong>en</strong>ts domaines. Elle proposeaussi des groupem<strong>en</strong>ts d’achatdans le domaine des énergies r<strong>en</strong>ouvelables.Des visites du site sontorganisées les 7 et 28 octobre.Ecotaupi, 19, route de Sainte-Marguerite, 50290 Bricquevillesur-Mer,tél : 02 33 50 69 96.DRSILENCE N°33915Octobre 2006


DRAlternatives■ Char<strong>en</strong>te-Maritime :chaux et stucs.L’association La Val<strong>en</strong>nepropose un stage pour autoconstructeurset professionnelssur les techniques de lachaux et des stucs, du 2au 6 octobre. La Val<strong>en</strong>ne,23, rue des Marais-Salants,Chatressac, 17890Chaillevette, tél :05 46 36 66 70.■ Gers : Collectif au pieddu mur. Le collectif au pieddu mur est une associationqui regroupe des professionnelssoucieux de transmettre Habitat sainleur culture et leurs savoirsdans le domaine de laconstruction écologique, <strong>en</strong> visant à toucher des milieux et des publicsdivers, <strong>en</strong> favorisant une économie de proximité et le développem<strong>en</strong>td’emplois locaux. Il organise différ<strong>en</strong>ts stages tout au long de l’année :<strong>en</strong>duit chaux (6 et 7 octobre), tadelakt finition (6 et 7 octobre), techniquede terre comprimée (6 et 7 octobre), maçonnerie <strong>en</strong> terre cuite,terre crue, pierre (13 et 14 octobre), ossature bois type portiques(20 et 21 octobre)… Collectif au pied du mur, Au village 32270L’Isle-Arné, tél : 05 62 67 66 17.■ Rhône-Alpes : formation habitat écologique. L’association Oïkospropose tout au long de l’année des stages de formation à l’habitatécologique à destination des professionnels (architectes, maçons, charp<strong>en</strong>tiers,plombiers, chauffagistes, électr<strong>ici</strong><strong>en</strong>s, peintres).R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : Oïkos, 114, boulevard du 11-Novembre-1918,69100 Villeurbanne, tél : 04 78 94 09 65.Un nouveau lieu collectif : La Baumelle.CarapaH A U T E S - A L P E SLa BaumelleLa Baumelle est un nouveau lieucollectif acheté sous forme deSCI au printemps 2006. Il seveut <strong>en</strong> recherche de cohér<strong>en</strong>ce<strong>en</strong>tre l’écologie, la spiritualité etle végétarisme. Sur dix hectaresexposés au sud, à 800 m d’altitude,un grand bâtim<strong>en</strong>t de 350 m 2est destiné aux activités partagées.Chacun peut disposer d’unpetit habitat individuel : tipi,yourte, maison <strong>en</strong> paille à autoconstruire.Le lieu n’est pas raccordéà EDF. L’électr<strong>ici</strong>té provi<strong>en</strong>td’une petite éoli<strong>en</strong>neet de panneaux photovoltaïques.Verger et potager sont cultivés<strong>en</strong> permaculture. L’eau de sourceest économisée par le recoursaux toilettes sèches et à la phytoépuration.Il est essayé de limiterles déchets aux seuls quisoi<strong>en</strong>t compostables.Norbert Vidal et Nathalie Siozac,La Baumelle, 05150 Rosans,tél : 04 66 26 16 03.D R Ô M EMon petitdoigt m’a dit…Le samedi 14 octobre à Crest, àl’espace Soubeyran, se ti<strong>en</strong>draune journée sur le thème “monpetit doigt m’a dit”, une manifestationartistique et culturelle avecdes spectacles professionnels, unforum associatif sur l’accès à laculture pour les personnes handicapées,des jeux s<strong>en</strong>soriels pourredécouvrir ses cinq s<strong>en</strong>s, des ateliers<strong>en</strong>fants pour la découvertede la langue des signes…Programme complet : Ecoutezvoir ! place de Gaulle, 26400Crest, tél : 04 75 25 54 80.Fêtes, foires, salons(le signe ❉ indique que S!l<strong>en</strong>ce est prés<strong>en</strong>t)❉ Loire-Atlantique : Nature <strong>en</strong> fête. 29, 30 septembre et 1 er octobre,au lycée Jules-Rieffel de Saint-Herblain. 80 exposants, 30 confér<strong>en</strong>ces.Humus 44, 8, allée Patis-Forestier, 44115 Haute-Goulaine,tél : 02 40 06 16 62.❉ Drôme / Alpes-de-Haute-Prov<strong>en</strong>ce : 23 e foire de Montfroc. 30 septembreet 1 er octobre, à Montfroc, <strong>en</strong>tre Sisteron et Buis-les-Baronnies.L’une des foires les plus importantes <strong>en</strong> plein air et aussi l’une des plusconviviales. Amis de la foire bio de Montfroc, Nadine Bonis, Le Coulet,04200 Les Omergues, tél : 04 92 62 01 08.■ Haute-Garonne : 5 e Alternalys. 30 septembre et 1 er octobre àFonstres. Confér<strong>en</strong>ces : le 29 au soir, par Tif<strong>en</strong>n et Frédéric, sur leur tourde France pour une agriculture durable. Samedi 30 : 14h30 BrunoThouv<strong>en</strong>in : habiter à la campagne, éco-hameaux, éco-villages ; 16h30Pierre Gevaert : alerte aux vivants et qui veul<strong>en</strong>t le rester. Dimanche 1 er :14h30 Silvia Pérez-Vittoria : les paysans sont de retour… Stands, ateliers,exposition, animations. ADPSL, Association pour un développem<strong>en</strong>tsolidaire et durable <strong>en</strong> pays de Save et Longe, 20, impasse Bruno,31470 Saint-Lys, tél : 05 61 91 63 16.■ Corrèze : 12 e foire bio de Brive-la-Gaillarde. 1 er octobre, place de laGuierle. Les Doriphores, Chaumeil, 19120 Tudeils, tél : 05 55 91 52 28.■ Bourges : 2 e festival du film écologique. 5 au 8 octobre. Thème del’année : l’énergie, pilier de la sagesse écologique. Marché bio, forum desorganisations <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales. Eco construction. Ag<strong>en</strong>ce culturellede Bourges, BP 121, 18003 Bourges cedex, tél : 02 48 24 93 32.■ Ardèche : 2 e festival des arts du goût. Du 6 au 8 octobre àLarg<strong>en</strong>tière. Objet de la r<strong>en</strong>contre : transmettre savoirs et savoir-faire.Thème de l’année : la diversité. Savoirs de Terroirs, tél : 04 75 35 88 50.■ Poitiers : 5 e Bi<strong>en</strong>-être. 6 au 9 octobre, parc des expositions, 150exposants, 60 confér<strong>en</strong>ces, ateliers… Loire événem<strong>en</strong>t, 19, place de laPoterne, 49400 Saumur, tél : 02 41 38 60 00.■ Bouches-du-Rhône : 4 e forum habitat écologique. 7 et 8 octobreà l’écomusée de la forêt à Gardanne. Une tr<strong>en</strong>taine d’exposants. Grainesde vie, allée de la Vieille-ferme, 13540 Puyricard, tél : 04 42 92 06 70.■ Aveyron : fête des simples. 7 et 8 octobre, à Nant. Confér<strong>en</strong>ces, tableronde, débat, marché aux simples (plantes méd<strong>ici</strong>nales), sorties botaniques,initiation à la cuisine des plantes sauvages. Office de tourisme,chapelle des Pénit<strong>en</strong>ts, 12230 Nant, tél : Thierry Thév<strong>en</strong>in,05 55 67 23 25.❉ Lot-et-Garonne : 18 e Horizon vert. 7 et 8 octobre, à Vill<strong>en</strong>euve-sur-Lot, parc des expositions. Thème de l’année : mutations aujourd’hui, panserou rep<strong>en</strong>ser le monde ? 240 exposants dont une cinquantaine d’associations,20 confér<strong>en</strong>ces, 20 ateliers pratiques, expositions, restaurationbio, concert gratuit. Horizon vert, BP 208, 47305 Vill<strong>en</strong>euve-sur-Lot,tél : 05 53 40 10 10.❉ Ille-et-Vilaine : 15 e Ille-et-Bio. 7 et 8 octobre à Guich<strong>en</strong>. Thème del’année : un monde à réinv<strong>en</strong>ter, promotion et développem<strong>en</strong>t économiquedu commerce équitable <strong>en</strong> Bretagne. 21 confér<strong>en</strong>ces, une place “Bretagnesolidaire”, un bar à parlottes, une ferme… 170 exposants. Culture bio,Crotigné, 35580 Guich<strong>en</strong> tél : 06 83 86 54 36.■ Belgique : l’Aubépine. 7 et 8 octobre, au hall polyval<strong>en</strong>t d’Arlon.Soixante exposants. Thème de l’année : les gestes au quotidi<strong>en</strong> pour économiserl’énergie. Nature & Progrès, 520, rue de Dave, 5100 Jambes,tél : 081 32 30 58.■ Ariège : foire bio. 8 octobre à Saint-Lizier (Couserans), plus de 100exposants, bio, habitat écologique, r<strong>en</strong>ouvelables, village associatif, artisanat,confér<strong>en</strong>ces, animations culturelles. Office de tourisme, tél : 05 61296 77 77 ou Civam Bio Ariège, Cottes, 09240 La Bastide-de-Sérou,tél : 05 61 64 01 60.■ Montauban : 13 e foire bio. 8 octobre au marché gare. Thème de l’année: quelles actions pour le 21e siècle ? Une c<strong>en</strong>taine d’exposants.Confér<strong>en</strong>ce sur “le cancer et l’approche Beljanski” le v<strong>en</strong>dredi 6 octobreà la Maison du peuple (18, rue Michelet). Confér<strong>en</strong>ces de PhilippeDerruder à 14 h “L’arg<strong>en</strong>t qui sépare, l’arg<strong>en</strong>t qui relie”. Echo-Synergie,36 bis, rue Courbet, 82000 Montauban, tél : 05 63 63 67 11.❉ Isère : C’est tout vert. 8 octobre au c<strong>en</strong>tre Equinoxe de la Tourdu-Pin.GUEPE, 645, grand chemin de Leyssins, 38490 Chimilin,tél : 04 76 32 59 00.■ Haute-Loire : 6 e fête bio de Beaulieu. 8 octobre, thème de l’année :le commerce équitable. Haute-Loire biologique, BP 343, 43912Le Puy-<strong>en</strong>-Velay cedex, tél : 04 71 07 21 19.■ Isère : 10 e festival de l’arbre. 21 et 22 octobre, à Réaumont.Tél : 04 76 65 27 56.■ Angers : 2 e Respire. 27 au 29 octobre, parc des Expositions,100 exposants, 20 confér<strong>en</strong>ces, ateliers… Loire événem<strong>en</strong>t, 19, placede la Poterne, 49400 Saumur, tél : 02 41 38 60 00.SILENCE N°33916Octobre 2006


Environnem<strong>en</strong>tChangem<strong>en</strong>tclimatique■ Canicule 2006. La caniculede juillet 2006 est la deuxièmeplus importante depuis le débutde la météo, derrière celle de2003. Elle a été plus longue,mais moins int<strong>en</strong>se (maximaà 39°C contre 44°C <strong>en</strong> 2003).Les météorologistes s’att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>tà une multiplicationdes canicules dans lesannées à v<strong>en</strong>ir.■ Miel : production <strong>en</strong>chute libre. La productionde miel <strong>en</strong> régionProv<strong>en</strong>ce-Alpes-Côted’Azurest la pire jamaisréalisée : 35 tonnescontre 50 tonnes <strong>en</strong>2003 et 160 tonneshabituellem<strong>en</strong>t. La caniculeet la sécheresse sont<strong>en</strong> cause… mais peutêtreaussi une baissegénérale de l’activité desabeilles. Ceci peut avoirà long terme des conséqu<strong>en</strong>cesgraves pourl’équilibre des écosystèmes: <strong>en</strong> l’abs<strong>en</strong>ce des abeilles, d<strong>en</strong>ombreuses espèces ne peuv<strong>en</strong>tplus se reproduire. Au niveaunational, la baisse de la productionde miel est égalem<strong>en</strong>t s<strong>en</strong>sible: de 32 000 tonnes<strong>en</strong> 1995 à moins de 25 000tonnes aujourd’hui. La consommationde miel étant de 40 000tonnes, la France importe de plus<strong>en</strong> plus.C H I N EBarrage desTrois-GorgesDessin gouvernem<strong>en</strong>tal.Le plus grand barrage du monde(2,3 km de large, 185 m de haut,1000 km2 de ret<strong>en</strong>ue, 600 kmde vallée inondés <strong>en</strong> amont), pourune puissance att<strong>en</strong>due de84 000 MW (soit l’équival<strong>en</strong>td’une soixantaine de réacteursnucléaires !), a comm<strong>en</strong>cé samise <strong>en</strong> eau <strong>en</strong> mai 2006, aprèstreize ans de travaux et <strong>en</strong> dépitdes protestations des trois millionsde personnes déplacées etdes écologistes : 160 espèces depoissons et d’oiseaux voi<strong>en</strong>t leurécosystème détruit.L I B A NGrave maré<strong>en</strong>oireDu fait des bombardem<strong>en</strong>ts israéli<strong>en</strong>ssur les raffineries de pétrolede début juillet, le Liban connaîtsa plus grave marée noire.Fin juillet, près de la moitié des200 km de côtes libanaises sontsouillées, la nappe de pétrole sedéplace vers le nord et pourraitatteindre les côtes syri<strong>en</strong>ne,turque et grecque. Du fait de laguerre, aucune action n’a pu être<strong>en</strong>treprise pour stopper la pollution.Ce n’est qu’à la mi-août quedes équipes ont comm<strong>en</strong>cé à nettoyerles plages du Liban.Déchetsà ménagerCécile Couraud vi<strong>en</strong>t de réaliser,<strong>en</strong> collaboration avec le CNIID,C<strong>en</strong>tre national d’informationindép<strong>en</strong>dante sur les déchets, unfilm de 52 mn qui prés<strong>en</strong>te lesalternatives à l’incinération desdéchets ménagers. Ce film est disponible<strong>en</strong> DVD au prix de 20 €pour les particuliers, de 100 €pour les associations souhaitantfaire des projections publiques.CNIID, 21, rue Alexandre-Dumas, 75011 Paris,tél : 01 55 78 28 60.G U Y A N EUne mine d’oroff<strong>ici</strong>elle ?Jusqu’à maint<strong>en</strong>ant l’exploitationde l’or <strong>en</strong> Guyane relevait seulem<strong>en</strong>tdu banditisme, tout le suddu départem<strong>en</strong>t-pays étant interditd’<strong>en</strong>trée pour protéger lespeuples autochtones. Début mai,on appr<strong>en</strong>ait que la compagniecanadi<strong>en</strong>ne Cambior avait obt<strong>en</strong>ul’autorisation d’exploiter p<strong>en</strong>dant25 ans une zone de 30 km 2au sein de la forêt primaire, dansle périmètre ret<strong>en</strong>u pour le futurparc naturel régional. Tr<strong>en</strong>te hectaresont déjà été déboisés etl’exploitation devrait démarrer <strong>en</strong>2008. Non seulem<strong>en</strong>t cela met <strong>en</strong>cause l’inviolabilité de la forêt,mais cela annonce une future pollutionau mercure, l’usine devant<strong>en</strong> rejeter dans un cours d’eau. Lamultinationale a négocié de pouvoir<strong>en</strong> rejeter à des taux dix foissupérieurs aux normes <strong>en</strong> vigueur<strong>en</strong> métropole. De même pourl’évacuation d’eau chaude quiDRTransports■ Vélo hollandais. La gare d’Amsterdam (photo ci-dessus) compte7000 places de stationnem<strong>en</strong>t… pour les vélos. Et cela se révèle souv<strong>en</strong>tinsuffisant, malgré un parking déjà sur deux niveaux ! Aux Pays-Bas, chaque habitant parcourt <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne 1019 km par an à vélo,contre 958 au Danemark, 327 <strong>en</strong> Belgique, 168 <strong>en</strong> Italie et seulem<strong>en</strong>t87 <strong>en</strong> France.■ Paris : des vélo’v, mais moins de publ<strong>ici</strong>té. La ville de Paris alancé un appel d’offres pour la mise <strong>en</strong> place de vélos <strong>en</strong> location librecomme à Lyon, mais sous la pression des Verts, le cahier des chargesprévoit une baisse de 20 % du nombre de supports publ<strong>ici</strong>taires. Resteune question : pourquoi confier la gestion d’un parc de vélos à desannonceurs publ<strong>ici</strong>taires ?■ Paris : pistes cyclables dangereuses. Alors que le nouveau tramwaysur les boulevards des Maréchaux doit s’accompagner de la réalisationd’une piste cyclable, les associations cyclistes dénonc<strong>en</strong>t un aménagem<strong>en</strong>tdangereux : <strong>en</strong>viron 15% du trajet n’est pas effectué <strong>en</strong> sitepropre, et ceci précisém<strong>en</strong>t dans les lieux les plus dangereux. Les carrefoursavec les autres grands boulevards rest<strong>en</strong>t des passages mortifères.Les associations rappell<strong>en</strong>t les considérations juridiques rappelantqu’une piste cyclable n’est valide que par sa continuité et son isolem<strong>en</strong>tde la circulation. Le 1er juillet dernier, la Vélorution m<strong>en</strong>suelle aemprunté la nouvelle piste cyclable pour <strong>en</strong> relever tous les défauts.■ Strasbourg : tramway performant. Chaque rame de tramway àStrasbourg parcourtannuellem<strong>en</strong>t 60 000 km.Le réseau urbain qui augm<strong>en</strong>terégulièrem<strong>en</strong>t atransporté 83 millions depersonnes <strong>en</strong> 2004, undoublem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> dix ans.Un Strasbourgeois effectue<strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne 185voyages par an <strong>en</strong> transportcollectif. Le tramwaystrasbourgeois prés<strong>en</strong>te lameilleure productivité <strong>en</strong>France. (FNAUT-Infos,mai 2006)■ Besançon : congrèsde la FNAUT. LaFédération nationale desassociations des usagers des transports ti<strong>en</strong>dra son 15e congrès les 28et 29 octobre à Besançon. Analyse des politiques gouvernem<strong>en</strong>tales etdes collectivités territoriales, ateliers sur les méthodes d’action pour lesassociations, visites touristiques. FNAUT, 32, rue Raymond-Losserand,75014 Paris.■ Sud-Ouest : contre l’autoroute Langon-Pau. Une <strong>en</strong>quête publiques’est achevée <strong>en</strong> mai dernier pour la création d’une nouvelle autoroute<strong>en</strong>tre Langon (est de Bordeaux) et Pau, traversant donc les Landes etle Béarn. Une coordination s’est mise <strong>en</strong> place pour dénoncer la fuite<strong>en</strong> avant routière à un mom<strong>en</strong>t où le pétrole se fait rare. Elle dénonceles sommes <strong>en</strong>glouties dans ces projets alors que l’on <strong>en</strong> manque dansd’autres domaines : le budget de l’Ademe, Ag<strong>en</strong>ce pour la maîtrise del’énergie, ne représ<strong>en</strong>te que dix kilomètres d’autoroute ! Alternativerégionale Langon-Pau, mairie, 40090 Bost<strong>en</strong>s.DRSILENCE N°339 Octobre 200618


DRAZFdépassera de 8°C le seuil autorisédans les cours d’eau… <strong>en</strong> métropole.Corinne Lepage est interv<strong>en</strong>uepour se demander comm<strong>en</strong>tle ministère de l’écologie avait pulaisser déposer une telle demande.Les associations localesdénonc<strong>en</strong>t le risque de contaminationdes eaux potables de l’agglomérationde Cay<strong>en</strong>ne, prisesdans la rivière Comté à seulem<strong>en</strong>t15 km <strong>en</strong> aval.T O U L O U S E■ Cinq ans après. Le 21 septembre 2001, l’usine AZF est soufflée parune explosion. Le rapport d’expertise dans le cadre de l’<strong>en</strong>quête juridiquea été communiqué aux familles des victimes le 27 mai 2006. Il<strong>en</strong> ressort que les ouvriers manipulai<strong>en</strong>t des produits aux risques malconnus, que pour des raisons financières, des manquem<strong>en</strong>ts à la réglem<strong>en</strong>tationavai<strong>en</strong>t lieu, qu’au fil des ans, les responsables ont oublié detransmettre les consignes portant sur la dangerosité des nitrates d’ammonium.Le contrôle du stockage était approximatif, les conditions destockage déf<strong>ici</strong><strong>en</strong>tes. La sous-traitance est un cœur du débat : il n’yavait que des sous-traitants, sous formés et sous-payés dans le bâtim<strong>en</strong>t221 au mom<strong>en</strong>t de l’accid<strong>en</strong>t. C’est indéniablem<strong>en</strong>t un facteur d’insécurité.Les services de l’Etat (la Drire) ne contrôlai<strong>en</strong>t pas ce bâtim<strong>en</strong>t.Les experts s’étonn<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t de la l<strong>en</strong>teur de l’<strong>en</strong>quête due<strong>en</strong> grande partie à lamauvaise volonté de l’industrielTotal. Le 21 septembredernier, commechaque année, les par<strong>en</strong>tsdes victimes et les voisinssinistrés se sont rassemblésau rond-point le plusproche de l’usine. Le 23septembre s’est t<strong>en</strong>ue unejournée d’information surla suite des procédures <strong>en</strong>cours, sur le suivi dessinistrés et sur les précautionsà pr<strong>en</strong>dre pour éviterun nouvel accid<strong>en</strong>t.■ L<strong>en</strong>teur juridique. Depuis le 21 septembre 2001, date de l’accid<strong>en</strong>td’AZF, seuls l’anci<strong>en</strong> directeur de l’usine et un manut<strong>en</strong>tionnaire ontété mis <strong>en</strong> exam<strong>en</strong>. Début mai, les experts ont r<strong>en</strong>du un nouveau rapportqui confirme qu’il s’agit bi<strong>en</strong> d’un accid<strong>en</strong>t chimique et non d’unatt<strong>en</strong>tat, ce que conteste toujours la direction de Total. L’Associationdes familles <strong>en</strong>deuillées a décidé de porter plainte contre Total pour<strong>en</strong>trave à l’<strong>en</strong>quête.Environnem<strong>en</strong>tD E U X - S È V R E SFestival deMénigouteLe 22 e festival international dufilm ornithologique de Ménigoutese ti<strong>en</strong>dra cette année du27 octobre au 1 er novembre. Unequarantaine de films sont <strong>en</strong> compétition.En dehors des projections,nombreuses r<strong>en</strong>contres<strong>en</strong>tre naturalistes, stands associatifs,exposition sur RobertHainard, sorties de découvertes…Festival de Ménigoute, 16 bis,rue Saint-Maix<strong>en</strong>t, 79340Ménigoute, tél : 05 49 69 90 09.P Y R É N É E SCinquièmeours lâchéLe gouvernem<strong>en</strong>t n’a pas cédé àla pression des chasseurs et bergersdes Pyrénées. Le 21 août, lecinquième et dernier ours a étérelâché comme prévu dans lecadre d’un plan de mainti<strong>en</strong> del’ours dans le massif montagneux.Malheureusem<strong>en</strong>t, finaoût, un des premiers ours s’esttué dans une chute. Une nouvelleréintroduction sera-t-elle faite ?H A U T E S -P Y R É N É E SR<strong>en</strong>contresnaturalistesLes deuxièmes r<strong>en</strong>contres naturalistesde Midi-Pyrénées se ti<strong>en</strong>drontles 17 et 18 novembre2006 à la Halle aux grains deBagnères-de-Bigorre. Ces r<strong>en</strong>contresdoiv<strong>en</strong>t permettr<strong>en</strong>t des’interroger sur le peu de prise<strong>en</strong> compte des connaissancessci<strong>en</strong>tifiques sur la nature avectrois thèmes : inv<strong>en</strong>taire et diversitébiologique ; suivre lesespaces et les espèces ; gérer,conserver, communiquer et s<strong>en</strong>sibiliser.Une table-ronde est organiséeavec des associations espagnoles.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : NatureMidi-Pyrénées, 14, rue de Tivoli,31068 Toulouse cedex,tél : 05 34 31 97 33.G O R G E SD U V E R D O NPas de ligne àhaute t<strong>en</strong>sionDébut juillet, le conseil d’Etata annulé la déclaration d’utilitépublique concernant la ligne àtrès haute t<strong>en</strong>sion “Boutre-Carros”, estimant que l’utilitépublique de doubler la premièreligne existante ne justifiait pas depasser outre le classem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> sit<strong>en</strong>aturel des gorges du Verdon(<strong>en</strong>tre les Alpes-de-Haute-Prov<strong>en</strong>ce et le Var). Ce projetvieux maint<strong>en</strong>ant de 23 ans pourraittoutefois ressortir tant larégion Prov<strong>en</strong>ce-Alpes-Côted’Azur voit sa consommationélectrique augm<strong>en</strong>ter, notamm<strong>en</strong>tdu fait du développem<strong>en</strong>t inutilede la climatisation.Florian VignalForêt déboisée <strong>en</strong> Guyane.B O U C H E S -D U - R H Ô N ERecord d’alerteà l’ozoneEntre le 24 juin et le 24 juillet,le seuil d’alerte pour pollutionà l’ozone a été dépassé tout letemps à l’exception de deux jours(7 et 8 juillet). La zone compr<strong>en</strong>antl’étang de Berre, Marseilleet Aix est aujourd’hui l’une desplus polluées d’Europe pourl’ozone.SILENCE N°339 Octobre 200619


Environnem<strong>en</strong>tSeveso sans fin ?…Quoiqu’il y eût auparavant des catastrophes chimiques bi<strong>en</strong> plus meurtrières(1), celle «de Seveso» marqua davantage les esprits (2). Elle apparaît mêmecomme la pierre angulaire de la prise de consci<strong>en</strong>ce écologique à plus vasteéchelle. Tr<strong>en</strong>te ans plus tard, certains aspects capitaux demeur<strong>en</strong>tnon élucidés. Appr<strong>en</strong>drons-nous un jour la vérité intégrale sur les t<strong>en</strong>antset aboutissants ? Les colonnes ci-après lèv<strong>en</strong>t le voilesur des pans généralem<strong>en</strong>t occultés.Le samedi 10 juillet 1976, dans lehangar B de l’ICMESA à Meda, lacuve 101 du réacteur de trichlorophénolexplosa. La pression, due à unetempérature excessive (230°C) de lavapeur stagnant dans les conduites, combinéeavec l’arrêt du mélangeur avantl’achèvem<strong>en</strong>t du cycle, provoquèr<strong>en</strong>t larupture d’une valve de sécurité sur ledisque de fermeture. A 12 heures 37, unnuage composé d’hydroxyde de sodium,de polyéthylène glycol, de soude caustiqueainsi que de deux kilos de dioxines’échappa extra muros, contaminant 1810hectares de terres dans la plaine de laBrianza. Paolo Paoletti, le directeur deproduction, et son adjoint Clem<strong>en</strong>teBarni, prévinr<strong>en</strong>t Fabrizio Malgratti, lemaire de la commune d’implantation(19 000 habitants), et Francesco Rocca,celui de Seveso, localité de 17 000 âmes, laplus touchée, quant à la tox<strong>ici</strong>té de «l’aérosol».Ils prièr<strong>en</strong>t leurs interlocuteursd’exhorter la population à ne pas consommerde fruits et de légumes de leur jardin.Le 18 juillet, suite à un mouvem<strong>en</strong>t degrève spontané des ouvriers, les portes dulieu sinistré fur<strong>en</strong>t scellées. L’évacuationde 208 personnes de la zone A vers l’hôtelLeonardo da Vinci de Bruzzano n’intervintque le 26 juillet. Le 2 août, 500 autresfur<strong>en</strong>t logées au motel Agip d’Assago.(1) Notamm<strong>en</strong>t l’explosion, le 4 janvier 1966, suite àune fuite de propane, de la raffinerie de Feyzin près deLyon (18 morts), ou celle, le 1 er juin 1974, imputée àl’échappem<strong>en</strong>t de 50 tonnes de cyclohexane, dans uneusine de caprolactame, matière de base du nylon, àFlixborough <strong>en</strong> Angleterre (au moins 50 décès).(2) Cf. les certes insuffisantes directives europé<strong>en</strong>nesdes 24 juin 1982 et 9 décembre 1996, complétées parcelle du 16 décembre 2003, après plusieurs accid<strong>en</strong>tsgraves, comme celui dû à la pulvérisation d’un stockde nitrates d’ammonium dans l’usine Azote Fertilisantsde la société Grande Paroisse à Toulouse, le 21septembre 2001 (30 morts). En 2005, on comptait1213 sites classés «Seveso» dans l’Hexagone.Main d’œuvremalléable et corvéableà merciSILENCE N°339 Octobre 200620DRSoixante dix-sept mille animaux périr<strong>en</strong>tsur-le-champ ou fur<strong>en</strong>t abattus. Desdizaines de milliers d’humains souffrir<strong>en</strong>t,immédiatem<strong>en</strong>t ou a posteriori, demaux divers : lésions cutanées défigurantes,altération des fonctions hépatiques,rénales, thyroïdi<strong>en</strong>nes… En unedéc<strong>en</strong>nie, le taux de leucémies doubla, lescas de tumeurs du cerveau triplèr<strong>en</strong>t.Stefania S<strong>en</strong>no, âgée alors de trois ans, aconservé des séquelles sur le visage. «Lesmom<strong>en</strong>ts les plus pénibles : lorsqu’<strong>en</strong> terminale,les camarades de classe établissai<strong>en</strong>tdes classem<strong>en</strong>ts pour désigner la plus belle.J’étais réduite à quelque chose d’horrible,d’indescriptible».L’Industrie Chimiche M<strong>en</strong>dionali SocietàAzionaria, fondée <strong>en</strong> 1921 à Naples,déménagea <strong>en</strong> 1946. En 1963, la multinationalebâloise Hoffmann-La Rochel’acheta et la plaça dans le giron de safiliale, la Givaudan S.A. de Vernier, dansla périphérie g<strong>en</strong>evoise, dont l’activité seconc<strong>en</strong>tre ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t autour de compositionspour la parfumerie et desarômes. Six ans après, l’ICMESA devint laseule firme au monde à proposer du trichlorophénol,d’où l’on ne tire pas uniquem<strong>en</strong>tle désinfectant hexachlorophène,mais égalem<strong>en</strong>t…l’Ag<strong>en</strong>t orange, undéfoliant abondamm<strong>en</strong>t déversé par l’arméeaméricaine au Vietnam.Dès le 11 juillet 1976, Jörg Sambeth,directeur technique chez Givaudan,transmit des prélèvem<strong>en</strong>ts au laboratoirede celle-ci, à Düb<strong>en</strong>dorf (Suisse). Le 14,<strong>en</strong> possession des analyses, il alerta sonsupérieur Herwig von Zwehl : les échantillonsconti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t du TCDD ou 2,3,7,8-tetrachlorodib<strong>en</strong>zodioxine plus connusous le nom de dioxine.Dès son embauche, le 1 er juin 1970, ilfut chargé de superviser l’usine lombarde.Ce qu’il découvrit sur place le «terrifia» :des ateliers «d’un autre siècle», des conditionsde travail «abominables». Il préconisaune rénovation complète ou, à défaut,la fermeture. Les dirigeants du consortiumavalisèr<strong>en</strong>t son budget de 12 millionsde francs suisses, mais, au final, ilsn’investir<strong>en</strong>t pas un c<strong>en</strong>time pour améliorerla situation. Ils jugèr<strong>en</strong>t inutile d’ajou-Affiche du film “Gambit”, un film de S abine Gisiger.


