Autres <strong>la</strong>boratoiresCriiRadCommission de <strong>recherche</strong> et d’informationsindépendantes sur <strong>la</strong> radioactivité1986 : Alors que les services officielsindiquent que <strong>la</strong> France, en raison de sonéloignement, a été totalement épargnéepar le nuage radioactif de Tchernobyl, desfamilles entières consomment, sans le savoir,du <strong>la</strong>it, du fromage, des légumesfrais... gorgés de produits radioactifs.C’est en réaction au manque de prise enconsidération des conséquences de cet accidentpour l’environnement et l’être humainque se crée <strong>la</strong> CriiRad. Un groupeassez disparate de personnes habitantdans <strong>la</strong> vallée du Rhône décide de se donnerles moyens confisqués par les institutions,et de créer son propre <strong>la</strong>boratoire.La CriiRad a actuellement pour vocation :- de contrôler et d’informer les popu<strong>la</strong>tionssur les pollutions radioactives etles risques liés au nucléaire,- de veiller au maintien, à l’applicationet à l’amélioration des règles decontrôle et de radioprotection existantes,- d’obtenir <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce de toutemesure de protection sanitaire jugée nécessaire.Depuis vingt ans, <strong>la</strong> CriiRad a réalisédes milliers de mesures de contaminationde terrain et de produits alimentaires,beaucoup d’informations autour de ce sujet(publications, débats, émission de radio),des stages de formation, de nombreusesétudes radio-écologiques…Actuellement, le financement provientà 60% des prestations réalisées (quipeuvent être payés par de simples citoyens,des mairies ou conseils généraux…),à 40% des adhérents et à 3% desubventions de collectivités locales.CRII RadRo<strong>la</strong>nd Desbordes, président de <strong>la</strong> CRIIRad.L’association embauche treize personneset regroupe de nombreux bénévoles.Le <strong>la</strong>boratoire essaye d’être au maximumindépendant des exploitants du nucléaire,de l’Etat et de tous les partis politiques.Ce qui n’est pas toujours simplecar les institutions cherchent à le domestiquerou à le faire disparaître. Ainsi, enLamsLaboratoire d’analysemicrobiologiquedes solsTout commença, en 1988, lorsque C<strong>la</strong>udeet Lydia Bourguignon, chercheurs à l’Inra,mirent au point une méthode de mesurede l’activité biologique des sols, qui leurpermit d’établir que les sols étaient entrain de mourir à cause de l’agricultureintensive. L’Inra, financé par des marchandsd’engrais et de pesticides, s’insurgeacontre ces résultats et refusa de lespublier. Ils c<strong>la</strong>quèrent alors <strong>la</strong> porte pourfonder leur propre <strong>la</strong>boratoire afin d’aiderles agriculteurs à mieux gérer leurs sols.Le <strong>la</strong>boratoire, qui sa<strong>la</strong>rie trois personnes,réussit actuellement à s’autofinancergrâce aux prestations qu’il réalise.La difficulté initiale fut de trouver desprêts pour le <strong>la</strong>ncement. Avec beaucoupde difficultés, ils réussirent finalement àavoir un prêt de <strong>la</strong> BNP et de <strong>la</strong> RégionBourgogne.Le Lams s’est régulièrement heurté àdes diffamations de <strong>la</strong> part du lobby agroindustriel,et notamment de <strong>la</strong> part del’Inra, qui qualifia leurs discours de “peuscientifiques”, et discrédita leurs travaux.C<strong>la</strong>ude Bourguignon sur le terrain.“Lorsqu’on crée, en France, un <strong>la</strong>boratoired’analyses pour aider les agriculteursà protéger leur capital sol, on se heurte àdes difficultés administratives et aux attaquesdiffamatoires de l’agroindustrie. LaFrance est le deuxième consommateur mondialde pesticides, elle représente un marchéénorme que l’agro-industrie ne veut pasperdre. Mettre en évidence, par des analyses,l’effet néfaste de ces pesticides sur <strong>la</strong>vie des sols, provoque des réactions violentesdes instances étatiques qui soutiennentles grands lobbies ; et des lobbies euxmêmes”.DRLaboratoire d’analyse microbiologique des sols,Marey-sur-Tille, 21120 Is-sur-Tille,tél : 03 80 75 60 96, www.