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L E L I V R E D U M O I SLes nouveauxutopistes del’économieSylvain AllemandEd. Autrement2005 - 254 p. - 19 €Il existe de multiples expériencesalternatives à l’économie dominanteque l’auteur présente souventsous forme d’interviews. Sicela facilite évidemment la lecturede l’ouvrage, cela en abaissepar contre l’intérêt car il y a peude recul sur ce qui est présentéainsi. De plus, l’auteur ne semblepas un chaud partisan des alternativestrop engagées : il démontesoigneusement les Sel, systèmesd’échanges locaux, en écrivanttrois fois en deux pages qu’il leurmanque un lien avec l’Etat.L’auteur a peur de perdre samobilité lorsqu’il titille VincentCheynet sur la décroissance. Lemicrocrédit, le commerce équitableou le tourisme équitablesont présentés avec un manqueévident de sens critique. L’auteurLes voleurs d’eauColin WardEd. ACL (BP 1186,69202 Lyon cedex 1)2006 - 199 p. - 14 €Dans cet essai au sous-titre éloquent(“Les déboires marchands d’un biencommun”), Colin Ward analyse le devenirde cette ressource majeure qu’est l’eau etles diverses manières d’organiser et de concevoirsa gestion. De la protection de ses sourcesà sa distribution, en passant par son assainissement, tout le circuitde l’eau nous est conté, au gré de la diversité de ses usages. Trois voiesprincipales émergent : la gestion étatique centralisée ; la gestion privatisée,confiée à des entreprises ; la gestion locale, par les communautésde riverains et d’usagers. Exemples à l’appui, c’est à une analyse comparéeque se livre l’auteur, observant tous les continents en partantdu principe que l’eau est un bien commun de l’humanité, qui, à ce titre,doit être accessible à tous. A partir de là, il envisage la gestion étatiquecomme aggravant les risques de guerres de l’eau, guerres qu’il pressentnombreuses à l’avenir. De son côté la gestion privée se révélerait onéreuseet brutale, la recherche de bénéfices se traduisant par une augmentationdes coûts pour l’usager, soumis à la violence des coupuresd’eau lorsqu’il ne peut pas payer. La gestion locale et décentralisée semontrerait finalement la plus appropriée : plus proche des besoins deshabitants, adaptée aux usages locaux, moins soumise à la politique duporte-monnaie qui joue toujours, évidemment, en défaveur des pluspauvres. Partisan du small is beautiful, Colin Ward démontre commentla gestion de proximité lui paraît finalement la moins chère, la pluséquitable et la plus écologique. Elle atténue les rapports de force quine manqueront pas de s’accentuer dans les prochaines années, l’eaudevenant une ressource de plus en plus rare, donc de plus en plus précieuseet de plus en plus convoitée, car toujours si nécessaire à la vie.Si l’excès de citations rend parfois difficile de démêler la pensée del’auteur de celle de ses sources, il s’agit là d’un livre éclairant, au plusproche des enjeux d’aujourd’hui et de demain, qui dévoile les méandreséconomiques et écologiques de cette ressource à l’heure de la mondialisation.Rodolphe Christin.mélange encore l’agriculture écologiqueet l’écologie industrielle(un mythe digne du développementdurable)… Tout celamanque sérieusement de conviction— si ce n’est qu’il n’est paspossible de sortir de l’économiedominante. MB.PolitiquesmigratoiresCollectiféd. Carobella(88, rue de l’Evêché,13002 Marseille)2005 - 256 p. - 10 €Les “politiques migratoires”déterminent quels sont les bons etles mauvais migrants, ceux quipeuvent venir cueillir des fruits etlégumes dans le sud de l’Europeet ceux que l’on repousse avec laforce armée à Ceuta et Mellila.Ces politiques permettent de distinguerle bon clandestin (dans letextile, comme ouvrier agricole oudomestique) du mauvais (quitraîne dans les rues de Sangatte).Pas question de respecterla déclaration des droits del’homme sur la liberté de circulerde chacun : il s’agit ici, pour nosdirigeants, d’être maître de cesmouvements, aujourd’hui desmigrants, demain des nôtres ?Et pourquoi ce contrôle ? Alorsque la mondialisation pourraitlaisser entrevoir une plus grandeouverture sur le monde, le cas dela zone de libre-échange entre leMexique et les Etats-Unis montrequ’il n’en est rien : non seulementla frontière permet de maintenirdes écarts de niveaux de vieimportants, mais ceux-ci vont encroissant avec le temps. La frontièreest donc un outil économiqueau profit des multinationales,un outil qu’il fautapprendre à combattre. Il esttemps de rappeler que personnen’est illégal. Excellent recueil detextes de réflexion sur le sujet.MB.Cuissonsolaire pourdébutantRoger BernardEd. Jouvence et Silence2006 - 96 p. - 5,90 €Sous un nouveau titre, une nouvelleversion mise à jour du livreLa cuisson solaire facile publiéen 1999. Pour tout savoir surles différents types de cuiseurssolaires, comment les fabriqueret comment s’en servir. Ici, pouréconomiser les énergies fossiles,plus au sud, pour éviter de brûlerdu bois. Un moyen aussi pédagogiquepour initier les enfants auxmérites du Soleil. MB.LivresHenri-DavidThoreauAlain RefaloEd. Centre de ressourcessur la non-violence(31770 Colomiers)2006 - 58 p. - 7,50 €Cet ouvrage synthétique présented’abord les influences d’Henri-David Thoreau, ses écrits et commentses écrits ont ainsi influencéd’abord Tolstoï puis Gandhi,Martin Luther King… Si aujourd’hui,la notion de désobéissancecivile concerne plus un mouvementcollectif, Henri-DavidThoreau estimait qu’une seulepersonne représentait déjà unmouvement. Facile de lecture, unexcellent ouvrage pour aborderles fondements de la non-violence.MB.Du colonialisme,aujourd’huiHosea JaffeEd. Parangon2005 - 75 p. - 8 €L’éditeur le précise en exergue,l’auteur du présent ouvrage “estné en Afrique du Sud de parentsjuifs”. Cette information n’est pasinutile, car à la lecture de cetexte synthétique, mais radical,on pourrait se demander s’il n’estpas écrit par quelque sinistre personnage.Il faut dire que le sujetest tellement perverti, vicié, dansles médias aux mains des marchandsd’armes (autrement ditla quasi-totalité des médias français),que tout écrit remettant lesacteurs et les politiques impérialistesà leur juste place, met dubaume au cœur. Jaffe ne prendpas de gants pour dénoncer lecolonialisme actuel qui se cachederrière la mondialisation.Il se contente de prendre commeexemple l’Afrique du Sud et laPalestine. Dans de nombreuxdomaines (agriculture, travail,scolarisation…) et en nous inon-SILENCE N°339 Octobre 200653