DRter un cont<strong>en</strong>eur de récupération sur leréacteur de cinq tonnes <strong>en</strong> chrome, nickelet molybdène. Un vase d’expansion eûtempêché que le monstre de dix mètres dehaut ne crachât les vapeurs de sa mixtureempoisonnée dans l’atmosphère. L’erreurde manipulation, la coupure du distillateurdans les dix mille litres <strong>en</strong> ébullition,s’avère une explication par trop commode.Dans le «docu-roman» de Jörg Sambeth,Incid<strong>en</strong>t à Seveso (3), Anton, le personnageprincipal, dépeint les mœursdélétères au sommet de la hiérarchie, «lecarrousel des intrigues», les jeux glauquesde pouvoir, et énonce quelques supputations.Les installations avai<strong>en</strong>t plu parcequ’adaptées pour l’élaboration de «matièressales» : pas de surveillance minutieuse,la complaisance des autorités, aisém<strong>en</strong>tcorruptibles, une main d’œuvre bonmarché, malléable et corvéable à merci.Ce fameux week-<strong>en</strong>d, avait-on concoctéune substance riche <strong>en</strong> dioxine, l’OR 405,à stocker dans un dépôt annexe ?Nonobstant sa nocivité dix mille foissupérieure à celle du cyanure, voilà «unmoy<strong>en</strong> peu onéreux de m<strong>en</strong>er une guerrechimique». Fritz Möri, le constructeur del’équipem<strong>en</strong>t incriminé, a exprimé desérieux doutes sur la nature de la solutionliquide (4).Un collectif de travailleurs de laMontedison à Castellanza œuvrait depuisplusieurs années, par empirisme et extrapolation,à l’évaluation des dommagesécologiques et sanitaires générés par l’industriechimique transalpine. Des militant(-e)sdu Groupe de prév<strong>en</strong>tion et(3) Chez Héloïse d’Ormesson à Paris, mars 2006, 336pages, 21 €. Traduction de Raymond Clarinard.(4) Interview à Pierpaolo Bollani pour Tempo, le8 août 1976.(5) «Résistance ouvrière contre la destruction physiquedes hommes et de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t dans l’Italie desannées 70» (avril 1989) par Sergio Bologna et LuigiMara, repris <strong>en</strong> juillet 1991, dans la revue colognaiseWildcat.(6) A Bologne, les 15 et 16 mai 1976.SILENCE N°339 Octobre 200621d’hygiène <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal t<strong>en</strong>tèr<strong>en</strong>td’<strong>en</strong>trer <strong>en</strong> contact avec leurs collègues del’ICMESA. Lorsqu’ils parvinr<strong>en</strong>t, non sanspeine, à briser la barrière du sil<strong>en</strong>ce, ilsconstatèr<strong>en</strong>t l’ignorance de ceux-ci. Untiers des 153 employé(-e)s avait plus de55 ans. Beaucoup avai<strong>en</strong>t contracté desaffections sur d’autres sites et percevai<strong>en</strong>tdans cette embauche une occasion ultimed’assurer leur retraite. Le staff imposa desturn-over et des mutations incessantesd’une unité à l’autre, pour éviter la maturationde toute réflexion de fond et qu’aucuneconnaissance précise ne s’ancrâtdans les esprits. Luigi Mara et quelquesunsde ses camarades <strong>en</strong>quêtèr<strong>en</strong>t sur lesorigines du désastre. Selon eux, l’onaurait sciemm<strong>en</strong>t sauté des phases spécifiquesdu processus usuel et abaissé lesseuils critiques, dans le but d’accroître ler<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t, donc de récupérer, illégalem<strong>en</strong>t,de la dioxine. Doit-on y déceler lacause de la réaction exothermique ayant<strong>en</strong>traîné «l’excursion» fatale ? Sur ordrede qui ? «L’accid<strong>en</strong>t de Seveso a confirméque sans une organisation consci<strong>en</strong>te etautonome de la classe ouvrière, le risque dedégâts, tant pour la santé que pour l ‘<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,lors de la production de substancesdangereuses, augm<strong>en</strong>te…» (5). Laregrettée journaliste Neva Agazzi Maffii,auteur <strong>en</strong> 1977 de Seveso, una tragedia italiana,fut la première à rédiger une étudecirconstanciée sur l’effroyable poison,qu’elle diffusa auprès de victimes et del’opinion publique.«Crime de paix»Le professeur Giulio Alfredo Maccacaro(8 janvier 1924-16 janvier 1977)dirigea à compter de janvier 1974 le m<strong>en</strong>suelde vulgarisation sci<strong>en</strong>tifique Sapere(Savoir), créé <strong>en</strong> 1935 par Carlo Hoepli.Dénonçant la pseudo-neutralité de lasci<strong>en</strong>ce, la revue, organe des antinucléaires,traita de la crise énergétique, du«cancer du travail», des nuisances detoutes sortes, de l’alim<strong>en</strong>tation, de génétique…Jusqu’à sa cessation, <strong>en</strong> 1983, elleinséra plusieurs papiers sur les conséqu<strong>en</strong>cesde la catastrophe, que le directeurde l’Institut de biométrie et de statistiquesmédicales à l’Université de Milanqualifia de «crime de paix». Le co-fondateurdu mouvem<strong>en</strong>t Médecine démocratique(6) émit l’hypothèse qu’une partiedes commandes transmises à l’ICMESAémanass<strong>en</strong>t de l’armée. Laquelle ? Lanationale ou l’état-major de l’OTAN ?Le biologiste milanais Sergio Angelettisouti<strong>en</strong>t que les 41 fûts dénichés, le19 mai 1983, par Werner Mauss, un«ag<strong>en</strong>t secret» allemand plutôt trouble,dans un abattoir désaffecté à Anguilcourtle-Sart(Aisne), près de Saint-Qu<strong>en</strong>tin, etincinérés vingt-cinq mois plus tard dans


Environnem<strong>en</strong>tle four de Ciba-Geigy, ne provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pasde Meda. Une piste qu’a suivie égalem<strong>en</strong>tle free lance Ekkehard Sieker. Celui-ciavait réalisé un reportage ret<strong>en</strong>tissant dequarante-cinq minutes, «Das Geheimnisvon Seveso» (7). Selon lui et Paul Staes,député europé<strong>en</strong> écologiste belge, il yaurait même, dans la décharge deSchönberg (ex-RDA, aujourd’hui Mecklembourg-Poméranieoccid<strong>en</strong>tale), 150tonnes supplém<strong>en</strong>taires de détritusamoncelés après l’éclatem<strong>en</strong>t de la cuve.Pour Arno Link, ex-responsable du serviceéconomique du Parti socialiste unifiépour le district de Rostock, pas de doutes,d’autant plus que les pot<strong>en</strong>tats est-allemands<strong>en</strong>visageai<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong>treposer surl’Ihl<strong>en</strong>berg des armes chimiques obsolètes.«Quand nous pouvions <strong>en</strong>granger desdevises, nous ne nous <strong>en</strong> privions pas. Onbalançait simplem<strong>en</strong>t ces machins sur letas». Michael Gramberg (8) soupçonneégalem<strong>en</strong>t une falsification et subodoreque la cargaison repose effectivem<strong>en</strong>t surce site.DRLe vidage du réacteur se déroula àl’été 1982. Le 10 septembre, des camionsquittèr<strong>en</strong>t l’aire d’empaquetage avec lesrécipi<strong>en</strong>ts. Après le franchissem<strong>en</strong>t de lafrontière à Vintimille, on perdit leur trace.Mannesmann Italiana, qui avait concluun contrat avec la Givaudan, convint d’undeal de sous-traitance avec Wadir deG<strong>en</strong>ève et Spelidec de Marseille. Personn<strong>en</strong>e pipa mot sur la destination du chargem<strong>en</strong>t.Une fois la «cachette» découverte,celui-ci fut acheminé vers le camp militairede Sissonne, près de Laon… Une sériede tonneaux arriva à Bâle, le 4 juin 1983.Au printemps 1980, objets, gravats,végétation, sol contaminés fur<strong>en</strong>t placésdans un bassin <strong>en</strong> béton et acier de85 000 mètres cubes, hermétiquem<strong>en</strong>tclos. En mai 1982, on <strong>en</strong> creusa unsecond, de 160 000 mètres cubes. Sur42,76 hectares (dont 35 sur le ban sévési<strong>en</strong>)de la zone la plus polluée, s’ét<strong>en</strong>ddésormais le Bosco delle Querce («Le boisdes chênes»), achevé fin 1986. Les édilesn’ouvrir<strong>en</strong>t le parc au public que le 10juillet 1996. Il est accessible le dimanche,<strong>en</strong> été égalem<strong>en</strong>t le samedi, ou pour desvisites guidées.Le 16 mai 2004, Clem<strong>en</strong>te Galbiati, lebourgmestre de Seveso, inaugura «IlPonte della memoria» («Le Pont de laMémoire»), une initiative de MassimilianoFratter, <strong>en</strong> collaboration avec la Fondationdu Corriere della Serra : onzetableaux retraçant toute l’histoire. Lemembre de la Legambi<strong>en</strong>te, la Ligue pourl’Environnem<strong>en</strong>t, off<strong>ici</strong>e au Bureau écologiquemun<strong>ici</strong>pal. Le nom de la rue, «ViaPrivata ICMESA» r<strong>en</strong>voie à l’anci<strong>en</strong>neusine, sur l’emplacem<strong>en</strong>t de laquelle a étébâti un c<strong>en</strong>tre sportif.Hoffmann-La Roche a déboursé 300millions de francs suisses (183,2 millionsd’euros) <strong>en</strong> guise de «réparations», maisces messieurs des hautes sphères fur<strong>en</strong>tépargnés lors de la procédure jud<strong>ici</strong>aire.Le 14 mai 1985, la Cour d’Appel de Milanne prononça de peines que contre Herwigvon Zwehl et Jörg Sambeth : respectivem<strong>en</strong>tdeux ans et dix-huit mois avec sursis.Les trois co-inculpés, Guy Waldvogel,le boss de la Givaudan, Fritz Möri etPaolo Paoletti (9), condamnés <strong>en</strong> premièreinstance, le 24 septembre 1983, àMonza, bénéf<strong>ici</strong>èr<strong>en</strong>t de l’acquittem<strong>en</strong>t.Lukas Hoffmann, un des plus gros actionnaires,était vice-présid<strong>en</strong>t du WWF,World Wildlife Fund… Le groupe pharmaceutique,célèbre pour le Valium, aoffert, <strong>en</strong> janvier 2006, à l’Organisationmondiale de la Santé, vingt millions dedoses de Tamiflu avec lesquelles il futpossible de soigner deux millions de personnesayant contracté la grippe aviaire.R<strong>en</strong>é Hamm ■(7) Diffusé, le 15 octobre 1993, <strong>en</strong> exclusivité surl’ARD, la première chaîne d’outre-Rhin.(8) Sujet, «41 Seveso Giftfässer im Heu», le 29 août2006 à 0 heure sur la chaîne régionale WestdeutscherRundfunk, dans la foulée d’une version raccourcie deGambit. Première programmation, le 20 mai 1998.(9) Un commando de Prima Linea l’exécuta, le5 février 1980, à Monza.DRJörg Sambeth :«L’ignorance estle véritable scandale»Après deux années comme assistantà l’Université de Londres,puis huit à l’Institut de rechercheBattelle à G<strong>en</strong>ève, Jörg Sambeth nedissimula pas sa «fierté» d’intégrer letrust Hoffmann-La Roche, mondialem<strong>en</strong>tréputé pour son sérieux et laqualité irréprochable de ses produits.Non seulem<strong>en</strong>t il alarma ses chefs àpropos de la gravité de l’accid<strong>en</strong>t,mais il avait, dès sa prise de fonction,exposé un catalogue de mesures dontl’application eût permis d’éviter latragédie. Il quitta la Givaudan à l’automne1984, puis créa la SMCSambeth Managem<strong>en</strong>t Consulting.Jusque fin 2000, il disp<strong>en</strong>sa desconseils dans tous les domaines liés àl’industrie chimique, insistant particulièrem<strong>en</strong>tsur la sécurité. Nonpoint pour se dédouaner, mais pourtémoigner et recouvrer une certainepaix intérieure, il a rédigé une fictiontrès réaliste, Zwisch<strong>en</strong>fall in Seveso(1), qui a éveillé l’intérêt de la boîtede production cinématographiqueDschoint V<strong>en</strong>tschr à Zurich. Gambit,le remarquable long-métrage docum<strong>en</strong>tairede Sabine Gisiger (2), nousr<strong>en</strong>d cet «honnête homme» proche,fournit maints éclaircissem<strong>en</strong>ts surles événem<strong>en</strong>ts et leurs conséqu<strong>en</strong>ces.Le 3 novembre 2005,devant 500 personnes rassembléesdans l’unique salle obscure deSeveso, le natif de Bad Merg<strong>en</strong>theim(Bade-Wurtemberg) demanda pardonaux victimes. Âgé de 73 ans, il partagesa vie, <strong>en</strong> compagnie de Caroline,sa seconde épouse, r<strong>en</strong>contrée àDüb<strong>en</strong>dorf, <strong>en</strong>tre Zoug (Suisse) etCabris (à neuf kilomètres de Grasse,dans les Alpes-Maritimes).SILENCE N°33922Octobre 2006


Pourquoi avoir att<strong>en</strong>du tant d’annéesavant de livrer votre version sur la catastrophe? Aviez-vous l’int<strong>en</strong>tion, dès l’origine,de vous exprimer un jour ?- J’estimais que le temps n’était pas v<strong>en</strong>u.De plus, j’avais à m’occuper d’autreschoses, à me réori<strong>en</strong>ter professionnellem<strong>en</strong>t,assurer mon gagne-pain. Cinq facteurs,clairem<strong>en</strong>t définissables, m’ontpoussé à pr<strong>en</strong>dre la plume. Le docteurGuido Richterich, directeur du personnelchez Roche, affirma dans l’interview avecEkkehard Sieker : «Que voulez-vous, lescoupables ont été punis». Sans ambages !Cela m’a profondém<strong>en</strong>t blessé. Ainsi c’estcela l’opinion off<strong>ici</strong>elle à mon sujet !Dans la brochure éditée à l’occasion du«20 e anniversaire» [à l’été 1996], j’avaisété à nouveau cité nommém<strong>en</strong>t. Et ce <strong>en</strong>Vous avancez sans restrictions quevos supérieurs hiérarchiques vousavai<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>ti et trompé avant et aprèsl’accid<strong>en</strong>t ? Ils vous avai<strong>en</strong>t notamm<strong>en</strong>tdissimulé des antécéd<strong>en</strong>ts avec deséchappées de dioxine.- En ce qui concerne le rôle de bouc émissairequ’ils m’ont fait <strong>en</strong>dosser, c’est absolum<strong>en</strong>tévid<strong>en</strong>t. Chez Roche, on neconnaissait apparemm<strong>en</strong>t ri<strong>en</strong> de précéd<strong>en</strong>tsde ce type. Voulait-on les ignorer ?Poursuivait-on d’autres objectifs et comptait-onles masquer ? Dans mon livre, j’aidécrit précisém<strong>en</strong>t cette situation. Dans lefilm, j’affirme clairem<strong>en</strong>t que l’ignoranceest le véritable scandale de Seveso. Etaitelleconsci<strong>en</strong>te ou s’agit-il de stupidité ?Cela reste ouvert. Il y a peu, j’ai apprisqu’une secrétaire avait eu à l’époque desHoffroche, comme vous <strong>en</strong> aviez l’int<strong>en</strong>tion? Ce s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t vous assaille-t-il<strong>en</strong>core aujourd’hui ?- Durant plusieurs années après macondamnation, la mort de ma femme (3)et les agressions contre ma famille.Aujourd’hui, c’est du passé.Jugez-vous comme une erreur d’avoir«été obsédé par une trop grande loyauté»à l’égard de vos patrons ?- Oui, sans aucune réserve.Anton (4), le personnage principaldu roman, semble convaincu que l’établissem<strong>en</strong>tlombard avait été conçu pourfabriquer de la dioxine ?- Il n’<strong>en</strong> est pas persuadé, mais il considèrecela comme une possibilité concrète.Moi-même, je partage ce point de vue. Mathèse : l’usine avait été prévue pour celaDRDRDRDRdépit de toutes les promesses formuléesprécédemm<strong>en</strong>t. Ce n’est qu’après mes protestationsque le passage fut modifié, sansallusion à ma personne. Mais, à nouveau,ils avai<strong>en</strong>t essayé. L’arrogance, la suffisance,les m<strong>en</strong>songes de Roche. Des articlesparus dans L’Hebdo et Die Bilanz, m’attaquèr<strong>en</strong>tgratuitem<strong>en</strong>t, de manière fallacieuse,me nuir<strong>en</strong>t dans ma recherched’emploi. Mon interv<strong>en</strong>tion, toujoursauprès de monsieur Richterich n’a servi àri<strong>en</strong> ; Roche n’a pas remué le petit doigtpour me déf<strong>en</strong>dre ou pour obt<strong>en</strong>ir undroit de réponse. Enfin, les contre-véritésflagrantes qui perdur<strong>en</strong>t jusqu’à aujourd’hui.(1) Unionsverlag à Zurich, avril 2004, 318 pages,19,90 FS. «80% de vérité, 10% de ce que j’ai vécu, et 10%rapportés par des tiers».(2) Cf. mon compte-r<strong>en</strong>du des 41es Journées cinématographiquesde Soleure, «Sonder l’abîme…», dansSil<strong>en</strong>ce d’avril 2006.(3) Gabriele décéda d’un cancer, le 2 août 1983.(4) Le second prénom de l’auteur.instructions très strictes de ne plus passermes appels téléphoniques. Tout contactavec moi parut trop dangereux aux directeursde Bâle. Ils craignai<strong>en</strong>t que si l’on <strong>en</strong>avait eu v<strong>en</strong>t, ils aurai<strong>en</strong>t pu plongercomme co-responsables…Avaliseriez-vous l’assertion suivante :le délabrem<strong>en</strong>t scandaleux de l’ICMESAet la volonté de ne ri<strong>en</strong> <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>drepour apporter les améliorations requisespart<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>t-ils d’un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de supérioritéhelvétique à l’<strong>en</strong>contre du payslimitrophe ?- C’est effectivem<strong>en</strong>t une des raisons principales.Roche et Givaudan à Milan étai<strong>en</strong>tdes installations-modèles, car on y conditionnaitdes médicam<strong>en</strong>ts, des vitamines,des parfums et des arômes pour le marchéitali<strong>en</strong>. L’ICMESA était uniquem<strong>en</strong>t unfournisseur, qui n’avait pas d’exist<strong>en</strong>cepublique <strong>en</strong> Italie.Avez-vous regretté longtemps de nepas avoir déposé une plainte contre laaprès la guerre du Vietnam. On aurait pul’utiliser, «au besoin», sans modificationstechniques, pour réaliser du trichlorophénolà forte t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> dioxine, d’où l’onaurait extrait l’Ag<strong>en</strong>t orange. Sinon, pourquoila vapeur surchauffée ? Voilà la perfidie!Interview réalisée, le 22 août 2006,dans la langue de Goethe.R<strong>en</strong>é Hamm ■SILENCE N°339 Octobre 200623


FemmesB O L I V I EAucune femm<strong>en</strong>e naît pourêtre une puteUne grande exposition sur cethème, créée <strong>en</strong> Bolivie, faitactuellem<strong>en</strong>t le tour del’Amérique latine pour dénoncerl’idée que la prostitution puisseêtre un simple “travail”.L’initiative de cette exposition estun groupe d’anci<strong>en</strong>nes prostituées.Ces femmes expliqu<strong>en</strong>tcomm<strong>en</strong>t, dev<strong>en</strong>ues rev<strong>en</strong>dicatrices,elles ont pris contact avecdes syndicats pour les aider etcomm<strong>en</strong>t le concept de “travailleusesdu sexe” a été un tempsutilisé pour des négociations<strong>en</strong>tre syndicats et gouvernem<strong>en</strong>t.L’exposition rappelle ce que subitune pute, <strong>en</strong> terme sexuel, maisaussi au niveau social et culturel,ce que peut être le harcèlem<strong>en</strong>tdans ce milieu, l’esclavage, lesinégalités… Comm<strong>en</strong>t le m<strong>en</strong>songe<strong>en</strong>toure tout cela pour protégerles <strong>en</strong>fants et la famille.Combi<strong>en</strong> la prostitution est liéeà la question de la pauvreté.(Les Pénélopes, juin 2006)P A R I SVuyaziIl était une fois une lég<strong>en</strong>demozambicaine. Vuyazi, princesserebelle, rev<strong>en</strong>dique son autonomie,sa force et sa place d’êtrehumain à part <strong>en</strong>tière.Transgressant tous les codes de lasociété dans laquelle elle vit, ellerefuse de se soumettre à l’autoritéde son père et à celle de sonParité <strong>en</strong> politiquemari, et <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d offrir à sa fillel’att<strong>en</strong>tion et les soins réservésaux garçons, de façon à <strong>en</strong> faire,à son image, une femme vigoureuseet libre. Sur ordre de son père,le roi, un dragon just<strong>ici</strong>er desvaleurs patriarcales l’<strong>en</strong>voie surla lune, <strong>en</strong> châtim<strong>en</strong>t.Cette lég<strong>en</strong>de est utilisée commerepoussoir et avertissem<strong>en</strong>t vis-àvisdes femmes qui t<strong>en</strong>terai<strong>en</strong>td’avoir la même audace queVuyazi.L’association Vuyazi, née <strong>en</strong>2005, s’inscrit dans unedémarche de transgression desnormes sexistes et de solidarité<strong>en</strong>tre les femmes. Elle se veut unlieu de repos et de bi<strong>en</strong>-être pourtoutes les femmes rebelles, ainsique pour tout être humain remettant<strong>en</strong> cause les normes sexistes,racistes, sexuelles imposées parnotre société.Vuyazi, c/o ATF, 130, rue duFaubourg-Poissonnière, 75010Paris, fax : 01 45 96 03 97.Festivaldu film gayet lesbi<strong>en</strong>Force est de constater que les partis politiques n’appliqu<strong>en</strong>t pasla loi sur la parité <strong>en</strong> politique. Après les élections législativesde 2002, l’UMP qui n’a prés<strong>en</strong>té que 19,7 % de candidates, a étécondamné à 4 264 000 € d’am<strong>en</strong>des, l’UDF, 19,9 % de candidates, apréféré payer une am<strong>en</strong>de de 667 000 €, le PS, malgré ses 34,6 % defemmes, a dû payer une am<strong>en</strong>de de 1 650 000 €. Le PCF, avec 43,8 %de candidates, a payé une am<strong>en</strong>de de 124 000 €.Lorsque sur les listes, <strong>en</strong> appar<strong>en</strong>ce, on retrouve bi<strong>en</strong> l’alternance souhaitéehommes-femmes, à l’arrivée, nombreuses sont les listes déséquilibrées: quand il y a systématiquem<strong>en</strong>t un homme <strong>en</strong> début de liste, sivous n’avez qu’un seul élu ou trois, le résultat n’est pas correct.Lorsqu’<strong>en</strong>suite, on a des élections à plusieurs niveaux, comme pour lesmaires, les adjoints ou les présid<strong>en</strong>ces de région, le déséquilibre s’amplifie.Résultat : on ne compte que 6,7 % de maires femmes, une seulefemme présid<strong>en</strong>te de région (Ségolène Royal <strong>en</strong> Poitou-Char<strong>en</strong>tes).Alors que les sondages indiqu<strong>en</strong>t que 9 Français sur 10 souhait<strong>en</strong>t quece déséquilibre diminue, le gouvernem<strong>en</strong>t a annoncé son int<strong>en</strong>tion defaire voter une nouvelle loi pour essayer d’empêcher ces déformationsdans l’application de la parité. Cette nouvelle loi devrait être <strong>en</strong> applicationavant les échéances électorales de 2007.DRDR15 octobreJournéedes femmesruralesLe 15 octobre est, depuis lesommet mondial de Pékin<strong>en</strong> 1995, la journée des femmesrurales. Cette année le thème est“Quels droits pour les citoy<strong>en</strong>nesdu monde rural ?”. Alors queles femmes assur<strong>en</strong>t 80 %des ressources alim<strong>en</strong>taires <strong>en</strong>Afrique, 60 % <strong>en</strong> Asie, 40 %<strong>en</strong> Amérique du Sud, cette journéese veut un mom<strong>en</strong>t pourr<strong>en</strong>dre hommage au travail souv<strong>en</strong>tinvisible des agricultriceset pour dénoncer les viol<strong>en</strong>cesprovoquées par les inégalités<strong>en</strong>tre les sexes.Le 12 e festival du film gayet lesbi<strong>en</strong> se ti<strong>en</strong>dra du 14 au21 novembre au cinéma le Rex(Paris 2 e ). Un hommage à JeanG<strong>en</strong>et aura lieu pour les vingt ansde sa mort. Programme :FFGLP/ Festival, 8, ruedu Repos, 75020 Paris.M A R S E I L L EFemmes<strong>en</strong> noirPour protester contre l’occupationdes territoires palestini<strong>en</strong>s,les Femmes <strong>en</strong> noir organis<strong>en</strong>ttous les deuxièmes et quatrièmesmercredis du mois, de 17h30 à18h30, au Vieux port, une manifestationsil<strong>en</strong>cieuse. Femmes <strong>en</strong>Noir, c/o Mille Bâbords, 61, rueConsolat, 13001 Marseille,tél : 04 91 70 56 04.PaixUnionpacifistede Francel’UPF, Union pacifiste de France,ti<strong>en</strong>t son congrès le 30 septembreet 1er octobre à Paris, auCICP, 21 ter, rue Voltaire, Paris11e (M° rue des Boulets ouNation). Si vous voulez voir éradiquerles armes de guerre etpromouvoir le désarmem<strong>en</strong>t unilatéral,c’est là qu’il faut aller !UPF, BP 196, 75624 Pariscedex 13, tél : 01 45 86 08 75.H A U T E -G A R O N N EEducation,prév<strong>en</strong>tionCharles Rojzman, auteurde plusieurs ouvrages sur le rôlede l’éducation dans la prév<strong>en</strong>tiondes conflits dans la ville,donnera une confér<strong>en</strong>ce le lundi23 octobre à 20h30 àTournefeuille (près de Toulouse).R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : C<strong>en</strong>tre de ressourcessur la non-viol<strong>en</strong>ce, 11,allée de Guérande, 31770Colomiers, tél : 05 61 78 66 80.M I D I -P Y R É N É E SFormation à lanon-viol<strong>en</strong>ceLe c<strong>en</strong>tre de ressources surla non-viol<strong>en</strong>ce de Midi-Pyrénéesorganise à Colomiers, près deToulouse, une formation“découverte de la non-viol<strong>en</strong>ce”les 7 et 8 octobre ; une autreformation “régulation positivedes conflits” les 4 et 5 novembre.C<strong>en</strong>tre de ressources sur la nonviol<strong>en</strong>ce,11, allée de Guérande,31770 Colomiers,tél : 05 61 78 66 80.JeuxcoopératifsLe c<strong>en</strong>tre de ressources sur lanon-viol<strong>en</strong>ce de Midi-Pyrénéesvous propose de découvrir lesjeux coopératifs les samedis 21octobre, 18 novembre et 2décembre. C<strong>en</strong>tre de ressourcessur la non-viol<strong>en</strong>ce, 11, allée deGuérande, 31770 Colomiers,tél : 05 61 78 66 80.SILENCE N°339 Octobre 200624


DRPolynésie française■ Altérations chromosomiques. Chef du départem<strong>en</strong>t de médecin<strong>en</strong>ucléaire à l’Institut Gustave-Roussy de Villejuif, le Pr ClaudeParm<strong>en</strong>tier a révélé début juillet que ces études de l’ADN des globulesblancs d’une tr<strong>en</strong>taine de pati<strong>en</strong>ts polynési<strong>en</strong>s, tous <strong>en</strong> âge d’avoirconnu les essais nucléaires, mais qui n’avai<strong>en</strong>t pas travaillé sur les sitesd’expérim<strong>en</strong>tation habitant Tahiti et les <strong>en</strong>virons, a permis de mettre<strong>en</strong> lumière un excès d’altérations chromosomiques. Ces altérations correspond<strong>en</strong>tà une exposition à la radioactivité au moins 200 foissupérieure aux normes actuelles. Selon lui, le résultat est significatifet une étude plus générale devrait être faite sur l’<strong>en</strong>semble des habitantspour <strong>en</strong> savoir plus. A suivre donc.■ Au moins 23 nuages radioactifs. Les mesures effectuées sur l’atollde Tahiti, situé à 1400 km des essais nucléaires de Moruroa, montr<strong>en</strong>tqu’au moins 23 nuages radioactifs ont atteint l’île <strong>en</strong>tre 1966 et 1974.■ Connaître les personnes exposées. Le gouvernem<strong>en</strong>t polynési<strong>en</strong> ademandé au ministère de la déf<strong>en</strong>se de lui communiquer la liste detoutes les personnes ayant travaillé sur le site d’expérim<strong>en</strong>tationnucléaire afin de pouvoir faire une étude épidémiologique. Des étudespartielles sur des vétérans ont montré qu’ils avai<strong>en</strong>t reçu <strong>en</strong>tre 100 et500 fois les doses admissibles. Le ministère de la déf<strong>en</strong>se a d’abord niéavoir la possibilité de transmettre ses listes. Après le témoignage deplusieurs g<strong>en</strong>darmes expliquant comm<strong>en</strong>t se faisai<strong>en</strong>t l’id<strong>en</strong>tificationdes personnes prés<strong>en</strong>tes, le gouvernem<strong>en</strong>t a finalem<strong>en</strong>t changé son fusild’épaules annonçant début juillet qu’il allait reconstituer ces listes.Il y a fort à parier que l’on va retrouver une espérance de vie assezfaible pour les vétérans du site, les protections dans les années 60-70étant dérisoires.Image de charme pour l’office de tourisme de Tahiti !Guerre israéli<strong>en</strong>neI S È R ECommunautéde l’ArcheLa communauté de l’Arche deLanza del Vasto propose tout aulong de l’année des sessions deformation sur différ<strong>en</strong>ts thèmescomme : introduction à la languearabe (21 et 22 octobre), pédagogieet non viol<strong>en</strong>ce (28 au 30octobre), moi et mes dép<strong>en</strong>dances(1 au 3 décembre), gérer positivem<strong>en</strong>tmes conflits interpersonnels(16 au 18 mars 2007), lesfamilles aujourd’hui, normatives,monopar<strong>en</strong>tales, recomposées (4au 6 juin). Programme complet :Arche de Saint-Antoine, cour duCloître, 38160 Saint-Antoinel’Abbaye,tél : 04 76 36 45 97.G R E N O B L ELes nanotechnologies,c’est la guerre !Depuis des années, quelques personnessci<strong>en</strong>tifiques essai<strong>en</strong>td’alerter sur les li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre l’arméeet les recherches sur lesnanotechnologies (voir notamm<strong>en</strong>tS!l<strong>en</strong>ce de mai 2006). Lavisite de Michèle Alliot-Marie àGr<strong>en</strong>oble le 23 mars dernier aurapermis d’off<strong>ici</strong>aliser les choses :“La Déf<strong>en</strong>se est un acteur majeurdans la recherche, elle appuie lesrecherches civiles et militairesqui sont de plus <strong>en</strong> plus imbriquées…Notre intérêt pourMinatec illustre, lui aussi,■ Un soldat <strong>en</strong>levé, combi<strong>en</strong> de morts ? Prétextant l’<strong>en</strong>lèvem<strong>en</strong>t d’un soldat israéli<strong>en</strong>, le gouvernem<strong>en</strong>tde Tel Aviv s’est lancé dans une guerre largem<strong>en</strong>t préparée <strong>en</strong> amont. Le cap des mille morts libanais a étéfranchi le 8 août, ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t des civils. Selon les mouvem<strong>en</strong>ts pacifistes israéli<strong>en</strong>s, l’objectif israéli<strong>en</strong> estsans doute de rompre les relations <strong>en</strong>tre le Liban et la Syrie et de mettre <strong>en</strong> place au Liban un gouvernem<strong>en</strong>tpro-israéli<strong>en</strong>. Une t<strong>en</strong>tative qui avait déjà été t<strong>en</strong>tée <strong>en</strong> 1982 sans succès.■ Tel Aviv : manifestations pacifistes. Le mouvem<strong>en</strong>t pacifiste israéli<strong>en</strong> a multiplié les manifestationscontre la guerre tout au long de l’été. On retrouve dans cette coalition des partis de gauche, les mouvem<strong>en</strong>tsproprem<strong>en</strong>t pacifistes (Tayouch, le Bloc de la paix, la coalition des femmes pour la paix), des associationsisraélo-arabe… Les manifestations regroup<strong>en</strong>t 5 à 6000 personnes, ce qui n’est pas négligeable, mais passuffisant pour avoir un poids politique.■ Manifestations de protestation. A Londres, on a compté jusqu’à 50 000 manifestants le 6 août,plusieurs milliers à Paris et à Madrid, 3000 à Berne, 1000 à Vi<strong>en</strong>ne. Des manifestations ont eu lieu danstoutes les capitales europé<strong>en</strong>nes.■ Inspection d’un avion américain. Huit pacifistes britanniques ont été arrêtés le 7 août dernier à l’aéroportde Prestwick (Ecosse) après que trois d’<strong>en</strong>tre eux ai<strong>en</strong>t réussi à pénétrer à l’intérieur d’un avion militaireétats-uni<strong>en</strong>s suspecté de cont<strong>en</strong>ir des armes et munitions livrées à Israël.■ Nouvelles armes. A peine le cessez-le-feu <strong>en</strong> vigueur, des sci<strong>en</strong>tifiques ont lancé un appel pour connaîtrela vérité sur les armes utilisées par l’armée israéli<strong>en</strong>ne. Outre la prés<strong>en</strong>ce d’uranium appauvri utilisé pourr<strong>en</strong>forcer les obus et dont les poussières sont toxiques, les médecins ont rapporté avoir observé des blessuresinédites qui laiss<strong>en</strong>t supposer la prés<strong>en</strong>ce de processus chimiques ou biologiques, des armes internationalem<strong>en</strong>tinterdites. Plusieurs spécialistes estim<strong>en</strong>t que les Etats-Unis, qui ont fourni les armes, aurai<strong>en</strong>t puainsi les tester.PaixLe site de Minatec à Gr<strong>en</strong>oble.l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t croissant de laDéf<strong>en</strong>se dans la recherche et l’innovation.Et à travers Minatecet Minalogic, la Déf<strong>en</strong>se <strong>en</strong>t<strong>en</strong>drester à l’écoute de la recherchecivile. St Micro, Radiall, Soitecont un pot<strong>en</strong>tiel important pourl’équipem<strong>en</strong>t de nos forces et lasécurité de nos concitoy<strong>en</strong>s…”.Jean-Claude Petit, directeur desprogrammes au CEA, Commissariatà l’énergie atomique, rappelaitégalem<strong>en</strong>t que l’armée s’intéresseà la maîtrise de l’ingénieriedes protéines et des biotechnologies.Michèle Alliot-Maried’annoncer que “Au-delà de l’aspectvisible du plan Vigipiratepar exemple, de nombreux médecins,pharmaci<strong>en</strong>s, ingénieurs,chercheurs de la Déf<strong>en</strong>se travaill<strong>en</strong>tdans l’ombre à ant<strong>ici</strong>perla progression de la m<strong>en</strong>ace terroristeet à y apporter lesréponses les plus adaptées et lesplus efficaces”. Mais qui a lesmoy<strong>en</strong>s de préparer ces armesbiologiques et chimiques ? Necherchez plus : la France, avec leCRSSA, C<strong>en</strong>tre de recherches duservice de santé des armées, toujoursà Gr<strong>en</strong>oble, dispose de toutce qu’il faut. Elle dispose aussi desites pour tester des gaz de combatque, bi<strong>en</strong> sûr, elle ne produitque pour <strong>en</strong> étudier comm<strong>en</strong>t s’<strong>en</strong>débarrasser. C’est sans doutecomme le nucléaire : on ne faitdes bombes atomiques que pouréviter qu’un terroriste n’<strong>en</strong>fabrique une ! Les citations sonttirées d’un article du Dauphinélibéré qui porte ce merveilleuxtitre : “Mme Alliot-Marie pr<strong>en</strong>dla déf<strong>en</strong>se de la recherche”.Chers amis chercheurs gr<strong>en</strong>oblois,faut-il vraim<strong>en</strong>t “sauver larecherche” ?Raymond VignalSILENCE N°339 Octobre 200625


NucléaireN I G E RT<strong>en</strong>tativesd’intimidationLe présid<strong>en</strong>t de l’ONG nigéri<strong>en</strong>neAghirin’man, M. AlmoustaphaAlhac<strong>en</strong>, a reçu <strong>en</strong> juin une lettrede son employeur, la Somaïr, filialed’Areva, lui demandant desexplications sur les révélationsfaites à la presse le 15 maiconcernant la contamination del’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et des populationslocales par l’extractiond’uranium à Arlit. Cela ressemblefortem<strong>en</strong>t à une lettre d’intimidation.Importationd’électr<strong>ici</strong>téespagnoleAu début des années 80, laconstruction de la c<strong>en</strong>trale deGolfech, vers Ag<strong>en</strong>, a un butavoué : v<strong>en</strong>dre du courant électriqueà une Espagne sous-équipée.L’opposition vigoureuse à lamultiplication des lignes THTdans les Pyrénées freinera cetteambition. Vingt ans plus tard,l’Espagne a <strong>en</strong>gagé sa sortie dunucléaire et installe chaque année3000 MW d’éoli<strong>en</strong>nes soit l’équival<strong>en</strong>tde trois réacteursnucléaires. Mis à l’arrêt par lasécheresse <strong>en</strong> juillet, les réacteursnucléaires français n’ont pusuivre une demande estivaled’électr<strong>ici</strong>té <strong>en</strong> hausse du fait dudéveloppem<strong>en</strong>t de la climatisationet <strong>en</strong> juillet dernier, pour la premièrefois, la France a dû serésoudre à acheter de l’électr<strong>ici</strong>téespagnole éoli<strong>en</strong>ne pour comblerle déf<strong>ici</strong>t de notre électr<strong>ici</strong>ténucléaire.Panachesde fumée etlégionelloseL’AFFSSET, Ag<strong>en</strong>ce française desécurité sanitaire de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tet du travail, a révélé débutjuillet qu’EDF avait caché desanalyses portant sur la prés<strong>en</strong>cede légionellose dans les panachesdes fumées des tours de refroidissem<strong>en</strong>t.EDF bénéf<strong>ici</strong>e pourtantd’une exception à la norme qui luipermet d’émettre des vapeurs5000 fois plus contaminées quecelles des installations de climatisation<strong>en</strong> milieu industriel.DRL’étude montre que les retombéessont dangereuses dans un rayond’une vingtaine de kilomètresautour des onze c<strong>en</strong>trales utilisantce type de refroidissem<strong>en</strong>t :Belleville (Cher), Bugey (Ain),Catt<strong>en</strong>om (Moselle), Chooz(Ard<strong>en</strong>nes), Civaux (Vi<strong>en</strong>ne),Cruas (Ardèche), Dampierre(Loiret), Golfech (Tarn-et-Garonne), Nog<strong>en</strong>t-sur-Seine(Aube), Saint-Laur<strong>en</strong>t (Loir-et-Cher) et Chinon (Indre-et-Loire).La situation de l’usine Eurodif(Drôme), qui possède deux tourssimilaires à celle des c<strong>en</strong>tralesnucléaires, prés<strong>en</strong>te les mêmesrisques. Le Réseau Sortir dunucléaire appelle les voisins desc<strong>en</strong>trales à porter plainte pour“mise <strong>en</strong> danger des personnes”afin de r<strong>en</strong>dre publics les docum<strong>en</strong>tsd’EDF. Réseau Sortir dunucléaire, 9, rue Dum<strong>en</strong>ge,69317 Lyon cedex 04, tél : 0478 28 29 22.Irradiationsdansle bâtim<strong>en</strong>tanalyse des peintures pourL’ détecter la prés<strong>en</strong>ce év<strong>en</strong>tuellede plomb est obligatoireavant la v<strong>en</strong>te ou la rénovationd’un bâtim<strong>en</strong>t. Cela se faitactuellem<strong>en</strong>t par radiographieavec un appareil qui conti<strong>en</strong>t ducobalt 60. Les professionnels dessociétés d’expertise contest<strong>en</strong>tactuellem<strong>en</strong>t un projet de décretqui prévoit que l’usage de cetappareil serait obligatoire. Eneffet, le 28 mars, un ouvrier chili<strong>en</strong>a été grièvem<strong>en</strong>t irradié parun appareil de ce g<strong>en</strong>re. Unouvrier belge l’a été le 5 avril.Il existe une autre méthode dedétection qui n’utilise pas desources radioactives maisl’Ag<strong>en</strong>ce française de sécuritésanitaire estime qu’il ne permetpas de détecter le plomb <strong>en</strong> profondeur.Le débat est pollué parla concurr<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre les deuxfabricants.P-E-Weck 1D photoSortie du nucléaireManifestations déc<strong>en</strong>traliséesAprès la manifestations de Cherbourg, le Réseau Sortir du nucléairea décidé d’une journée de manifestations déc<strong>en</strong>tralisées pour le 17mars 2007, <strong>en</strong> pleine campagne électorale. Cinq grandes manifestationsse ti<strong>en</strong>dront à R<strong>en</strong>nes, Lille, Strasbourg, Lyon et Toulouse.Rassemblem<strong>en</strong>t “Tous à cherbourg”, les 15 et 16 avril 2006.EPR■ 49 000 protestations.L’<strong>en</strong>quête publique concernantle futur chantier de l’EPR s’estdéroulée discrètem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>trecoupe du monde de foot et tourde France pour s’achever démocratiquem<strong>en</strong>tle 31 juillet. 49 000personnes ont écrit aux commissaires<strong>en</strong>quêteurs pour dénoncerla manière dont s’est passée cette<strong>en</strong>quête. Didier Anger pour leCrilan, Comité local antinucléaire,a bi<strong>en</strong> résumé la stupiditéde cette <strong>en</strong>quête : “on fait une<strong>en</strong>quête sur 19 communes alorsque p<strong>en</strong>dant ce temps, l’hôpitalde Saint-Lô se voit doté de540 000 pastilles d’iode pourtout le départem<strong>en</strong>t”.■ Communes contre l’EPR. Lescomités locaux se multipli<strong>en</strong>tcontre le futur chantier de l’EPRet demand<strong>en</strong>t aux communes des’opposer au passage des futureslignes électriques. Fin juin, 14communes d’Ille-et-Vilaine ontdéjà pris des arrêtés <strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>s.■ May<strong>en</strong>ne : mobilisationcontre la THT. Le projet d’un<strong>en</strong>ouvelle ligne THT dans larégion, pour évacuer le courantproduit par l’EPR de Flamanville,suscite une forte opposition.Mercredi 28 juin, plus de 2000personnes ont manifesté leuropposition dans les rues de Laval,à l’appel du collectif May<strong>en</strong>neSurVoltée.■ Permis de construire attaqué.L’<strong>en</strong>quête à peine terminée,le permis de construire a été délivrépar la préfecture le 4 aoûtconcernant les travaux préliminaires.Le 22 août, plusieursassociations dont le Crilan et leRéseau Sortir du nucléaire ontattaqué ce permis <strong>en</strong> justice estimantqu’on ne pouvait pas autoriserles travaux préparatoiresavant que l’<strong>en</strong>semble de laconstruction ne soit autorisée.A suivre…G I R O N D ELe bide des“métiersdu nucléaire”Le 9 juin, la c<strong>en</strong>trale nucléaire duBlayais a organisé le “forum desmétiers du nucléaire”. Un bidetotal qui n’a pas échappé auxjournalistes locaux qui ont notéque seuls les membres desfamilles du personnel avai<strong>en</strong>t faitle déplacem<strong>en</strong>t. Les chercheursd’emplois sav<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> que l<strong>en</strong>ucléaire n’a aucun av<strong>en</strong>ir.D R Ô M EFormation <strong>en</strong>radioactivitéLa Crii-Rad, Commission derecherche et d’information indép<strong>en</strong>dantesur la radioactivité proposedans ses locaux à Val<strong>en</strong>ceune formation sur l’utilisationd’un compteur Geiger le mercredi11 octobre. Crii-Rad, 471, av<strong>en</strong>ueVictor-Hugo, 26000Val<strong>en</strong>ce, tél : 04 75 41 82 50.SILENCE N°339 Octobre 200626


