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Paris/ SantéMassage caféJohan Walter, après une formation à l’étranger,veut, à l’aide d’un café, faire la promotion dumassage comme source de détente au quotidien.Tout le monde apprécie les massages,mais en France ceux-ci sontsoit réservés à une élite via les établissementscomme les SPA (soins parl’eau), soit très marqués culturellementavec les hammams, soit dévoyés par lecommerce lié au sexe. Johan Walter, qui avécu sept ans en dehors de Paris, s’intéressede longue date aux différentesformes de massages. L’idée d’ouvrir un tellieu lui vient de sa recherche personnelle :cherchant un lieu pour être massé, il n’entrouve aucun qui lui plaît. Il suit ainsi uneformation de trois mois en Inde au massageayurvédique, se forme à Paris pendanttrois ans au shiatsu, une techniqued’origine japonaise, rencontre des personnesqui pratiquent d’autres sortes demassages (californien, réflexion plantaire,pierre chaude, adaptés aux femmesenceintes…).Il réfléchit alors à un concept innovantpour faire la promotion du massagecomme moment de détente, comme cela sepratique couramment en Asie. Pour favoriserla prise de contact et faciliter la transitionentre l’extérieur et l’attention quedemande le massage, il pense à lier le massageavec un café qui, pour être cohérentavec l’envie de détente, est non-fumeur etne sert pas de boissons alcoolisés.Ouvrir un lieuPour disposer d’un lieu dans Paris, ilfaut être capable de réunir un bon capital.Johan Walter trouve un local rue Saint-Martin, à quelques centaines de mètres deBeaubourg, le centre touristique de Paris,quartier de très grand passage et facilementaccessible, au croisement desréseaux de transports en commun. Ils’agit d’un ancien magasin de textiles,qu’il ne peut dans un premier temps aménagercomme il le souhaite du fait d’uneréglementation tatillonne : la rue est aucentre d’un projet d’aménagement lié à lavalorisation architecturale (1). Il signele bail alors qu’il ne dispose pas encorede la totalité de l’argent. Il lui faut alors250 000 €. Il bénéficie de l’aide de deuxassociés et dépose des dossiers pouremprunter. La Nef est la première àrépondre positivement et avance ce quimanque, soit 70 000 €. Il ouvre en février2004.Celui qui passe dans la rue peut croirequ’il s’agit d’un simple café, mais laprésentation de la carte des massages enétonne plus d’un. Toute la première partiesur rue est consacré à l’accueil et au café,avec seulement un siège permettant lesmassages assis. A l’arrière, deux piècessont équipées pour le massage allongé.Johan Walter assure l’accueil, le servicedans le café, les massages shiatsu sur lesiège assis et la gestion des demandes derendez-vous pour les salles de massage.Quatre masseurs spécialisés dans les différentessortes de massage travaillentdans les salles à l’arrière.SILENCE N°339 Octobre 200645Marie Clem’sDRMassage au quotidienLe tarif des massages est moins élevéque dans les établissements chics, mais cen’est quand même pas donné. Cela commenceà 16 € pour un quart d’heure assisavec une boisson offerte. Au départ, il y ad’abord eu beaucoup d’hommes car, côtéfemmes, il y a une concurrence plus marquéeavec les instituts de beauté qui assurentce genre de service. Avec le temps, laclientèle s’est équilibrée et on comptemaintenant autant d’hommes que defemmes. Les cartes d’abonnement donnentaccès à des tarifs plus intéressants etpermettent de savoir que les usagers ontde 16 à 73 ans et que 20 % habitent dansle quartier. Avec le temps, il y a de plus enplus de clients fidèles. La carte-cadeau,un moyen de faire découvrir le lieu, estun concept qui marche bien. Enfin, unepartie de la clientèle vient par l’intermédiairede prestataires, au sein d’un réseauqui regroupe seize établissements offrantdes prestations diverses.La massage est présenté ici commeune activité ordinaire. Même s’il a sûrementdes effets thérapeutiques et spirituels,ces questions ne sont pas abordéessur place. Les personnes qui viennent lefont le plus souvent de manière individuelle,il y a peu de contacts dans le caféentre les clients, à l’exception des “enterrementsde jeune fille”, une formule quipropose l’accueil à six jeunes filles d’uncoup avec passage en salle de massagedeux par deux.Les massages commencent à 12 h avec,notamment, des personnes qui travaillentdans le quartier, et se terminent à 21 h.(1) Au fur et à mesure du renouvellement des magasinsde la rue, les enseignes sont interdites en façadeet ne peuvent figurer qu’en vitrine.