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Critiques de films La revue Jump Cut Le 27 novembre 2015 Au finale, El Topo est une œuvre fascinante qui fera vivre une expérience visuelle et intellectuelle au spectateur. Malgré son point de départ, la quête pour gagner le cœur d’une femme, il ne s’agit pas d’un film d’amour. Par ailleurs, cette thématique pourrait symboliser l’idée d’être prêt à tout pour être avec quelqu’un, qui finit par nous trahir. Outre la richesse thématique, l’aspect visuel surprend par moment pour certains choix de cadrages originaux (il filme par en dessous) et pour la bande-son, qui est parfois assez expérimentale et indépendante de l’image (un peu comme dans Fando Y Lis). Bref, El topo est un film culte qui faut voir au moins une fois dans sa vie, même si l’expérience n’est pas faite pour tout le monde. Réal : Alejandro Jodorowsky Scén : Alejandro Jodorowsky Pays : Mexique Années : 1971 Courants : Néo surréalisme Page 28
Critiques de films La revue Jump Cut Le 27 novembre 2015 Vive la Palestine libre! Le cinéaste Jean-Luc Godard a profondément marqué le cinéma avec des œuvres comme À bout de souffle (1959) et La chinoise (1967). En 1968, il crée le groupe Dziga Vertov, avec Jean-Pierre Gorin, consacré à des œuvres militantes maoïstes. En 1970, il reçoit avec la coréalisatrice Anne-Marie Miéville une commande de l ’ O r g a n i s a t i o n d e libération de la Palestine (OLP), pour faire un f i l m s u r l a l u t t e palestinienne intitulée, Jusqu’à la victoire. Toutefois, le projet fut inachevé et les principaux « acteurs » sont tous morts au combat. Quelques années plus tard, les images du projet avorté ont été reprises et le film Ici et ailleurs a vue le jour. Cette œuvre combinant reportage et fiction, retrace le processus de fabrication d’un film, en reprenant les images de Jusqu’à la victoire. Dans ce film, Jean-Luc Godard et sa coéquipière nous livre une œuvre à la fois engagée, tout en parlant de la fabrication de ce même film. Premièrement, les deux réalisateurs présentent de façon surprenante et moderne la conception d’une œuvre cinématographique. Tout d’abord, on utilise beaucoup de symbole et de référence en lien avec le cinéma. Par exemple, on voit une grosse caméra avec des « acteurs » qui se place devant avec des photos en main. Cette scène cherche à symboliser la prise de vue et la captation de l’image, tout en démontrant le fait qu’un film est, au finale, une construction visuelle. Une autre scène surprenante est lorsqu’on voit une jeune dame, face caméra, se faire diriger sous nos yeux par le réalisateur (en voix off). Ce procédé relevant de la non-transparence cherche à d é m o n t r e r q u ’ u n e œ u v r e cinématographique est en fait une manipulation du spectateur, puisqu’on cherche à nous faire croire quelques choses de fictives. En sommes, le spectateur découvrira comment on fait u n f i l m , d a n s u n s t y l e fondamentalement autoréférentiel. Deuxièmement, les thématiques de base font référence à une situation politique, celle du conflit israélo-palestinien. Il faut saluer le courage du groupe Dziga Vertov de prendre une position claire en faveur de la Palestine, ce qui est plutôt rare en Occident. En fait, il s’agit davantage d’une œuvre d’appuis à ce peuple opprimé, ce qui a été rarement fait au cinéma.Par contre, on pourrait reprocher aux deux réalisateurs le manque de « pédagogie » par rapport à ce conflit très complexe. Cela fait en sorte que le spectateur qui n’est pas automatiquement pro-palestinien ne pourra pas se faire une opinion sur le sujet. D’autant plus que Page 29
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