NucléaireA sept minutesde la sortiedu nucléaireLe 25 juillet, à 7 minutes près, le réacteurde Forsmark, <strong>en</strong> Suède, a failli exploser.Nul doute que cela aurait mis un terme au débatsur la vitesse de sortie du nucléaire !Le 25 juillet, une panne des générateursest provoquée par un courtcircuitdans la c<strong>en</strong>trale deForsmark, au nord de Stockholm. Tousles écrans de la salle de contrôle se sontéteints simultaném<strong>en</strong>t : les opérateurs sesont retrouvés sans les commandes face àun réacteur incontrôlé et incontrôlable.Une seule solution pour éviter la fusiondu cœur : mettre <strong>en</strong> route les quatre générateurspour alim<strong>en</strong>ter <strong>en</strong> électr<strong>ici</strong>té lespompes de refroidissem<strong>en</strong>t du réacteur.Mais aucun n’a démarré spontaném<strong>en</strong>tcomme il aurait dû le faire dès qu’unepanne de l’alim<strong>en</strong>tation extérieure survi<strong>en</strong>t.Il semblerait que les batteries desgénérateurs ai<strong>en</strong>t été affectées par lecourt-circuit. Le cœur ne pouvant plusdésormais évacuer sa chaleur, s’estéchauffé. Dans ces conditions l’accid<strong>en</strong>tmajeur n’est plus qu’une question deminutes. Les opérateurs ont finalem<strong>en</strong>tréussi à démarrer un générateur au boutde 23 minutes. Un spécialiste de la c<strong>en</strong>tralea avoué à la presse suédoise que septminutes plus tard, le cœur du réacteuraurait à coup sûr comm<strong>en</strong>cé à fondre etque “c’est un pur hasard” s’ils ont pu <strong>en</strong>repr<strong>en</strong>dre le contrôle!Grosse frayeurLes analyses de l’incid<strong>en</strong>t montr<strong>en</strong>tune faiblesse dans l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> du matériel.Les autres réacteurs suédois ont été limitésà la moitié de leur puissance, le tempsd’une inspection générale. En Allemagne,une polémique a éclaté suite à cet incid<strong>en</strong>tcar la pièce à l’origine de la panne estfabriquée <strong>en</strong> Allemagne et utilisée dansles réacteurs germaniques. Cette fois, pasquestion comme avec Tchernobyl, d’accuserle modèle politique. Les réacteurs suédoissont toujours prés<strong>en</strong>tés comme étantles plus sûrs au monde. C’est l’incid<strong>en</strong>t leplus sérieux observé dans un réacteur deconception occid<strong>en</strong>tale depuis une vingtained’années.Les opposants au nucléaire craign<strong>en</strong>tqu’un accid<strong>en</strong>t de ce g<strong>en</strong>re n’arrive du faitde la logique financière de ce secteurmaint<strong>en</strong>ant partout privatisé. Que l’onp<strong>en</strong>se par exemple à la multiplication desincid<strong>en</strong>ts dans les vieux réacteurs deFess<strong>en</strong>heim (Alsace) ou des pannes informatiquesdans les plus réc<strong>en</strong>ts réacteursde Civaux (près de Poitiers).SILENCE N°339 Octobre 200627Gre<strong>en</strong>peaceSortir vite !Les débats portant sur la vitesse desortie du nucléaire essai<strong>en</strong>t le plus souv<strong>en</strong>tde ménager le volet économique.Même les Verts, pourtant clairem<strong>en</strong>topposés à cette énergie, continu<strong>en</strong>t àavancer un scénario de sortie “raisonnable”du nucléaire. L’argum<strong>en</strong>t économiqueest simple : puisque nous avonsdéjà payé les réacteurs, autant <strong>en</strong> profiterpour bénéf<strong>ici</strong>er d’une production électriquedisponible. L’argum<strong>en</strong>t techniqueest aussi qu’il faut du temps pour constituerd’autres filières énergétiques, développerla maîtrise de l’énergie, améliorerl’efficacité au niveau de la consommation,diversifier les sources d’approvisionnem<strong>en</strong>t.Tous ces argum<strong>en</strong>ts aurai<strong>en</strong>t uns<strong>en</strong>s si l’accid<strong>en</strong>t nucléaire était vraim<strong>en</strong>timpossible. Mais l’accid<strong>en</strong>t suédois vi<strong>en</strong>tnous rappeler une nouvelle fois qu’il n’<strong>en</strong>est ri<strong>en</strong> !Alors, il faut le rappeler : il est possibled’arrêter le nucléaire très rapidem<strong>en</strong>t,<strong>en</strong> quelques semaines. Durant untemps, la France se trouverait alors dansl’impossibilité de couvrir la demande <strong>en</strong>électr<strong>ici</strong>té. Il faudrait alors choisir d’arrêterla production industrielle dans un certainnombre de domaines (l’aluminiumconsomme <strong>en</strong> France l’équival<strong>en</strong>t dequatre réacteurs nucléaires), la croissance<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>drait provisoirem<strong>en</strong>t un coup.Mais ce ne serait qu’une brève par<strong>en</strong>thèse.Les urg<strong>en</strong>ces peuv<strong>en</strong>t dans un premiertemps être assurées par les c<strong>en</strong>trales thermiquesqu’EDF utilise <strong>en</strong> période depointe. Ensuite, il faudrait libérer lesdemandes de constructions des éoli<strong>en</strong>nes(600 demandes de permis <strong>en</strong> att<strong>en</strong>te) : ilne faut que neuf mois pour lancer unec<strong>en</strong>trale éoli<strong>en</strong>ne. La France devraitimporter ce qui est disponible au niveaueuropé<strong>en</strong> durant ce laps de temps.Ensuite, progressivem<strong>en</strong>t la situationredevi<strong>en</strong>drait presque normale : on peutespérer que durant ce délai, un certainnombre de mesures auront été prises pourdiminuer la consommation comme parexemple la suppression des veilles sur lesappareils électriques (qui dép<strong>en</strong>s<strong>en</strong>tinutilem<strong>en</strong>t la production de quatre réacteursnucléaires).Le réacteur de Forsmark, toujours à l’arrêt.Reste à craindre que pour que soit<strong>en</strong>visagé un tel scénario d’urg<strong>en</strong>ce, il failledépasser le scénario suédois de septminutes. Ce qui impliquera un coût énorme<strong>en</strong> nombre de victimes, <strong>en</strong> pollutionpour des siècles… Tchernobyl nous a aumoins appris que la pollution radioactiv<strong>en</strong>e disparaît pas vite avec le temps et quele coût économique d’un accid<strong>en</strong>t est bi<strong>en</strong>supérieur à celui qu’<strong>en</strong>traînerait unepériode de remise <strong>en</strong> cause radicale :l’Ukraine estime avoir déjà dép<strong>en</strong>sé plusde 1000 milliards de dollars pour le suivide l’accid<strong>en</strong>t de Tchernobyl soit autantque le coût du programme nucléaire françaisdepuis ses débuts.Michel Bernard ■


Rions un peuUn de nos lecteurs du Finistèrea fait une demande à sa mairiepour poser des capteurs solairessur son toit. Après consultationdes Bâtim<strong>en</strong>ts de France, le mairede Quem<strong>en</strong>ev<strong>en</strong> lui a répondu le24 mai 2006 : “Les panneauxsolaires disgracieux <strong>en</strong> versantde toiture sur rue, seront disposés<strong>en</strong> toiture sur jardin”. Donc pleinnord ! Sûr que le Soleil va changerde place pour faire plaisirà la mairie !Solaire■ Se pr<strong>en</strong>dre une tuile. Si vouscherchez à respecter l’homogénéitéde votre toit ou que la législationvous l’impose, il existe maint<strong>en</strong>anttoute une gamme de tuilesphotovoltaïques qui se pos<strong>en</strong>t surle toit de manière quasim<strong>en</strong>t invisible.Vo<strong>ici</strong> les contacts de fabricantscommuniqués <strong>en</strong> clôture dudossier paru dans le numéro dejuin de La Maison écologique :● Star Unity - Wäd<strong>en</strong>swill, Suisse,tél : 0041 44 782 61 61● Energie solaire G<strong>en</strong>ève,tél : 0041 22 884 14 84.● Eternit-Pyerne, Suisse,tél : 0041 26 291 11.● Marley Roofing, Birmingham,Grande-Bretagne,tél : 0044 8 705 626 400.● Imerys Toiture, Lyon,tél : 04 72 26 39 39.DREnergies● Lafarge couverture, Paris,tél : 01 53 80 69 00.● Clipsol, Aix-les-Bains,tél : 04 79 34 35 36.● Solar c<strong>en</strong>tury, Londres,tél : 0044 20 780 30 100.● Thyss<strong>en</strong>Krupp-Solartec, Allemagne,tél : 0049 208 82 04 181.● Swiss Solar sysems, Berne,tél : 0041 32 387 10 10.La disparition progressive du pétrole laisse présager d’un rude combat<strong>en</strong>tre les 800 millions d’automobilistes qui souhait<strong>en</strong>t voir sedévelopper les biocarburants et les deux milliards de personnesqui lutt<strong>en</strong>t pour trouver à manger. Selon un calcul de Lester Brown,animateur du rapport annuel sur la planète, pour fabriquer 100 litresd’ess<strong>en</strong>ce, on occupe la place nécessaire à la production de la nourritured’une personne p<strong>en</strong>dant un an. Si toute l’agriculture des Etats-Unisfaisait du biocarburant, cela ne couvrirait que le sixième de la consommationactuelle de ce pays. Les surfaces consacrées aux biocarburantsaugm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t sans cesse. Le Brésil le tire de la canne à sucre : conséqu<strong>en</strong>ce,le prix du sucre a doublé <strong>en</strong> 18 mois.Manger ou rouler, il va falloir choisir !DRDRDRAutomobilistescontre le restedu mondeEoli<strong>en</strong>■ Conc<strong>en</strong>tration et multinationales. Avec un taux de croissance prévude 13,5% par an jusqu’<strong>en</strong> 2015, le secteur de l’éoli<strong>en</strong> attire les convoitiseset l’ess<strong>en</strong>tiel du grand éoli<strong>en</strong> dép<strong>en</strong>d maint<strong>en</strong>ant d’une dizaine defabricants : sept europé<strong>en</strong>s , un américain, un indi<strong>en</strong>, un japonais. Vestas(Danemark), qui a absorbé NEG Micon <strong>en</strong> 2004, déti<strong>en</strong>t 34% du marchémondial et emploie plus de 10 000 personnes. Les quatre plusgrandes firmes déti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t 80% de la puissance mondiale installée.Est-ce à dire qu’il n’y a pas d’alternatives au capitalisme éoli<strong>en</strong> ? EnEspagne, Ecotècnia est né de la volonté du groupe des coopérativesMondragon. Cette coopérative est dirigée par une c<strong>en</strong>taine de coopérateurss<strong>en</strong>siblem<strong>en</strong>t d’égale importance. Elle a installé une éoli<strong>en</strong>ne <strong>en</strong>France dans les Pyrénées-Ori<strong>en</strong>tales (1,7 MW) et compte maint<strong>en</strong>antse développer dans l’hexagone (elle espère y installer <strong>en</strong>tre 80 et100 MW). Ecotècnia est troisième <strong>en</strong> importance <strong>en</strong> Espagne, dixièmeau niveau mondial. Au Danemark, il existe aussi des éoli<strong>en</strong>nes contrôléespar des coopératives ou par des syndicats intercommunaux : 85% de lapuissance installée est ainsi contrôlée par des coopératives. En France,il existe quelques cas d’éoli<strong>en</strong>nes gérées par des particuliers commeMistral énergie, dans les Bouches-du-Rhône qui gère des éoli<strong>en</strong>nesà Port-Saint-Louis.■ L’éoli<strong>en</strong> décolle <strong>en</strong> France. La hausse régulière du prix des énergiesfossiles incite les investisseurs à miser de plus <strong>en</strong> plus sur l’éoli<strong>en</strong>…même <strong>en</strong> France où le lobby nucléaire essaie pourtant de lui mettredes bâtons dans les roues. Alors que l’on ne comptait que 750 MW installésfin 2005, on est passé à 1000 MW <strong>en</strong> juin 2006 et le cap des2000 MW devrait être atteint début 2007, les permis de construireétant déjà accordés. Le Syndicat des énergies r<strong>en</strong>ouvelables indique que600 demandes de permis de construire sont actuellem<strong>en</strong>t déposéesreprés<strong>en</strong>tant 4000 MW supplém<strong>en</strong>taires, ce qui laisse <strong>en</strong>trevoir unecapacité de l’ordre de 13500 MW d’<strong>ici</strong> 2010.■ Offshore : la France <strong>en</strong> retard. La France vi<strong>en</strong>t d’autoriser une premièreinstallation offshore de 58 MW qui devrait fonctionner fin 2006,ri<strong>en</strong> n’est prévu pour les trois années suivantes. Début 2010, nous <strong>en</strong>serions toujours à 58 MW. alors que l’Allemagne prévoit à cette date2630 MW avec <strong>en</strong>suite une progression annuelle supérieure à 1200MW. L’Angleterre prévoit <strong>en</strong>core plus : 3500 MW avec une progressionannuelle de 1000 MW. Une étude portant sur l’<strong>en</strong>semble de l’Europeannonce pour cette date, 8500 MW installés au total, avec <strong>en</strong>suite undéveloppem<strong>en</strong>t de 2500 MW par an.● Uni-Solar Europe, Luxembourg,tél : 00352 26 71 06 11.● Alwita-3T, Cergy-Pontoise,tél : 01 30 32 08 00.■ Le soleil brille plus<strong>en</strong> Rhône-Alpes ! Il faut croireque les luttes contre le nucléaireont contribué à s<strong>en</strong>sibiliser lesg<strong>en</strong>s aux alternatives. C’est <strong>en</strong>effet <strong>en</strong> région Rhône-Alpes, larégion la plus nucléarisée deFrance, que l’on trouve le plusde capteurs photovoltaïque :38% de la puissance installé<strong>en</strong>ationale (pour 10% de la population),devant le Languedoc-Roussillon (11%), les Pays-de-Loire (7%), l’Auvergne (7%),Prov<strong>en</strong>ce-Alpes-Côte d’Azur(7%), l’Aquitaine (5%), l’Alsace(4%), le Nord-Pas-de-Calais(4%). Les autres régions totalis<strong>en</strong>t17%.A I NVisitesd’installationsL’association Hélianthe organiseune visite d’installation <strong>en</strong> énergiesr<strong>en</strong>ouvelables le 14 octobre2006 sur le thème des systèmescombinés solaire + chauffage augranulé de bois. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts :Hélianthe, 20, rue Littré,01000 Bourg-<strong>en</strong>-Bresse,tél : 04 74 45 16 46.C Ô T E - D ’ O RC<strong>en</strong>traleau boisLa commune de La Roche<strong>en</strong>-Brénilva construire une c<strong>en</strong>tralealim<strong>en</strong>tée par les déchetsde quatre scieries. La c<strong>en</strong>traleproduira de l’électr<strong>ici</strong>té (1 MW)et de la chaleur (3 MW).L’électr<strong>ici</strong>té sera v<strong>en</strong>due auréseau, un tiers de la chaleurservira à chauffer des bâtim<strong>en</strong>tspublics et des logem<strong>en</strong>ts sociaux,le reste sera restitué aux scieriespour le séchage du bois. Un montageparfait d’autant plus queles logem<strong>en</strong>t sociaux <strong>en</strong> questionseront les premiers labellisésHQE, haute qualité <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale,dans le départem<strong>en</strong>t.(Environnem<strong>en</strong>t magazine,mars 2006)SILENCE N°33928Octobre 2006


Emploisprécairesdans le publicLa stabilité de l’emploi dans lepublic n’est plus ce qu’elle était !Une étude de l’institut des statistiquesdu ministère de l’emploinote qu’<strong>en</strong>tre 1990 et 2002, laproportion d’emplois courts dansla fonction publique a augm<strong>en</strong>téplus vite que dans le privé de tellesorte que fin 2002, il y avait16% de contrats courts dans lepublic contre 12% dans le privé !Salariésdevant lesprud’hommesDeux tiers des salariés gagn<strong>en</strong>tleurs recours devant le tribunaldes prud’hommes selon les statistiquesdu ministère de la Justiceet dans 65% des cas, il s’agit deprocédure pour lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>t abusif…avec l’arrivée de nouveauxcontrats (CNE), ce g<strong>en</strong>re derecours est appelé à se multiplier.P A R I SLogem<strong>en</strong>tscoûteuxEn 2003, la ville de Paris adép<strong>en</strong>sé 8,2 millions d’euros pourloger <strong>en</strong>viron 500 ménages représ<strong>en</strong>tant2000 personnes, soit uncoût annuel par ménage de16 000 euros. L’Etat a dép<strong>en</strong>sé50 millions d’euros pour loger8655 personnes <strong>en</strong> Ile-de-Francesoit plus de 5700 euros par personnes.Ces prix exorbitants sontdus à la politique de relogem<strong>en</strong>td’urg<strong>en</strong>ce dans des hôtels. Lesassociations comme le DAL, Droitau logem<strong>en</strong>t, dénonc<strong>en</strong>t ce modede relogem<strong>en</strong>t coûteux alors qu’ilSociétéDRserait plus économique de négocierdes locations avec des personnesprivées, ceci dans desconditions de vie moins douteuses.Encore moins coûteux,mais plus long à mettre <strong>en</strong> place :la construction de logem<strong>en</strong>tssociaux par la ville. La ville etl’Etat pourraît égalem<strong>en</strong>t racheterles hôtels qui ne respect<strong>en</strong>tpas les conditions minimalesde sécurité. DAL, 8, rue desFrancs-Bourgeois, 75003 Paris,tél : 01 42 78 22 00.DRNanotechnologies■ Allemagne : première alerte sanitaire. On s’<strong>en</strong> doutait, c’est maint<strong>en</strong>antavéré : les nanotechnologies, c’est pas bon pour la santé. Lancé<strong>en</strong> Allemagne à grand r<strong>en</strong>fort de publ<strong>ici</strong>té, le nettoyant ménager poursalle de bains Magic Nano devait “révolutionner” la vie des ménagères<strong>en</strong> projetant sur le carrelage un film invisible capable de repousser lasaleté et les bactéries. Malheureusem<strong>en</strong>t, cette “avancée majeure dansla vie quotidi<strong>en</strong>ne” est grandem<strong>en</strong>t compromise : le produit miraclea été retiré précipitamm<strong>en</strong>t des magasins, après avoir décl<strong>en</strong>ché desphénomènes de détresse respiratoire chez 97 consommateurs. Et ce <strong>en</strong>l’espace de trois jours à peine. Plusieurs d’<strong>en</strong>tre eux ont même été hospitaliséspour un œdème pulmonaire. Dès la détection des premiers cas,l’Institut fédéral d’évaluation des risques (BfR) s’est saisi de l’affaire.Le 23 mai dernier, elle a conclu que les nanoparticules n’étai<strong>en</strong>t pasresponsables des problèmes de santé générés, car les déterg<strong>en</strong>ts Magic-Nano n’<strong>en</strong> possèderai<strong>en</strong>t pas. Les causes de “l’accid<strong>en</strong>t” ne sont parcontre toujours pas élucidées. Ri<strong>en</strong> de plus normal, donc, que les crèmesantirides et les écrans solaires à base de nanoparticules continu<strong>en</strong>tà se v<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> France et partout ailleurs…■ France : principe de précaution oublié ! Il ressort d’un rapportcommandé par le ministère de l’écologie au comité de la prév<strong>en</strong>tionet de la précaution (publié <strong>en</strong> juin 2006) que « les incertitudes surle comportem<strong>en</strong>t à terme des nanoparticules dans l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,leur écotox<strong>ici</strong>té et leur tox<strong>ici</strong>té chez l’homme sont très grandes ».Pourtant il n’est nullem<strong>en</strong>t question d’arrêter leur développem<strong>en</strong>t.■ Gr<strong>en</strong>oble : 1000 personnes contre Minatec. La manifestation du1 er Juin contre Minatec et son monde a rassemblé <strong>en</strong>viron un millierde personnes. Après un départ dans le calme, l’attitude particulièrem<strong>en</strong>toff<strong>en</strong>sive de certain-e-s (une vitrine de banque a notamm<strong>en</strong>t été attaquée)a <strong>en</strong>traîné le départ prématuré de nombreuses personnes. Lesautorités ne comptai<strong>en</strong>t de toute façon pas laisser le cortège approcherprès du “premier pôle europé<strong>en</strong> <strong>en</strong> nanotechnologies” : les forces del’ordre, par diverses provocations et charges, ont dispersé la manifestationà plus de 500 mètres de Minatec. Peu après, un rassemblem<strong>en</strong>tpacifiste s’est fait chargé sans modération et une jeune femme s’estnotamm<strong>en</strong>t faite défigurer par un tir de flash-ball <strong>en</strong> plein visage. Laréponse disproportionnée des autorités ne s’est pas arrêtée là : le l<strong>en</strong>demain,jour de l’inauguration off<strong>ici</strong>elle de Minatec, Gr<strong>en</strong>oble était transformée<strong>en</strong> zone interdite : tout rassemblem<strong>en</strong>t de plus de cinq personnesétait immédiatem<strong>en</strong>t dispersé, des dizaines de contrôles d’id<strong>en</strong>titéset de fouilles corporelles ont eu lieu. La Bifurk, lieu associatif oùétai<strong>en</strong>t regroupés une partie des opposants, fut <strong>en</strong>cerclée de pol<strong>ici</strong>ersqui fouillai<strong>en</strong>t et contrôlai<strong>en</strong>t toute personne <strong>en</strong>trant ou sortant. Deuxdes organisateurs de la manifestation ont été arrêtés puis perquisitionnéset mis <strong>en</strong> garde à vue pour “incitation à la lutte armée” (!). Ils passerontfinalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> procès le 20 novembre prochain pour “avoir continuévolontairem<strong>en</strong>t à part<strong>ici</strong>per à un attroupem<strong>en</strong>t après sommations etdispersion”. Ils risqu<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t un second procès pour refus de prélèvem<strong>en</strong>td’ADN. Ces journées fur<strong>en</strong>t <strong>en</strong> tous cas une belle illustrationdu monde que prépar<strong>en</strong>t les nanotechnologies : une société fliquée oùtoute contestation sera impossible.■ Confér<strong>en</strong>ce nano. Un autre fait marquant des quatre joursde Gr<strong>en</strong>oble fut une confér<strong>en</strong>ce de Pat Mooney, directeur d’ETC Group(ONG canadi<strong>en</strong>ne), particulièrem<strong>en</strong>t intéressante. Pour les internautes,elle est écoutable sur http://gr<strong>en</strong>oble.ww7.be/2006-06-01_Confer<strong>en</strong>ce_nano_PatMooney.mp3■ Un débat national?Lors de l’inaugurationde Minatec,à Gr<strong>en</strong>oble donc,devant la montée dela contestation, leministre délégué àl’Industrie, FrançoisLoos, a annoncé le lancem<strong>en</strong>td’un débatnational sur les nanotechnologies.Quand on voit comm<strong>en</strong>t ces débats se sont passés pourle nucléaire, il n’y a ri<strong>en</strong> à <strong>en</strong> espérer sinon une nouvelle manière de« faire passer la pilule ».DRSILENCE N°33929Octobre 2006


SociétéLe droit à l’euthanasieEn janvier 2006, dix dét<strong>en</strong>us de la C<strong>en</strong>trale de Clairvaux lanc<strong>en</strong>t l’appel deClairvaux (voir <strong>en</strong>cadré page 32) réclamant le rétablissem<strong>en</strong>t de “la peine demort” pour les prisonniers condamnés à perpétuité. Déjà, le 9 octobre 2001 —pour les vingt ans de l’abolition de la peine de mort <strong>en</strong> France — des prisonniers appelai<strong>en</strong>tà une journée de résistance. Ce texte dénonçait alors l’hypocrisie de l’abolition.En effet une des conséqu<strong>en</strong>ces de la suppression de la peine de mort fût l’augm<strong>en</strong>tationdes condamnations à perpétuité. Les conditions de dét<strong>en</strong>tion <strong>en</strong> France étant plusqu’exécrables, car totalem<strong>en</strong>t déshumanisantes, ces réclusions revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à une mortl<strong>en</strong>te pour les condamnés (1).Suite à la requête du début de l’année 2006, Abd-El Hafed B<strong>en</strong>otman, écrivainactuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> dét<strong>en</strong>tion provisoire, nous a fait parv<strong>en</strong>ir sa réaction (2). Pour lui, ilfaut compr<strong>en</strong>dre ce cri comme une rev<strong>en</strong>dication à l’instauration de l’euthanasie, etnon pas au rétablissem<strong>en</strong>t de la peine capitale (3).Michel Jarru ■Enfin — oserais-je dire tant j’att<strong>en</strong>daisune prise de consci<strong>en</strong>ce de cetype ? — nous y voilà, dans larev<strong>en</strong>dication du droit à l’euthanasiepénale et non à la demande d’un rétablissem<strong>en</strong>tde la peine de mort. Les condamnéslongues peines ne veul<strong>en</strong>t pas se su<strong>ici</strong>deret pas plus s’autodétruire de toutesles façons possibles sur le temps, alors ilsdemand<strong>en</strong>t, parce que le processus vitalest <strong>en</strong>gagé à perpétuité et la souffrancedémultipliée dev<strong>en</strong>ant insupportable,non pas, j’insiste, un appel au rétablissem<strong>en</strong>tde la peine de mort mais à l’euthanasiepénale pour cause de cancer carcéral,de 100% d’handicap de vie sociale etaffective, de prés<strong>en</strong>t malade et de futurmort. Le tout condamné à la nécrose temporellede se voir pourrir vivant.Voilà l’État face au réel, ni un chantage,ni une m<strong>en</strong>ace, ni un questionnem<strong>en</strong>t,mais bel et bi<strong>en</strong> un arrêt Terminus au pieddu mur et il est dommage que les prév<strong>en</strong>uspris dans des procès, programméssans échappatoire, éliminatoires, nedemand<strong>en</strong>t pas la même chose lorsqu’onleur donne la parole <strong>en</strong> dernier <strong>en</strong> Courd’Assise dans le cérémonial. Accusé,qu’avez-vous à dire pour votre déf<strong>en</strong>se ?Qu’ils répond<strong>en</strong>t “L’Euthanasie abstraiteplutôt que la perpétuité concrète etdémerdez-vous avec ça !”DRQue faut-il compr<strong>en</strong>dre à cettedemande de “peine de mort” <strong>en</strong> invitantqu’elle soit corrigée <strong>en</strong> exig<strong>en</strong>ce d’undroit à l’euthanasie avec argum<strong>en</strong>taire àl’appui afin qu’il n’y est pas d’amalgameou de récupération politique ? En parlantd’euthanasie pénale on souligne l’arrêt dela souffrance absolue ! En parlant depeine de mort on souligne l’arrêt de lavie ! Ce n’est plus du tout la mêmechose. C’est donc sur l’arrêt de la souffrancequ’il faut cibler les forces et pas surcelui de ta vie. C’est cela l’euthanasie, onveut vivre mais pas souffrir par la tortureinfligée par punition sans volonté de nous“guérir”, le traitem<strong>en</strong>t de l’individu étantplus terrible que les causes de la maladie.Bi<strong>en</strong> sûr la métaphore médicale ne fait pasdes prisonniers/prisonnières des “malades”.J’espère être clair ?Cet appel, rewriter, doit être aussi<strong>en</strong>voyé aux associations comme Médecinssans Frontières sur le thème de lasouffrance humaine car, là, ils ont à sedéplacer sur une autre planète et plus surun autre contin<strong>en</strong>t.Tout d’abord — même s’il m’est facilede dire cela du bas de ma petite condamnationprochaine (20 ans au catalogue duCode pénal) et du haut d’un intellectualismeà l’abri d’une telle peine puisquedans mon cas, sauf surprise, elle estimp<strong>en</strong>sable — il y a longtemps que j’att<strong>en</strong>daisun tel mot d’ordre v<strong>en</strong>ant de l’intérieur.Parce que c’est aussi un appel à serassembler autour de cette idée non passur la peine de mort, je le répète, mais surcet adage que mort pour mort autant partir<strong>en</strong> beauté pour fuir la laideur de l’exist<strong>en</strong>cecarcérale.Qu’est-ce que la peine de mort si nouspartons du principe que nous sommestous et toutes mortels, donc condamnésinéluctablem<strong>en</strong>t à mourir ? La peine demort ne devi<strong>en</strong>t plus que le fait atroce del’exécution programmée, la torture de ladate annoncée et le fait de mourir seul etdésespéré, loin de toute humanité universelleet loin de tout Amour familial.La perpétuité est cette certitude mortifère.Voir les murs et savoir, connaître lelieu de son décès. C’est <strong>ici</strong> que ça va sepasser, <strong>en</strong>tre ces quatre murs-là et sous lesyeux de ces hommes-là. Mon cadavre vaêtre pris <strong>en</strong> charge par ces hommes <strong>en</strong>uniforme qui n’<strong>en</strong> ont ri<strong>en</strong> à foutre et nonpas confié aux bons soins des mi<strong>en</strong>s pour(1) La revue l’Envolée, au sous-titre éloqu<strong>en</strong>t “pour <strong>en</strong>finir avec toutes les prisons” relate cette premièremobilisation dans son numéro de juin 2006.Périodique, faite <strong>en</strong> partie par et pour les prisonniers,elle dénonce les dérives du système pénit<strong>en</strong>tiaire.Adresse : 43 rue de Stalingrad 93100 Montreuil. site :http://lejournal<strong>en</strong>volee.free.fr).(2) A.H. B<strong>en</strong>otman est romancier et pamphlétaire. Ilest l’auteur du remarquable roman “Eboueur suréchafaud”, racontant l’<strong>en</strong>fance d’un fils d’immigrédans notre cher pays dans les années 60, cynique etcaustique à souhait. Plus récemm<strong>en</strong>t, il a écrit « Lephilotoon’s » (éd. L’insomniaque), suite d’étonnantsaphorismes sur la justice, la religion, l’état, les écrivains,la prison…(3) Cet article est une suite à celui publié dans Sil<strong>en</strong>ce307, févier 2003, “L’<strong>en</strong>traide plutôt que la répression”de Clara Wichmann, p.27 et 28. On lira aussi avecintérêt la chronique de Jean-Marc Rouillan dans larevue CQFD, BP 70054, 13192 Marseille cedex 20.SILENCE N°33930Octobre 2006


jud<strong>ici</strong>aire?le deuil. Passer, dépouille considéréeordure, des mains des éboueurs de lapénit<strong>en</strong>tiaire à celles des fossoyeurs. Lasolitude, le sil<strong>en</strong>ce, l’effroi, la projectiondu dev<strong>en</strong>ir plus certain que n’importequelle voyance dans une boule de cristal,qui mèn<strong>en</strong>t à la mort de l’homme sont dessouffrances abominables et la peine demort est là-dedans et non plus dans le faitbiologique de mourir puisqu’une fois deplus, à date limitée voire périmée : nousmourrons tous du seul fait de l’uniqueégalité qui existe dans ce monde. Pas demiracle, pas de grâce ! Inutile de rêver oufantasmer.Mourir seul <strong>en</strong> prison voilà l’atomequi conc<strong>en</strong>tre toutes les peines de mort.Le reste est du domaine de la littérature etnon plus de la peine de mort mais desdiverses formes d’exécutions.L’appel des 10 (ou plus) de Clairvauxest primordial car il remet <strong>en</strong> cause ladurée, les “pourvu que ça dure !” et autres“tant que ça dure” via ce placebo aliénantqui lobotomise de son “tant qu’il y a de lavie, il y a de l’espoir”. Véritable escroquerieque les Grecs anci<strong>en</strong>s dans leur sagesseavai<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> compris puisqu’ils considérai<strong>en</strong>tl’Espérance comme un des mauxde la terre et qu’ils l’avai<strong>en</strong>t direct et <strong>en</strong>premier reléguée au fin fond de la boîte dePandore sous le qualificatif de mal.DRLa cellule occupée par Nelson Mandela, <strong>en</strong> Afrique du Sud.C’est cela que font les 10 deClairvaux, ils ouvr<strong>en</strong>t à nouveau la boîtede Pandore et dis<strong>en</strong>t à nos politiques dese foutre au cul leur espérance, qu’elle secasse elle aussi de la boîte où les prisonnierssont <strong>en</strong>terrés tout vifs.L’espoir mène à s’ag<strong>en</strong>ouiller pour laprière. Se débarrasser de cette notion d’espoir,c’est se mettre debout et se conduire<strong>en</strong> mort-vivant et que font tous lesExercice anti-émeute dans une prison américaine.Zombies d’Hollywood et d’ailleurs ? B<strong>en</strong>,pour se régénérer ils bouff<strong>en</strong>t les premiersvivants qu’ils voi<strong>en</strong>t. Les Morts-Vivantsdes prisons sous-<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t (réflexe naturelde “ l’Humanimal ”) qu’ils vont s’<strong>en</strong>pr<strong>en</strong>dre aux premiers qu’ils auront dansleur champ de vision, à savoir les surveillantset ces derniers l’ont bi<strong>en</strong> comprissuite à cette pétition rev<strong>en</strong>dicatrice:“Euthanasiez-nous où nous vous forceronsà le faire <strong>en</strong> faisant ce pour quoi vousnous avez condamné à vie. Ce sera lànotre rédemption”. Lorsqu’on écoute lessurveillants, ils sont dans l’incompréh<strong>en</strong>siontotale car ils argum<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t contrecette pétition le fait que les prisonniers deClairvaux ont tout ce qui leur faut auniveau du confort et même plus qu’euxmêmespauvres surveillants. Et voilà unefois de plus l’antagonisme <strong>en</strong>tre l’être etl’avoir. Entre les prisonniers de Clairvauxet les dét<strong>en</strong>us-sociaux que sont les surveillants(sorte de semi-liberté sociale)..— Une vie pour une vie ! dit ta Justiceréformée du Talion.— Une mort pour une non-vie... répondle courage lucide des 10 de Clairvaux.J’aimerais qu’il ressorte <strong>en</strong> synthèse detout ce fatras littéraire que je vi<strong>en</strong>s d’exposeravec la facilité des personnes qui nesont pas comprises dans le lot des signataires: ce serait juste de soumettre aux 10de Clairvaux le changem<strong>en</strong>t de “peine demort” <strong>en</strong> “euthanasie pénale” afin que ceDRSILENCE N°339 Octobre 200631