<strong>la</strong>ms-21.com.Raisons d’agirRaisons d’agir, collectif créé au coursde l’hiver 1995, association 1901 depuisle printemps 1998, regroupe des chercheursen sciences sociales (sociologuespour <strong>la</strong> plupart) mobilisés par les mouvementde novembre-décembre 1995, lemouvement des chômeurs ou celui dessans-papiers, par le triomphe — malheureusementéphémère — de l’optimismede <strong>la</strong> volonté politique (qui soutient letravail le plus souvent obscur des militantsde base) sur le pessimisme de <strong>la</strong> raisonsociologique. Chercheurs mobilisésaussi par <strong>la</strong> fermeture du champ politiquesur ses enjeux internes et le confinementd’un débat public circonscrit au cercleétroit des experts patentés et des intellectuelsmédiatiques, que ces mouvementscontribuèrent tour à tour à mettre en évidence.“En tant que chercheurs, nous soulignonsles effets économiques et sociaux dévastateursdes politiques économiqueslibérales menées partout dans le monde”.Raisons d’Agir,27, rue Jacob, 75006 Paris,raisonsdagir.orgSILENCE N°34316Février 2007
2004, <strong>la</strong> DGNSR a tenté de modifier <strong>la</strong> réglementationconcernant les mesures deradioactivité afin de faire disparaître <strong>la</strong>CriiRad.La CriiRad est régulièrement sollicitéepar des institutions afin de participerà des débats ou dispositifs d’acceptabilitéautour du nucléaire. Après plusieurs tentatives,l’association s’est rendu compteque sa présence ne servait qu’à légitimer<strong>la</strong> communication des exploitants et“qu’elle avait plus à y perdre son âme qu’ày gagner quelque chose”. Cette position<strong>la</strong> démarque notamment d’autres structures,comme l’Acro, qui acceptent généralementles sollicitations institutionnelles.Un article plus long à propos de <strong>la</strong>CriiRad (Vingt ans de Tchernobyl, vingtans de CriiRad) est paru dans S!lencen° 333.La CriiRad, 471, avenue Victor-Hugo,26000 Valence, tél : 04 75 41 82 50.ItabInstitut technique del’agriculture biologiqueL’Itab a pour objectifs <strong>la</strong> coordinationde <strong>la</strong> <strong>recherche</strong> et l’appui aux actionstechniques dans le domaine de l’agriculturebiologique. L’Itab diffuse des informationstechniques auprès des agriculteurs(fiches techniques, guides etrevues).Itab, 149, rue de Bercy, 75595 Paris cedex 12,tél : 01 40 04 50 64, www.itab.asso.frCrii-RemCentre de <strong>recherche</strong>et d’informationindépendantessur les rayonnementsélectromagnétiquesLe but de <strong>la</strong> Crii-Rem est d’informerde façon c<strong>la</strong>ire et objective sur les effetsdes rayonnements électromagnétiquesdans l’environnement ambiant (téléphoneportable, wii-fi, lignes haute tension,micro-ondes…), de proposer des solutionsen faveur de <strong>la</strong> protection des popu<strong>la</strong>tions,et de constituer un contrepouvoircitoyen, indépendant desintérêts industriels et commerciaux.Crii-Rem, 11, rue Edith-Piaf, 72000 Le Mans,tél : 02 43 21 18 69, www.criirem.orgCrii-GenComité de <strong>recherche</strong>d’informationsindépendantessur le génie génétiqueIl s’agit d’un comité apolitique et nonmilitantd’expertise, de conseil, indépendantdes producteurs d’OGM, intervenantà différents niveaux : juridique, scientifique(santé, environnement), sociologique,technique (étiquetage), notammentpour des dosages d’OGM, et auniveau économique ; pour les citoyens,entreprises, associations, groupements,syndicats...Crii-Gen, 40, rue de Montceau,75008 Paris, www.crii-gen.orgDRTous les témoignages ou échosd’expériences de <strong>la</strong>bos indépendantsque ce soit en France oudans d’autres pays (des expériencesintéressantes sont apparemmentdéveloppées en Suisseou en Allemagne) sont les bienvenuespour alimenter de futursarticles dans S!lence.SILENCE N°34317Février 2007