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Changeons la recherche ! - Silence

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Non-violenceaccident, ou comme un épisode normalde <strong>la</strong> prise de décision ou de <strong>la</strong> vie du collectifen question ? Quelquefois l’accueild’une critique est vécu comme une formede drame, <strong>la</strong> personne qui l’exprime estvite considérée comme un gêneur, quelqu’unqui décidément ne parvient pas àintégrer <strong>la</strong> culture commune. On voit quemalgré toutes nos bonnes intentions etnotre expérience, le débat contradictoiren’est pas toujours facile à entendre, carce<strong>la</strong> dérange.Commentconflictualiserdes situations de crise,voire de violence ?Comment autoriser à dire cette parolecritique, quelle qu’elle soit, même si elleremet en cause une proposition collectiveamenée dans un débat ? Comment travaillersa reformu<strong>la</strong>tion pour montrer àcelui qui l’a énoncée qu’il a au moins étéentendu ? Soit le débat en cours s’y prêteet cette parole peut être intégrée, soit il nes’y prête pas et <strong>la</strong> proposition peut êtrefaite de trouver un lieu et un momentpour que <strong>la</strong> question soit traitée. La personneou le groupe en position d’animationne doit pas non plus se <strong>la</strong>isser piégerpar le surgissement toujours déstabilisantde <strong>la</strong> parole critique.L’autorisation à dire paraît primordialedans <strong>la</strong> mesure où elle peut libérer <strong>la</strong>personne du poids de son désaccord, de<strong>la</strong> peur de rompre avec le groupe que cettepeur a pu engendrer chez elle. Le faitd’être accueillie, entendue, a un effet “réintégrateur“qui peut permettre à <strong>la</strong> personned’accepter que l’ordre du jour sepoursuive, dans l’immédiat, si elle saitqu’à tel moment, dans telle instance, cettechose-là peut être discutée. Quelquefoisaprès une courte explication <strong>la</strong> personnereconnaît qu’elle s’était faite un point devue incomplet de <strong>la</strong> situation et que saquestion ou sa proposition n’est pas recevable.On l’a vu, des ruptures ou des dégradationsdu débat peuvent découler de<strong>la</strong> mauvaise gestion de ce genre de situation,vécue alors comme une violence, car<strong>la</strong> personne n’a pas été reconnue dans cequ’elle a dit et dans ce qu’elle est. Pourêtre attentif à ce qui peut se transformeren crise, il est quelquefois nécessaire dansdes grands groupes, avec un type de publicparticulier ou lors de débats passionnésparfois, de nommer deux personnespour gérer les débats, une personne quiDRPrise de parole à Hyde Park corner à Londres.anime, qui intervient, et une personnequi a <strong>la</strong> fonction de réguler et d’être àl’écoute de tout ce qui va favoriser ou limiterune saine discussion.Un des obstaclesà <strong>la</strong> participationdémocratiqueest <strong>la</strong> maîtrisedu <strong>la</strong>ngageQuels outilsLe livre Quelle démocratie voulonsnous? Pièces pour un débat, sous <strong>la</strong> directiond’A<strong>la</strong>in Caillé, est le recueil decontributions en général courtes, émanantd’un colloque tenu en janvier 2005sur L’idéal démocratique aujourd’hui (5). Ily a en particulier une petite contributionde Patrick Viveret intituléeQualité démocratiqueet construction desdésaccords dans <strong>la</strong>quelleil distingue trois tempsdans cette constructiond’un débat contradictoire:• Réduire l’opacité :s’assurer que toutes lespersonnes disposent deséléments d’information et de compréhensionsuffisants pour éviter malentendus etincompréhensions. Il propose que chaquepersonne dispose d’un carton b<strong>la</strong>nc qu’ilbrandit lorsque quelque chose ne lui paraîtpas c<strong>la</strong>ir. On ne démarre <strong>la</strong> deuxièmephase que si tout est “c<strong>la</strong>ir” !• Construire les désaccords : “dégager<strong>la</strong> pépite du désaccord de <strong>la</strong> ganguedu malentendu et du procès d’intention“.Phase très interactive où on se met d’accordsur… les objets des désaccords !Pour ce<strong>la</strong> il propose que chacun ait troiscartons rouge (désaccord), jaune (désaccordspartiels) et vert (accords), oud’autres couleurs, voire des cartes à jouer(pique = désaccord, cœur = accord, carreau= idée nouvelle, trèfle = idée décaléeou point d’ordre). Les désaccords sontformulés c<strong>la</strong>irement et écrits sur un tableau.• Traiter les désaccords : en posant <strong>la</strong>question : Qu’est-ce qui vous semblele(s) point(s) le(s) plus fort(s) et/ou le(s)plus recevable(s) dans <strong>la</strong> position quevous ne partagez pas ?”.Après <strong>la</strong> prise de parole, l’écoute desavis contradictoires, un affrontementdes points devue divergents et un travailsur les points d’accord il y ale temps de <strong>la</strong> prise de décision.Pour ce<strong>la</strong> en préa<strong>la</strong>bleil a fallu créer des formes dedébats collectifs qui garantissentà chacun une paroleégale, organiser les débats enrespectant les dé<strong>la</strong>is nécessaires(p<strong>la</strong>nification, préparation, durée,ordre du jour précis…) et distinguer lesdécisions de fonctionnement (qui peuventêtre préparées par une équipe opérationnelleet qui demande plus de rapiditéde décision) des décisions d’orientationpolitique qui demandent souvent plus detemps.(5) Ed. La Découverte, 8 €.Yvette BaillyMan Lyon.SILENCE N°34336Février 2007

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