Sociétéqui <strong>en</strong> ressorte ne soit pas associé à l’idéedu su<strong>ici</strong>de collectif par désespoir mais belet bi<strong>en</strong> à la p<strong>en</strong>sée de la souffrance partagéepar et dans la torture codifiée, légaliséeet étatique. Ceci dit, je n’ai plus qu’afermer ma gueule et me battre à leurscôtés.A partir d’un trop grand nombre d’années<strong>en</strong> prison : “Les prisonniers et prisonnièressans être innoc<strong>en</strong>ts ne sont pluscoupables des faits qui leurs sont reprochéset pour lesquels ils ont été condamnés”.C’est un paradoxe que les polit<strong>ici</strong><strong>en</strong>sne veul<strong>en</strong>t pas compr<strong>en</strong>dre ? C’estpourtant simple à compr<strong>en</strong>dre lorsque,eux-mêmes, les polit<strong>ici</strong><strong>en</strong>s criminels seDRdis<strong>en</strong>t “responsables mais pas coupables!”Ce paradoxe-là, ils le compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tbi<strong>en</strong> et l’expliqu<strong>en</strong>t tout aussi bi<strong>en</strong> àl’opinion publique ! Une parole portéepar une voix qui a le ton du pouvoir estcompréh<strong>en</strong>sible même hermétiquem<strong>en</strong>tformulée puisque c’est le ton qui prime,mais celle d’un pauvre, <strong>ici</strong> claire et nette,n’est pas <strong>en</strong>t<strong>en</strong>due même si elle a la chanced’être écoutée. Celle des 10 deClairvaux doit être traduite par ceux quisont dehors, afin qu’elle ne soit pas récupérée,transformée et retournée contretous et toutes.Abd-El Hafed B<strong>en</strong>otman ■AppelLes “perpétuités”de Clairvaux réclam<strong>en</strong>tle rétablissem<strong>en</strong>t effectifde la peine de mortA ceux de l’extérieur osant affirmer que la peine de mort estabolie…Sil<strong>en</strong>ce ! On achève bi<strong>en</strong> les chevaux !...Nous, les emmurés vivants à perpétuité du C<strong>en</strong>tre pénit<strong>en</strong>tiairele plus sécuritaire de France (dont aucun de nous ne vautun Papon) nous <strong>en</strong> appelons au rétablissem<strong>en</strong>t effectif de lapeine de mort pour nous.Assez d’hypocrisie ! Dès lors qu’on nous voue <strong>en</strong> réalité àune perpétuité réelle, sans aucune perspective effective de libérationà l’issue de notre peine de sûreté, nous préférons <strong>en</strong>core<strong>en</strong> finir une bonne fois pour toute que de nous voir crever àpetit feu, sans espoir d’aucun l<strong>en</strong>demain après bi<strong>en</strong> plus de 20années de misères absolues. A l’inverse des autres pays europé<strong>en</strong>s,derrière les murs gris de ses prisons indignes, “laRépublique des Lumières et des libertés” de 2006 nous tortureet nous anéantit tranquillem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> toute appar<strong>en</strong>te légalité, “aunom du peuple Français “, <strong>en</strong> nous assénant <strong>en</strong> fonction du climatsocial ou à la faveur d’un fait divers ou <strong>en</strong>core d’échéancesélectorales, mesures répressives sur mesures répressives sur lefondem<strong>en</strong>t du dogme <strong>en</strong> vogue du “tout sécuritaire”... érigé <strong>en</strong>principe premier supplantant tous les autres.Qu’on se rassure : de nos jours, <strong>ici</strong>, même “les mauvaisesherbes ne repouss<strong>en</strong>t plus”. I1 n’y a que le noir et le désespoir.De sur<strong>en</strong>chères <strong>en</strong> sur<strong>en</strong>chères : la machine à broyer l’hommea pris impitoyablem<strong>en</strong>t le pas.A quoi serv<strong>en</strong>t les peines de sûreté qu’on nous inflige quandune fois leur durée dûm<strong>en</strong>t purgée on n’a aucun espoir derecouvrer la liberté ? (depuis l’année 2000 à la Loi Perb<strong>en</strong> II de2005, on a fait mine de s’appliquer à légiférer <strong>en</strong> instituant d<strong>en</strong>ouvelles « juridictions de libération conditionnelle », seulem<strong>en</strong>t,comme hier le ministre de la justice, les juges d’aujourd’huià l’oreille de l’administration nous oppos<strong>en</strong>t... refus surrefus, nous vouant à des durées de dét<strong>en</strong>tion à la Luci<strong>en</strong> Léger).Pourtant sur « la finalité de la peine » l’Etat français,admettant que nous avons vocation de sortir un jour, et s’inscrivantdans le cadre des recommandations du Conseil del’Europe a posé pour principe s’ét<strong>en</strong>dant aux longues peines etaux (700) condamnés à perpétuité que : « L’exécution despeines privatives de liberté (...) a été conçue non seulem<strong>en</strong>tpour protéger la société et assurer la punition du condamnémais aussi pour favoriser l’am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t de celui-ci et préparersa réinsertion » ? En réalité : tout est au châtim<strong>en</strong>t.Combi<strong>en</strong> d’<strong>en</strong>tre nous — du moins pour ceux qui ne sontpas décédés depuis — ont déjà purgé plusieurs années au-delàmême de leur peine de sûreté de 18 ans sans se voir prés<strong>en</strong>terà ce jour une réelle perspective de libération ? Après de tellesdurées de prison tout rescapé ne peut que sortir au mieux sénileet totalem<strong>en</strong>t brisé. En pareil cas, qui peut vraim<strong>en</strong>t se réinsérersocialem<strong>en</strong>t ? En fait, pour toute alternative, commeavant 1981, ne nous reste-t-il pas mieux à trouver plus rapidem<strong>en</strong>tdans la mort notre liberté ?De surcroît, pour nous am<strong>en</strong>er à nous plier à ce sort d’<strong>en</strong>terrévif, on nous a ces dernières années rajouté murs, miradors,grilles <strong>en</strong> acier et maintes autres contraintes. Le tout,pour faire taire toute velléité. assorti de « commandos » de surveillantscasqués, armés et cagoulés, à l’impunité et aux dérivesvainem<strong>en</strong>t dénoncées çà et là, dans l’indiffér<strong>en</strong>ce générale(...n’<strong>en</strong> croyez ri<strong>en</strong> : il y a <strong>ici</strong> une place pour vous et pour vosfils. C’est <strong>en</strong>core plus vrai que jamais à l’heure où l’on préfèresupprimer à tour de bras dans les écoles du pays bi<strong>en</strong> despostes d’instituteurs et d’éducateurs pour <strong>en</strong> lieu et place misersur l’embauche de toujours plus de nouveaux pol<strong>ici</strong>ers et surveillantsde prison et <strong>en</strong> érigeant de nouvelles prisons et autantde QHS, quartiers de haute sécurité). Aussi, parce qu’une sociétédite « démocratique » ne devrait pas se permettre de jouerainsi avec la politique pénale visant à l’allongem<strong>en</strong>t indéfini despeines, selon la conjoncture, l’individu ou les besoins particuliers: quitte à choisir notre mort l<strong>en</strong>te programmée, nousdemandons à l’État français, chantre des droits de l’homme etdes libertés, de rétablir instamm<strong>en</strong>t pour nous tous la peine demort effective.Hakkar Abdelhamid, Gebberh André, Lasselin Bernard,Perrochon Patrick, Milosavjlevic Daniel, Tahir Fakir, RiviereChristian, Dubois Jean-Marie, Tofkaj Tadeuz.SILENCE N°339 Octobre 200632


Commerce équitable■ Tourisme équitable ? Lancé p<strong>en</strong>dantla quinzaine du commerce équitable, <strong>en</strong> maidernier, une “r<strong>en</strong>contre avec les producteursdu commerce équitable” organiséepar les magasins Intermarché… auCosta Rica pour la bagatelle de 1395 €pour huit jours sur place. Avec du kérosèneéquitable ?■ Nature & Progrès rejoint l’appel.L’association Nature & Progrès quifédère de nombreux agriculteurs biologiques,a décidé de rejoindre l’appel lancé parMinga et des associations de commerce équitablepour dénoncer une vision restrictive de ce commerce équitable limitépar un décret gouvernem<strong>en</strong>tal à une seule démarche d’aide aux producteursdu Sud. Nature et Progrès estime que la réflexionsur le commerce équitable rejoint par bi<strong>en</strong> des points laquestion de la production équitable <strong>en</strong> bio avec ledétournem<strong>en</strong>t de s<strong>en</strong>s de l’agriculture biologique par lesgrands circuits de commercialisation. Tous demand<strong>en</strong>tune définition plus vaste qui garantisse que soit équitablel’<strong>en</strong>semble de la filière, c’est-à-dire non seulem<strong>en</strong>tau niveau du producteur, mais égalem<strong>en</strong>t au niveau dela commercialisation. Nature & Progrès,68, boulevard Gambetta, 30700 Uzès, tél : 04 66 03 23 40.■ Les Verts europé<strong>en</strong>s se tromp<strong>en</strong>t. Les Verts europé<strong>en</strong>s ont faitadopter par le parlem<strong>en</strong>t, le 6 juillet dernier, une résolution qui favoriseau niveau europé<strong>en</strong> la plate-forme FLO-Max Havelaar et ignore superbem<strong>en</strong>tles débats <strong>en</strong>gagés <strong>en</strong> France et dans d’autres pays europé<strong>en</strong>scritiquant la dérive actuelle de cette plate-forme. Les eurodéputés Vertsfrançais ont voté ce texte. Alain Lipietz, interrogé par Politis, estimemême que “c’est un très bon rapport, contre lequel s’est battu la droite,et qui grâce aux conseils des ONG prés<strong>en</strong>tes à Bruxelles, permet degrosses avancées”. Il estime que cela évitera les dérives du côté desgrandes <strong>en</strong>treprises qui pourrai<strong>en</strong>t lancer leurs propres labels. Les associationsfrançaises regroupées dans Minga ont écrit aux eurodéputéspour leur demander de revoir leur position, leur rappelant que FLO-Max-Havelaar sert justem<strong>en</strong>t de justification aux grandes surfacespour s’afficher comme équitables <strong>en</strong> v<strong>en</strong>dant un produit sur milleavec l’image de Max Havelaar.Des jouetspour MacDoLes jouets offerts dans lesMacDo sont fabriqués <strong>en</strong> Chine…dans des conditions déplorables.Alors que la loi chinoise limit<strong>en</strong>ormalem<strong>en</strong>t le temps de travailà 40 h hebdomadaires, l’usineH<strong>en</strong>gli qui fait ces jouets fait travaillerses salariés six jours sursept, onze heures par jour. Endécembre 2005, une associationChina Labor Watch r<strong>en</strong>dait l’affairepublique. Fin juillet 2006,une révolte éclate dans l’usinepour demander le respect deslois. Une c<strong>en</strong>taines de gardes privéssont alors <strong>en</strong>voyés par ladirection pour contrer le millierd’ouvriers. De nombreux ouvriersont été blessés, arrêtés ou lic<strong>en</strong>ciés.A Noël, évitez les jouets“made in China”.C H I N EReboisem<strong>en</strong>tLa forêt recule partout <strong>en</strong> Asie…sauf <strong>en</strong> Chine où le gouvernem<strong>en</strong>ta lancé un vaste programme dereboisem<strong>en</strong>t. Un, million de personnestravaill<strong>en</strong>t à cette tâchequi, d’<strong>ici</strong> 2020 doit faire passerla surface boisée du pays de18 % à 23 %. Malgré un ultralibéralismeéconomique, cettemesure de protection de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>test unique au mondepar son ampleur.T I M O RBatailledu gazAprès 27 ans de résistance et200 000 morts (soit 20% dela population), le Timor Ori<strong>en</strong>tala obt<strong>en</strong>u, <strong>en</strong> 2002, son indép<strong>en</strong>dancevis-à-vis de l’Indonésie.A l’époque, l’Australie espéraitpouvoir <strong>en</strong>suite développer une“coopération” avec les nouveauxdirigeants et obt<strong>en</strong>ir des autorisationspour exploiter le gaz prés<strong>en</strong>tdans les eaux territoriales duTimor. Mais le gouvernem<strong>en</strong>t souhaitantrester indép<strong>en</strong>dant,l’Australie a cherché à r<strong>en</strong>verserle gouvernem<strong>en</strong>t… d’où lesheurts actuels. Partout, lesgrandes puissances sont prêtesà tout pour se procurer leurénergie.Nord/SudInde :interdictionde Coca-Colaet Pepsi-ColaLes mouvem<strong>en</strong>ts populaires quidénonc<strong>en</strong>t les pompages d’eauabusifs par les usines Coca-Colaet Pepsi-Cola ont obt<strong>en</strong>u débutaoût l’arrêt des usines et de lacommercialisation dans cinqEtats du pays. Fin août, deuxEtats (Le Gujarat, Etat de la côteoccid<strong>en</strong>tale et le Madhya Pradeshsitué <strong>en</strong> plein c<strong>en</strong>tre du pays) ontmaint<strong>en</strong>u l’interdiction dans lesécoles et les administrationsaprès avoir fait constater que lesboissons gazeuses sont souv<strong>en</strong>tpolluées par les pest<strong>ici</strong>des.B R É S I LMeurtresd’Indi<strong>en</strong>sLe Brésil de Lula est bi<strong>en</strong> celuides grands propriétaires et noncelui des minorités. Il y a eu38 Indi<strong>en</strong>s assassinés <strong>en</strong> 2005,un record depuis onze ans. Lulaqui avait promis de légaliser lesterritoires indi<strong>en</strong>s <strong>en</strong> a bi<strong>en</strong> off<strong>ici</strong>alisécinq <strong>en</strong> 2005, mais ri<strong>en</strong>n’est fait pour que la loi soit<strong>en</strong>suite respectée. Début avril,de nombreux représ<strong>en</strong>tants destribus indi<strong>en</strong>nes d’Amazonie ontconvergé à Brasilia pour camperp<strong>en</strong>dant trois jours devant le parlem<strong>en</strong>tdu pays. Les Indi<strong>en</strong>sdénonc<strong>en</strong>t la politique de Lula,le présid<strong>en</strong>t qui aura le moinsfait <strong>en</strong> faveur des Indi<strong>en</strong>s, malgréses promesses initiales.DoleDerrière l’écran de fuméeDole est une multinationale qui v<strong>en</strong>d plus de 200 variétés de fruits,légumes et fleurs à travers le monde. Leader mondial de la banane,Dole se targue d’avoir des standards sociaux et <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux élevés.Pour cela, la firme n’a pas hésité à créer ses propres organismes de certification,à multiplier les installations modèles pour les visiteurs… et à continuerailleurs à exploiter son personnel. Syndicalistes et associations se sontunis pour réaliser un petit docum<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>tant la réalité des choses :liberté syndicale restreinte, lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>ts et rembauche à un salaire inférieur,salaires bas, conditions de travail excessivem<strong>en</strong>t dures, heures supplém<strong>en</strong>tairesjamais payées, emplois précaires, trafic d’influ<strong>en</strong>ce dans lemonde politique au Costa Rica pour s’assurer que les responsables ferm<strong>en</strong>tles yeux sur les pratiques illégales, utilisation de sous-traitants ayant descomportem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>core pires, pollutions par les pest<strong>ici</strong>des… La brochureest disponible contre 5 € auprès d’Orcades, 6 bis, rue Albin-Haller, zoneRépublique II, 86000 Poitiers, tél : 05 49 41 49 11.SILENCE N°339 Octobre 200633


PavillonsEspace urbain, transportsLa maîtrise de la mobilité urbaine est peu abordée par les responsablespolitiques. Il est pourtant urg<strong>en</strong>t d’agir non seulem<strong>en</strong>t sur la tarificationdes déplace m<strong>en</strong>ts mais aussi sur l’aménagem<strong>en</strong>t de l’espace, afin de réduirele volume des trafics et de rééquilibrer leur répartition modale.Les exemples de l’Alle magne et des Pays-Bas montr<strong>en</strong>t qu’il est possiblede les mettre <strong>en</strong> pratique avec succès.Pourquoi l’habitat individuel isoléat tire-t-il autant les Français, etpourquoi la perspective d’une d<strong>en</strong>sificationde la ville existante est-ellegénéralem<strong>en</strong>t si mal ac ceptée ? Le manqued’information urbanistique, <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taleet économique joue un rôleess<strong>en</strong>tiel.La maison individuelleplébiscitée ?Selon le C<strong>en</strong>tre de recherche pourl’étude et l’observation des conditions devie (CREDOC), la maison individuelle(elle représ<strong>en</strong>te les deux tiers des loge -m<strong>en</strong>ts neufs construits chaque année) estune “aspiration quasi-unanime”, souhai -tée par 82 % des Français, car elle sym -bolise le logem<strong>en</strong>t sur mesure, des pro -blèmes de bruit et de voisinage réduits, lejardin. Mais peut-on se cont<strong>en</strong>ter de ceconstat et accepter un étalem<strong>en</strong>t ur baincatastrophique ?Qu’il s’agisse de transport ou de loge -m<strong>en</strong>t, l’attirance pour la solution indivi -duelle n’est pas une donnée de la nature,elle est conditionnée par les politiquesLa ville durableDRLotissem<strong>en</strong>t typiquem<strong>en</strong>t “breton” !publiques. La fascination des Françaispour la maison individuelle serait moinsmarquée si on leur proposait de choisir<strong>en</strong>tre un habitat individuel périphérique,avec les difficultés associées de déplace -m<strong>en</strong>t automobile (temps perdu, fatigue,risques d’accid<strong>en</strong>t, coût financier) et unlogem<strong>en</strong>t urbain (petit immeuble ou maisonde ville avec jardin à l’arrière) de qualité,<strong>en</strong> particulier bi<strong>en</strong> insonorisé, etsitué dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t attractif :circulation réduite, commerces, serviceset activités culturelles proches.La ville durable doit être :• compacte, ce qui suppose une maîtrise de l’ext<strong>en</strong>sion périphérique à faible d<strong>en</strong>sitéde population, dévoreuse d’espace et source de trafic automobile ;• polyc<strong>en</strong>trique et mixte (sans ségrégation spatiale trop marquée de l’habitat, des acti -vités, des services) afin de limiter et faciliter les déplacem<strong>en</strong>ts internes ;• verte, irriguée par un réseau d’espaces verts et une voirie paisible, donc susceptiblede ret<strong>en</strong>ir ses habitants ;• juste, ce qui implique un certain équilibre social <strong>en</strong>tre quartiers ;• belle, sans grands <strong>en</strong>sembles des Tr<strong>en</strong> te Glorieuses, mais avec des constructionsvariées de qualité, la maison individuelle n’étant pas exclue.La ville durable ne rejette pas la voiture, mais elle donne toute leur chance et touteleur place aux transports collectifs et aux modes non motorisés.H<strong>en</strong>ri Martin ■FNAUT LorraineMarché de dupesD’après le groupe Recherches straté -giques du PREDIT, de 1982 à 1994, la distance<strong>en</strong>tre logem<strong>en</strong>t et c<strong>en</strong>tre-ville a augm<strong>en</strong>téde 12 % et les déplacem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>trebanlieue et périphérie de 79 % <strong>en</strong> kilomètresparcourus.“Cette évolution a créé une dép<strong>en</strong>danceà la voiture qui, d’objective, devi<strong>en</strong>tsociale et psychologique. Le mythe de laville à la campagne condamne souv<strong>en</strong>t leshabitants à vivre dans des zones mal définieset mal commodes. L’achat d’un terrainà bâtir bon marché, stimulé par les prêts àtaux zéro, se révèle parfois un marché dedupes. Une étude de l’INRETS (Polacchiniet Orfeuil, 1998) établit que la dép<strong>en</strong>seglobale loge m<strong>en</strong>t + transport <strong>en</strong> Ile-de-France représ<strong>en</strong>te 33 % des rev<strong>en</strong>us pourun ménage habitant <strong>en</strong> zone c<strong>en</strong>tralecontre 52 % <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne pour un ménagehabitant <strong>en</strong> périphérie (59 % pour lesaccédants à la propriété)”.Plus précisém<strong>en</strong>t, la part du rev<strong>en</strong>ucon sacrée au logem<strong>en</strong>t, loyer ou remboursem<strong>en</strong>t d’emprunt, est de 27 % ;elle varie peu d’une zone à l’autre malgréles différ<strong>en</strong>ces importantes du coût dulogem<strong>en</strong>t. Par contre, la dép<strong>en</strong>se liée auxdéplacem<strong>en</strong>ts quotidi<strong>en</strong>s varie énormém<strong>en</strong>td’une zone à l’autre sous l’effet detrois facteurs : la taille de la famille, plusélevée <strong>en</strong> périphérie ; la distance moy<strong>en</strong>neparcourue par les habi tants de plus de6 ans (10 km dans la zone c<strong>en</strong>trale, 24 kmdans la zone la plus exc<strong>en</strong> trée) ; le rev<strong>en</strong>umoy<strong>en</strong> des ménages, plus faible <strong>en</strong> périphérie.Cette dép<strong>en</strong>se n’est que de 6 % àParis, elle atteint 26 % <strong>en</strong> péri phérie (et30 % pour les accédants à la propriété).Selon l’urbaniste Marc Wiel, “<strong>en</strong>moins de dix ans, un ménage périurbainpaye <strong>en</strong> déplacem<strong>en</strong>ts la différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>trele prix du terrain qu’il a acheté et celui duterrain <strong>en</strong> frange d’agglomération qu’il n’apas acheté”.SILENCE N°339 34Octobre 2006


et <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tIntuition trompeuseA Paris, la d<strong>en</strong>sité moy<strong>en</strong>ne est de 500habitants par hectare dédié à l’habitat, de130 <strong>en</strong> petite couronne, et de 45 <strong>en</strong> grandecouronne.• Dans un quartier haussmanni<strong>en</strong> typi -que, la d<strong>en</strong>sité est forte : 300 logem<strong>en</strong>tssoit 500 habitants/hectare (logem<strong>en</strong>tsrépartis sur 6 niveaux ; emprise des bâtim<strong>en</strong>tsau sol 75 %) mais l’impression ded<strong>en</strong>sité est acceptable.• La d<strong>en</strong>sité est plus faible dans un grand<strong>en</strong>semble (tours, barres) : 115 logem<strong>en</strong>tset 350 habitants (15 niveaux ; 15 %).• Dans un quartier de maisons de villeaccolées, elle est comparable à celle d’ungrand <strong>en</strong>semble : 104 logem<strong>en</strong>ts et 218ha bitants (2 niveaux ; 50 %).• Enfin dans un pavillonnaire groupé, elleest de 12 logem<strong>en</strong>ts et 34 habitants (2 ni -veaux ; 11 %).DRLotissem<strong>en</strong>ts et voies d’accès.Ces chiffres confirm<strong>en</strong>t qu’on peutd<strong>en</strong>sifier sans pour autant bétonner et<strong>en</strong>tasser dans de grands <strong>en</strong>sembles invivables.Le principede d<strong>en</strong>sitéPour développer l’usage du transportcol lectif, on peut construire de nouvelleslignes pour les habitants mal desservis,ou pas du tout ; ou inciter habitantset <strong>en</strong>treprises à s’installer là oùexist<strong>en</strong>t déjà des transports collectifsperformants, c’est-à-dire d<strong>en</strong>sifierles tissus urbains les mieux desservis.La seconde méthode ne coûte ri<strong>en</strong> <strong>en</strong>investissem<strong>en</strong>t et apporte au contrairedes recettes au système de transport.La meilleure énergie est celle que l’onéco nomise. De même, le meilleur déplacem<strong>en</strong>test d’abord celui que l’on économiseou au moins qu’on raccourcit.D<strong>en</strong>sifier la ville, c’est à la fois raccourcirles distances et permettre de les par courirpar des modes moins énergivores quel’automobile. Ce “principe de d<strong>en</strong>sité”est sans doute plus utile que le principede précaution pour ori<strong>en</strong>ter l’action,même si le milieu écolo-associatifa le plus grand mal à l’admettre.Yves Egal ■AUT ParisCertains parl<strong>en</strong>t de “béton vert”.DRMéfaits de l’étalem<strong>en</strong>tL’aspiration à la maison individuelleau milieu d’un grand terrain est trop souv<strong>en</strong>trelayée par les décideurs poli tiques,qui ferm<strong>en</strong>t les yeux sur ses con séqu<strong>en</strong>cescollectives, <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales etéconomiques, très lourdes.D’après la Fédération nationale dessociétés d’aménagem<strong>en</strong>t foncier et d’établissem<strong>en</strong>trural, l’ext<strong>en</strong>sion des banlieueset la périurbanisation des campagnesprovoque une consommationeffrénée d’espace : quand la populationcroît de 3 %, les surfaces urbanisées aug -m<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t de 20 %. A Nantes, <strong>en</strong>tre 1960et 2002, la population a augm<strong>en</strong>té de54 % et la surface urbanisée de 220 %.Chaque année, on détruit de ce fait<strong>en</strong>viron 60 000 hectares de terres agricoles.De 1988 à 2000, la surface agricoleutile a diminué de 720 000 hectares sur29 millions. En 2004, il s’est construitplus de 190 000 maisons in dividuelles <strong>en</strong>France, soit 3 % de plus qu’<strong>en</strong> 2003.D’après l’IFEN, plus de 60 % de lapopulation française vit dans les pôlesurbains, zones où le bâti est continu et oùon trouve plus de 5000 emplois. La surfa-SILENCE N°33635Juin 2006


Pavillonsce des communes périurbaines, zo nesd’influ<strong>en</strong>ce de ces pôles, a augm<strong>en</strong>té de50 % <strong>en</strong>tre 1990 et 1999.L’ext<strong>en</strong>sion spatiale de l’habitat peutconduire à une imperméabilisation desols de grande valeur agronomique etaugm<strong>en</strong>ter les risques d’inondation.L’habitat ext<strong>en</strong>sif, typique du “laisserfaire”<strong>en</strong> matière de gestion de l’espace,est très gros consommateur d’énergie. Ilgénère par ailleurs des dép<strong>en</strong>ses très élevées<strong>en</strong> aménagem<strong>en</strong>t et <strong>en</strong> exploitationdes réseaux : voirie et transport collectifrégulier bi<strong>en</strong> sûr, mais aussi courantsélectriques forts et faibles, ramassage scolaire,chauffage, <strong>en</strong>lèvem<strong>en</strong>t des ordures,égouts...Sur les terres agricoles proches desgrandes villes sont conc<strong>en</strong>trées de peti tesexploitations, maraîchères et horti coles,créatrices d’emplois : une exploi tationhorticole emploie <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne plus de 4UTA (unités travail année), contre 1,5pour un élevage bovin et 1,3 pour unegrande exploitation de céréa les. Mais lasurface occupée par les petites exploitationspériurbaines a dimi nué de plus de30 % <strong>en</strong>tre 1990 et 1999 dans toutes lesrégions hormis la Haute-Normandie.La remarquable politique urbaine desPays-Bas et de l’Allemagne doit nous inciterà réfléchir à d’autres manières de nousloger.Jean Sivardière ■FNAUTFNAUT, Fédération nationale des associationsd’usagers des transports, 32, rue Raymond-Losserand, 75014 Paris, tél : 01 43 35 02 83.L’exemple des Pays-BasLes Pays-Bas sont connus pour leurs remarquables compét<strong>en</strong>ces<strong>en</strong> aménagem<strong>en</strong>t de l’espace. Dès les an nées 60, ilsont élaboré une politique “contre-t<strong>en</strong>dancielle” <strong>en</strong> faveur d’uneville moins consommatrice d’espace et moins génératrice detrafic automo bile.Cette politique, fortem<strong>en</strong>t sout<strong>en</strong>ue par l’Etat et les provinces,repose sur plusieurs principes complém<strong>en</strong>taires, mis <strong>en</strong>œuvre simultaném<strong>en</strong>t pour favoriser vélo et transport collectif.La d<strong>en</strong>sification des zonesurbai nes c<strong>en</strong>tralesNéerlandais et Alle mands sav<strong>en</strong>t exploiter au mieux les ressourcesfoncières disponibles et fai re de l’urbanisme à la foisraisonnable m<strong>en</strong>t d<strong>en</strong>se et agréable à vivre avec des maisons deville et petits immeubles. La d<strong>en</strong>sité obt<strong>en</strong>ue est 5 à 6 fois supé -rieure à celle de nos grandes banlieues périphériques, et 3 foisinférieure à celle d’un quartier haussmanni<strong>en</strong>.La d<strong>en</strong>sité élevée est accompagnée d’une revalorisation dupatrimoine historique et d’une grande qualité ar chitecturaledes espaces libérés par la réduction du trafic motorisé individuelet du stationnem<strong>en</strong>t de surface.La déconc<strong>en</strong>tration groupéeou polyc<strong>en</strong>tralitéElle vise à réduire la di lapidation foncière et la dép<strong>en</strong>danceautomobile <strong>en</strong> créant des nœuds ur bains ou noyaux de croissanceurbaine privilégiée. On facilite l’accès aux ser vices et auxéquipem<strong>en</strong>ts collectifs <strong>en</strong> développant ces c<strong>en</strong>tres secondaires<strong>en</strong> des lieux prés<strong>en</strong>tant une bonne accessibilité par transportcollectif.On peut <strong>en</strong> particulier regrouper des activités générant destrafics éle vés (bureaux, commerces, services, ad ministrations,cinémas...) autour des gares urbaines ou périurbaines.D’autres critèresLa structuration de la ville se fait par les axes lourds detransport collectif re liant les noyaux d<strong>en</strong>ses.La mixité des fonctions urbaines vise à équilibrer l<strong>en</strong>ombre des logem<strong>en</strong>ts et des emplois à différ<strong>en</strong>tes échelles territoriales.La ville compacte ou ville aux courtes distances vise à ré -duire la consommation foncière et la mobilité, notamm<strong>en</strong>tautomobile, tout <strong>en</strong> respectant la demande d’accession à la propriétéindividuelle. Ce concept a été mis <strong>en</strong> oeuvre à Groning<strong>en</strong>et Delft (Pays-Bas) et Graz (Autriche).La dissuasion des développem<strong>en</strong>ts urbains périphériques,lotissem<strong>en</strong>ts et grandes surfaces commerciales, se fait par desmesures réglem<strong>en</strong>taires et fiscales. Des frontières nettes sontmaint<strong>en</strong>ues <strong>en</strong>tre ville et campagne.Une cité modèleL’exemple de Hout<strong>en</strong>, ville nouvelle de 30 000 habitantsimplantée à la périphérie d’Utrecht (530 000 habitants), estparticu lièrem<strong>en</strong>t instructif.Parfait exemple de déconc<strong>en</strong>tration groupée, la localité aété construite autour d’une gare ferroviaire d’où les habitantspeuv<strong>en</strong>t accéder <strong>en</strong> dix minutes au c<strong>en</strong>tre d’Utrecht.Ville compacte, elle a été imaginée et organisée <strong>en</strong> fonctionde l’accessibilité de son c<strong>en</strong>tre par des moy<strong>en</strong>s non motorisés.La ville recouvre un ovale d’<strong>en</strong>viron 3 km sur 2, délimitépar une rocade routière de 8,6 km. Les dim<strong>en</strong>sions de l’ovaleont été planifiées à l’échelle du cycliste. Le transit automobileest strictem<strong>en</strong>t interdit, l’accès à un quartier ou lotissem<strong>en</strong>tn’étant possi ble <strong>en</strong> voiture que par une porte unique de puis larocade. Aller d’un quartier à l’autre pr<strong>en</strong>d moins de temps àvélo qu’<strong>en</strong> voiture <strong>en</strong> empruntant la rocade.90 % des usagers du train vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à la gare, située à proximitéimmédiate du c<strong>en</strong> tre, à pied ou à vélo : la distance maximaleà parcourir depuis le dom<strong>ici</strong>le est <strong>en</strong> effet de 1,5 km.Tous les services publics (administrations, écoles, bibliothèques,équipem<strong>en</strong>ts sportifs) ont été implantés dans le c<strong>en</strong>treou le long des voies cyclables et chemins piétons qui sillonn<strong>en</strong>tla ville.19 % des achats s’effectu<strong>en</strong>t <strong>en</strong> voiture contre 28 % dansles c<strong>en</strong>tres urbains néer landais de taille comparable.Les écoles sont ouvertes sur les chemins, espaces verts etcours d’eau. Les par<strong>en</strong>ts laiss<strong>en</strong>t sans crainte leurs <strong>en</strong>fantsjouer autour des logem<strong>en</strong>ts.On constate que la qualité de vie est in comparable danscette ville sans voitures : sécurité, sil<strong>en</strong>ce, prés<strong>en</strong>ce de la natureau cœur de la ville, convivialité. La mixité sociale est favoriséecar la ville attire des familles, des personnes âgées, deshandica pés moteurs et des catégories sociales non motorisées.d’après un article de Guy Baudelle ■géographe de l’université R<strong>en</strong>nes 2.SILENCE N°339 Octobre 200636


Non-viol<strong>en</strong>ceL’action non-viol<strong>en</strong>te,ça s’appr<strong>en</strong>d!Voler une voiture, organiser un trafic de cocaïne, égorger des civilsdans un village d’Algérie ou d’Afghanistan, bombarder une ville…cela s’appr<strong>en</strong>d. Alors que nous reconnaissons facilem<strong>en</strong>t que la viol<strong>en</strong>cerequiert un appr<strong>en</strong>tissage, nous avons du mal à admettre qu’il <strong>en</strong> vade même pour l’action non-viol<strong>en</strong>te.Il existe d’excell<strong>en</strong>ts livres sur la nonviol<strong>en</strong>ce.On ne perd jamais sontemps à <strong>en</strong> lire. Mais ri<strong>en</strong> ne remplacel’action non-viol<strong>en</strong>te, dans la rue, pourpr<strong>en</strong>dre consci<strong>en</strong>ce des pot<strong>en</strong>tialitéséthiques et politiques de cette formidablepuissance d’action initiée par Gandhi.C’est d’ailleurs probablem<strong>en</strong>t l’actiondirecte non-viol<strong>en</strong>te, <strong>en</strong> plein jour et àvisage découvert, qui manque le plus auxpolitologues, psychologues, sociologues…,car il n’ont, le plus souv<strong>en</strong>t, pas<strong>en</strong>core découvert que Gandhi a déployéprogressivem<strong>en</strong>t son éthique politiquegrâce aux <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts qu’il retirait deses actions directes : grève de la faim,boycott, désobéissance civile…Si la non-viol<strong>en</strong>ce, de nos jours, a<strong>en</strong>core du mal à être re-connue commeune force d’action efficace dans les luttessociales, cela ne vi<strong>en</strong>t-il pas du fait quebi<strong>en</strong> peu de ces luttes se réclam<strong>en</strong>t expl<strong>ici</strong>tem<strong>en</strong>tde la non-viol<strong>en</strong>ce ? Il est vraique les choses boug<strong>en</strong>t depuis quelquestemps avec des écologistes, les Faucheursvolontaires, le Collectif des déboulonneurs…Intéressons-nous à ce dernier,apparu sur la scène publique fin 2005.Du côté desdéboulonneurs de pubAubert 1D photoManifestation anti-publ<strong>ici</strong>té à Paris.Le propre d’une action non-viol<strong>en</strong>teest d’avoir un « objectif précis, limité etatteignable » (1). C’est ce que le Collectifdes déboulonneurs semble avoir bi<strong>en</strong> dégagé,mais notons au passage que cela lui apris plusieurs mois de travail. Vo<strong>ici</strong> doncque ce Collectif s’est promis de “déboulonnerla publ<strong>ici</strong>té, c’est-à-dire de la fairetomber de son piédestal, de détruire sonprestige” (2), <strong>en</strong> exigeant une refonte dela loi de 1979 sur l’affichage dans l’espacepublic, pour que celui-ci ne dépasse pas50 x70 cm et qu’il soit limité à des dispositifsde 2 m 2 , avec une d<strong>en</strong>sité raisonnable,<strong>en</strong> fonction du nombre d’habitants.Cette nouvelle réglem<strong>en</strong>tation, si elle voitle jour, impliquera donc le démontage deshideux dispositifs publ<strong>ici</strong>taires de 4 x 3m,et la disparition des affiches actuelles surles mobiliers urbains qui n’ont de cessed’agresser les piétons, <strong>en</strong> leur vantant lesbi<strong>en</strong>faits d’une société de consommationpern<strong>ici</strong>euse pour l’esprit, l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,la sociabilité et le porte monnaie !Vouloir gagner sur cet objectif-là estun vrai défi ! Pour y parv<strong>en</strong>ir, desgroupes locaux d’activistes intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tdéjà dans plusieurs villes (Paris, Rou<strong>en</strong>,Lyon, Montpellier, Montauban, Le Mans,Anduze, Lille…), le quatrième v<strong>en</strong>dredi,samedi ou dimanche de chaque mois.Lors de cette action, qui se réclame expl<strong>ici</strong>tem<strong>en</strong>tde la non-viol<strong>en</strong>ce, un ou deuxactivistes écriv<strong>en</strong>t des graffitis antipubl<strong>ici</strong>tairesà la bombe de peinture sur un ouplusieurs panneaux 4 x3m. Seuls les barbouilleurs,ceux qui bomb<strong>en</strong>t les panneaux,commett<strong>en</strong>t un délit. Ils sont leplus souv<strong>en</strong>t arrêtés et conduits au com-(1) Voir Jean-Marie Muller, Dictionnaire de la non-viol<strong>en</strong>ce,Gordes, Le Relié, coll. Le Relié poche, 2005, 12 €(2) Lire le Manifeste du Collectif des déboulonneurs,un quatre pages illustré par Lécroart, disponible gratuitem<strong>en</strong>tsur le site www.deboulonneurs.org. Ce sitepermet égalem<strong>en</strong>t de visionner les actions non-viol<strong>en</strong>tesde désobéissance civile qui ont lieu maint<strong>en</strong>antdans de plus <strong>en</strong> plus de villes, mais aussi de lire desrécits d’actions, d’<strong>en</strong>trer <strong>en</strong> contact avec des groupeslocaux. Toute personne désirant créer un groupe localdu Collectif des déboulonneurs dans sa ville est invitéeà demander les “Fiches pratiques”, <strong>en</strong> écrivant :Coordination nationale du Collectif des déboulonneurs,24 rue Louis Blanc, 75010 Paris (joindre deux eurosminimum <strong>en</strong> timbres, merci !)SILENCE N°339 Octobre 200637


