Migration subsaharienne au Maroc ALECMA

CONCLUSION
Une année et demi après l’annonce de la nouvelle politique migratoire, le bilan partiel
des résultats recueillis auprès des commissions régionales reste mitigé et la lenteur de la
commission nationale de recours à statuer sur les dossiers rejetés, la situation des migrants
semble ne pas avoir évolué au regard des difficultés quotidiennes. La carte de séjours n’a pas
apporté un changement en dehors de la liberté d aller et de venir sur l’étendue du territoire.
Les migrants vivent toujours dans la précarité et sont victimes de violences institutionnelles
comme cela a été observé dans le Nord. La majorité des migrants subsahariens vivent dans des
tentes en plastique dans la cour de l’université à Oujda, dans les vieux wagons à Fès et dans
une usine abandonnée à Meknès. Beaucoup d’efforts sont à faire au niveau de la santé pour
éviter une augmentation de la mortalité.
Pas de structure d’accompagnement, pas de prise en charge, pas d’hospitalisation des migrants
atteints des maladies graves dans le nord, pas de protection et assistance pour les victimes des
violences et d’abus. Des conditions de travail très difficiles, très peu de possibilités de travail
et de qualité médiocre.
L’éducation reste un point très sensible dans la vie des familles subsahariennes. La majorité
des enfants n’est pas scolarisée à cause du manque de prise en compte des requêtes des
parents qui refusent l’enseignement arabe et coranique (ne correspondant pas à leur culture
ou religion). Néanmoins quelques familles scolarisent leurs enfants dans les écoles publiques
et privées dans le Sud.
S’il est prouvé que des efforts ont été faits dans la reconnaissance et le respect des droits des
migrants subsahariens, il n’en reste pas moins que plusieurs défis , lié à la lenteur du système de la
mise en application des différentes conventions que le MAROC a ratifiées, sont encore à surmonter.
La situation des migrants est une urgence et les autorités devraient prendre conscience de la
vulnérabilité de ces populations.
La mission effectuée dans les villes du Sud et du Nord a été d’une importance capitale. Elle nous
a permis de comprendre les difficultés rencontrées par les migrants sur le terrain et aussi les
disfonctionnements sur le déroulement de l’opération exceptionnelle de régularisation. Les conditions
de vie et l’intégration des migrants subsahariens dans le Sud sont un peu plus acceptables que dans
le Nord.
Mission d’observation dans les régions du Nord et Sud suite à la mise en place de la nouvelle politique migratoire.