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L'ÉCHANGE<br />
Pour cette <strong>Lettre</strong> 160, c’est avec un plaisir<br />
particulier que nous avons pu échanger<br />
avec trois de ses membres. Monteur moimême,<br />
je retrouvais une complicité de comportement<br />
et d’ouverture d’esprit. <strong>La</strong> suite<br />
est à lire pour apprécier…<br />
Dominique Bloch<br />
Jean-Pierre Bloc L’association est basée sur<br />
le collectif depuis l’origine, dès les premières réunions<br />
informelles en 1999/2000. On voulait lutter contre la<br />
solitude et créer un espace d’échanges. Et surtout cela<br />
correspondait à « la période de crise » qui d’ailleurs<br />
existe toujours et concerne l’assistanat au montage et<br />
la transmission des savoirs.<br />
Au bout d’un an d’incertitudes sur le type de structure<br />
à bâtir – collectif ou association – nous avons réuni de<br />
nombreux collègues à la Fémis – petit aparté, on remercie<br />
la Fémis de nous accueillir depuis des années – et de<br />
cette réunion est née l’association Les Monteurs associés,<br />
qui a vu le jour en juillet 2001.<br />
Depuis le début, notre réunion mensuelle se tient le premier<br />
mercredi du mois à la cafétéria de la Fémis. Cette<br />
réunion n’est pas réservée aux membres de l’association ;<br />
toute personne intéressée par le thème de la soirée –<br />
plutôt des monteurs, mais pas uniquement – peut y participer.<br />
Nous sommes étonnés et contents de constater<br />
que, depuis quinze ans, l’affluence ne se dément pas.<br />
Les thématiques abordées sont très larges, que ce soit<br />
des questions techniques, des rencontres avec des cinéastes<br />
et leur équipe montage (par exemple <strong>La</strong>urent<br />
Cantet, Bertrand Bonello, Alain Guiraudie...), des philosophes<br />
(Marie-José Mondzain), des économistes (Frédéric<br />
Lordon) ou des problématiques professionnelles :<br />
conditions de travail, conventions collectives, etc.<br />
Autre idée de base : le désir de fonctionner avec des<br />
ateliers autonomes. Cela a démarré fort et cette richesse<br />
d’échanges s’est retrouvée dans notre première<br />
publication, le Manifeste 01. C’était une redéfinition du<br />
montage et surtout du rôle de l’assistant.<br />
<strong>La</strong> deuxième année, nous avons organisé la semaine du<br />
montage, une série d’événements parmi lesquels un débat<br />
avec des sociologues et des psychanalystes intitulé :<br />
« la part du montage, la place du monteur dans la fabrication<br />
d’un film ». Débat publié dans le Manifeste 02.<br />
Axelle Malavieille Un des principes fondateurs,<br />
c’est qu’on est une association ouverte à tous ;<br />
on y rencontre des personnes qui sortent des écoles de<br />
montage, des assistants-monteurs, des chefs-monteurs,<br />
et ce dans tous les domaines. On s’est refusé à tout<br />
cloisonnement.<br />
DB Y a-t-il eu une position de LMA lors de la<br />
disparition de la carte professionnelle ?<br />
JPB L’association est très vigilante sur les droits sociaux<br />
en général. Nous avons toujours eu des échanges<br />
avec le CNC, beaucoup de discussions avec les syndicats.<br />
Si nous n’avons pas pris position au nom de LMA,<br />
la plupart d’entre nous préfèrent cependant une reconnaissance<br />
de la qualification professionnelle par le salaire.<br />
Nous étions donc plus favorables à une convention<br />
collective étendue qu’à une carte d’identité professionnelle<br />
avec une origine assez lourde, datant de Vichy.<br />
AM <strong>La</strong> carte ne concernait que le cinéma et notre<br />
association est largement ouverte sur la télé. Le téléfilm,<br />
par exemple, n’était pas pris en compte pour l’obtention<br />
de cette carte.<br />
JPB Il faudrait aussi parler du documentaire qui n’a<br />
jamais été pris en compte ! À LMA, il y a pas mal de<br />
gens qui montent à la fois de la fiction et du documentaire,<br />
beaucoup plus que dans les métiers du tournage<br />
où la séparation est nettement plus marquée.<br />
Monter un documentaire, c’est quelquefois beaucoup<br />
plus compliqué que de monter une fiction. Le fait de<br />
considérer qu’un documentaire demande moins de<br />
qualifications professionnelles qu’une fiction, et de le<br />
sous-évaluer dans les grilles de salaires, nous a toujours<br />
paru absurde ; nous on ne comprend pas ça !<br />
DB Je vais me faire l’avocat du diable, mais pour<br />
le chef monteur, la carte, ça impliquait la responsabilité<br />
de la garantie de bonne fin…<br />
JPB Oui c’est exact, mais elle visait aussi à exclure des<br />
gens. Sur la garantie de bonne fin, nous y sommes très<br />
sensibles et au moment de la négociation de la convention<br />
collective nous sommes intervenus via les syndicats<br />
pour garantir dans les définitions de fonction la<br />
présence du chef monteur au mixage. Nous regrettons<br />
que la rédaction finale ne l’affirme pas clairement. Mais<br />
nous sommes très attachés à suivre le film jusqu’à la<br />
copie zéro, même si elle ne s’appelle plus comme cela.<br />
Notre présence est nécessaire pour éviter des erreurs et<br />
des incohérences.<br />
DB Combien avez-vous d’adhérents ? Quel est le<br />
montant de l’adhésion ?<br />
Thaddée Bertrand Bon an mal an, on est plus<br />
de deux cents adhérents. <strong>La</strong> cotisation de base est à<br />
30 7 et celle de soutien à 40 7. On a choisi une cotisation<br />
modeste pour permettre à ceux qui entrent dans le<br />
métier de pouvoir adhérer.<br />
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