Non-viol<strong>en</strong>cemissariat où ils s’empress<strong>en</strong>t de fairem<strong>en</strong>tionner sur leur déposition qu’ils ontcommis un acte non-viol<strong>en</strong>t de désobéissancecivile, à visage découvert et augrand jour, dont ils se port<strong>en</strong>t responsables.Jean-François L<strong>en</strong>oir et Geoffroy,barbouilleurs du Collectif des déboulonneursde Montpellier, ont été les premiersà avoir eu un procès <strong>en</strong> correctionnelle, le27 juin, avec le beau ret<strong>en</strong>tissem<strong>en</strong>tnational que l’on sait.Dans les actions du Collectif desdéboulonneurs, la désobéissance civile neconcerne que les barbouilleurs. Ceux-civeul<strong>en</strong>t tous avoir des procès ! Il n’y apas de meilleure pub pour l’antipub qu’unprocès où sont jugés des activistes antipubl<strong>ici</strong>tairesnon-viol<strong>en</strong>ts. Car la non-viol<strong>en</strong>cesait inverser les choses ; c’est lapubl<strong>ici</strong>té qui est mise <strong>en</strong> débat lors d’unprocès où comparaiss<strong>en</strong>t des barbouilleursde ce Collectif.Alors que les viol<strong>en</strong>ts cherch<strong>en</strong>t leplus souv<strong>en</strong>t à ne pas se faire repérer,pour échapper aux conséqu<strong>en</strong>ces de leursactes, les partisans de la non-viol<strong>en</strong>ceagiss<strong>en</strong>t à visage découvert. Lors desactions m<strong>en</strong>suelles des déboulonneurs,les spectateurs doiv<strong>en</strong>t être nombreux. Ilsfont l’événem<strong>en</strong>t, tout <strong>en</strong> ne risquant ri<strong>en</strong>au regard de la police et des tribunaux.Une actionnon-viol<strong>en</strong>te,ça se prépare !Comm<strong>en</strong>t conduire au préalable lesréunions de préparation ? Comm<strong>en</strong>t s’ypr<strong>en</strong>dre pour que tout le monde se s<strong>en</strong>teécouté et respecté ? Comm<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>dreles décisions et résoudre les inévitablespetits conflits ? Cela s’appr<strong>en</strong>d ! Il n’y ari<strong>en</strong> de plus lam<strong>en</strong>table que des réunionsd’où des personnes repart<strong>en</strong>t déçues,aigries… Ensuite les pseudo-animateursont l’impertin<strong>en</strong>ce de demander pourquoiil n’y a pas plus de monde lors desréunions suivantes !Lors d’une réunion de déboulonneurs,vi<strong>en</strong>t le choix des panneaux à barbouiller,les contacts à établir avec la presse,la répartition des rôles qui se déploierontsur le lieu de l’action : médiateurpolice, photographe, orateur sur tabouret,distributeur de tracts, et autres animateurs...Tout cela doit se préparer sereinem<strong>en</strong>tet joyeusem<strong>en</strong>t. Mais n’allons surtoutpas croire qu’il est facile, parexemple, de distribuer un tract à un piétonou un automobiliste. Autant resterchez soi que de distribuer des tractscomme un automate pourrait le faire,sans regarder aimablem<strong>en</strong>t les personnes,sans leur adresser un petit mot humoristique,sans être préparé à ne pas répondreaux év<strong>en</strong>tuelles provocations. Oui, mêmeune distribution de tract, cela s’appr<strong>en</strong>d,<strong>en</strong> groupe, lors d’exercices pratiques. Il <strong>en</strong>va de même pour tous les rôles, avec desmises <strong>en</strong> situation pratique.Le candidat barbouilleur se doit d’être<strong>en</strong> formation perman<strong>en</strong>te. Comm<strong>en</strong>tréagir si la police lui confisque son escabeau,le laisse moisir <strong>en</strong> garde à vue… ?Et que fera-t-il quand les afficheurs lui<strong>en</strong>verront des gros bras de la CGT commeceux travaillant à la Cogema et qui ontnaguère perturbé avec viol<strong>en</strong>ce des manifsantinucléaires ? Tout cela se prépare àl’avance, avec toujours la même problématique: comm<strong>en</strong>t être non-viol<strong>en</strong>t avecdes personnes qui ne le sont pas ?Puis vi<strong>en</strong>t le jour du barbouillage !La vérité est que si le groupe local rassemblequarante personnes, c’est que quarantepersonnes se retrouv<strong>en</strong>t au lieu dur<strong>en</strong>dez-vous avec les tripes plus ou moins<strong>en</strong> bataille. S’exposer dans une manifestationnon-viol<strong>en</strong>te, même bi<strong>en</strong> préparée,<strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre toujours quelques appréh<strong>en</strong>sions.Même l’activiste habitué à ce g<strong>en</strong>rede pratique va lui aussi avoir à gérer desdoutes et des peurs, exactem<strong>en</strong>t commel’acteur de théâtre qui, <strong>en</strong> fin de carrière,a <strong>en</strong>core l’estomac noué avant d’<strong>en</strong>trer <strong>en</strong>scène. Le barbouilleur va-t-il réussir songraffiti perché à six mètres du sol ?Comm<strong>en</strong>t vont réagir les passants ? Queva faire la police ? Que vont dire les journalistesde France 3, ceux de la presseécrite ?Quand un barbouilleur a été plaquéau sol et m<strong>en</strong>otté, à Paris, le 26 mai, soncomportem<strong>en</strong>t est resté exemplaire :calme, aucune injure, maîtrise de soi… Ilétait rôdé à ce g<strong>en</strong>re de situation qui restecep<strong>en</strong>dant fort désagréable ! Le plus souv<strong>en</strong>tla police n’arrête que les barbouilleurs.Aucun spectateur, dans aucuneville, n’a <strong>en</strong>core été conduit au commissariatde police.Comm<strong>en</strong>t réagir quand un copainbarbouilleur est porté par quatre pol<strong>ici</strong>ersdans le fourgon cellulaire ? Applaudirpeut être une bonne réponse, car d’abordcela <strong>en</strong>courage le barbouilleur et calmeles pol<strong>ici</strong>ers, et <strong>en</strong>suite tout applaudissem<strong>en</strong>tdédramatise une situation. Onobti<strong>en</strong>t exactem<strong>en</strong>t l’inverse avec parexemple le slogan “Police partout, justic<strong>en</strong>ulle part”, même si certains estim<strong>en</strong>tqu’il exprime une vérité ! Non seulem<strong>en</strong>tles passants et la presse s’empresserai<strong>en</strong>tde mettre alors le projecteur sur le côtéanti-flic de la manif, alors qu’elle avait étéconçue pour que tous les projecteurssoi<strong>en</strong>t braqués sur les méfaits de l’invasionpubl<strong>ici</strong>taire et la logique de l’actionnon-viol<strong>en</strong>te. Les adversaires des déboulonneursne sont pas les pol<strong>ici</strong>ers mais lesannonceurs et les afficheurs. Ceux-cidép<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t chaque année un budgetproche de celui du Ministère de laDéf<strong>en</strong>se nationale, somme qui du reste estpayée par le consommateur, tel un impôtbi<strong>en</strong> caché (3).Qu’elle va être l’attitude du barbouilleurau commissariat, comm<strong>en</strong>t va-tilrépondre aux questions qui vont lui êtreposées lors de sa garde à vue ? Tout celase travaille avant l’action pour ne pas risquerune improvisation qui pourrait<strong>en</strong>traîner <strong>en</strong>suite des remords et beaucoupde tracas.La non-viol<strong>en</strong>ce n’abesoin que de m<strong>en</strong>eursLa non-viol<strong>en</strong>ce n’a besoin que dem<strong>en</strong>eurs, d’<strong>en</strong>traîneurs, d’hommes et defemmes prêts à se lancer dans l’action augrand jour et à visage découvert. Il sembleraitque, grâce <strong>en</strong>tre autres auxFaucheurs volontaires et au Collectif desdéboulonneurs, une nouvelle générationd’activistes non-viol<strong>en</strong>ts apparaisse. Elleappr<strong>en</strong>d les moy<strong>en</strong>s de la démocratie quipermettront à la démocratie de mieux êtrehonorée.L’action non-viol<strong>en</strong>te, ça s’appr<strong>en</strong>d etça se prépare. Les activistes qui s’y impliqu<strong>en</strong>tsav<strong>en</strong>t qu’ils sont toujours <strong>en</strong> formationperman<strong>en</strong>te. Or il y a très peud’organismes qui propos<strong>en</strong>t des formationsà l’action non-viol<strong>en</strong>te. Le plussimple, pour faire le grand plongeon, est<strong>en</strong>core d’<strong>en</strong> <strong>en</strong>visager une dans sa villeavec ses copains et copines. Des formateursdu MAN comme du Collectif desdéboulonneurs ont les compét<strong>en</strong>ces pourinterv<strong>en</strong>ir (4).François Vaillant ■Rédacteur <strong>en</strong> chef de la revueAlternatives Non-Viol<strong>en</strong>tes(3) Voir p. 21 du n° 138 de la revue de recherchesAlternatives Non-Viol<strong>en</strong>tes (ANV). Ce n°138, <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>tconsacré aux méfaits de la publ<strong>ici</strong>té, comportedes articles de Paul Ariès, François Brune, SergeLatouche, Pierre-Jean Delahousse, ThomasCoutrot…, on y parle beaucoup du Collectif des déboulonneurs,de Casseurs de pub, Paysages de France,Résistance à l’Agression Publ<strong>ici</strong>taire… Le n°138 de larevue ANV n’est pas disponible <strong>en</strong> kiosque mais s’obti<strong>en</strong>t<strong>en</strong> écrivant à : ANV, C<strong>en</strong>tre 308, 82 rue Jeanned’Arc, 76000 Rou<strong>en</strong>. Chèque de 14 € (12 €+ 2 € deport) à l’ordre de ANV.(4) Mouvem<strong>en</strong>t pour une Alternative Non-viol<strong>en</strong>te(MAN), tél : 01 45 44 48 25.Coordination nationale du Collectif des déboulonneurs: deboulonneurs@no-log.org.SILENCE N°33938Octobre 2006


DRATTACCrise totaleLe v<strong>en</strong>dredi 25 août, à l’ouverture des journées d’été d’ATTAC,le présid<strong>en</strong>t d’honneur, R<strong>en</strong>é Passet a r<strong>en</strong>du un rapport portant surles élections de juin et confirmant les pires doutes : les urnes ont ététruquées ! Le décalage <strong>en</strong>tre différ<strong>en</strong>tes urnes avait montré à l’époqueun résultat statistiquem<strong>en</strong>t peu probable. A la suite de ces révélations,le bureau d’ATTAC a démissionné. Créé <strong>en</strong> 1998, ATTAC-France prés<strong>en</strong>teune particularité qui n’existe dans aucune des autres sectionsnationales : le conseil d’administration est composé de 30 membres,12 élus par les adhér<strong>en</strong>ts et 18 par les organisations fondatrices.Un déni de démocratie qui se complique maint<strong>en</strong>ant de fraude. Cemanque de clarté dans son fonctionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> décourage plus d’un :l’association a perdu <strong>en</strong>viron 20 % des ses adhér<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> 2005et la chute devrait être <strong>en</strong>core plus importante <strong>en</strong> 2006.Assemblée générale d’Attac <strong>en</strong> 2005.Petite phrase“La lutte est comme un cercle :elle peut se comm<strong>en</strong>cer n’importeoù, mais elle ne se terminejamais”Sous-commandant Marcos.Chasse auxsignaturesPour pouvoir se prés<strong>en</strong>ter auxélections présid<strong>en</strong>tielles, il fautdisposer du souti<strong>en</strong> de 500 élus(maire, conseiller général,conseiller régional, députés,sénateurs). Les Verts dispos<strong>en</strong>t desuffisamm<strong>en</strong>t d’élus pour avoir l<strong>en</strong>ombre nécessaire de signatures.Mais les autres prét<strong>en</strong>dants à unecandidature écologiste ne sontpas sûrs de les avoir. AntoineWaechter, anci<strong>en</strong> candidat desVerts <strong>en</strong> 1988, a régulièrem<strong>en</strong>téchoué à les trouver avec sonpropre mouvem<strong>en</strong>t écologisteindép<strong>en</strong>dant. Stéphane Pocrain,anci<strong>en</strong> porte-parole des Verts,animateur aujourd’hui du Cran,Conseil représ<strong>en</strong>tatif des associationsnoires de France, aura sansdoute du mal. Corinne Lepagedevra bénéf<strong>ici</strong>er du coup de pouced’un parti politique de droite,tout comme év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>tFrance Gamerre, présid<strong>en</strong>tediscrète de ce qui restePolitiquede Génération écologie. Quantà Nicolas Hulot, sa candidaturetélécommandée par l’Elysée,n’a de s<strong>en</strong>s que s’il est nécessaired’affaiblir les Verts au premiertour et dép<strong>en</strong>dra donc del’évolution des débats dansles mois à v<strong>en</strong>ir.L Y O NSublimonsla TerreEt si la crise écologique d’aujourd’huin’était pas un drame maisun tremplin pour de nouvellesformes de comportem<strong>en</strong>t ? Et sile changem<strong>en</strong>t était d’abord intérieurplutôt que dans le domainede combat électoral ? Plutôt quede sout<strong>en</strong>ir un candidat aux élections,ne vaudrait-il pas mieuxs’interroger sur nos comportem<strong>en</strong>ts? Georges Didier, directeurde la revue Réel, revue qui relieécologie et psychologie, a lancéun appel <strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>s. Autour decet appel, des journées de r<strong>en</strong>contreset de débats sont organiséesles 11 et 12 novembre àLyon avec des invités commeJean-Marie Pelt, Michel Savage,Agnès Vinc<strong>en</strong>t, BertrandVergely… Sublimons la terre,30, rue Juliette-Récamier, 69006Lyon, tél : 04 72 83 59 58.Du côté des Verts■ Beaucoup d’élus. Le parti des Verts semble être de plus <strong>en</strong> plus unmouvem<strong>en</strong>t de professionnels de l’écologie politique. Sur 8600 adhér<strong>en</strong>ts,il compte 3 députés, 4 sénateurs, 6 eurodéputés, 168 conseillers régionaux,25 conseillers généraux, 36 maires, 576 conseillers mun<strong>ici</strong>paux…et plus de 1500 salariés divers à tous les niveaux. Soit un adhér<strong>en</strong>t surtrois qui a un intérêt financier dans son <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t dans le parti.■ Propositions électorales. Fin juin, les Verts ont prés<strong>en</strong>té les grandesmesures qu’ils déf<strong>en</strong>dront pour les élections présid<strong>en</strong>tielles et législativesde 2007. Si certaines, notamm<strong>en</strong>t dans le domaine social, ne diffèr<strong>en</strong>tguère de celle du PS, ils vont plus loin pour quelques questions : refusde la poursuite du développem<strong>en</strong>t des OGM sans <strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t choisidémocratiquem<strong>en</strong>t. Protection des sem<strong>en</strong>ces paysannes. Souti<strong>en</strong> à l’agriculturebiologique. Pour le retour d’EDF comme service public, avec unplan de souti<strong>en</strong> au développem<strong>en</strong>t de la maîtrise de l’énergie et desénergies r<strong>en</strong>ouvelables permettant une sortie du nucléaire et du pétrole.Evidemm<strong>en</strong>t refus de l’EPR et de l’Iter. Pour un budget de déf<strong>en</strong>se tournévers la paix, p<strong>en</strong>sé à une échelle europé<strong>en</strong>ne, avec <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t dudésarmem<strong>en</strong>t nucléaire. Fort développem<strong>en</strong>t des transports <strong>en</strong> commun(<strong>en</strong> intégrant les contraintes liées à l’accessibilité des handicapés), arrêtdes aménagem<strong>en</strong>ts pour les avions et les voitures. Révision des autorisationsd’implantations des ant<strong>en</strong>nes-relais de téléphonie mobile… Parcontre, on regrettera la timidité sur la critique de la croissance, lerecours aux éco-taxes pour réguler la pollution au lieu de la réglem<strong>en</strong>tationpour l’interdire. Malgré une organisation très régionale, les Vertsont égalem<strong>en</strong>t du mal à p<strong>en</strong>ser des mesures <strong>en</strong> dehors d’un Etat fortem<strong>en</strong>tc<strong>en</strong>tralisé. Les Verts, 247, rue du Faubourg-Saint-Martin,75010 Paris, tél : 01 53 19 53 19.■ Voynet, Lepage, Hulot et les autres. Lors de leurs journées d’été àCoutances (Manche), les Verts ont invité les autres candidats écologistesà l’élection présid<strong>en</strong>tielle à v<strong>en</strong>ir débattre avec eux. Corinne Lepage,DRDe gauche à droite : Nicolas Hulot, Jean-LucB<strong>en</strong>nhamias, Dominique Voynet, Corinne Lepage,Yann Wehrling, Stéphane Pocrain.Nicolas Hulot etStéphane Pocrain ontfait le déplacem<strong>en</strong>t.Corinne Lepage aaffirmé qu’elle ses<strong>en</strong>tait très libre visà-visde la gaucheet de la droite etqu’elle souhaitait quel’on fasse de la politiqueintelligemm<strong>en</strong>t.Nicolas Hulot, tout<strong>en</strong> reconnaissant lalégitimité des Vertssur les questions écologiquesa posé la questionde savoir pourquoi ils avai<strong>en</strong>t si peu de rayonnem<strong>en</strong>t. Cette r<strong>en</strong>contrefait suite à l’idée proposée par certains Verts de prés<strong>en</strong>ter unecandidature unique écologiste afin de peser plus sur le débat politique.José Bové a refusé le débat estimant que la r<strong>en</strong>contre avec des écologisteslibéraux (Corinne Lepage vi<strong>en</strong>t de l’UDF, Nicolas Hulot estproche de Chirac) crée une confusion <strong>en</strong> laissant croire qu’il est possiblede trouver des solutions écologiques aux problèmes actuels sansremettre <strong>en</strong> cause le monde capitaliste. Ce déséquilibre du débat vers ladroite a provoqué des réactions hostiles à la gauche des Verts.L’<strong>en</strong>tourage de Dominique Voynet a indiqué ne pas souhaiter que l’initiativese poursuive, n’acceptant pas l’idée d’un choix du candidat plus largem<strong>en</strong>tqu’au sein des Verts. Noël Mamère a notamm<strong>en</strong>t justifié cela <strong>en</strong>rappelant que les Verts dispos<strong>en</strong>t d’une structure efficace, ce que n’ontpas les autres prét<strong>en</strong>dants à la candidature. Les Verts ont <strong>en</strong>suite faitune action contre l’EPR… Nicolas Hulot n’y a évidemm<strong>en</strong>t pas part<strong>ici</strong>pépuisque sa fondation est financée par EDF.SILENCE N°33939Octobre 2006


PolitiqueDécroître pour embellirJean-Claude Besson-Girard a publié un remarquable ouvrage sur le rôledes s<strong>en</strong>sations dans l’approche de la décroissance. Il prépare, avec deschercheurs, universitaires ou non, le lancem<strong>en</strong>t d’un semestriel de réflexionEntropia, revue d’étude théorique et politique de la décroissance. Portrait.Jean-Claude Besson-Girard est né <strong>en</strong>1938. De 1942 à 1945, il est confiépar sa mère à une famille de paysansdu Dauphiné. Cette expéri<strong>en</strong>ce d’<strong>en</strong>fantle marquera pour toujours, dans sa relationà la nature et dans la découverte d’unmode de vie sur le point de disparaître :la paysannerie d’avant la mécanisationagricole. D’ailleurs, quand découvrantbi<strong>en</strong>tôt d’autres milieux de vie, il revi<strong>en</strong>dratous les ans jusqu’à l’adolesc<strong>en</strong>ce, part<strong>ici</strong>peraux travaux de la ferme p<strong>en</strong>dantles grandes vacances. Vi<strong>en</strong>t le temps desp<strong>en</strong>sionnats. D’abord à Lyon, berceau desa famille maternelle, composée d’ouvrierset de petits employés, comme ondisait alors, puis à Paris chez la meilleureamie de sa mère où il découvre une toutautre classe sociale : celle de la bourgeoisiejuive et cultivée. Mais la référ<strong>en</strong>cemajeure de toutes ces années de formationest le père de cette amie avec qui ilappr<strong>en</strong>d le goût et le plaisir de la connaissance.C’est un instituteur d’avantQuatorze, qui a connu Péguy et Jaurès.Abonné aux Cahiers de la quinzainedepuis l’origine, il se reconnaît commeanarchiste tolérant, grand admirateur deKropotkine. Grâce à cet homme d’exception,c’est le temps d’une boulimie de lecturespour Jean-Claude Besson-Girard.Mais une autre passion comm<strong>en</strong>ce à faireson chemin <strong>en</strong> lui : celle de la peinture.Dès l’âge de quatorze ans, il passe de lacontemplation des œuvres dans lesmusées à la pratique du chevalet depeintre. En 1955 et 1956, l’été, il sillonnela Prov<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> vélo pour découvrir lespaysages de Cézanne, Gauguin et VanGogh…En 1956, après avoir passé son bac àParis, il retourne à Lyon pour y <strong>en</strong>tamerdes études d’anthropologie, mais, rapidem<strong>en</strong>t,il se laisse <strong>en</strong>traîner dans le mondede la peinture et, <strong>en</strong> mars 1958, pour sesvingt ans, il fait sa première expositionpersonnelle qui le confirme dans sa vocation.Il est rattrapé par la guerre d’Algérieet se retrouve à Alger le 13 mai 1958.P<strong>en</strong>dant ses tr<strong>en</strong>te mois de “service”,Jean-Claude Besson-Girard (au mégaphone) lors d’une journée “Résistance V<strong>en</strong>toux” <strong>en</strong> 2003.dont deux étés au Sahara, il découvre lapolitique dans ses dim<strong>en</strong>sions de viol<strong>en</strong>ce,de colonisation et de guerre. Mais ilcontinue à dessiner, à peindre, à écrire età lire beaucoup. Les poètes et les philosopheslui sont alors d’un grand secours.Fin 1960, il est de retour à Lyon. Il s’<strong>en</strong>gagecontre la torture, <strong>en</strong>tre au PSU naissant(Parti socialiste unifié), qui mènealors une vigoureuse campagne pour laliberté des Algéri<strong>en</strong>s à choisir leur “autodétermination”.Il vit de petits boulots etpeint avec passion, fréqu<strong>en</strong>te les catholiquesde gauche, va à la messe et traverseune brève mais int<strong>en</strong>se période mystique.Sa peinture lui fait r<strong>en</strong>contrer un ingénieurchargé de la construction de canauxet barrages parallèles à la Durance quil’invite à habiter et travailler <strong>en</strong> Prov<strong>en</strong>ce.Il partage avec cet homme d’action uneutopie dont il rêve depuis plusieursannées : créer un lieu de vie, de r<strong>en</strong>contreet de confrontation <strong>en</strong>tre “l’artiste,le savant et le politique”. Mais, à la suited’une crise personnelle, cette utopiedemeurera <strong>en</strong> l’état.En 1965, il se retrouve <strong>en</strong>seignantdans un lycée agricole à côté de Mâcon.Suit une formation pour dev<strong>en</strong>ir animateursocio culturel tout <strong>en</strong> continuant àpeindre, à exposer son travail avecquelque reconnaissance, et à fréqu<strong>en</strong>terdes poètes à Lyon. C’est une nouvellepériode riche de r<strong>en</strong>contres et d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts.Après deux années de peintur<strong>en</strong>on-figurative et partageant les thèsesradicales du mouvem<strong>en</strong>t situationniste, ildécide de “faire la grève de la peinture” <strong>en</strong>1967. Son <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t politique, p<strong>en</strong>dantles événem<strong>en</strong>ts de mai 68, lui vaut uneinterdiction d’<strong>en</strong>seigner. Il se retrouveconfiné, à Dijon, comme bibliothécaire etdocum<strong>en</strong>taliste dans un institut agricolede formation pour adultes.Détaché comme formateur à laFédération nationale des foyers ruraux deFrance, il ne supporte plus les donneursde leçon révolutionnaire qui s’agit<strong>en</strong>tdans les institutions. Il franchit le pas. Ildémissionne et se retrouve dans lesCév<strong>en</strong>nes <strong>en</strong> 1971. Il a tr<strong>en</strong>te-trois ans.C’est le mom<strong>en</strong>t de faire le point. C’est leSILENCE N°339 Octobre 200640


etour à la nature, à la terre et aux s<strong>en</strong>sationsde l’<strong>en</strong>fance. La survie est rude. Lesjoies sont int<strong>en</strong>ses. Il s’agit aussi d’ordonneret de mettre <strong>en</strong> pratique les influ<strong>en</strong>cesd’un héritage intellectuel complexe :l’anarchie, la mystique, l’art et la philosophie.S’il a r<strong>en</strong>oncé à la pratique de lapeinture, il ne peut se passer de la nécessitéde créer : ce sera avec la terre, lespierres, les élém<strong>en</strong>ts, les animaux et … lesautres, ses semblables.Expéri<strong>en</strong>cecommunautaireLes autres arriv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> effet. Une dynamiquese crée. Pour défricher, planter,reconstruire une vaste et belle ruine abandonnéeà la forêt depuis la guerre deQuatorze. Il a tissé un réseau de relationset r<strong>en</strong>contré Armand Petitjean qui apublié, trois ans plus tôt, le fameux Halteà la croissance ? (1). P<strong>en</strong>dant une dizained’années, il part<strong>ici</strong>pe à des r<strong>en</strong>contres dechercheurs qui se retrouv<strong>en</strong>t l’été au masde la Baume. En 1975, il débat déjà avecJacques Grinevald, Jean-Pierre Dupuy,Edgar Morin, et d’autres intellectuels critiques,de la notion de décroissance. Sesrelations avec ce milieu vont <strong>en</strong>richir lavie communautaire qui compr<strong>en</strong>dra, àson apogée, une vingtaine d’adultes detous âges et trois <strong>en</strong>fants, sans compter les“passants” pour des séjours plus oumoins longs. Les débats écologiques etpolitiques sont quotidi<strong>en</strong>s. Ils mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong>avant le désir d’inv<strong>en</strong>ter des microsociétésautonomes et reliées <strong>en</strong> réseaux. Jean-Claude Besson-Girard reçoit le souti<strong>en</strong> demembres du Club de Rome, de l’ethnologueRobert Jaulin (inv<strong>en</strong>teur de lanotion d’ethnocide), de Philippe Courrège,mathémat<strong>ici</strong><strong>en</strong> fortem<strong>en</strong>t impliquédans la lutte antinucléaire, et avecqui il va travailler jusqu’<strong>en</strong> 1984 sur laquestion des échanges non monétaires etde l’économie physique appliquée à l’expéri<strong>en</strong>cecommunautaire <strong>en</strong> train de sevivre. Cette av<strong>en</strong>ture va durer une douzained’année. Sa caractéristique principalefut qu’elle ne suivait pas un plan préétabli,mais dégageait de l’expéri<strong>en</strong>ce vécuele visage d’un projet pouvant être utile àd’autres et ailleurs. En 1984, “la t<strong>en</strong>tative(1) Commande du Club de Rome à un groupe dechercheurs du Massachusetts Institute of Technology(MIT), Halte à la croissance ? est publié <strong>en</strong> français,<strong>en</strong> 1972, chez Fayard, dans la collection Écologie,dirigée par Armand Petitjean. Ce livre a lancé unvaste débat sur les ressources finies de la planète etsur la nécessité de ral<strong>en</strong>tir nos prélèvem<strong>en</strong>ts sur lesressources naturelles.Pourquoi Entropia?Revue d’étudethéoriqueet politiquede la décroissanceToute p<strong>en</strong>sée qui refuse son autocritiqu<strong>en</strong>’est plus une p<strong>en</strong>sée, mais unecroyance. Depuis plus de cinquante ans,“la croissance” et “le développem<strong>en</strong>t” relèv<strong>en</strong>tde ce statut irrationnel et dogmatique.Dans les années soixante-dix,cep<strong>en</strong>dant, quelques chercheurs hétérodoxeset que la clairvoyance n’effrayait pas(Illich, Georgescu-Roeg<strong>en</strong>, Ellul, Partant,Castoriadis…) se sont dressés contre cettedictature de l’économisme et ont jeté lesbases d’une p<strong>en</strong>sée de la décroissance.P<strong>en</strong>sée dérangeante s’il <strong>en</strong> est.Depuis quelques années, et singulièrem<strong>en</strong>tdepuis le colloque intitulé :“Défaire le développ<strong>en</strong>t, refaire lemonde” (UNESCO 2002), des publicationscomme Sil<strong>en</strong>ce et l’Écologiste, lebulletin de “La Ligne d’horizon, les amisde François Partant”, lui ont fait uneplace grandissante dans leurs colonnes.Le bimestriel La Décroissance contribue,depuis trois ans, à acc<strong>en</strong>tuer son caractèreiconoclaste et provocant. Car cett<strong>en</strong>otion de décroissance bouleverse <strong>en</strong>effet les signes et les lignes : les signesthéoriques et symboliques de reconnaissancecomme les lignes des clivages politiquestraditionnels. Cette situation peut<strong>en</strong>g<strong>en</strong>drer des dérapages et des dérivesthéoriques et politiques qui exig<strong>en</strong>t laplus grande vigilance de la p<strong>en</strong>sée et despratiques.Ce qui reste clair c’est que, depuispeu, quatre crises capitales sont maint<strong>en</strong>antid<strong>en</strong>tifiées et confirm<strong>en</strong>t la pertin<strong>en</strong>ceet l’urg<strong>en</strong>ce d’une recherche surl’après-développem<strong>en</strong>t qui est, <strong>en</strong> quelquesorte, le prolongem<strong>en</strong>t ouvert et“positif” de la notion irritante de décroissance.Ces crises sont d’ailleurs prés<strong>en</strong>tesà l’arrière-plan de sujets de conversationsordinaires et véhicul<strong>en</strong>t une inquiétudegrandissante. La crise énergétique liée àl’épuisem<strong>en</strong>t et au r<strong>en</strong>chérissem<strong>en</strong>t desressources fossiles et au consumérismecompulsif généralisé ; la crise climatiqueparallèle à la réduction de la biodiversité,à la privatisation du vivant et des ressourcesnaturelles ; la crise sociale inhér<strong>en</strong>teau mode capitaliste de productionet de croissance, mais exacerbée par unemondialisation libérale génératrice d’exclusionau Nord et plus <strong>en</strong>core au Sud ;la crise culturelle des repères et desvaleurs dont les conséqu<strong>en</strong>ces psychologiqueset sociétales sont visibles <strong>en</strong> toutdomaine. Ces quatre crises remett<strong>en</strong>t <strong>en</strong>cause, comme jamais, le dogme de lacroissance économique sans limites et leproductivisme qui l’accompagne. Ellesrévèl<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t, pour les résoudre,l’inefficacité flagrante du “développem<strong>en</strong>tdurable”, comme oxymore sédatifet comme m<strong>en</strong>songe cons<strong>en</strong>suel. Mais,au-delà de ces aspects économiques,physiques, biologiques, sociologiques etpolitiques, se profile <strong>en</strong> réalité une criseanthropologique totalem<strong>en</strong>t inédite.C’est <strong>en</strong> partageant l’ess<strong>en</strong>tiel de cesinterrogations majeures qu’un petitgroupe de chercheurs, universitaires ounon, a décidé de proposer une revued’étude théorique et politique de la décroissance: Entropia. Cette publicationaura un rythme semestriel. Chaque livraisoncomportera un thème principal :décroissance et politique, décroissance etemploi, décroissance et technique… Eller<strong>en</strong>dra compte, égalem<strong>en</strong>t, de l’actualitéde “la mouvance de la décroissance” etdes débats ou controverses qui la stimul<strong>en</strong>t.Des comptes-r<strong>en</strong>dus de lecture inviterontà approfondir la réflexion et àl’ouvrir à d’autres cieux et d’autres culturesque la nôtre.Entropia s’inscrit dans la longue traditionde la revue d’idées et d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t,lieu d’expression privilégié d’unep<strong>en</strong>sée collective naissante et qui s’élaboreau fil du temps. Une p<strong>en</strong>sée sur lacrête des interrogations fondam<strong>en</strong>talesde notre époque, pour l’amplification dela prise de consci<strong>en</strong>ce d’une situation dela condition humaine sans précéd<strong>en</strong>t,pour l’<strong>en</strong>richissem<strong>en</strong>t de l’imaginairethéorique, poétique et politique del’après-développem<strong>en</strong>t.Entropia, 52, Grande rue, 84340 Malaucène,tél. : 04 90 65 18 66,publié par Parangon,comme Objectif décroissance coordonné par Sil<strong>en</strong>ce.SILENCE N°339 Octobre 200641


Politiquecommunautaire de la Font de Rouve”(comme elle se nommait elle-même)bénéf<strong>ici</strong>a de deux articles dans Le Mondeau mom<strong>en</strong>t même où l’av<strong>en</strong>ture s’arrêtait.La communauté s’est heurtée p<strong>en</strong>danttoute son exist<strong>en</strong>ce à des problèmes delégalité : comm<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>er une expéri<strong>en</strong>cealternative au système dominant quandcelui-ci impose un grand nombre derègles contraignantes ? L’expérim<strong>en</strong>tationsociale sera très rapidem<strong>en</strong>t l’objetd’accusations de travail au noir qui <strong>en</strong>traînerala décision de pr<strong>en</strong>dre des statutsoff<strong>ici</strong>els d’emplois aidés. C’était le doigtdans un <strong>en</strong>gr<strong>en</strong>age administratif et financierdont le groupe ne se relèvera pas. En1985, il faut pr<strong>en</strong>dre une décision douloureuse: la ferme et les onze hectaresqui l’<strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t sont v<strong>en</strong>dus pour effacerles dettes qui se sont accumulées. Jean-Claude Besson-Girard, repr<strong>en</strong>d ses pinceauxet son chevalet avec l’énergie dudésespoir. Il fera, à Paris, une expositionpersonnelle <strong>en</strong> 1987 après vingt ans de“grève” ! C’est un succès qui lui permetde p<strong>en</strong>ser qu’il pourra vivre désormais desa peinture. Entre temps, il s’est réinstallédans un petit village du Vaucluse : àLourmarin, <strong>en</strong> voisin de son ami R<strong>en</strong>éChar qu’il connaît depuis 1964.Décroissanced’aujourd’huiP<strong>en</strong>dant plusieurs années, il doit fairele deuil de son expéri<strong>en</strong>ce communautaire.Vi<strong>en</strong>t une nouvelle crise. Il voyage.Séjourne <strong>en</strong> Irlande p<strong>en</strong>dant sept mois :“C’est un pays pour écrire, pas pourpeindre” dira-t-il face aux paysages irlandaissi peu marqués par les activitéshumaines. Il essaie de s’installer à Paris,mais les loyers pour un atelier sont tropélevés, d’autant qu’une crise économiquetouche alors le milieu de l’art. En 1994, ilredesc<strong>en</strong>d dans le Vaucluse, à Malaucène,au pied du Mont V<strong>en</strong>toux. Il retrouve lalumière et les paysages qu’il a tant aimésdans sa jeunesse. Il installe son atelier aucœur du vieux village. R<strong>en</strong>once aux galerieset aux marchands et survit, bon anmal an, de la v<strong>en</strong>te de ses toiles, grâce, <strong>en</strong>particulier, à des collectionneurs newyorkaisqui lui achèt<strong>en</strong>t assez régulièrem<strong>en</strong>tdes toiles jusqu’aux att<strong>en</strong>tats deseptembre 2001.Son installation dans le Vaucluse où leFront national fait des cartons électorauxl’incite à refaire de la politique. Il adhèreaux Verts ce qui lui permet d’<strong>en</strong>trer dansles réseaux locaux. Avec eux, il lance des“cafés politiques” m<strong>en</strong>suels et repr<strong>en</strong>d saréflexion sur la notion de “pays” qu’ilavait comm<strong>en</strong>cée tr<strong>en</strong>te ans plus tôt dansles Cév<strong>en</strong>nes. Au plan national, il devi<strong>en</strong>t,p<strong>en</strong>dant deux ans, responsable de la commissionde la culture des Verts. Il est vitedéçu par les incessantes querelles de pouvoirqui agit<strong>en</strong>t le parti écologiste qu’ilquittera bi<strong>en</strong>tôt sans ri<strong>en</strong> perdre de sesconvictions. En 2001, il revoit PierreRabhi qui était son voisin dans les annéessoixante-dix. Il va sout<strong>en</strong>ir sa candidatureaux élections présid<strong>en</strong>tielles de 2002. Ilest son directeur de campagne et l’accompagne,à travers la France, dans de nombreusesréunions locales qui réuniss<strong>en</strong>tsouv<strong>en</strong>t plus de monde que les meetingsdu parti écologiste… Mais la candidatur<strong>en</strong>’aboutit pas. Pierre Rabhi n’obtint pas les500 signatures d’élus nécessaires.Si le mouvem<strong>en</strong>t qui s’est cristallisé unmom<strong>en</strong>t autour de cette candidature sedisperse par la suite, il a permis de tisserde nombreux li<strong>en</strong>s et révélé des affinités.Jean-Claude Besson-Girard se retrouvedans les équipes qui vont permettrel’émerg<strong>en</strong>ce du colloque sur la décroissance<strong>en</strong> septembre 2003 à Lyon. Avec sesamis de Casseurs de pub et ceux de la revueSil<strong>en</strong>ce, c’est, avant cela, la mémorablemanifestation du Larzac 2003, où sous ungrand chapiteau chauffé à blanc, tant parla canicule que par l’intérêt du millier depart<strong>ici</strong>pants à ce forum, la première manifestationpublique sur le thème de ladécroissance. Il devi<strong>en</strong>t membre duComité de rédaction du bimestriel LaDécroissance, et, <strong>en</strong> octobre 2005, toujoursà Lyon, il part<strong>ici</strong>pe au lancem<strong>en</strong>t des Étatsgénéraux de la décroissance équitable.Une revuede réflexionLa grande diversité des débats sur lacritique de la croissance l’a am<strong>en</strong>é à rappelerque le chemin pour aller vers ladécroissance ne passe pas seulem<strong>en</strong>t parune approche économique qui nousempêche de p<strong>en</strong>ser librem<strong>en</strong>t. Il convi<strong>en</strong>tde repartir de nos perceptions, de noss<strong>en</strong>sations, de nos émotions, de la rechercheesthétique (comprise comme lafaculté de s<strong>en</strong>tir), de développer une spiritualitélaïque s’appuyant sur la quête dus<strong>en</strong>s de l’av<strong>en</strong>ture humaine. Cetterecherche aboutira <strong>en</strong> 2005 à la publication,aux éditions Parangon, de son livreDecresc<strong>en</strong>do cantabile, préfacé par SergeLatouche (2).La notion de décroissance fait peur àbeaucoup, mais elle est facile à compr<strong>en</strong>dre: nous devons parv<strong>en</strong>ir à vivre <strong>en</strong>harmonie avec notre <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tnaturel et humain, ce qui signifie qu’ilMarie Clem’sfaut cesser de piller les hommes et lanature, rev<strong>en</strong>ir à un niveau de consommationmatériel compatible avec les capacitésde régénération de la planète. Mais,une fois posée cette base de discussion,les moy<strong>en</strong>s sont multiples pour parv<strong>en</strong>ir àl’objectif désiré : tout est possible du souhaitable(autogestion re-localisée des ressources,<strong>en</strong>traide solidaire, anarchie bi<strong>en</strong>tempérée…) à l’haïssable (dirigisme autoritaire,éco-fascisme…). Constatant quele débat sur ces sujets a fait son chemindans l’opinion publique, grâce à LaDécroissance, et auprès des militants parSil<strong>en</strong>ce, Jean-Claude Besson-Girard peutmaint<strong>en</strong>ant repr<strong>en</strong>dre et poursuivre sonrêve d’adolesc<strong>en</strong>ce : la confrontationcréatrice <strong>en</strong>tre des intellectuels, desJean-Claude Besson-Girardsavants, des artistes, des alternatifs… <strong>en</strong>travaillant dans la durée autour de thèmesde recherche reliés <strong>en</strong>tre eux par le désirde décroissance. Pour cela, avec l’appuiincontournable de Serge Latouche, héritiermajeur des pionniers de la réflexionsur l’après-développem<strong>en</strong>t (Georgescu-Roeg<strong>en</strong>, Illich, Charbonneau, Partant,Ellul, Castoriadis…), il réunit des personnesinflu<strong>en</strong>tes dans la mouvance etprépare, avec un Comité de rédactionapproprié, la parution d’une publicationsemestrielle Entropia, revue d’étude théoriqueet politique de la décroissance. Le premiernuméro sera dans toutes les(bonnes) librairies, le 15 novembre 2006.Il aura pour thème c<strong>en</strong>tral “Décroissanceet politique” avec, parmi d’autres, desarticles de Serge Latouche, Jean-PaulBesset, François Brune, Bernard Guibert,Michel Dias …Michel Bernard ■(2) Dans son livre Decresc<strong>en</strong>do cantabile, Jean-ClaudeBesson-Girard constate, notamm<strong>en</strong>t, que l’échec desexpéri<strong>en</strong>ces alternatives provi<strong>en</strong>t du fait que le modèledominant sait se déf<strong>en</strong>dre contre toute forme dedissid<strong>en</strong>ce. Il propose donc qu’une des premièresrev<strong>en</strong>dications politiques que l’on doit avoir dans uneperspective de décroissance, c’est le droit à m<strong>en</strong>er desexpérim<strong>en</strong>tations sociales novatrices.SILENCE N°33942Octobre 2006


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Nous réfléchissons <strong>en</strong>semble etcherchons des solutions concrètes pourvivre bi<strong>en</strong>, mieux cette situation —femme seule aujourd’hui — sur le planhumain, sur le plan économique. Si vousavez une expéri<strong>en</strong>ce dans ce domaine,<strong>en</strong>vie d’échanger, de partager, écriveznous,nous pourrions nous r<strong>en</strong>contrer.Claude Alibert, 13, route de Bayonne-Lilas, 64140 Billère.■ Donne livre de formation à distancebac STAE, sci<strong>en</strong>ce et technique de l’agricultureet de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, matières :espaces ruraux et société, agronomie,sci<strong>en</strong>ces naturelles… Formation CNPRde 2004-2005, disponibles à R<strong>en</strong>nes,tél : 02 99 59 66 84, demander Lucie.publ<strong>ici</strong>té17 e Salon de l’ÉcologieC<strong>en</strong>tre Équinoxe -La Tour-du-Pin (38)Dimanche 8 octobre2006 9h à 19hExpo – Confér<strong>en</strong>ces –Standscontact : 04 7 6 32 59 0 0■ Toscane : la récolte des olivesapproche… On va avoir besoin d’aide<strong>en</strong>tre le 20 octobre et la fin novembre !Qui a <strong>en</strong>vie de v<strong>en</strong>ir passer deux semaines<strong>en</strong> Toscane nous donner un coup de main,4 h par jour contre hébergem<strong>en</strong>t ?Appelez (plutôt le soir) Marco ouPatr<strong>ici</strong>a au 0039 0566 91 29 62 ou portable0039I 338 80 724 30. A bi<strong>en</strong>tôt.■ Vosges. Cherche sil<strong>en</strong>cieux(ses)dans le secteur d’Abreschwiller pouréchange idées, coup de main <strong>en</strong> écoconstruction,jardinage bio, solaire…Gaelle et Christophe,chrismathis@netcourrier.com,tél : 03 87 86 14 05.Vivre <strong>en</strong>semble■ Je loue une grande maison sur un hectarede terrain, au sud de l’Indre-et-Loire, <strong>en</strong> bordure d’une route pas tropfréqu<strong>en</strong>tée, et je souhaite partager le lieuet le loyer avec des personnes nonfumeuses,écolos et aimant les <strong>en</strong>fants. Jeprécise que je ne cherche pas à me mettre<strong>en</strong> couple. J’ai 30 ans et un <strong>en</strong>fant de 4ans, suis “féministe”, “écolo”, “libertaire”,“non-viol<strong>en</strong>te” (avec des guillemetstant la définition et la pratique destermes est variable), sur le chemin de lasimpl<strong>ici</strong>té volontaire, végétari<strong>en</strong>ne depuispeu. Il y a des chats, des poules, un potager-chantier,des arbres… A partagerpour un temps ou pour longtemps. Claire,tél : 02 47 94 51 38.■ “La Source” est un projet de communautévillageoise écologique qui regroupehuit personnes et 200k€ autour de lasolidarité, la non-viol<strong>en</strong>ce et l’ouvertureau spirituel (hors sectarismes). Notrevision est celle d’une coexist<strong>en</strong>ce heureuse<strong>en</strong>tre le collectif et l’individuel, avecun bâtim<strong>en</strong>t commun et des maisons individuellesbioclimatiques. Nous cherchonsactuellem<strong>en</strong>t un terrain <strong>en</strong> pleine nature,avec ou sans construction, dans un périmètreallant de Toulouse à Montpellier etPerpignan. Nous avons déjà repéré desdomaines correspondant à notrerecherche (30 ha, une source, des bâtim<strong>en</strong>tsexistants) dont le prix moy<strong>en</strong> estautour de 500 k€. Nous souhaiterionsmaint<strong>en</strong>ant r<strong>en</strong>contrer d’autres part<strong>en</strong>aires.Une vingtaine de personnes pourrai<strong>en</strong>tassurer <strong>en</strong>semble une dynamiqued’action cohér<strong>en</strong>te. Le projet n’est pasfigé et peut s’adapter aux besoins à v<strong>en</strong>ir.Contact : François Verlet, tél : 04 68 9405 21 ou f.verlet@club-internet.fr.R<strong>en</strong>contres■ 53 ans, recherche femme(s) autonome(s)et libertaire(s) ayant projet culturelet rural. Je possède bâtim<strong>en</strong>ts beauxet pas beaux qui peuv<strong>en</strong>t servir à barauberge,alter-natif ou autre. Ecrire àFrançois, Village Barrot, 63330 LeQuartier.?■ Alexis, 67 ans, habitant au cœur de laforêt de Brocéliande, végétari<strong>en</strong> , préférantl’action à la parlotte, cherche personnemilitante et très motivée pour s’<strong>en</strong>gager<strong>en</strong>semble dans l’écologie, la simpl<strong>ici</strong>tévolontaire, le social, la paix, la justice,la solidarité (animations, part<strong>ici</strong>pationavec stand à diverses manifestations).Tél : 02 99 07 87 83.Recherches■ Je cherche des infos (et contacts depréfér<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> région parisi<strong>en</strong>ne) sur lesmédecines dites “alternatives” concernantl’asthme. Ma môman est confrontée auxdiscours culpabilisateurs et infantilisantde la médecine traditionnelle à la corticoïdeet j’aimerais lui ouvrir d’autrespistes vers la santé. Merci de me contacterau 04 78 30 79 18 ou noemiefoutoyet@no-log.org.■ Nord-Est. Je cherche des personnespouvant m’accueillir dans la région Nord-Est et me prés<strong>en</strong>ter des retraités (voisins,connaissances) pour effectuer unerecherche dans l’évolution des méthodesde culture et de jardinage. Je souhaiteaussi faire de l’art dans le paysage. Jepropose de travailler trois heures pasjour, je peux faire la cuisine. Je suis disponibleà partir du mois d’octobre 2006.H. Lozier, 75, rue des Droits-del’Homme,38950 Saint-Martin-le-Vinoux, tél : 04 76 75 27 49.■ Dans le cadre d’un projet agricole detransformation de fruits, je cherche touteinfo concernant le séchage artisanal, formations<strong>en</strong> France ou à l’étranger, exploitationssimilaires… Merci ! LineCharraud, hameau de Vinas,34700 Lodève, tél : 04 67 44 39 08.Emploi■ Homme, 38 ans, cherche stage avecchevaux. Je m’intéresse pour le travail àla méthode de Ned Leigh ou bi<strong>en</strong> au“natural horsmanship”. Tél : 0041 32426 1221.■ Les Ateliers de la Bergerette embauch<strong>en</strong>tun techn<strong>ici</strong><strong>en</strong> animateur de recyclerieayant des compét<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> informatiqueet télévision. Temps plein <strong>en</strong> CDI.Un mi-temps consacré au tronc communde l’association : collecte des <strong>en</strong>combrants,accueil, v<strong>en</strong>tes. Un mi-tempsconsacré au tri, essai, diagnostic dumatériel informatique et télévision, configurationinformatique, réparations télévisionset magnétoscopes, gestion despièces détachées, estimation prix et étiquetage.Etre autonome et débrouillard,connaissances Linux, permis B nécessaire,aptitude au travail manuel et autravail <strong>en</strong> équipe. SMIC + 10 %.Ateliers de la Bergerette, 8, rue dela Bergerette, 60000 Beauvais,contact@ateliers-bergerette.org.Annonces■ RMIste, de septembre 2006 à juin2007, je vais réaliser un BTSA Gestionet protection de la nature, spécialité animationnature, <strong>en</strong> région Ile-de-France.Un stage pratique se déroulera <strong>en</strong>May<strong>en</strong>ne avec May<strong>en</strong>ne Nature <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tet concerne la réalisation d’unjardin écologique pédagogique. Je possèdepar ailleurs une formation de techn<strong>ici</strong><strong>en</strong><strong>en</strong> jardins et espaces verts, un certificat<strong>en</strong> agriculture biologique, un bac sci<strong>en</strong>tifique,un BEPA aménagem<strong>en</strong>t et <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>des espaces naturels, le BAFA etBASE animation nature. Je cherche pouraprès un poste d’animateur nature surune ferme écologique pédagogique. Vouspouvez me contacter : Christian Pinçon,21, rue d’Avesnières, 53000 Laval,tél : 06 10 44 42 41,ch.ecosysteme@laposte.net.Logem<strong>en</strong>t■ Loue au mois, ou semaine, ou échangecontre m<strong>en</strong>us travaux, très jolie petiteyourte sur un terrain arboré <strong>en</strong> bordurede village <strong>en</strong> Cév<strong>en</strong>nes, pour personnedésirant expérim<strong>en</strong>ter la simpl<strong>ici</strong>té volontaireet un mode de vie et d’habitat écologiqueet naturel, ainsi que pour quiconquecherchant refuge et inspirationpour changer de vie et se ressourcer.Possibilité de part<strong>ici</strong>pation à la fabricationde yourtes, à la méditation, SNCFà 15 mn à pied. Prêt de vélo. Demeuresnomades, tél : 04 66 54 84 77.■ Dans hameau francomtois (Frettes,70600), v<strong>en</strong>dons maison avec eau etélectr<strong>ici</strong>té <strong>en</strong> cours de restauration avecmatériaux écologiques (laine de mouton,fil blindé, chaux). Possibilité 150 m 2 habitable+ atelier + cave voûtée, 800 m 2jardin arboré + 200 m 2 cour, 60 kmde Dijon et Besançon. 27 000 €.Tél : 06 62 03 80 51.publ<strong>ici</strong>téSILENCE N°33943Octobre 2006


Paris/ Antipubl<strong>ici</strong>téLes déboulonneursLe Collectif des déboulonneurss’est créé <strong>en</strong> 2005, <strong>en</strong> région parisi<strong>en</strong>ne.Il lance alors une action contrele système publ<strong>ici</strong>taire qui peu à peuest reprise dans d’autres villes (<strong>en</strong> septembre2006, à Lille, Le Mans, Lyon,Montpellier, Rou<strong>en</strong>).P-E Weck- 1D photoP-E Weck- 1D photoP-E Weck- 1D photoP-E Weck- 1D photoCe collectif se propose de déboulonnerla publ<strong>ici</strong>té, c’est-à-dire de la faire tomberde son piédestal, de détruire sonprestige. Non pas de la supprimer, maisde la mettre à sa place, pour qu’elle soitun outil d’information au service detoutes les activités humaines. Le principed’action est simple : chaque quatrièmev<strong>en</strong>dredi du mois (ou les jours suivants),une dégradation assumée etnon-viol<strong>en</strong>te est faite publiquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>barbouillant des panneaux publ<strong>ici</strong>taires.Une seule rev<strong>en</strong>dication : unetaille maximale d’affichage de 50 cmpar 70 cm (la taille accordée par la mairiede Paris aux affiches des associations),accompagnée d’une contraintede d<strong>en</strong>sité et de la suppression des panneauxlumineux et animés.A Paris, les premières actions ne provoqu<strong>en</strong>taucune réaction. Il faut att<strong>en</strong>drele 26 mai 2006 pour obt<strong>en</strong>ir <strong>en</strong>fin unsuccès : neuf barbouilleurs volontairessont arrêtés sous les applaudissem<strong>en</strong>tsd’une c<strong>en</strong>taine de personnes. De nouveau,le 23 juin, dix barbouilleurs sontinterpellés. Mais pour le mom<strong>en</strong>t,à Paris, pas de procès, pas de vagues…donc les actions continu<strong>en</strong>t.Collectif des déboulonneurs, 24 rue Louis Blanc,75010 Parisdeboulonneurs@no-log.orgSILENCE N°339 Octobre 200644


Paris/ SantéMassage caféJohan Walter, après une formation à l’étranger,veut, à l’aide d’un café, faire la promotion dumassage comme source de dét<strong>en</strong>te au quotidi<strong>en</strong>.Tout le monde apprécie les massages,mais <strong>en</strong> France ceux-ci sontsoit réservés à une élite via les établissem<strong>en</strong>tscomme les SPA (soins parl’eau), soit très marqués culturellem<strong>en</strong>tavec les hammams, soit dévoyés par lecommerce lié au sexe. Johan Walter, qui avécu sept ans <strong>en</strong> dehors de Paris, s’intéressede longue date aux différ<strong>en</strong>tesformes de massages. L’idée d’ouvrir un tellieu lui vi<strong>en</strong>t de sa recherche personnelle :cherchant un lieu pour être massé, il n’<strong>en</strong>trouve aucun qui lui plaît. Il suit ainsi uneformation de trois mois <strong>en</strong> Inde au massageayurvédique, se forme à Paris p<strong>en</strong>danttrois ans au shiatsu, une techniqued’origine japonaise, r<strong>en</strong>contre des personnesqui pratiqu<strong>en</strong>t d’autres sortes demassages (californi<strong>en</strong>, réflexion plantaire,pierre chaude, adaptés aux femmes<strong>en</strong>ceintes…).Il réfléchit alors à un concept innovantpour faire la promotion du massagecomme mom<strong>en</strong>t de dét<strong>en</strong>te, comme cela sepratique couramm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Asie. Pour favoriserla prise de contact et faciliter la transition<strong>en</strong>tre l’extérieur et l’att<strong>en</strong>tion quedemande le massage, il p<strong>en</strong>se à lier le massageavec un café qui, pour être cohér<strong>en</strong>tavec l’<strong>en</strong>vie de dét<strong>en</strong>te, est non-fumeur etne sert pas de boissons alcoolisés.Ouvrir un lieuPour disposer d’un lieu dans Paris, ilfaut être capable de réunir un bon capital.Johan Walter trouve un local rue Saint-Martin, à quelques c<strong>en</strong>taines de mètres deBeaubourg, le c<strong>en</strong>tre touristique de Paris,quartier de très grand passage et facilem<strong>en</strong>taccessible, au croisem<strong>en</strong>t desréseaux de transports <strong>en</strong> commun. Ils’agit d’un anci<strong>en</strong> magasin de textiles,qu’il ne peut dans un premier temps aménagercomme il le souhaite du fait d’uneréglem<strong>en</strong>tation tatillonne : la rue est auc<strong>en</strong>tre d’un projet d’aménagem<strong>en</strong>t lié à lavalorisation architecturale (1). Il signele bail alors qu’il ne dispose pas <strong>en</strong>corede la totalité de l’arg<strong>en</strong>t. Il lui faut alors250 000 €. Il bénéf<strong>ici</strong>e de l’aide de deuxassociés et dépose des dossiers pouremprunter. La Nef est la première àrépondre positivem<strong>en</strong>t et avance ce quimanque, soit 70 000 €. Il ouvre <strong>en</strong> février2004.Celui qui passe dans la rue peut croirequ’il s’agit d’un simple café, mais laprés<strong>en</strong>tation de la carte des massages <strong>en</strong>étonne plus d’un. Toute la première partiesur rue est consacré à l’accueil et au café,avec seulem<strong>en</strong>t un siège permettant lesmassages assis. A l’arrière, deux piècessont équipées pour le massage allongé.Johan Walter assure l’accueil, le servicedans le café, les massages shiatsu sur lesiège assis et la gestion des demandes der<strong>en</strong>dez-vous pour les salles de massage.Quatre masseurs spécialisés dans les différ<strong>en</strong>tessortes de massage travaill<strong>en</strong>tdans les salles à l’arrière.SILENCE N°339 Octobre 200645Marie Clem’sDRMassage au quotidi<strong>en</strong>Le tarif des massages est moins élevéque dans les établissem<strong>en</strong>ts chics, mais c<strong>en</strong>’est quand même pas donné. Cela comm<strong>en</strong>ceà 16 € pour un quart d’heure assisavec une boisson offerte. Au départ, il y ad’abord eu beaucoup d’hommes car, côtéfemmes, il y a une concurr<strong>en</strong>ce plus marquéeavec les instituts de beauté qui assur<strong>en</strong>tce g<strong>en</strong>re de service. Avec le temps, lacli<strong>en</strong>tèle s’est équilibrée et on comptemaint<strong>en</strong>ant autant d’hommes que defemmes. Les cartes d’abonnem<strong>en</strong>t donn<strong>en</strong>taccès à des tarifs plus intéressants etpermett<strong>en</strong>t de savoir que les usagers ontde 16 à 73 ans et que 20 % habit<strong>en</strong>t dansle quartier. Avec le temps, il y a de plus <strong>en</strong>plus de cli<strong>en</strong>ts fidèles. La carte-cadeau,un moy<strong>en</strong> de faire découvrir le lieu, estun concept qui marche bi<strong>en</strong>. Enfin, unepartie de la cli<strong>en</strong>tèle vi<strong>en</strong>t par l’intermédiairede prestataires, au sein d’un réseauqui regroupe seize établissem<strong>en</strong>ts offrantdes prestations diverses.La massage est prés<strong>en</strong>té <strong>ici</strong> commeune activité ordinaire. Même s’il a sûrem<strong>en</strong>tdes effets thérapeutiques et spirituels,ces questions ne sont pas abordéessur place. Les personnes qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t lefont le plus souv<strong>en</strong>t de manière individuelle,il y a peu de contacts dans le café<strong>en</strong>tre les cli<strong>en</strong>ts, à l’exception des “<strong>en</strong>terrem<strong>en</strong>tsde jeune fille”, une formule quipropose l’accueil à six jeunes filles d’uncoup avec passage <strong>en</strong> salle de massagedeux par deux.Les massages comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t à 12 h avec,notamm<strong>en</strong>t, des personnes qui travaill<strong>en</strong>tdans le quartier, et se termin<strong>en</strong>t à 21 h.(1) Au fur et à mesure du r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t des magasinsde la rue, les <strong>en</strong>seignes sont interdites <strong>en</strong> façadeet ne peuv<strong>en</strong>t figurer qu’<strong>en</strong> vitrine.


Paris/ SantéL’activité est très forte après 17 h, lev<strong>en</strong>dredi soir et le samedi, jour où il fautréserver longtemps à l’avance. Le Massagecafé dépasse maint<strong>en</strong>ant les 400 heures demassage par mois.Le départ a été l<strong>en</strong>t, avec surtout unecommunication par internet puis parbouche-à-oreille. Cela a attiré les grandsmédias qui tous, les uns après les autres,ont fait leur reportage, mais sans que celaait d’effet s<strong>en</strong>sible, à l’exception d’unarticle dans 20 minutes.Johan Walter.Aujourd’hui, la réussite du lieu <strong>en</strong>traîneune réflexion de la part de JohanWalter. D’une part, ayant eu à résoudretout un tas de problèmes liés au démarraged’un métier nouveau, il est actuellem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> réflexion pour <strong>en</strong> améliorer leconcept, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> rep<strong>en</strong>sant la dispositiondes lieux avec un architecte et unsouci d’intégration de plus d’écologie,mais aussi <strong>en</strong> y intégrant la v<strong>en</strong>te par correspondanced’huiles de massage et desièges de massage.Johan Walter rêve <strong>en</strong>suite d’exporterson idée vers d’autres villes, afin de généralisersa vision du massage : un massagepour tout le monde, dans un lieu dedét<strong>en</strong>te au sein de la jungle urbaine. Ils’étonne un peu de ne pas avoir été pillésur cette idée, mais il l’explique par la difficultéde mêler deux métiers a priori distincts.Le choix du bar s’est avéré jud<strong>ici</strong>eux: <strong>en</strong> ville, c’est déjà perçu commeun lieu de dét<strong>en</strong>te, et cela permet doncd’aller un peu plus loin… jusqu’aux sallesde massages.MB ■Massage café, 181, rue Saint-Martin, 75003 Paris,tél : 01 48 04 05 53.Marie Clem’sParis/ ConsommateursAction consommationAction consommation a étécréée <strong>en</strong> octobre 2001 pardes membres d’Attac et d’autresorganisations françaises derésistance à la mondialisationnéolibérale, de solidarité et derespect de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, pourpromouvoir la consommationresponsable comme levier économique,levier politique et facteurde transformation, individuelleet collective.Action consommation a pourobjectif de s<strong>en</strong>sibiliser au pouvoiret à la responsabilité desconsommateurs, dans leursgestes d’achat ou de non-achat,les comportem<strong>en</strong>ts de chacun etpar l’interpellation des <strong>en</strong>trepriseset des institutions.Action collective par la somme des actionsindividuelles, la consommation responsablese situe à l’articulation <strong>en</strong>tre les niveauxmicroéconomique, macroéconomique, politiqueet les comportem<strong>en</strong>ts personnels.La remise <strong>en</strong> cause de l’économie dominanteet des institutions établies, l’élaboration d<strong>en</strong>ouveaux modes d’organisation de la démocratieaux niveaux mondial et local, ne pourrontaboutir valablem<strong>en</strong>t que si chacun semobilise contre les fonctionnem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> placemais aussi si chacun, à son niveau et dans sesactes concrets, se libère de ses conditionnem<strong>en</strong>ts,reconsidère ses propres comportem<strong>en</strong>ts,dans un souci constant de cohér<strong>en</strong>ce<strong>en</strong>tre nos utopies et nos actes.Par nos choix de consommation et par nosactions, transformons <strong>en</strong>semble notre pouvoird’achat <strong>en</strong> pouvoir d’agir !■ Action consommation, 21 ter, rue Voltaire,75011 Paris, tél : 01 39 83 07 43.Et égalem<strong>en</strong>t :■ CLCV, Consommation logem<strong>en</strong>t et cadre de vie,17, rue Monsieur 75007 Paris, tél : 01 56 54 3210. Adresse nationale.■ Association contre l’heure d’été, 74, rueFaubourg-Saint-D<strong>en</strong>is, 75010 Paris, tél : 01 42 4615 29.■ CLCV, 29, rue Alphonse-Bertillon, 75015 Paris,tél : 01 45 31 98 95. Adresse régionale.■ CSF, Confédération syndicale des familles, 53, rueRiquet, 75019 Paris, tél : 01 44 89 69 97.Union fédérale desconsommateursPremière association de consommateurs<strong>en</strong> Europe occid<strong>en</strong>tale, née <strong>en</strong> 1951, forteaujourd’hui de 172 groupes locaux et de plusde 100 000 adhér<strong>en</strong>ts. Publie la revue Quechoisir qui compte plus de 400 000 abonnéset n’accepte pas la publ<strong>ici</strong>té. A dénoncé la pollutiondes plages (1970), le veau aux hormones(1980), les chèques payants (depuis1986), les phosphates dans les lessives (1989),les risques liés à la vache folle (1991), la gestiondes maisons de retraite (1994), la privatisationde l’eau (1998), les dangers de l’aluminium(1999), l’abus de sels dans les alim<strong>en</strong>ts(2001), les <strong>en</strong>t<strong>en</strong>tes sur les prix des opérateurstéléphoniques (2002)…■ Union fédérale des consommateurs Que choisir, 11,rue Guénot, 75011 Paris, tél : 01 43 48 55 48.Adresse nationale.■ UFC Que choisir Paris 1 2 3 4, 31, rueRambuteau, 75004 Paris, tél : 01 48 04 07 13.■ UFC Que choisir Paris Nord-Est, 32, rueChaufourniers, 75019 Paris, tél : 01 42 41 85 04.■ UFC Que choisir Paris, 8, rue Jouy 75004 Paris,tél : 01 42 74 54 42.■ UFC Que choisir Paris-Nord, 18, rue Victor-Massé,75009 Paris, tél : 01 42 81 14 97.SILENCE N°339 Octobre 200646


Prév<strong>en</strong>tion contrela téléphonie mobileLes associations Priartem et Robin des Toits se sont mises <strong>en</strong> placepour demander une réglem<strong>en</strong>tation plus juste concernanttéléphones portables et ant<strong>en</strong>nes-relais.Priartem (Pour uneréglem<strong>en</strong>tation des implantationsL’associationd’ant<strong>en</strong>nes relais de téléphoniemobile) s’est créée <strong>en</strong> octobre 2000. Ellevise à regrouper les particuliers et à fédérerles associations confrontées à ce typed’installation afin d’agir auprès de l’<strong>en</strong>sembledes acteurs concernés — pouvoirspublics, élus locaux, et, bi<strong>en</strong> sûr, opérateursde téléphonie mobile — pour quesoit définie une réglem<strong>en</strong>tation (distance,puissance, délivrance d’un permis deconstruire...) adaptée aux contraintes del’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et respectueuse des intérêtset de la santé de tous.Devant l’arrivée d’études contradictoiressur les effets de la téléphonie mobilesur la santé, Priartem a comm<strong>en</strong>cé àcollecter et analyser les informations surle sujet, tant aux niveaux sci<strong>en</strong>tifique quetechnique et juridique. Elle a pu ainsidénoncer les études financées par les intéresséseux-mêmes, r<strong>en</strong>dre publiques desétudes publiées à l’étranger, aider les riverainsà interv<strong>en</strong>ir lorsque des demandesde pose d’ant<strong>en</strong>nes sont faites, relayer lesconflits locaux, proposer des solutions demédiation aux élus pour éviter notamm<strong>en</strong>tles ant<strong>en</strong>nes dans les zones où ellespos<strong>en</strong>t le plus de problèmes, à proximitédes <strong>en</strong>fants par exemple.Ainsi, Priartem informe les copropriétairesqu’il suffit que l’un d’<strong>en</strong>tre eux refuseune implantation pour que celle-ci nepuisse se faire (ce qui explique la prés<strong>en</strong>tede tant d’ant<strong>en</strong>nes sur les immeubleslocatifs !). Méfiance si vous habitez <strong>en</strong>hauteur <strong>en</strong> ville ou à la campagne, ce sontles lieux les plus visés par les opérateurs<strong>en</strong> téléphonie.Des dangersqui se précis<strong>en</strong>t(1) voir les travaux de Roger Santini, de Jean-MichelDanze <strong>en</strong> France ou ceux du professeur Neil Cherry,universitaire néo-zélandais.SILENCE N°339 Octobre 200647Au niveau mondial, de nombreusesrecherches sur les effets biologiques deces rayonnem<strong>en</strong>ts tant sur les animauxque sur les humains comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t à montrerdes risques précis ; les <strong>en</strong>quêtes épidémiologiques(1) conclu<strong>en</strong>t toutes queces technologies prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t des risquespour la santé.Si incertitude il y a, elle porte seulem<strong>en</strong>tsur la fixation d’un seuil minimalau-dessous duquel on pourrait être sûr del’innocuité de ces technologies. Certainschercheurs affirm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> effet que, même àtrès faible dose, l’exposition prolongée estsusceptible de favoriser le développem<strong>en</strong>tde certaines maladies.On ne peut prét<strong>en</strong>dre aujourd’hui,comme le font les pouvoirs publics pourjustifier leur peu d’empressem<strong>en</strong>t à définirdes normes, qu’il n’y a pas de certitudessur les risques liés à l’expositionaux rayonnem<strong>en</strong>ts non ionisants.Priartem, souv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> liaison avec l’associationAgir pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, am<strong>en</strong>é différ<strong>en</strong>tes campagnes pour obt<strong>en</strong>irdes avancées de la loi ou dénoncer desm<strong>en</strong>songes off<strong>ici</strong>els.Le 18 décembre 2004, elle a publié lacarte complète des 1081 nouvellesant<strong>en</strong>nes prévues à Paris pour 2005 etlancé un appel à la mairie pour que desmesures de précautions soi<strong>en</strong>t prises.En janvier 2005, elle a lancé un appelpour l’interdiction de la publ<strong>ici</strong>té incitantles <strong>en</strong>fants à se servir de téléphones portables.Une campagne pour obt<strong>en</strong>ir leretrait d’un téléphone portable prés<strong>en</strong>técomme un jouet pour des <strong>en</strong>fants de 4 à 8ans lui vaut, avec Agir pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,d’être attaquée au tribunal par lefabriquant, lequel sera débouté le 25 mars2005, le tribunal estimant que la campagnese justifie au vu des incertitudessci<strong>en</strong>tifiques.Le 13 juillet 2005, huit députés desquatre principaux partis politiques, <strong>en</strong>liaison avec l’association, dépos<strong>en</strong>t unprojet de loi visant à mieux réglem<strong>en</strong>ter latéléphonie mobile. Le 29 août, les représ<strong>en</strong>tantsde l’association sont reçus auministère de la Santé où ils demand<strong>en</strong>t <strong>en</strong>priorité l’interdiction de la v<strong>en</strong>te de téléphonesmobiles aux <strong>en</strong>fants. Le 8 décembre2005, l’association part<strong>ici</strong>pe auxr<strong>en</strong>contres parlem<strong>en</strong>taires “Santé etrayonnem<strong>en</strong>t”, demandant le respect duprincipe de précaution.Robin des toitsMalgré toutes ces actions et ces informations,il reste très diff<strong>ici</strong>le de faire <strong>en</strong>leverune ant<strong>en</strong>ne lorsqu’elle est déjà installée.En mai 2003, Marc C<strong>en</strong>drier et sonfils Eti<strong>en</strong>ne, militants de Priartem, décid<strong>en</strong>tde créer une nouvelle associationpour pouvoir m<strong>en</strong>er des actions non viol<strong>en</strong>tesplus visibles directem<strong>en</strong>t sur leslieux d’implantation des ant<strong>en</strong>nes-relais.Ainsi est née l’association Robin des Toits.Rapidem<strong>en</strong>t médiatisé, Eti<strong>en</strong>ne C<strong>en</strong>drierdonne une interview à AntoineDebièvre le 9 novembre 2003, dans leJournal du dimanche. Il y affirme que certainesétudes de santé sur la téléphoniemobile sont faussées car financées, directem<strong>en</strong>tou indirectem<strong>en</strong>t, par les opérateurs.Bouygues trouve la faille, l’attaquepour diffamation et gagne le procès : <strong>en</strong>juin 2005, Eti<strong>en</strong>ne C<strong>en</strong>drier est condamnéà 5000 euros d’am<strong>en</strong>de et à la publicationdu jugem<strong>en</strong>t dans Le Journal dudimanche. L’affaire est <strong>en</strong> appel. Le 14mars 2006, nouveau procès suite à desplaintes des deux autres opérateursOrange et SFR. Ces procès ont de fait mis<strong>en</strong> veilleuse la nouvelle association.En att<strong>en</strong>dant des procès contre lesopérateurs et contre les défaillances del’Etat, les études continu<strong>en</strong>t à préciser lesrisques : augm<strong>en</strong>tation de la cataracteconstatée <strong>en</strong> Israël, augm<strong>en</strong>tation destumeurs du cerveau constatée <strong>en</strong> Suède…Utiliser un téléphone portable, auniveau technologique actuel, c’est ser<strong>en</strong>dre complice d’atteinte irréversible à lasanté, la votre par votre téléphone, celledes autres par les ant<strong>en</strong>nes-relais.MB ■Priartem, 5, cour de la Ferme-Saint-Lazare, 75010Paris, tél : 01 42 47 81 54, www.priartem.com.Robin des Toits, 55 rue Popincourt, 75011 Paris,tél : 01 43 55 96 08, www.robindestoits.org.


Paris/ SantéAlternative SantéAlternative Santé est une revue qui offre unregard différ<strong>en</strong>t sur la santé, mais qui fonctionneégalem<strong>en</strong>t de manière différ<strong>en</strong>te, ce quela plupart de ses lecteurs ignor<strong>en</strong>t sans doute.Alternative Santé est le nouveau nomd’une revue plus anci<strong>en</strong>ne,L’Impati<strong>en</strong>t, qui a vu le jour <strong>en</strong>1977 autour de la démarche de H<strong>en</strong>riPradal. Celui-ci publie <strong>en</strong> 1975 LesGrands Médicam<strong>en</strong>ts (1), où il donne pourla première fois une foule d’informationspour les pati<strong>en</strong>ts sur les effets secondairesdes médicam<strong>en</strong>ts et leurs contre-indications.Le succès du livre accompagne unvaste débat sur la santé, le rôle du maladeet ses rapports avec le pouvoir médical etpharmaceutique. De multiples groupesd’usagers de la santé voi<strong>en</strong>t le jour dans lasuite des débats nés de mai 1968. Pourfavoriser la communication <strong>en</strong>tre cesmultiples initiatives, différ<strong>en</strong>tes personnesconnues pour leur <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tmilitant, dont H<strong>en</strong>ri Pradal, se retrouv<strong>en</strong>tpour réaliser une revue.L’édito du premier numéro, sorti <strong>en</strong>novembre 1977, prés<strong>en</strong>te le projet :• lutter contre le pouvoir médical“absolu” pour que le pati<strong>en</strong>t (qui saitmieux que quiconque ce qu’il éprouve)part<strong>ici</strong>pe activem<strong>en</strong>t à la démarche thérapeutique,• proposer à chacun de pr<strong>en</strong>dre sasanté <strong>en</strong> main <strong>en</strong> lui offrant une informationsérieuse sur l’alim<strong>en</strong>tation, l’hygiènede vie, la prév<strong>en</strong>tion, etc.,• parler des initiatives des associations,souv<strong>en</strong>t peu connues du publicmalgré leurs compét<strong>en</strong>ces, faire connaîtreles droits des pati<strong>en</strong>ts et de leurs familles.À sa naissance, la revue sera souv<strong>en</strong>tprés<strong>en</strong>tée comme la revue des médecines“douces”, “alternatives” ou “parallèles”car c’était alors la première qui ouvrît sescolonnes à ces pratiques. Pourtant, l’ess<strong>en</strong>tieln’était pas là : elle accordait toutautant d’importance à l’humanisation deshôpitaux, à la déf<strong>en</strong>se de la sécurité sociale,au problème de la déontologie commeaux questions de procréation, sansoublier les questions écologiques… PierreClermont, le premier rédacteur <strong>en</strong> chef,v<strong>en</strong>ait de Politique-Hebdo, et la plupartdes rédacteurs de la revue ont appris leurmétier sur le tas. Cécile Beaudet, biologistede formation, s’intéresse dès le départ àl’écologie et à la nécessité d’avoir une viesaine pour se maint<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> bonne santé.Régis Pluchet travaillait <strong>en</strong> parallèle dansla revue écologiste La Gueule ouverte etétait très s<strong>en</strong>sible au développem<strong>en</strong>t desthérapies alternatives.Un fonctionnem<strong>en</strong>tcollectifAu départ, la revue est portée par uneSCOP, société coopérative ouvrière deproduction. C’est une forme de société oùles salariés sont les principaux dét<strong>en</strong>teursdu capital, ce qui permet un fonctionnem<strong>en</strong>tassez horizontal <strong>en</strong>tre tous : ce sonteux qui désign<strong>en</strong>t leurs représ<strong>en</strong>tants auconseil d’administration et qui élis<strong>en</strong>tleur PDG. Cela permet aussi un systèmede capitalisation par prélèvem<strong>en</strong>t sur lessalaires. Avec le temps et l’évolution de larevue, la SCOP s’est transformée <strong>en</strong>coopérative SA qui est une structure aufonctionnem<strong>en</strong>t assez proche.La revue n’a jamais ouvert son capitalà des sources de financem<strong>en</strong>t extérieur,ne reçoit pas de subv<strong>en</strong>tion et a doncréussi à vivre uniquem<strong>en</strong>t de ses lecteurs.L’<strong>en</strong>semble des salariés se prononc<strong>en</strong>tsur l’investissem<strong>en</strong>t des sommes disponibleset peut donner son avis sur la gestion.Du côté de l’échelle des salaires, elleest limitée : le directeur actuel, PierreDhombre, gagne 1,3 fois ce que gagne lemoins payé de l’équipe. Aujourd’hui, larevue compte une douzaine de salariés.Ceux-ci travaill<strong>en</strong>t <strong>en</strong> grande partie chezeux, de manière autonome. Ils se retrouv<strong>en</strong>tchaque mardi <strong>en</strong> comité de rédactionoù les dossiers sont suivis collectivem<strong>en</strong>t.La santé de la revueAprès un essai de départ coûteux <strong>en</strong>kiosque, la revue met <strong>en</strong> place son propreréseau de distribution, ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>tdans les magasins de diététique. Le développem<strong>en</strong>tde la revue permettra unretour <strong>en</strong> kiosque au milieu des années80. En 1982, le local où se fait le journalest mis <strong>en</strong> v<strong>en</strong>te et, devant la bonne santéde la revue, il <strong>en</strong> est décidé l’achat. Aumilieu des années 80, L’Impati<strong>en</strong>t atteintun sommet avec plus de 20 000 abonnés,le tirage atteint 70 000 exemplaires. C’estalors que le courant s’inverse pour causede baisse du militantisme et de naissanced’autres revues qui se plac<strong>en</strong>t sur le créneaude la santé avec des moy<strong>en</strong>s financierssans commune mesure. En 1994, ilne reste plus que 9000 abonnés. Leslocaux sont alors rev<strong>en</strong>dus et la revuedéménage <strong>en</strong> 1997. L’équilibre financierest rompu et il faudra faire plusieurs foisappel à la générosité des lecteurs.Le titre étant jugé peu compréh<strong>en</strong>sible,L’Impati<strong>en</strong>t devi<strong>en</strong>t Alternative Santé/ L’Impati<strong>en</strong>t dans un premier temps, puisdéfinitivem<strong>en</strong>t Alternative Santé <strong>en</strong>novembre 2004. La maquette est alorsrajeunie et le nombre d’abonnés remonteprogressivem<strong>en</strong>t pour rev<strong>en</strong>ir aujourd’huià 16 000, auxquels il faut ajouter 2000 à3000 numéros v<strong>en</strong>dus <strong>en</strong> kiosque. Lasituation financière est <strong>en</strong>fin rev<strong>en</strong>ue àl’équilibre.Notre santé esttoujours à conquérirVingt-sept ans après, les objectifs initiauxsont toujours d’actualité. Si dans lesannées 70, on a observé une timideouverture <strong>en</strong> direction des pati<strong>en</strong>ts et desmédecines complém<strong>en</strong>taires, la situationfrançaise aujourd’hui n’est pas au beaufixe. Que l’on p<strong>en</strong>se au sil<strong>en</strong>ce fait surl’épidémie de chikungunyaà la Réunion, à lamanière dont est protégéle vaccin contre l’hépatiteB, dont les victimes secompt<strong>en</strong>t pourtant parmilliers, que l’on p<strong>en</strong>seaux multinationales quiattaqu<strong>en</strong>t <strong>en</strong> procès lesfaucheurs d’OGM, aulobby nucléaire quicontinue à exposer lessous-traitants aux radiations,à l’ordre des médecinsqui fait barrage à la reconnaissancedes médecines complém<strong>en</strong>taires (pourtantdemandée par l’Europe) ou <strong>en</strong>coreaux gesticulations médiatiques sur lagrippe aviaire, grippe probablem<strong>en</strong>t liéeaux élevages int<strong>en</strong>sifs et non à la faunesauvage. Fasse que la jeune génération,qui depuis quelques années semble deplus <strong>en</strong> plus intéressée par les débats politiques,se p<strong>en</strong>che sur toutes ces questions.MB ■Alternative Santé, 11, rue Meslay, 75003 Paris,tél : 01 44 54 87 00.(1) Les Grands Médicam<strong>en</strong>ts, Ed. du Seuil. Réactualisédepuis 1980 <strong>en</strong> poche sous le tire Le Nouveau Guidedes médicam<strong>en</strong>ts.SILENCE N°33948Octobre 2006


Paris/ SantéJeûne et marcheDe nombreux groupes de jeûnes associésà différ<strong>en</strong>tes activités de santé ont vu le jources dernières années. L’association Maïa Gaïapropose des semaines de jeûnes près deVézelay, avec accompagnem<strong>en</strong>t par une prat<strong>ici</strong><strong>en</strong>ne<strong>en</strong> irrigation du colon et une professeurde yoga, avec différ<strong>en</strong>tes activités :marches dans la campagne, séances de yoga,respiration consci<strong>en</strong>te, réflexologie plantaire,confér<strong>en</strong>ces sur l’hygiène de vie et l’alim<strong>en</strong>tation…avec rupture du jeûne lors d’un repaspris <strong>en</strong>semble le dernier jour.■ Maïa Gaïa, 4, rue Capitaine-Madon,75018 Paris, tél : 01 46 27 57 69.MédecinsdumondeCréée <strong>en</strong> 1980 à Paris,Médecins du monde estune association de solidaritéinternationale qui a pour vocation desoigner les populations les plus vulnérablesdans des situations de crises et d’exclusion partoutdans le monde et aussi <strong>en</strong> France, <strong>en</strong> suscitantl’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t volontaire et bénévole demédecins, d’autres professionnels de la santé,ainsi que des professionnels d’autres disciplinesnécessaires à ses actions, <strong>en</strong> s’assurant l’appuide toutes les compét<strong>en</strong>ces indisp<strong>en</strong>sables àl’accomplissem<strong>en</strong>t de sa mission, <strong>en</strong> privilégiant<strong>en</strong> toute occasion des relations de proximitéavec les populations soignées. A Paris,Médecins du monde a fait une opération “coupde poing” le 21 décembre 2005 <strong>en</strong> distribuantdes c<strong>en</strong>taines de t<strong>en</strong>tes aux sans-abris de lacapitale sur le thème “A défaut d’un toit, unet<strong>en</strong>te”.■ Médecins du monde national, 62, rue Marcadet,75018 Paris, tél : 01 44 92 15 15.■ Médecins du monde Ile-de-France, 62 bis, av<strong>en</strong>ueParm<strong>en</strong>tier, 75011 Paris, tél : 01 48 06 63 95.S<strong>en</strong>teurs de féeS<strong>en</strong>teurs de fée fabrique artisanalem<strong>en</strong>tdes parfums et des cosmétiques (conception,formulation et fabrication) à base de planteset à travers une sélection de matières premièresfavorisant les petits producteurs, labiodynamie, les associations telles que Arcs<strong>en</strong> Sels. Les produits sont v<strong>en</strong>dus dans deuxboutiques à Paris.■ S<strong>en</strong>teurs de fée, 10, rue de Sévigné,75004 Paris, tél : 01 44 54 97 27.Sida■ Basiliade, 12, rue Béranger 75003 Paris, tél : 0148 87 77 77. Accueil, accompagnem<strong>en</strong>t et souti<strong>en</strong>des personnes touchées par le VIH/sida <strong>en</strong> situationde précarité.■ Aides-Fédération Nationale, 23, rue du Château-Landon, 75010 Paris, tél : 01 53 26 27 91.■ Act Up-Paris, 45, rue Sedaine, BP 287, 75525Paris Cedex 11, tél : 01 49 29 44 75.■ Espace Rivière, 23, rue du Dessous-des-Berges,75013 Paris, tél : 01 45 86 80 30.■ Mijaos, 169 bis, boulevard Vinc<strong>en</strong>t-Auriol, 75013Paris, tél : 01 53 61 90 40.■ Aides Ile-de-France, 247, rue de Belleville,75019 Paris, tél : 01 44 52 00 00.■ Arcat-Sida, 94-102, rue de Buz<strong>en</strong>val, 75020Paris, tél : 01 44 93 29 29.■ Résid<strong>en</strong>ce des Rasselins, 18 bis, rue desRasselins, 75020 Paris, tél : 01 44 93 58 19.Accompagnem<strong>en</strong>tà la naissanceLes doulas sont des accompagnatrices nonmédicalesà la naissance qui suiv<strong>en</strong>t unefemme p<strong>en</strong>dant toute la grossesse, l’accouchem<strong>en</strong>tet l’après-naissance. A Paris :■ Valérie Dupin, tél : 01 34 16 78 27.■ Charlotte Fajardo, tél : 01 42 87 35 91.■ Viviane Lemaigre-Dubreuil, tél : 01 44 75 98 54.■ G<strong>en</strong>eviève Treille, tél : 01 30 60 07 84.Lutte contrel’alcoolisme■ Joie et santé, 8, boulevard de l’Hôpital,75005 Paris, tél : 01 43 36 83 99.■ Al-Anon, 4, rue Fléchier, 75009 Paris,tél : 01 42 81 97 05. Pour les thérapies familiales.■ Aate<strong>en</strong>, 4, rue Fléchier, 75009 Paris,tél : 01 42 81 97 05. Pour les adolesc<strong>en</strong>ts.■ Croix-d’Or, 10, rue des Messageries,75010 Paris, tél : 01 47 70 34 18.■ Alcooliques anonymes, 21, rue Trousseau,75011 Paris, tél : 01 48 06 43 68.■ Que dois-je faire ? il/elle boit ? 176, rue duChâteau, 75014 Paris, tél : 01 46 58 77 83.■ Croix-Bleue, 189, rue Belliard, 75018 Paris,tél : 01 42 28 37 37.Accueiltoxicomanes■ Foyer La Pyramide, 2, rue Jean-Jacques-Rousseau,75001 Paris, tél : 01 42 60 02 30.■ Association Charonne, 3, quai d’Austerlitz, 75013Paris, tél : 01 45 83 22 22.■ Association Drogue et Jeunesse, 9, rue Pauly,75014 Paris, tél : 01 45 42 75 00.■ C<strong>en</strong>tre Cassini, 8, rue Cassini, 75014 Paris,tél : 01 42 34 16 97.■ Espoir Goutte d’Or, 13, rue Saint-Luc,75018 Paris, tél : 01 43 09 99 49.■ La Boutique, 86, rue Philippe-de-Girard,75018 Paris, tél : 01 46 07 94 84.Et égalem<strong>en</strong>t■ Pama, Préparation aquatique à la maternité et àl’accouchem<strong>en</strong>t, 18, rue Tiquetonne, 75002 Paris,tél : 01 42 58 76 67.■ L’Enfant d’eau, 157, rue Montmartre, 75002Paris. Association de bébés nageurs.■ Fréqu<strong>en</strong>ces électros<strong>en</strong>sibles, 7, boulevardRochechouart, 75009 Paris, tél : 01 48 74 44 22.Aide aux personnes électros<strong>en</strong>sibles victimes desnuisances et des pollutions générées par les ondesélectromagnétiques. Recherches sur les effetsdes ondes électromagnétiques, informationsur les normes écologiques.■ Adecem, Association de déf<strong>en</strong>se contre leschamps électro-magnétiques, 53, boulevard deStrasbourg, 75010 Paris, tél : 01 39 83 69 97.■ ADMD, Association pour le droit à mourir dansla dignité, 50, rue de Chabrol, 75010 Paris,tél : 01 48 00 04 92.■ Agisit, Agir contre le sida et la toxicomanie, 104,rue du Faubourg-Saint-D<strong>en</strong>is, 75010 Paris, tél : 0667 28 96 68.■ Aza, 44-46, boulevard Mag<strong>en</strong>ta, 75010 Paris,tél : 01 42 45 95 83. Association de développem<strong>en</strong>tpersonnel, danse, art-thérapie, yoga, relaxation.■ Droit des non-fumeurs, 1, rue Gabriel-Laumain,75010 Paris, tél : 01 47 70 10 46.■ L’Art c’est bô, 21, rue Sainte-Marthe, 75010Paris, tél : 06 89 07 45 20. Art-thérapie.■ Le temps du corps, 10, rue de l’Echiquier, 75010Paris, tél : 01 48 01 68 28. Culture et gymnastiquechinoise.■ Artistes de nature, Le Père Jean, 11, rueTrousseau, 75011 Paris, tél : 01 43 55 55 77.V<strong>en</strong>te de racine de tamus, plante utilisée par lesguérisseurs, v<strong>en</strong>d égalem<strong>en</strong>t des cosmétiques bio.■ Droits des non-fumeurs, 5, passage Thiéré,75011 Paris, tél : 01 42 77 06 56.■ Fédération française de shiatsu traditionnel,48, rue Jean-Pierre-Timbaud, 75011 Paris,tél : 01 60 29 56 24.■ Tapovan, 9, rue Gut<strong>en</strong>berg, 75015 Paris,tél : 01 45 78 26 53. C<strong>en</strong>tre de yoga ayurvédique,stages divers, édition, restauration biologique.■ Jean-Marc Brugnoli, 224-226, rue de laConv<strong>en</strong>tion, 75015 Paris, tél : 01 45 33 49 74.Magnétiseur.■ Bleu voyelle, 2, rue Mademoiselle, 75015 Paris,tél : 01 42 50 60 85. Doris Eckoldt anime desstages sur la voix, le corps, le mouvem<strong>en</strong>t selon la méthode Feld<strong>en</strong>krais.■ Naître humain, 17, rue Théodore-Deck, 75015Paris, tél : 06 75 60 82 30. C<strong>en</strong>tre de développem<strong>en</strong>tpersonnel : yoga, sophrologie, danse-thérapie,shiatsu, Feld<strong>en</strong>krais, chant prénatal…■ Nitchitai, 7, rond-point du Pont-Mirabeau,75015 Paris, tél : 01 40 59 93 63. Qi-Gong,arts énergétiques chinois.■ Pascale Tarlé, 50, rue des Batignoles, 75017Paris, tél : 01 46 27 57 69. Irrigation du colon.■ A corps et à psy, 28, rue du Maroc, 75019 Paris.Promouvoir et faciliter l’accès à la dim<strong>en</strong>sion psychologiquedes désordres somatiques (douleursrebelles, allergies, insomnies, prises de poids excessives,tabagisme, défaut de gestion du stress...).■ Instant léger, 57 rue Brunet, 75019 Paris, tél :06 72 77 94 61. Développem<strong>en</strong>t personnel,méthodes thérapeutiques douces : réflexologie,shiatsu, reiki, cours de relaxation…■ Peau à peau, 88-90, rue de la Villette, 75019Paris, tél : 08 73 69 00 50. Promotion du portagedes <strong>en</strong>fants et du maternage de proximité.■ Ars, Association de réflexologues et sophrologues,39 bis, rue des Maraîchers, 75020 Paris,tél : 01 40 09 24 62.SILENCE N°339 Octobre 200649


CourrierRectificatifA propos d’une brève dans le numéro 336 page 31. “Ardèche : Tournonrécupère son eau”, qui met <strong>en</strong> avant “dix ans d’actions juridiques” pourrev<strong>en</strong>ir à une régie mun<strong>ici</strong>pale de l’eau ! Or, nous n’avons absolum<strong>en</strong>t paseu l’usage de telles démarches ! Aucune action juridique <strong>en</strong>treprise, maisseulem<strong>en</strong>t le déploiem<strong>en</strong>t d’argum<strong>en</strong>taires de bon s<strong>en</strong>s, de bi<strong>en</strong> commun,d’éthique, de philosophie et de politique. Le but de notre information àS!l<strong>en</strong>ce était d’<strong>en</strong>courager les lecteurs à faire de même chez eux localem<strong>en</strong>tauprès des mairies, mais si vous dites d’<strong>en</strong>trée qu’il a fallu dix ansd’actions juridiques, les lecteurs vont tout de suite baisser les bras ! Larédaction de votre résumé est décourageante dès le départ et va à l’<strong>en</strong>contredu message voulu et de son int<strong>en</strong>tion. Pour plus d’infos :Association des usagers de l’eau de l’agglomération tournonaiseLa maison pour tous, 36, quai Gambetta07300 Tournon-sur-Rhône, tél : 04 75 07 18 54.Ecologie et spiritualitéJe ne souhaite pas me réabonner à S!l<strong>en</strong>ce. Voilà déjà plusieurs annéesqu’au mom<strong>en</strong>t de l’échéance, j’ai une hésitation. Et puis, je me dis quedans votre revue je trouverai des informations que je n’aurais pas ailleurs.Et je replonge pour un an. Cette fois-ci, c’est terminé ! Ce qui m’aconvaincu, c’est la découverte, dans le numéro 44 de Nouvelles Clefsd’un article titré : “L’alliance de l’écologie et des spiritualités” qui relatela r<strong>en</strong>contre ayant eu lieu à l’institut bouddhiste Karma Ling <strong>en</strong> automne2004, r<strong>en</strong>contre majeure pour la poursuite de l’av<strong>en</strong>ture terrestre, maisdont je n’ai trouvé aucune trace sérieuse dans Sil<strong>en</strong>ce. L’auteur de l’articlepose bi<strong>en</strong> le problème : “Que font donc les innombrables mouvem<strong>en</strong>ts religieuxpour pousser leurs ouailles à dev<strong>en</strong>ir des écologistes modèles ?Les m<strong>en</strong>aces mortelles que nos activités humaines font peser sur la biosphèr<strong>en</strong>e devrai<strong>en</strong>t-elles pas s’imposer comme le sujet de préoccupationn°1 de ceux qui viv<strong>en</strong>t comme porteurs de l’éveil de la consci<strong>en</strong>ce ?A l’inverse, peut-on se comporter de façon écologique si on s’<strong>en</strong> ti<strong>en</strong>t à lapure économie matérielle des choses ? Les militants verts peuv<strong>en</strong>t-ilsespérer atteindre leurs buts sans toucher le cœur de leurs congénères ?Un dialogue <strong>en</strong>tre écologistes et spiritualité n’est-il pas indisp<strong>en</strong>sableet urg<strong>en</strong>t ?”.La réponse de Sil<strong>en</strong>ce m’a tout l’air d’être “non !”. Probablem<strong>en</strong>t parceque dans cette revue on confond <strong>en</strong>core spiritualité et religiosité. Il seraitpourtant largem<strong>en</strong>t temps que la vieille revue adolesc<strong>en</strong>te devi<strong>en</strong>ne adulteet compr<strong>en</strong>ne qu’on peut embrasser une spiritualité <strong>en</strong> restant laïc.Par ailleurs, un autre indice me paraît inquiétant : que Sil<strong>en</strong>ce éprouvele besoin de passer dans la rubrique “Courrier” des témoignages de satisfactionde certains lecteurs. Cette autosatisfaction ne me dit ri<strong>en</strong> de bon.Elle me semble le signe d’une stagnation dans la conviction de se situerdans la bonne parole, d’un refus de se remettre <strong>en</strong> question, un refusd’évoluer alors que l’on incite les autres à le faire. (…)Yves Emery ■Finistère.Sil<strong>en</strong>ce : La revue s’est de tout temps voulue un lieu de débats <strong>en</strong>treautres avec certains auteurs ayant des points de vue plus ou moins “spiritualistes”.Si elle est donc ouverte à différ<strong>en</strong>tes contributions, elle ne jugepas que “le dialogue <strong>en</strong>tre écologie et spiritualité soit indisp<strong>en</strong>sable eturg<strong>en</strong>t”. Quant à savoir si cette position est signe d’un manque de maturité,ou s’il est préférable de dev<strong>en</strong>ir un “adulte” qui aurait tout compris,à chaque lecteur et lectrice de voir.Nous avons introduit des courriers de “satisfaction” <strong>en</strong> constatant qu’ily <strong>en</strong> a de plus <strong>en</strong> plus, afin d’essayer de donner un panel des réactionsà la lecture de Sil<strong>en</strong>ce plus équilibré.CimetièresJ’aimerai réagir à une lettre publiée dans le n° 334 à propos des cimetières.Je suis reconnaissante au lecteur de Loire-Atlantique qui abordece sujet qui, comme il le dit lui-même est pour l’instant ignoré, mais jeregrette qu’il simplifie ainsi les choses. En effet je ne p<strong>en</strong>se pas que l’onpuisse opposer aussi radicalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>sevelissem<strong>en</strong>t et crémation sur le plande la pollution <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drée. Tout d’abord [vis-à-vis] des nappes phréatiques,lorsque le corps se décompose c’est un phénomène naturel qui se fait trèsl<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t et, dans des conditions normales, le sol joue un rôle de filtre etles “déchets” ne devrai<strong>en</strong>t pas contaminer les eaux. De même l’écoulem<strong>en</strong>tde l’eau, son oxygénation, etc. jou<strong>en</strong>t un rôle épurateur. Là où il y a problème,c’est quand le sol est “mort” c’est-à-dire privé de ses micro-organismesà cause des produits chimiques que l’on y a mis (désherbants, pest<strong>ici</strong>des...)ou saturé <strong>en</strong> matières à digérer (ce qui se produit quand on ne luilaisse pas le temps de faire la décomposition sous prétexte de r<strong>en</strong>tabilitéet que l’on réduit le temps de rotation des corps). Le problème s’aggraveavec la mauvaise gestion des eaux (…).D’un autre côté la crémation d’un corps dégage aussi beaucoup de polluants.Tout le monde sait que brûler des graisses (dont le corps humainest <strong>en</strong> partie constitué) génère de nombreux polluants et ça n’est pas pourri<strong>en</strong> que les c<strong>en</strong>tres de crémation sont équipés de filtres (et qu’<strong>en</strong> faire<strong>en</strong>suite ?). Si je voulais caricaturer je dirais que la crémation ne fait queconc<strong>en</strong>trer les polluants, sans les éliminer. Quand on p<strong>en</strong>se que beaucoupde ces c<strong>en</strong>dres sont <strong>en</strong>suite répandues ou <strong>en</strong>terrées !Reste le problème de l’occupation de l’espace. Elle est, certes, plus importantedans le cas du cimetière mais je préférerais pour ma part mettre <strong>en</strong>cause la vision que nous <strong>en</strong> avons. Pourquoi mettre sur les tombes autantde pierres et de marbre (que pour ma part j’appelle des défis à la résurrection!) alors que dans les pays anglo-saxons les cimetières sont trèsvégétalisés, les tombes sont pour la plupart de simples tertres, et peuv<strong>en</strong>tjouer dans la ville un rôle de poumon autant pour l’air que pour les habitants.Alors, pourquoi avons-nous toujours chez nous ces espaces vides ettrop froids qui t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t à ne plus remplir leur rôle de lieu de recueillem<strong>en</strong>t,de réconfort tellem<strong>en</strong>t ils sembl<strong>en</strong>t être le royaume de la mort, celui de savictoire ? Est-ce une question culturelle ? Avons-nous si peur de la mortque nous cherchions à l’oublier, comme nous voulons oublier notre faiblesseface au deuil ? N’y aurait-il pas aussi des <strong>en</strong>jeux financiers ? En tant quepasteur protestante j’ai vu des familles pressées par l’<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eur depompes funèbres pour l’achat (parfois avec de très longs crédits !) demonum<strong>en</strong>ts funéraires ou de pierres tombales. Certains d’<strong>en</strong>tre eux n’hésit<strong>en</strong>tpas pour cela à utiliser les ressorts de la culpabilité, du remords, dela mauvaise consci<strong>en</strong>ce à l’égard du mort et cela d’autant plus facilem<strong>en</strong>tque dans notre société les familles sont souv<strong>en</strong>t éclatées, séparées et queles par<strong>en</strong>ts vieilliss<strong>en</strong>t loin de leurs <strong>en</strong>fants. Pour l’instant la crémation estmoins chère que l’<strong>en</strong>terrem<strong>en</strong>t mais si la pratique augm<strong>en</strong>te cela ne va pasdurer. Il y a, <strong>en</strong> effet, beaucoup à gagner dans ce domaine à tel point quel’on voit maint<strong>en</strong>ant des <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eurs de pompes funèbres proposer des“cérémonies” clés <strong>en</strong> main pour soi disant accompagner les familles <strong>en</strong>deuil. Voilà donc que nous mettons son prix même sur la compassion,l’amitié, la simple humanité qui faisai<strong>en</strong>t jusqu’à prés<strong>en</strong>t que le deuil pouvaitse faire avec les amis, les voisins dans un véritable échange humain (etcela que ce soit dans une perspective croyante ou non !) (…)Magali Girard ■Marne.Cimetière, domaine de paixJe souhaite réagir au courrier de C.P. à propos du Cimetière (S!l<strong>en</strong>c<strong>en</strong>°334). En dehors de toute considération religieuse, de croyances, de coutumes; je déplore aussi que les cimetières français soi<strong>en</strong>t des lieux où lescorps des défunts soi<strong>en</strong>t cim<strong>en</strong>tés, couverts de marbre et de pierre, privésde leur fonction de donner vie par leur matière <strong>en</strong> décomposition. Commesi le retour à la terre devait être nié, caché. (…) En Allemagne, les cimetièresressembl<strong>en</strong>t davantage à des parcs. Sur les tombes, on met une pierresculptée ou une croix <strong>en</strong> bois, mais la surface est plantée. Les g<strong>en</strong>s jardin<strong>en</strong>t,apport<strong>en</strong>t des fleurs, allum<strong>en</strong>t des lampes à bougies. C’est unrecueillem<strong>en</strong>t, vivant et actif. (…) C’est un poumon vert dans la ville, un<strong>en</strong>droit agréable, appelé Friedhof <strong>en</strong> allemand, ce qui signifie littéralem<strong>en</strong>t“domaine de paix”. (…) En Allemagne, il y a la possibilité — <strong>en</strong>core peuconnue — de se faire incinérer et de faire <strong>en</strong>terrer ses c<strong>en</strong>dres au piedd’un arbre — dont on aura choisi l’ess<strong>en</strong>ce — dans certaines forêts classées.L’arbre ne sera pas marqué, donc personne ne s’y recueillera, mais oncontribue à la protection de cette forêt, car les bétonneurs y toucherontplus diff<strong>ici</strong>lem<strong>en</strong>t si elle conti<strong>en</strong>t des urnes.Hors guerres et catastrophes majeures, nous avons le luxe de gérer le destindes cadavres et le souv<strong>en</strong>ir des défunts. Leur donner une place vivante,proche de la nature, pourrait-ce nous réconcilier avec la mort, nous ôter lapeur et la négation, nous aider à la regarder <strong>en</strong> face et à l’intégrer dansnotre vie ?Ingeborg Eilers ■Isère.Les Doulas contreles sages-femmes ?Je termine actuellem<strong>en</strong>t mes études de sage-femme et suis étonnée de lacréation d’un nouveau “métier”, les Doulas (voir brève dans S!l<strong>en</strong>c<strong>en</strong>°335) qui se superpose au mi<strong>en</strong>. (…) Je comm<strong>en</strong>ce dès aujourd’hui àSILENCE N°339 50Octobre 2006


echercher un emploi. J’ai <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du p<strong>en</strong>dant toutes mes études que je n’auraiaucune difficulté à <strong>en</strong> trouver un. Or je me trouve confrontée à un problème: à cause de la pénurie de sages-femmes, les administrations ontdécidé de les mettre là où elle les a jugées indisp<strong>en</strong>sables, c’est-à-dire <strong>en</strong>salle de naissance, ou bloc obstétrical, et à la maternité, fermant ainsi certainespréparations à la naissance. Aujourd’hui que le nombre de sagesfemmesaugm<strong>en</strong>te, les postes ne s’ouvr<strong>en</strong>t plus. Je suis convaincue qu’unebonne préparation à la naissance et qu’un cadre chaleureux permett<strong>en</strong>taux femmes d’accoucher dans les meilleures conditions possibles. Mais pourmoi, ce n’est pas la création d’une nouvelle “profession” qui est la solution,mais l’ouverture des postes et non la fermeture des petits hôpitaux ; pourque les sages-femmes puiss<strong>en</strong>t exercer pleinem<strong>en</strong>t leur métier. (…)Gw<strong>en</strong>doline Grignon ■Gard.S!l<strong>en</strong>ce : les Doulas répond<strong>en</strong>t à une demande d’accouchem<strong>en</strong>t à dom<strong>ici</strong>leque très peu de sages-femmes accept<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong>cadrer sous la pression de la“normalité” médicale.Place des femmesdans S!l<strong>en</strong>ceAyant lu votre réponse dans le courrier des lecteurs du numéro 336, intitulée« Féminisation », je ne peux qu’exprimer mon souti<strong>en</strong> à cette méthodede choc. Si les g<strong>en</strong>s se plaign<strong>en</strong>t, c’est que la massification de notre langueest totalem<strong>en</strong>t inconsci<strong>en</strong>te et semble « normale ». Il faut alors fairequelque chose qui paraisse « bizarre » pour faire pr<strong>en</strong>dre consci<strong>en</strong>cedu problème. C’est toujours à refaire car moi-même, femme, ai toujoursun choc quand je lis un tel article, choc tout à fait salutaire, donc !Puis j’ai voulu voir si le magazine « Sil<strong>en</strong>ce » est féminisé et j’ai bi<strong>en</strong> étédéçue. La distribution des rôles est tout à fait traditionnelle et macho !La majorité des postes intéressants est t<strong>en</strong>ue par des hommes, maisla trésorerie et le secrétariat sont t<strong>en</strong>us par des femmes, comme à l’habitude.Tous (NDLR : <strong>en</strong> réalité, une large majorité) vos articles sont signéspar des hommes. Même dans la sélection du courrier des lecteurs(lectrices ?), nous avons 15 hommes et… 3 femmes, dont une dansun collectif avec 2 hommes. Je suppose que les quelques femmes notéespage 55 s’occup<strong>en</strong>t, dans l’anonymat total, de tous les petits articleset autres annonces non signées qui peupl<strong>en</strong>t g<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t le magazine. Ri<strong>en</strong>de très radical dans tout ça ! C’est le plus emmerdant à faire ! Vos explicationssont les bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>ues !Jocelyne Fortin ■Grande-Bretagne.Sil<strong>en</strong>ce : Précisons tout d’abord que la dernière supposition est erronéeet que le “plus emmerdant” est réalisé <strong>en</strong> majorité par des hommes(5 hommes et une femme salariés). Notons égalem<strong>en</strong>t que si le bureauactuel reproduit des schémas traditionnels (deux hommes présid<strong>en</strong>t et viceprésid<strong>en</strong>t ; deux femmes trésorière et secrétaire), il était tout autre il y atrois ans (les postes de présid<strong>en</strong>te et de vice présid<strong>en</strong>te étai<strong>en</strong>t occupés pardes femmes). Reste un problème de taille : la sous-représ<strong>en</strong>tation desfemmes dans l’association et la revue. Notre cas n’est pas isolé et rejointcelui de nombreux autres groupes militants, plus particulièrem<strong>en</strong>t ceuxréalisant des travaux d’écriture, où les hommes sont quasim<strong>en</strong>t toujoursmajoritaires. De multiples causes sont sûrem<strong>en</strong>t imputables à cet état defait : les constructions sociales par g<strong>en</strong>re, l’attitude de certains hommes,la défiance de beaucoup de femmes vis-à-vis de l’écriture, notre manquede réflexions et d’actions vis-à-vis de ce problème… En tous cas, la revueest bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du ouverte à toute part<strong>ici</strong>pation féminine et aimerait réaliserun dossier autour du thème « Femmes et décroissance » (voir page 2).Lectrices inspirées, à vos plumes !Lyon-TurinCourrierpubl<strong>ici</strong>téDRA propos du Lyon-Turin, j’aurais une position un peu différ<strong>en</strong>te. Je ne compr<strong>en</strong>dpas que dans un contexte où il y a des autoroutes, des camions, desparkings, des aéroports, des routes des parkings partout, on se focalise surcette construction de ligne de fret. On va me dire, oui mais c’est parce quecelle-ci est <strong>en</strong> construction maint<strong>en</strong>ant. Je trouve que la décroissance n’estpas (ou ne devrait pas être) une remise <strong>en</strong> cause des nouveautés, mais plutôtdu prés<strong>en</strong>t. S’il reste de l’énergie après avoir bloqué le bitume et l’aviation,toutes les pires horreurs construites ou <strong>en</strong> construction, alors allonsmanifester contre la nouvelle ligne de fret, mais à ce stade je ne compr<strong>en</strong>dspas. Il est vrai qu’il faudrait peut-être mettre dans la balance unarrangem<strong>en</strong>t du style : la ligne de fret d’accord mais seulem<strong>en</strong>t si voussupprimez une ou deux autoroutes! C’est la même chose à propos deséoli<strong>en</strong>nes, des personnes vont manifester contre les éoli<strong>en</strong>nes, parfois mêmeau nom de la décroissance, mais ne vont pas s’offusquer, des routes qui les<strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t qui font un bruit et des dégâts bi<strong>en</strong> plus importants, des c<strong>en</strong>tralesthermiques, des c<strong>en</strong>trales nucléaires, de l’électr<strong>ici</strong>té... Pour donnerune image, j’ai l’impression que de nombreuses personnes vont se révoltercontre la “crème écologique” <strong>en</strong> oubliant de remettre <strong>en</strong> cause avant lescouches toxiques épaisses du gâteau.François Schneider ■Colporteur de la décroissance.ErratumDans le courrier des lecteurs du n° 338, sur “Iran et Nucléaire”,il fallait lire “... contrats <strong>en</strong>tre la france et l’Iran” et non “l’Italie”.Nos excuses pour cette faute biaisant le s<strong>en</strong>s du courrier.SILENCE N°339 51Octobre 2006


R O M A N SLa lignede partageNicholas EvansEd. Albin-Michel2006 - 445 p. - 22 €L’auteur de L’homme qui murmuraità l’oreille des chevaux nouspropose dans ce nouveau romanun récit sur l’écoterrorisme. Unejeune femme recherchée par lapolice pour avoir attaqué des dirigeantsd’<strong>en</strong>treprises polluantesest retrouvée morte prise dansla glace. Comm<strong>en</strong>t est-elle arrivéelà ? Le livre se plonge dans ununivers familial perturbé par ledivorce des par<strong>en</strong>ts, la colère dela fille contre son père parti avecune autre et qui, lors d’une manifestationavec Gre<strong>en</strong>peace contrele sommet de l’OMC à Seattle var<strong>en</strong>contrer des militants plus radicaux.Si le démarrage du livre estplus tourné sur les mécanismes dehaine autour d’un divorce, ondécouvre peu à peu comm<strong>en</strong>t certainspeuv<strong>en</strong>t dev<strong>en</strong>ir excédés surles questions <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taleset se lancer dans des actes dev<strong>en</strong>geance… au risque du dérapage.Lecture très agréable. MB.Le v<strong>en</strong>trede l’arbreLivresAnne LabbéEd. l’Harmattan2005 - 164 p. - 14,50 €Dans ce roman, une vieille femmedresse le bilan de sa vie. Son universs’est presque exclusivem<strong>en</strong>tlimité à la campagne et à sademeure, perchée sur une montagne.Guérisseuse de mère <strong>en</strong>fille depuis plusieurs générations,elle est la dernière représ<strong>en</strong>tanted’une lignée sachant respecter,écouter la nature. Mais, c’estauprès d’un arbre qu’elle a puiséson énergie et sa déterminationtout au long son exist<strong>en</strong>ce : “monamour de femme a été tout <strong>en</strong>tiervoué à l’Arbre”. Cet arbre à quielle raconte tout et qui semble luirépondre, la conseiller, l’apaiserparfois. Notamm<strong>en</strong>t lorsque leshommes intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t dans lemilieu naturel de façon absurde,voire dangereuse.A la folie de ceux-ci, elle a préféréle mystère et la richesse desanimaux, des végétaux, “un petitmonde qui vit doucem<strong>en</strong>t près demoi, avec une délicatesse et unegrâce infinies”.Elle a pourtant essayé de se rapprocherdes humains. Jeune, elle aconnu la t<strong>en</strong>tation de l’amour,l’attrait de la ville. Mais cela n’apas duré et, très vite, elle estremontée auprès des si<strong>en</strong>s.Entre réalité et imaginaire, <strong>en</strong>treauth<strong>en</strong>t<strong>ici</strong>té et féerie, noussommes plongés <strong>ici</strong> dans unmonde de simpl<strong>ici</strong>té, où s’épanouiss<strong>en</strong>tles s<strong>en</strong>s. On perçoit <strong>en</strong>même temps, toute la fragilité etl’incertitude liées à cette destinée.Cet ouvrage peut se lirecomme un conte, mais aussi etsurtout comme un hymne à la vieépurée, où seul demeure l’indisp<strong>en</strong>sable.MJ.NamlosJosé LerouxEd. HB, BP 49, 04301Forcalquier cedex2006 - 128 p. - 14 €A travers un long monologuedébridé, l’auteur nous narre la vied’un être que l’on découvre peuà peu dans sa folie. Bel exercicelittéraire où l’on peut se dire quele plus fou n’est pas toujourscelui auquel on p<strong>en</strong>se. FV.B . D .Banlieueblanche,banlieue rougePierre Christinet Annie GoetzingerEd. Dargaud2006 - 50 p. - 9,80 €Quatrième volume d’une sérieau dessin superbe et classiquepour des scénarios du grandPierre Christin qui, <strong>ici</strong>, s’amuse àm<strong>en</strong>er une <strong>en</strong>quête dans le milieuautomobile à deux niveaux : ducôté des patrons et des ingénieurset du côté des ouvriers. La luttedes classes introduite dans unehistoire pol<strong>ici</strong>ère. Remarquable.MB.AgrippineClaire BrétécherEd. Librio2005 - 48 p. - 2 €Heureuse initiative de la collectionLibrio qui se lance dansla réédition de BD célèbres avecplusieurs tomes de ClaireBrétécher : Agrippine et lesFrustrés, mais aussi d’autresauteurs (Geluck). C’est <strong>en</strong> noiret blanc, mais cela se lit toujoursavec autant de plaisir : Brétécher,c’est d’abord des dialogues branchésparfaitem<strong>en</strong>t déséquilibrants.FV.Confid<strong>en</strong>tielNom de code :pandoreCeppiEd. Lombard2006 - 48 p.Ceppi lance une nouvelle sérietrès politique sur les dessous dela confédération helvétique.Autour de la découverte d’uncolis abandonné dans un <strong>en</strong>trepôtde G<strong>en</strong>ève, d’un sommet del’OMC, et de quelques histoiresS!l<strong>en</strong>ce ne commercialise pas les livres prés<strong>en</strong>tés dans cette rubrique.parallèles, l’auteur, avec un scénarioun peu complexe, emmènele lecteur jusqu’à la chute finale :une action terroriste qui se met<strong>en</strong> place page après page.Politiquem<strong>en</strong>t juste. MB.Toxic planetDavid RatteEd. Paquet2006 - 60 p. - 10 €L’air est dev<strong>en</strong>u tellem<strong>en</strong>t polluéqu’il est normal de rester <strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ceavec son masque à gazpour vivre tranquillem<strong>en</strong>t. Surce principe, l’auteur décline dessituations plus ou moins comiquesavec la pollution <strong>en</strong> toile de fond.Sourires assurés, rires plus rarem<strong>en</strong>t.FV.M U S I Q U ELucrate MilkEd. Folklore de la zonemondiale (69007 Lyon)2006 - 2 cd + 1 dvdCes cd nous plong<strong>en</strong>t dans l’universpunk. Le premier, “quartetde turc ” est imbuvable. On hésite<strong>en</strong>tre le mettre immédiatem<strong>en</strong>tsur un cerisier pour faire fuir lesoiseaux ou demander l’asile politiqueà Sarkoland. Dans le second,“lucrate mix” les mus<strong>ici</strong><strong>en</strong>sont dû se r<strong>en</strong>dre compte qu’ilsavai<strong>en</strong>t des instrum<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>tre lesmains et des moy<strong>en</strong>s techniquesà leur disposition. On s<strong>en</strong>t un peuplus de recherche musicale et leson est largem<strong>en</strong>t plus harmonieux,plus ludique aussi. Maistout cela reste très destroy ethermétique. Le dvd, quant à luirepr<strong>en</strong>d des clips et des extraitsde concerts. MJ.SILENCE N°33952Octobre 2006


L E L I V R E D U M O I SLes nouveauxutopistes del’économieSylvain AllemandEd. Autrem<strong>en</strong>t2005 - 254 p. - 19 €Il existe de multiples expéri<strong>en</strong>cesalternatives à l’économie dominanteque l’auteur prés<strong>en</strong>te souv<strong>en</strong>tsous forme d’interviews. Sicela facilite évidemm<strong>en</strong>t la lecturede l’ouvrage, cela <strong>en</strong> abaissepar contre l’intérêt car il y a peude recul sur ce qui est prés<strong>en</strong>téainsi. De plus, l’auteur ne semblepas un chaud partisan des alternativestrop <strong>en</strong>gagées : il démontesoigneusem<strong>en</strong>t les Sel, systèmesd’échanges locaux, <strong>en</strong> écrivanttrois fois <strong>en</strong> deux pages qu’il leurmanque un li<strong>en</strong> avec l’Etat.L’auteur a peur de perdre samobilité lorsqu’il titille Vinc<strong>en</strong>tCheynet sur la décroissance. Lemicrocrédit, le commerce équitableou le tourisme équitablesont prés<strong>en</strong>tés avec un manqueévid<strong>en</strong>t de s<strong>en</strong>s critique. L’auteurLes voleurs d’eauColin WardEd. ACL (BP 1186,69202 Lyon cedex 1)2006 - 199 p. - 14 €Dans cet essai au sous-titre éloqu<strong>en</strong>t(“Les déboires marchands d’un bi<strong>en</strong>commun”), Colin Ward analyse le dev<strong>en</strong>irde cette ressource majeure qu’est l’eau etles diverses manières d’organiser et de concevoirsa gestion. De la protection de ses sourcesà sa distribution, <strong>en</strong> passant par son assainissem<strong>en</strong>t, tout le circuitde l’eau nous est conté, au gré de la diversité de ses usages. Trois voiesprincipales émerg<strong>en</strong>t : la gestion étatique c<strong>en</strong>tralisée ; la gestion privatisée,confiée à des <strong>en</strong>treprises ; la gestion locale, par les communautésde riverains et d’usagers. Exemples à l’appui, c’est à une analyse comparéeque se livre l’auteur, observant tous les contin<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> partantdu principe que l’eau est un bi<strong>en</strong> commun de l’humanité, qui, à ce titre,doit être accessible à tous. A partir de là, il <strong>en</strong>visage la gestion étatiquecomme aggravant les risques de guerres de l’eau, guerres qu’il press<strong>en</strong>tnombreuses à l’av<strong>en</strong>ir. De son côté la gestion privée se révélerait onéreuseet brutale, la recherche de bénéfices se traduisant par une augm<strong>en</strong>tationdes coûts pour l’usager, soumis à la viol<strong>en</strong>ce des coupuresd’eau lorsqu’il ne peut pas payer. La gestion locale et déc<strong>en</strong>tralisée semontrerait finalem<strong>en</strong>t la plus appropriée : plus proche des besoins deshabitants, adaptée aux usages locaux, moins soumise à la politique duporte-monnaie qui joue toujours, évidemm<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> défaveur des pluspauvres. Partisan du small is beautiful, Colin Ward démontre comm<strong>en</strong>tla gestion de proximité lui paraît finalem<strong>en</strong>t la moins chère, la pluséquitable et la plus écologique. Elle atténue les rapports de force quine manqueront pas de s’acc<strong>en</strong>tuer dans les prochaines années, l’eaudev<strong>en</strong>ant une ressource de plus <strong>en</strong> plus rare, donc de plus <strong>en</strong> plus précieuseet de plus <strong>en</strong> plus convoitée, car toujours si nécessaire à la vie.Si l’excès de citations r<strong>en</strong>d parfois diff<strong>ici</strong>le de démêler la p<strong>en</strong>sée del’auteur de celle de ses sources, il s’agit là d’un livre éclairant, au plusproche des <strong>en</strong>jeux d’aujourd’hui et de demain, qui dévoile les méandreséconomiques et écologiques de cette ressource à l’heure de la mondialisation.Rodolphe Christin.mélange <strong>en</strong>core l’agriculture écologiqueet l’écologie industrielle(un mythe digne du développem<strong>en</strong>tdurable)… Tout celamanque sérieusem<strong>en</strong>t de conviction— si ce n’est qu’il n’est paspossible de sortir de l’économiedominante. MB.PolitiquesmigratoiresCollectiféd. Carobella(88, rue de l’Evêché,13002 Marseille)2005 - 256 p. - 10 €Les “politiques migratoires”détermin<strong>en</strong>t quels sont les bons etles mauvais migrants, ceux quipeuv<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>ir cueillir des fruits etlégumes dans le sud de l’Europeet ceux que l’on repousse avec laforce armée à Ceuta et Mellila.Ces politiques permett<strong>en</strong>t de distinguerle bon clandestin (dans letextile, comme ouvrier agricole oudomestique) du mauvais (quitraîne dans les rues de Sangatte).Pas question de respecterla déclaration des droits del’homme sur la liberté de circulerde chacun : il s’agit <strong>ici</strong>, pour nosdirigeants, d’être maître de cesmouvem<strong>en</strong>ts, aujourd’hui desmigrants, demain des nôtres ?Et pourquoi ce contrôle ? Alorsque la mondialisation pourraitlaisser <strong>en</strong>trevoir une plus grandeouverture sur le monde, le cas dela zone de libre-échange <strong>en</strong>tre leMexique et les Etats-Unis montrequ’il n’<strong>en</strong> est ri<strong>en</strong> : non seulem<strong>en</strong>tla frontière permet de maint<strong>en</strong>irdes écarts de niveaux de vieimportants, mais ceux-ci vont <strong>en</strong>croissant avec le temps. La frontièreest donc un outil économiqueau profit des multinationales,un outil qu’il fautappr<strong>en</strong>dre à combattre. Il esttemps de rappeler que personn<strong>en</strong>’est illégal. Excell<strong>en</strong>t recueil detextes de réflexion sur le sujet.MB.Cuissonsolaire pourdébutantRoger BernardEd. Jouv<strong>en</strong>ce et Sil<strong>en</strong>ce2006 - 96 p. - 5,90 €Sous un nouveau titre, une nouvelleversion mise à jour du livreLa cuisson solaire facile publié<strong>en</strong> 1999. Pour tout savoir surles différ<strong>en</strong>ts types de cuiseurssolaires, comm<strong>en</strong>t les fabriqueret comm<strong>en</strong>t s’<strong>en</strong> servir. Ici, pouréconomiser les énergies fossiles,plus au sud, pour éviter de brûlerdu bois. Un moy<strong>en</strong> aussi pédagogiquepour initier les <strong>en</strong>fants auxmérites du Soleil. MB.LivresH<strong>en</strong>ri-DavidThoreauAlain RefaloEd. C<strong>en</strong>tre de ressourcessur la non-viol<strong>en</strong>ce(31770 Colomiers)2006 - 58 p. - 7,50 €Cet ouvrage synthétique prés<strong>en</strong>ted’abord les influ<strong>en</strong>ces d’H<strong>en</strong>ri-David Thoreau, ses écrits et comm<strong>en</strong>tses écrits ont ainsi influ<strong>en</strong>céd’abord Tolstoï puis Gandhi,Martin Luther King… Si aujourd’hui,la notion de désobéissancecivile concerne plus un mouvem<strong>en</strong>tcollectif, H<strong>en</strong>ri-DavidThoreau estimait qu’une seulepersonne représ<strong>en</strong>tait déjà unmouvem<strong>en</strong>t. Facile de lecture, unexcell<strong>en</strong>t ouvrage pour aborderles fondem<strong>en</strong>ts de la non-viol<strong>en</strong>ce.MB.Du colonialisme,aujourd’huiHosea JaffeEd. Parangon2005 - 75 p. - 8 €L’éditeur le précise <strong>en</strong> exergue,l’auteur du prés<strong>en</strong>t ouvrage “estné <strong>en</strong> Afrique du Sud de par<strong>en</strong>tsjuifs”. Cette information n’est pasinutile, car à la lecture de cetexte synthétique, mais radical,on pourrait se demander s’il n’estpas écrit par quelque sinistre personnage.Il faut dire que le sujetest tellem<strong>en</strong>t perverti, v<strong>ici</strong>é, dansles médias aux mains des marchandsd’armes (autrem<strong>en</strong>t ditla quasi-totalité des médias français),que tout écrit remettant lesacteurs et les politiques impérialistesà leur juste place, met dubaume au cœur. Jaffe ne pr<strong>en</strong>dpas de gants pour dénoncer lecolonialisme actuel qui se cachederrière la mondialisation.Il se cont<strong>en</strong>te de pr<strong>en</strong>dre commeexemple l’Afrique du Sud et laPalestine. Dans de nombreuxdomaines (agriculture, travail,scolarisation…) et <strong>en</strong> nous inon-SILENCE N°339 Octobre 200653


dant de chiffres (parfois à la limitede la saturation), il démontreque ces terres sont largem<strong>en</strong>tsous le joug des impérialismeseuropé<strong>en</strong>s, états-uni<strong>en</strong>s ou israéli<strong>en</strong>s.Par contre, il est plus diff<strong>ici</strong>lede le suivre dans son exhortationà “la libération perman<strong>en</strong>te”qu’il aborde <strong>en</strong> fin d’ouvrage.Celle-ci serait “un développem<strong>en</strong>tde la théorie de la révolution perman<strong>en</strong>tede Léon Troski qu’ilexposa <strong>en</strong> 1905”. Même s’il apour objectif une décolonisationradicale et réelle, le processus<strong>en</strong>visagé apparaît trop viol<strong>en</strong>t,trop revanchard. Cette réservemise à part, ce livre, pourtantconcis, mérite une place substantielledans la littérature consacréeaux <strong>en</strong>jeux internationauxcontemporains. M.J.Khalil GibranAlexandre NajjarEd. J’ai lu2005 - 238 p. - 5,30 €Khalil Gibran est connu mondialem<strong>en</strong>tpour son livre LeProphète qui s’est v<strong>en</strong>du à desmillions d’exemplaires. Ce livreretrace sa vie depuis son paysnatal, le Liban aux Etats-Unis oùil immigre à 12 ans <strong>en</strong> passantpar une année à Paris <strong>en</strong> 1911.On y découvre un artiste quiessaie, dans une perpétuelle quêtespirituelle, d’unifier sa peinture etson écriture. Auteur de nombreuxromans <strong>en</strong> arabe, il comm<strong>en</strong>ceraà dev<strong>en</strong>ir plus connu <strong>en</strong> écrivant<strong>en</strong> anglais. Le Prophète publié <strong>en</strong>1923, huit ans avant sa mort, vachanger sa vie. Une biographiepour découvrir le personnagedans toute sa complexité. FV.Viol<strong>en</strong>ces,fémininplurielLivresElsa FaynerEd. Librio2006 - 92 p. - 2 €Lorsque l’on parle des viol<strong>en</strong>cesfaites aux femmes, on peut distinguertrois types de viol<strong>en</strong>ce : toutd’abord les viol<strong>en</strong>ces physiques(viols, agressions, contrôle de lareproduction, traite des personnes…),mais il faut égalem<strong>en</strong>tp<strong>en</strong>ser aux pratiques discriminatoires(droit de vote, de travail, deconduire, de contracter un crédit,crimes d’honneur, mort pour ladot, infant<strong>ici</strong>de…). Enfin, il y ales viol<strong>en</strong>ces sociales (accèsinégal à l’éducation ou au travail,inégalité des salaires, répartitiondes tâches domestiques, etc.).Dans un style facile d’accès, cepetit livre fait un tour d’horizonde toutes ces viol<strong>en</strong>ces dansle monde… et <strong>ici</strong> <strong>en</strong> France.On vous y rappelle que l’histoiredes femmes est souv<strong>en</strong>t méconnuedans la plupart des pays,qu’<strong>en</strong> France, les livres d’histoireoubli<strong>en</strong>t un peu vite de rappelerqu’on brûlait les femmes commesorcières jusqu’à il y a seulem<strong>en</strong>t250 ans, qu’elles n’ont le droit devote que depuis 50 ans, etqu’elles gagn<strong>en</strong>t toujours, à travailégal, <strong>en</strong>viron 25 % de moinsque les hommes. Concis et précis,un excell<strong>en</strong>t ouvrage. MB.Voyageautour demon jardin,Agnès Maloineéd. du Rouergue (Aveyron)2006 - 168 p. - 30 €Sur le même principe que les carnetsde voyage, un superbe livre dedessins autour de la vie d’un jardinet de son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tproche. De quoi faire rêver, maisaussi de faire réfléchir : la beautédu monde n’est pas forcém<strong>en</strong>t loinde chez vous, le voyage peut comm<strong>en</strong>cerau détour d’une allée. FV.L’eauà la maisonSandrine Cabrit-LeclercEd. Terre Vivante2005 - 160 p. - 25 €Fort bi<strong>en</strong> illustré, cet ouvragevous prés<strong>en</strong>te dans un premiertemps comme ressource vitale,puis comm<strong>en</strong>t nous utilisons l’eaudans la maison, <strong>en</strong>fin comm<strong>en</strong>tpr<strong>en</strong>dre des mesures pour l’économiser,<strong>en</strong> particulier <strong>en</strong> optantpour la récupération des eaux depluie qui peuv<strong>en</strong>t assurer plus de90 % de nos besoins, <strong>en</strong> installantune toilette sèche, <strong>en</strong> mettant<strong>en</strong> place un système d’assainissem<strong>en</strong>tautonome… Cela devraitvous inciter à passer à la pratique.FV.SILENCE N°339 Octobre 200654NOUS A VONS ÉGA LEMENT REÇU■ Nouveau tour du monde d’un écologiste, Jean-Marie Pelt, éd. Fayard,2005, 272 p. 18 €. Après son livre à succès Le tour du monde d’un écologisteparu <strong>en</strong> 1990, une nouvelle série de visites dans des écosystèmes <strong>en</strong>core intactsou dévastés par les activités de l’homme. Une leçon d’écologie pour compr<strong>en</strong>drel’urg<strong>en</strong>ce qu’il y a à p<strong>en</strong>ser la politique autrem<strong>en</strong>t. Ecriture fort agréable, mêmesi les conséqu<strong>en</strong>ces politiques ne sont guère abordées.■ La nouvelle question indigène, sous la direction de Jean-Claude Fritz,éd. L’Harmattan, 506 p. 39 €. Jusqu’il y a peu la question était de savoir comm<strong>en</strong>taider les peuples autochtones à s’intégrer dans l’uniformisation mondiale <strong>en</strong>cours. Le discours change au fur et à mesure que l’on pr<strong>en</strong>d consci<strong>en</strong>ce de l’impassedans laquelle on se trouve. Ce sont peut-être ces peuples qui ont su résisterà la déculturation ambiante qui aujourd’hui peuv<strong>en</strong>t nous am<strong>en</strong>er de quoi retisserdu li<strong>en</strong> social, familial, local… Multiples contributions universitaires autourde ces questions.■ Grippe aviaire, ce qu’il faut savoir, Pascal Orabi, François Moutou, éd.Delachaux et Niestlé, 2006, 110 p. 8 €. Ecrit par des ornithologistes, un rappelde ce que l’on sait, soupçonne, connaît peu sur la question… Avec <strong>en</strong> particulierun rappel des li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre la maladie et les élevages et non avec les oiseaux migrateurs.■ Cabiria, synthèse 2005. Cabiria, BP 1145, 69203 Lyon cedex 01. 2006,300 p. De plus <strong>en</strong> plus souv<strong>en</strong>t, le discours sur la prostitution masque un discourscontre l’immigration. Alors que les prostitué-e-s ont de plus <strong>en</strong> plus de mal à survivre,l’association Cabiria poursuit son travail de santé et de prév<strong>en</strong>tion desrisques, d’aides aux soins et de lutte contre les discriminations qui touch<strong>en</strong>t cemilieu. Les lois ne sont-elles faites que pour augm<strong>en</strong>ter les inégalités sociales ?■ Vivre c’est possible, Jean-Marc Governatori, éd. Courrier du livre, 2006, 274p. 18 €. Livre de campagne électorale de l’auteur pour les élections de 2007, oùil fait la promotion de son parti “La France <strong>en</strong> action”. Se plaçant dans le campde la décroissance nécessaire, il prés<strong>en</strong>te parfois un curieux mélange de p<strong>en</strong>sées,dont l’idée que la France puisse servir de modèle (mythe développem<strong>en</strong>tiste ?),ou <strong>en</strong>core qu’il faille de la publ<strong>ici</strong>té pour assurer la liberté de la presse (!).■ Légumes bio, mode d’emploi, Emmanuel et Valérie Cupillard, éd. La Plage,(34200 Sète), 2006, 192 p. 16,50 €. Choisir les alim<strong>en</strong>ts bio, c’est déjà pr<strong>en</strong>drele chemin de la prév<strong>en</strong>tion dans le domaine de la santé, <strong>en</strong> évitant les effetsnéfastes des pest<strong>ici</strong>des. Les légumes bio n’ont pas besoin d’être épluchés et peuv<strong>en</strong>tcuire moins longtemps. Par deux auteurs de nombreux ouvrages sur la cuisine,vo<strong>ici</strong> un nouveau panel de recettes.■ Des conflits à l’école, les rixes du métier, Hugues Lethierry, éd. ChroniqueSociale (Lyon), 2006, 180 p. 12,80 €. Pas de vie collective sans conflits,et l’école n’y échappe pas. Avec son humour habituel, Hugues Lethierry analyseles conflits usuels, <strong>en</strong>tre <strong>en</strong>seignants et élèves, mais aussi <strong>en</strong>tre élèves d’une partou <strong>en</strong>tre collègues d’autre part. Il rappelle les méthodes pédagogiques mises <strong>en</strong>place pour les résoudre, <strong>en</strong>richit le débat des théories psychanalytiques et introduitses propres pistes : l’humour, la médiation et la réc<strong>en</strong>te arrivée de l’éducationà la paix. Il rappelle que la lutte est positive et que donc le conflit peut l’être.Que l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t est <strong>en</strong>core bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>t trop proche du militaire (tout commele militant).■ Du crime d’être “Noir”, Bassidiki Coulibaly, éd. Homnisphères, 2006, 222 p.15 €. Les “Noirs”, c’est quoi ? Une couleur de peau ? Une origine africaine ?L’auteur, philosophe, se p<strong>en</strong>che sur les t<strong>en</strong>tatives d’explication émises par d’autresauteurs “noirs” concernant l’impossibilité pour les “Blancs” ou les “Arabes” dep<strong>en</strong>ser l’autre autrem<strong>en</strong>t que par la couleur de peau. Un milliard de “Noirs” souffr<strong>en</strong>tainsi d’un rejet id<strong>en</strong>titaire sans que vraim<strong>en</strong>t une solution soit <strong>en</strong> vue.Alors ne faudrait-il pas résoudre d’abord la question “Blanche” ? ou cellede l’esclavage, ou <strong>en</strong>core celle des religions ? Débat diff<strong>ici</strong>le.■ Le livre de Jonas, Dan Chaon, éd. Albin-Michel, 2006, 388 p. 22,50 €.A la mort de sa mère, Jonas cherche a retrouver son demi-frère adopté par uneautre famille à sa naissance. Une histoire r<strong>en</strong>due pénible par les variations dansla chronologie. Personnages peu séduisants. Roman glauque.■ La face cachée des corridas, Claire Starozinski, éd. Association pour la suppressiondes corridas, BP 85, 3009 Nîmes cedex 4, 2006, 136 p. 12 €. Après Lamort <strong>en</strong> spectacle (1998), et On est toujours le taureau de quelqu’un (2003), c<strong>en</strong>ouvel ouvrage de la présid<strong>en</strong>te de l’association publie de nombreuses informationssur les exactions et magouilles de ces soi-disant spectacles.■ Felipe Matarranz Gonzalez, Rita Pinot, éd. No Pasaran (21ter, rue Voltaire,75011 Paris), 2006, 142 p. 10 €. Quand éclate la guerre d’Espagne, FelipeMatarranz Gonzalez a vingt ans. Militant communiste, il pr<strong>en</strong>d le maquis, serablessé, arrêté, torturé, condamné à mort, puis finalem<strong>en</strong>t gracié. Libéré <strong>en</strong> 1942,il repr<strong>en</strong>d contact avec des brigades repliées dans les montagnes. De nouveauarrêté, il ressort de prison <strong>en</strong> 1952. Il continue alors la lutte clandestine jusqu’àla mort de Franco <strong>en</strong> 1975. Il est âgé aujourd’hui de 90 ans. Récit d’un révolté.■ Un grand peuple élu, Romolo Gobbi, éd. Parangon (Lyon), 2006, 224 p.15 €. Combi<strong>en</strong> d’<strong>en</strong>tre nous se font taxer d’antiaméricanisme ? Et pourtant, sil’on regarde de l’autre côté de l’océan, on peut constater que l’antieuropéanismeest <strong>en</strong>core plus développé. L’auteur, à travers l’histoire des Etats-Unis, montrecomm<strong>en</strong>t ceux-ci se p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t le peuple élu et comm<strong>en</strong>t les dirigeants étatsuni<strong>en</strong>sont p<strong>en</strong>sé leurs “aides” à l’Europe <strong>en</strong> cherchant à chaque fois à l’affaiblir politiquem<strong>en</strong>t.L’auteur montre le rôle important de la religion dans ce comportem<strong>en</strong>t.■ La condition animale, Lauriane d’Este, éd. Sang de la Terre, 2006, 206 p.16,60 €. Préfacé par Allain Bougrain-Dubourg, ce livre écrit par la vice-présid<strong>en</strong>tede la SPA, est un plaidoyer pour un statut de l’animal au sein d’une sociétép<strong>en</strong>sée de manière trop c<strong>en</strong>trée sur l’homme. Lauriande d’Este s’interroge sur laplace de l’animal dans un monde de plus <strong>en</strong> plus technologique où l’animal est deplus <strong>en</strong> plus confondu avec une machine.


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Les brèves sont des résumésdes informations que l’on nous communique.Textes : sauf m<strong>en</strong>tion contraire, la revue autorise,sous réserve de citer la source, la copieillimitée à usage privé des textes. Les utilisationsà usage pédagogique sont égalem<strong>en</strong>tautorisées. Tout usage commercial est soumisà notre autorisation.Illustrations : Les photos et dessins rest<strong>en</strong>tla propriété de leurs auteurs.N° de commission paritaire : 87026N°ISSN 0756-2640Date de parution : 4 e trimestre 2006Tirage : 8300 exEditeur : Association Sil<strong>en</strong>cePerman<strong>en</strong>ce : lundi 10h-12h et 14h-17h✆ 04 78 39 55 33Présid<strong>en</strong>t : Xavier SérédineVice-présid<strong>en</strong>t : Jacques CaclinTrésorière : Myriam CognardSecrétaire : Madeleine NutcheyRÉALISATION DE LA REVUEDirectrice de publication :Madeleine NutcheySecrétaires de rédaction :Michel Bernard et Michel JarruGestion et abonnem<strong>en</strong>ts : Michel JarruMaquette et publ<strong>ici</strong>té : Patrice FarineStands, lieux de dépôts : Dorothée FesslerRédaction:Matthieu Barbaroux, MichelBernard, R<strong>en</strong>é Hamm, Esteban Montoya,Madeleine Nutchey, Vinc<strong>en</strong>t Peyret, MimmoPucciarelli, Francis VergierDessinateurs : Farine, Lasserpe, Mahl<strong>en</strong>Correcteurs : Emmanuelle Pingault,Sarah Martinez, Raymond Vignal,Françoise WeitéPhotographes : Aubert - 1D photo, MarieClem’s, Florian Vignal, Raymond Vignal,Pierre-Emmanuel Weck - 1D photo.Et pour ce numéro : Guy Baudelle, Bela,Abd-El Hafed B<strong>en</strong>otman, Carapa,Marguerite Descamps, Elizabeth Dowles,Yves Egal, Guillaume Gamblin, Gre<strong>en</strong>peace,IEESDS, H<strong>en</strong>ri Martin, Vinc<strong>en</strong>t Martin,Paulette Mazoyer, Micha, Mireille Oria,Reine Rosset, Myriam Travostino,Jean Sivardière, François Vaillant,Bernard Valette.Couverture : Marie Clem’sCommander un anci<strong>en</strong> numéroAnci<strong>en</strong>s numéros - Seuls les numéros prés<strong>en</strong>tés ci-après sont disponibles. Ils sont à commander uniquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>France. Les frais de port sont de 2 € pour un ex ■ , 3 € pour 2 ex ■ , 4 € pour 3 ex et plus ■ .Numéros régionaux■ 272-273 RhôneCroix-Rousse. La Du<strong>en</strong>de. Le Bastringue.Cabiria. La Gryphe. Bioclima tique. RéseauSanté. Radio-Canut. Hommes viol<strong>en</strong>ts . 4 €■ 285-286 IsèreSuperphénix. Moulin Guitare. 400 couverts.MNEI. Jardin alpin. Lo Parvi. P’tit vélo. Terrevivante. Encre Rage . . . . . . . . . . . . . 4 €■ 291-292 AquitaineTerre de Jor. Champ d’action. Démos. Iskatola.Abbadia. Nola-Nohika. Maison des femmes.Azimuts. Boussac. Utopia. . . . . . . . . . 4 €■ 312-313 Poitou-Char<strong>en</strong>tesLes maisons de Béruges. Déf<strong>en</strong>se du maraispoitevin. Kvinpetalo, un c<strong>en</strong>tre esperantiste.La Tambouille. Le hameau de la Brousse.Maison du MER 17. . . . . . . . . . . . . 4 €■ 318-319 Drôme / Ardèche.Terre et humanisme. Tofoulie. Le loup. Jeûneet randonnée. La CRII-Rad. Naître à la maison.Jardins solidaires . . . . . . . . . . . . 4 €■ 325-326 Nord-Pas-de-Calais.Des jardins dans la ville. La Maison de lanature et de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. Droit au vélo.La Malterie. Laisse ton empreinte. . . . 4 €■ 331 Ariège et Hautes-PyrénéesPhébus Ariège maîtrise l’énergie. La ferme dela Coume. Terre de couleurs. Saveurs d’ailleurs.Village écolo ou écovillage ? Le Millepatte.Prommata, Equitable . . . . . . . . . . . . . . 4 €■ 337 ParisParis à vélo. La Passerelle.Le Picoulet. Bébé<strong>en</strong> vadrouille. Radio libertaire. Le Barbizon.l’UPF. la Piñata. . . . . . . . . . . . . . . 4 €■ Annuaire de la presse alternative, édition 2004, 8 pages, plus de 400 adresses, 4 € (port compris)S’abonner à S!l<strong>en</strong>ceFrance métropolitaine■ Découverte 1 ère année 6 n° 15 €■ Particulier 1 an 40 €■ Institution 1 an 80 €■ Souti<strong>en</strong> 1 an 50 € et +■ Petit futé 2 ans 65 €■ Groupés par 3 ex 1 an 100 €■ Groupés par 5 ex 1 an 150 €■ Petit budget 1 an 25 €je règle un total de :NOMPrénomAdresseCode postalVilleFrance : Règlem<strong>en</strong>t à Sil<strong>en</strong>ce,9, rue Dum<strong>en</strong>ge,69317 Lyon cedex 04Autres numéros■ 300 Nos lecteurs ont du tal<strong>en</strong>t40 pages réalisées par les lecteurs… . . 4 €■ 310 Nature politique de l’écologieAgribio et circuits courts. Les trois SEL de lavie. Le jeûne de Louis lecoin . . . . . . . . 4 €■ 311 OGM Viol<strong>en</strong>ce marchandeJeûne sortir du nucléaire. SEL : échec économique,réussite sociale. . . . . . . . . . . . 4 €■ 314 Le réseau REPASCroissance/décroissance. SEL : de la monnaieau temps comme mode d’échange. . . . . 4 €■ 315 Décroissance et non-viol<strong>en</strong>ceTransport fluvial. Les restes du festin. OGM :faucheurs volontaires . . . . . . . . . . . . 4 €■ 316 Réflexions fêtesVivre sans nucléaire : après le jeûne. Nord/Sud :les prix du sang. Agriculture bio . . . . . 4 €■ 317 Vivre à la campagnesans voiture ?Nord/Sud : Vaccins et colonialisme. SEL :Analyses internes ou récupération . . . . . 4 €■ 320 Ecologie et culturesalternativesDécroissance : Pétrole et géologie politique.Finances : Imaginer une banque transpar<strong>en</strong>te.Bureautique et économies d’énergie . . . . 4 €■ 323 L’écologie au quotidi<strong>en</strong>Santé : les soins par les abeilles. Décroissance :diminuer notre vouloir d’achat. Constitution :vers une Europe militaire ! . . . . . . . . . . 4 €■ 324 Voyages au pays de chez soiAlternatives : la bio au cœur de l’écologie.Eoli<strong>en</strong> : du v<strong>en</strong>t sur la maison qui brûle.Energies: Une technologie qui tombe pile 4 €Suisse■ Découverte 1 ère année 6 n° 25 FS■ Particulier 1 an 60 FSAutres pays et Dom-tom■ Découverte 1 ère année 6 n° 22 €■ Particulier 1 an 45 €■ Institution 1 an 90 €■ Souti<strong>en</strong> 1 an 50 € et +■ Petit futé 2 ans........... 70 €■ Petit budget 1 an........... 40 €Belgique : Règlem<strong>en</strong>t à Brabant-Ecologie, Route de R<strong>en</strong>ipont, 33,B - 1380 Ohaintél : 00 32 2 633 10 48CCP OOO 15 19 365 54■ 327 De nos [in]cohér<strong>en</strong>cesREPAS : les Nouveaux Robinson. Energie :L’éoli<strong>en</strong> détrône le nucléaire . . . . . . . . . 4 €■ 328 Décroissance, social et emploiTéléphone portable : gadget de destructionmassive. Economie alternative : PercheActivités, La Péniche . . . . . . . . . . . . 4 €■ 329 Désobéissance civiqueUne Ecozac à Paris. Wwoof autour de la Terre.La maison de l’Ecologie de Lyon.Téléphone portable (2) . . . . . . . . . . 4 €■ 330 Des <strong>en</strong>treprises solidairesLe micro-crédit : contre les femmes ?Illich, école et décroissance . . . . . . . . 4 €■ 332 Créons des médias alternatifsTransports : résistance au Lyon-Turin.Faucheursvolontaires : stratégie payante ? Auroville : uneutopie <strong>en</strong> marche . . . . . . . . . . . . . . 4 €■ 334 Terre, terroir,territoireTchernobyl : des <strong>en</strong>fants dans la tourm<strong>en</strong>te.Autonomadisme contre libéralisme. Dix ans desevrage radiophonique . . . . . . . . . . . 4 €■ 335 Résistances à la FrançafriqueCapitalisme : sauver la gratuité ? Energies :rouler au biocarburant. Gr<strong>en</strong>oble : nanotechnologiesnon merci ! . . . . . . . . . . . . . . 4 €■ 336 Décroissance : p<strong>en</strong>serla transitionLyon-Turin : Gérard Leras. Mouvem<strong>en</strong>t anti-CPE.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 €■ 338 Technologies contreautonomieMigrations : quelle empreinte ethnique ?Paris :Co-errances, Ecobox. . . . . . . . . . . . . 4 €Suisse : Règlem<strong>en</strong>t à ContratomCP 65 - CH 1211 G<strong>en</strong>ève 8tél : (41) 22 740 46 12CCP 17-497696-4

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